flower shower ★ kae
elle déteste la nostalgie qui s'est emparée d'elle. nana, elle a retrouvé des vieilles photos. des souvenirs presque enfouis, dont elle ne voulait plus parce qu'ils teintent son monde de gris. elle, elle ne voulait que du vrai. les sorties à l'église, les dîners mondains et les virées shopping de luxe ; c'était que du toc. un mensonge dans lequel elle avait été emmenée dès le plus jeune âge. apparente simplicité de la famille, les jo qui semblent bienveillants sans l'être. nana l'avait découvert lorsqu'elle avait trouvé tous les membres réunis dans l'entrée, lorsque ses affaires avaient été réduites à plusieurs sacs. elle n'en possède même plus la moitié, vivant dans cet apparemment plus que modeste mais qui est assez. polaroids tombés d'une boîte oubliée. ses doigts qui glissent sur le visage de vénus. sa représentante la plus charmante, c'est elle. impossible que nana oublie la courbe de ses lèvres, de ses yeux lorsqu'elle souriait. amertume palpable autant que l'amour d'adolescente qui reste encore un peu dans son coeur. bien sûr qu'elle a tourné la page mais les souvenirs restent traîtres.

elle ne sait pas pourquoi elle est sortie de chez elle. polaroid dans sa main, glissé dans son sac qui ne contient que peu de trésors. l'allure peu glorieuse, nana aux yeux troublés. besoin d'air, de respirer et non pas d'étouffer entre quatre murs et sa mémoire qui la ferait suffoquer. elle veut la brise marine ou simplement l'air. écouteurs sur les oreilles, elle ne sait même pas pourquoi elle avance dans telle ou telle direction. aucun itinéraire, simplement l'inconnu et le besoin de ne pas tourner comme un lion en cage. nana, elle n'a plus de logique ce soir. encore moins lorsqu'elle s'assoit à côté des fleurs, la boutique lui paraissant fermée. pathétique, en train de les observer. nature qui arriverait presque à la faire sourire. elle voit en celle-ci le visage de celle qui la hante. épines qui restent dans sa peau, tout comme le dégoût dont elle a fait part en comprenant les sentiments de nana.

douleur. elle se laisse surprendre par ce qui ressemble à un employé, peut-être même le propriétaire de la boutique ? elle n'en savait rien. le rouge lui monterait presque aux joues. « je suis désolée...» qu'elle balbutie presque, toujours assise entre les compositions ; sur ce fauteuil qui semblait être une décoration du magasin. embarras.

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flower shower ★ Nana
Royaume des nymphes ; aux merveilles inattendues sous les yeux de ces simples mortels. Kae aux joyaux encrés dans ses mains divines ; salvatrices lorsqu’elles viennent penser les maux et blessures des plus belles plantes, celles qui poussent dans les cœurs jusqu’à tout faire imploser d’une beauté inimaginable. Kae âme libre, l’âme pourtant fracassée au rythme des mots qui ne se font j a m a i s tendres, jamais doux. Ô Kae il a tout perdu, l’amour et l’amitié lorsque les cris ont résonné dans les cieux, lorsque les carcasses se sont effondrées jusqu’à venir remplacer les mémoires d’antan, les souvenirs heureux qui n’existent plus, abandonnés sur les chemins d’un tartare nécrosé. G l o i r e et rêves qu’il n’abandonne pas, myocarde qui s’agite ; lorsqu’il croise encore et toujours ses yeux, l’esprit qui se torture de le voir si loin de lui. Seon qui sonne comme le plus f a t a l des démons, il est sa fin, il est tout ce qu’il n’a jamais osé désirer. Mais les jours se font sombres.

Cachés entre toutes ces fleurs, car là est son paradis et son seul refuge lorsque les peines deviennent trop lourdes à porter, elles qui viennent panser les douleurs et écouter les maux d’un garçon cent fois trop blessé, mais qui porte à jamais ce sublime masque, cache ses émotions et sentiments pour se vêtir d’une lourde carapace. Faiblir, il ne doit pas, il ne doit plus. Et sûrement qu’ils sont trop, les gamins comme lui à venir s’écrouler là où la vie semble renaître, à se laisser abattre de temps en temps car ça fait trop m a l, car c’est bien trop dur. Elle aussi, les peines sont trop lourdes à porter, elle aussi, elle a besoin de souffler dans un monde où on ne peut plus respirer. Kae l’âme discrète qui pourtant s’est approché si délicatement, jusqu’à capter son attention. « Ne t’excuse pas… » Qu’il souffle entre les pulpeuses timides. Alors il s’accroupit, certainement pour la rassurer, face à elle. « Tout va bien ? Tu veux boire quelque chose ou manger un truc ? » Propositions qui se font naturelles alors que les doigts d’argent viennent caresser quelques pétales à leur portée. « Si tu as besoin de parler… Il n’y a qu’elles et moi, tu ne crains rien. »

Fleurs témoins de bien des larmes.

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flower shower ★ @na kae
c'est une escapade sauvage, nana prise entre des torrents de pensées et tout le passé. comme une gifle qui marquerait sa peau, d'un coup sec et vif. elle ne s'explique pas son comportement. jambes qui marchent, elle qui ne contrôle rien. et les fleurs captent son regard. si belles et délicates, si épineuses aussi. à son image, déesse de ses songes ; monstre de ses cauchemars aux yeux rouges. et pendant un instant, elle voit son visage clairement. bien sûr qu'elle n'a pas disparu du paysage mais du sien si. nana, elle voulait plus de l'amertume. elle observe les couleurs ; tantôt pâles, tantôt vives et éclatantes. c'est beau, nature reine dans les formes de fleurs variées et les mélanges improbables mais tout aussi parfaits. et elle se sent à l'aise entre les plantes, hésite à sortir le polaroid sacré. elle ne le fait pourtant pas, vide du coeur momentané. y'a des moments comme ça où tout est trop difficile. où elle plonge nana. mais elle reviendra à la surface, elle le sait. c'est dur mais elle tiendra. elle survivra nana.

elle se sent pourtant comme une enfant lorsqu'on la surprend. pas discrets et elle qui remarque l'employé après quelques instants. elle s'excuse rapidement, gênée comme jamais. c'est pas dans ses habitudes de se faire visible. elle essaie d'éviter l'embarras au maximum, pas la meilleure des sensations. il lui dit de ne pas s'excuser, voix douce et tranquille contre son oreille. elle le regarde s'accroupir devant elle. nana, elle veut pas craquer. questions qui se succèdent. et il caresse les pétales des fleurs devant elle, observation de quelques secondes. bouche qui s'entre-ouvre mais les hésitations sont grandes. « pas trop. » euphémisme, ce soir rien ne va. ça passera mais quand ? quelques heures ou quelques jours ? pas le temps pour la mélancolie, nana.

elle s'apprête à refuser la proposition quand elle croise finalement son regard. à l'image de ses traits, calmes et tranquilles. apaisants aussi, sans qu'elle ne comprenne pourquoi. « j'ai rien à perdre, pas vrai ? » qu'elle souffle, comme pour se rassurer elle-même.

« elles sont très belles. » tout ce qu'elle arrive à rajouter, le temps de reprendre sa contenance. son visage trahit toutefois les minutes passées down the memory lane. « j'ai repensé à des trucs tristes, c'est con. » qu'elle dit finalement, peut-être un ou deux silences après.

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flower shower ★ Nana
Les dieux sont vengeurs ; les dieux ne laissent aucune pitié quand il s’agit d’aimer ou bien même de survivre. Ils ne laissent aucune chance aux enfants du néant ; à ceux qui s’efforcent de vivre dans une réalité où le rejet est constant, parce qu’ils ont osé aimer, aimer d’une si douce façon, mais trop différente des clichés. Kae, il connaît ça. Rejeté, parce qu’il a osé l’aimer, parce qu’il ne voulait que lui à ses côtés, maintenant seul et le cœur qui ne résonne plus comme avant, l’amour est toujours vivant, mais il n’est plus qu’un vulgaire poison dans ses veines. On ne va jamais bien lorsque les sentiments se font violents ; on ne va jamais bien lorsque les regards changent et que le dégoût est visible comme les pensées putrides qui se font reines dans les esprits ravagés. Il connaît trop ça. Et ça fait si mal lorsqu’il y pense encore. Il voudrait lui assurer qu’un jour tout ira mieux, il ne peut pas, car même lui ne sait pas s’il arrivera réellement à s’en sortir.

« Ca dépend. Je pense qu’il y a, au contraire, toujours quelque chose à gagner. » Mais peut-être qu’ils ne peuvent pas encore voir les merveilles d’un univers secret qui vit et grouilles de joyaux sous leurs pieds. Kae ; il voudrait que tout aille mieux lui aussi, qu’un jour, toute cette histoire ne soit qu’un mauvais souvenir. Mais le temps passe et lentement les espérances s’effondre dans le cœur qui se paralyse. Il a peur de l’ouvrir, il a peur de ne plus l’aimer lorsqu’enfin, il lui reviendra. Le corps l’aura abandonné quelques instants pour aller chercher deux tasses remplies d’un thé aux effluves fruités, l’une déposée entre les mains de celle dont il ne connaît pas encore le nom. « Merci beaucoup. » Sourire qui se veut sincère alors qu’il s’installe à ses côtés, se noie dans le calme de cette boutique ; peu de gens viennent à cette heure, mais ça reste pourtant agréable. « Je vois… » Phalanges qui glissent contre la tasse alors que le regard se perd dans son contenu, liquide trop brûlant pour qu’il puisse s’en délecter pour le moment, sourire tristement gravé sur son doux visage. « Je peux te demander quoi en particulier ? » Et il sait que c’est difficile de se confier à un inconnu alors il réfléchit, peut-être qu’il devrait également parler pour lui montrer qu’elle peut avoir confiance en lui. « Personnellement… Le garçon que j’aime a perdu la mémoire. C’est un peu… Tragique dit comme ça. » Rire discret qui s’échappe de ses pulpeuses alors que son attention revient sur l’enfant.

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flower shower ★ Nana
elle se sent idiote nana, perdue au milieu de fleurs plus belles qu'elle ne sera jamais. son âme est laide a dit dieu, suivi par ses parents. pécheresse sans nom, vouée à ne plus mettre un seul pied dans la maison du seigneur et des jo. nana, l'oubliée. les mots du garçon sont étranges. ils arrivent à lui transpercer le coeur sans qu'elle ne comprenne. elle ne le connait même pas, pourquoi ça importerait ? « ça doit être une bonne chose. » qu'elle réplique par réflexe, comme pour lui répondre parce qu'il prend la peine de lui parler, de ne pas la chasser alors que c'est probablement ce qu'elle mérite. elle n'est pas divine, elle est détestable pour aimer les vénusiennes.

remerciement authentique qui parvient jusqu'à son oreille. thé dont les effluves lui arrivent aussi, délicates et fruitées. elle aime ce parfum, presque relaxant ; voire entêtant. sourire doux, autant que lui. c'est ce que nana elle remarque en posant distraitement les yeux sur lui. je vois. est-ce possible ? elle a envie d'y croire, tant elle lit mille poésies dans ses orbes profondes. et elle n'arrive pas à attraper la tasse. nana, elle se contente de le regarder toucher les bords de la tasse. finalement, sa voix rauque résonne à nouveau. question qui la surprend, la honte qui l'attaque. mais nana, elle se sent chez elle lorsqu'elle entend le mot qu'il faut. garçon. histoire tragique, c'était le cas de le dire. elle ne peut pas rivaliser en drame, semble t-il mais les pulpeuses se meuvent instinctivement. première barrière pulvérisée par le garçon, l'envie de se livrer qui la prend. « j'aimais une amie comme plus qu'une amie. » elle et d'autres, à vrai dire. « le problème c'est surtout que le gars là-haut a dit que c'était pas bien d'aimer les filles. » elle essaie de rendre les choses naturelles. et peut-être que ça devient énigmatique malgré elle. « et quand les gens ont su pour moi, ils sont tous partis. » le regard vide, hagard sur le thé brûlant dont l'odeur lui reste. et au milieu des fleurs, la douleur est exquise. paradis sur terre, elle a juste le coeur qui se serre.

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flower shower ★ Nana
Les gueules en fleurs ;
Les cœurs en pleurs.

Maladie des damnés, aimer et souffrir. Malédiction des hommes, passer l’éternité à se demander pourquoi. L’éternité à cherche les amours salvateurs sans jamais trouver la paix dans les univers oubliés. Les cœurs sont à l’abandon, organe si fragile, si facile à détruire par de simples mots, de simples actes. Et les maux viennent pourrir tout ce qui restait de bon en eux. Les souffrances sont divines, car les dieux sont témoins de ce funeste spectacle. Parce qu’ils ne sont pas dignes d’une société qui aime voir les âmes se nécroser. Eux qui ne sont pas comme on le voudrait, les battants qui s’éprennent de leurs semblables. Des amours interdits ; maudits aux yeux de tous. Des sentiments qu’il ne connaît que trop bien Kae, toujours seul au fond, se laisse bercer par cette étrange solitude. Ils ne sont plus là. Eux aussi, ils avaient peur de lui. Ils n’ont jamais hésité à l’abandonner.

Même toi, Seon, tu n’es plus là.

Il était ce pilier dans sa vie, comme Reiko. Il était amitié et amour, toujours fidèle, toujours là lorsqu’il en avait besoin. Pourtant, douce et triste illusion qui s’est échappée dans le brouillard, ne laissant derrière lui que les souvenirs qui font mal, qui hantent une fois que la nuit est là, lorsqu’elle se fait sauvage comme à son habitude. Et Nana, elle vient lui conter son récit, cette histoire qui sert son cœur un peu plus. Les doigts qui se resserrent autour de sa tasse, langue qui vient se brûler au contact du liquide brûlant, et pourtant si doux lorsqu’il s’écoule dans le fond de sa gorge. « Ne sont-ils pas tous idiots ? » Le regard qui, lui aussi, se perd dans l’eau rosée, les effluves qui charment son cœur ; comme toujours. « Ces gens-là n’étaient donc pas tes amis. » Soupir qui frôle le bout de ses lippes alors qu’il relève la tête pour la regarder, détailler son expression. Colombe qui s’est perdue avant d’échouer au milieu des divines fleurs. Nymphes des jardins d’Eden. « C’est bien. C’est bien d’aimer. Qu’importe qui tu aimes. C’est certainement le plus beau des sentiments et personne n’a le droit de te dire que c’est mal. C’est pur d’aimer. » Nouvelle gorgée pour tenter d’effacer toute l’amertume qui s’y cache, Kae. Il comprend que trop bien. Et c’est sûrement pour ça qu’il est autant touché. Que ça fait aussi mal. Parce qu’il sait ce que c’est, de ne pas être comme les autres.

Le silence qui s’impose un peu, le temps de calmer les maux, mais il ne veut pas abandonner, il ne veut pas l’abandonner, elle qui rayonne comme un astre un peu brisé, mais rien n’est jamais perdu. « Et cette amie… Est-ce qu’elle ressent la même chose ? Est-ce qu’elle le sait ? » Des questions qu’il ose poser, parce que lui, aimerait bien avoir des réponses aux siennes.

Est-ce qu’il a vraiment tout oublié ?
Est-ce qu’il se souvient de moi, dans ses songes ?

« Parfois… C’est bien d’être honnête, avant qu’il ne soit trop tard. »
Il ne connaît que trop bien ça Kae. Et ca fait si mal.

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