surexcité, le jeune homme qui avait proposé un tour au musée à sa petite soeur. même s'il l'avait revu à quelques reprises depuis l'interdiction des parents, il y avait un certain temps qu'il n'avait pas passé un moment avec elle. et quand on connaît bien sanha, on connaît aussi toute l'étendue de son amour pour la benjamine. il trépignait d'impatience, comme un enfant, alors qu'il attendait le moment venu pour aller la rejoindre. s'il n'en tenait qu'à lui, il serait allé directement chez elle et-... bon, bah, tant pis, il enfile ses chaussures à une vitesse folle, manquant de s'écraser contre le sol dur de son appartement. il n'avait pas l'habitude d'être si impatient. bon, peut-être un peu, puisqu'il arrivait souvent très en avance quand on lui donnait rendez-vous quelque part. essayant de ne rien oublier, l'artiste verrouille la porte de son logement avant de prendre la direction de celui de nana. il espérait qu'elle ne soit pas déjà en route. jetant un coup d'oeil à la son téléphone, l'heure le rassura. il était trop en avance pour qu'elle soit déjà partie. et il gambadait presque sur le chemin menant à l'appartement de sa soeur.

une fois devant la porte, sanha hésite entre cogner et entrer à l'improviste. comme il s'agissait d'abord et avant tout d'une femme, il opte pour la première option. son poing s'abat peut-être un peu trop fort et avec un peu trop d'entrain sur le bois, mais il s'en fiche. "nanaaaaaaaaaaa!" qu'il dit d'une voix enjouée, presque chantante. il attend quelques instants avant de cogner à nouveau. elle ne l'a peut-être pas entendu ou n'est pas en mesure de lui répondre rapidement. "nana, c'est moi!" et il se trouvait un peu ridicule puisqu'il ne s'identifiait pas vraiment de cette façon. "c'est sanha! allons-y ensemble!" une petite moue boudeuse se forme sur son visage alors qu'il se demande si elle n'est pas déjà partie. la main sur la poignée qui tente de la tourner constate que la porte est verrouillée. découragée, il se dit qu'il l'a manqué de peu et il ne sait plus quoi faire à part paniquer. inspire, expire. il sort son smartphone de la poche de son pantalon pour y pianoter un message à l'attention de sa soeur. après l'avoir envoyé, il secoue la tête avant de l'appeler. ça sera plus simple. ça sonne, ça sonne et la porte maintenant derrière lui s'ouvre finalement sans qu'il ne s'en rende compte.

elle avait souri sans se retenir lorsqu'elle avait reçu le message de son frère. sanha, l'unique. le seul à se tenir à ses côtés, même si c'était plus dans l'ombre que dans la lumière. aucune importance pour nana, il n'y avait que le plaisir de rire avec lui et de revoir son visage. famille qui se composait désormais que de peu de monde. et sanha, il était allé contre les règles. contre celles imposées par leurs parents pour elle. il n'existait en ce monde aucune plus belle preuve d'amour fraternel. excitée à l'idée d'aller au musée, nana ne s'était pas levée trop en avance non plus. elle serait à l'heure mais loin des minutes matinales de son frère. elle est dans la salle de bain, musique qui emplit la pièce lorsqu'un bruit sourd se fait entendre. frisson de surprise, nana coupe le son. hallucination ? non. c'est bien réel et elle entend la voix de son aîné. son prénom est soufflé avec enthousiasme et elle rit, seule. sanha persiste et elle enfile ses habits à l'arrache pour lui ouvrir. cheveux encore humides puisqu'elle n'était sortie de la douche que depuis quelques instants. des gouttes coulent sur ses habits alors nana choisit de poser une serviette sur ses épaules.

elle voit son portable qui vibre et puis sonne. sanha, impatient. elle se rue vers la poignée de porte et lui ouvre. « qu'est-ce que tu fais là ? » interrogation louable alors que ses yeux virent en direction de la pendule murale. nana se pousse pour le laisser entrer et ses mains se posent sur les épaules du plus grand. elle hésite un instant avant de le prendre dans ses bras. impression de redevenir la petite dernière, chérie de tous juste quelques secondes. et ça lui fait du bien d'être proche de quelqu'un, de son frère qui plus est. un visage familier et qu'elle n'associera jamais au rejet. sanha, il l'avait choisie pour être ici alors qu'il n'avait pas le droit selon papa et maman. « je suis pas tout à fait prête. » qu'elle dit finalement en se décollant de lui. humidité des cheveux, quelques touches de maquillage à parfaire. « mais puisque t'es là, tu peux m'aider. » dit-elle en attrapant le sèche-cheveux qui traînait là. pas tellement d'espace ici, nana qui aurait dû ranger un peu mieux mais elle ne s'attendait pas tellement à ce que sanha passe. « sinon tu peux juste m'attendre et faire comme chez toi. » lâché dans un rire léger, son coeur l'étant à ses côtés.

il avait un peu tendance à paniquer facilement, sanha. et surtout lorsqu'il s'agissait de sa petite soeur; la prunelle de ses yeux. rien au monde ne pouvait décrire l'amour inconditionnel qu'il lui portait. et c'est pourquoi il avait fait abstraction des interdictions parentales pour aller lui rendre visite aussi souvent qu'il le pouvait. lui ne comprend pas qu'on puisse rejeter un membre de la famille pour une raison parfaitement ridicule. alors il n'avait tout simplement pas pu la laisser tomber comme leurs parents l'avaient fait. et puis, le cadet vivait maintenant seul dans son propre appartement, alors il pouvait faire ce qu'il voulait sans même qu'ils le sachent. et il s'en donnait à coeur joie, de proposer des activités à sa soeur adorée. mais aujourd'hui, il a aussi des interrogations pour elle. interrogations qui attendraient le bon moment pour se manifester. car pour l'instant, il tentait de la joindre en l'appelant et c'est sa voix beaucoup trop près de lui qui le fait sursauter en se retournant. et son visage s'illumine d'un immense sourire en voyant le visage de la petite dernière. "j'étais trop impatient!" qu'il rit doucement, car contre toute attente, sanha ne sait pas attendre. alors qu'il pouvait tout aussi bien passer une journée entière assis au même endroit à dessiner un peu tout ce qui l'entoure.

l'artiste entre dans le petit appartement de sa jeune soeur lorsqu'elle se décale pour le laisser entrer. par le fait-même, il en profite pour interrompre son appel et ranger son smartphone à sa place. mains sur ses épaules, sanha attend face à cette hésitation qu'il perçoit chez la demoiselle. lui l'aurait prit dans ses bras instantanément, mais sanha était tout simplement comme ça; démonstratif. et lorsque nana le câline finalement, il en profite pour la serrer aussi avec toute la force de son amour pour elle. "oui, j'ai vu ça." alors que ses doigts soulèvent quelques mèches trempées. et alors qu'elle empoigne le sèche-cheveux, le visage de l'aîné s'illumine d'un sourire. il avait toujours adoré lui sécher les cheveux, alors sans même se faire prier, il prend possession de l'objet. "non-non, si tu voulais que je reste en retrait à t'attendre, fallait pas me montrer le sèche-cheveux!" et ni une ni deux, il plante le fil dans la prise avant d'attirer la benjamine vers le canapé. repérant une brosse à cheveux dans la manoeuvre, sanha en prend possession avant de s'asseoir sur le canapé et de positionner nana au sol devant lui. appareil maintenant en fonction, il s'active à lui sécher les cheveux. "ça me rappelle de bons souvenirs!" de toute façon, chaque souvenirs avec nana étaient bons. "comment vas-tu?" il avait l'impression de retourner en arrière lorsque nana était sa petite poupée si précieuse et qu'il passait le plus clair de son temps à s'amuser avec elle.

nana, elle s'est laissée surprendre par la présence de son frère. impatience qu'elle comprend rapidement, surtout en voyant le sourire qui naît sur ses lippes. elle le partage aussi cet enthousiasme. et elle le laisse entrer, modeste appartement mais c'est tout ce qu'elle peut s'offrir. enlacement fraternel, les corps qui se retrouvent ; comme avant, lorsqu'ils étaient enfants et faisaient partie de la même famille. les choses ont changé depuis le temps, hormis le lien qui les unit. et nana, elle rit face à ses mots et ses doigts qui touchent les mèches humides. « ne ris pas, tu m'as prise au dépourvu. » sèche-cheveux tendu qui est accepté par sanha. ruse mise à nue, nana qui n'a pas été aussi subtile que prévu. elle se laisse entraîner vers le canapé et s'assoit docilement pour laisser sanha faire. brosse à cheveux qui la surprend mais elle a toujours aimé qu'on s'occupe d'elle. et depuis longtemps, ça n'était pas arrivé.

du moins, jamais si tendrement.

par terre, comme une enfant. les gestes de son frère n'ont pas changé. et malgré le bruit du sèche-cheveux, elle entend sa voix qui résonne. « moi aussi. » un sourire naît sur ses pulpeuses, authentique et enfantin avant qu'elle ne soit rattrapée par la réalité. l'esquisse devient un peu plus amère, malgré elle. nana continue à se laisser faire. question qui retentit. « bien, je pense. » elle avait arrêté de réfléchir à la question. « et toi ? » réplique évidente, nana qui s'était toujours intéressée à ce que faisait ses frères, plus sanha que aemin car il bravait le danger pour passer du temps avec elle. c'est ça qui importait à vrai dire. « t'as l'air drôlement heureux. » qu'elle souffle, curieuse de la raison qui rendait le visage de son frère si joyeux ; à moins que ce ne soit qu'une impression.

cheveux qui sont désormais secs après plusieurs minutes. nana se relève satisfaite et file direction la salle de bain. rapide maquillage pour arranger sa mine un peu terne, l'avis de son frère qu'elle demande au passage et puis une fois le tout fini, elle revient vers lui. « alors, t'en dis quoi ? » moue rieuse, ses lèvres colorées parce que le monde ne pouvait pas être que noir et blanc. elle avait besoin d'un peu de vie.

il est heureux de se retrouver là et il ne regrette pas être venu la rejoindre chez elle plutôt que de l'attendre à l'endroit décidé par les deux jeunes âmes. il ne peut nier s'être ennuyé d'elle et il se demande comment elle s'en sort ces derniers temps. toujours aussi soucieux de sa petite nana adorée, sanha le lui demande directement tout en séchant sa jolie chevelure. la nostalgie le prend alors que ses gestes sont doux et tendres. il voudrait vivre plus souvent des moments comme celui-ci, mais ils sont tous les deux assez occupés avec les cours et tout le reste. le cadet s'assure de passer le moins de temps possible à ne rien faire. si bien que lorsqu'il n'est pas à l'université, il travaille ou bien il dessine. et dernièrement, il passe beaucoup de temps avec celui qui est devenue sa muse. honnêtement, il ne sait pas trop quoi penser de sa relation avec lui. ils sont rapidement devenus amis, certes, mais il sentait qu'il y avait quelque chose de plus, sans réellement savoir quoi. c'est pourquoi il ne manquerait pas de questionner sa soeur sur le sujet. car il n'y connaît rien et il pense qu'elle pourra l'apaiser dans ses craintes par ses réponses. et puis, il ne peut nier être plus heureux que d'habitude depuis quelques temps. en même temps, il attendait ses appels vidéos avec woogyeom avec une impatience nouvelle qu'il ne comprenait pas. ou plutôt, qu'il ne voulait pas comprendre. "je vais bien!" qu'il s'exclame, un doux sourire sur les lèvres.

la réplique de sa soeur fait bondir son coeur dans sa poitrine. a-t-il réellement l'air plus heureux que d'habitude? "je le suis toujours, non?" qu'il affirme doucement, sans toutefois être lui-même convaincu de ses mots. alors il termine de lui sécher les cheveux et elle disparaît pour terminer de se préparer. en attendant, sanha range le sèche-cheveux ainsi que la brosse, puis se pose réellement quelques questions. qu'est-ce qui le rend heureux ainsi? est-ce vraiment seulement le simple fait de revoir sa benjamine? ou bien est-ce qu'il y a autre chose? il ne sait pas et ne s'attarde pas trop sur la chose lorsque nana revient, joliment maquillée et vêtue. un sourire vient de sourire illuminer ses traits. "la plus belle de toutes, comme toujours." car à ses yeux, aucune femme ne sera jamais aussi belle que sa petite soeur. et sûrement était-ce son avis qui n'était jamais objectif lorsque ça concernait sa famille. surtout nana, à vrai dire. "si tu es prête, alors allons-y! ça va être trop bien!" qu'il s'exclame en prenant le chemin de la sortie. il attendit qu'elle verrouille la porte de son appartement avant de lui sourire et de prendre le chemin du musée.