Rues aveuglées, rues à la merci de la technologie : et entre les automatiques et les manuelles, tout ne passait qu'à un fil de mener à la catastrophe. Et quand l'heure avait sonné, quand toutes les installations se mirent à s'éteindre, les voitures automatiques s'arrêtèrent brusquement dans leur mouvement au milieu des routes, causant chaos et accidents avec les véhicules manuels et leurs conducteurs malheureux qui avaient osé croiser leurs chemins. Plusieurs voitures engagées dans le chahut, pour se rencontrer en collisions plus ou moins dangereuses selon les cas.

[et tout cela au milieu des passants pris au dépourvu.

 

Yoonmi est épuisée. Alors que la voiture file rapidement dans les rues de Busan, ses paupières se font lourdes et elle se prépare à s’endormir, même si elle sera arrivée au dortoir dans quelques dizaines de minutes. C’est étrange, d’être fatigué à 14h, mais elle n’y peut rien : elle n’a pas dormi de la nuit, passant des heures à s’entraîner, et, ayant une réunion la matinée, elle ne peut que rentrer maintenant pour essayer de faire une petite sieste. Seule à l’arrière de la voiture automatique, elle commence, elle finit par s’assoupir…

Pour être réveillée, quelques minutes plus tard, par une violente secousse. Son corps se retrouve projeté en avant, et elle même ne sait pas si elle est en train de rêver ou si c’est la réalité, quand finalement, la douleur intense de la ceinture qui s’enfonce dans sa peau la fait revenir. Son corps tout entier vient la faire souffrir : elle cligne des yeux, sans rien comprendre, et par la vitre, voit que son véhicule est rentré dans celui de devant. Comment est-ce même possible ? Elle tourne le regard. Tout le monde semble à l’arrêt. Un gémissement de douleur lui échappe alors qu’elle détache sa ceinture, et ouvre manuellement la porte passager.

Sûrement serait-elle restée en sécurité dans sa voiture, si elle n’avait entendu un cri plus loin. Par instinct, elle ne peut s’empêcher de sauter en dehors du véhicule malgré la douleur et s’approcher du son. Elle a oublié de mettre son masque pour cacher son visage mais qu’importe : la vision, bientôt, d’une personne à la jambe ensanglantée (et probablement cassée), couchée à terre après la collision avec une voiture, la met en état de choc. Si son cerveau s’arrête son corps bouge de lui même : elle s’agenouille et vient regarder la blessure, même si cela lui donne la nausée. « Tout va bien aller... » ne peut-elle s’empêcher de murmurer d’une voix tremblante, les larmes lui montant aux yeux. « Je.. Je ne sais pas quoi... » Elle n’est pas médecin, elle n’a jamais rencontré une situation pareille, elle sait qu’elle doit faire quelque chose mais elle est inutile. Relevant un regard vers les passants, elle supplie de ses yeux brillants quelqu’un de bien venir l’aider à sauver cette pauvre personne.

C’est avec une innocence certaine qu’il regarde le paysage journalier. Le ciel est clair mais gris à cause des nuages, et les rayons de soleil qui arrivent à s’extirper illuminent la route et les trottoirs. Qui ont revêtu leurs draps blancs. Neige qui tombe sur le pays depuis des semaines à présent, Teo est émerveillé de ce spectacle comme un enfant le serait. La nature le fascine. Alors c’est aux mots du conducteur qu’il revient à la réalité. « Mh ? Ah ! Neuf jours ! Ça peut paraître long, mais moi je n’ai pas vu le temps passer. C’était super ! ». Quand on est passionné, le temps défile toujours plus rapidement. Ce soir-là, ce n’est pas pour faire du sport qu’il se trouve en présence de Jihoon. Les deux amis ont simplement prévu de passer l’après-midi ensemble, dans un café de la ville maritime aux allures plutôt cocooning et chill. De quoi se reposer tout en discutant de tout et de rien. Pourtant, d’une façon des plus soudaines, la voiture se retrouve à glisser sur le côté jusqu’à s’arrêter brutalement. Teo s’accroche et regarde son ami, un peu secoué tout de même. « Euh, ou-oui ça va. ». Pas le temps de tout comprendre qu’il rejoint Jihoon à l’extérieur, ses yeux vont et viennent sur les nombreuses voitures accidentées. Que diable se passe-t-il ?! « Hein ? Les secours ? ». C’est en s’approchant que le sportif aperçoit le corps d’un inconnu au sol. Il se précipite donc pour contacter les secours qui, malheureusement, ne lui donnent pas de bonnes nouvelles. « Ils sont surchargés, ils ne comprennent rien, on les appelle de partout… ». Autour de lui, les signalisateurs sont éteints. De même pour les enseignes des magasins. Teo finit par porter son attention à la jeune femme (@byun yoonmi), s’approchant d’elle avec prudence. « Vous êtes blessée également… ? ».

Les yeux clos, écouteurs enfoncés dans ses oreilles, Salem s'était endormie durant le long trajet qu’ils venaient de parcourir. La jeune Yi n’avait quasiment pas fermé l'œil de la nuit à cause de son emploi du temps chargé, elle avait même dû partir jusqu’à la capitale coréenne, Séoul. Alors durant le retour à Busan, elle s’est laissée tomber dans les bras de Morphée. Douce musique à ses oreilles, rien de tel pour récupérer de cette nuit mouvementée, de ses flashes qui lui avaient donné une migraine infernale durant une bonne partie de la nuit. Se plaindre, toujours, c’était Salem après tout. La neige était tombée pour rester collée au bitume, les routes étaient glissantes, mais son manager roulait avec prudence afin de ne pas trop déraper, surtout dans les virages. Malgré cela, ça n'a pas empêché l’accident, pour dépasser une voiture qui roule beaucoup trop lentement à son goût. Il ne voyait pas ce qu’il se passer devant pour que celle-ci roule aussi lentement, il prit l’initiative d'accélérer pour la dépasser. Mais c’est à cet instant que la voiture se coupe, la seule chose qui puisse la stopper était la voiture de devant qui avait connu le même sort. Le choc avait été rude, Salem, qui dormait paisiblement, s'était réveillée quelques instants après la collision légèrement sonnée par la situation. Elle se détache comme elle peut et essaye de se diriger vers l’avant du véhicule. « Oppa ? Oppa, tu vas bien ? » Lui dit-elle, avant de glisser sa main sur son épaule. Heureusement pour lui, plus de peur que de mal. Salem, quant à elle, n’était pas gravement blessée, mais sa tête avait cogné contre l’une des vitres de la voiture et le sang commençait à couler le long de sa joue. Malgré ça, elle sortit de la voiture, titubant légèrement, elle était sonnée. La jeune femme prit appui contre un mur essayant de reprendre son souffle et de calmer ses tremblements de peur. Les larmes commençaient à monter pour venir perler le long de ses joues et se mélanger avec son sang, ce n'était pas parce qu'elle avait mal, mais à cause de la peur qu'elle a eu. Salem prend son portable dans sa poche et commence à essayée d'appeler son frère le plus âgé, elle ne sait pas pourquoi d'ailleurs, elle a pensé à lui en premier malheureusement, elle n'avait pas de réseaux.