Le silence règne dans cette petite pièce, la douce luminosité vient caresser le visage endormi d'une Demoiselle couchée sous son duvet. Quand retenti une douce mélodie depuis la table de chevet, d'une main elle atteint le portable et mit fin à celle-ci. Un léger soupire se fit entendre suivi d'une grande aspiration et soudainement, le duvet rabattu sur le côté laisse paraître une chevelure rose laissant interpréter de par leur entremêlement un nuit difficile. Des petites prunelles daignant s'ouvrir, une joue rosacée par la marque imprimée de sa taie d'oreiller, un cou et des épaules à découvert dont la peau de porcelaine est délicatement recouverte par un haut de soie blanc aux bords dentelés, une Belle au bois dormant assise au milieu de son matelas peine à sortir du monde des rêves.
La pointe d'une queue fit son apparition au coin du lit jusqu'aux abords de notre Demoiselle quand, inopinément, une petite boule de poils au couleur de la lune l'a rejoins à ses côtés. Un délicat son de ronronnement prit le dessus face au silence, un sourire innocent se dessine sur ce visage d'ange et de ses bras elle l'a prit contre elle.


Elle l'embrasse et sur cette note de tendresse Chin Sun entreprit sa routine matinale. Un passage dans la salle de bain pour se coiffer, brosser les dents, maquiller puis direction l'armoire pour y trouver l'habillement chaud du jour (ootd) pour finir par un bon verre de jus multivitaminé. Le félin l'accompagnant dans chacun de ses déplacements se positionne à l'endroit habituel du départ. Dernière caresse sur le pas de porte.



Après une matinée chargée, une pause de midi raccourcie, l'après-midi s'enchaîne. Il est 15h30 et s'est dans sa tenue de travail derrière l'accueil que se tient debout notre Demoiselle aux cheveux rose s'inclinant poliment face à un client sur le point de quitter le lieu. La porte à peine fermée que celle-ci s'ouvre à nouveau, Chin Sun s'incline et relève ses prunelles émeraudes en direction d'un grand jeune homme à la chevelure foncée. Son regard plonge dans le sien, deux galaxies composée chacune de leur propre sentiments, émotions, souvenirs se rencontrent à nouveau.
Ce visage semblant familier et pourtant, elle ne saurait y mettre un nom. Prise de gêne, elle se racla la gorge ;

Les matins d’hiver quand l’aube prenait doucement possession de la ville sous sa couche de gel, tout semblait cristallisé. Le temps lui-même semblait gelée comme une cascade dont le froid arrêté la chute sans regret pour la gravité terrestre mise à mal. L’hiver mettait un doux voile glacial sur le réel créant une beauté éphémère qui miroitaient dans les prunelles, renvoyant mille et unes histoire figée dans cette hiver. Quelque part, dans les chatoyant sommets tutoyant les nuages ou sous la lumière réconfortante des aurores boréales, les secrets de l’histoire se trouvaient enfermés dans une gangue de glace. Conservation imparfaite mais si surprenament proche d’un passé déjà révolu depuis si longtemps qui pourtant le conditionner tellement. Peut-être que la froideur de la maison des Yi justifiait cette attachement irraisonnée au passé. Les éclats de glaces installés en l’absence du moindre brasero dans les murs comme dans les cœurs retenaient prisonnier de leur givre envahissant l’histoire de ces lieux incapables de lentement disparaître sans gangrener les occupants.

C’est peut-être pour cela que dans la caresse mordante de la mort de la nuit hivernale, à peine mené par la lumière de l’aube il se lançait dans de longues randonnées laissant son esprit voguait en solitaire, mené vers des endroits qu’il ne connaissait pas. C’est dans cette nature presque sauvegardée qu’il observait, savourant le silence qui régnait dans ces tympans. Les bruits redécouverts qui ne lui rappelait qu’une seule chose : à quel point Yi Jihoon n’appréciait que peu la ville. Comme un vrai Yi finalement, chuchotait une petite voix sur son épaule. Une voix qu’il ignorait, laissant ces pas le portaient, les yeux attentifs et les joues rouges de froid et d’efforts. Il aimait le froid, intensément, il aimait l’hiver à s’en damner. Surtout l’hiver loin de l’urbanisation, ni tour d’argent ni structure pour satisfaire les besoins dérisoires des hommes. Loin de ce monde qui l’épuisait de ces conventions et de ces obligations. Parfois, il se demandait s’il aimait la nature d’un amour sincère ou si c’est parce qu’elle n’attendait rien de lui. Ni des sourires ni des ronds de jambes, elle était là, entité immatériel qu’il imaginait stupidement anthropomorphe. Au final, c’était une masse d’êtres vivants pour laquelle il inventait une somme d’intérêts particuliers conduisant à l’intérêt supérieur de la nature elle-même. Inepties d’enfant égocentrique,  persuadé de représenter un intérêt pour cette masse.

En même temps, pensait-il en se laissant tomber sur un rocher après avoir consciencieusement retiré la neige traînant, peut-être qu’il aimait cette indifférence. Tant de regards se posaient sur lui, même à travers lui admirant un symbolisme discutable, en tant qu’héritier d’une famille politiquement et historiquement ancré. Jihoon ne voulait pas faire pleurer dans les chaumières sur ces problèmes à lui de pauvre petit enfant privilégie, simplement, il aurait aimé être libre. Son regard effleurait le paysage, la cime légèrement embrumé en savourant son chocolat chaud quand une minuscule tâche rouge retient son regard. La couleur semblait étrange, déplacé sur le paysage peint de blanc, de vert de marron, seulement chapeauté par un couvercle bleu azur. D’un pas rapide il, se leva jusqu’à tomber sur un oiseau blessé. On aurait dit un kkachi, blessé sur le flan. « Tiens bon, on va te sauver. » Sans la moindre hésitation, il le prit délicatement dans ces mains pour le faire soigner.

Toute la douceur du monde alliait à son envie de vitesse, son coeur s’émiettant dans son bas ventre, refusant l’idée de voir encore la vie perdre. Le pas pressé, le paysage était ignoré jusqu’à finir par rejoindre, longtemps après, jusqu’à enfin pour finir par entrer. Le souffle cours, les joues rouges de l’effort et les prunelles brillant bien trop forts d’inquiétude et d’espoir mélangé dans ces yeux qui semblaient noir comme l’encre de Chine. Il reconnaît la demoiselle, Jihoon avait une excellente mémoire des prénoms et des visages. « Bonjour. » Avec délicatesse, il dévoile l’oiseau blessé tenu contre sa poitrine. « Je suis désolée, cela peut paraître abrupt mais j’ai trouvé cet oiseau blessé. » Délicatement, comme la plus fragile des porcelaine même si cela ne lui viendrait jamais à l’idée de placer le matériel au dessus de la vie il dépose l’oiseau sur le comptoir. Ces yeux attrapent les forêts ondoyantes pour les supplier du regard de ne pas laisser mourir son espoir. « Vous pouvez faire quelque chose, Madame Ahn ? » La voix sonne claire, pourtant elle porte en elle les accents de la supplication sans même le vouloir.

Le souffle entrecoupé, des joues rosacées et un regard d'inquiétude arbore le jeune homme qui s'adresse à notre Demoiselle au comptoir pour lui demander de l'aide. Ses grandes mains abritent délicatement en leur creux un petit vertébré ailé semblant blessé qu'il dépose soigneusement entre eux deux.


Les yeux s'écarquillent légèrement l'espace d'un instant. D'un doux geste, elle prend l'oiseau entre ses paumes et l'amène jusqu'à sa poitrine, de son doigt elle lui caresse tendrement la tête. Elle se décale légèrement pour sortir du comptoir et invite le garçon à prendre place dans la salle de consultation. Le vétérinaire étant absent pour une visite à domicile, Chin Sun doit alors effectuer le contrôle elle-même. Une chance qu'elle ait été formée pour tenir seule le cabinet et être apte à agir en cas d'urgence. Ils entrent, elle ferme derrière eux la porte coulissante et installe l'aves sur la table de consultation. Minutieusement, elle inspecte chaque partie de son petit corps tremblant de peur. L'animal n'ayant pas trop de mal à prendre appui sur ses pattes, à ouvrir ses ailes, à utiliser son bec, notre Demoiselle établi son diagnostique.


Dans l'un des tiroirs, elle sort une petite couverture bien chaude dans laquelle elle entoure l'oiseau et une petite seringue où elle pipette de l'eau fraîche du robinet pour l'abreuver. Soigneusement, elle avance le bout de la pipette vers son bec qu'il ouvre légèrement pour y recevoir les gouttes d'eau. Une scène touchante s'offre à eux que de voir l'oiseau reprendre des forces.


Ses yeux se dirigent vers l'horloge qui indique bientôt l'heure de la fermeture du cabinet. Le regard passionné de notre Demoiselle se pose sur l'animal ailé blotti dans sa petite couverture, l'aura aimante de Chin Sun détend l'atmosphère et l'être fragile semble le ressentir car il ne tremble plus. Le feeling qui circule entre elle et les animaux restent incompréhensible et pourtant bien visible. Un don que son patron a su trouver en elle et dont il est fier.
L'être aimé dans ce monde dissous est devenu la seule puissance qui ait gardé la vertu de rendre à la chaleur de la vie.

Jihoon avait continuellement ce détachement, il avait eu une audace passagère pour proposer à la damoiselle de l’accompagner alors même que quelque part, il préférait la solitude. Ce calme incontestable de la présence avec lui-même, douce ataraxie que lui assurait de ne plus laisser les bras humains s’approcher de lui, ces bras qui pouvaient si facilement le broyer. Peut-être était-ce un remerciement dissimulé, une envie de partager son amour de la nature et des animaux. Il hoche la tête avec politesse, l’attendant en détaillant la totalité du cabinet vétérinaire. Jihoon ne savait pas vraiment ce qu’il aurait aimé faire comme métier, la question ne s’était jamais posée en ces termes. Il n’avait jamais eu l’occasion de réfléchir à ce qu’il aimerait faire.
Le sourire de la vétérinaire manqua presque de lui en tirer un, il ne souriait plus vraiment. Ces sourires semblaient des fantômes perdus sur ces lèvres, surpris de pouvoir encore se perdre sur ces lippes. Même s’il se sent bien dans ce lieu où les animaux sont soignés avec douceur, aidés avec toute l’animalité possible dans leur avantage et il aimait cette idée, il aimait l’odeur de médicament qui régnait dans la salle. L’assistante vétérinaire même avec cette douceur qui exsudait comme un délicieux parfum chaque pore de sa peau albâtre. « Je vous guide, ce n’est pas très loin et très accessible. » Le froid faisait rougir les joues alors que le Yi protégeait ces mains et de son écharpe l’oisillon potentiellement gelé. Les quelques rayons qui traversaient le drap des nuages ne réussissait pas à vraiment réchauffer l’atmosphère laissant quelques flocons s’écraser sur eux.
Le silence règne, les pas en harmonie, Jihoon se contentait d’apprécier le moment. Il aimait l’harmonie dentelée du silence et de la compréhension sans la moindre mot. Il aimait cela mais un coup d’œil à sa partenaire de randonné suffit à voir qu’elle ne l’apprécier pas autant que lui.  « Au fait, je m’appelle Yi Jihoon et vous ? ». Ces lèvres ne sourient pas, elles se contentent de laisser échapper des volutes de vapeurs d’hiver. Dans ces doigts, le pauvre oisillon semblait respirer plus calmement, aller mieux et les glaçons dans ses yeux fondaient lentement malgré le froid. Son amour de la nature était une évidence indéniable, indiscutable réalité.  « Vous avez été très rapide à le soigner, depuis combien de temps êtes-vous vétérinaire ? » Peut-être qu’il aurait aimé pouvoir faire le même métier, il y avait dans sa voix une légère ombre de jalousie qu’il n’arrivait pas à retirer. À son grand désarroi, elle n’y était pour rien si sa famille était d’une rigidité à briser les colonnes vertébrales. Jihoon marchait plus lentement, délayant ces pas pour rester à la hauteur. Malgré tout, il gardait cette conscience de son environnement, malgré une certaine orientation à se renfermer continuellement sur lui-même.

Confuse par la demande du garçon, elle regarde sa montre. L'après-midi touche bientôt à sa fin, le soleil commence à se cacher pour laisser la Lune apparaître et le froid s'intensifier.
Il vaut mieux ne pas tarder à ramener ce petit-être auprès des siens, la nuit va s'installer rapidement. Elle acquiesce de la tête d'un regard déterminé.


Passant par la porte coulissante de la consultation, elle se dirige rapidement vers les vestiaires. Elle en ressort en tenue de ville prenant ses clés et son portable et rejoint le jeune homme qui l'attend patiemment.
Elle lui sourit avec une sorte de complicité, qui allait au-delà de la complicité. L'un de ces sourires singuliers qu'on ne rencontre que cinq ou six fois dans une vie, et qui vous rassure à jamais. Qui, après avoir jaugé, ou feint peut-être de jauger, le genre humain dans son ensemble, choisit de s'adresser à vous, poussé par un irrésistible préjugé favorable à votre égard. Qui vous comprend dans la mesure exacte où vous souhaitez qu'on vous comprenne, qui croit en vous comme vous aimeriez croire en vous-même, qui vous assure que l'impression que vous donnez est celle que vous souhaitez donner, celle d'être au meilleur de vous-même.
Elle fit le premier pas et se dirigea à l'extérieur, elle se retourne une fois dehors pour lui faire face ;


Les ruelles d'hiver étant mal déblayées, celles-ci sont encore recouvertes de la fine couche de neige de l'hiver glacial qui s'offre à nos habitants de Busan. Alors que le soleil joue à cache cache à travers les nuages, une légère bise fraîche souffle sur la ville faisant virevolter les quelques flocons qui cherchent à atteindre le sol.
La patience joue contre les offenses exactement le même rôle que les vêtements contre le froid.
La timidité est-elle une forme de sensibilité ou de lâcheté ? D'une manière ou d'une autre, la timidité n'est que l'effet d'un sentiment d'infériorité. Il est possible que malgré cela, nous ayons envie de discuter avec une personne que nous ne connaissons pas. Même si cette sensation se fait ressentir pour notre Demoiselle, jamais elle n'osera parler la première.
Alors que chacun de leurs pas étaient synchronisés, notre Demoiselle se pince les lèvres à l'idée qu'un lourd silence s'installe entre son interlocuteur et elle.

Jihoon avait continuellement ce détachement, il avait eu une audace passagère pour proposer à la damoiselle de l’accompagner alors même que quelque part, il préférait la solitude. Ce calme incontestable de la présence avec lui-même, douce ataraxie que lui assurait de ne plus laisser les bras humains s’approcher de lui, ces bras qui pouvaient si facilement le broyer. Peut-être était-ce un remerciement dissimulé, une envie de partager son amour de la nature et des animaux. Il hoche la tête avec politesse, l’attendant en détaillant la totalité du cabinet vétérinaire. Jihoon ne savait pas vraiment ce qu’il aurait aimé faire comme métier, la question ne s’était jamais posée en ces termes. Il n’avait jamais eu l’occasion de réfléchir à ce qu’il aimerait faire.

Le sourire de la vétérinaire manqua presque de lui en tirer un, il ne souriait plus vraiment. Ces sourires semblaient des fantômes perdus sur ces lèvres, surpris de pouvoir encore se perdre sur ces lippes. Même s’il se sent bien dans ce lieu où les animaux sont soignés avec douceur, aidés avec toute l’animalité possible dans leur avantage et il aimait cette idée, il aimait l’odeur de médicament qui régnait dans la salle. L’assistante vétérinaire même avec cette douceur qui exsudait comme un délicieux parfum chaque pore de sa peau albâtre. « Je vous guide, ce n’est pas très loin et très accessible. » Le froid faisait rougir les joues alors que le Yi protégeait ces mains et de son écharpe l’oisillon potentiellement gelé. Les quelques rayons qui traversaient le drap des nuages ne réussissait pas à vraiment réchauffer l’atmosphère laissant quelques flocons s’écraser sur eux.

Le silence règne, les pas en harmonie, Jihoon se contentait d’apprécier le moment. Il aimait l’harmonie dentelée du silence et de la compréhension sans la moindre mot. Il aimait cela mais un coup d’œil à sa partenaire de randonné suffit à voir qu’elle ne l’apprécier pas autant que lui.  « Au fait, je m’appelle Yi Jihoon et vous ? ». Ces lèvres ne sourient pas, elles se contentent de laisser échapper des volutes de vapeurs d’hiver. Dans ces doigts, le pauvre oisillon semblait respirer plus calmement, aller mieux et les glaçons dans ses yeux fondaient lentement malgré le froid. Son amour de la nature était une évidence indéniable, indiscutable réalité.  « Vous avez été très rapide à le soigner, depuis combien de temps êtes-vous vétérinaire ? » Peut-être qu’il aurait aimé pouvoir faire le même métier, il y avait dans sa voix une légère ombre de jalousie qu’il n’arrivait pas à retirer. À son grand désarroi, elle n’y était pour rien si sa famille était d’une rigidité à briser les colonnes vertébrales. Jihoon marchait plus lentement, délayant ces pas pour rester à la hauteur. Malgré tout, il gardait cette conscience de son environnement, malgré une certaine orientation à se renfermer continuellement sur lui-même.