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w/ @Suh Joo hee
poisoned words.

L

es acclamations s’estompent et les cœurs se calment tandis que les belles rejoignent le dédale de couloirs qui les mène jusqu’à leurs quartiers. Yi Ze se débarrasse de son système in-ear, passant la porte où sont inscrites en lettres capitales le nom de leur groupe, avec les autres. L’ambiance est calme, mais la tension papable, comme à l’accoutumé, mais Yi Ze ne s’habituera peut-être jamais à la lourdeur de ce quotidien pesant. L’envie de fuite la prend aux entrailles, elle se débarrasse de son micro et des autres bricoles, aidée par leur styliste, avant de se faufiler hors de la salle, car l’oxygène manque dans ses poumons et la menace silencieuse qui la fixe sans cesse devient trop oppressante pour elle. Crise d’angoisse ? La belle doit se reprendre, elle se redresse au passage d’artistes qu’elle reconnaît facilement. Courbette polie, la voilà qui s’enfuit à nouveau, vers les toilettes cette fois, à la recherche d’un peu de solitude. 

La porte passée, la brune se réfugie dans un cabinet afin de se calmer les idées. Elle prend appui contre la porte et s’attelle à contrôler le rythme de sa respiration. Les pensées s’évadent dans des contrées lointaines, réminiscences d’un passé oublié, une vie plus heureuse, moins compliquée. Ange déchu, Yi Ze n’est plus que regrets, mais elle s’accroche encore à la vie, cherchant le faisceau de lumière qui transpercera les ténèbres. 

La belle est rappelée à la réalité par l’arrivée d’une autre personne dans ces lieux autrement déserts. Elle sursaute presque, se redresse et tire la chasse, afin de ne pas éveiller les soupçons. Ses pas la traînent hors des cloisons jusqu’aux lavabos. Elle reconnaît Joohee, et son cœur s’embrase dès lors que leurs yeux se croisent. Elle garde le silence, la jugeant d’un regard presque hautain alors qu’elle se met à frotter ses mains sous le jet du robinet. Elle la laisse vaquer à ses occupations sans émettre de remarque, attend qu’elle soit de nouveau à ses côtés, faisant mine de se recoiffer. « Tu aurais pu faire preuve d’un peu plus de classe pour ton discours. Franchement, ça manquait d’entrain. » Désobligeante sans savoir pourquoi, elle doit toujours chercher lorsqu’il s’agit de l’aînée. Reproches injustifiés, venin contagieux qui pourtant ne lui sied pas, même les plus innocents finissent par se faire corrompre. 
 

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w/ @yao yi ze
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et les clameurs d'un public en extase fait réchauffer même les coeurs les plus sombres, myocarde enseveli sous tant de nécrose envahissante alors que sur cette scène ne se tient que des sylphides volages. elle le sait bien, joo hee, que tout n'est que mensonge et fausseté pour faire bonne figure, image défigurée de ce qu'elles sont réellement. un poison qui se distille dans des veines gangrénées de bien trop de souillures amoncelées. et pourtant, ô si la vérité venait à éclater au grand jour, alors elle pourrait dire adieu à ses rêves les plus précieux. alors elle quitte la scène, sans prétendre ne pas entendre les noms qui sont scandés encore dans le noir absolu, mais rien ne la retient à ne pas y retourner pour encore plus de gloire éphémère. car que se passera-t-il, le jour où plus personnes ne voudront les écouter chanter, les observer danser, alors que tant d'années de souffrance les ont amené à en arriver jusqu'ici, sur le centre de cette scène.

et elle dans cette histoire, leader sublimée parce qu'elle a un pouvoir que les autres n'ont pas, pourtant à quoi bon s'en servir, si elle ne peut les protéger de toutes les salissures qui les guettent de loin, car les démons ne sont jamais trop ) l'écart. prêt à bondir au moindre faux pas. et a l'accoutumé, elles prétendent tous, que c'est une famille qui est née lorsque le nom venom a été évoqué. mensonge bien plus palissant que les regards qui cherchent à les faire redescendre de ce piédestal vacillant. et si la tête bascule, alors les yeux se closent quand elle est enfin changée et que de yuna elle repasse à celle qu'elle est supposée être, joo hee. alors elle s'échappe sans qu'on ne la remarque, se glissant jusqu'aux toilettes pour espérer y retrouver dans le reflet du miroir, un semblant de qui elle est, non pas cette idole qui se donne à cent pour cent dans tout ce qu'elle fait. mais cette simple fille qui avant vivait de sa passion lorsque les doigts se glissaient sur les touches noirs et blancs du piano dans la demeure familiale. mais elle n'a pas ce temps là, espoir qui vient être anéanti quand elle sent le regard perçant de yi ze sur son épiderme. et elle soupire, tente de comprendre ce qui ne va pas, jusqu'à ce que le venin s'échappe des pulpeuses de la chinoise.

et elle rigole, joo hee, car ça a toujours été ainsi entre elles, sans que jamais la belle ne sache pourquoi. qu'a-t-elle donc fait pour mériter une haine subite qui se morcèle à chaque parole que la douce lui adresse, pourtant elle ne la déteste pas, elle est comme une soeur. si joo hee en oublie ce secret pesant sur ses épaules que yi ze ignore tout et dont elle tente de se méfier pour ne pas faire vriller les esprits encore échauffés. hum, si je manque de classe, pourquoi tu ne le ferais pas la prochaine fois ? et la pique n'est pas censée se vouloir violente, pourtant le ton de sa voix est agacé, inconsolable. elle voulait de la solitude, l'esprit vaguant à des ailleurs où elle pourrait enfin renaitre de celle qu'elle fut. mais rien ne vient, tout est trop dur et elle s'enflamme bien trop vite de ce tempérament habituellement si calme. je ne vois pas en quoi ça manquait d'entrain ? alors dis-moi, qu'aurais-tu dis à ma place ? et elle veut savoir, là où sont ses fautes, erreurs commises qu'elle doit rapidement réparer, car elle ne veut pas ternir l'image de tout un groupe. sans savoir les intentions voilées qui se cachent derrière de telles paroles prononcées.

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A

mertume des jours communs, elle cherche et récolte ce qu'elle sème la maligne.Yize n'est pas ce genre de fille à la répartie phénoménale, mais les mots sortent tous seuls lorsqu'elle se retrouve face à celle qui pourtant fait de son mieux pour les maintenir sur Terre. Peut-être qu'elle ne saurait pas quoi lui dire d'autre à la belle, hormis les reproches injustifiés, car le temps l'a brisée et le mutisme dans lequel elle s'enfonce l'empêche de communiquer simplement.Et lorsque l'autre lui clou le bec pour la énième fois, Yize comprend à nouveau pourquoi elle est si parfaite dans son rôle de pilier. Le regard fuyant, courage qui s'efface, parler devant tant de personnes ? Plutôt fuir que de s'y coller. Il fut un temps où elle aurait trouvé la force de se tenir debout devant le reste du monde, mais les aléas de la vie l'ont rendue craintive, alors elle se cache derrière l'épaule de Joohee, même si la jalousie lui transperce le cœur. « C'est ça. Facile de te dédouaner et de me refiler le boulot. » Elle ne sait pas d'où lui vient cette audace subitement, mais elle a redressé ses yeux noirs, osant faire face à celle qui lui demande des éclaircissements. « Bah... » Elle hésite, cherche ses mots, essaye de se souvenir de ce qui n'allait pas. 


« On aurait dit que tu te faisais chier, c'est tout. » Qu'elle se retire, manquant d'arguments pour la contrer, celle qui s'est montrée plus maligne. La porte s'ouvre alors révélant la silhouette d'une autre muse, probablement toute aussi brisée que les cinq étoiles tombées du ciel, car l'industrie est écrasante pour chacune d'entre elles, blessante et oppressante, mais d'une beauté sans pareille. Coup d'œil jeté vers la brune, Yi Ze s'écarte et glisse son bras autour de celui de la leader pour l'entraîner hors des cabinets. Image qui se veut parfaite, elles ne doivent pas montrer leurs différents, et cela, même à ceux qui marchent derrière le rideau. « Enfin bref, ce qui est fait, est fait, j'ose espérer que tu ne nous décevras pas la prochaine fois. » Et qu'elle est irritante sans ses paroles, celle qui pourtant sait se montrer si compréhensive, carapace fabriquée, entêtement puéril qui la rend peu supportable, elle sait qu'elle risque de s'en mordre les doigts, mais toutes les perches sont à saisir lorsqu'il s'agit de la défier. 

Et quand les démons cesseront enfin de jouer avec elles, alors elles assisteront à la naissance d'un nouveau monde.

Les ailes de l'enfer se déploient à leur passage, les maudites se retrouvent face à leur destin, Venom aux consonances si désagréables pour les actrices de cette douce mascarade, Yi Ze ne veut pourtant pas se séparer de l'accusée, car ce qui se trouve derrière cette porte fermée lui donne la nausée. La Chinoise ressert son emprise sur la délicate, Joohee la connaît trop bien malgré les années-lumière qui semblent les séparer, elle sait tout de ses faiblesses, de ses peurs et de ses tracas. Réalité frustrante, damnation des cieux, les sœurs sont enchaînées au même piquet, et pourtant au lieu de s'entraider elles ne font que se repousser.
 

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ô joo hee, elle a conscience, que le rôle qu'elle maintient, est loin d'être le plus simple. pourtant elle ferait tout pour les étoiles qui gravitent autour d'elle, des planètes dont elle veut prendre soin, créer la vie dans les onyx parfois morts nés. orbes sombres qui l'ont tant de fois provoqué en duel mais qui pour une fois, décide de fuir quand le ton se pose, quand la voix explose dans les airs. c'est qu'elle ne sait plus quoi faire à force, joo hee, perdu dans un déni qui ne lui ressemble guère, car elle a beau vouloir tout faire pour que venom soit un groupe soudé, elle a l'impression qu'il ne fait que se déchirer de jour en jour. et elle n'est pas vaillante, la gamine, à devoir supporter le poids d'un meurtre sur les épaules sans pouvoir en parler à qui que ce soit. parce qu'à ses yeux, ce n'était qu'un simple accident provoqué par de la colère probablement justifiée. et elle veut protéger yi ze comme elle le fait avec sumi. mais les piques sont parfois incessantes, lassantes, épuisantes. mais elle ne répond guère, laisse la chinoise déverser son venin car il n'atteindra jamais le cruor de la leader, car elle sait qu'elle reviendra à l'assaut dès qu'elle le pourra, alors autant se taire et ignorer, la laisser dans cette carapace d'arrogance ultime. et au moment où elle voudrait fuir, la porte s'ouvre, et le bras se fait captif de ceux de la beauté froide, alors que les sourires s'alignent et que les corps se courbent pour saluer avant de quitter les lieux. et l'emprise se resserre, alors joo hee en profite pour amener avec elle dans une pièce où personne ne viendra les déranger, la vipère qui ne cesse de vouloir mordre sa proie. je peux savoir à quoi tu joues ? alors qu'elle la projette pour libérer son bras de la teneur que yi ze avait dessus. ça t'amuses de croire que c'est aussi simple de devoir gérer un groupe entier ? de devoir prendre la parole à chaque émission en espérant ne pas raconter de bêtises ? et elle ne sait pas yi ze, à quel point c'est un fardeau que d'être née pour devenir leader.

alors elle fini par s'asseoir sur le premier banc venu, la tête entre les mains alors qu'elle soupire profondément. et les constellations ne sont plus que des météorites prêtes à tout dégommer, détruire la terre face à l'apocalypse qui règne. si t'es si insatisfaite de mon travail, tu n'as qu'à prendre ma place. et la voix se fait mauvaise, tremblante de tant de remord acharné et accumulé, car elle n'en peut plus joo hee, de devoir lutter sans cesse et en vain. si tu penses mieux que moi comment je me sentais, alors je t'en prie, dis-moi comment je me sens maintenant ? dis-moi que j'ai pas l'impression d'être une merde à tes yeux qui ne sait pas gérer son travail en tant que leader. et les bombes cristallines commencent doucement à faire leur apparition sous les paupières qui se closent, respiration qui se veut distante mais qui est emprise à une panique sans nom. car elle connait yi ze, et bien sur, que rien de tout ça n'est fait pour être contre joo hee, mais tout joue comme. j'ai l'impression que tu es la seule que je déçois chaque fois, yi ze. et la tête se relève, les yeux rougis d'avoir voulu retenir une flopée de larmes qui ont coulé entre les paumes réchauffées. alors dis-moi quoi faire ? dis-moi comment je peux ne pas te décevoir puisque visiblement tout ce que je fais n'est jamais assez, n'est pas suffisant. et elle voudrait hurler, car elle remuerait ciel et terre pour ce groupe qui porte le nom d'un poison. venom qui n'est que venin prolongé. je t'écoute yi ze, dis-moi quoi faire si tu le sais mieux que n'importe qui d'autre ? dis-moi qui être, car je ne sais plus moi même.

qui de yuna ou joo hee, parle ce soir entre ces quatre murs.

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E

lles explosent toujours un jour, les étoiles, chaleur mortelle qui se dégage de celle qui ne supporte plus les reproches de la brune. Elle aurait dû le voir venir, Yiren, mais elle a dû prendre l’habitude de voir Joohee comme la plus mature, celle qui ne se laisse pas atteindre par les médisances d’une jalouse au destin moins glorieux, celle qui sait parler mieux qu’elle, celle qui la résonne lorsqu’elle se perd dans sa rancœur. La leader se libère de son emprise, Yize manque de perdre l’équilibre, mais elle ne tombe pas, car elle est danseuse, après tout, la brune. « Je… » La phrase meurt sans qu’elle ne sache ce qu’elle voulait répondre, Joohee enchaîne, clouant celle qui ne pensait pas en arriver là sur place, les yeux écarquillés, la bouche entrouverte. 

Yize ne sait pas, elle ne sait jamais, car le monde l’a abandonnée, alors elle s’est renfermée sur elle, ne s’occupant plus que de son cœur fissuré. Elle a oublié comment se soucier des autres, pense qu’elle est la seule martyre de cette histoire tragique, que son malheur est plus important que celui des autres, mais elle se trompe, l’égoïste, car elle n’est pas seule dans cet enfer, et celles qu’elle pense néfastes pourraient s’avérer être sa plus grande force. Venom au destin cauchemardesque, elles pourraient être les reines de ce royaume corrompu, mais elles ne l’ont pas encore compris les maudites. 

Le regard suit celle qui trouve refuge sur le banc de métal, les lèvres sont sellées, le visage dénué d’expression, pourtant la poupée ressent, la poupée se fracture un peu plus de voir celle qu’elle ne voulait pas tant briser s’effondrer devant elle. Remords qui s’agrippent à son cœur, elle ne voulait pas la mettre dans cet état-là, mais que peut-elle faire désormais ? La fierté lui dit d’assumer son attitude jusqu’au bout, mais les réminiscences de celle qu’elle a pu être tentent de la ramener à la raison. Au final, la belle se perd de nouveau dans un mutisme qui la caractérise tant. Elle ne répond pas, la laisse extérioriser sa douleur sans rien commenter, car elle ne sait pas quoi dire, ne sait pas comme se sentir. 

Ses jambes se mettent alors à fonctionner toutes seules. Bientôt, Yize a rejoint les côtés de la victime de son courroux. Elle joue avec ses doigts, serre les dents, cherche les mots appropriés, car Yiren prend parfois trop le dessus et la peur de trop se révéler l’empêche d’être honnête. « Je… Ne veux pas prendre ta place. » Mensonge ! Lui crie sa conscience alors qu’elle baisse les yeux. Oh qu’elle en a rêvé, Yize, de pouvoir se présenter en tant que Leader. Elle en a tant rêvé qu’elle en a oublié tous les inconvénients. Elle ne voit plus que ce qu’elle veut, déni maléfique qui lui ronge l’âme. Comment pourrait-elle assumer un tel rôle aujourd’hui ? Alors qu’une simple caméra suffit à lui procurer des crises de panique, alors que le regard des autres l’importe tellement qu’elle préfère s’effacer. 

Maladroit, tremblant, son bras se lève pour entourer les épaules de la plus vieille. Tapotement hésitant, elle n’ose pas s’engager plus, n’a pas l’habitude de réconforter. « Je ne pensais pas que tu ressentais tout ça… » Une lueur d’honnêteté, elle cherche à s’ouvrir à elle, mais la peur l’empêche de se relâcher. Ses yeux brillent eux aussi, les perles se forment au coin, elle ne veut pas pleurer, n’a pas le droit de pleurer, car c’est elle qui joue au bourreau cette fois-ci, elle doit en assumer les conséquences. 
 

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w/ @yao yi ze
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que croyais-tu, joo hee ?
que la vie est belle, simple, facile ?
que le monde n'est pas sauvage et ravagé.

que croyais-tu, joo hee ?
que ce serait aisé de tout posséder ?

mais rien n'est doux, joo hee.
nébuleuse d'un ciel corrompu, étoile froide qui est morte dans les firmaments sauvages, constellation d'empyrée qui s'est tue sous les astres désastres de ces catastrophes engendrées. et le chaos est venu frapper à leur porte ce soir encore, car tout n'est que mensonge illusoire et supplice déguisé. et qui crois-tu être joo hee au juste ? car elle a beau être celle qui est supposée les mener vers une gloire certaine, elle a l'impression parfois que rien n'est assez, rien n'est suffisant pour les porter vers ce sommet qu'elle voudrait tant atteindre. car tout s'écroule, chaque nouveau pas vers l'avant est en réalité dix en arrière, et elle est épuisée avant même que la fin ne soit proche de les rattraper. et elle se tourne en ridicule la candide, quand la voix vient à imploser dans l'air putride, nécrose de trop se taire qui prend le pied sur l'âme gangrénée, car elle n'en peut plus la leader, de supporter les réflexions qui pourtant semble si banales alors qu'elles sont menées avec mûr agencement. ô et pourtant joo hee, elle n'a jamais voulu de cette terrible place, celle où on lui demande d'être là pour choisir, prendre la moindre décision. ô elle n'a jamais voulu être cette leader d'un groupe déjà empoisonné quand on lui a offert le poste.

alors elle laisse le poids du monde venir s'effondrer sur les épaules bien trop frêles. et les bombes cristallines qui implosent avec elle quand le coeur se laisse noircir de ce chaos ambiant. et elle aurait préféré ne pas céder devant la benjamine, ne pas lui montrer qu'elle aussi à ses faiblesses malgré qu'elle se montre constamment forte pour le bien du groupe. car venom est bien plus qu'un nom, c'est une force puisée au creux de leur âme, c'est l'oxygène qu'elle respire chaque jour passant, c'est un style de vie, une échappatoire à ce monde où les désastres ne cessent de se produire. venom c'est son univers tout entier, quand bien même il arrive que les tensions s'échauffent, que les êtres se cognent les uns aux autres. c'est sa seconde famille, à yuna, car joo hee mentirait si elle disait aimer venom plus que sa propre vie en dehors de toute cette pression angoissante, et car dehors, il y a haneul, qui l'attend, malgré leur vie similaire en bien des points.

et les larmes finissent par cesser quand il n'y en a plus qui peuvent s'égrainer. pourquoi mentir quand je connais la vérité ? car elle le sait joo hee, elle n'est pas dupe à ce jeu qui s'est instaurée dès leur rencontre, dès l'annonce des rôles de chacune. elle l'a vu, dans son regard, la déception, la haine, la jalousie, elle l'a ressenti dans chacune des piques qu'elle lui a envoyé dès qu'elle trouvait bien de terrasser ce que faisait la leader. car c'était plus simple ainsi. de faire semblant, de prétendre à tout va qu'il n'y avait pas cette ardeur flagrante, rage fulgurante, grimpante. soit, si tu l'dis ce n'est pas mon problème de toute façon. et le dédain dans sa voix prouve qu'elle peut bien lui en vouloir d'avoir eu la place de choix, elle n'a jamais été celle qui a tout fait pour l'obtenir, ne désirant pas être sur le devant de la scène si ce n'est pour laisser ses émotions s'exprimaient. car quand haneul a disparu de sa vie, elle a ressenti ce besoin de mettre des mots sur ces sentiments, sur ces émotions qui ont grandi dans le myocarde endolori. et la musique fut sa seule libération. bien sur que non, tu n'as jamais essayé de savoir, de comprendre ou même de poser la question. et la folie des larmes laisse place à une aigreur sans nom, faille que yize a creusé d'elle même au gré des attaques menées. et peut-être était-ce là son ultime victoire ? je m'en moque bien de ta compassion yize, si c'est pour jouer aux hypocrites encore une fois, je m'en passerais bien. et tout ce qu'elle veut c'est les bras de son homme, les baisers sur ses lèvres pour sécher les perles nacrées, pour effacer l'acidité qui subsiste dans l'oesophage. ô elle ne la déteste pas, non, elle a juste fini par croire qu'elle ne pourrait plus rien faire pour la sauver. maintenant si tu n'as plus de remarque à me faire, j'aimerais pouvoir y aller. car elle ne veut pas rester, une seconde de plus, en sa présence.

pas aujourd'hui, non.

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w/ @Suh Joo hee
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E

t quand le poids des mots la ramène à sa piètre condition, elle se rend compte à quel point ses actes sont ridicules, puériles, même, si elle ose pousser jusque-là. Mais quel pouvoir possède un humain rongé par l'orgueil et la fierté ? Celui de la volonté toxique de détruire ce qu'il ne peut obtenir. Yize est comme une enfant frustrée de ne pas avoir eu le jouet qu'elle voulait, alors elle va le prendre à ceux qui ont plus de chance pour le piétiner. Sourire amer qui se forme sur ses lippes délicates, on lui avait laissé la beauté, mais on lui avait pris la bonté. Mais si seulement elle savait, que la bonté se cachait encore au fond de son cœur fissuré, qu'il suffisait d'un effort pour le réparer. Yize avait juste besoin d'un coup de main, d'une personne capable de lui indiquer le chemin. Pour l'instant, la belle préférait se croire seule, car elle avait trouvé un moyen d'attirer l'attention, celui de se comporter en martyr, et peut-être que ça lui plaisait un peu, de jouer les victimes. Et lorsque ce statut ne suffit plus elle a dû trouver quelqu'un d'autre à briser, douce violence inconsciente de ces damnés.

Et que faire désormais ? Telle est la question, car l'imprudente a oublié de réfléchir à la suite, car elle se pensait impénétrable, mais l'autre l'a percée sans difficulté. Elle se retrouve bien idiote, à tenter de tromper un jugement déjà fait. Mais lorsqu'il s'agit d'assumer, la poupée se fige. « Haha... Bien, je pense que ça ne servira à rien de te contredire Joohee. Parce que tu ne vois en moi que l'hypocrite, et je ne peux pas nier les faits. » La brune est peut-être meilleure à ce jeu-là finalement, celui de se dédouaner et de retourner la situation pour se placer dans le rôle des autres. Manipulatrice sans s'en rendre compte, c'est toujours plus simple de passer pour une incomprise. « J'espère que tu sauras pardonner ma maladresse. Je te laisse maintenant. » Recommencement perpétuel, elle ne s'arrête jamais, et quand la lueur fébrile d'un élan de bonté se montre au bout du tunnel, il disparaît rapidement pour les ramener à la réalité. Yize est une enfant qui endosse son rôle à merveille, celui de l'éternelle incomprise qui a sombré dans les abîmes. Et pourtant, c'est sûrement celle qui a eu le plus de chance entre ces cinq filles. Lentement, mais sûrement, elle se décolle de sa leader pour se mettre debout et quitter la pièce sans se retourner.