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Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun
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Sujet: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Lun 28 Juin - 22:29
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Une insomnie de plus. Griffin se battait avec l’envie de reprendre son portable, d’arrêter le son d’ambiance qui envahissait la pièce et l’empêchait souvent de plonger dans sa mélancolie, pour pouvoir lire les derniers articles sur l’artiste qu’il devait rencontrer dans… Il regarda sa montre. Moins de cinq heures. Ce qui était peu. En sachant que ce genre de rencontre était des plus importantes : Griffin savait qu’il avait toutes les raisons pour ne pas trouver le sommeil. Phoenix n’était pas n’importe qui. Il finit par se lever, enfila sa robe de chambre et alla dans la cuisine se faire une tasse de thé au Ginseng. Il en avait besoin. Au lieu de prendre des médicaments et prendre le risque de rater son alarme, il alluma son ordinateur et continua de faire des recherches sur Phoenix, sur ce qui a déjà été fait, car il était hors de question de lui proposer quelque chose de banal.

Griffin était arrivé une demi-heure avant le rendez-vous. Stressé, ses mains ne cessaient pas de rencontrer le tissus de son pantalon de costume pour tenter de les rendre moites moites. Il allait rencontrer une des artistes qu’il respecte le plus : Phoenix. La nouvelle Michel Angelo du XXIème siècle à n’en pas douter. Le mouvement de ses sculptures, les émotions qu’elles dégagent ont toujours ému l’organisateur. La fierté ressentie de pouvoir travailler avec elle ne saurait pas être aisément décrite. Ce n’était pas n’importe qui. Regardant à droite et à gauche toutes les cinq minutes : son cœur manquait à chaque fois un battement en voyant quelqu’un rentrer dans la galerie. Il attendait de la voir arriver à tout instant. Lui, qui ne passait pas sa vie sur son portable, n’arrêtait pas de regarder l’écran de ce dernier avec la peur au ventre : celle qu’elle annulerait la rencontre. Griffin était conscient que le premier contact allait être décisif. Il devait faire bonne impression. Ouvrant son carnet, il relut avec anxiété ses notes : se demandant si elles allaient être assez bonnes pour l’artiste. Ses idées n’étaient que des pistes à exploiter, à discuter. Tout était négociable, tout sera adapté aux besoins et aux envies de la Dame. Il n’y aurait rien d’impossible pour respecter la vision qu’elle a pour son exposition. Pour il ne sait quelle raison, son instinct lui souffla quand relever la tête. En la voyant s’approcher, en tentant de réfréner son regard pour ne pas la dévorer et admirer sa démarche fluide : Griffin réalisa rapidement que sa respiration s’était coupée. Difficilement, il avala sa salive et quand elle fut à sa hauteur, il réussit à articuler ces quelques mots :

“Bonjour Madame.” Respectueusement, il baissa ses yeux puis le haut de son corps. “C’est un honneur, je suis Griffin Parker, pour vous servir.” Il avait appris avec les années toutes les coutumes et les traditions coréennes. En relevant son regard, en recroisant ses yeux : son cœur manqua à nouveau de s’arrêter. “C’est un honneur de pouvoir vous rencontrer.” Et voilà comment en quelques mots, il se condamna à aduler une femme qui n’aura de cesse de lui lancer des mots froids, de mettre de la distance malgré ses efforts. Abandonné ? Jamais. Griffin arrivera à percer cette armure et ce par tous les moyens.  
Sa veux dire qu’il y a des personnes qui comptent autour de toi, des personnes importantes.”
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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Mar 29 Juin - 9:52
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

J'arrive à la galerie sourire aux lèvres, heureuse d'enfin faire la connaissance de madame Wing. Les échanges que nous avons eu ont été des plus amicaux et je suis sûre qu'elle sera à la hauteur de cette événement. Je suis toujours angoissée à l'approche de la date d'une nouvelle exposition de mes sculptures.
Enfin des sculptures de Phoenix.
Il y a tellement de facteurs qui entrent en ligne de compte pour que tout soit parfait que ma tête à la sensation d'exploser. Ce que je mets surtout en avant c'est le fait que personne ne doit faire de lien entre l'artiste et moi. Je sais que c'est la tâche la plus dure à respecter, surtout que je vais traîner comme au cours des précédentes expositions dans les environs. Surveillant les gens, écoutant les commentaires les bons comme les mauvais. Je vais me plier à cette gymnastique que je pratique depuis quatre ans, c'est devenu un peu une seconde nature.
Faut juste la jouer fine avec la presse qui est toujours aux aguets du moindre faux pas pour se jeter sur tout ce qui pourrait les aiguiller sur des pistes. Et à chaque nouvelle exposition faut tout revoir, surtout que peu de gens sont au courant, je dois même jouer la prudence avec ceux travaillent sur les lieux. Car il n'y a juste que la confiance qui est maître d’œuvre dans ce genre de situation. Un bout de papier en contrat de confidentialité, mais tout peu si facilement se briser.
Un peu d'argent et les principes s'envolent.
La confiance aussi
.
Mais madame Wring m'a vraiment rassurée, alors c'est sereine que je pousse la porte de la galerie. Pas un instant avec l'excitation de cette nouvelle exposition je n'ai pensé à Jihun. Pas un instant son visage c'est imposé à moi depuis que j'ai posé le pied au sol ce matin.

Vêtue d'une robe fluide j'avance tout en observant les lieux. L'espace est grand et bien organisé. Tout semble plus que parfait pour accueillir les œuvres de Phoenix et cela rend mon sourire plus grand. Je cherche des yeux celle qui est censé tout gérer, je connais son visage vu les nombres visio conférence que l'on a fait pour régler les divers détails. Mais tout ce que je vois c'est une silhouette masculine qui avance vers moi.
Un homme en costume.
Élégant et élancé, certainement son secrétaire ou son bras droit. Et plus il avance et plus mon sourire disparaît. Un froid glace ma peau et je tremble. Si je n'ai pas pensé à Jihun depuis que je me suis levée, à cet instant les pensées explosent dans ma tête comme des bulles rebelles. Je m'arrête n'osant plus bouger. Je sais au fond de moi que ce n'est pas lui, mais la ressemblance est frappante et déstabilisant.
J'ai presque envie de partir.
Mais je ne peux pas faire ça à madame Wing. Et quand monsieur Parker me salue en se présentant je ne bouge pas. Restant là plantée comme une statue. Comme une de mes sculptures à la fois pétrifiée et paniquée. Le silence se fait et le malaise s'installe. Puis je finis par parler, sans pour autant le saluer ou lui sourire. « Où est madame Wing ? » Voix claquante comme un coup de fouet.

Même pas de bonjour ou de enchanter également. Rien juste cette demande faite dans une voix froide comme si d'un coup l'hiver avait posé son manteau dans la galerie. Ou qu'un iceberg était venu s'inviter entre les murs. « Je veux voir madame Wing. » Presque un ordre mais j'ai besoin d'être rassurée. Je voudrais détourner mon regard de son visage mais je ne le peux. Les traits sont juste plus adulte, mais la dernière fois que j'ai vu Jihun il avait 25 ans et là monsieur Parker doit frôler la trentaine, alors les dernières marques de la vingtaine se sont doucement retirées. Je ne comprends pas pourquoi c'est lui qui se présente, je devais la rencontrer elle.
Tout était prévu, calculé.
Pourquoi c'est lui qui me fait face ? Et mes yeux qui sont là figés sur son visage. Et une nouvelle fois une ribambelle de frissons vient caresser tout mon être, c'est presque violent, déroutant. J'ai juste envie de fuir. Et mon visage se ferme un peu plus, mon regard se durcit. Et je sens mon corps se raidir pour ne pas vaciller face à ses traits qui me renvoient mon passé. Pas question de flancher alors je me mûre dans une posture des plus distante.
 

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Dim 11 Juil - 10:05
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Griffin s’attendait à tout… Mais certainement pas à ça. Surpris, il resta comment un idiot avec sa bouche légèrement ouverte : ne sachant pas comment réagir face à un tel refus. Que pouvait-il faire ? Madame Wing lui avait dit que sa cliente n’était pas facile, s’il s’était préparé à devoir se mettre en quatre, il n’avait à aucun moment pensé que c’était à un mur de glace qui se confronterait.

“Je crains que Madame Wing soit indisposé et ne puisse pas s’occuper de l’exposition comme prévu. Cependant, elle m’a bien donné toutes ses notes et nous avons des appels trois fois par jour. Elle sera également en visio conférence quand nous aurons notre réunion.” Il était question de rassuré l’artiste.

Rien n’y faisait. Elle continuait de demander où était son mentor. Chose qu’il pouvait comprendre, mais Griffin commençait à trouver cela vexant. Pourquoi ne pas lui laisser une chance ? Il avait baigné dans l’art depuis sa naissance et en avait ses études : ce n’était pas un jeunot sans expérience et sans connaissance.

“J’entends bien, mais elle ne pourra pas venir. Je suis désolé.” Il s’inclina d’ailleurs à nouveau pour montrer sa sincérité. “J’ai étudié toutes vos précédentes expositions, analyser tout ce qui n’est pas allé pour ne pas refaire les mêmes erreurs. Vous pouvez m’interroger sur le moindre détail : je le connais.”

Il se redressa pour regarder Phoenix. Son regard si froid était difficile à soutenir, il arriva à tenir quelques minutes sans rien dire avant de reprendre la parole :

“Je suis diplômé de l’Université de Michigan, mon père tient une grande galerie d’art là-bas : j’ai déjà vu et aidé à organiser des événements de grandes importances. Les détails de la vôtre sont plus complexes, mais je suis désireux d’apprendre. Je vous ai imprimé mon CV également.”

Griffin chercha dans son porte vue et tendit une feuille de papier avant de prendre une longue inspiration en passa nerveusement sa main dans ses cheveux courts. Il regarda autour d’eux, se demandant comment il allait sortir de ce pétrin, car ça en était un. Si l’artiste ne voulait pas travailler avec lui : qu’est-ce qu’il pouvait faire ? Il n’allait pas lui mettre un couteau sous la gorge pour lui forcer la main.

“Votre déception est compréhensible et je pensais que ma collègue vous a annoncé son absence. Je ne peux que m’excuser pour ce comportement qui est loin d’être professionnel.” Non mais qu’il cassait du sucre sur le dos de Madame Wing, mais elle le mettait dans une situation plus que délicate. “Laissez-moi une seule chance. Un jour. Et si vous n’êtes pas satisfaite à cent pour-cent ou bien si vous ne souhaitez réellement toujours pas travailler avec moi : alors on vous trouvera quelqu’un d’autre.” Mais cela ne sera pas sa collaboratrice. Elle ne reviendrait pas avant plusieurs mois. Finalement, il sortit son téléphone : “Je peux également appeler Madame Wing si cela peut vous aider à prendre une décision.”

Ayant joué toutes ses cartes, il attendit patiemment et nerveusement la réponse de l’artiste. C’est qu’il n’avait pas envie d’imaginer - au-delà du fait que son égo serait blessé - ce que dirait ses collègues si jamais Phoenix le recalait. Son avenir dans cette galerie d'art serait plus que compromis et retourner aux Etats-Unis n'était pas une question. Alors changer de ville ? Non. Il voulait en savoir plus sur ses origines et ce n'était pas autre part qu'il le pourrait. Busan devait devenir sa nouvelle maison, qu'il le veuille ou non. Alors lâcher le morceau, il ne le ferait que si on l'oblige.
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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Mar 13 Juil - 15:37
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

J'avais hâte d'entendre madame Wing parler de ce qu'elle avait prévu, même si pas mal de détails avaient été évoqués au cours de nos divers entretiens. Cette rencontre allait rendre tout plus concret. Je voulais voir l'espace et l'imaginais avec mes sculptures. Voir les emplacements choisis. Voir comment mes oeuvres seraient mises en valeur et comment elles ressortiraient.  
Mais cette joie et cette euphorie s'effondrent d'un coup.
Je me retrouve face à cet homme en costume qui se présente sous le nom de Griffin Parker. Je reste bloquée. Pas parce qu'il est un homme. Pas à cause de ce qu'il me dit, parce que je ne saisis pas grand chose au départ. Mais par sa ressemblance avec Jihun. Et si j'avais essayé en ce début de journée de chasser de mon esprit l'homme que j'ai aimé par le passé, d'un coup il me revienne en pleine face et je me retrouve déstabilisée. Ne sachant quelle attitude avoir. Même si je mets en avant, et bien malgré moi, une froideur palpable comme pour me protéger de cette vision.
Au point que je ne le salue même pas.
Contre toute attente je demande celle avec qui j'ai traité du sujet exposition, ces dernières semaines. Bien sur mon comportement est déplacé, le pauvre jeune homme ne doit rien comprendre. Mais je n'arrive pas à réagir d'une autre manière. C'est comme si je dressais un mur entre nous, ne voulant pas que cette ressemblance m'ébranle d'avantage. Me moquant par la même occasion du ressenti de monsieur Parker, à cet instant je ne réagis qu'en égoïste et je ne vois que le mal que ce visage me fait.

Monsieur Parker a beau m'expliquer que même si madame Wing est indisponible, elle suivra de prêt l'avancé. Pour tout se déroule bien elle lui a donné toutes ses notes. Que des appels visions ainsi que des réunions sont prévus, mais je n'entends rien. Mon cerveau refuse de marcher, il s'est bloqué et ne voit que la ressemblance. J'ai presque envie de hurler, de me gifler pour être certaine que je ne rêve pas. De partir loin et d'aller me cacher dans un coin. Pourquoi alors que je veux l'effacer de ma vie le destin vient m'imposer un homme qui lui ressemble ?
Quel jeu cruel.
Et j'ai beau essayé de chercher des différences je n'en vois pas. Jihun n'avait pas de frère jumeau ? Bon si je m'attardais vraiment quelques détails me sauteraient aux yeux. Mais là je suis braquée et rien n'y fait. Je devrais me concentrer sur l'exposition future, il y a encore tant de préparatifs à terminer. Mais je n'y arrive pas, même en détournant le regard, je ne peux pas. « J'entends ce que vous me dites et je ne remets pas vos compétences  en cause .. » Et Griffin en a vu celles qu'il cite. Je devrais plutôt être flattée d'avoir une telle personne en charge du projet de l'expo de Phoenix. « Ni votre travail. Ni ce que vous êtes prêt à faire pour me satisfaire mais ... »
Mais quoi ?
Je récupère la feuille sans le lire, soupirant en évitant que nos doigts se frôlent. Mais ses compétences ne sont pas le problème, ni le fait qu'il soit un homme c'est juste. Dois-je lui dire que son visage ne me convient pas ? Qu'il me rappelle trop de souvenirs ?  
Car là est tout le problème.
Un problème de taille et qui m'angoisse et me rend fébrile et je me ferme pour ne pas souffrir. Je me doute que si madame Wing l'a mis en charge de l'exposition c'est qu'elle sait de quoi monsieur Parker est capable. C'est juste mon cœur et mon cerveau qui font bloc et moi qui en supporte les conséquences. Et un peu Griffin aussi. Enfin lui il en supporte beaucoup vu qu'aucun sourire ne se dessine, vu qu'aucun mot agréable ne sort de mes lèvres. Même ma voix reste aussi glacée qu'une banquise.

Je vois sa nervosité, et je m'en veux de lui infliger ma mauvaise humeur, je voudrais me reprendre mais chaque fois que mes yeux se posent sur ses traits, mon cœur ne sait pas comme agir. Et je sens le chaud et le froid caresser mon être. Travailler avec lui va être une torture tous les jours.
Comment passer outre ?
Comment ne pas être troublée et perturbée par son visage ?

Parce que ce n'est pas une ou deux heures qu'on va passer à collaborer. Comment je vais tenir le choc en voyant tous les jours les traits de l'homme que je suis censée oublier ? « Non elle ne m'a rien dit. » Et elle en prend pour son grade madame Wing de ne pas m'avoir averti. Mais si elle l'avait fait le trouble aurait été le même lorsque mon regard se serait posé sur lui. Elle m'aurait juste indiqué que j'allais travailler avec un homme. Mais n'aurait pu prévoir cette ressemblance qui m'indispose. « Ne vous excusez pas vous n'y êtes pour rien. J'ai été surprise. Je ne m'y attendais pas. Et vu que certaines choses doivent être respectées à mon sujet, de ne pas la voir m'a refroidi. »
Et je me sens encore plus coupable de mon comportement quand il me demande de lui laisser une chance, au moins un jour. Et que dans le pire des cas il trouvera une solution pour se faire remplacer. Je passe pour un monstre. Moi qui avait si hâte de parler de cette exposition. Et monsieur Parker semblait avoir hâte également. J'ai du lui couper sa motivation. « Et déranger madame Wing ne servira à rien. Car si elle est absence une long moment elle ne pourra m'aider dans cette décision. »
De toute façon personne ne pouvait m'aider.
C'est à moi de passer au dessus de cette situation. A moi de me battre avec moi même pour arriver à supporter le fait que monsieur Parker ressemble à Jihun. C'est peut être le karma, le prix à payer pour passer à autre chose. Je soupire. Puis je porte mon attention sur le CV qu'il m'a donné il y a quelques minutes. Je le regarde avec attention.
Ne faisant pas gaffe aux secondes qui s'égrainent.
Secondes pour Griffin peut être interminables. Nouveau soupir. « Très beau parcours. » Un ton un peu plus chaud vient franchir mes lèvres, mais je ne le regarde pas. J'évite des chocs émotionnels qui pourraient me pousser à lui dire, non ça ne collera pas monsieur Girffin Parker. « Je vais vous laisser une chance parce que vous n'y êtes pour rien dans cette histoire. » Le pauvre Griffin n'est qu'un dommage collatéral, le reflet d'un passé qui doit s'effacer. « Je veux juste que vous gardiez vos distances, pas de familiarité. Que vous restiez discret. Et évitez de me regarder de cette façon. » Trop intense, trop personnel. Mon ton est peut être un peu sec sur la fin. En tout cas je fais tout pour ne pas croiser ses yeux. « Si nous recommencions sur une meilleure base. »
Sourire discret sur mes lèvres, mais mes yeux restent fuyants. Je me baisse pour le saluer.  « Chang Jun, enchantée de vous rencontrer monsieur Griffin Parker. Je suis prête à écouter et à découvrir ce qui est prévu. » J'essaie d'être un peu moins froide, je devrais y arriver si j'évite de poser mes yeux sur son visage. Enfin ce n'est pas gagné et je me doute que cela va être un parcours du combat pour ma part.
Griffin n'a pas fini de brasser le chaud et le froid avec moi.
 

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Mar 27 Juil - 21:54
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Griffin ne savait plus où se mettre, ni où regarder. Le peu de confiance qu’il avait trouvé pour enfiler son costume et se donner la force de venir s’était évanouie. Il regarda impuissamment les yeux ardents de l’artiste défaire sa carapace. Qu’est-ce qu’elle pouvait avoir des pupilles dures. Il comprenait ce que voulait dire sa collègue quand elle l’avait mise en garde. Pourtant, il n’avait encore fait aucune faute, sauf celle de ne pas être Madame Wing. Que pouvait-il faire malheureusement contre ça ? Il n’allait pas changer de sexe et enfilé une perruque quand même ? Alors, il se confond dans toutes les raisons qui faisaient de lui le parfait candidat pour organiser son exposition. Griffin précisa à maintes reprises que la personne qui aurait dû s’en charger allait suivre le projet, qu’ils allaient tous collaborer ensemble, qu’importe ses efforts. Elle ne semblait rien vouloir entendre. Le jeune homme s’imaginait déjà devoir affronter le regard moqueur de ses collègues qui pointait déjà son accent américain quand il parlait coréen. Griffin n’avait pas besoin de leur donner des munitions. Si jamais Phoenix refusait de travailler avec lui : cela en était fini de lui. Il le pressentait. Il devait donc se battre comme un beau diable, chose qu’il faisait.

Pendu à ses lèvres, le bougre attendait le moindre signe, le moindre geste qui d’un coup, d’un seul pourrait mettre toute sa vie dans une position délicate. Le souffle coupé, il attendait. Quoi ? Le déluge. Son regard s’était maintenant posé dans les yeux de Chang. Il la laissa attraper son CV dans le fol espoir que cela lui conviendrait. Griffin avait tiré toutes ses cartouches, il ne lui restait absolument plus rien pour se vendre. Sa voix froide n’annonce rien de bon, pourtant, malgré la peur au vendre : il gardait un petit sourire. Comme si cela pouvait faire la différence… Quel idiot il était. Cela devait également se voir. Cela était incroyable que la honte ne l’ai pas encore rendu aussi rouge qu’une tomate. C’est rapidement que l’organisateur compris où était le vrai fond du problème.

Madame Wing n’avait rien dit.

Un long soupire traversa ses lèvres alors qu’il glissa sa main libre dans sa poche. Une façon de montrer son malaise. Décidément… Bouddha s’acharnait sur lui. Il n’y avait plus aucun doute à avoir. L’artiste avait toutes les raisons d’émettre des doutes, de ne pas lui faire confiance. Pourtant, Griffin était prêt à se mettre en quatre pour gagner cette dernière. S’il était américain, il avait néanmoins appris rapidement les coutumes de son pays natal et quand il disait être capable de tout : il l’était. Le coréen proposa d’appeler Madame Wing et ainsi lui permettre de lui parler, si cela pouvait aider.

En la voyant regarder plus en détail son CV, son cœur s’arrêta en même temps que sa respiration tandis qu’il se redressa. Griffin tenta d’avaler sa salive, mais elle ne passa pas dans sa gorge nouée, il manqua de s’étouffer et mit sa main devant sa bouche pour tousser avant de s’excuser. Chang reprit enfin la parole et contre toute attente… Ce n’était pas pour lui jeter des immondices. Surpris, il ouvrit grands ses yeux et laissa sa bouche s’entrouvrir. Que venait-il de se passer ? Elle était passée de remarques cinglantes à une forme de compréhension ? Encore sous le choc, Griffin ne réagit pas tout de suite, pourtant, il ne perdit pas une seule énumération. Il marqua la liste dans sa tête, s’assurerait d’exécuter à la lettre ce que Phoenix voulait.

“Tout ce que vous souhaitez.” Il plaqua ses bras de chaque côté de son corps pour s’incliner respectueusement quand il la vit faire de même. Griffin se redressa pour faire des présentations qui seront - il l’espérait - bien moins froides. Ouvrant son bras pour montrer le chemin vers l’étage de la galerie et son bureau, il guida Chang jusqu’à ce dernier. “Entrez, mettez vous à l’aise.” Il avait noté dans un coin de sa tête ce que lui avait dit Madame Wang concernant les breuvages préférés de l’artiste suivant l’heure de la journée. Il s’exécuta donc à faire un café et posa la tasse devant elle. “Vos sculptures doivent recevoir toute l’attention qu’elles méritent. J’ai fait des plans de la galerie avec celles que vous voulez présenter. Veuillez m'excuser, je ne rends pas honneur à la beauté de vos sculptures, mais cela vous donne une idée de ce que nous pouvons faire.” Il tourna l’écran de son ordinateur pour montrer les croquis virtuels : “Des cordons de sécurité seront autour de vos œuvres pour qu’aucun visiteur ne puisse les toucher. Des gardiens seront également présents jours et nuits.” Il avait une surprise, ou plutôt eu une idée qui avait même surpris Madame Chang pour que Phoenix puisse voir sans être vue, mais il se garda bien de lui dire encore.
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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Sam 7 Aoû - 8:28
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

Froide et impartiale.
Je n'écoute pas spécialement Griffin. Tout ce que je vois c'est ce visage. Son visage. Celui qui ébranle mon cœur et abîme mon âme. Celui qui vient avec violence mettre à mal tout mon être. J'aurais pu accepter le fait que madame Wing soit remplacer, après tout la vie aime mettre en pièce les plans bien préparés. Mais c'est surtout parce qu'il ressemble à Jihun qu'il y a ce malaise et il se répercute comme une tempête dans tout mon être.
Il est la brûlure qui me fait perdre tous mes moyens.
Il est le morceau de glace qui vient se planter en mon cœur.

Et je n'arrive pas dans un premier temps à faire la part des choses, à voir au delà des apparences. A me dire que ce n'est pas l'homme que j'ai aimé que j'ai là en face de moi. Qu'il est un autre et que ma rage n'a pas sa place à cet instant. Je n'arrive pas à passer au dessus de mes ressentis et je maltraite Griffin comme s'il était responsable de cette ressemblance bien trop frappante à mon goût. Et le pauvre innocent se retrouve témoin d'une Phoenix qui ne lui laisse aucune chance malgré la bonne volonté qu'il met à me dire qu'il s'est préparé à toute éventualité. Triste sort que je lui réserve. Je le mets à terre, enfonce le clou, mettant en avant que ce n'était pas ce qui était prévu. Mauvaise fois dont je fais preuve. Au fond de moi j'en suis écœurée, mais j'ai tellement le cœur en souffrance que je ne contrôle pas.

Mais Griffin ne lâche rien, tenace il revient sur chaque point, et me donne toujours une réponse en retour, un moyen de pallier à l'absence de madame Wing, qu ne m'a pas prévenu de ce changement de dernière minute. Peut être que si j'avais su que j'aurais affaire à un homme, j'aurais été moins surprise. Même si la surprise ne vient pas du fait que je vais devoir faire confiance à Griffin pour mettre en place l'exposition de Phoenix mais bien dans cette ressemblance. Et même son sourire me renvoie à mon passé, à mon amour perdu.
Au vide de ma vie.
A la douleur de mon cœur.

Triste réalité qui face au jeune homme prend une dimension nouvelle. Celle de devoir voir ce visage tous les jours à partir d'aujourd'hui. Mais je finis par lâcher prise. Les compétences du  jeune homme sont des plus satisfaisantes et il semble prêt à se couper en quatre pour que tout ce que je demande soit mis en place. J'essaie de museler ce que mon cerveau me dit, ce qu'il grave dans ma chair avec violence.
Seras-tu capable de supporter cette vision tous les jours ?
J'ai envie de lui crier que je l'ignore. Mais si je ne tente pas comment pourrais je avancer dans le futur ? Et même dans le présent ? Comment pourrais-je sortir de cette spirale dans laquelle mon cœur est enfermé depuis bien trop d'année ? Je me dois de tirer un trait sur Jihun. C'est une question de survie. Et affronter tous les jours le visage de Griffin sera un bon exercice pour effacer ce qui se doit d'être effacer.

Alors j'accepte que ce soit lui qui s'occupe de l'exposition, il en a toute les capacités et la ténacité aussi. Bien sur j'y mets mes règles et pose mes conditions. Mon secret se doit d'être bien gardé, personne ne doit savoir qui se cache derrière le pseudo de Phoenix. « Parfait alors. » Et Griffin me salue et j'en fais de même. Un sourire plus amical se dessine sur mes lèvres et les traits fermés de mon visage se détendent. Même si mon cœur soupire à chaque fois que mes yeux se posent sur ce détail qui a failli me faire perdre pied. Je sais que les jours à venir ne seront pas évident, que je vais avoir des moments ou sans même le vouloir je vais lui en vouloir. Mais combattre le mal par le mal, n'est ce pas une façon de gagner la guerre.
Ou du moins une bataille.
Et nous montons à l'étage pour nous rendre dans le bureau où nous pourrons parler plus calmement. Je suis Griffin et j'entre la première dans la pièce, silencieuse j'essaie de ne pas me laisser emporter par mes émotions. Je ne dois pas voir la ressemblance, mais juste les compétences.
Griffin n'est pas Jihun.

Je m'installe et Griffin dépose une tasse de café devant moi. « Merci. » Ce breuvage me fera le plus grand bien. Et je note que les consignes, même si madame Wing est absente, ont été données. J'apprécie l'attention. Un bon point pour lui. Et je l'écoute mais le regarder en face me demande un effort surhumain. Pourquoi cette épreuve m'est-elle donnée ? « Je suis curieuse de voir votre approche. » Et il tourne l'écran de l'ordinateur vers moi. Mes yeux se rivent les images, au moins je peux rester concentrée sur les tenants et les aboutissants de cette discussion. Il me parle de la sécurité qui sera mise en place. « Je vois c'est bien. » Je détaille la proposition. « Vous avez suivi un ordre chronologique et le passage d'une œuvre à l'autre permet d'avoir un fil conducteur. Le visiteur va pouvoir se raconter une histoire c'est pas trop mal. Et vous avez du talent. » Je peux bien lui faire un compliment après l'avoir malmené en arrivant. Et puis il est vrai que même si comme il l'a dit il ne rend pas honneur à la beauté de mes sculptures, il y a mis du cœur et cela se sent sur le rendu. Tout en restant sur l'écran je continue. « J'avais évoqué avec madame Wing l'idée de mettre un tour de sculpteur à dispositions avec de la terre glaise pour ceux qui voudraient voir les sensations que l'on ressent. Elle m'avait dit qu'elle étudierait la proposition parce qu'elle n'était pas facile à mettre en place. » Et je me tourne vers lui et mon cœur encore une fois manque de s'arrêter quand mes yeux se posent sur ses traits. J'essaie de respirer doucement. J'attrape ma tasse maîtrisant difficilement les tremblements intérieur de mon être.
Griffin n'est pas Jihun.
« Je fournirais tout le matériel nécessaire. Au départ j'avais pensé à une sorte d'atelier un pour enfant et un pour adulte. Mais il faudrait prévoir des personnes pour surveiller. Je pourrais m'en occuper mais j'ai peur d'éveiller des soupçons. » Ou alors il me faudra une grande maîtrise de l'art de la dissimulation. « Est ce qu'elle vous en parlé ? »
Émotions encore vives dans la voix.
Cette exposition risque d'avoir ma peau.
 
Et peut être aussi celle de Griffin si je n'arrive pas à passer au dessus de mes émotions.
 

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Lun 23 Aoû - 18:29
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Griffin avait envie d’abandonner, évidemment qui ne voudrait pas faire une telle chose. Ou bien d'envoyer promener dans l’espoir que tout ceci ne soit qu’un mauvais rêve. S’il faisait ça, est-ce qu’on lui donnerait un autre artiste à dorloter ? Probablement pas. Peut-être même qu’il devrait retourner la queue entre les pattes auprès de sa famille d’adoption. Le monde de l’art n’était pas aussi grand qu’on pouvait le penser. Si Phoenix décidait de ruiner sa carrière : il ne pourrait rien faire contre cette artiste si respectée. Alors, il décida de ne pas lâcher le morceau et de continuer à vendre ses capacités à faire de cette exposition quelque chose de bien. C’est parce qu’il avait cette ténacité, cette force de vouloir plaire à Phoenix qu’il fut soulagé d’entendre dire qu’elle acceptait finalement. Un peu plus et il pourrait aisément imaginer qu’elle souriait. Une petite risette, assez pour donner l’espoir à Griffin qu’ils pourraient travailler ensemble. Il avait tellement hâte et se faisait une joie encore ce matin d’approfondir la collaboration avec Chang - de son vrai prénom .

Une fois dans son bureau, il prit soin de l’artiste en lui servant son café avant de prendre place lui-même derrière son bureau pour commencer à expliquer ses idées, montrer les croquis informatiques également pour qu’elle se rende encore mieux compte de ce qu’ils pouvaient offrir si elle le souhaitait. Inquiet de sa réaction, à chaque fois que son regard se posait sur les traits de la jeune femme : il tentait d’analyser ce qu’il voyait. Mais le Phoenix devant lui ne saurait dévoilés ses secrets aussi aisément. Il allait devoir courir… Et ce pendant longtemps ! Il le pressentait dans les moindres fibres de son être. Griffin ne s’attendait certainement pas au compliment qu’elle lui fit. Il en rougit un peu d’ailleurs bien malgré lui.

“Merci…” Il était heureux d’entendre ça. “Je pensais que cela pourrait vous plaire. Je suis ravie de voir que j’avais un peu raison.” Cela était prometteur pour la suite s’il avait réussi à la comprendre en partie seulement avec les indications données. En écoutant son idée, il hocha la tête : il avait en effet noté ça dans un coin de son carnet et il n’avait pas oublié “En effet, elle m’en a parlé et comme ma collègue à mentionné cela ne sera pas facile à mettre en place, mais pas impossible.” Il avait après tout promis de faire tout ce qu’il pouvait pour que ses moindres désirs deviennent réalité alors il ne comptait pas briser sa promesse maintenant. Il fit passer plusieurs pièces pour montrer l’espace autour de la boutique de souvenirs : “Gardez en tête que ceci n’est qu’un croquis, mais je pensais que l’on pourrait mettre les ateliers ici. Le côté adulte et enfant sera séparé par des plantes ce qui délimitera les espaces, mais donnera un peu de vie également et de couleurs tout en laissant un passage entre les deux. Concernant les personnes qui pourraient interagir….” Il sortit son carnet et montra du bout de son style deux adresses : “Voici les ateliers de sculptures sur Busan qui ont accepté de participer. Un pour les enfants et un pour les adultes. Il y aurait cinq artistes pour chaque zone. Vous pourrez ainsi facilement vous y fondre si l’envie vous en dit observer de loin.” Griffin releva ses yeux vers elle : “J’ai également pris la liberté de prendre déjà contact avec une maquilleuse professionnelle, celle que vous avez utilisé pour vos précédentes expositions, pour vous préparer le jour J. Mon bureau est à votre disposition pour cela.”

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Dim 29 Aoû - 14:58
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

Je ne peux contrôler cette tension qui m'habite. Pourtant Griffin est innocent dans le ressenti violent qui caresse mon cœur avec insolence. Mais il m'est difficile de faire la part des choses et d'ignorer cette ressemblance frappante.
Pourquoi faut-il que mon cœur se retrouve tourmenter de cette façon ?
Il faut que je me calme.
Que j'apaise mon trouble.

Que je fasse le trie dans mes pensées et que je reste réaliste. Parfois il faut accepter les défis et le mien va être de travailler avec l'image de mon ex sous mon nez. Mais ce n'est juste une image. Griffin n'est pas Jihun. Et Jihun fait parti de mon passé. Je me dois d'y tirer un trait si je veux avancer. Je suis à Busan pour l'exposition de Phoenix. Pour mon travail, ce travail qui me tient à cœur à présent. Je dois passer au dessus de cette histoire. Sinon je vais finir par faire une erreur et cette erreur pourrait me coûter ce que j'ai construits ces quatre années. Alors même si je garde la distance, si je ne franchis pas totalement le fossé que j'ai mis en place à peine Griffin est apparu, je me montre mon froide. Plus à l'écoute. De plus il a les capacités pour tout organiser, pour prendre en main cet événement.
Je dois lui accorder ma confiance.
Je dois réagir en professionnelle.
Et non en femme blessée.


Je finis par le suivre dans son bureau pour découvrir un peu plus le projet. Pas que les jours soient comptés, mais ce n'est pas la peine de prendre du retard. Et puis ma vie privée n'a pas à interférer dans cette future collaboration. Peut être que mon visage reste fermé, j'ai peur qu'un de mes sourires soit mal interprété ou me ramène encore vers cette période ou ne comptait que Jihun. Ou je voyais ma vie à ses côtés.
Idiotie de jeunesse au final.
Ou l'on pense tout éternel
.
On ne serait tant bien pas resté ensemble, même sans cette histoire. Mais il est vrai que je n'ai jamais pensé de cette manière. J'ai toujours gardé en tête qu'on passerait notre vie tous les deux. Comme si nos destins étaient tracés et liés à jamais alors que nous n'étions que de jeunes adultes.
Rester concentrer. Ne pas m'éparpiller.
Je ne peux que constater le boulot abattu par Griffin quand il me présente ce qu'il a prévu de mettre en place. Tout est bien détaillé et apparaît clairement sur le plan fait. Je ne m'attendais pas à autant. Je le félicite, j'ai été dure, froide, mais là je ne peux pas laisser passer son travail très bien exécuté. Ses idées me plaisent et sont tout à fait dans ma logique et dans ce que je souhaite pour cette nouvelle exposition. « Vous avez bien pensé. » Et je souris, me détendant doucement. Même si mon cœur se serre à chaque fois que mes yeux se posent sur son visage.
Douleurs muettes à maîtriser.

Je continue à débattre, je me doute que mes idées lui ont été communiquées. Et ses paroles me rassurent. Madame Wing a bien fait suivre tout ce dont nous avions discuté. « Difficile mais pas impossible. Un défi à relever Griffin. » J'utilise son prénom pour rendre la conversation un peu plus légère tout en restant professionnelle. Au fond je m'en veux d'avoir agi de la sorte en arrivant.
Faudra que je me fasse pardonner.
Mes yeux glissent dans les siens. « Est ce que vous êtes prêt à le relever ? » J'ai à peine fini ma phrase que déjà il m'expose les idées par le biais d'un croquis. Je l'écoute avec attention alternant le regard entre le dessin qu'il détaille et son visage. Je sens l'homme impliqué et vraiment prêt à tout pour que l'exposition de Phoenix soit une réussite. Cela me tranquillise d'une certaine façon. Madame Wing a vraiment trouvé la personne parfaite pour la remplacer. « J'aime beaucoup l'idée de l'espace atelier. Cela laisse pas mal de liberté et les gens même qui ne participant pas pourront voir ce qu'on propose. Et les plantes vertes rehausseront la couleur de la glaise. » Je pose les yeux sur le carnet ou sont notés les adresses. « En plus se sont des ateliers très réputés, je suis contente qu'ils aient accepté de collaborer. » En même temps cela peut leurs donner une autre vision et ainsi leurs ouvrir d'autres portes. « Vous êtes très prévoyant. Je suis vraiment désolée de vous avoir mis mal à l'aise en arrivant. Madame Wing a bien fait de vous confier ce travail. » Je souris alors que nos regards se rencontrent.
Devrais-je lui dévoiler la réelle raison de ma froideur ?
Non ridicule.
J'apprendrais à vivre avec.

Avec le risque que certains jours soit plus difficiles que d'autres. « Pour le moment c'est un sans faute. Et pour l'inauguration ? Vous prévoyez quoi ? Je sais qu'il va y avoir un buffet et d'après ce que j'ai compris il va y en avoir une soirée VIP avant d'ouvrir au public.» Souvent sont invités les collectionneurs les plus assidus, les personnalités importantes de la ville  et les fans de la première heure. « Vous savez quels journalistes seront là ? » Ces vautours que je fuis comme la peste, ayant toujours peur qu'ils découvrent le poteau rose. Je dois dés qu'ils sont présents être doublement prudente. « Il y a déjà des spéculations sur la présence de Phoenix ? » Certaines personnes viennent juste aux expos en espérant découvrir l'artiste.
Mais la divulgation de l'identité de l'artiste.
N'est pas encore au programme.
 

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Lun 30 Aoû - 16:01
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À chaque fois que Chung montrait un signe de réconciliation, le cœur de Griffin s’apaisait. Il ne voulait pas non plus la forcer… Mais il avait à cœur de vouloir bien faire et de montrer qu’il était capable. Si on lui donnait une chance, évidemment. Quelque chose qu’elle semblait faire pour son plus grand plaisir. Autant dire qu’il ne se fit pas prier pour s’engouffrer dans cette brèche et prouver par a plus b qu’il était un excellent choix. Hors de questions de la décevoir, il comptait bien être à ses petits soins durant tout le temps de l’exposition. C’est que si tout se passait bien… Elle referait peut-être appel au service de la galerie et cela était essentiel. Déjà que Griffin ne se sentait pas tout à fait à sa place dans ce pays, dans cette ville, si en plus il décevait un gros client : il ne donnait réellement pas cher de sa peau !

Dans son bureau, il ne passa pas par quatre-chemins, de peur qu’elle chance à nouveau d’avis. Il lui montra les croquis 3D fait pour encore mieux se rendre compte de l’utilisation des espaces. Griffin, heureux, ne peut s’empêcher de sourire un peu plus en l’entendant affirmer être satisfaite. Il avait fait son possible pour respecter ses souhaits, pour ne pas dénaturer l’artiste. Phoenix méritait le mieux, le conservateur avait peur de ne pas y arriver, mais finalement, il avait réussi. Enfin… Sur le papier ! Il restait à tout mettre en place. Heureusement que l’organisation était son fort et il se savait capable d’exécuter à merveille les plans prévus. Si cela voulait dire pouvoir admirer un nouveau sourire de la part de Chung… Comment ne pas vouloir donner le meilleur de votre personne ?

“C'est ce genre de défi qui font qu’on devient meilleur dans son métier. La seule façon de grandir à mes yeux.”

Il avait relevé le défi d’ajouter un atelier et il présenta rapidement ses idées, encore une fois avec le simulateur, dans l’espoir de convaincre Phoenix que cela était non seulement possible, mais qu’en plus cela pouvait apporter du caractère à son exposition. Quelque chose de singulier pour une artiste pas comme les autres. Quand Chang le complimenta à nouveau, il osa poser son regard sur elle. Aucun doute sur le fait que son soulagement, sa joie, d’entendre ce compliment était visible. Elle connaissait les ateliers, un point positif selon Griffin.

“Il n’a pas été difficile de les convaincre, vous savez. Ils aiment tous le travail de Phoenix, j’avais même pas fini ma phrase qu’ils avaient acceptés.” Il lui sourit à nouveau : “Vous avez une notoriété digne des plus grandes stars.” Et c’est également pour cette raison que travailler avec elle était un honneur. On ne croisait pas tous les jours des artistes de sa trempe. En l’entendant s’excuser, il se réinstalla dans son fauteuil et leva sa main pour l’arrêter : “Vous n’avez pas à vous excuser. Votre réaction était on ne peut plus normale. C’est déjà oublier.” Non, cela ne l’était pas. Sa confiance était encore ébranlée et cela allait encore longtemps lui trotter dans la tête, mais il ne servait à rien d’accabler Chung avec ses états-d’âmes. Ce n’est pas comme si c’était un nouveau refrain.

Il fallait maintenant parler de l’inauguration, là encore, il avait fait son possible pour respecter les consignes de Madame Wing, mais surtout pour suivre aux pieds de la lettre les souhaits de l’artiste. Ce qu’elle avait confié tout du moins. La question des journalistes était au cœur de ses priorités : hors de question que Phoenix soit mal à l’aise et son secret mis en danger. Griffin veillerait personnellement à cela.

“Nous avons déjà contacté la liste des invités que vous aviez en tête. Deux critiques, un Américain et un Italien seront également présents. Concernant les journalistes : aucun ne sera accepté sans votre consentement. Si vous voulez avoir une soirée privée, cela sera le cas. Il n’y a pas de soucis.” Son père l’avait toujours mis en garde contre ces vautours à l’affût du moindre scoop. “Aucune. Pour ce que les invités savent : Phoenix présente ses nouvelles œuvres. Votre présence est à votre discrétion. Vous pourrez tout aussi bien vous fondre parmi vos invités ou regarder ce qui se passe dans la salle de contrôle. Dans les deux cas, je serais avec eux et m’assurerais de garder une oreille attentive sur tout ce qui se dit. Si jamais vous voulez rester dans l'ombre, j'ai en tête de vous laisser me parler à l'oreille. Ainsi vous pourrez aussi entendre ce qui se dit.”


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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Mar 7 Sep - 17:54
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

Oublier cette ressemblance.
Ne penser qu'au travail.

Griffin n'est pas Jihun.
Répéter en boucle cette phrase.
Se concentrer sur elle.

C'est ce que j'essaie de faire car je me dois de lui donner sa chance, il n'est nullement responsable de ma détresse. Mais lorsque mes yeux se posent sur son visage, difficile de ne pas voir celui que j'ai aimé et que je veux oublier. Je dois passer au dessus, je n'ai pas le choix. Lui faire endurer la souffrance de mon cœur n'est pas la solution. Et la préparation de l'exposition doit rester ma priorité. Le reste n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan de mon existence. Alors je m'adoucis, et j'écoute comme je regarde ce que Griffin me propose. Il a du talent et la confiance de madame Wing. Après s'occuper de l'exposition de Phoenix reste un défi, il ne faut pas faire d'impair afin que le lien entre elle et moi ne soit pas fait. Je sais combien c'est compliqué, même pour moi. Par moment je m'en veux car je cache ce secret à mes amis et ce fait me serre le cœur.
Se sentiront-ils trahis le jour ou je le dévoileras ?
Peut être moins que s'ils l'apprennent par la bouche d'un autre ou par la presse. Je me méfie des journalistes, ils sont toujours là à surveiller, le moindre faux pas peut mettre cette information capitale en péril. Mais Griffin semble être prêt à relever le défi. « Je suis d'accord avec vous. Relever des défis est une bonne chose. » De toute façon les autres expositions se sont bien passées, pourquoi ici dans ma ville natale, cela changerait. Surtout que personne ne sait que Phoenix est lié à cette ville. Comme dans les autres la plus part des gens vont se demander si l'artiste peut être originaire de la Corée en voyant le style exposé. Il est vrai que j'ai toujours quelques sculptures en rapport avec la culture du pays dans lequel j'expose.
Histoire de brouiller un peu plus les pistes.
Histoire de ne pas faciliter les recherches.
Histoire de maintenir le mystère.


Après il est vrai que j'ai demandé un travail supplémentaire avec mon idée d'atelier sculptures. J'aimerais que les gens puissent se rendre compte à quel point c'est plaisant de laisser ses doigts manipuler la terre, lui donner vie. La voir se transformer en un objet, qu'importe que le dit objet soir une réussite ou non. Le but est juste de voir le plaisir que travailler la glaise procure. J'aimerais donner cette dimension en plus à mon exposition. Je ne l'ai jamais proposé ailleurs. Peut être une façon aussi de montrer sans me dévoiler mon attachement à ma ville.
Et Griffin me surprend une nouvelle fois.
J'ai été trop dure avec lui et je m'en veux. Il a déjà bien mis en place les choses en prenant divers contacts. Et bien sur les ateliers ont accepté. Il semble que je ne prenne pas toute l'ampleur de la notoriété de Phoenix. « Je suis ravie d'entendre cela, je ne pensais pas que Phoenix avait autant d'impact. » Pas que je minimise mon talent, je suis juste pas du genre à prendre la grosse tête. Je lis les articles de presses, ceux des critiques, je vois bien que ce que je fais plaît. Mais j'en prends un peu plus conscience à cet instant. Griffin a vraiment fait du bon travail et je m'excuse à nouveau pour mes réactions. Même si je me doute que par moment j'aurais du mal à maîtriser ce que me dicte mon cœur. Et que je serais froide juste parce que voir le visage de Jihun dans les traits de Griffin sera douloureux. Du moins temps que mon palpitant en souffrira.
Mais guérira t-il un jour ?
Lui en donnerais-je la chance ou le droit ?

Je souris à ses mots rassurants, j'espère que je ne le mettrais pas une nouvelle fois mal. Mais allait savoir ce que peut faire un cœur brisé. Surtout quand l'histoire d'amour a un goût d'inachevé. Un goût de regret. Mais il reste tant à faire pour l'exposition, que je me dois de rester concentrer. Tous les détails sont importants, rien ne doit être laissé au hasard. Tout doit bien se ficeler, pour que personne ne remarque que je suis l'artiste. Il faut être prêt à tout éventualité.
Garder mon secret étant la priorité.
La pierre centrale de cet événement.
Qui viendrait voir Phoenix s'il savait qui se cache derrière ?
Personne.


Je suis sûre que mes sculptures perdraient leur attrait si mon nom était livré en pâture aux journalistes assoiffés de sang. Tant qu'ils font les gros titres ils se moquent bien de faire du mal. De détruire une vie. Et la mienne a déjà assez été abîmé. Pas besoin d'un coup de couteau en plus dans mon âme. Et j'écoute attentivement Griffin qui répond à toutes mes demandes, à toutes mes questions. Il maîtrise le sujet et cela me rassure d'avantage. « Alors la soirée d'inauguration se fera sans journalistes. On va écrire un communiqué de presse qui sera lu devant eux avant le lancement de la soirée. Et on sélectionnera les meilleurs. Pas la peine de prévenir les ramassent merde. » Je le regarde. « Désolée pour l'expression. Mais il faut éviter toute la presse à scandales. » Certains inventeraient n'importe quoi pour faire du fric. « Vous avez vraiment pensé à tout. Cela me convient très bien. Comme ça je n'ai pas de pression et je verrais si j'ai envie d'intervenir ou pas. Tout dépendra de l'ambiance de la soirée et des échos qu'il y aura. Je prévoirais deux tenues au cas où. Et pour la sécurité, se seront les personnes de l'extérieur ou vous avez votre propre personnel ? » Car là aussi et surtout s'ils viennent de l'extérieur il faudra tout vérifier. « Après j'ai aussi les personnes qui me suivent, s'il faut ils pourront s'ajouter à la foule, ils ont l'habitude. Il suffira juste de briffer votre personnel. » Je jette un coup d’œil une nouvelle fois au plan et à l'aménagement prévu. Pas question de louper un détail. « Il me semble que l'on avance bien. »
Quels détails nous restent-ils à voir ?
 

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Lun 13 Sep - 23:15
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Le charisme de cette femme, la peur de mal faire les choses désarçonnaient totalement Griffin. Phoenix était si parfaite, comment ne pas perdre ses moyens. Heureusement qu’il savait être professionnel : sans quoi, il serait complètement hors sujet. Il arrivait cependant à garder une certaine contenance pour aligner quelques mots, mais surtout présenter tous les projets et les idées qu’il avait. C’est qu’il avait bien bûché ! Il avait fait en sorte de mettre les petits plats dans les grands. Rien ne devait être laissé au hasard, c’était important pour lui. De bien réussir, de faire en sorte que l’artiste soit heureux de la collaboration et revienne. Si Griffin échouait, qu’est-ce qui allait lui arriver ? Il ne voulait même pas y penser.

Alors, il donnait le meilleur de lui-même. Il faisait son possible pour cocher toutes les cases comme sa collègue lui avait dit de faire. Il pouvait sentir le poids sur ses épaules de chaque mot qui sortait de sa bouche. Griffin marchait sur des œufs, elle a mis la barre haute dès le début avec l’accueil glaçant qu’elle lui a sortit. Pourtant, il relevait le défi. Il protégerait le secret de l’artiste coûte que coûte.

Tentant de prendre les devants, de mettre sur le tapis ce qu’elle allait demander : ses cellules grises marchaient à toute allure. Pour sûr qu’elles ne tournaient pas dans la semoule. Il savait déjà qu’en sortant il allait être épuisé. Il lui tardait de rentrer chez lui pour se reposer. Il allait en avoir besoin. Chung était aussi intense que belle.

“Je pense que vous n’avez pas idée non d’au combien votre talent peut toucher. Je ne peux pas cacher que je suis moi-même un fan de votre travail. Il y a tellement d’émotions dans vos sculptures.” Griffin n’avait aucun mal à dire son admiration. C’était important pour lui qu’elle sache que la personne en charge aimait ce qu’elle fait.

Et c’est pour que Phoenix puisse profiter des personnes qui venaient voir son art que l'organisateur se devait de se mettre en quatre. Les paparazzis seraient tenus à l’écart, pour sûr. Il sourit en l’entendant utiliser une expression plus familière.

“Vous pouvez et vous avez raison !” Il sourit. “C’est entendu. Il n’y en aura pas. Vous avez ma parole.” Il prit les notes. “Vous souhaitez que je fasse un brouillon et vous l’annotez comme bon vous semble ?” Griffin n’avait pas peur de ce challenge. Il en avait déjà fait. “On va faire notre possible pour éviter le scandale, ne vous en faites pas.” Il se voulait rassurant, il était confiant en disant cela. “Nous faisons toujours appel à la même compagnie de sécurité. Ils sont sérieux, on n’a jamais été déçu de ce que j’en sais et je me suis renseigné auprès des plus anciens de la galerie. Si vous apportez votre propre sécurité, nous les laisserons brifées ceux que nous avons engagés. Comme ça tout sera comme vous le voulez.” Il regarda sa montre, c’est que l’heure avançait. “Est-ce qu’il y a un point que j’ai oublié ? Quelque chose que vous voulez que j’approfondisse ou que j’améliore ?”

Griffin écrit en haut de son calepin : idée à développer, puis il releva son regard pour se plonger dans celui de l’artiste, l’admirant bien malgré lui tant il était subjugué par elle.


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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Ven 17 Sep - 16:39
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

Doucement.
J'arrive à séparer la ressemblance de l'évidence.
Doucement.
J'arrive à me concentrer sur ma priorité. L'exposition de Phoenix.
Je ne peux nier le talent de Griffin, ni ignorer le boulot qu'il a abattu en si peu de temps, vu qu'il s'est retrouver propulsé à cette place d'organisateur. J'essaie de calmer cette rage mélangée à de la peur, de la peine pour me focaliser sur notre future collaboration. Cela ne changera pas le cours du destin que je lui fasse payer ce fait alors qu'il n'est nullement responsable. Peut être qu'au final c'était écrit et qu'il me faut subir cette douleur pour me retrouver libre de ce lien tissé. Pour m'ouvrir à d'autre. La vie me réservera bien d'autres surprises j'en suis consciente. Il y a bien ce lien qui se tisse depuis des années au travers de mots échangés sans que je n'ai vu le visage de celui qui les posent sur le papier que mes doigts caressent. Il a traversé les frontières ce lien quand les lettres ont pris la place du carnet dissimulé entre des livres, dans la bibliothèque. Carnet qui a repris ses droits depuis que je suis à Busan, avec la même envie, et toujours ce plus grand mystère sur nos identités.
Oui la vie réserve des surprises.
Celle d'aujourd'hui fut grande.
Mais elle n'est pas insurmontable.


Alors une fois dans le bureau de Griffin je m'applique à tout suivre, à respecter le travail effectué et montré. Au final il a assez bien compris mes attentes. Il est même disposé à en combler d'autres si celles proposées ne sont pas suffisantes. Du moment que tout est fait pour que le lien entre moi et Phoenix reste secret, tout me va. Le but est de mettre en avant les sculptures exposées. Le travail de mes mains sous le pseudo de cet oiseau qui renaît de ses cendres. Je dois moi aussi renaître des miennes. Même si l'épreuve semble parfois perdu d'avance.
Je le sens impliqué.
Je le sens battant.
Et c'est ce qu'il me plaît.

Il aurait pu vu mon comportement baisser les bras et me dire qu'un ou une autre s'occuperait de mon dossier. Mais non Griffin me démontre par son acharnement qu'il est l'homme de la situation et que tout sera maîtrisé sans faille. Et mon sourire se fait plus doux face à ses compliments sur mon talent. J'avoue qu'au départ je me suis lancée dans la sculpture pour apaiser ma souffrance. Je ne pensais pas un jour vivre de mon art. « Merci vos mots me touchent. Et c'est certainement parce que je suis une écorchée vive qu'on ressent ces sensations dans mes œuvres. » Je lève les yeux. Souriant un peu plus, un instant je revois l'homme que j'ai aimé. Celui qui savait mettre des étoiles dans mes yeux à chaque fois que j'étais avec lui. Puis je baisse les yeux pour ne pas me laisser emporter par la nostalgie ou la rage pour éviter d'être brisée.
Encore et encore.
Ce jeu reste compliqué, mais je suis capable d'y arriver, je suis plus forte que ce fichu coup du destin.

Tout est passé au crible. Car rien ne doit être laissé au hasard, de l'atelier prévu pour permettre aux gens de toucher la terre glaise, en passant par la sécurité, par les journalistes présents, par la soirée d'inauguration. Chaque détail est minutieusement étudié et Griffin apporte toujours les solutions quand il semble y avoir un problème. Je ne peux qu'une nouvelle fois me réjouir de son travail et le lui faire remarquer.
J'ai été si dure au départ.
Parfois je me dis que si je dévoilais tout, ma vie serait plus facile. Certaines choses n'auraient pas besoin de se mettre en place. Je pourrais venir librement, mais ce côté mystère me plaît et donne à la situation une saveur qui me fait vibrer. Alors tant pis si cette situation exige plus de mise en place et de travail. Elle me convient pour le moment. « On pourrait essayer d'y travailler tous les deux ensemble. Si vous avez du temps pour ça bien sur. » Je ne veux pas lui donner du travail en plus, je peux m'en occuper seule si besoin. Mais vu ce que Griffin a fait je me dis que se serait juste qu'on collabore sur la rédaction de l'article qui sera lu à la presse. « Je vous fais confiance. » Pourtant c'est tout l'inverse que mon regard semblait dire quand mes yeux se sont posés sur lui.
J'ai encore du mal à soutenir son regard.
A ne pas vaciller à son sourire.
A ne pas avoir envie de fuir.
Ou a avoir des pensées lucides.

« Parfait dans ce cas je verrais avec mon chef de la sécurité pour qu'il vous contacte directement. Et vous ferez le lien entre les deux. Mon équipe est au courant de ce qui doit se faire. Je n'ai pas besoin de m'en occuper. Il verra directement si oui ou non il y a besoin d'ajouter de ses hommes. » Je m'occupe rarement de ce point là. J'ai appris à faire confiance à ceux avec qui je bosse et il le faut mieux, sinon je ne serais jamais tranquille. Il a juste une clause de confidentialité sur leur contrat. « Non je pense qu'on a tout vu. Enfin là sur le coup je ne vois rien de plus. Ah si votre numéro de portable, je n'ai que celui de madame Wing et de la galerie. Et je vous donne le mien en retour. » De quoi nous joindre plus facilement et sans passer par des secrétaire, j'ai horreur de cela. « Est ce que je peux visiter la salle où l'exposition aura lieu ? » Une façon de bien mesurer l'espace, de visualiser où seront posés les sculptures, l'atelier et de voir le cheminement qu'à mis en place Griffin sur le lien entre mes œuvres.  
 

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Ven 1 Oct - 17:19
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Le chemin allait être long, Griffin le savait, malgré tout : il était prêt à faire les efforts nécessaires. Non seulement parce que sa carrière était potentiellement en jeu, mais aussi, car il voulait donner une chance à Phoenix de montrer le visage qu’elle semblait toujours avoir eu avec sa collègue. Il est vrai que jamais un mot négatif avait été prononcé sur sa personne. Cela avait encore plus déconcerté l’organisateur donc quand elle l’avait accueilli aussi froidement. Espérant ayant cerné les attentes et les demandes de l’artiste, Griffin présentait ses idées en jetant constamment un petit coup d’œil vers elle pour s’assurer qu’elle était toujours sensible à ses idées et surtout qu’elle les approuvait. Il avait pleinement conscience que le moindre faux pas lui vaudrait à nouveau le statut d’incompétent. C’est en voyant le doux sourire de Phoenix qu’il laisse son cœur se reposer, s’apaiser. Elle semblait ravie de son travail. Il en était fier, évidemment, mais il était tout simplement heureux d’avoir déverrouillé quelques cadenas. Griffin sourit tristement en l’entendant dire qu’elle était une écorchée vive.

“J’en suis désolé.” Pourquoi ? Ce n’était pas de sa faute et puis Chung pouvait vivre de son art : une maigre consolation, certes, mais une qui doit être mentionnée. “J’ai appris depuis longtemps qu’il faut souvent embrasser le spleen pour se sortir de la torpeur.” Ne voulant pas trop s’avancer sur des plats de bandes houleuses, il ne rentra pas dans les détails. Griffin venait à peine de regagner le cœur de la Dame, ce n’était certainement pas pour le perdre à nouveau !

La conversation continue, tout planifier aussi. Il faisait attention à ses mots, à suivre toutes ses notes qui avaient noirci bien trop de feuilles et de carnets pour être un jour compté sans en rougir. C’est qu’il aimait le travail bien fait et en Amérique on ne lui a jamais laissé la moindre place à l’erreur. Que cela soit à cause de son père ou bien de l’université prestigieuse dans laquelle il est allé. À sa question, il resta sans voix. Son air hébété trahissait sans mal toutes les pensées qui s’entrechoquaient dans son esprit. Venait-elle de lui proposer de passer plus de temps en sa compagnie ?

“Cela serait un grand honneur, je suis à votre disposition.” Suivit d’un sourire radieux. “J’aurai toujours du temps pour vous, jour comme nuit.” Continuant de l’écouter, il chercha dans ses affaires pour sortir une boîte de cartes de visites. Griffin n’avait pas encore reçu les nouvelles, mais celles-ci feront l’affaire. “C’est tout entendu.” Et en effet, il serait plus simple d’avoir également le numéro de téléphone de l’artiste : même si jamais il n’aurait osé lui demander. Il prit une carte de visite et écrivit derrière son numéro de téléphone personnel : “Tenez.” Et il lui donna. “Vous en voulez une également pour votre chef de la sécurité ?”

Rien ne devait être laissé au hasard et Griffin comptait retourner toutes les pierres pour s’assurer que tout soit sous contrôle. Tout du moins, le plus possible. Il savait très bien que le jour J : tout pouvait éclater et des soucis devraient être réglés au cas par cas. Quand elle demanda à voir la salle, il hocha la tête et se leva. Attrapant la tablette pour montrer les croquis, il alla ouvrir la porte :

“Après vous.” Il attendit qu’elle sorte pour la mener jusqu’aux salles réservées pour ses œuvres. “L’entrée sera ici, avec des plantes. Je pensais mettre deux de vos gardes et deux des nôtres ici : c’est la seule issue pour rentrer dans votre exposition. Les autres seront condamnés et un garde sera devant et derrière chaque porte.” Ils n’avaient pas lésiné sur les moyens et au moins la presse ne pourra rien voir, ne pourra pas rentrer non plus. Rentrant dans le premier espace en lui-même, il mit la tablette devant eux pour montrer l’agencement de la salle. “Si je peux me permettre de donner une idée, nous pourrions mettre des chandeliers et bougeoirs un peu partout pour donner un côté plus vieillit à vos œuvres très modernes. La lumière d’une flamme donne toujours l’impression que les statues bougent. Nous pouvons organiser cette illumination sur quelques statues seulement et laisser le reste à une lumière normale.” Proposa-t-il ne sachant pas du tout si elle serait d’accord ou même un peu emballé.


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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Lun 11 Oct - 13:36
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

Balayée par les émotions.
Fortes et déroutantes.

Je me suis laissée emporter. Et dans cette tempête je me suis égarée embarquant malgré moi Griffin. Innocent de tous crimes, sauf celui de lui ressembler. J'ai encore du mal à analyser tout ce qui se passe dans ma tête. Ce bordel sans nom qui vient me fracturer, me fracasser laissant mon coeur disloqué. Comme si j'avais besoin de ces ressentis à cet instant. Je suis là pour bosser et non pour me laisser ballotter par ma vie privée. Elle n'a pas sa place dans ce cercle. Même si c'est elle qui impacte chacune des sculptures de Phoenix.
Ma douleur nourrit mon art et passe sur mes œuvres.
Comme des gouttes de pluie elle aurait pu couler.
Et ne laisser aucune trace.
Mais elle s’imprègne à chaque fois dans la glaise.

Contre ce fait je ne peux lutter, enfin pas encore malgré le fait que j'essaie d'avancer et d'oublier. Ce qui reste compliqué quand je me trouve face au sosie de celui qui a jadis fait battre mon cœur plus que de raison. Celui que j'ai quitté à regret juste parce que notre histoire le mettait en danger.
Mais cette vérité n'a jamais été vérifié.
Ce ne sont que des mots et des menaces que j'ai fui.
Mais est ce que remuer le passé me le rendra ?
Délivrera les réponses à mes questions.
Non plus maintenant qu'il est loin de moi.


La conversation se fait plus douce et Griffin complimente mon art, je dévoile ce qui le rend si spécial. Seul domaine dans lequel ma souffrance me sert, j'en tire profit en retour, me demandant souvent si sans elle, Phoenix aurait le même succès. « Je ne sais pas trop ce qu'il faut faire pour se sentir mieux je pense qu'il faut du temps. Et il semble que j'en ai encore besoin malgré quatre années passées à essayer de cicatriser. » Mais je ferais quoi si elle allant bien toute mon inspiration et ma création s'envolaient. En tout cas pour le moment j'ai l'exposition qui va bientôt démarrer et il faut finir de peaufiner tous les détails avec Griffin. Ce que l'on fait dans la suite de la discussion. Et au final le résultat est des plus satisfaisant, le jeune homme a bien travaillé et tout ce qu'il propose me convient et va même au delà de mes espérances. Notre collaboration ne va pas être tous les jours évidente, mais elle semble sur la bonne voie. Je réponds à son sourire. « Parfait alors et ne vous en faites pas je n'accaparerais pas vos nuits. Je ne voudrais pas éveiller de la jalousie d'une  petite amie. » Et puis je ne vois pas pourquoi je prendrais sur son temps durant cette période. Je sculpte si je ne dors pas pour cause d'insomnie. On échange nos numéros et je récupère deux cartes de visite une pour mon responsable de la sécurité et l'autre pour moi. « Merci je lui dirais qu'il entre directement en contact avec vous pour plus de facilité. » Ce qui me rassure car il sait exactement ce que je veux et pourra plus facilement tout mettre en place avec Griffin. Puis nous sortons du bureau pour aller voir la salle afin que je me rendes réellement compte de l'espace.

J'écoute Griffin qui m'explique la disposition de la mise en place et des décorations. « Très pratique ainsi. Au moins la sécurité sera bien assuré. Pas qu'il y ait un risque de danger. C'est juste que je veux que tout soit correctement mis en place pour que mon identité ne soit pas dévoilé. Très peu de monde travaillant à la galerie devra être mis au courant. Je compte sur votre discrétion sur ce point là Griffin. C'est vraiment un point important pour moi. » Et avec ce système la presse sera aussi tenue à l'écart et ne pourra pas s'infiltrer. Car je sais combien il se régalerait de venir fouiner pour lever le voile sur qui se cache derrière Phoenix.
Mais ce n'est pas encore le moment.
Toujours attentive aux paroles du jeune homme, j'essaie de visualiser son idée avec la lumière des chandeliers qui pourraient être installé en plus. « En effet cela pourrait avoir un rendu différent accentuer le mystère aussi, il entourerait autant mes œuvres que l'identité de Phoenix. Il faudra faire des essaies pour voir quelles sculptures seraient la mieux mise en valeur avec ce genre d'éclairage. » Je le regarde et je souris visualisant la douce lumière orangée d'une flamme caressant la terre glaise. « Franchement j'aime beaucoup, personne ne m'a jamais proposé ce genre d'idée cela fait novateur et en même temps ancien. Vous me surprenez de plus en plus monsieur Parker. » Je ne regrette pas de lui avoir laissé sa chance et d'avoir mis de côté cette ressemblance perturbante. D'ailleurs en le regardant plus en détail je me rends compte que les traits de son visage sont plus doux.
Griffin a un charme moins abrupt que Jihun.
Un côté plus tendre et son sourire il est adorable.
Il pourrait me plaire.
 
 

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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Jeu 14 Oct - 11:31
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“J’espère que vous réussirez à guérir.” Il était sincère. “Que la souffrance que vous ressentez s’estompera un jour. Votre art évoluera avec vous.” Et il lui tardait de voir ce que Phoenix allait faire après. Il faut dire que Griffin avait toujours été sensible aux statues qu’elle faisait. Il ne manque pas de compliment pour celle qui lui faisait face et c’est parce qu’il éprouvait une admiration certaine qu’il souhaitait que l’exposition soit un succès. Juste pour la voir heureuse, elle qui avait cette lueur de tristesse dans son regard.

Lorsqu’elle mentionna qu’une potentielle petite amie pourrait être ennuyée de ces distractions, il eut un sourire en coin : “Ne vous en faites pas pour cela, il n’y a personne dans ma vie.” Et heureusement en un sens, il ne voulait pas s’imposer ou souhaiter à quiconque de vivre avec lui. “Pour l’instant, personne n’a encore eu ce malheur.” Dit-il dans une boutade d’auto-dérison trahissant sans mal le manque de confiance en lui. Un mécanisme de défense vieux comme le monde. Et il n’attendait jamais à ce que les gens tentent de le convaincre du contraire. Griffin était un romantique, une fleur bleue qui imaginait rencontrer la femme de sa vie comme dans un film musical. Sa timidité presque maladive avec les inconnues en dehors de son travail rendait évidemment cela impossible, comme s’il n’y avait que cette raison pour que cela n’arrive pas. “Les temps sont durs pour les rêveurs et idéalistes.” Rajouta-t-il en souriant plus franchement. Sa mère n’arrêtait pas de lui dire cette phrase quand il était enfant et elle avait raison. Griffin ne trouverait jamais sa place dans ce monde s’il n’arrêtait pas de créer un univers plus parfait.

Une fois sortit de son bureau, le numéro de Chung bien calé contre la page de son carnet : il ne le perdrait pas. Jamais. Cela était précieux. Comme un enfant qui avait rencontré son super-héros, il pourrait faire une danse de la victoire une fois l’artiste partit. Il ne se collerait pas la honte.

“Mieux vaut prévenir un mal que le guérir ou tenter de réparer les dégâts causés par ce dernier, ne vous en faites pas : je ferai mon possible pour ne trop rien laisser au hasard.” Même si les imprévus pouvaient et allaient arriver. Griffin arrivait toujours à retomber sur ses pieds : le confortant que dans une autre vie il avait été un chat. “Madame Wing est au courant, moi également et également le chef de notre sécurité. Personne d’autre ne sait qui vous êtes. Le jour J, on vous donnera un pass qui vous permettra d’accéder partout. Nos gardes sauront que si vous le montrez, aucune question n’est posé.” Il s’en assurerait personnellement. “Tous ceux qui travailleront le soir de l’exposition seront des employés en qui nous avons confiance.” Car le secret était primordial.

Dans le lieu où l’exposition allait avoir lieu, l’organisateur montra par-ci, par-là comment tout allait être disposé. Il avait marqué quelques idées de son propre cru et pousser par il ne sait quelle force : les exposa à Phoenix. Retenant son souffle en attendant qu’elle donne son verdict, il souffla de soulagement en entendant qu’elle était réceptive à cette initiative.

“La gloire doit revenir à Da Vinci, c’est comme ça qu’il aurait peint le Saint Jean Baptiste. À la lumière d’un chandelier, le bougeant au gré de l’avancée de sa toile pour avoir les bons jeux de lumières.” Griffin était bien trop humble pour prendre cette gloire qui n’était pas sienne. “Si vous voulez, dès que les sculptures sont arrivées nous feront des essais, en votre présence si vous avez le temps naturellement sinon je vous appellerais en vidéo conférence.” Hors de questions que quelque chose soit décidées sans l’aval de l’artiste.  “Avez-vous déjà choisi celles que vous allez exposer ?” Il était curieux oui. “Si cela n’est pas trop demandé évidemment.” Un pas en avant, dix en arrière. Griffin s’était brûlé une fois, il ne voulait pas recommencer cette expérience. Il voulait au contraire que Chung se déride et lui offre des sourires. Son visage était encore plus beau quand il était illuminé par une risette.

 
Sa veux dire qu’il y a des personnes qui comptent autour de toi, des personnes importantes.”
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Sujet: Re: Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun -- Dim 24 Oct - 9:35
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“La froideur que projette un regard, est parfois le reflet sur-mesure d'un coeur agonisant."

Guérir. Je pensais déjà y arriver en quatre ans.
Mais je me doute qu'une douleur muette restera à jamais.
Difficile d'oublier quand l'amour a été aussi profond.
Quand à mon art et bien je verrais bien.

« Merci. Je vis un peu au jour le jour par rapport à ce ressenti.» Peut être que je devrais être plus attaquante et le chasser avec force. En tout cas je sais qu'en croisant Griffin tous les jours, oublier risque d'être difficile. En ai-je envie ? Car une grande question se pose que deviendra mon esprit de création après ? Vu qu'il se nourrit de ma douleur depuis le départ. Si plus rien de bien ne sortait de mes mains. Mais ça aussi je verrais plus tard. Pas la peine de précipiter les événements. Tout se met en place doucement. Et collaborer avec le jeune homme finit par me sembler plaisant, même s'il y a cet obstacle du à sa ressembler avec Jihun. Mais il faudra que j'y passe au dessus, l'important étant la réussite de l'exposition de Phoenix et pas mes états d'âme. Mais pas au détriment de la vie privée de Griffin. Je le regarde surprise face à sa réponse sur l'existence d'une petite amie. « Ce genre de chose nous tombe dessus sans qu'on s'y attende. Et je pense qu'il vous faudra revoir quelques détails si vous voulez avoir une femme à vos côtés. » Je lui souris tout en me demandant pourquoi il voit le fait d'être en sa compagnie comme un malheur. Aurait-il eu lui aussi une peine de cœur ? Et serait-il incapable de passer à autre chose ? Une part de la réponse à mes questionnements tombent peu après. « C'est bien d'être un rêveur et pas trop mal d'être idéaliste. Vous êtes trop sévère avec vous Griffin. Faut avoir plus confiance en vos capacités. »
Mais je peux comprendre.
Certains choses refrènent l'ouverture d'un cœur.
Je vis cette situation depuis ma séparation.


Et on sort du bureau pour aller voir la salle où se trouvera la future exposition. Plus facile en voyant l'espace d'évaluer les emplacements des sculptures. On commence par la mise en place de la sécurité, chose importante qui ne doit nullement être laissé au hasard. Trop risqué. « Je vous fais confiance. Et j'ai confiance dans mon service, tout devrait bien se goupiller. » Les angoisses arriveront le jour J, même si les paroles de Griffin me rassurent. Pour le moment je n'ai jamais eu de souci dans mes autres expositions. Faut dire qu'il y a un brassage d'argent que le mystère sur l'identité de Phoenix dynamise. Alors personne n'est prêt à prendre le risque de le voir disparaître pour une erreur de jugement sur la fiabilité de la sécurité. « Je vais pouvoir dormir sur mes deux oreilles. » Ce qui est faux et je le sais, plus on va approcher du jour d'ouverture, plus mes nuits seront courtes. Mais je les mets à profit pour créer. Alors ce n'est pas une perte de temps et la fatigue je la gère en me reposant sur le reste de la journée. Mais cette difficulté à dormir n'a rien à voir avec le fait que je pense que la sécurité ne serait pas au point. C'est juste l'impatience, l'excitation qui se jouent de moi et qui me rend fébrile au point que le sommeil m'abandonne. Et j'écoute Griffin qui expose ses idées, elles avaient déjà pris vie sur le plan en 3D mais là elles se font plus réelles. Tout va être parfait et j'ai trop hâte que ce jour là arrive. « Je l'ai entendu dire, mais je ne pensais pas adapter cette idée à mes sculptures. C'est gentil de l'avoir proposé et ça me plaît beaucoup. Et sans vous je n'y aurais pas pensé. Alors merci. » Même si je l'ai malmené au départ, je le vois et le sens impliqué dans tout ce qu'il fait. Il va penser que j'ai eu un caprice d'artiste, vu que là je me montre plus humaine et chaleureuse. Pourvu que cela reste comme ça, même si je sais que j'aurais du mal à maîtriser mon humeur quand je verrais.
Tout dépendra de mon état d'esprit.
Tout dépendra si Jihun aura envahit avec violence mes pensées.

Parce que je sais que je ne vais pas m'en débarrasser en un claquement de doigt se serait déjà fait si cette chose était possible. Sortir Jihun de ma tête et de mon cœur semble mission impossible. Et je n'arrive pas à trouver de bouclier à cette évidence qui sème le chaos dans mon être. « Non je préfère être là. C'est cool les vidéos conférences, mais pour ce genre de détails c'est mieux d'être sur place. On se rend compte plus facilement du jeu de l'ombre et de la lumière. » Je laisse mes yeux s'attarder sur l'espace, imaginant déjà où vont se trouver les sculptures. L'angle de vu des visiteurs. Tout prend place peu à peu dans ma tête. « Oui j'ai déjà ma petite idée. Je suis indécise sur certaines grosses pièces. Mais vous pourrez m'aider à me décider. » Je sors mon portable ouvrant le dossier ou se trouve les photos de mes œuvres, des connues comme des inédites. Et je commence à montrer celles que j'ai sélectionné pour cette exposition. « Celles marquées d'une croix vertes je suis sure de les exposer. Les autres je ne sais pas trop. J'attendais de voir l'espace pour me donner une plus grande idée. » Elles sont classées par thèmes, jouant sur les formes et la taille. « Vous en pensez quoi ? » Et je lui souris attendant son avis. Sachant aussi que tout pouvait être changé au moment de la mise en place à cause d'un rendu moins intense sur le lieu qu'en discussion.
Rien n'est vraiment fixé.
Se sont juste des ébauches d'idées.
 
 

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-- Mais tu as de la chance si des personnes te manques. // Jun --
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