La myocarde qui cogne sous la poitrine, le sang qui afflue dans les veines, un peu plus fort. Les pupilles fermées sur ce monde dont il est devenu muet, ses oreilles n’ont cependant pas perdu leur écoute. La mélodie de son violon l’enivre, l’emmène dans un monde différent et ses lèvres s’étirent en un délicat sourire. Ses traits sont apaisés, son âme est tranquille. Le temps de plusieurs minutes, plus d’une heure, et son professeur qui l’applaudît à la fin. Sans prétention aucune, Zéphyr sait qu’il est doué et qu’il peut monter plus haut avec tout l’acharnement dont il fait preuve chaque jour. Il remercie en se courbant, range son instrument et quitte le conservatoire d’un pas léger. Sa passion l’anime encore et il finit par se perdre dans les rues de la ville. Le temps est clément alors Zéphyr commande une boisson chaude, entoure le gobelet de ses mains. L’automne est sans conteste l’une de ses saisons préférées. Finalement ses pupilles vagabondes sur les vitrines sans pourtant vraiment s’arrêter sur l’une ou l’autre. Son porte-monnaie sonne déjà creux étant donné le chèque donné un instant plus tôt. Zéphyr ne roule pas sur l’or, prenant aussi soin de son argent pour ne pas le dépenser de manière insensée. Déjà cette boisson est un petit plaisir par très raisonnable, mais le jeune homme sait qu’il est important de se faire du bien de temps à autre. Peut-être qu’il peut donc entrer dans cette boutique pour y acheter une paire de gants ? Ça ne devrait pas coûter trop cher et il sait qu’il les conservera longtemps. C’est donc son intention alors qu’il entre et aperçoit une scène terrible. Une demoiselle se fait congédier et un instant plus tard, dans sa gêne parfaitement compréhensible, elle le percute. Zéphyr voit les larmes sur son visage et il sent son cœur se serrer. Il ne comprend pas un seul mot de la bouche de la jeune femme mais il comprend ensuite et saisit que trop bien sa détresse. Il secoue alors ses mains pour lui signaler que ce n’est rien, rien de mal et l’invite à aller à l’extérieur pour prendre l’air. Là, il sort avec hâte son téléphone de sa poche pour tapoter sur l’écran avec rapidité. « Est-ce que ça va ? Je suis désolé... je... j’ai tout vu. » Il hésite à tourner le portable dans sa direction, se mord légèrement la lèvre inférieur et finit par pivoter son portable, guettant la réaction de son interlocutrice.
Silence gênant comme dans la plupart de ses rencontres depuis son traumatisme. Zéphyr se mord légèrement la lèvre, espérant qu'il ne fera pas fuir la demoiselle. Elle a sûrement déjà eu son lot de tristesse et de gêne en se faisant renvoyer de la sorte, à la vue et au su de tous les clients présents à cet instant dans la boutique. Le portable toujours tendu dans sa direction, il a détourné son regard quelques secondes avant de revenir le porter vers elle. Elle est encore là et se met à faire des gestes pour sans doute vouloir se faire comprendre auprès de Zéphyr et il secoue doucement la main quand elle le remercie. Ce n'est rien, il n'a fait que ce qu'il pensait juste pour la tirer de cette situation délicate. Parce que personne d'autre autour d'eux n'a bougé pour lui venir en aide. Finalement, elle se met aussi à l'interroger sur le reste, le pensant sourd, ou muet, ou peut-être même visiblement les deux. Alors Zéphyr sourit doucement et se remet à taper sur l'écran de son téléphone portable avec rapidité et efficacité. « Je ne suis pas sourd, juste muet. Tu peux parler normalement. » Il ajoute un smiley jaune qui sourit pour ponctuer sa seconde phrase, lui fait lire le tout et se remet ensuite à pianoter pour ajouter : « Je m'appelle Eoh Zéphyr. » Après tout, ses parents lui ont toujours appris à décliner son identité en premier, surtout en présence d'une demoiselle. Poli et respectueux, il s'incline même à peine pour signaler qu'il est enchanté de faire sa connaissance. Il n'a pas mal pris les questions de la jeune femme, au contraire, il a l'impression au moins de lire la sincérité dans cela. Et un peu de curiosité, aussi. Mais l'inconnu a toujours surpris, en bien comme en mal. Zéphyr ne compte plus toutes les fois où on l'a abordé et qu'il n'a pas réussi à produire le moindre son. Ses interlocuteurs l'ont regardé abasourdis, avant de se moquer et de se détourner de cet enfant perdu. Face à son interlocutrice, il est presque soulagé qu'elle s'intéresse à lui de la sorte. « Est-ce que tu veux me parler de ce qui t'es arrivée ? » Nouveau message avec un petit personnage triste tandis que le visage de Zéphyr exprime lui aussi une petite moue triste. A l'évidence, il ne l'oblige en rien, c'est elle qui décide.
C'est toujours un peu bizarre quand Zéphyr entre en contact avec une nouvelle personne depuis qu'il ne parle plus que très rarement. Les situations sont souvent embarrassantes, gênantes ou carrément tournent au vinaigre, mais le jeune homme a appris à faire avec. De toute façon, il sait bien qu'il n'a pas d'autres choix et déjà il se console en se disant qu'il tape plutôt vite sur l'écran de son portable. Ca ne laisse pas trop la conversation en suspend. Il s'est alors présenté à la demoiselle et il la voit froncer les sourcils. Surpris, il tourne son téléphone vers lui pour contrôler qu'il n'a pas fait de fautes, mais elle parle en même temps et lui demande d'où vient cette originalité. Quelque part, il s'en sent soulagé. « Je suis né en France, mais j'ai beaucoup plus vécu en Corée. Et toi ? » Il lui sourit doucement, entendant aussi le prénom Yumei comme différent d'un prénom coréen. Alors qu'il attend avec patience la réponse de la jeune femme, il voit le visage de celle-ci se refermer et de nouvelles larmes débordent de ses jolis pupilles. Mal à l'aise, il se mordille la lèvre en espérant que ce n'est pas de sa faute à lui. Aurait-il dit quelque chose qu'il ne fallait pas ? Zéphyr sent beaucoup de peine l'envahir à son tour et il commence à peine à écrire sur son clavier qu'elle lui déballe ce qu'elle a sur le cœur. A l'évidence, cette situation est vraiment difficile pour Yumei, et cela est aussi valable sur le plan financier. Lui ne peut que comprendre, étant lui-même employé à mi-temps dans une halle de fruits et légumes. Il est toujours près de son argent, à le compter, mais pas parce qu'il est radin, plutôt parce qu'il n'en a pas assez pour finir les mois. Le conservatoire lui coûte très cher malgré les économies de ses défunts parents. Une nouvelle fois la surprise s'empare de Zéphyr quand son interlocutrice le prend dans ses bras. Cette étreinte de la part d'une inconnue en pleine rue est vraiment... déplacée, mais il sent aussi sa sincérité et ce besoin de sécurité qui émane de sa personne. Certains regards se sont tournés dans leur direction, mais Zéphyr opte pour tenter d'y faire abstraction et tapote doucement l'épaule de Yumei pour l'aider à se calmer. Il aimerait bien lui dire que ça va aller mais il ne peut pas tellement se servir de son portable en cet instant. Il attend donc qu'elle le relâche pour fouiller dans son sac et lui tendre un paquet de mouchoirs. « Je te comprends. Si tu veux, on peut aller se poser quelque part ? J'aimerais t'aider. » Nouveau smiley, nouveau sourire tandis que ses pupilles tentent de faire relever celles de la jeune femme. D'ailleurs, il a peut-être une idée en tête qu'il aimerait lui proposer. Mais pas ici, au beau milieu de cette rue bondée.
Questions qui s'enchaînent plus vite qu'il n'a le temps d'en taper ses réponses. Alors il fait au mieux, Zéphyr, conscient que ce qu'il appelle son handicap n'est pas toujours évident à gérer pour lui, mais encore moins pour les autres. Il se mordille un peu la lèvre en pianotant, tâchant de ne pas oublier d'informations en cours de route sur les interrogations de la demoiselle en face de lui. « Un souvenir parmi tant d'autres. Je n'ai pas beaucoup vécu en France. » Oui, exactement un souvenir parmi tellement d'autres. Zéphyr ne se souvient de l'Europe que par ce que ses parents adoptifs le lui ont dit, par ce qui est encore aujourd'hui marqué dans son dossier. Enfant perdu, retrouvé sur le pas d'une église française. Le comble alors que ses yeux bruns s'étirent délicatement en amande. Quelle est sa véritable histoire ? Lui-même l'ignore. Alors que cette soudaine étreinte le met plutôt mal à l'aise, ne sachant comment bien réagir à cette affection soudaine, il attend plus ou moins qu'elle passe. Il sourit doucement à Yumei quand elle le remercie encore et secoue légèrement la tête pour lui signifier que ce n'est rien, il n'a pas fait grand-chose dans le fond - même s'il a déjà fait davantage que tous les spectateurs incrédules qui ont assisté au renvoi de la jeune employée. D'ailleurs, ses idées s'activent et il pianote de nouveau sur son écran pour lui déclarer qu'il a envie de l'aider et lui proposer de changer un peu d'air que devant la boutique dont elle vient de se faire mettre à la porte. Zéphyr croise les pupilles encore humides de Yumei et acquiesces à sa proposition d'aller dans le café de l'autre côté de la route. « Les anges ont des ailes, mais moi je n'en ai pas. » Nouveau sourire et les voilà qui se dirigent vers l'établissement en question. Un serveur les accueille et leur montre une table de libre près de la fenêtre. Ils peuvent alors s'y installer et regarder la carte de l'endroit. Néanmoins, Zéphyr préfère ne pas trop s'y pencher, optant pour un simple thé vert, la boisson la moins chère. Il ressort son portable et reprend : « Je ne sais pas si ça te conviendrait, mais je travaille dans une halle de fruits et légumes. Je peux demander à mon patron s'il n'a pas besoin de quelqu'un en plus. » Smiley sourire. Et le temps qu'il inscrive tout cela, le serveur revient pour prendre la commande. Zéphyr pointe timidement du doigt son choix et laisse Yumei décider de ce qu'elle prend avant d'avoir sa réponse. Oui, il a tout de suite songé à son propre emploi, car souvent, il manque de personnel. Ou ceux qui sont embauchés cessent de venir pour une raison ou une autre. Zéphyr a vite remarqué que la japonaise est sérieuse et semble avoir vraiment besoin d'un travail. Un peu comme lui.
Il a toujours été un peu comme ça, Zéphyr. A se préoccuper des autres parce qu'il est sensible et qu'il n'aime pas que la vie soit triste. Elle l'est déjà suffisamment sans qu'on ait besoin d'en rajouter. Alors il préfère sourire et se dire qu'il est possible de faire de son mieux pour que le cœur soit calme. Alors tandis qu'ils s'installent pour choisir de quoi se réchauffer dans le café, il tape sur son écran de portable l'idée qui lui est venue à l'esprit. Pourquoi ne pas proposer son aide à cette demoiselle ? Il sait que ce n'est pas toujours évident dans la halle de fruits et légumes, et si elle se montre convaincante auprès de son patron, il n'hésitera pas à lui donner ce poste. Zéphyr en lâche cependant son téléphone quand Yumei adopte un nouveau contact avec lui en lui prenant les mains. Encore, ça lui fait colorer les pommettes, mais surtout parce que ça le met mal à l'aise et qu'en même temps, ça lui fait du bien. Un instant, il se rappelle cette phrase qu'un jour quelqu'un lui a dit : "Ne te sers pas de la technologie comme d’un substitut à la chaleur humaine." Très vrai et très important de ne pas l'oublier, de ne pas s'enfoncer dans la technologie plus qu'il ne le fait déjà, mais parce qu'il n'a pas non plus le choix. Alors, quand le serveur revient vers eux et avise leurs mains, Zéphyr se sent un peu peiné que son interlocutrice retire aussitôt son geste en se traitant d'idiote. « Ca ne m'a pas dérangé, je t'assure ! » s'empresse-t-il d'écrire sur son écran tout en lui servant un nouveau sourire. Zéphyr s'occupe alors de mettre son thé à infuser, repoussant délicatement le sucre sur le côté, mais croquant dans le petit biscuit qui accompagne sa boisson. Cela fait, il se remet à tapoter : « Je suis sûr que ce n'était pas de ta faute. Si tu es motivée, mon patron t'embauchera à coup sûr ! » Il cherche quelques secondes l'adresse de la halle sur son smartphone et la montre à la jeune femme en face de lui. Elle semble reprendre des couleurs et cela fait plaisir à voir. Dans la rue, un camion passe en faisant la publicité pour la love alarm tandis que les pupilles de Zéphyr revienne se préoccuper de son thé. « Tu voudras que je t'accompagne pour le rencontrer ? La halle ferme à vingt heures ce soir, alors ça nous laisse du temps. » Il finit par déposer l'étui qui cache son violon qu'il garde dans son dos depuis qu'il a quitté le conservatoire et abandonne un léger soupir. Il espère vraiment que la chance va tourner pour la demoiselle. Il sait combien il est difficile de joindre les deux bouts sans qu'un hacker n'ait besoin de vider le compte en banque.
Visiblement, elle n'a pas l'air de le croire quand il lui assure pourtant que ce contact ne l'a pas dérangé. Il esquisse une légère moue tout en se concentrant quelques secondes sur son thé devant lui. Zéphyr n'est pas le plus doué en se concerne le fait d'être tactile, ou câlin, mais il apprécie les attentions des autres - quand ça ne le surprend pas autant qu'un instant auparavant dans la rue. Longtemps choyé par ceux qu'ils appellent encore aujourd'hui ses parents (bien que ce soit sa famille d'adoption), cela fait désormais deux années qu'il est privé de ce genre d'attentions délicates. Et sur le plan plus sentimental des choses... ce n'est pas plus reluisant. Il s'en mordille la lèvre avant de préférer reporter son attention sur la demoiselle. Il hoche la tête avec vigueur à ses paroles. « Oui, bien sûr que je vais t'accompagner ! Mais je n'ai rien besoin, c'est promis. » Nouveau sourire étirant ses lippes alors qu'il retourne son portable vers Yumei. Zéphyr n'agit jamais dans l'espoir d'obtenir quoi que ce soit des autres. Il donne, donne, donne, et voilà tout. Il n'est pas avare, bien au contraire, et il sait que cela lui a déjà causé des problèmes. Mais on ne se refait pas, n'est-ce pas ? Peut-être qu'aussi, d'une certaine façon, il songe que les personnes auxquelles il offre tant ne s'éloigneront jamais de lui. Solitude persistante, le murant un peu plus profondément dans son silence. Et puis les pupilles de son interlocutrice rencontre l'étui de son instrument. Ses prunelles à lui se mettent à briller et il acquiesce encore une fois, souriant peut-être un peu trop fort. « Je pratique le violon depuis plusieurs années. Je joue au conservatoire, mais c'est cher alors c'est pour ça que je travaille aussi. » Il boit une gorgée de sa boisson chaude, juste le temps pour la japonaise de lire ses propos avant qu'il ne recommence à écrire : « Non, ça va. J'étais juste venu regarder les vitrines. Et toi, tu as une passion ? » Il ne sait pas pourquoi, mais il imagine bien Yumei en train de s'occuper d'enfants, ou d'animaux. Elle est une jeune fille agréable et il est certain que les enfants aimeraient jouer avec elle.
Oui, le conservatoire. Zéphyr il hoche plusieurs fois la tête en signe positif. Le conservatoire, ce gouffre financier dans lequel il s'est lancé en sachant pourtant que c'est la seule et unique chose qui lui permet de vibrer un peu plus fort. La musique, sa passion, est ce qui l'aide à tenir droit sur ses jambes malgré les galères quotidiennes de la vie. Parce qu'elle n'est pas facile, la vie, pour Zéphyr. Même s'il se complait en sourire et en adorables paroles, au fond de lui, parfois, il a juste envie de hurler et de tout plaquer. Mais c'est sûrement aussi pour cette raison qu'il se sent sensible aux paroles de Yumei et qu'il a envie de l'aider. Il connait et sait combien ça peut être difficile de se trouver une place dans la société actuelle. « Je te ferais écouter avec plaisir la prochaine fois qu'on se verra. J'espère que ça te plaira, le violon ! » Smiley notes de musique et sourire réel. Oui, la musique fait du bien aux maux de l'âme. Peut-être que cela aiderait Yumei à retrouver son sourire ? Zéphyr est certain qu'elle en possède un très beau, de sourire. Alors, à son tour, il joue la carte de la curiosité et lui demande si elle aussi a des passions. Il repose son téléphone sur la table, entourant sa tasse encore chaude entre ses mains et boit plusieurs petites gorgées comme pour savourer cet instant. Il laisse ses pupilles déposées avec attention sur la jeune femme, attendant sagement sa réponse et il a l'impression de la sentir légèrement troublée quand il l'aperçoit se mordiller la lèvre. Il veut pianoter à son clavier mais elle répond avant qu'il n'en ait le temps. Il reste quelques secondes interdit face à ses paroles, son portable dans les mains et le regard interrogateur. Est-ce que ce sont des révélations ? Une expérience vécue ? « Je ne sais pas ce que tu as vécu mais... je suis désolé pour toi... » C'est à son tour de se mordiller la lèvre en retournant l'écran dans sa direction. Il espère qu'elle ne va pas s'offusquer et s'en aller d'un coup. Zéphyr lui a proposé de parler à son patron et cela tient toujours. A l'évidence, il n'y a pas de raison pour que ça ne le soit plus. « Peut-être que tu pourras apprendre à cuisiner, à la halle ? On a parfois des invendus qu'on peut ramener chez soi. » Tentative pour discuter d'autre chose, peut-être plus légère, car Zéphyr voit bien que Yumei vit une après-midi plutôt difficile.
Zéphyr espère ne pas avoir été trop maladroit dans le choix de ses mots, lui qui l'est souvent en règle générale. Tandis que ses pupilles se parent d'un éclat joyeux quand il parle du violon, il se demande vraiment ce qu'aurait été sa vie s'il n'avait pas eu ce don-là pour la musique. Cela a été à la fois une opportunité et un véritable échappatoire pour lui depuis ces deux dernières années. Alors même si payer le conservatoire est un combat tous les mois pour réussir à réunir la somme nécessaire, ce n'est pas grave. Zéphyr sait qu'il ne peut rien faire d'autre que jouer encore et encore, déversant tous ses sentiments à l'intérieur de son instrument favori. Ce même instrument sur lequel il vient de déposer une main bienveillante sur l'étui. Oui, la musique lui permet de vibrer et d'imaginer des histoires différentes à chaque fois qu'il dépose son archer sur les cordes du violon. « Merci, c'est gentil. Je suis sûr que tu trouveras toi aussi quelque chose que tu aimeras vraiment faire. Ca fait toujours du bien de se confier comme ça. » Il lui sourit de nouveau avant de reprendre son thé entre ses mains pour le terminer car il n'est plus très chaud à présent. Le jeune homme finit néanmoins par changer de sujet de conversation en lui disant qu'elle pourrait peut-être apprendre à cuisiner avec les invendus de la semaine. C'est grâce à cela que lui arrive aussi à bien mieux se nourrir et manger des vitamines. Il acquiesce à son interrogation et tape : « ça fait un peu plus de trois ans maintenant. J'ai commencé à y travailler à la fin du lycée pour économiser pour payer le conservatoire. C'est vraiment très cher ! » Il pouffe légèrement, laissant échapper un bref son de sa gorge. Quand il y pense, depuis ces dernières trois années, le gérant de la halle a vraiment été un homme bon pour lui. Il a connu Zéphyr beaucoup plus épanoui et surtout, il l'a connu alors qu'il parlait. Pourtant, aujourd'hui encore, il lui accorde sa confiance et le considère comme l'un de ses meilleurs employés. Une confiance qu'il a envie de partager avec Yumei. « En fait... je parlais quand j'ai débuté là-bas et on m'a dit que ça reviendrait. » Un jour, sans doute, quand son blocage ne serait plus là et qu'il parviendrait à retrouver une certaine confiance en beaucoup de choses autour de lui. « Tu es arrivée en Corée depuis longtemps ? » Il reporte alors la conversation vers son interlocutrice, le regard interrogateur. Il trouve qu'elle se débrouille plutôt bien en coréen.