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< anecdotes >
ㅡ o1. ㅡ Byul a des feutres à la place des mains. Du moins, c'est ce qu'on lui a souvent dis quand elle était plus jeune. Le moindre temps libre, elle dégainait habilement une feuille, un crayon ou un feutre et elle dessinait ce qui lui passait par la tête. Avec le temps, les feutres ont été rempalcé par une tablette graphique, mais ce n'est pas pour autant qu'elle sort de chez elle sans un carnet de croquis et un crayon, juste au cas-où. La technologie c'est bien, mais elle a déjà été frustrée, un jour, lorsque sa tablette est tombé en panne de batterie et qu'elle n'avait rien sous la main pour dessiner. Quoi que, elle a déjà dessiné dans son assiette avec du ketchup, à la cantine de l'école, et c'était presque une oeuvre d'art.

ㅡ o2. ㅡ Munbyul c'est une enfant de Seo-gu, et elle est prête à le crier haut et fort à qui veut l'entendre. Partir d'ici, ce fut un véritable drame à l'époque. Elle laissait le quartier qui l'avait vu naitre et son frère derrière elle pour s'envoler avec ses parents jusqu'à Incheon. Tout était trop grand là-bas, les bâtiments, les foules de personnes. Avec les années, elle a su s'acclimater légèrement à cette nouvelle vie, mais elle n'a jamais su vraiment s'y sentir à sa place. L'une des raisons qui explique son retour à Seo-gu maintenant.

ㅡ o3. ㅡ Écoles privées : voilà le nouveau quotidien de la jeune Park à Incheon. Pas à son arrivée, bien sûr, elle a eu le droit à une école primaire somme toute classique, mais une fois au collège : tout change. Ça ne part pas d’un mauvais sentiment de ses parents : ils veulent à tout prix la réussite de leur petite fille chérie. Peut-être un jour finira-t-elle avocate, médecin ou un tout autre métier de renom. Ils n’étaient pas milliardaire, mais se disaient que c’était un investissement raisonnable et qu’ils pouvaient se le permettre. Bien sûr, Byul n’a pas eu son mot à dire et en rentrant au collège, elle a laissé derrière elle ses amis qui partaient dans des écoles publiques. Ce fut dur, pour elle, dès le début. Elle n’était pas du même monde que les autres élèves, et surtout elle n’avait pas les mêmes aspirations. La grande partie de ces gosses venaient de famille aisée, et eux pour le coup rêver vraiment de devenir avocat ou médecin - ou du moins leurs parents les avaient suffisamment convaincu pour que cela devienne leur rêve. Byul n’était pas idiote pour autant, et en réalité elle arrivait à avoir des notes convenables - assez pour ne pas se faire renvoyer du moins, mais clairement pas suffisant pour être la première de sa classe. La raison principale : en cours, Byul perd vite sa concentration et dessine discrètement dans un coin de son cahier. En rentrant le soir, elle préfère user les pages de ses manhwas plutôt que de réviser plus que nécessaire.

ㅡ o4. ㅡ Le retour à Seo-gu, elle l’a vécu comme une libération. Après toutes ces années, elle a enfin réussi à convaincre ses parents - plus ou moins - de la laisser quitter Incheon pour retourner vivre avec son frère, et leur grand-mère. Une décision qui ne leur a pas vraiment fait plaisir, mais elle leur avait assuré que ça lui ferait du bien, qu’elle pouvait toujours voir pour rejoindre une université là-bas, une fois installée. Parce que quand elle a émis l’idée qu'elle voulait vivre en dessinant des manhwa ou des webtoons, son père lui a répondu que c’était un bon passe-temps en parallèle d’un vrai métier. Elle n’a pas répondu sur le coup, se contentant de rétorquer par un sourire laissant sous-entendre qu’elle n’était pas d’accord avec lui sur ce point-là.

ㅡ o5. ㅡ Serveuse dans un café, voilà son boulot à présent. Bien loin du prestige qu’imaginaient ses parents, mais ça lui convient amplement. La paye n’est pas incroyable, les heures de travail peuvent déborder par moment et elle a souvent mal aux jambes en fin de journée, mais au moins elle n’a pas à prétendre quoi que ce soit. Elle les aime bien, ces petits vieux qui viennent boire leur café le matin en maudissant les nouvelles technologies et les changements trop rapides que connaît la Corée du Sud. Elle n’a pas un avis si tranchée pour sa part, mais elle doit bien avouer que le charme du quartier est quelque chose de précieux qu’elle a peur de perdre à force d’évolution. Si elle a réussi à fuir Incheon, ce n’est pas pour que Seo-gu devienne une pâle copie d’un sous-Busan en expansion.

ㅡ o6. ㅡ Monkey, un surnom qu’elle a souvent entendu plus jeune en raison de son surplus d’énergie et qu’elle a adopté en nom d’artiste. Rien de fou, non, mais avec l’évolution technologique, Munbyul s’est lancée dans la réalisation de webtoons. Elle partage les chapitres au gré de son envie, et n’est clairement pas un exemple de régularité, mais ça ne fait rien. Loin d’une énorme popularité, elle a quelques avides lecteurs et ça lui suffit amplement pour le moment. Si tous les noms et les lieux sont modifiés, son webtoon retranscrit la vie d’un petit quartier d’une grande ville avec des personnages haut en couleurs et des péripéties loufoques.

ㅡ o7. ㅡ Depuis son retour à Seo-gu, elle essaie au maximum de s’investir dans la vie du quartier, prenant probablement exemple sur son grand-frère bien qu’elle évitera de l’avouer pour ne pas trop gonfler son égo non plus. Après tout, elle a son rôle de petite soeur chieuse à jouer, et elle considère ce titre comme le plus grand rôle de sa vie, digne d’un scénario hollywoodien. D’ailleurs, l’un des personnages de son webtoon est un malchanceux à qui toutes les galères lui arrivent et étrangement, il ressemble beaucoup à Munseo bien qu’elle mettra ça sur la faute du hasard si on le lui demandait.

ㅡ o8. ㅡ Munbyul a un rythme de vie - et de sommeil - désastreux. Il faut dire qu’entre son travail au café, son aide envers la communauté et le reste du temps qu’elle consacre à ses passions, le temps pour le sommeil n’est pas sa priorité.


ㅡ o9. ㅡ Munbyul est une véritable pile d’énergie, et ce depuis son enfance. Elle faisait partie de ces enfants qui ne tenaient presque pas en place et qui avaient toujours besoin de se dépenser. En réalité, les rares moments où elle était sage comme une image, c’est quand elle dessinait. Mais une fois son crayon posé, elle s’impatientait vite et avait besoin de faire autre chose pour s’occuper. Elle a d’ailleurs fait de la danse et du taekwondo, une tentative vaine de ses parents pour canaliser son énergie. C’est aussi l’une des raisons pour laquelle elle se déplace souvent à pied, en roller, en vélo. Peu importe, tant qu’elle reste active. C’est plus économique, écologique, et en plus elle se maintient en forme pour ses longues heures au café. Très peu pour elle, les transports en commun où elle doit rester assise sur un siège, immobile pendant de trop longues minutes.