outfit • Troisième verre entre les doigts, il pose son portable avant de le vider en quelques gorgées. Il ne savait même pas ce qui lui avait pris. Il avait bu, vu le nom de Minho dans son portable et lui avait écrit sans réfléchir. Il n'avait pas envie d'être seul aujourd'hui, chose qui était plutôt rare pour lui qui ne supportait jamais la présence d'un autre normalement. Mais il pensait trop, il se passait trop de chose, et s'il continuait de rester seul de cette façon, il allait s'enfoncer trop profondément dans des émotions désagréables et il n'en avait pas envie. Pourquoi ne pas parler du passé, alors?

Quatrième verre. Yun Hee était capable de boire de l'alcool comme de l'eau, après tout. Son regard se promène sur l'appartement un moment. C'était un endroit petit, modeste. Il recevait rarement des gens ici; normal c'était son meilleur ami qui débarquait, et personne d'autre. S'en était presque triste. De nouveau, le verre se retrouve à ses lèvres. À peine venait-il de prendre quelques bonnes gorgées que l'invité arrivait. Posant la boisson, il s'étire longuement avant d'aller ouvrir.  « Allez, dis-moi tout, qu'est-ce que t'as acheté? » lance-t-il sur un ton qui se veut moqueur, mais surtout léger et amical, histoire de ne pas laisser paraître que son cerveau vagabondait vers des eaux bien sombres.

L'astre lunaire est fier ;
Là où Minho se perd.

outfit • Au gré d’une lune dorée, il s’apaisait. Ses jours s’écoulaient, se mélangeaient. Malgré une sempiternelle querelle familiale, il ne se sentait pas si mal. Il s’octroyait du temps pour respirer, pour soupirer. Il devait s’éloigner, se retrouver. Seul à seul, avec lui-même. Parce qu’il était toujours entouré, surveillé. épié. À croire qu’il ne pouvait tranquillement se mouvoir ; ô désir illusoire.

Ainsi se présentait cette clarté.

Au gré de cette percée, il avait décidé de répondre l’appel d’une âme oubliée. Fraîchement recroisée, il ne l’avait pas aperçu depuis des années — ô rencontre hasardée. Il ne savait guère pourquoi il avait accepté cette invitation nocturne ; à errer à la nuit tombée. L’adresse indiquée n’était qu’à une vingtaine de minutes. S’il décidait d’y aller en sachant, il pouvait s’arrêter dans un 7-Eleven afin d’acheter de l’alcool ; comme il l’avait déclaré. Acte qu’il orchestra, avant de se pointer devant la porte où s’écrasent ses phalanges glacées. « J’ai pris du soho, ils avaient plus grand chose de potable à cette heure. Tout a été raflé. » — qu’il énonce, passant l’encadrement afin de se déchausser. Il délaisse sa veste par la même occasion, « J’ai pris des trucs à manger, aussi. J’me suis dit que ça pourrait servir, au pire. »

outfit • Yun Hee le laisse entre, prenant le sac de victuailles et le posant sur la table basse pour débarasser son invité. « Bah, c'est pas trop grave. Il me reste de la vodka. Tu veux un verre? » propose-t-il en allant chercher la-dite bouteille déjà entammée. Parce que même si Minho refusait, le designer prévoyait bien remplir son propre verre. Mais sans attendre sa réponse, voilà que l'alcool est déjà versé et que le hacker revient vers l'autre pour lui tendre. Il lui jette un regard pensif. C'est étrange. Accueillir Minho chez lui comme ça n'avait rien de normal. Avoir retrouvé ce garçon, même, lui semblait encore un peu farfelu. Leur relation lui semblait si loin, il avait même l'impression qu'elle datait d'une autre vie. Une vie où tout était un peu moins sans dessus dessous et où il était encore capable de ressentir une profonde affection pour un autre garçon. C'était plus difficile maintenant.

Ressassant ces souvenirs, Yun Hee ne peut s'empêcher d'avoir un petit ricanement sans joie, retournant prendre place sur le canapé et tapotant près de lui pour inviter Minho à faire de même. « Ça me fait trop bizarre. Tu as grandi et je m'en suis pas remis encore. » finit-il par lui lancer pour expliquer son air amusé. « La puberté t'es allée à ravir, faut l'avouer. » ajoute-t-il ensuite, sous-entendant que l'apparence de l'autre était loin de déplaire à ses yeux, puis prenant une longue gorgée de son verre.

Sombre percée ;
Aux effluves alcoolisés.

outfit • La porte claque, se débarrassent de ses effets personnels. Il n’a pas le temps de réagir, que déjà le peu de provisions qu’il a amené lui est dérobé. Ses prunelles détaillent l’endroit, curieux de voir où il se trouve. Seulement, il n’a pas le temps de s’habituer que sa paume est importunée — un verre venant s’y ancrer. « Pure ? » ; qu’il demande, d’un air étonné. Il vient d’arriver, l’idée même d'érafler sa trachée ne l’a pas encore traversé. Chose indéniable, son âme même sera réveillée. « Toi, à l’inverse, ta croissance s’est arrêtée depuis la dernière fois que je t’ai vu. » ; qu’il articule, sarcasme qui dégouline.

Il ne prend même pas la peine de répondre aux premières paroles énoncées. Il le sait, qu’il n’était pas le stéréotype d’une beauté ; davantage fané. Il s’était amélioré avec les années, arborant désormais ce minois foutrement blasé. Tout ce qu’il orchestre, c’est de venir s’asseoir. Sur ce canapé proposé. Il s’installe de l’autre côté, se tournant légèrement pour observer son aîné. C’était bizarre, certes. Là, à se retrouver comme il y a quelques années. Sauf qu’ils n’étaient pas collés l’un à l’autre, à se bécoter.

À refuser des mains baladeuses qu’il n’aurait su gérer. Rien qu’à cette pensée, il porte à ses lèvres le contenant ; faisant cul-sec de ce liquide. « On a pas tous étaient gâtés à la loterie de la génétique, j’ai envie de te dire. Tu feras gaffe, tu commences à avoir des rides par contre. » — bouteille entre ses phalanges, il verse une nouvelle dose. Qu’il avale, avec vélocité. « D’ailleurs, pourquoi tu m’as demandé de venir ? » ; demande la langue déliée.

outfit • Un sourcil haussé, c'est un air amusé qui passe sur le visage du plus vieux avant de montrer le verre d'un coup de tête. « Y'en a pas assez pour te noyer dedans. Si tu veux j'ai du jus pour ton palais délicat. » lance-t-il sur un ton moqueur. Bon, d'accord, un peu plus qu'un shooter de vodka, mais rien qui ferait si mal que ça à son invité. Mauvaise habitude du designer; l'alcool pure ne dérangeait plus ses papilles. À ses yeux, la vodka était une version plus forte du soju, tout simplement. Ça l'assomait bien quand il commençait à se faire tard et que ses paupières refusaient de se fermer. L'air amusé s'efface bien vite, cependant, pour prendre une allure faussement insultée. « Hé, oh. Politesse envers tes aînés, gamin. »

Satisfait de le voir boire, Yun Hee termine ce qu'il restait au fon de son propre verre, puis s'installe plus confortablement. Son commentaire sur l'apparence de Minho n'avait en vérité rien pour critiquer le passé; il le trouvait mignon quand ils étaient jeunes. Il était son genre et il lui avait surement fait savoir plus d'une fois lorsqu'ils avaient cet âge encore innocent où la plus grande follerie avait été leur langue qui se rencontrent. Il voulait simplement le complimenter de nouveau. Parce que oui, l'autre avait bien vieilli, là où Yun Hee avait un peu dépérit. Mais il ne l'avouerait jamais. « Avec la vieillesse vient la sagesse. Je trouve que je me conserve très bien pour mon âge. »

Puis, la question. Question à laquelle lui-même n'est pas certain de savoir comment répondre. Il avait vu le nom de Minho dans ses contacts et n'avait pas plus réfléchi avant de l'invité. Quelques secondes passent où le silence règne, puis le designer ouvre enfin la bouche. « Je me sentais seul. » dit-il, lentement. Une chose qu'on ne l'entendait pas souvent dire. Lui qui chérissait ses moments seul, qui n'accepte pas n'importe qui près de lui. Il se sentait seul et il se disait que la présence de Minho lui ferait du bien. « J'avais envie d'être avec quelqu'un puis je me suis dit que ce serait sympa d'être avec toi. On s'est pas vu pendant des années. Je suis certain qu'on à pas mal de truc à se raconter. Et toi, pourquoi t'as accepté? »  

Sombre percée ;
Aux effluves alcoolisés.

outfit • Autrefois, son homologue avait été le premier à créer un intérêt. Il se pensait ranger, le môme. Sans mauvaises pensées, à déambuler dans ce chemin tout tracé par sa parenté. Il se voyait déjà marié, avec deux enfants. À devoir les élever, à devoir chérir sa bien-aimée. Un tableau, foutrement parfait. Les névroses s’étaient enchaînées, jusqu’à devenir l’ombre de ce qu’il aurait dû représenter. « J’suis persuadé que t’es du genre à boire du sang des nouveaux-nés pour ne pas veiller » ; qu’il lâche, ô brimade. Entre ses doigts, file un verre d’alcool. Liquide transparent, il sait que c’est de la vodka — là où il emplit à nouveau son contenant.

Il n’aime pas le goût de l’alcool, le môme. Pourtant, il s’étonne à en rependre une. Puis deux, puis trois. Avant qu’il ne termine cette bouteille dont il ne serait incapable d’épeler le nom. Parce qu’il se rend compte qu’il était aussi au fond du trou, quelque part. Qu’après tout, c’est peut-être mieux que de s’évader à l’aide d’opiacées et de breuvages alcoolisés. Parce que c’est ce qu’on lui a appris, qu’il ne valait pas mieux. Que c’était un raté ; qu’un imparfait — cercle vieux dans lequel il ne cesse de se noyer. « J’ai accepté pour les mêmes raisons que toi, j’me suis dit que ça pourrait être sympa de parler un peu du passé. Et je suis seul, aussi » ; qu’il avoua. Sa gorge se serre à cette confession, au même titre que son palpitant qui rate un battement. Cette douleur, il se l’inflige seul. « Tu fais quoi dans la vie ? » — qu’il s’empresse d’énoncer, désireux de changer de sujet.

outfit • Le commentaire de Minho fait sourire le hacker de nouveau. Boire le sang des nouveaux, vraiment? « J'en conclus que tu es d'accord sur le fait que j'ai pas l'air trop vieux, alors. » Ça lui convenait tout à fait. Car en plus de toutes ces peurs qu'avaient Yun Hee, le fait de vieillir ne le rassurait pas le moins du monde. Il ne savait pas ce que le futur lui réservait. Et de ne pas savoir ce qui approchait ne faisait qu'empirer son état d'anxiété. Juste d'y penser brièvement de cette façon le mettait mal à l'aise. Alors il faisait la seule chose qu'il connaissait réellement ; boire. Il vide son verre et s'empresse de le remplir de nouveau, avant de se réinstaller, tout juste comme Minho répond à sa question.

Il y avait quelque chose de rassurant à savoir que le plus jeune ressentait relativement la même chose. Cette envie de ne pas être seul, de peut-être revivre une fraction de leur passé ensemble. Juste être en présence l'un de l'autre. Puis le sujet change totalement. Normal. Personne n'a spécialement envie de s'étaler sur sa propre solitude. « Je suis designer web. » répond Yun Hee en montrant son portable installé sur la table basse d'un coup de tête. « Rien de bien luxueux, comme tu peux le voir à mon appart', on est loin de la maison de mes parents. » ajoute-t-il ensuite avec un rire. Il était loin de vivre dans la richesse. « Plutôt loin du métier excitant plein d'adrénaline aussi. Et toi? La vie te traîte pas trop mal? » demande-t-il avec curiosité. Après tout, ils ne s'étaient pas vu depuis des années. Il était bien intéressé à savoir où en était Minho.

Sombre percée ;
Aux effluves alcoolisés.

outfit • Vieillir — une malédiction. Dans cette erre où chaque recoin requiert une technologie des plus avancées, nul ne sait comment se défaire de cet horrible supplice. Là, sous les yeux d’un cosmos électrique, les hautes lumières venaient à périr — à s’éteindre sous le poids de l’âge qu’elles ne pouvaient éviter. Égaux devant ce maux ; aucun antidote ne demeurait. Il fallait accepter ce sort ; avec humilité. « Ça va, les rides ont pas encore pointé le bout de leur nez. » ; qu’il plissante, comme s’il n’allait pas lui aussi être marqué. Bouille enfante ; petit démon aux esquisses de poupon. Il fait malin, mais bientôt il sera dans le ravin. Avec les autres, à rêver d'une jeunesse passée — délices oubliés. « J’étudies le dessin, j’aimerais devenir architecte. » ; information capitale. Puisque le môme a de l’or au bout des doigts. « Rien de très intéressant, mais c’est toujours mieux que de récupérer l’entreprise de mon père. »

Il soupire ;
Cela pourrait être pire.

Parce qu’il est fait pour créer. L’enfant prodige qui refuse d’être l’hériter. D’un empire tout tracé, où il n’a même pas sa place — liberté amputée. Lui, il veut la liberté. Faire ce qu’il veut ; agir au gré de ses désirs. Pour cela, il doit fuir. Cette pensée qui s’effiloche, il veut l’oublier. Se cogner la tête contre un mur jusque’à l’exterminer. Alors, il reprend à boire. Un verre ; liquide brûlant qui coule dans sa trachée. Ce qui est loin d’être une bonne idée, lorsqu’on ne tient pas l’alcool — et son hémoglobine est enivrée. « Enfin, c’est la vie. On a pas le choix, tu me diras. » ; il hausse les épaules, parce qu’il ne sait pas quoi faire. « Pourquoi tu m’as demandé de venir d’ailleurs ? » ; question. Peut-être qu’il l’a déjà posé, peut-être qu’il a déjà eu la réponse. Seulement, il n’en sait rien. Parce que son esprit commence à se brouiller et que le nectar fait simplement effet. carcasse qui se désintègre — l’arrière de sa tête s'affale contre le dossier du canapé, où ses paupières tombent instinctivement.

l a s s é.

outfit • À nouveau, les commentaires de Minho arrache un sourire moqueur au designer qui sent déjà sa tête un peu plus légère après autant d'alcool. Il lui donne un léger coup de coude au commentaire sur les rides. « Je suis encore très sexy pour un vieux. Respect ton hyung. Je n'aurais pas de rides avant longtemps. » Lance-t-il sur un ton plein de confiance, le genre de ton qu'il savait si bien simuler. Il pousse même la blague un peu plus loin, s'installant tout près du plus jeune et souriant presque avec un air dragueur. « Aller. Complimente-moi. Je sais que tu me trouves beau. »

Minho répond à ses questions suivantes et Yun Hee, sans nécessairement s'éloigner de son invité, prends cette fois un air tout de même impressionné. « Architecte? C'est très intéressant. Tu seras bien payé et t'auras pas à te faire chier avec tes parents sur le dos. » Haussement d'épaules, nouvelle gorgée. Il était tout de même content pour Minho qu'il trouve ainsi sa voie. Et il ne serait jamais dans la merde et les dettes comme lui-même l'était. Il lève son verre, comme pour donner un toast. « À ton futur. » Et à nouveau, il boit. Vidant son verre. Laissant Minho remplir le sien avant de faire de même et de le vider encore une fois.

Il y avait quelque de déprimant de voir que tout le monde allait sur la voie du succès et que lui ne serait qu'un éternel perdant, vivant dans un appartement de merde, incapable de se lier à qui que ce soit. De n'avoir que ces invitations occasionnelles, que ces moments rares avec un corps chaud, le tout sans sentiment. Sans jamais personne pour rester près de lui. Son regard se perd sur le visage de l'autre, suivant laligne de sa mâchoire, alors que son invité ferme les yeux. Et il lui pose la même question. Pourquoi est-ce qu'il lui avait demandé de venir. Et cette fois, aussi bien être honnête avec soi-même. « Je voulais de la compagnie. » répète-t-il d'abord, parce que c'était vrai. Mais il rajoute une suite cette fois, ce côté qu'il n'aurait pas dit à voix haute sans alcool et sans ce désespoir au fond de l'estomac. « J'ai besoin de chaleur. Humaine. D'avoir l'impression qu'on veut de moi et que je suis capable de ressentir quelque chose. » souffle-t-il, tout bas, si bas qu'il n'est pas certain que Minho l'a entendu cette fois.

Le futur ;
Contrées lointaines.

outfit • Parfois, il y pense. Trop souvent même. À ce qu’il sera, où il se trouvera. Avec qui. Il ne veut pourtant pas se torturer, mais il ne peut s’en empêcher. Parce qu’il a peur ; d’être seul. D’avoir été abandonné, une nouvelle fois. De souffrir ; d’être anéanti. Il tentait de ne pas trop y songer. Pourtant, cela le hantait. Chaque percée solaire, chaque obscurité ; où l’astre lunaire flotte. Dès qu’il est dans le silence, il pense. À ce que pourrait être sa existence s’il avait agit d’une autre façon. S’il avait suivi les instructions de son père. S’il avait abandonné le dessin, s’il s’était concentré sur l’entreprise familiale. Il serait peut-être le bras droit de son papa, fiancé à une fille superficielle trouvée dans les collègues haut placés.

« Tu sais, faut pas que tu penses comme ça. Même si au fond, je sais ce que tu ressens. » ; qu’il exprime, avec une honnêteté glacée.

Désastreusement, il sait ce qu’il ressent. Avoir l’impression d’être plus bas que terre. Il ne souhaite même pas à son pire ennemi de se sentir ainsi. D’éviter son reflet chaque matin, d’user de somnifères pour ne pas voir à penser. Sentiment foutrement affreux ; destructeur — pour lequel il a de la rancœur. « Mais si ça peut t’aider à te sentir mieux, je ne vais pas te laisser dans cet état. » — machinalement, sa main s’écrase contre la cuisse de son aîné. Acte peu glorieux, lui-même ne savait guère la raison de cet élan. Artères et veines hantées d’un breuvage alcoolisé ; cela lui donne un courage éhonté.

Phalanges qui grimpent,
Contre cette cuisse musclée.

outfit • Yun Hee baisse les yeux vers cette main qui s'invite sur sa cuisse. Il n'a jamais été ce genre à forcer qui que ce soit à faire ce genre de choses avec lui. Il prend cette main comme une invitation, cependant. Une invitation timide de peut-être tenter quelque chose. Après avoir vécu sous le joug d'un abuseur qui ignorait chaque refus, le consentement était probablement une des choses les plus importantes aux yeux du hacker. Sous ces actions de connard, il y avait peut-être un coeur, finalement, bien que ce dernier battait si faiblement qu'il semblait prêt à disparaître à tout moment. Lentement, Yun Hee rapproche son visage de celui de Minho, si près qu'il sent surement son souffle contre sa joue. « Dis-moi seulement que tu le veux aussi. » chuchote-t-il avant de rire doucement. « Je m'en voudrais de te forcer de faire quelque chose que tu pourrais ne pas vouloir. »

Il effleure le visage de l'autre d'une main, jusqu'à ce que ses doigts se glissent entre les mèches des cheveux de Minho. Presque avec douceur, il lui redresse la tête pour qu'ils puissent se faire face, se rapprochant même de lui sur le canapé, recherchant, presque comme il l'avait dit, cette chaleur venant de quelqu'un d'autre, ce corps qui pourrait lui faire croire pendant quelques heures qu'il était un humain normal capable de ressentir de l'attraction.

Perdu ;
Dans ses pensées.

outfit • S’il en avait envie ? Probablement, sinon ses phalanges n’épouseraient pas le genou de son premier amour. Il n’est pas conscient, Minho. Aux antipodes de comprendre ce qu’il orchestre, parce qu’il a toujours été du genre à ruiner ce qu’il détenait. Comme s’il désirait prouver qu’il n’est qu’un moins que rien — rendant véridiques les dires de son géniteur. Homme qu’il ne porte pas sans cœur. Pourtant, il est là. À laisser l’autre s’approcher de lui. Jusqu’à sentir son souffle glisser contre son derme ; à ne penser qu’à l’instant présent. Minho ne s’inquiète pas de blesser ce garçon qu’il considère comme son petit-ami. Là, personne ne saura jamais ce qu’il est en train de se passer. Parce que l’alcool l’aide à évaporer toute bienséance, et les bonnes manières sont oubliées.

« Tu me forces à rien du tout, Yunhee. »

Lourde vérité, puisque le môme pourrait tout arrêter. Cependant, il n’en fait rien. Il se laisse aller, à ce cercle vicieux. Sorte de boucle qu’il faut boucler, puisqu’il a été le premier qu’il a aimé. Détruire, s’anéantir — alors qu’il pourrait juste déguerpir. À attendre sagement le déroulement ; ayant donné son consentement. Parce qu’il reste paumé, Minho. Foutu fils à papa qui ne sait pas prendre de décision, à qui il faut prendre la main. Parce qu’il sait allumer un feu, sans jamais en attiser le braiser.

certainement trop effrayé.