Collision ★ Junya
Le soleil frappe le sol d’une puissance que l’on n’aurait jamais espéré, chaleur qui pèse au-dessus de ces têtes qui ne recherchent que la fraîcheur d’un instant, pour apaiser les âmes qui crèvent sur le bitume de Busan. Tout est presque trop lourd, et tout étouffe dans ces carcasses désabusées, eux qui ne cherchent qu’un peu d’air frais pour enfin se sentir libre d’e x i s t e r. Kae est l’un d’eux, lui qui ne supporte pas la chaleur pesante sur sa chair en manque d’un amour interdit, lui qui vit, entre ces mille merveilles, plantes qui viennent réchauffer le myocarde et remplir les poumons de ces effluves divins. Kae, peut-être qu’il a besoin de respirer pour bien des raisons, pour oublier les souvenirs trop douloureux alors que l u i ne s’en souviendra jamais, comme des rires qui éclataient autrefois jusque dans les cieux.

Et lui aussi à besoin de s’évader parfois, si loin de tout, si loin d’un endroit où il est en paix pour venir découvrir les merveilles d’une ville qu’il ne reconnaît plus d’année en année. Thé glacé dans la main, il a l’esprit qui papillonne, les yeux rivés sur les hauteurs à la recherche d’une nature qui se meurt dans les entrailles d’un monde dominé par tout ce qui peut le dépasser. Kae il ne fait attention à rien, à personne, car il vit s e u l dans son propre univers, précieux roi qui a quitté les astres de son monde, précieuse âme qui n’est plus qu’ennemie. Collision des comètes lorsque les jambes s’entrecroisent jusqu’à faire valser le corps en avant, le liquide qui s’échappe et vient se renverser sur le t-shirt blanc de l’inconnu sur lequel il s’effondre alors que les carcasses frappent le sol dans une douceur inexistante. « Pardon ! » Qu’il s’exclame déjà alors qu’il se redresse doucement, vérifie qu’il n’a rien avant de poser les yeux sur la pauvre victime. « Tu vas bien ? Tu as mal quelque part ?! » Les mains tremblantes alors qu’il cherche dans ses poches de quoi nettoyer le désastre des dieux. « J’ai vraiment pas fait attention… » Qu’il souffle alors que les yeux paniquent encore et toujours.

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collision ★ kae
il y a cet amas de travail. compagnie à faire fleurir, sans qu'il n'en ait le choix. junya à l'horrible caractère, trash personality representative. il fallait néanmoins admettre qu'il se donnait corps et âme dans le travail ; probablement l'habitude. parce que quand milan n'était pas là, il fallait une raison de se lever. autre chose, un truc qui l'éveille. lui donne envie de passer du temps hors de son luxe. c'était difficile. étrange qu'un être comme lui soit si attaché à quelqu'un d'autre, celui ayant subi sa jalousie de la pire des manières. pensées chassées depuis longtemps. junya coupable de tout mais dormant paisiblement. il a choisi ce repère adolescent, rempli de jeunes comme de vieux. odeur du café intéressante mais la vue sur mer encore plus. il est loin de son bureau tout aussi parfait et sécurisé ; il frôle le commun des mortels junya. il n'a pourtant pas choisi la simplicité. chemise blanche, pantalon de costard. plaisir du luxe, aussi parce qu'il ne se voyait pas porter autre chose en travaillant.

après deux bonnes heures, des notes manuscrites et surtout un énervement palpable ; junya décide qu'il en a assez. affaires rangées, multiples pensées alors qu'il s'avance vers la sortie. et le cerveau se bloque alors qu'il sent un liquide rencontrer sa peau. pas du café, autre chose. et il se sent comme percuté, pas d'une manière qui lui plaît. et la rencontre avec le sol se fait violente, le coeur s'emballe et l'esprit aussi. pardon. comme si ce mot était assez. chemise ruinée, son dos aussi. et le coupable le regarde, le monstre ne montre pas encore les dents. il lui faut quelques secondes, le temps d'observer la précieuse chemise. sa nuque qu'il touche, comme un réflexe. « j'ai l'air d'aller bien ? » demande t-il, le plus sérieux du monde. parce que junya se croit prince, roi. souverain du monde entier et qu'il ne supporte pas qu'on aille contre lui. « je vais avoir besoin d'un kiné. » souffle t-il, mi-ironique ; mi-sérieux. les limbes résonnent. et l'autre panique, il le sent dans son regard. « je l'ai senti. » et junya se défait de l'autre, ses doigts glissent sur sa chemise. humide et dévastée, tout ce qu'il peut voir. agacement amplifié mais quelque chose chez l'autre attise sa pitié. et s'il savait dire que ce n'est pas si grave, peut-être qu'il le ferait. il se relève finalement, époussetant ses vêtements et récupérant ses documents éparpillés. « rassure-moi, c'était pas intentionnel ? » qu'il demande, pour vérifier que ce n'était pas un piège fumant.

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Collision ★ Junya
Chaos qui sonne dans l’air ; Kae est maladroit et depuis toujours. Maladroit avec ses mots, maladroits avec ses mains lorsqu’elles percutent tout et n’importe quoi, et les pieds qui s’emmêlent toujours pour faire basculer l’épave sur le sol, pour tout chambouler, renverser sur son passage jusqu’à créer un beau désordre entre les divins astres. Comète qu’il a bousculée par erreur alors que le liquide s’est entendu sur les vêtements et est venu tout saccager sur l’inconnu qui n’attend pas pour faire gronder sa voix, faire trembler l’échine de Kae qui a pour phobie ; la violence des âmes et des corps. Et il n’aura pas attendu pour rétorquer ; malgré les excuses qui se voulaient réparatrices – sans jamais rien calmer, beau massacre, presque artistique sur le corps désabusé de celui qui le regarde de ses yeux fatals. Comme si la mort sonnait au-dessus du fleuriste. « Je… Je ne sais pas. » S’il va réellement bien, il n’en sait rien. Il ne le connaît pas et peut-être qu’il aurait préféré ne jamais le connaître ; pensées qui s’installent dans son esprit alors qu’il déglutit lentement.

Et il s’éloigne, siffle comme le plus mortel des serpents alors qu’il le toise de haut en haut, bien loin de la déshabiller, il souhaite certainement qu’il disparaisse, Kae, ne plus le voir, oublier que c’est lui sa victime, car sa boisson a tout souillé. « Je peux dédommager le kiné si tu veux, c’est pas… C’est pas si grave. » Mais ça sonne comme si. L’a-t-il réellement blessé ? A-t-il fait bien plus de mal qu’il ne le pensait, Kae ? Les interrogations rongent tant son esprit, et ça le bousille de l’intérieur d’y penser, d’avoir fait le mal alors qu’il s’entête à vouloir tout sauver, à vouloir le sauver, celui qu’il a vu s’échapper loin de son cœur. « Non ! Non, je n’ai vraiment pas fait exprès, je suis maladroit… » Trop maladroit et il sait que ça ne jouera pas en sa faveur aujourd’hui, la tête baissée alors qu’il le regarde ramasser les papiers éparpillés, timidement, il vient l’aider pour tenter de réparer un peu de son massacre. Lèvre torturée alors qu’un soupir s’échappe de ses pulpeuses. Il s’en veut et c’est terrible. « Dis-moi vraiment si tu veux quelque chose ou que je paie les dommages… » L’argent qui n’a que peu d’importances à l’instant, il veut seulement être clean. Regard qu’il ose timidement rencontrer alors qu’il lui tend les documents qu’il a précieusement ramassés.

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Collision ★ Junya
détestable incident, de quoi ruiner sa journée. et le garçon semble étrangement fragile, ce qui augmente instantanément son agacement. junya n'aime pas les problèmes, encore moins lorsqu'ils ruinent sa chemise largement trop chère pour être tâchée de café. riche mais offusqué quand même, il n'en finit pas de répliquer. l'art de la contradiction, probablement son métier et son sale caractère qui n'aidaient pas. « bien sûr que tu ne sais pas. » ce n'est pas lui qui est par terre. « je ne pense pas que tu en aies les moyens mais l'intention est là. » il n'avait qu'à jeter un seul regard pour savoir. c'était facile de savoir qui avait de l'argent et encore moins qui n'en avait pas. junya avait grandi dans ce monde pourri jusqu'à la moëlle. ses partisans, il pouvait les sentir rien qu'à l'odeur et lui n'en faisait pas partie. et à chaque réplique du garçon, il pourrait le casser encore et encore mais il finit par ne plus vouloir gaspiller sa salive.

maladroit. euphémisme. le garçon se baisse pour l'aider à ramasser les papiers, évidemment dans le désordre. junya est hors de lui, pour ne pas changer lorsque cela concerne le travail. air de chien battu sur le visage, s'il était sensible ; junya s'en voudrait presque. et l'inconnu lui tend les documents, récupérés après leur chute sur le sol. prunelles timides ou presque, bien à l'opposé des siennes voraces et viles. « t'as du temps ? » une réplique presque naturelle, sans qu'il n'y ait trop réfléchi. junya qui observe la situation d'un peu plus près. sa chemise était sûrement bonne à jeter mais les documents pouvaient être remis en ordre et utilisés. « je veux juste tes bras pour remettre tout ce tas comme il était. » visage fier, comme toujours. junya qui trouve même que sa demande est trop faible mais il s'en contentera. il n'avait pas de temps à perdre avec un maladroit dans la durée. ce temps à piailler ne lui servirait pas.

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