calculation,
de ces amers souvenirs,
à vouloir en éradiquer la moindre trace,
ne plus succomber au traitre charme — futile
voilà qu'il est perdu dans les méandres des pensées nécrosées à ne plus se rassurer. peut-être un jour pourra-t-il espérer, passer à autre chose, gommer de la mémoire les passions égarées, estomper de son crâne les douceurs escomptées.
tao n'est plus rien,
qu'une ombre vacillante,
à presque s'en méprendre ;
il finira par se faire offense, noyer dans les abysses, pourri jusqu'à la moelle ( comme s'il ne l'était pas déjà ) avant qu'on le ramasse.

travail qui lui semble éreintant,
à enchainer les passades ( drogue apportée ) avant de retrouver le calme plat, tendresse opérée sur ces bestioles adorables, les chiens qui ne demandent qu'à être aimé — lui aussi, étrangement à trouver un quelque peu réconfort.
ça lui fait du bien,
ça calme le pulsant agonisant,
ça apaise les nuits rongées par la solitude,
manque constant, bien trop imposant ( comment on s'en débarrasse ) à occuper toute la place restante ; maudit sois-tu, d'être réellement parti pourtant il est l'unique responsable, seul à blâmer dans cette histoire.
c'est moi qui t'ai fais fuir
à se dire qu'il aurait du faire plus, mieux.
le rattraper, le récupérer, lui prouver ô combien il l'aime à en crever.

trop tard,
trop tard.

il le regrette à présent,
ne vit que dans ses remords constants.
à balayer la pièce du regard, finir par se dire qu'il faut bien s'occuper, qu'il n'a d'autre choix que de travailler ( d'arrache-pieds ) parce que ce n'est pas elle qui les aidera à s'en sortir, à vivre une vie normale. débauche éclatée au sol, à toujours en quémander plus. il la hait.
plus que de nature.
à finir par apposer les onyx sur une silhouette familière,
fin rictus qui se dessine sur le creux des lippes, peut-être que la journée peut prendre une autre tournure, ne plus être si aussi horrible qu'il y prétend. à se rapprocher, jouer le bon vivant ( quand de l'intérieur tout crame ) pour ne pas paraitre morose auprès des clients — surtout lui. raclement de gorge pour signaler sa présence, laisser les iris admirer les traits fins ( beauté candide ) avant d'en entonner palabre apprise sur le bout des lèvres. vous avez fait votre choix ? ô combien indirectement décisif.

Pourquoi t’étais là ? Encore. Tu le savais très bien. La raison de ta présence avait de grands yeux et un air malicieux. Et non ce n’était pas le chien dont t’étais en train de taquiner la truffe. Une caresse pour une dose de courage. Qu’est-ce que t’avais à perdre de toute façon. Au pire, tu passerais pour un con. T’avais jamais eu à faire ça. Avant. Parce qu’avant, il y avait Alex et que chacun de tes mots, chacun de tes gestes étaient des évidences. D’une justesse parfaite. Et ce garçon-là, tu savais pas comment l’aborder. Oh t’avais essayé Ash. Plusieurs fois. Mais les mots restaient coincés dans le fond de ta gorge et tu finissais toujours par commander un truc que t’aimais même pas. T’étais vraiment pas doué pour gérer la pression mais cet inconnu l’était particulièrement pour te faire perdre tous tes moyens d’un simple sourire. Putain. T’avais vaincu la maladie, tu pouvais bien inviter un mec à boire un verre ! T’essayais d’être discret, mais ton regard, il te trahissait, et fallait vraiment être aveugle pour pas remarquer ton petit manège. C’était distraitement que tu titillais les oreilles de l’animal près de toi. Tu pouvais pas continuer à dépenser ton maigre salaire dans ce café. Come on Ashley. Et alors que tu tentais désespérément de trouver un peu de confiance en toi, le son de sa voix te percutait et tes plans tombaient rapidement à l’eau.

Tu levais lentement les yeux, tes iris brillantes accrochées aux siennes. « Je… choisis quoi ?  » A boire peut-être ? Tu sentais la chaleur mordre tes joues et tu baissais le regard immédiatement, fixant la carte que tu tenais à l’envers. « Jus d’abricot. S’il vous plait. » T’y étais allergique. Crétin. Tu remettais une mèche de tes cheveux derrière ton oreille. Tic nerveux que tu te trimballais depuis que ta tignasse avait repoussé. T’en avais assez de te défiler, alors tu tendais le bras pour le retenir, tes doigts délicats autour de son poignet. On te l’avait pourtant déjà dit, que ce genre de contact n’était pas vraiment permis. Alors tu relachais ta prise avant de bafouiller « Et…et ton numéro ?  » Wah. Bienvenue à kitchland.

s'empoisonne,
les idéaux effondrés,
à vouloir immanquablement en crever,
c'est qu'il a touché le fond ( lamentable )
à ne plus supporter ces trous béants au fond du battant.
il aurait pu décider de tout réparer, d'effacer les peines ancrées, pourtant il se complaît étrangement dans cette douleur accrochée — gamin devenu pitoyable ; masochiste. peut-être qu'il ressemble bien plus à cette mère qu'il ne voudrait l'admettre.
à glisser dans les apogées,
à s'effondrer à la moindre difficulté,
n'en resterait que poudre blanche et fissure au coeur pour en recoller morceaux décharnés.

et pourtant,
il a tenté tao,
d'en gommer le nom,
d'en contourner les allusions,
sans jamais réussir à penser à autre chose que lui même lorsque les courbes se percutaient et que les draps se souillaient de ces échanges enflammés.
et peut-être,
qu'au fond il espérait,
qu'un jour il lui revienne,
sans jamais vraiment y croire.

à finalement enlever les parties cachées
dans cette mémoire complètement fracassée,
il devait s'occuper des clients, leur donner pleinement son attention,
à l'avoir repéré, gamin à la chevelure délicate — beauté incontestable.
à s'en approcher,
laisser palabres s'éclipser,
à le voir être pris par surprise,
en rire quelque peu, de ces rougeurs qui teintent son visage.
hm oui à l'observer faire, de cette carte inversée, venir la lui replacer entre les doigts ça sera probablement mieux ainsi de ce rire teinté des fausses sonorités. un jus d'abricot, très bien et noter sa demande ( ne jamais savoir ) sans même faire attention aux allergies qui l'incombe. prêt à partir, remplir son devoir.
jusqu'à ce que
de ses phalanges,
le poignet en soit maintenu
prisonnier dans le creux de sa paume.

et se retourner,
en affronter onyx baissés,
sourire tendrement aux mots décousus.
mon numéro hein ? revenir quelque peu vers lui, en détailler les traits fascinants, de cette timidité ardente. je pense pouvoir répondre à cette attente, mais pas maintenant à montrer du regard la silhouette dans l'obscurité, qui veille à ce que tout se déroule sans encombres. je finis mon service dans 30 minutes, tu penses pouvoir attendre ? à prétendre toujours prendre ce dont le jeune homme à besoin — ne pas se faire surprendre.
quand bien même,
tao n'avait guère envie d'être ici,
l'argent était unique motif de sa présence.
et du coup un jus d'abricot, ou tu préfères autre chose ? à avoir quelque peu remarqué, la précipitation dans laquelle il avait donné l'intitulé. lui laisser chance de réparer erreur commise.