stress qui empoisonne les veines,
panique qui broie les entrailles, elle ne sait plus où est sa place gene. à ne pas trouver les mots justes qu'elle devra lui livrer quand elle sera face à lui. et comment lui avouer la vérité si effrayante, car elle se sait pas prête à assumer ( trop jeune pour s'imager ) incapable à s'en voir attribuer le rôle qui se dessine sous les onyx fixant l'objet entre ses phalanges tremblantes.
devenir mère de cet enfant,
le sien ; le leur.
comment peut-elle gérer la découverte qui s'offre à elle. c'est impensable, les battements de son coeur ne sont que le reflet de son âme affolée. et les doigts qui s'agitent sur les lettres du téléphone, jia doit l'apprendre, mais elle ne peut se résoudre à le lui dire de la sorte. il doit l'entendre, de vive voix, voir dans son regard qu'elle est perdue dans un enfer éreintant. elle l'aime, le sait, l'a appris depuis cette fameuse nuit, où les corps se sont amourachés pour une énième fois, et où la perdition s'est fait souveraine ; est-ce donc à cet instant que le fruit de ses entrailles a vu le jour. peut-être, elle ne sait pas, ne peut plus réfléchir correctement.
c'est le corps qui se précipite,
hors de l'appartement qu'elle partage,
loin de la foule qui l'agace ; bruit qui résonne dans le creux des tympans.
regard qui fixe l'horizon, elle avance, se précipite vers ce trou noir évasif.
l'acceptera-t-il ? ou la rejetera-t-il ?
elle doute, ne sait plus, a peur de l'avenir qui semble si difficile. et comment puis-je m'y prendre, moi qui ai ôté la vie. elle ne lui a pas encore dit, ne sait pas si un jour ça basculera le long de ses lippes. mais aujourd'hui c'est ce secret qui grandit qu'elle doit lui conter. à en avoir gardé dans le sac la symbolique véridique de ses propos qui sembleront mensongers. et quand elle se tient devant la porte, c'est le battant lourd qu'elle cogne quelques coups. pression invisible d'un cauchemar insensible.

Il est atteint, par ce poison qui ronge ses veines et son sang, jusqu'à venir dévorer la précieuse mémoire, précieux organe pourtant bien abîmé au fil des années.
Et au gré des saisons, il a senti ce mal grandir en lui, comme l’amour qui a pris possession de son coeur, jour après jour, caresse après caresse contre les courbes de cette nymphes aux yeux verts. De ses cheveux qui ruissellent comme une rivière de long de son dos. Gene est sa rédemption, la douceur du pardon pour son crime honteux, celui de vivre quand on aura préférer le faire taire à jamais.
Jia aussi porte en lui un secret, celui de sa vie fragile, cette tumeur qui l’agace, l’épuise et il a peur qu’elle vienne tout lui prendre. L’amour comme son droit de mourir. Pourtant ça ne semble plus important a cet instant, quand Gene devient priorité, les doigts se torturent entre eux, les lèvres se font guerrières contre les dents au gout du sang.

Et ce sont 3 coups contre le bois qui le fera sortir de ses torpeurs.
Ce sont ces coups, qui activeront le corps, se déplaçant jusqu’à la porte qu’il ouvre, plongeant ses yeux dans les siens. Il y sent la détresse, la peur. Il sent qu’elle est febrile, qu’elle pourrait s’envoler a cet instant meme. Alors ses bras se referment autour d’elle quand il l’attire dans l’appartement, déposant un simple baiser sur le haut de son crâne.
Parle moi.
Qu’il murmure tendrement.

Les secrets pèsent,
Dans ce monde de chimères.

tout fait mal dans sa poitrine,
ça cogne et tambourine,
ça embrase les flammes d'un enfer purulent.
elle a mal mais n'ose le dire, car à quoi bon hurler dans le vide. elle pourrait s'égosiller les poumons que personne ne l'entendrait, personne ne viendrait l'enlacer et lui dire que ça ira, que les peines disparaitront, que les saignements s'arrêteront. tout finira par s'estomper mais personne n'est là pour lui susurrer. sauf lui jia et les maux qui rongent l'âme, jia et cet amour qu'elle lui voue depuis des mois sans en avoir laisser entendre mots. pourtant elle devrait lui avouer, c'est la première chose qu'elle devrait faire quand il lui ouvre la porte.
pourtant elle ne sait pas comment les prononcer,
ces je t'aime égarés sur le creux des pulpeuses décharnées.
il n'y a que ses bras dans lesquels elle trouve réconfort et calme plat d'une âme en furie, de ce baiser qu'il vient apposer sur elle avant d'en chuchoter les questionnements. mais ce ne sont là que les larmes qui s'emportent loin des iris. à en avoir mal au coeur de ne plus savoir quoi faire.
par où commencer,
quelle histoire lui donner,
la leur ou la sienne ? les funérailles ou le paradis. il y a tant qu'elle voudrait lui dire, pourtant ça ne sort pas, elle n'y arrive pas. à supplier son regard quand elle n'arrive pas à parler, parce qu'elle est apeurée ; de ce qui pourrait se passer.
pourtant elle fini par se retirer de son étreinte, s'éloignant doucement, essayant de calmer ce souffle qui est inconstant. je... je sais pas par où commencer... peut-être par le début ou alors la fin. quel chemin emprunté, celui de la rédemption ou du passé.
j'ai jamais vraiment parlé de moi, tu sais
à en garder muré les secrets, égnime mystérieuse impossible à solver.
mais aujourd'hui j'ai plus tellement le choix
à devoir se livrer, mise à nue face à l'être tant aimé ; m'accepteras-tu telle que je suis réellement.

Tu n’es rien, ni personne.
Tu es ce déchet que j’ai conçu, mais la mort aurait dû t’emporter.

Voilà ce qu’elle a murmuré, au garçon silencieux.
Sa voix grinçait, ses paroles étaient amère. Elle etait sa déesse,
Il était son fardeau.

Alors il y pense encore, aujourd’hui. Quand le mal l’attrape, quand la maladie l’emporte. Voilà ce qu’elle a désiré, voilà l’enfant qu’elle a bien fini par maudire après toutes ces années.

Et si ca doit s’arrêter là, il veut dire a Gene qu’il l’aime.
Plus loin que les étoiles,
Plus fort que les amours divins.
D’un amour plus pur que l’Olympe et ses colonnes de marbre blanc.

Il sait qu’il ne mourra pas. Pourtant a cet instant, il n’est plus certain de rien, quand il sent son équilibre menacé, comprend dans sa voix que quelque chose de grave arrive et viendra tout briser sur son passage. Il a peur. Non pas pour lui.
Il a peur pour elle.
Il a peur parce qu’il l’aime.
Qu’il ne veut pas qu’elle s’en aille.

Il est faible face a cette femme,
Sa femme.

Elle s’éloigne, impose une distance qu’il refuse de tolérer. Alors il revient, prend ses mains contre les siennes et l’amène jusqu’au canapé où ils s’installent. Il écoute ses maux et paroles. Tente de lire a travers elle, impossible.
Ses doigts caressent les siens, sans vouloir la couper, il ne prononce aucun mot. Il attend la phrase fatale, le rejet, la haine.
Il ne s’attend pas a la vie, ni même a l’amour.

est-ce là des larmes ravalées par la colère,
des perles nacrées qui empiètent sur sa conscience dorée,
ô pourtant elle ne semblait pas en montrer le moindre regret, mais l'amertume a fini par la rattraper. et aujourd'hui elle en paye les pots cassés, voilà seulement ce que tu mérites pour avoir oser jouer avec la vie d'autrui.
à en dessiner les contours,
à en apprivoiser les alentours,
aujourd'hui elle subit chaque choix forgé dans sa vie.

et jia,
ô jia,
pourquoi lui devrait pâtir pour ses péripéties ? ses ignominies commis avant d'en connaitre chaque trait merveilleux, elle voudrait lui dire qu'elle l'aime, qu'il est celui qu'elle veut dans sa vie, pour toujours et à jamais. mais avant elle lui doit la vérité, celle de son passé.
alors quand il revient vers elle, saissisant ses mains et l'emmenant jusqu'au canapé, elle sait qu'il est trop tard pour faire demi-tour, elle doit tout lui avouer ; n'omettre aucun détail erroné.
tu sais, je ne suis pas d'ici n'a jamais réellement senti que busan pouvait être sa maison parce que j'ai fui là d'où je viens, parce que je voulais oublier ce que j'avais commis sur ma terre natale. j'avais besoin d'en effacer les moindres traces. mais c'est que ça n'a jamais marché, hantée à vie par les suppliques de sa voix brisée. je suis pas une bonne personne jia, et j'ai jamais osé te le dire parce que j'avais peur de te perdre aujourd'hui encore, elle l'assaille de toute part mais après ce que j'ai appris, je pense que tu as le droit de tout savoir de moi, afin de pouvoir juger ce que tu veux par la suite et elle comprendrait, s'il préférait l'abandonner. mais voilà, quand j'étais là-bas, mon frère ainé avait des problèmes avec des personnes peu fréquentables. il leur devait de l'argent, il devait livrer de la drogue en leur nom... un soir ça a fini par mal tourné et j'étais... à en pleurer des quantités, ruisseau qui ne s'arrête pas j'étais avec lui quand ils l'ont tabassé regard qu'elle ne peut affronter, peur d'un jugement trop intense quand ils ont pointé une arme sur lui... j'étais là, tout le temps. à le regarder s'effondrer sous les coups, à le voir souffrir de la douleur impunie et puis j'ai voulu l'aider, faire quelque chose parce que je pouvais pas le laisser comme ça martyr entre leurs doigts j'ai foncé sur un des hommes présents, il a lâché son arme... et... la vérité s'ébruite, s'effrite au creux des paumes. elle n'a plus que son corps qui lui ordonne de partir je l'ai tué jia... j'ai tué mon propre frère à finir par en relever les orbes rougis par les flots, elle voudrait dire qu'elle est désolée, d'avoir été si mauvaise, d'avoir cru pouvoir s'en sortir en fuyant loin de chez elle ; pourtant elle a tout laissé derrière, ses parents et son frère.

Son histoire n’est pas intéressante.
Il n’y a rien ni personne a marquer.
Il n’y a pas de joies ni de merveilles. Jia, fils de personne.
Homme à la vie bafouée, il n’existe que dans la crasse, dans les trefonds de cette terre.
A se crever tel un rat dans les rues empoisonnées.
Il n’est rien, alors comment pourrait-il se croire comme dieu, a juger ceux qui ont osé pecher de leurs mains teintées, pourtant sublimées.

Il y a des tableaux qu’il ne connait pas, encore trop flous pour se dévoiler a lui. Gene, il n’en connait presque rien. Un nom, un rire, un visage, un coeur.

A-t-il besoin de connaitre le reste pour continuer a l’aimer ?
Il n’en a que faire.
Elle pourra lui dresser des artifices d’horreur, qu’il restera encore a tenir ses mains comme en ce jour. Où elle vient peindre l’acte démoniaque. De ses mains douces qu’elle utilise pour caresser sa peau, elle a ôté une vie. De ses mains tendresses, qu’il vient purifier, elle a arraché un souffle de vie.

Parles salées d’un océan de désespoir qu’il ose venir récolter dans le silence. Une reine ne mérite pas de pleurer ainsi, qu’il souffle a lui même. Ma reine.

Tu n’es pas un monstre. si c’est ce que tu t’entête a te dire.
C’était un accident. Ce n’était pas ta faute. Ce n’est pas ta faute. Son regard se plante dans le sien, ses mains viennent encadrer son visage, lui qu’il aime tant.
Tu voulais le sauver. Mais on ne peut pas sauver tout le monde. Et peut être que si ca n’avait pas été lui, tu ne serais plus là.

Une main se permet de vagabonder dans ses meches, qu’il vient remettre derrière ses oreilles. Tu es Gene. Tu es la femme que j’aime.

A jamais,
Jusqu’à le jurer sur les rives du Styx.

à se maudire jusqu'au fond de la nuit,
à s'empêcher de respirer aisément dans ses songes,
elle est hantée gene, habitait par son fantôme qui rôde constamment.
elle le voit, en sent sa présence à chaque pas qu'elle fait, et se dit que c'est lui qui aurait du vivre, pas elle. pas elle. pourtant elle se tient là, ici dans cette pièce, aux côtés de l'homme qu'elle chérit plus que tout au monde, plus que quiconque sur cette maudite terre qu'elle déteste. il est là, à rattraper ses perles de pluie, à en magnifier chaque engonce comme si c'était la plus belle fleur de cette terre ravagée.

et elle ne peut s'empêcher de se sentir soulagée,
de voir là les édifices d'un avenir certain avec lui. elle est prête à lui donner son coeur et son âme à damner, elle se sent rassurée dans les pensées décousues de tout sens à l'arrivée. elle sait ce qu'elle veut ; lui, eux, un avenir radieux ( amoureux ) où ils regarderont grandir le fruit de cet amour qu'ils subliment.

pourtant, je l'ai tué. mais elle voulait le sauver, viser à côté, elle n'était qu'une enfant, étourdie et incapable de tenir une arme entre ses doigts innocents. j'aurais voulu au moins le sauver lui le garder encore auprès d'elle ; mais elle se dit, s'il était encore là aujourd'hui, alors jia ne ferait pas parti de sa vie. c'est ainsi donc qu'elle doit aller, pour que les pièces du puzzle soient rabibochées.
et c'est à ces mots qu'elle comprend enfin,
sentiments partagés, réciproques sur le bout de l'âme qu'elle lui a donné.
et elle ne peut s'empêcher d'enfin lui sourire, rendre apaisement à ce coeur chiffonné. la femme que tu aimes ? à en sentir l'organe battre à tout va, prêt à rompre sa cage dorée pour s'exiler contre son coeur à lui. je suppose que je peux enfin dire la réelle raison de ma venue ici à en farfouiller dans son sac, à en sortir l'objet de tant de promesses à venir ; sache que tu es l'homme que j'aime avant de lui tendre le test de grossesse positif, fin sourire qui s'éclaire.

Il y a l’amour,
Il y a les tendresses.
Il y a Gene.
Il y a jia.
Bientôt, il y aura cette famille souveraine.

Jia, il ne tente pas dessiner le tableau qu’elle lui a confié, il ne l’imagine pas, il ne comprend même pas cette douleur qu’elle porte en elle. Il ne pourra jamais l’apaiser au point de prendre une partie de son poids. Il ne peut que l’ecouter, être présent. Il peut l’aimer, la chérir, l’adorer et la laisser se reposer sur ses épaules.
Il ferait n’importe quoi pour elle, il irait décrocher la lune un soir de pluie, il irait a l’encontre des tempêtes pour y récupérer les plus belles merveilles.
Il accepterait les pêchers, les vices, les insultes, un monde tout entier s’il le faut !

Il accepterait, cette femme portant déjà leur enfant sans qu’il ne le sache.
Et même si le corps est faible, que la maladie l’emporte, il veut se battre pour eux.

Il est là. qu’il murmure lorsqu’il pose sa main contre son cœur. Tout près de toi. Il veille sur toi. Un nouveau baiser se dépose sur son front, il laisse les dieux parler, cette déesse lui confier leur amour contres ses lèvres. Il a avoué, l’aimer. Et elle lui avoue, elle aussi. Elle l’aime.
Elle veut se chérir.
Et tout s’apprête a changer, il le sait. Quand entre ses doigts se glissent cet objet qu’il n’aurait jamais imaginé, pas aujourd’hui, ni demain.
Les yeux s’y déposent, il a peur.
Parce qu’il est malade, empoisonné.
Il a peur, parce que la famille n’a jamais été son confort.
Il a peur, parce qu’il se demande s’il ferait un bon père.
Les mots sont ridicules dans le fond de sa gorge.
Tu es…? il demande, il connaît déjà la réponse, quand les larmes s’écoulent.
Est ce de la joie ?
De la tristesse ?

Il ne saurait le dire.
Ce n’est pas lui qui compte,
C’est Gene.

Tu veux le garder ? Si tu décides que non, ca je changera rien pour moi. Je t’aimerai toujours. Si tu décides que oui. Je t’aimerai toi, et notre enfant. J’aimerai notre famille. il serre ses mains contre lui, si fort.

lueur d'étoiles,
elle brille dans la nuitée noire ; à en inspirer les plus belles divinités.
jia, éclat émerveille d'un monde qui paraissait pourtant bien sombre, il a réhaussé de lumière son univers dans son intégralité, à en faire pâlir de jalousie les souverains, à en rendre malade chaque constellation ( est-ce pour cela qu'on le puni aujourd'hui ) par sa beauté et sa candeur vacillante.
elle n'aurait jamais cru gene,
que l'amour frappe à sa porte de la sorte,
à en faire taire toutes pensées amères, à en relever tous les défis de la vie.
elle est prête à se perdre la féline, pour lui, pour elle, pour eux et cette famille qui se dessine.
il dépeint en elle les plus beaux tableaux, à en faire frémir les épidermes, car il a les bons mots jia, ceux qui rassurent, ceux qui apaisent. ceux qui empêchent la tourmente des maux.

et elle sourit la gamine,
naïve dans sa bulle de bonheur,
noyée dans cette douceur frivole ( quand lui se meurt à petit feu ) qu'il lui apporte.
y a la peur qui broie ses entrailles, mais ce n'est pas grave, car il est là à ses côtés, à en cajoler chaque fissure morcelée. car de ses gestes, il adoucit ce qui brûle sous la cage thoracique. je te crois simple souffle murmuré quand il embrasse son front, à en avouer les sentiments, espoir téméraire à croire qu'ils pourront avoir l'éternité rien que pour eux — mensonge barbare car lui n'est que carcasse.

peut-être est-ce là le signe qu'elle attendait,
celui d'apporter courage à sa dépouille pour en nourir tous les regards,
à avancer dans le noir, tâtonner le désespoir pour en entrevoir bonheur éparse.
elle a envie de sourire, de pleurer, de s'étonner à cette joie éphémère, de s'apeurer à ce rôle qui l'attend ; à ses questions qui résonnent comme une triste vérité. car elle ne sait pas gene, a peur de faire un choix, celui qui peut tout construire ou tout détruire en un claquement de doigts. j'ai fais le test ce matin... j'en ai même fais deux pour être certaine que c'était bien le cas. à en déglutir difficilement, car elle ne sait quoi lui offrir dans cette pagaille qui s'instaure. je... je sais pas jia. j'ai peur. je t'aime, je t'aime tellement et me dire que je porte le fruit de cet amour c'est merveilleux. mais... les doutes demeurent, face aux secrets entachés, elle ne peut plus reculer. est-ce que je serais une bonne mère ? est-ce que je serais capable de pardonner mes erreurs ? car tout est encore trop frais, même après cinq années. toi, tu... tu voudrais qu'on le garde ? aide-moi car je ne sais pas et faire ce choix-là c'est trop lui demander.

Il pense perdre pied soudainement.
Le sol se dérobe sous lui.
Il est malade.
Il le sait.
Partout il ne parvient pas a lui confier.
Il ne veut pas briser cet instant, ce bonheur qui tente de se faire une place entre eux.
Non, il ne veut pas.
Il ne peut pas lui dire.

Elle aura mal.
Elle souffrira.
C’est tout ce qu’il ne veut pas.

Il veut la voir sourire et rire encore longtemps, porter dans son etre le fruit de leur amour, caresser leur enfant, la regarder lui parler.
Il n’a pas le droit de tout briser, pas aujourd’hui, pas demain. Jamais.
Elle ne doit pas savoir qu’il peut mourir.
Pourtant il sait qu’il ne partira pas. Il est plus fort que ca. Il n’a pas de doute.

Et pourtant…

Il ne noie dans ses yeux, il voudrait y voir briller toutes les constellations, et y voir leur enfant se dessiner dans les courbes de leur avenir.

Bien sur. Je ne doute pas de toi. Cet enfant aura de la chance de t’avoir.

( Et moi aussi, je suis chanceux, quelque part. )

Ses doigts s’entremêlent aux siens, serrant ces mains fragiles contre sa poitrine. Y deposant quelques baisers, parfois. Il faut du temps pour pardonner, et peut-être qu’ensemble, a nous trois, nous serons plus fort que le passé. Lui aussi veut oublier, pour la première fois de sa vie. Il veut avancer, fonder cette famille. Il veut exister, plus a travers la haine mais a travers l’amour. A travers eux.
Oui.
Il inspire grandement.
Je veux fonder une famille avec toi. C’est peut-être trop tôt mais je m’en fiche. Je veux vivre cette vie là. Avec toi, avec notre bébé. On demenagera, on aura un chez nous et je ferai tout pour que vous soyez heureux. On aura cette vie Gene, qu’on a toujours envié quelque part. Je veux que tu sois la mère de mon enfant.

Jusqu’à soudoyer les dieux.

une famille,
quel sens cela porte quand elle-même a détruite la sienne,
comment peut-elle espérer construire cet idéal quand elle n'est que nécrose ambulante. à en aspirer les beautés, à en cramer les merveilles. elle saccage tout sur son passage gene, gangrène flagrante que l'on prend pour joyaux d'argent.
alors parfois elle se demande,
comme lui a-t-il pu en tomber amoureux,
qu'est-ce qui l'a tant séduit dans cette carcasse fumante.
elle n'a jamais vraiment posé la question, n'a pas osé demander ce qu'elle avait de plus que ces autres qui cherchaient son regard, qui tentaient vainement d'attirer son attention quand elle l'avait pleinement. mais peut-être qu'au fond, elle n'a pas réellement besoin de le savoir ;
car la réponse est toute trouvée,
si simple et pourtant si belle — il l'aime, voilà tout.

réciprocité des sentiments,
qui en son sein ont laissé grandir un enfant.
mais sont-ils prêts à en assumer toutes les conséquences,
à en accepter tous les sacrifices que ça requiert.
elle a envie d'y croire, de se dire qu'elle le pourra. mais ça la terrifie, la paralyse dans une apnée sans issue ; mais jia est là pour la remonter à la surface, lui faire voir à quel point elle brille dans le noir.

hm il aura surtout de la chance de t'avoir toi à se dire que c'est lui le meilleur des deux, qu'il les tirera toujours vers les haut ( jusqu'au sommet ) s'il le faut. à laisser les phalanges s'enlacer, à le regarder de ses yeux attendris ( amoureux ) à en déposer au creux des pulpeuses les sourires joyeux. à nous trois, oui. ça sonne bien et puis ensemble on est plus fort, non ? c'est ce qu'elle se dit, ce à quoi elle veut aspirer — eux ensemble, avec leur enfant.

alors elle l'écoute attentivement,
de ces perles nacrées qui roulent le long de ses joues,
elle n'a jamais connu telle joie ; aussi vivace et magnétique.
je... je sais pas quoi dire jia car elle en a perdu son langage, dans sa doucereuse cérémonie je veux tout cela, et qu'importe si je suis encore jeune, je veux pas délaisser cet enfant. notre enfant. à tendrement se rapprocher, venir l'embrasser, murmurer contre le creux des lippes soyeuses nous allons le garder, nous l'élèverons, nous ferons tout ce que tu as dis jia. et tellement plus encore.

car ils domineront les astres,
magnificence indélébile.

Et il y a des rêves d'ailleurs, des rêves qui se dessinent dans le fond de son âme. Il y a des envies, celles d'y croire un peu plus, d'attraper cette main, de la serrer si fort contre lui pour qu'elle ne lui échappe jamais.
Et si il y avait cru ; avant.
S'il y avait songé un seul instant, ô il n'aurait jamais pu le croire, jamais pu l'imaginer, que sous ses doigts rouleraient des bijoux ;
Des joyaux qu'une valeur inestimable. Les mirages d'une famille ; quand cette notion n'est que tabou sur les lèvres, contre sa langue.
Il n'a jamais su comment se construire ; détruit avant même d'avoir tenté de vivre. Détruit avant même d'avoir poussé son premier hurlement. Ô Jia, il n'a jamais été préparé à tout ça. Il n'a jamais été assez grand, assez éveillé pour laisser les vies s'échapper à son contact.
Le coeur se tord, d'une excitation certaine ; qu'une peur qui ne le quitte plus. Il l'aime, et pour la première fois, il sent cet amour sincère, il sait que c'est elle qu'il veut ; aucune autre.
Il y a l'euphorie qui l'emporte, quand il plonge son regard dans le sien, vient à en oublier le monde ; trop difficile pour que l'âme s'y confronte.
Baisers déposés contre les lèvres charmantes, alors qu'il l'entoure de ses bras, elle ne sera jamais trop prêt de lui ; touchant les cieux de sa grâce.
Tu n'as pas besoin de dire quoi que ce soit. Je sais qu'on y arrivera. Je sais que tu es la meilleure. Qu'il glisse, quand une main se dépose contre sa joue, et ses lèvres viennent épouser les siennes, doucereux, des attentions que l'on aurait jamais sous-estimées. Je t'aime aussi, Gene.
Qu'il murmure à son tour, sans même avouer les maux qui emportent l'esprit ; le coeur déjà prêt à s'envoler.

Jia est maudit.
Et à tout jamais.
Il l'emportera avec lui.

bonheur éclatant,
à en imploser le pulsant,
à en faire vibrer les étoiles,
c'est que tout se mélange dans les entrailles — la peur, la joie, l'excitation, la crainte. à ne plus savoir quoi faire, où donner de la tête. à se laisser aller entre ses bras ; de ses larmes qui coulent à ce coeur qui s'ouvre.
car elle se perd sur ses lippes,
à venir en savourer le goût sucré,
à en sentir ces sentiments qui virevoltent,
désormais elle se sent plus grande — invincible.

et plus rien ne pourra les arrêter,
à entrevoir un avenir enfin assuré,
à se dire qu'elle ne sera plus jamais seule,
car il sera à ses côtés et cet enfant grandira avec eux. à former ce qu'elle ne pensait plus vraiment mériter ( une famille ) et soupçonner que la vie sera plus tendre ; ô si elle savait gene, que les démons se trainent toujours dans l'obscurité.
mais qu'importe,
elle ne se laissera pas faire,
ils ne viendront pas l'abattre, pas cette fois.
car elle se consolera, contre son torse, à venir quémander les baisers étoilés, à se morfondre dans sa chaleur, à se noyer sous cette enivrante affection réciproque. hm, j'ai confiance en nous pourtant elle reste alerte, la gamine. car elle ne sait jamais de quoi demain sera fait. à prier les divins que la vie ne soit que clémence miséricordieuse. vraiment ? alors dans ce cas, je te crois à vouloir se dire qu'elle fera de son mieux ; cet enfant sera bénédiction.

et les maux s'envoleront,
n'en restera que ceux d'amour,
à envelopper les silhouettes entrelacées,
à caresser les carcasses autrefois désossées.
désormais, la vie prend enfin un sens — constellation
à venir en murmurer les douceurs merveilles ; de ces je t'aime qui entourent les âmes et réparent les coeurs fissurés.
sans jamais savoir,
que la mort surveille.