❝ i made some bad choices... ❞
-- ft shin

((outfit)) l’eau tambourine contre les carreaux de ce local dans lequel tu as trouvé refuge ; plusieurs jours maintenant que tu t’enfermes dans cet espace de création pour tenter de libérer ton esprit de ces pensées néfastes. ces douloureuses pensées qui ont refait surface suite à ces nombreux échanges sur ce vécu passé. souvenirs d’un temps honteux que tu pensais oublié mais dont l’actuel présent te fait réaliser le contraire. tu n’as absolument rien oublié de ces mots ; dénigrement perpétuel dont les séquelles imperceptibles continuent de régir pourtant ton quotidien. confiance en toi bafouée quand il te faisait comprendre que tu n’étais rien, ne valait rien. que si son attention s’était porté sur toi ce jour-là, ce n’était pas simplement pas pour ce physique qu’il se plaisait allègrement à dénigrer, mais aussi parce qu’il avait su percevoir la faiblesse de cet instant-là - provoquer par ces départs à la chaîne, d’abord celui de ton cousin puis celui de ton aîné. instants difficiles qu’il a su tirer à son avantage, sous couvert d’un amour tout relatif. sentiments que tu pensais partager, mais tu avais simplement peur, peur de le voir lui aussi t’abandonner, alors tu t’es juste accroché à cette relation, à cette seule chose de véritablement concret, à ce bonheur d’apparence.

tu soupires longuement tandis que tu plantes l'aiguille dans ce bracelet à ton poignet. bras levés vers le ciel, tu t’étires. « ça t’aura au moins permis d’être créative sanae… »  te levant, dernière création entre tes doigts fins que tu habilles d’un cintre pour l’exposer avec les autres petites dernières, ton portable vibre alors soudainement réclamant ton attention. tu t’en approches doucement pour y lire cette invitation. ton corps retrouve alors la chaise laissée plutôt, menton dans ta paume, tu lis et relis le message ne sachant quoi répondre. Évidemment que tu as envie de te rendre à cette soirée, rares sont d’ailleurs les fois où tu as refusé, mais il n’est pas là ce moral - celui que tant raffole car cette bonne humeur est d’après contagieuse. « je ne peux pas le laisser continuer à me pourrir la vie, alors qu’il n’en fait même plus partie. bouge toi sanae ! » réflexions orales qui te poussent alors à répondre à la positive.

et te voilà dans ta chambre à fouiller dans cette armoire devenue trop petite pour la quantité de vêtements qu’elle contient. but simple que de trouver quelque chose de portable, et surtout de confortable. c’est alors changé que tu rejoins la cuisine. « bonne soirée les morveux, soyez sages et vous couchez pas trop tard. » puis tu te tournes vers la cheffe de maison.  « si jamais tu as besoin t’hésites pas à m'appeler. » elle opine. « profite de ta soirée ma chérie, à demain. »

la nuit est avancée, et les idées sont changées, profitant simplement de l’instant pour te laisser aller, et surtout laisser aller ces idées noires que tu broies depuis plusieurs jours maintenant. et tu l’aperçois au loin - lui, ton cousin et tu ne caches pas ta surprise de le trouver ici. tu t’approches alors de sa personne, haussant un sourcil quand la distance est réduite.  « inpo ? qu’est-ce que tu fous ici ?  » il est revenu depuis si peu, que tu as bien du mal à comprendre ce qu’il fait à cette soirée où sont réunis tes plus proches amis. puis tu lui fait un léger signe de tête, alors que tu passes entre tes lèvres un cône blanc. « alors comment ça se passe le retour pour l’instant ? » prononces-tu alors que tes pas te guident sur l’immense terrasse, et la cigarette est allumée, briquet que tu lui tends pour lui éviter de chercher le sien. « tu sais quand même qu’il est en boucle depuis que tu es de retour ? et shin par ci et shin par là. » tu recraches la fumée blanche, alors que tu reprends rapidement. « yisoo n’est guère mieux à vrai dire ! tu sais pas ce que tu provoques toi ! » un éclat de rire traverse tes lèvres.

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-- ft sanae

(outfit) Il n’aura pas fallu longtemps au jeune homme pour renouer avec ses vieilles habitudes – loin de l’avoir laissé de l’autre côté du Pacifique, l’amour des sorties nocturnes l’aura suivi ici. A Busan. Et le voilà lancé dans l’effervescence de ces soirées où la jeunesse embrase la ville ; où l’alcool coule à flot et tombent les barrières. Haru était pris, ce soir – un imprévu, il doit lui raconter plus tard –, et bien sûr, Shin est contrarié. Car avec son retour dans la métropole sud-coréenne, il les voyait déjà, Haru et lui, profiter de leur jeunesse comme il se doit. Rattraper le temps perdu ; sortir ensemble dans ces clubs où il n’y a que les plus jolies filles, et faire les ravages qu’ils se promettaient qu’ils feraient plus tard, alors adolescents, le physique encore ingrat et les rondeurs de l’enfance pour alourdir le visage. Mais pas ce soir, de toute évidence – à peine dix jours qu’il est rentré, Shin, et son compagnon de soirées lui fausse déjà compagnie. Il ose au moins espérer que ce n’est pas pour une fille.

D’anciens amis de lycée recontactés, ils mentionnent cette soirée, chez un autre ancien du lycée – à faire contre mauvaise fortune bon cœur, l’occasion de renouer avec ces connaissances perdues de vue. Prendre quelques nouvelles, voir ce que chacun est devenu ; bien espérer briller, évidemment, être celui qui aura connu l’évolution la plus époustouflante. Et, plus simplement, s’amuser. Profiter de cette jeunesse qui aura trop vite fait de leur filer entre les doigts ; redevenir ces gamins insouciants et glisser aux oreilles des filles des palabres qui n’ont plus rien de mots d’enfants.

Et la soirée passe ainsi, à laisser l’alcool alléger l’esprit – et tout se passe on ne peut mieux, car Shin est en plein cœur d’une conversation on ne peut plus prometteuse avec cette fille qu’il a repérée à son arrivée, que les regards ne se quittent plus et les sourires laissent tout entendre de l’issue de cette soirée. Sans doute encore quatre petites minutes, cinq, tout au plus, et elle sera prise entre ses griffes. Mais c’était sans compter sur une voix familière qui retentit dans son dos, et ce surnom atroce qui ne peut venir que d’une seule personne. Ce surnom à l’entente duquel la jeune femme se mord les lèvres pour retenir un éclat de rire certain, le dévisage des pieds à la tête avant de s’éloigner prestement – et juste comme ça, la proie a échappé au félin. Un claquement de langue lui échappe, et les mots sifflés entre ses lèvres lorsqu’il se retourne lentement vers sa cousine :

- Busu… Toujours un plaisir…

Une main qu’il passe dans ses mèches décolorées – frustré –, se décide finalement à répondre à sa question :

- Des potes du lycée m’ont invité… T’as pas le privilège des bonnes soirées, tu sais ?

Regard taquin, et la tête qu’il hoche silencieusement en la suivant sur la terrasse. Interlude nicotiné bienvenue – y a sans doute que ça qui saura compenser l’agacement de cette opportunité avortée. Et tout en sortant son paquet de cigarettes de la poche de son jean, il lance :

- La prochaine fois que tu veux me parler, évite de le faire quand j’suis sur le point de conclure, tu veux ? Ou alors viens dire un truc sympa si t’y tiens tant, un truc qui jouera en ma faveur, tu sais ? Comme la bonne cousine que t’es.

Sourire feint, et la cigarette qu’il glisse déjà entre ses lippes, s’empare du briquet qu’elle lui tend.

- Ca se passe… Je cherche un appart’, j’ai rencontré des investisseurs ce matin… Je devrais pouvoir lancer ma marque sous peu, donc c’est cool. Tout se passe comme prévu en fait.

Car le plan était bien rôdé, le business échafaudé depuis des mois, bien avant son retour sur le continent asiatique pour que, une fois rentré, ne lui reste plus qu’à mettre en pratique ce qui ne pouvait être fait de l’autre côté de l’océan. Et forcément, Shin semble satisfait lorsqu’il formule ces mots.

- Et toi, alors ? Tout va bien ?

Intérêt sincère dans ses prunelles, la cigarette sur laquelle il tire en écoutant sa réponse. Et il n’a même pas besoin de lui demander de qui elle parle ; un sourire paresseux s’étire seulement lorsqu’il apprend que son cousin n’a que son nom à la bouche.

- J’espère bien que mon retour ne laisse personne de marbre… J’en mérite pas moins… et j’espère que toi aussi, t’as que mon nom à la bouche, Busu.

Regard faussement menaçant – et fidèle à lui-même, sa vanité atteint des paroxysmes. Mais la vérité, c’est qu’il est au moins tout aussi heureux de les retrouver tous – si ce n’est plus.

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-- ft shin

jolie gazelle que tu vois filer lorsqu’entre tes lippes se glisse ce surnom peu flatteur ; instinct devenu primaire que de pousser la dérision à son paroxysme. entrevue écourtée qui ne laisse pas ton cousin de marbre, il y a cette colère perceptible qui tu ne le sais ne durera pas, car tu es sa famille, son sang et ces liens-ci passent bien avant une jolie paire de fesses. « qui a dit que je l’avais même ? j'suis juste surprise de te voir à une soirée où il y a presque tous mes potes. » connaissance du lycée puisque tu n’as pas poursuivi plus loin, ils sont par la force des choses devenus tes amis. simple petite bande vers laquelle tu te tournes lorsque tu as un besoin d’autre chose ; prendre le recul nécessaire de ces liens de sang certes estimés mais dont le besoin d'éloignement se fait parfois ressentir. but qui est alors donné de te concentrer sur toi. souffler pour être égoïste l’espace de quelques heures. tu lui tends ton briquet à shin, et sa rancune se fait entendre dans les palabres qu’il prononce à la suite. et alors tu rigoles sanae, tu ne peux pas t’en empêcher ; frustration exacerbée qu’il n’arrive pas à contenir shin, parce qu’il est comme ça, parce qu’il déteste de ne pas atteindre ces objectifs qu’il se fixe. « crois-moi la bonne cousine que je suis vient de t’épargner : petit un : un très mauvais coup, petit deux : des semaines et des semaines de relance. » l’objet tendu est récupéré, et tu viens aspirer une première taffe que tu recraches dans la nuit sombre. puis il te parle de ses projets, et ton sourire s’élargit. finalement les années se sont écoulées, mais il n’a pas changé ton cousin, toujours l’esprit plongé vers ce dessein qu’il s’est fixé, et il t’impressionne pour ça. l’ambition est un marqueur commun dans vos deux personnalités, mais la tienne ne s’est développée que bien plus tard, lorsque cette marque est devenue ta priorité. alors tu ne le nie pas que shin sur ce point est un véritable modèle. « je suis vraiment contente de l’apprendre. je te souhaite sincèrement de réussir, même si dans le fond je ne me fais pas beaucoup de soucis pour toi. » tes billes sombres se posent sur lui, tu l’aimes ton cousin, et t’es contente que la famille soit finalement réunie comme à l’époque ; enfin presque si l’on tient compte de cette maladie paternelle qui est entrée dans vos vies.

« pas tous les jours facile, mais on s'accroche…» tu n’as pas oublié la raison qui t’as poussé à venir ce soir. te vider la tête pour ne plus penser à ce passé qui t’est revenu en pleine gueule après tous ces échanges. « dots a quand même pris un nouveau tournant en étant exposée dans une boutique de luxe au centum city. » véritable point positif dans ta vie en ce moment ; exposition que jaehee, propriétaire de la boutique te permet d’avoir et dont tu lui es reconnaissante. plusieurs jours maintenant que la marque est présente et d’après ses premiers retours les avis sont plutôt positifs. clientèle surprise mais dans le très bon sens du terme. une clientèle qu’elle t’a aussi qualifiée de plus jeune grâce à l’attractivité des prix que tu essayes de proposer et qui lui permettent donc d'accroître la fréquentation de son établissement. une collaboration qui pour l’instant fonctionne, bien, très bien même.

puis la conversation se détourne doucement vers ton aîné et ta cadette, et tu ris sanae quand il reste fidèle à lui-même. « peut-être moins que les autres, mais crois-moi quand je te dis que tu m’as manqué autant qu’eux. » shin, ce cinquième frère dont le départ pour la côte ouest américaine ne t’a pas laissé de marbre. affect fatalement touché quand un membre t’es retiré. élément déclencheur que ce sentiment d’abandon ressenti plus tard… « ça me fait du bien que tu sois là, qu’haru aussi soit là…que vous soyez revenu... parce que j’ai fait de la merde pendant votre absence… » tu soupires doucement, alors qu’à nouveau tu tires sur ce cône tu blanc.

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-- ft sanae

Bâton de nicotine glissé entre ses lippes, à formuler des reproches qu’il ne prend même pas la peine de voiler – Shin, il lui en veut d’avoir fait déguerpir celle qui aurait dû embraser sa nuit. Mais à en croire Sanae, la chimère n’avait rien d’enviable, et à la perspective de subir ses assauts répétés, une moue dégoûtée peint ses traits. Car il n’a pas de temps à perdre avec ces filles désespérées et désespérantes, qui s’accrochent comme une moule à un rocher pour trois coups de rein partagés. La flamme approchée du bout de la cigarette tandis qu’il lui offre un point rapide sur sa situation – et le sourire se fait un peu plus franc lorsqu’elle répond être heureuse pour lui, lui souhaiter le meilleur sans pour autant douter un seul instant de lui.

- J’te remercie. Et je me fais pas de souci non plus, de toute façon.

Car il réussira, Shin, de la même manière qu’il a toujours réussi ce qu’il entreprenait – dans le domaine des études, du moins, et bientôt dans le champ professionnel aussi, il l’espère. L’ambition est trop grande, et les efforts à son image, pour qu’il se casse le nez à tenter de rivaliser avec le géniteur abhorré. Mais déjà, il s’intéresse à sa cousine, hoche doucement la tête lorsqu’elle fait l’aveu d’un quotidien devenu plombant, ces derniers temps.

- Et tu lâcheras pas, j’te connais. T’es trop teigneuse pour te laisser abattre comme ça…

Sourire moqueur, un nuage de fumée blanche qu’il prend le temps de recracher dans la nuit avant d’ajouter, plus sérieusement :

- En vrai j’ai réussi à mettre un peu de côté, ces derniers temps… Alors si jamais y a un remède miracle ou quoi, quel que soit le prix, parle-moi en. Je verrais ce que je peux faire.

Il ne roule pas sur l’or, Shin – pas encore. Mais il a tout de même quelques économies pour ce projet de toute une vie, et si elles pouvaient sauver celui qui l’a élevé comme un père, il n’hésiterait pas une seule seconde à y renoncer jusqu’au dernier centime. Et le cœur se serre à cette pensée, car il sait bien que si son oncle périclite de jour en jour, c’est plus par manque de moyens médicaux que financiers. 2041 a apporté Vice, mais pas le moyen de soigner l’incurable – et ce constat fait mal, lorsqu’il se risque parfois à envisager l’inéluctable. Heureusement, de belles nouvelles viennent soulager le tragique de la réalité, et Shin se redresse un peu, la tête inclinée sur le côté et les sourcils haussés lorsqu’un regard impressionné se porte sur Sanae. Un sourire au bord des lèvres – sincèrement fier de sa cousine, comme si sa réussite était sa propre réussite.

- Une boutique de luxe ? Excusez-nous du peu, Madame Seomun…

Et on peut lire tout l’amour qu’il lui porte ; cette fierté immense qu’il ressent tout à coup, dans les prunelles sombres du jeune homme. Ces sentiments qu’il ne dit pas, par pudeur extrême, se contentera d’ajouter :

- C’est vraiment génial, Busu. Je savais que tu pouvais le faire. C’est quoi la prochaine étape ? Les Fashion Week ? Invite-moi si jamais hein, j’serais pas contre discuter avec deux-trois mannequins…

Œillade en coin, un éclat de rire qui lui échappe déjà alors que la conversation se reporte sur le sujet le plus intéressant qu’il soit : lui-même. A espérer que l’on ne parle que de lui, depuis son retour à Busan ; le cœur qui se gonfle d’orgueil d’apprendre qu’il lui a manqué, lorsque le début de sa phrase lui fait pourtant rétorquer :

- Quelle ingrate, celle-là... Un jour tu comprendras que t’aurais dû m’apprécier à ma juste valeur, tu verras.

Et comme pour se rattraper de la blessure narcissique infligée, la brune ajoute déjà se sentir mieux depuis que les deux aînés de la famille sont rentrés. Mais ses derniers mots le poussent à ravaler les palabres vaniteuses qui se bousculaient déjà au bord de ses lèvres, pour plutôt demander :

- Comment ça, de la merde ?

A porter un regard curieux sur la jeune femme ; ajouter en ricanant :

- Laisse-moi deviner, t’as fait une collection qui a flop, c’est ça ? C’est rien ça, t’inquiètes, la preuve t’es bientôt la nouvelle Coco Chanel de la lingerie.

Car il ne la prend pas au sérieux, Shin. Est loin de se douter des réalités ignobles qu’elle s’apprête à lui révéler. Déni prégnant – car l’idée que sa cousine ai pu chuter à ce point est juste inconcevable.

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-- ft shin

il y a ce sourcil que tu hausses quand ton blond de cousin parle de ton paternel ; shin, c’est le sixième enfant de cette fratrie. il est cette petite bouille brune ayant grandi à vos côtés, et ayant été élevée par ce père qui est le tient. ce père biologique ne l’ayant jamais traité de quelconque manière différente ; amour sincère de cet homme envers cet enfant abandonné par celui ne l’ayant même pas vu naître. alors ces paroles tu les entends, les comprend même, mais bien difficile de t'imaginer venir lui réclamer son aide… « merci shin, mais je pense que tu n’as pas à prendre la charge de cela. » tu laisses un léger sourire s’installer sur ses lèvres, pour tenter de cacher cette peine qui t’habite. tu détestes avoir à penser à cela. à cette fin approchant bien trop rapidement. tu la hais cette maladie de te prendre l’homme comptant le plus à tes yeux. il va partir trop tôt, et sans que vous ne puissiez rien faire. foutue maladie incurable qui ne lui laissera pas l’opportunité de voir ses plus jeunes grandir, réussir, de voir haru mener d’une main de maître la direction de l’épicerie, de voir yisoo devenir l’une des plus grandes avocates de la ville, et de voir Shin devenir le prochain magnat de la boisson. grande goulée d'air inspiré, puis expiré dans un long soupir. « parfois j’me demande pourquoi le destin a décidé d’infliger ça à notre famille. est-ce qu’on aurait fait quelque chose de mal par le passé ? » réflexion à haute voix, pour lesquelles tu n’attends pas réellement de réponses. bâtonnet blanc alors vite reporté à tes lèvres, tandis que ce regard se reporte sur la nuit sombre de busan.

jusqu’à ce que ces palabres se glissent hors de tes lèvres ; petit bonheur de ta vie actuelle que la présence de ta marque dans cette boutique luxueuse. bosseuse acharnée, voit enfin son travail payé. et la reconnaissance est gratifiante, quand elle est octroyée avec les mots qu’on était ceux de la jolie brune. et alors tu peux la lire la fierté présente dans les billes sombres du blond. « un pas après l’autre surtout. j’espère pouvoir continuer à exposer ma marque dans sa boutique, et pourquoi pas créer une collection capsule uniquement disponible dans son enseigne ? » son de ta voix qui se baisse pour lui laisser l’opportunité de te conseiller ; avis implicitement demandé afin de bénéficier de l’expertise de l’homme. alors que tu rebondis sur ses derniers mots. « c’est exactement pour cette raison que tu ne seras pas invité. »

puis à travers ces mots glissés, la conversation s’installe à nouveau sur sa personne - particulièrement sur ce retour qui est le sien. franchise qui s’extirpe de tes lippes venant piquer l’ego de l’homme, ce qui a cette tendance de te faire souffler. « oui oui allez si tu veux ! » toujours la même chose avec lui, toujours cette envie d’être le soleil de vos vies, d’être le centre de vos attentions ; tu l’estimes oui, mais lui mentir pour lui faire plaisir très peu pour toi. et alors que tu te laisses aller à certaines confidences, shin relève ton dernier point jusqu’à le porter en dérision. « si seulement ce n’était que ça... » long soupir qui s’échappe de tes charnues, alors que tu hésites. shin il a toujours été cette oreille attentive, celui à qui tu as toujours pu confier ces petites choses que tu ne souhaitais pas dévoiler à d'autres, mais cette fois le sujet se fait bien plus délicat, plus douloureux aussi. alors tu n’oses pas. « mais ce n'est pas grand-chose hein, juste des mauvais choix quoi… » tu n’arrives pas à lui dire plus. parce qu’il a toujours cette crainte qui te ne lâche pas ; celle que cette nouvelle arrive aux oreilles de ton aîné. d’autant que tu sais la loyauté de ton cousin envers haru. « bref parlons d’autre chose… » pourtant tout cri que tu n’es pas tout à fait honnête, et tu aurais bien besoin de t’épancher pour libérer ce poids de tes épaules...

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-- ft sanae

Elle s’interroge, Sanae ; et ses mots se perdent dans la nuit noire, sombres comme le firmament. Car y a une malédiction qui pèse sur les Seomun, pour les condamner à pareille misère ? Des actes méprisables qui leur retombent dessus, bien des vies plus tard ? Mais Shin, lui, est sûr que non. Car il ne croit pas au karma. Il n’a jamais cru en toutes ces conneries de superstition, qui ne sont à ses yeux bonnes qu’à rassurer les enfants qui n’ont jamais su grandir. Shin, il sait que le monde est injuste – son père a pris soin de le lui apprendre, avant même sa naissance. Shin, il sait qu’y a pas de grande instance, de force suprême qui punira les pécheurs et récompensera les bons Samaritains. Y a pas de karma ni de dieux. Y a que sept milliards d’êtres humains qui se piétinent les uns les autres, à celui qui causera le plus de torts sur son passage.

Alors Shin, c’est lui le karma.
Comme personne ne fera justice pour lui,
il prend soin de s’en charger.
Car on n’est jamais mieux servi que par soi-même,
surtout lorsque l’on s’appelle Seomun Shin.

C’est pour ça qu’il se démène si bien pour anéantir, subtilement mais efficacement, tout ce que son père a bâti. Tout ce qu’il a aimé assez fort, auquel il s’est raccroché assez fort pour lui refuser la plus petite place dans sa vie. Et c’est pour cette même raison qu’il vengera pareillement la maladie de son oncle. Il sait pas encore comment, mais une chose est sûre : il le fera. Il trouvera un moyen, quel qu’il soit, car son cœur d’enfant ne saurait tolérer l’injustice.

Et il ne répond rien aux mots de sa cousine ; fait plutôt dévier la conversation sur les bonnes nouvelles qui frappent quand même leur famille. Juste pour que ces idées sombres cessent de tourner dans son esprit comme un lion en cage ; juste pour qu’un sourire retrouve le chemin de ses lippes. Attention déployée lorsqu’elle lui expose ses plans, les yeux légèrement plissés, réflexion d’un instant avant de déjà répondre, sûr de lui :

- L’idée n’est pas mauvaise. Sois juste sûre de t’y retrouver… Demande peut-être un plus gros pourcentage sur ces pièces en particulier, car vu le succès assuré que va continuer de prendre ta marque, c’est le propriétaire de cette boutique qui y gagne si tu développes une collection pour ses beaux yeux. Pas toi. Donc n’oublie pas tes intérêts, Busu.

Regard sérieux braqué sur elle, son cours d’économie à peine achevé que des conneries s’échappent déjà de ses lippes. A déjà voir sa talentueuse cousine aux Fashion Week du monde entier ; lui demander de lui présenter quelques mannequins, lorsque cette vie sera son quotidien. Mais la réponse de la brune n’est pas celle qu’il espérait, et déjà les sourcils se haussent, la bouche s’entrouvre sous le coup de la surprise. Outré par la façon scandaleuse dont elle le traite.

- Pardon ? Donc moi j’te file un coup de main et c’est comme ça que tu me remercies ? Viens plus jamais me demander conseil.

Expression renfrognée, à détourner son attention de cette ingrate pour plutôt se concentrer sur la cigarette entre ses lèvres. Retrouve déjà sa bonne humeur lorsqu’elle lui fait part de la joie que suscite son retour ; ignore le manque de conviction dans sa voix lorsqu’elle approuve ses dires. Que ce soit de bon ou de mauvais cœur, elle est allée dans son sens, et c’est bien tout ce qu’il regarde. Et lorsque la brune aborde un sujet énigmatique, spontanément, il tourne la chose en dérision – car ça ne peut pas être si grave. Pas avec Busu, si forte et si belle. Pas avec Busu, qui mérite que rien de mauvais ne l’effleure jamais. Malheureusement, elle ne rit pas avec lui, et ses mots ne font que planter la graine du doute dans son esprit. Surtout lorsqu’elle bafouille ; semble faire un pas en avant pour mieux reculer. Alors il écrase son mégot calciné sur la rambarde de la terrasse et le laisse tomber dans le noir de la nuit. Tourne la tête vers sa cousine, le regard fermement braqué sur elle. Sérieux, tout d’un coup.

- Quels mauvais choix ?

Et comme pour la pousser à se confier, la voix se fait soudain douce, plus qu’à la normale.

- Qu’est-ce qui s’est passé, Sanae ?

Tu sais que tu peux me le dire.
Tu sais que tu peux m’en parler,
à moi.
Quoi que ce soit.
Pour vous,
je pourrais tout entendre.

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-- ft shin

conseils avisés de celui dont les études sont hautes ; oreille attentive portée sur ses palabres à travers lesquelles il te fait comprendre que le monde des affaires n’est pas celui des bisounours, que tu ne peux pas t’investir dans une démarche supplémentaire juste par gratitude envers celle t’ayant offert cette exposition rêvée. alors, tu opines face à ces mots sanae, en prends d’ailleurs bonne note, car oui tu crées avec passion, mais cette énergie et ce travail que tu réalises mérite aussi une rémunération en conséquence. d’autant qu’aux frais de location d’atelier, s'ajoutent ceux des matières premières et il y a aussi cette marge octroyée - faible pour ainsi proposer les prix les plus abordables. donc oui, tu prends conscience qu’il te faudra demander une rémunération plus conséquente si tu en viens à créer des collections exclusives pour sa boutique. « yes, merci inpo ! » et les échanges se font alors plus légers lorsqu'il te parle de fashion week, et de cette invitation bien trop certaine qu’il pense recevoir. imaginaire développé de l’homme, lui permettant de se projeter dans ses loges à côtoyer ces femmes aux corps parfaits. imaginaire auquel tu coupes rapidement court, lorsque tu lui expliques que c’est pour cette même raison qu’il ne sera pas invité. et tu la vois alors, cette mine mécontente qui s’installe sur les traits de son visage, et qui malgré toi te fait sourire. cousin bien trop habitué à ce qu’on réponde positivement à chacune de ses demandes, sous prétexte qu’il est shin seomun, homme parfait à qui on ne peut rien refuser. a-t-il oublié seulement oublié à qui il s’adressait ce soir ? « aigoo, fait pas ta tête de cochon là ! je t’inviterai à la soirée pour fêter le succès du défilé si tu veux ! » prunelles taquines qui se posent sur le profil du blond, tandis que tu lui témoignes ta joie de le retrouver sur le sol coréen, tout comme de retrouver ces deux aînés partis loin pendant de trop nombreuses années. années difficiles passées dans les bras de cet homme…

et de ce choix fait, et de cet amour ressenti, les termes choisis aujourd’hui pour en parler se font durs ; souvenirs difficiles que cette époque de ta vie, que la réminiscence de cet homme à ton bras. tu te hais d’avoir ressenti de l’amour pour un être comme lui. d’avoir pu même penser que chacun de ses mots, même les plus compliqués étaient une manière de t’aider, de te soutenir, de t’aimer aussi… il t’a détruite, descendu plus bas que terre. il a fait de toi sa chose, et malgré tout ça tu es resté à ses côtés, aveuglé par ce foutu amour, et angoissé de perdre à nouveau une personne chère à ton cœur. ce passé, connu d’aucun est ton plus grand secret, mais c’est qu’il se fait de plus en plus lourd à porter. et alors que tu aimerais en dire davantage à celui à qui tu as toujours su confier ces choses impossibles à dire à d'autres, aujourd’hui tu restes équivoque. parce que tu as cette peur qui noue tes entrailles autant que tes lèvres. parce que tu sais que cette fois il s’agit de quelque chose d’important. et qui risque de changer beaucoup trop de choses. pourtant il insiste shin, te demande d’expliciter ces mauvais choix que tu évoques. et il y a alors ce long soupir qui s’échappe de tes lèvres, tandis que tes poings se referment contre tes paumes. regard que tu sens poser sur toi, mais que tu n’as pas le courage d'affronter. « shin, j’peux pas… j’arrive pas bordel...» dans ta voix il y a cette détresse qui s’exprime, tu pinces tes lèvres quand tu sens tes billes devenir humides ; yeux alors levés vers le ciel pour les retenir de glisser sur tes joues, respiration que tu tentes de calmer. « j’veux pas que ça arrive jusqu’à haru. j’ai trop honte shin, s’il savait ça qu’est-ce qu’il penserait de moi ? » et enfin tu les poses sur lui tes prunelles, lui exposant ces fêlures que tu ne montres à personne. sanae femme forte que rien n’atteint fait aujourd’hui bien pâle figure. « promet-le-moi shin ! promets-le que si je t’en parle t’iras pas tout balancer à Ha Ru... » tu as besoin de l’entendre, tu as besoin qu’il te le confirme, parce que sans cette promesse entre vous, tes lèvres resteront closes et ce secret désespérément tient. et ils finissent par t’arriver ces mots, ceux permettant à tes lippes de se délier après quelques secondes de réflexion. « après ton départ, et celui de haru, j’me suis sentie vraiment seule, abandonnée. du coup histoire de me changer les idées j’ai décidé d’activer ce truc qu’est la love alarm, et qui m’a permis de rencontrer ce mec… » voix chevrotante, marquant une très légère pause. cigarette que tu portes à tes lèvres pour te donner un semblant de courage. « je l’aimais et il m’a détruit shin… il y avait ces mots qu’il me disait si tu savais... » et finalement ces larmes que tu retenais finissent par s’écouler lentement le long de tes joues. geste machinal que tu as de les essuyer et de tourner ton visage. « il disait m’aimer en retour, j’sais même pas si c’était vrai… parce que quand t’aimes quelqu’un t’es pas censé la dénigrer non ? » puis tu le sens ce poids qui quitte doucement tes épaules, en même temps que tes les mots s'échappent de tes lèvres et que ces perles transparentes glissent le long de tes joues rosies...

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-- ft sanae

Sanae amorce un sujet pour mieux l’esquiver. Recule pour mieux sauter. Mais si elle souhaitait réellement ne pas en parler, elle a commis une erreur dès l’instant où elle a formulé le premier mot. Car ce seul mot a suffi à mettre la puce à l’oreille de Shin – et Shin, il n’est pas réputé pour abandonner avant d’avoir obtenu ce qu’il souhaitait. En l’occurrence, la vérité. Et le jeune homme a étudié l’économie, l’art du négoce et l’éloquence ; petit prince s’est armé au cours de ces dernières années, et sait désormais, mieux que jamais, manipuler autrui pour arriver à ses fins.

Alors il ne lâchera pas l’affaire.

Et lorsqu’il assure à sa cousine qu’elle peut lui confier ce qui la tracasse, inquiet, il voit la jeune femme se tortiller sous ses yeux. Serrer les poings, bafouiller qu’elle n’y arrive pas ; et le ton s’adoucit un peu plus encore – il ne le haussera que si elle s’embourbe trop longtemps à tenter de lui échapper :

- T’arrives pas à quoi… ? Je comprends pas, tu commences à me faire peur là.

Car forcément, chaque seconde qui passe le cerveau s’emballe, et c’est un nouveau scénario catastrophe qui se joue dans son esprit. Car des mauvaises décisions, il y en a de toutes sortes ; des plus bénignes aux plus tragiques. Et le doute qu’elle instaure lui laisse tout le loisir d’envisager le pire ; et la voir se décomposer sous ses yeux, les yeux humides et la respiration saccadée, ne fait rien pour le rassurer. Alors il rompt la faible distance qui les séparait pour poser ses mains sur ses épaules, cherche ce regard qui le fuit si bien :

- Eh, eh, regarde-moi. Tout va bien se passer, t’es la prunelle de ses yeux, il pourra jamais te considérer autrement. Juste dis-moi ce que t’as fait.

Et le cœur s’emballe un peu, car c’est forcément elle qui a fait quelque chose, pour qu’elle puisse en avoir honte ; pour qu’elle puisse penser que cela pourrait changer le regard que son frère porte sur elle. Et puisqu’il faut lui promettre, il hoche la tête sans l’ombre d’une hésitation.

- Bien sûr que je te le promets. Pas un mot ne retombera aux oreilles de Haru.

Bien évidemment que si, Haru sera le premier à savoir, si la nouvelle est vraiment grave. Mais il n’a aucun principe, Shin. Serait prêt à promettre monts et merveilles pour obtenir ce qu’il veut, mais enverra valser ces serments à peine aura-t-il ce qu’il souhaitait. Loyauté qu’il est prêt à trahir si la nouvelle se révèle si catastrophique que l’annonce sa cousine, la seule idée l’obsédant, actuellement, étant celle de lui faire cracher la vérité. Pour se rassurer ; pour l’aider. D’une manière ou d’une autre. Et lorsqu’enfin elle se décide à lui ouvrir son cœur, il se montre attentif. Fronce légèrement les sourcils face à ce début de récit qui n’a rien de ce qu’il redoutait, commence à comprendre, cependant, lorsqu’elle laisse sa phrase en suspens. Et elle a beau ne rien lui avoir encore dit de ce type, il sait déjà qu’il le hait. Le méprise. Les yeux qui clignent lorsqu’elle mentionne ces mots, mais il n’ose pas l’interrompre, de crainte de la couper dans son élan, et le cœur se serre de voir les larmes couler sur son doux visage, la prise se resserre légèrement sur ses épaules lorsqu’il pense que ce mec est responsable de l’état de sa cousine, et la colère monte.

- Attends, j’capte pas, tu m’as pas dit que vous vous étiez connus avec la love alarm ? Il devait t’aimer sincèrement nan, s’il a fait sonner la tienne, c’est pas ça le concept ?

Et sans même lui laisser le temps de répondre quoi que ce soit, il ajoute avec un rire amer :

- Enfin non, j’suis con, comment il aurait pu être sincère s’il te traitait comme ça ? 'Fin je capte pas.

Et il la lâche pour passer une main sur son visage – le sang boue dans ses veines, et il doit faire un effort monstre pour se canaliser.

- C’est qui ce type ? Il s’appelle comment ? Il fait quoi ? Personne dans la famille a jamais su que tu sortais avec lui ? Ca a duré combien de temps ce merdier ? Il te disait quoi exactement, ce bâtard ?

Les questions filent trop vite pour qu’elle ai le temps d’y répondre – et Shin commence à s’agiter, faire les cent pas sous ses yeux mouillés. Et c’est seulement là qu’il pensera à faire la seule chose qu’il aurait dû faire depuis le début, lorsqu’il revient vers elle pour la prendre dans ses bras, la serrer fort contre lui en caressant doucement ses cheveux.

- J’suis désolé que t’ai eu à vivre ça, Sanae, et encore plus que tu sois restée toute seule avec ça. Pourquoi tu m’en as pas parlé… ?

❝ i made some bad choices... ❞
-- ft shin

et le voilà mis en exergue ce point qui jamais n’a cessé de te faire douter ; sincérité des sentiments dont aujourd’hui encore tu ne sais rien. l’espoir d’y croire, mais manifestations orales t’en témoignant pourtant le contraire. sincérité des tiens offert sur plateau d’argent, le laissant libre d’en jouer à sa guise. estime brisée, devenue l’ombre de celle que tu étais. il a su faire de toi sa chose, jouant sur tes cartes les plus sensibles pour te faire plier, jusqu’à te faire céder. modelé à son image, mais pourtant jamais assez parfaite. toujours quelque chose à redire pour te faire sentir à chaque fois plus misérable. femme forte, tu es devenue fragile ; remise en question perpétuelle à chacune de ses palabres, se terminant toujours par la même question : étais-tu assez bien pour lui ?

épaules relâchées, et prunelles embuées posées sur lui.
colère palpable dans ses mots prononcés.
visage secoué pour répondre à ses questions posées.

« c’est plus personne, et j’crois bien que c’est tout ce qui compte pour moi aujourd’hui. il appartient à mon passé shin. un passé dont j’ai particulièrement honte… et si au début, j’avais envie de le présenter finalement j’ai préféré pas le faire, encore moins en parler. alors t’es le premier à savoir pour lui… et j’ai aussi envie que tu sois le dernier. »

tandis qu’il s’éloigne, tu essuies ces perles salées ruisselantes sur tes joues. prunelles toujours sur le blond faisant les cent pas. et sans quitter le lion en cage, tu sens ton ventre toujours aussi noué malgré le poids délesté, car la réaction du cousin est imprévisible. position détestée, que celle d’être la brebis à sauver, pour toi étant plus à l’aise dans la situation inverse. car habituellement tu es celle que l’on cherche pour se confier, et tu en aimes le confort. et que c’est difficile de te montrer ainsi, car tu es la joviale sanae, celle dont le sourire est toujours vissé aux lèvres, peu sont ceux à avoir vu tes larmes. et c’est bien ainsi que tu préfères les choses.

alors la surprise n’est pas cachée quand il t'étreint ; larmes séchées qui se remettent à couler de plus belles quand ta tête se plonge contre son épaule. le réconfort qu’il apporte te fait du bien, t’apaise. et quand sa voix t’arrive, tu secoues à nouveau le visage - et tu sais que malgré lui ses pensées doivent s’attarder sur l’état de son t-shirt.

« t’étais pas là shin… personne n’était là à ce moment-là. y’avait que lui, et il me donnait l’attention que je ne n’avais plus. avec lui, malgré tout je pouvais rigoler, m’évader… faire presque tout ces trucs qu’on faisait toi, haru et moi… et que j’ai perdu quand vous êtes parti... »

tu soupires longuement avant de t’écarter pour venir reprendre une cigarette. coudes posés sur la rambarde, fumée blanche dénotant avec le sombre de la nuit. prunelles brunes sur le profil de ton cousin. les larmes versées sèchent tandis que tu repenses à ces départs successifs, et à ces coups de poignard ressentis. tu avais perdu trop, pour ne rien ressentir. tu avais perdu trop pour ne pas t’affaiblir.

« il a su profiter de ma faiblesse… il en a joué pour me faire rester auprès de lui… et ça aura duré trois ans shin… comment j’ai pu être si bête… »

trémolos perceptibles, mains tremblotantes, et lèvres que tu pinces pour retenir tes larmes de perler à nouveau. remémorations de ces interrogations posées par tes proches et de ces rejets violents balancés sans demi-mesure. inquiétudes de ceux t’aimant sincèrement dont tu as fait fi ; te montrant parfois agressive, mauvaise envers ceux représentant ton tout. personnage détestable, que jamais plus tu ne souhaites montrer. il a fait de toi ce que tu hais, et tu l’as aimé pour cela. tremblement des mains qui se transmet à ton corps - répugnant constat.

« si tu savais à quel point je me dégoute d’avoir cru ainsi en lui. d’avoir pensé qu’il faisait tout ça par amour pour moi, qu’il voulait sincèrement mon bonheur. »

éclat ironique qui franchit la barrière de tes lèvres.
bâton blanc entre tes lips, tentative désespérée de retrouver une certaine contenance.

❝ i made some bad choices... ❞
-- ft sanae

Il la dévisage sans comprendre, à l’écouter lui raconter ces relations dont il ne connaît rien, froncer les sourcils lorsqu’elle avoue avoir honte. Il ne comprend pas, non. Car il est celui qui joue avec elles, Shin – incapable de sombrer pour elles, de se laisser piéger par une sirène aux allures de déesse. Et il le sait, jamais il ne saura se laisser aspirer par le genre de liens dont sa cousine a été faite prisonnière. Alors il secoue la tête, aime mieux s’attarder sur ce sujet que sur les promesses de ne jamais révéler ses secrets à quiconque – c’est plus important.

- Pourquoi t’as honte, en fait ? C’est lui le connard dans cette histoire, toi t’as malheureusement rien fait de mal… J’aurais aimé qu’il ai souffert encore plus que toi mais c’est de toute évidence pas le cas, t’as rien à te reprocher Sanae. Tu peux en parler sans honte… ‘Fin j’veux dire, tu vois bien que j’te juge pas car j’ai aucune raison de le faire, et pourtant tu sais combien j’ai le jugement facile…

Ses yeux bruns braqués droit sur elle, à espérer que s’il la regarde suffisamment fort, ses mots finiront par s’imprimer dans son cerveau. Car Shin aimerait l’aider mais ignore comment faire – le blond s’est toujours trouvé bien démuni lorsqu’il fallait réconforter autrui. Alors bien sûr, la première option qui lui traverse l’esprit est celle qui a toujours le mieux marché pour le grand gamin incapable de verbaliser le moindre sentiment : la violence. Compter sur ses poings pour hurler les mots qui s’étranglent dans sa gorge ; réduire en bouillie le visage de celui qui a osé anéantir sa cadette. Comme si cela pouvait réparer quoi que ce soit ; car la satisfaction de lui avoir fait aussi mal qu’il a pu lui faire mal, c’est bien tout ce qu’il peut lui offrir. Et le pas rapide avec lequel il arpente la terrasse ; la contraction de ses phalanges traduisent tout des idées qui lui traversent l’esprit.

Et soudain, Shin s’arrête.

S’agite de nouveau l'instant suivant pour venir la prendre dans ses bras, lui demander pourquoi elle ne lui en a pas parlé. Et ses yeux s’écarquillent un peu lorsqu’elle lui rétorque que personne n’était là à cette époque, car c’est seulement maintenant, au terme de toutes ces longues années, une fois la ville natale regagnée, qu’il réalise que Sanae a dû se trouver bien démunie lorsque ses deux aînés ont quitté le pays presque simultanément. C’est seulement maintenant qu’il songe à se mettre à sa place, et si à l’époque il voyait seulement le fait que Busan et sa famille lui manquaient, seul à l’autre bout du monde, il se rend finalement compte qu’il n’a pas été le seul à souffrir de ce brusque changement.
A part Sanae, y a encore d’autres gens pour qui son absence a laissé comme un vide ?

- J’avais jamais capté que ça t’avait affecté comme ça… A l’époque je pensais que t’avais tes potes, le reste de la famille… Que t’avais le nez dans tes études et dans ta couture.

Les épaules se haussent mollement – à toujours peiner à verbaliser la peine qu’il ressent soudain pour elle. Mais l’humidité de plus en plus présente contre sa poitrine le pousse à l’écarter doucement, pour lui expliquer de la manière la moins brusque possible :

- Par contre là t’es juste à la limite avant de te mettre à morver sur mon T-shirt… Blanc sur noir ça fait jamais bon ménage…

Il lui offrirait bien un mouchoir pour remplacer l’étoffe de son haut, mais ce n’est malheureusement pas le genre de type à se balader des paquets de Kleenex plein les poches, alors à la place il lui tapote maladroitement le haut de la tête, la meilleure façon qu’il ai à sa disposition pour lui apporter un semblant de réconfort. Et la jeune femme se replie plutôt sur l’appui d’une cigarette, à lui révéler les mécanismes ignobles de cet infâme personnage, lui apprendre que cet enfer aura duré trois ans. C’est si long.

- Mais non, t’as pas été bête… T’as…

Un soupir lui échappe, alors même que les mots se perdent sur sa langue. Car il sait pas ce qu’il faut dire, Shin, dans ce genre de situation – on lui a appris énormément de choses à la fac, des matières diverses et variées, mais pas un seul de ses professeurs n’a su lui enseigner comment réconforter sa cousine victime d’un pervers narcissique. Quelle bande d’incapables.

- Je te l’ai dit, c’est lui le gros con, qu’il finit par trancher. Pas toi.

Et sa main qu’il pose doucement sur son épaule, faute de mieux ; à river ses yeux sur la ville en contrebas, car c’est toujours plus simple que d’affronter le visage noyé de larmes de sa cousine. Que de la voir soudain si faible, elle qui semble toujours si forte. Mais ses mots semblent glisser sur elle comme sur les plumes d’un canard, car elle ne cesse de s’auto-flageller pour ses erreurs passées, et il finit par pincer les lèvres, retient un nouveau soupir. Quelques instants de silence flottent entre eux avant qu’il ne se décide à répondre :

- T’étais amoureuse, Sanae. J’y connais rien, mais… j’suppose que n’importe qui aurait foncé tête baissée comme toi, s’il aimait l’autre à ce point. Arrête de te blâmer, je t’en prie, de vous deux t’es vraiment pas celle à qui faut faire des reproches.

❝ i made some bad choices... ❞
-- ft shin

elles sont soutenues les prunelles qu’il darde sur toi ; les mots sont entendus, parfaitement compris mais ce sentiment ne partira pas pour cette simple raison. deux ans maintenant que cette relation s’est achevée. et deux ans que tu nourris cette honte d’avoir craqué pour cet homme. devenant cette femme détestée, et detestable, parce que tu le croyais être ton refuge, et le seul à même de comprendre cette tristesse qui te consumait à cette époque. bête que tu sens aujourd’hui d’avoir eu de telles pensées quand les larmes de ta mère se font encore limpides dans ton esprit, tout comme ce masque porté par ton père, il avait cette volonté de ne rien laisser paraître, parce qu’il avait ce souhait que de paraître fort devant ses enfants, alors qu’en réalité la tristesse le consumait d’avoir laissé s’envoler ses deux fils aînés. du coup, ces larmes versées pour lui ce soir, bien qu’elles te soient incontrôlables sont un coup dur. amère est la prise de conscience que malgré tout ça, il reste un passé qui t'affecte encore. « j’ai honte parce que j’ai été faible shin… faible de croire à ses paroles, faible au point de le laisser me changer… honte de l’avoir laissé me détourner de ce qui compte réellement pour moi aussi... »

soupir qui s’échappe de tes lippes, tandis que les orbes s’attardent sur lui. comme un lion ruminant en cage, résultat d’une frustration de ne pouvoir - tu le sais, prononcer des mots plus réconfortants. alors quand l’arrêt est marqué, les entrailles se font nouées. peur certaine que d’affronter l’imprévisibilité connue de ton cousin, voilà pourquoi la surprise n’est en rien cachée quand les épaules sont enserrées. et les larmes précédemment essuyées perlent à nouveau contre cette épaule offerte. la chaleur de ses bras t’apaisant finalement autant que ces mots qu’il n’arrive à articuler. « et j’avais tout ça shin, mais même si tu peux vivre en ayant perdu tes deux jambes, ça n’en reste pas moins difficile... » traits toujours posés contre son épaule, les larmes ne cessent de perler ; reniflement léger quand la proximité est écartée. léger éclat franchissant la barrière de tes lèvres, car le cousin est connu et la réflexion en été attendue. « quel homme matérialiste... » manche de ta veste que tu utilises pour sécher tes larmes tandis que sa main s’arrête sur le dessus de ton crâne. douce sensation que celle de retourner à ces temps innocents, durant lesquels la manière d’apporter réconfort était identique.

et la distance se fait plus marquée, quand la rambarde est trouvée, cône blanc glissé entre tes lippes, prunelles posées sur le profil du blond. et c’est qu’il s'évertue shin. oui s'évertue à te faire comprendre que dans l’histoire celui qui est à blâmer ce n’est pas toi. lèvres closent car tu ne sais quoi lui répondre. que tu aimerais que tout soit simple, que tu puisses toi aussi l’insulter aussi facilement en te dédouanant de tout, mais tu n’y arrive pas à sanae, parce que malgré tout tu la ressens cette culpabilité. « j’y arrive pas shin… parce que j’me reproche tellement de trucs… » cigarette que tu portes à tes charnues, avant d’expirer doucement la fumée blanche. « parfois j’me dis que sans l’annonce de la maladie de papa, j’serais peut-être encore avec lui à l’heure qu’il est... » une nouvelle comme un électrochoc ; élément déclencheur de cette séparation pour toi dont la famille est tout. celle-là même que tu as mis de côté, puis rejetée pendant presque trois ans, mais l’annonce de la maladie de cet homme estimé, aimé t’a fait réaliser de qui tu préférais le départ… « merci en tout cas shin… » tu tapes sur le bâtonnet pour en retirer la cendre consumée.  « j’suis vraiment contente que tu sois de retour… » et la tête vient se poser sur l’épaule du cousin adoré. « tu restes pour de bon cette fois hein ? »

 

❝ i made some bad choices... ❞
-- ft sanae

Elle feint les offusquées, Sanae – un éclat de rire qui lui échappe lorsque son cousin lui demande de s’écarter. Mais il a payé ce haut un peu trop cher pour un simple T-shirt noir, et peu importe combien il aime sa cousine, il ne la laissera pas le ruiner à coup de morve dégoulinante. Alors il se contente de hausser les épaules, l’ombre d’un éclat taquin pour embraser son regard.

- Ben je t’aurais bien proposé un mouchoir mais… de toi à moi, Busu, est-ce que j’ai une tête à me trimballer avec des Kleenex ?

Question purement rhétorique, et à défaut de pouvoir lui proposer quoi que ce soit pour remplacer le coton de son T-shirt, il laisse sa main s’abattre sur sa tête – pour au moins remplacer la chaleur de son torse. Car s’il n’est pas doué avec les sentiments, Shin – encore moins avec les larmes –, c’est bien le seul moyen qu’il ai jamais trouvé pour tenter de réconforter ses proches. Et ils l’ont bien compris, depuis le temps, ont appris à apprivoiser l’animal farouche, et à décrypter la maladresse de ses attentions.

Il n’est pas surpris, lorsque la brune s’en remet à la nicotine – car lui le premier trouve son réconfort dans les bâtonnets de tabac. Comme si la fumée raclant sa gorge et brûlant ses poumons pouvait le délester des tensions qui le gagnent trop souvent – pour mieux le mettre encore plus sur les nerfs s’il ose ne pas s’en griller une autre dans l’heure qui suit.

- Mais tu te reproches quoi ? T’as rien à te reprocher, t’es…

Les sourcils se froncent un peu sous le poids de l’incompréhension, et le mot « victime » lui brûle les lippes – mais il le ravale déjà, car il sait qu’ils sont un peu trop semblables, et sait surtout combien il aurait abhorré se faire qualifier ainsi.

- T’as rien fait, okay ? Arrête de te culpabiliser toute seule, c’est pas toi qui doit porter le poids de remords ici.

Il aimerait la secouer, Shin, pour lui faire rentrer dans la tête une bonne fois pour toute qu’elle n’a rien à se reprocher – car il a le sentiment de s’essouffler dans le vent, et que le répéter cent fois ne lui ouvrira pas davantage les yeux. C’est désespérant, mais Sanae doit être l’une des rares personnes pour qui il soit prêt à tolérer cela ; à faire les efforts qui s’imposent. Et les yeux se voilent lorsqu’est mentionnée la maladie paternelle ; la boule dans sa gorge qu’il s’efforce d’ignorer pour lui demander :

- Qu’est-ce que ça a changé ?

Car il voit pas tout à fait le rapport de causalité, et la tête qu’il hoche silencieusement lorsqu’elle le remercie, répond plutôt :

- Moi aussi ça m’avait manqué de pouvoir me foutre de vos grosses têtes.

Vous m'avez manqué.
C’est ça la vérité, mais jamais ces mots n’oseront franchir ses lippes – car c’est plus simple de lâcher des vacheries, les yeux brillants et le sourire d’emmerdeur au bord des lèvres.

- Hm, j’sais pas… Ca dépendra d’où le vent me porte hein, je devrais peut-être re-bouger une fois mon business lancé, aucune idée. Mais pour l’instant je vais rester un peu ici ouais, t’inquiète pas… Puisqu’apparemment tu fais des mauvaises rencontres quand ton grand cousin est pas là pour garder un œil sur toi, hm ?

Regard sévère qu’il porte sur elle, une petite pichenette qu’il porte sur son front avant de glisser un bras autour de ses épaules pour la rapprocher un peu, lâcher avec un soupir :

- Ah, t’es sûre que tu veux pas me dire comment il s’appelle ? J’aurais deux mots à lui dire, sérieux.

❝ i made some bad choices... ❞
-- ft shin

bras appuyés contre le fer de la rambarde, tes billes concentrées sur le sombre de la ville, le cône entre tes doigts se glissent entre tes lippes tandis que l’incompréhension gagne celui à tes côtés. sentiment compris quand jamais il n’a vécu pareille relation, et dans le fond tu ne lui demande pas de comprendre car jamais il ne le pourra pas. il faut dire qu’il est particulier ce ressentiment, presque étrange, car quand les mots sont prononcés tu sembles être la victime. alors pourquoi cette culpabilité ? et bien tout simplement parce que tu n'excuses pas la durée de ton temps passé à ses côtés, ni le fait d’en être tombée amoureuse, encore moins de t’être éloigné ainsi de tes proches, et par-dessus tout de l’avoir laissé faire. tu as pourtant ce caractère connu de tous sanae, tant de fois décrit comme fort, avec cette langue pendue, bien trop rarement dans ta poche, mais qui le sera pourtant restée pendant trois longues années… « je suis ? une victime ? tu peux le dire shin t’inquiète. » tu l’admets, le mot n’est pas plaisant. il est pourtant celui qualifiant le mieux ce que tu représentes aux yeux des autres. et tu souris quand shin insiste sur le fait que tu n’as rien fait ; ses mots sont sincères, tout comme l’intention qu’il y porte. passionné qu’importe ce qu’il entreprend et ça te touche, car rares ont été ces types d’échange entre vous. souvent superflu, ou alors simplement porté sur votre ambition commune, tu n'as bien parfois partagé des choses plus personnelles mais jamais de cet acabit. alors, tu penses pouvoir dire sans te tromper que c’est bien la première fois depuis que vous êtes adultes que tu le vois ainsi agir avec toi. « je sais bien shin, mais c’est plus facile à dire qu’à faire... »

et quand la maladie paternelle est mentionnée, tu le sens se tendre le blond ; sujet sensible pour chacun d’entre vous qui ne doit pourtant pas représenter un tabou. « ça a changé que je me devais d’être là pour la famille, et plus dans les bras de ce gars... haru parti, papa malade, impossible de laisser maman gérer toute toute seule... » tu ne dis pas que le moment a été facile, que tu as simplement claqué des doigts et que pouf comme par enchantement tu as fait sortir ce type de ta vie. ça a été dur, vraiment dur. tu te rappelles d’ailleurs toutes ces foutues questions, toutes ces nuits passées sans dormir, parce que tu étais simplement paumé. c’est vrai qu’il était une ordure de la pire espèce, mais l’amour que tu lui vouais était sincère - bien trop sincère, alors il t’aura fallu te raccrocher à ces trucs qui te dérangeaient, te déplaisaient dans sa façon d’être, de parler pour faire le choix qui s’imposer. et tu l’auras pleuré, peut-être trop mais impossible que de contrôler quoi que ce soit… et bien que tu te reproches beaucoup de choses, ces larmes elles ne le seront jamais, car témoin de la sincérité de tes sentiments…

puis de ces palabres échangées, ta tête s’installe contre son épaule, tu es heureuse sanae. comblée d’avoir retrouvé ce deuxième aîné, et de cette joie éprouvée tu articules ces mots rarement prononcés entre vous - tu es contente qu’il soit de retour, mais à ces paroles la réponse de shin n’est pas vraiment celle espérée, alors tu laisses ton coude partir contre ses côtes, sans force, juste pour exprimer ton mécontentement. « yah ! tu crois que j’dis ça uniquement parce que t’appeler inpo m’avait manqué ? » mais malgré tout, tu souris sanae, car l’homme est connu pour être pudique sur l’expression de ses sentiments, alors tu ne lui en voudras pas, et encore moins après tout ce qu’il a fait pour toi ce soir. « quand mon grand cousin n’est pas là, ET mon grand frère. » précises-tu tandis qu’un éclat s’échappe de tes lippes ; facile que le titiller quand son ego est aussi important. et alors il se venge shin, t’assène une pichenette au beau milieu de ton front, avant de venir enserrer tes épaules. « non ça en vaut pas la peine, il mérite juste d’être ignoré maintenant… » mais dans le fond tu es touché qu’il insiste autant ; preuve en est qu’il sera toujours là pour te venger.

et toutes ces confessions t’ont fatigué, tu bailles même sanae, et tout en écrasant ta cigarette, tu prononces. « j’vais me rentrer, tu veux que je te dépose, ou tu préfères rester encore un peu ? » car c’est qu’il pourrait avoir envie de conquérir ce que tu l’as empêché d’avoir plus tôt.

 

❝ i made some bad choices... ❞
-- ft sanae

Il hoche doucement la tête, Shin, lorsqu’elle ose se qualifier de victime – car si le mot n’est pas plaisant, il est déjà plus acceptable dans sa bouche. Et comme pour appuyer ses dires, le jeune homme s’escrime à lui expliquer qu’elle n’a rien fait, car elle n’a pas à se sentir coupable dans une situation où elle n’a fait qu’être réceptacle de souffrance qu’elle ne méritait pas.

- Je suppose, qu’il répond simplement lorsqu’elle lui explique que c’est plus facile à dire qu’à faire.

La vérité c’est qu’il n’arrive pas à se mettre à sa place, Shin. Il ne s’est jamais retrouvé dans pareille situation, et voit mal comment cela pourrait arriver un jour. Puis c’est juste pas son genre de se sentir coupable ; se blâmer pour des choses qui ont pu se dire ou se produire. Alors il pensait peut-être que lui rappeler que ce n’était pas de sa faute suffirait à l’apaiser, mais il semble évident que ce n’est pas le cas – et il passe une main dans ses cheveux, à se demander pourquoi les gens s’acharnent à s’attacher aux autres, s’engager dans des relations amoureuses lorsqu’il semble clair qu’ils en ressortent toujours brisés. Ça semble quand même plus simple de s’en tenir à son motto ; ses principes qui le tiennent loin des peines de cœur. Et curieux, il l’interroge sur l’impact de la maladie paternelle sur son couple. Car il n’est pas sûr de bien comprendre, mais lorsqu’elle lui explique qu’elle s’est retrouvée seule enfant à pouvoir assumer un foyer familial en train de s’effondrer, il hoche doucement la tête, remarque :

- Après Haru est rentré rapidement, si je dis pas de conneries. Heureusement. Mais tant mieux si ça aura au moins eu le mérite de te sortir de l’emprise de ce type, y a au moins un truc positif qui en sera ressorti…

Lèvres serrées, à penser à toutes les autres conséquences de cette maladie – celles qui les ont déjà tous entachés et celles qui restent à venir. Il voit désormais les jours passer avec horreur, Shin, conscient que chaque fois que le soleil se lève sur Séoul, c’est une fin précipitée qui s’approche de leur famille – et s’il y a des jours avec et des jours sans, ses visites à l’hôpital tendent à être de plus en plus déprimantes. Malgré tous les efforts que met son oncle dans le fait de paraître en forme ; malgré sa force légendaire, et la chaleur de ses sourires. Il peut pas ignorer la maigreur qui a creusé ses joues et les tremblements qui agitent parfois ses membres lorsqu’il tente d’attraper quelque chose ; il peut pas ignorer la fatigue qui cerne ses traits, et la façon dont vingt minutes passées à discuter tranquillement semblent suffire à l’épuiser. Et son cœur se serre chaque fois qu’il pense à l’inéluctable ; son ventre se noue, et la bile lui monte à la gorge. Alors c’est avec reconnaissance qu’il accueille ce changement de sujet ; laisse un sourire amusé gagner ses traits lorsqu’elle s’offusque d’apprendre que ce serait seulement les embêter qui lui a manqué – cruel mensonge.

- Busu, il serait vraiment temps que t’apprennes à respecter tes aînés quand même… Quand t’étais petite on laissait passer car t’étais mignonne, mais maintenant t’as quarante-cinq ans, c’est juste offensant.

Regard sévère qu’il porte sur elle, à faussement se vexer de trop souvent s’entendre surnommé inpo – et c’est vrai que c’est un peu vexant, à la longue. A lui assurer qu’il ne partira plus de sitôt ; froncer un peu les sourcils lorsqu’elle souligne que l’absence de Haru lui a tout autant pesé que la sienne – laisser son front se dérider l’instant suivant, car s’il est bien une personne avec laquelle il ne cherche pas à entrer en compétition, c’est son grand cousin. Car il l’aime trop pour ça ; sait qu’il mériterait le monde.

- Son absence a vraiment pesé à tout le monde, mh ?

Il porte encore la rancœur que jamais il n’ai daigné venir le voir aux États-Unis, mais ça, Busu n’a pas besoin de le savoir, et par acquis de conscience, il lui demande si elle est sûre de ne pas vouloir lui donner le nom de son ex. Car il peut pas le laisser s’en tirer comme ça, Shin – pas quand il a si bien morcelé sa cousine. C’est un peu trop facile, et rien ne peut rester impuni. Mais la jeune femme refuse, selon lui il mériterait seulement l’ignorance, et ce n’est qu’une énième piqure de rappel de combien il est différent du reste de sa famille. Y a que lui pour être revanchard à ce point ; animé par l’ardente conviction que toute injustice mérite d’être réparée. Pourtant, un soupir franchit ses lèvres et il se contente de répondre :

- Okay, comme tu veux…

Bien déterminé, dans le fond, à un jour mettre la main sur ce connard ; insister chaque fois qu’il la verra jusqu’à ce qu’elle se décide à cracher le morceau, mener ses propres petites recherches si elle ne se montre pas suffisamment bavarde. Il sait pas encore comment, mais il trouvera, Shin, et la tête qu’il secoue lorsqu’elle lui offre de le déposer.

- Non, c’est bon, j’ai encore quelques trucs à voir ici… Fais attention à toi, Busu.

Et le regard d’abord complice se fait sérieux sur ces derniers mots. La jeune femme qu’il se permet de laisser rentrer seule uniquement car elle est en voiture et qu’elle ne devrait donc pas rencontrer de difficultés. Et si un sourire feint se perd sur ses lèvres lorsqu’il serre une dernière fois sa cousine contre lui avant de la laisser filer, il s’évanouit à peine fait-il de nouveau face à la ville en contrebas. Car les révélations de cette nuit tournent en boucle dans son esprit, et ne sont assurément pas prêtes de le quitter.

❝ i made some bad choices... ❞
-- ft shin

et de cette tête posée contre son épaule les lèvres se délient, confessions s’achevant sur ses railleries emblématiques de votre relation ; surnom ramené sur la table dont l’attachement n’est en rien partagé par le blond a tes côtés, tu peux même affirmer qu’il le déteste, et voilà peut-être la raison de cette affection si forte à ce pseudonyme si peu flatteur. « sache bien une chose, si je reste busu jusqu’à ma mort, tu resteras inpo jusqu’à la tienne, offensant ou non. » surnoms devenus tradition ; devenu busu depuis cette fameuse soirée un peu trop arrosée où tu auras eu le malheur de te confier sur ce râteau pris le jour même au lycée. chose certaine, tu n’es toi non plus pas fan de ce surnom, l’a d’ailleurs souvent fait entendre, mais malgré ça, il y a cette part de toi qui y est attachée, car il est le témoin de tous ces souvenirs partagés, tout comme de ses liens sacrées entre vous. liens mis à mal lorsque tour à tour tes deux aînés s’en sont allés ; sentiment prononcé d’abandon dont les conséquences ont été cette relation dévoilée ce soir, mais quand ses lèvres s'articulent tu prends conscience n’avoir jamais pensé aux sentiments de celui à tes côtés. lui, éloigné de sa famille pendant ces si nombreuses années, et tout particulièrement de ce cousin dont les côtes ont rarement été lâchés. et l’évidence est alors portée à tes yeux que le manque des siens a aussi été ressenti outre-Atlantique. « faut croire hein... »

puis la demande est réitérée, souhait à nouveau prononcé que de connaître l’identité de celui ayant broyé la tienne, mais tu ne lui donneras rien. cet homme est ton passé, il n’a vraiment pas besoin de redevenir ton présent. tu ne veux plus rien avoir à faire avec lui, tout ce qu’il mérite aujourd’hui c’est ton ignorance, et l’expression sincère de ton désamour pour cette relation partagée. t’esquisse malgré tout un sourire sanae, parce que derrière sa demande, tu es touché de sentir que tes mots ne l’ont en rien laissé indifférents ; jamais tu n’en aurais douté, mais qu’il laisse cela être aussi perceptible, ça oui.

et de ces confessions nocturnes, la fatigue s’invite doucement, c’est que tu te sens épuisée, vidée de toute énergie après t’être épanchée ainsi auprès de ton cousin. secret qui ce soir n’en est plus un, mais dont la promesse faite de garder cela loin des oreilles de ton aîné tant à te soulager. mégot écrasé tu décides alors de prendre la tangente, et dire qu’à la base tu étais venu à cette soirée dans l’espoir de penser à autre chose que cette relation toxique… Disons que le contrat n’a pas été rempli, mais tu en ressors finalement libéré. et de ta proposition, shin décide de rester. « fait surtout attention à toi inpo. je serais plus là pour te sauver d’un mauvais coup relou » tu pouffes, avant de le prendre dans tes bras. « et j’compte vraiment sur toi, pas un mot de tout ce que je t’ai dit à haru hein ? » dernière étreinte réconfortante avant de retrouver le siège conducteur du paquebot familial, crâne posé contre l’appuie-tête, sourire presque béat à tes lèvres, car tu la sens cette légèreté prendre possession de tout ton être. et pour ça, tu penses que  jamais tu ne remercieras assez shin d’avoir été une oreille si attentive ce soir.