Beau milieu de la nuit, Hajun est réveillé par des miaulements et des grattements. Il se lève difficilement en râlant, mais remarque que tous les chats sont devant la porte d’entrée, sauf un. Il fronce les sourcils et ouvre la porte. C’est le choc. La panique monte d’un coup, ses sens sont tous en éveil. Le blond déglutit face au plus jeune chat, Gamma, écroulé par terre et bavant. Ni une ni deux, l’homme s’habille en vitesse et prend la cage pour y déposer délicatement le chaton. Pas de temps à perdre, en route sur le scooter et la cage sur les genoux, Hajun se rue chez le vétérinaire. Il sent la boule se serrer dans sa gorge. C’est pas le moment. Pas le moment de perdre l’un deux. Pas ce soir. Jamais. Le blond se gare dans le parking puis trottine jusque dans l’entrée. La voix basse mais quand même paniquée, il appelle une dame au bureau puis lui explique la situation. « I-Il a débarqué chez moi comme ça, j’crois qu’il s’est empoisonné ou je sais pas… » Son cœur bat vite, mais la jeune femme en face écoute attentivement et emmène le félin à l’arrière de la pièce, disant qu’ils allaient s’en occuper et qu’elle reviendrait dans quelques minutes. Hajun hoche la tête puis inspire profondément en passant une main dans ses cheveux. Il cherche un endroit où s’asseoir – il n’y a que deux sièges. L’un est libre, l’autre est pris par… « minho… » Hajun grimace, épuisé. Il n’a pas la tête à s’énerver ou rouspéter. Au lieu de ça, il s’écroule sur la chaise, la tête jetée en arrière, le garçon tente de calmer sa respiration. « faut vraiment qu’on s’voit dans les pires moments, hein. » le regard posé sur son profil, hajun soupire. Voir l’autre homme l’épuise encore plus. Des jours sont passés depuis leur dernière rencontre, mais il a eu l’impression de le voir partout depuis. A la pizzeria, au magasin, dans des bars, des cafés, partout. Là, pourtant, il est réellement présent. Le hackeur se redresse et s’accoude sur ses genoux, la tête dans les mains. « j’ai pas la tête à ça, t’façons. » L’angoisse monte. Sa jambe tremble à un rythme frénétique. Il ne veut qu’une chose ; la santé de ses animaux.
Tu avais encore fait des heures supplémentaires, tu ne pouvais pas t’empêcher. Tu perdais tout intérêt pour le temps quand tu étais en plein dans ton travail. Tu avais l’impression qu’il était à peine 17h, alors qu’il était pourtant 21h passé. Tu sortis du bâtiment où tu travaillais, défaisant un bouton de ta chemise. Tu pris ta voiture en direction de ton immeuble, ton estomac te criait de manger quelque chose mais tu savais qu’un repas t’attendait à la maison. Enfin, c’est ce que tu espérais. A peine arrivée devant ton immeuble que tu entendis des bruits de miaulement. Tu t’approchas des buissons, là où la demoiselle que tu nourrissais par moment se planquait. Tu ne fus pas surpris de voir des petits chatons, dont un qui semblait ne plus bouger. Tu ne réfléchis pas et attrapa une couverture dans ta voiture pour mettre toute la petite famille au chaud. Ni une, ni deux, tu te dirigeas vers la clinique vétérinaire la plus proche qui était encore ouverte. Tu expliquas la situation à la vétérinaire et tu la laissas s’occuper des chatons, pendant que toi tu restais avec la mère qui ronronnait sur tes genoux. Elle était incroyablement docile pour un chat des rues. Ton attention se porta finalement sur la porte qui s’ouvrit. Tu crues rêver quand tu vis le visage de monsieur chat qui semblait paniqué. C’était bien lui, tu te souviens du son de sa voix. Il te remarqua finalement et il semblait plus que déçu de te voir. Tu ne bronchas pas et l’observas, après tout tu ne connaissais même pas son prénom. Il semblait au bout de sa vie et tu compris une nouvelle fois, l’amour qu’il donne aux chats mais surtout à ses chats. « mais je n’ai rien dis » dis-tu simplement. Tu n’as même pas cherché à dire quoi que ce soit qu’il commença par te dire qu’il n’avait pas la tête à ça. Lui non plus, il avait faim et il était crevé, en plus d’avoir un mal de tête. Caresser la jeune maman t’aidait à apaiser son cerveau en ébullition. Tu n’étais pas un fan des chats au même stade que ce petit homme paniqué, mais tu appréciais les animaux domestiques, autant les chiens que les chats finalement. Finalement, tu n’osas rien dire de plus, de peur de te prendre un aller-retour de la part du chat sauvage à tes côtés.
Vraiment, si un jour Hajun rencontrait son ange gardien, il serait capable de le mettre ko. Revoir ce mec dans cette situation, ça l’arrange pas du tout. Mais bon, la fatigue l’empêche de crier ou de lancer des piques trop violentes. Au lieu de ça, il préfère ignorer. Enfin, ignorer l’homme, mais pas l’animal sur ses genoux. Son regard est planté dessus, elle a l’air si douce la minette… Ose-t-il approcher sa main ? Est-ce une bonne idée ? La fourrure semble si accueillante pourtant… Alors qu’il est sur le point de tendre le bras, la voix d’une dame résonne. Elle appelle le plus jeune pour lui expliquer la situation. Apparemment, le chaton a ingurgité une plante toxique, mais pas une dose mortelle. Le soulagement envahit peu à peu le corps du blond, mais la peur reste un minimum. La vétérinaire déclare qu’il vaudrait mieux laisser le félin pour la nuit – sauf que pour Hajun, il est impensable de rentrer chez lui sans Gamma. Pas avec ce genre de problème sur la conscience. De toutes façons, il sait qu’il ne dormira pas une fois chez lui, alors autant ne pas dormir sur place. Un remerciement, et l’homme retourne s’asseoir en respirant profondément. L’adrénaline disparaît pour laisser place à l’énorme fatigue. Hajun fatigué, c’est tout un art. Ses idées sont floues, il est comme… alcoolisé par l’épuisement. De ce fait, il n’hésite à passer sa main sur le corps du chat, un léger sourire étirant ses lèvres. Ses yeux se plantent alors dans ceux de mino. Le regard n’est pas menaçant mais le rictus s’évanouit. « Qu’est-ce que vous faites là, vous ? » dit-il en parlant du garçon et de l’animal. « Elle a l’air fatiguée. » Il penche la tête légèrement. « Et toi aussi. »
Le monde était bien petit, tu étais loin de te douter qu’il était possible que tu refasses face à ce papa à chat. Surtout ici, est-ce que cela voulait dire qu’il était un voisin ? Voilà qu’il commençait déjà les hostilités et clairement, tu étais trop fatigué pour répondre. Tu te comptas d’une réponse simple, alors que tu continuais de caresser le pelage de la minette, attendant que les petits soient pris en charge. Tu savais très bien que ça voulait dire que tu allais devoir la garder chez toi, en attendant que les petits grandissent pour se faire adopter. Heureusement que les chats ne demandaient pas trop de présence. Tu le laissas caresser la jeune maman, peut-être que ça calmait son stress. Tu fus surpris quand il reprit la parole, ton regard plongé dans le sien. Tu restas silencieux quelques secondes, te perdant dans ce regard nouveau. « c’est la chatte que je nourris de temps en temps. Elle a mis aujourd’hui et un de ses chatons ne bougeaient pas. Alors je l’ai emmené elle et ses petits chez le vétérinaire » tu ne lui offrais pas le luxe des croquettes mais tu lui donnais de l’attention et de la nourriture de temps à autre. C’était déjà un bon point nan ? Tu hausses les épaules doucement quand il te parle de fatigue. Tu dormais plutôt bien et tu carbures au café. Tu dois bien avouer cependant, que cette journée a été difficilement longue. « un peu, je viens de sortir du travail. J’aurai pensé pouvoir aller dormir mais nan, pas encore » mais tu le faisais de bon cœur.
Le fait de se retrouver aussi fatigué en compagnie de cet homme n’est pas la meilleure chose pour Hajun. Il le sait, pourtant il n’a pas l’air spécialement dérangé par la situation. C’est peut-être l’effet chat, en plus de l’adrénaline totalement évaporée. Quand il comprend pourquoi l’animal est ici, l’homme se pince les lèvres pour retenir un rictus. « ma pauvre… » soupire-t-il en passant ses doigts sur les joues de la chatte. Il relève les yeux vers ceux de mino, puis continue. « trouve un coin tranquille et sans petits objets. Une grande cage fera l’affaire, couverte par une couverture pour éviter tout stress venant de l’extérieur pour la mère. » Alors que le blond est sur le point de poursuivre dans ses conseils, le contact avec d’autres doigts le surprend. Automatiquement, il se retire, détournant le regard. Il se racle la gorge avant de passer sa main doucement dans les cheveux. « et toi fais gaffe à pas te surmener sinon comment elle va faire la minette sans son propriétaire ? » Hajun rouspète, ne sachant même pas si le félin appartient à l’autre. Par expérience, le plus jeune sait pertinemment les effets du surmenage, surtout à cette époque. Depuis sa sortie de prison, il ne s’arrête plus. Recherches après recherches, une seule distraction et il ressent d’un coup la fatigue et les douleurs refoulées. Petit bâillement, et il reprend la parole. « à force, tu vas finir comme moi. » clin d’oeil et rictus quand il fait signe, montrant son visage marqué par les cernes. Ouais, il est bien torché pour se montrer aussi… docile.
Tu faisais face à un professionnel des chats. Ça ne t’étonnerait même pas qu’il est plus de cinq chats chez lui qu’il fait reproduire. Enfin, tu notas au coin de ton cerveau les conseils qu’il venait de te donner. Tu penchas la tête sur le côté doucement quand il parla de propriétaire. Cela voulait dire que maintenant il était propriétaire d’un chat ? Toi qui préfères tout de même les chiens de base, tu n’as pas pensé à l’adopter sur du long terme. « ah oui, propriétaire… j’avais pas vu ça sous cet angle » dis-tu en grimaçant légèrement. Enfin, qui vivra verra comme on a l’habitude de dire. Tu noteras quand même qu’il s’inquiète plus pour le chat que pour ta santé. On apprécie la solidarité entre être humain. Tu l’observas en silence quand il te dit que tu allais finir par lui ressembler si tu continuais sur cette voie. Techniquement, tu sembles être plus âgé que lui donc ça serait plutôt l’inverse. Et, le surmenage fait intégralement parti de ta vie malheureusement. « j’en doute, je suis plus beau que toi » dis-tu d’un ton moqueur, un petit pique bien placé. Rien de méchant, juste de la taquinerie mais à voir de son côté comment il le prend.
Hajun lève les yeux au ciel quand il comprend que Mino ne semble pas réellement s’y connaître avec les chats. « A partir du moment où tu nourris et emmènes un chat chez le véto, j’me dis que t’es propriétaire. Si t’avais pas été là, qui l’aurait fait ? » Pour lui, c’est de la pure logique. Quand il était sorti de prison et qu’il avait trouvé ses trois chats abandonnés, il n’a pas hésité une seule seconde à s’en occuper et les garder près de lui. Deux chatons sont même nés par la suite, et la famille est au complet depuis. Mais bon, c’est une autre histoire. Le plus âgé finit par répondre à son tour avec une pique qui surprend le hackeur. « Plus beau ? » Ah ça, c’est compliqué à dire. Il est beau, certes, mais le combat n’est pas loyal. « Je viens de me réveiller, j’ai la tête dans l’cul depuis tout à l’heure, c’est pas du jeu. » Il rapproche son visage près de l’autre, un sourcil arqué. « Crois-moi que trois ans auparavant, ç’aurait été toi qui aurais bandé dans l’ascenseur. » En référence à ce malencontreux incident passé la semaine d’avant, Hajun n’hésite pas à se vanter de ses années plus… fraîches. Il s’écroule à nouveau sur sa chaise en soupirant. « C’était l'bon temps. » Il s’étire lourdement avant de passer ses mains derrière la tête et de fermer les yeux. Un vrai papy. « Plus sérieusement, n’en fais pas trop. Si t’as d’la famille ou un truc dans l’genre, tu vas le regretter après. » Parce que lui, il le regrette amèrement depuis trois longues années maintenant.
Tu étais donc bien propriétaire d’un chat, féliciation à toi. Cette idée t’inquiétait tout de même, toi qui es rarement à la maison. Est-ce que tu allais devoir laisser la fenêtre ouverte pour que minette sorte ? est-ce que tu pouvais en faire un chat d’intérieur et non un chat d’extérieur. C’était aussi difficile que de penser à l’éducation d’un enfant. « un autre voisin qui la nourrit peut-être ? en vrai, je sais même pas comment faire, c’est une chatte d’extérieure et je vis en appartement » dis-tu en fronçant les sourcils doucement. Au final, tu savais que tu ne finiras jamais au même niveau que lui. Simplement parce que tu étais plus beau, même s’il semblait en douter. Tu arques un sourcil, posant son regard sur son visage. « donc tu assumes enfin que tu étais bel et bien en train de bander dans l’ascenseur simplement parce que tu m’observais… je me demande à quoi tu pensais » dis-tu avec un sourire au coin moqueur. Certes, il semblait réellement avoir la tête dans le cul et c’était plutôt mignon à voir en réalité. Tu l’observas quelques secondes après qu’il t’ait fait cette remarque par rapport au fait que tu vas le regretter au niveau de ta famille. « je prends du temps pour eux, quasiment tous les dimanches » dis-tu sérieusement et c’est le cas. Tu ne bosses pas les dimanches, ta vie est trop cadrée certainement.
Hajun manque de pouffer de rire quand il voit Mino se poser des questions concernant le chat. « Demande à un voisin oui, ouvrir la porte à la minette quand tu n’es pas là et tout. Pour les chatons, mets-les dans une grande caisse en carton. Ils attendront leur mère. » L’homme a déjà du s’occuper une fois d’une chatte qui avait mis bas. Il s’en était plutôt bien sorti d’ailleurs. La mère et les chatons sont toujours là ; Omega, Delta et Gamma. Un léger sourire en coin s’affiche sur son visage quand il y repense. La joie qu’il ressent quand il pense à eux est vraiment curatrice. Soudainement, le blond se rend compte qu’il en a trop dit par rapport à l’anecdote de l’ascenseur. Il l’a dit. Mais est-ce qu’il a donné les détails ? Même pas. Mino est un peu trop perspicace à son goût hélas. Hajun a ce don parfois, de se griller tout seul. Il peut travailler pendant des années pour cacher certaines choses, mais il suffit d’une seule faille psychologique pour qu’il dévoile plus ou moins explicitement son réel ressenti. Son regard se plonge alors dans celui du plus âgé. Son sourire s’évanouit, il humecte ses lèvres. « j’ai pensé à l’incommensurable joie de te voir… »Oh. Les souvenirs reviennent. Les pupilles se dilatent, le désir face à ce cou vierge et ces lippes pleines, l’envie le marquer et entendre les râles et- « te taire dans cette pièce minuscule. c’était très plaisant. » Le hackeur hoche la tête, détournant vite le regard – il sait pertinemment que ses iris peuvent parfois trop en dire, surtout dans cet état de fatigue. Heureusement, l’autre entame le sujet de la famille. Le jeune homme se retient de ricaner quand il entend sa réponse. « tous les dimanches ? Pour aller à la messe ? » Il soupire. « Quitte plus tôt le travail, fais quelques heures supp’ en début de semaine pour avoir du temps le vendredi et le week-end. » Hajun aurait rêvé y penser plus tôt. « Fais des visites surprises, je sais pas, ou mange avec eux le midi en semaine. »Tu me remercieras plus tard.
Tu fronças les sourcils quand il te parla de demander à un voisin d’ouvrir la porte de ton appartement pour qu’elle sorte. Comme si tu étais assez fou pour donner le code de ton appartement à ton voisin. Tu vois tellement de chose avec ton travail que tu as une confiance très limitée envers l’être humain, même si tu es payé pour les protéger. « je trouverai une solution, sinon je la laisserai chez mes parents. Ils ont un terrain » oui, hors de question de balancer ton code à un inconnu. Elle restera chez toi pour le moment et on verra par la suite. Finalement, le sujet de l’ascenseur refit surface. Ce gamin venait de mettre les pieds dedans sans même s’en rendre compte. Tu ne serais pas toi si tu n’en profitais pas un minimum. « je ne savais pas que le silence pouvait te faire bander. Tu dois être un mec plutôt facile à excité alors » dis-tu avec ton éternel sourire moqueur. Il l’avait cherché, ce n’était pas lui qui avait commencé. Tu finis par lui expliquer que tu voyais ta famille tous les dimanches, ce qui est énorme pour un homme devenu indépendant. « ils bossent aussi tu sais, et j’ai personne qui m’attend à la maison » autant tuer le temps par le travail, et c’était de famille. Ils bossaient aussi beaucoup de leur côté et vous ne vous êtes jamais autant entendu que depuis que tu vis de ton côté. « tu es bien curieux de ma vie mais je ne sais rien de toi. » autant dire que tu n’en diras pas plus tant que tu ne sauras rien sur lui.
Apparemment, l’idée de demander aux voisins de plaît pas à Mino. Il parle alors de sa famille qui a un terrain – oui, pourquoi pas, ça pourra toujours servir. Hajun hausse les épaules, puis il entend la remarque du plus vieux concernant sa libido. L’homme manque de s’étouffer avec sa salive, mais affiche un rictus en coin avant de répondre. « Qui sait, c’est une autre histoire ça. » Le jeu est lancé. Mino envoie des piques, Hajun les réceptionne à merveille. « Peut-être que toi aussi tu dois être facilement excitable, mais tu arrives sans doute à le cacher. » Clin d’oeil mesquin en faisant signe de la tête vers le pantalon de l’autre. Le sujet vire à nouveau vers la famille et le travail, ce dont Hajun voue (ou vouait) une importance cruciale. « Personne t’attends à la maison ? » Tiens. Le jeune homme ressent comme… cette nano aiguille qui lui transperce le myocarde comme la dernière fois. « Etonnant. » En y repensant, Hajun a ses chats lui. Son unique raison de vivre, hormis celle de vouloir neutraliser les policiers corrompus. C’est un point qu’il accepte – pour une fois – de laisser couler, sans vraiment chercher à comprendre pourquoi. Mino renchérit par la suite sur le fait qu’il ne connaît pas le blond, faisant ricaner ce dernier. « Tu sais déjà qu’un rien peut m’exciter, c’est déjà bien non ? » Il s’étire une énième fois. « Enfin après, ça dépend avec qui je suis. » Sa langue passe sur ses lèvres discrètement, puis il continue. « Puis tu sais aussi que j’adore les chats par dessus tout. Que demander de plus ? »
Tu étais plutôt un solitaire de base, ça ne te dérangeait pas de t’occuper seul des choses importantes. Il était difficile d’aller demander de l’aide au voisin. Alors nan, tu n’allais pas laisser un de tes voisins entrer chez toi, tu as tellement peu confiance en eux. Finalement, le sujet de l’ascenseur retomba et ce n’était pas à cause de toi cette fois. Tu ne pus t’empêcher de le taquiner, cet homme à chat semblait quelqu’un de très facile sur les bords, surtout s’il bandait aussi vite. Tu haussas les épaules, souriant mystérieusement à sa supposition. Tu t’étais mis en tête de ne rien dire de plus sur toi puisque tu ne connaissais même pas le prénom de monsieur chat. Tu secouas la tête quand il semblait surpris de savoir que personne ne vivait avec toi. Tu es célibataire depuis bien longtemps maintenant. « je sais tout ça, mais je ne sais pas le plus important. Ce n’est que des ‘banalité’ si je peux dire. » mais dans tous les cas, tu n’en diras pas plus sur toi. La vétérinaire revient finalement vers vous, te donnant un suivi sur le petit chaton qui était en vie mais ils allaient le garder pendant quelques jours avec la mère de famille. Ils pourront ainsi savoir si elle est en bonne santé et si elle n’a pas de maladie quelconque. Autant dire que tu allais devoir vite t’équipé.
Hajun observe avec attention son voisin. Il est un peu plus réveillé, mais ça ne l’empêche pas de sortir des conneries à tout va. Sa remarque est reçue par un simple haussement d’épaules, et un sourire. Dieu sait que le blond faiblit peu à peu face à ce sourire mystérieux. L’homme finit par soupirer et s’accoude sur le dossier de sa chaise, tourné vers Mino. Ce dernier tient à en savoir plus sur Hajun, et il est évident que l’inverse sera compliqué tant que le plus jeune n’en aura pas dit un peu plus sur lui-même. Un sourire moins discret s’affiche sur son visage quand l’autre parle de banalités. « Il n’y a rien de très important à savoir par rapport à moi. De toutes façons, j’ai même pas à te le dire. » dis comme ça, c’est un peu brusque. Le sens de cette phrase tient du fait que le nom de Kwon Ha Jun se trouve facilement sur internet depuis ce qu’il a commis. Mais ça serait trop facile de tout dire. Trop facile de tout détruire. Hajun ne veut pas que tout s’arrête pour un seul nom et des rumeurs qui l’entoure. Il l’avoue à lui-même, ça lui fait un peu d’animation de revoir cet homme quasiment partout, que ça soit des hallucinations ou non. Au moins, ça le stimule. « Qu’est-ce qui t’intrigue tant chez moi ? Je t’ai dit, je ne veux pas te dire mon nom. » Son rictus s’élargit, l’ancien Hajun ressort – taquin, mystérieux, provoquant, c’est bien rare de revoir cette partie de lui maintenant. Malheureusement, ce n’est pas de longue durée puisque la vétérinaire arrive pour présenter le pronostic. Le visage du plus jeune perd aussitôt de sa lumière, il est comme… déçu ? Enfin, c’est très discret. Mais sa voix reste basse. « Tu t’en vas maintenant ? »
S’il devait être mystérieux, autant que tu le sois également. Tu t’étais promis de ne plus rien ajouter sur ta vie, tant que tu n’en sauras pas plus sur la sienne. Tu ne connaissais même pas son prénom, ce qui était énorme –surtout qu’il était souvent sur son chemin en ce moment. Alors tu allais aussi jouer ton mystérieux, et jusqu’au bout s’il le faut. « bien, je serai secret également et ne te dévoilerais plus rien » au moins, c’était plutôt direct. Tu hausses les épaules à sa question. « en général quand on cache son nom et prénom, c’est qu’on a quelque chose à cacher. » mais tu travailles dans le traitement des données personnelles, tu pourrais totalement en apprendre plus sur ce maitre à chat. Finalement, la vétérinaire arriva pour t’expliquer un peu la situation. Tu approuvas de la tête doucement à ses propos, la laissant repartir en salle, certainement pour avoir un retour sur le chat de ce mystérieux garçon. Ces dernières paroles t’intriguèrent, était-il déçu de savoir que tu allais partir. « tu es déçu ? moi qui semblais que ma présence te saoulait plus qu’autre chose » dis-tu avec un sourire au coin collé à tes lèvres. Et cela servait à quoi de blablater avec quelqu’un qui ne veut même pas en découvrir s’ouvrir un minimum à toi.
La frustration commence lentement à monter en Hajun. Ça l’énerve plus qu’autre chose de devoir parler alors qu’il sait qu’il ne peut pas. Dans son esprit, ça se bat jusqu’à la mort pour savoir s’il doit parler ou non. De plus, ça l’empêche d’en savoir plus sur Mino – vraiment une situation cornélienne. Sa jambe bouge à cause de sa nervosité, le blond reste silencieux face à l’autre alors qu’il a le regard plongé dans le sien. « Des trucs à cacher ? » Il arque un sourcil en pouffant de rire. Ah ça, pour cacher des choses, y’en a dans le coffre. Tout dévoiler serait signer son arrêt de mort illico presto. « Peut-être. » L’homme soupire avant de passer sa main dans ses mèches blanches. « Je peux rien te dire. »Pour l’instant. De toutes façons, si la curiosité gagne le plus vieux, le temps est compté pour Hajun et son anonymat. Le sujet vire alors sur le départ de l’individu qui remarque tout de même le dépit dans la voix du hackeur. Ce dernier n’hésite pas à se racler la gorge pour cacher cette soudaine faille. « Je m’y habitue. C’est tout. » dit-il en parlant de sa présence. Un commentaire ni positif, ni négatif. Hajun s’y habitue, mais est-ce qu’il apprécie cela ? Ahah, c’est la question ! Bien que dieu seul connaît la réponse. Les séparations se font. Mino s’éloigne sans se retourner, il reviendra chercher l’animal au moment propice. Hajun quant à lui, n’est absolument pas satisfait. Hors de question qu’il dorme ce soir, d’abord parce que son chat est seul chez le véto et aussi… Putaaaiiiiin. Plus il s’éloigne, plus le blond serre les dents. La frustration est à son comble là, impossible de fermer l’oeil, chose sûre. « Je… » Sa voix est assez haute pour que l’autre puisse l’entendre dans l’encadrement de la porte d’entrée. « J’pourrais éventuellement… » Son accent ressort – l’émotion est forte, oui. « ‘fin, si tu insistes, il se pourrait que… »Grouille-toi gros con. « Peut-être, tu pourrais en savoir plus. » Ses mains font des gestes, des signes, Hajun fatigué et nerveux, essaie de s’exprimer avec ses mains. « La prochaine fois… » Plus il tente de parler, plus sa voix disparaît. Si Mizuho était là, cette vipère n’hésiterait pas à filmer la scène et la montrer à son enterrement. « L’éventuelle fois… puisque… bref on s’croise beaucoup… »Mais parle abruti.« Se revoir… » Un petit silence s’installe, mais dans son torse, c’est l’apocalypse. « Pas par hasard cette fois t’sais… » Il a chaud le Hajun. « Et parler… » Non jure. « Un peu… plus… » Ça s’arrête là. L’effort est pour lui incommensurable. Un ancien séducteur méconnaissable. Mais bon, en espérant que l’interlocuteur ait compris la finalité…
Dans tous les cas, tu avais bien retenu qu’il souhaitait être mystérieux avec toi. Tu dois bien avouer que ça ne te plaisait pas réellement. Il avait forcément des choses à cacher, sinon pourquoi garder son anonymat. Tu l’observas sans rien dire quand il te dit que peut-être, il avait des choses à cacher. Tu retiens juste le fait qu’il était mystérieux et ça te gênait pas mal. Tu l’observas encore sans rien dire, jusqu’à ce que la vétérinaire n’arrive. Tu l’écoutas et une fois la consultation terminée, tu te levas pour partir. Tu t’arrêtas d’un coup quand il t’arrêta, tu te retournas vers lui, plutôt surpris par la situation. Tu essayais de comprendre ce qu’il voulait dire par là. Il semblait stressé le monsieur chat. « tu es en train de me proposer un rendez-vous ou je rêve ? » dis-tu en arquant un sourcil. Tu étais surpris, même totalement sur le cul. Tu l’observas en clignant des yeux doucement, surpris toujours. « si on se recroise par hasard une nouvelle fois, là on pourra prévoir un rendez-vous. » cela voudra dire que le destin les lie tous les deux. Tu lui fis un sourire au coin, l’observant une dernière fois. « laissons jouer le destin. Peut-être à plus tard monsieur chat » tu lui dis un clin d’œil et tourna les talons pour sortir.
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