ft @Joo Yuàn

“Même quand on l'a perdu, l'amour qu'on a connu vous laisse un goût de miel. L'amour, c'est éternel !"

Le compte à rebours à commencer à peine j'ai posé le pied sur le sol de Busan. Je sais qu'il me reste encore des choses à mettre en place pour mon exposition, enfin celle de Phoenix, soit parfaite. Mes collaborateurs gèrent les détails pour que mon anonymat soit préserver. Surtout par rapport à la presse, qui bien sur surveille le lieu de la future exposition, espérant avoir la chance d’apercevoir Phoenix.
Mais je suis rodée à ce jeu de cache cache, et ceux qui m'entourent aussi. Même si le nombre est restreint. Ce mystère sur mon identité me permet de circuler librement dans les villes, sans me soucier du fait que je pourrais être assaillie alors que je suis tranquillement en train de faire du lèche vitrine ou de me balader. J'aime avoir ce pouvoir, je sais mais eux ne savent pas. Ils en ont même pas la moindre idée et cela me fait sourire surtout quand j'attends parler de Phoenix, devant une affiche ou un article.

La seule chose qui me perturbe vraiment depuis que je suis à Busan, c'est que je ne peux pas m'empêcher de chercher son regard dans la foule.
Je vois le visage de Jihun partout.
Et les émotions plus vives les unes que les autres s'enchaînent à mon être. Je ne sais pas comment gérer ce que je ressens, j'ai parfois envie de crier et parfois envie de pleurer. C'est déroutant. L'envie de le voir remplir toutes mes pensées. La peur de le voir les fait exploser. Je me dis que j'aurais du refuser cette exposition. Mais je ne peux mettre un frein à ma carrière à cause de mon passé. A cause de l'amour que je lui porte encore et qui se nourrit de mon essence vitale, la brûlant doucement.
Une jour il ne restera que des cendres.
Et certainement pour cette raison que j'ai choisi ce pseudo en tant qu'artiste. J'espère renaître à un moment.
Mais j'ignore encore quand.

Mais j'essaie de maîtriser pour ne pas sombrer. Me concentrant sur le futur événement à venir, sur cette exposition ou des œuvres uniques vont être dévoilés. Peut être parce que Busan est ma ville et que je veux lui accorder ce privilège : offrir aux regards des sculptures jamais montrées. Est ce que cela aiguillera ceux qui me suivent ? Ceux qui veulent percer le mystère ? Je n'en sais rien. Un indice infime dans tous ceux qui restent à découvrir, je ne pense pas qu'il mettra en avant le fait que Phoenix est peut être né ici. Enfin je verrais bien. Je me prépare de toute façon au fait qu'un jour le voile se lèvera.
Mais là aussi j'ignore quand.
En attendant je profite d'un instant de liberté. Je fais quelques boutiques. En quatre ans certaines enseignes ont changé, du coup je redécouvre ma ville. Je la vois avec un regard nouveau, plus aguerri, plus incisif, plus mature aussi. La fillette et la jeune femme sont bien loin. Là ne se trouve que la femme qui arpente les rues.
A la recherche de l'amour perdu.
Parce que oui même si j'essaie de me dire le contraire.
C'est Jihun que je cherche.

Et sans même y penser c'est à The Hills que je me rends. J'en prends réellement conscience quand je suis sur les lieux. Happée par la vue exquise qui s'offre à mon regard. J'avance. Et des images du passé viennent caresser mon âme en peine. Il me manque. Et je ne sais comment combler le vide que cette rupture à laisser.
Durant quatre années je me suis posée des questions, je n'ai jamais compris la raison qui avait fait que mes parents m'ait demandé de rompre. Je n'ai entendu que les mots qui disaient que : rester avec Jihun mettrait en péril sa vie. Et ces mots je les entends encore. Ils se sont même faits plus précis depuis que je suis arrivée. Comme si mon retour pouvait à nouveau l'exposer au danger.
Et cette idée me fait frissonner.
Arrivée au niveau des falaises, je m'approche du vide, le cherchant désespérément. C'est idiot je le sais et ce ne sont que des brides de sensations qui m'entourent. Mais elles sont tenaces et violentes.
Son odeur, le goût de ses lèvres, son regard, la douceur de sa peau.
Peut être que je suis trop prêt du vide. Une main sur mon bras me fait sursauter. Je me tourne le cœur battant la chamade, avec l'espoir fou de le voir là à mes côtés. Dans ce lieu ou nous aimions nous réfugier.
Un instant se sont ses traits que je vois avant de réaliser que ...
C'est un autre  .. Une autre.  

coucou  

emotional disorder ❋ ootd
J'aime le soleil et un petit coin tranquille
C'est pas pareil en plein coeur le la ville
Qu'est-ce qui m'arrive qu'est-ce qui te prend
C'est bien l'air le la ville qui nous dérange

Les maux sont plantés. Là, en pleine poitrine. Bien visé, Yuàn ; n’est-ce pas ce pour quoi tu étires ton corps chaque jour ? Les bras levés vers le ciel, les mains puissantes sur le ballon rond pour marquer le panier le plus important. Et il l’a mis, en plein cœur. Parce que les mots se gravent dans les maux. L’aversion palpable du corps, du cœur, s’enfuit vers la nature de cet endroit. Les prunelles perdues, l’âme au bord des lèvres. Yuàn, tu n’es qu’un idiot et un lâche. Alors il ajuste son manteau sur ses épaules, il enfouit les mains dans ses poches et il ouvre un peu plus grand ses poumons. Oui, bien joué, ainsi tout le monde souffre un peu plus fort et en même temps. Au moins, il ne peut pas se dire égoïste, sur ce coup-là.

Pourtant, Yuàn sait qu’il fait partie des gens les plus égoïstes qui soient. Et plus il l’est, plus il se conforte dedans. Comme un cocon douillet duquel il est trop effrayé pour s’en envoler. Seulement, du haut de son nid, le garçon a brisé de si belles ailes qu’il se demande aujourd’hui si les siennes sont intactes. Et à l’évidence, comment peuvent-elles l’être quand l’être vicieux ne les mérite pas ? Un sourire s’étire sur ses lippes rosées quand il abandonne, ensuite, un soupir, une main glissée dans sa chevelure. Briseur de rêves pour doubler, dribler, et mieux prendre cette place qui lui revient de droit. Papa, maman, la voilà votre plus grande faute. Avoir fait de cet enfant un gamin effronté, rongé par la culpabilité, incapable de se départir de sa plus grande nature. Parce qu’il est fier, l’enfant devenu grand, de se dire qu’un jour, peut-être, il volera pour deux.

Alors ses pas l’entraînent un peu plus loin, le vague à l’âme, perdu dans la dualité de ses échanges. Il n’y a qu’une mince frontière entre le bien et le mal. Cependant, aujourd’hui, la frontière éclate lorsque ses phalanges se raccrochent au bras d’une étrangère. Le myocarde palpite une seconde, conscient, lui, que cette silhouette aurait pu s’écraser des mètres plus bas sous son regard innocent. Les regards s’échangent et Yuàn n’est pas dupe : il voit bien qu’il n’est pas celui attendu. Lentement, il laisse ses doigts retomber le long de son corps. « Je suis rarement celui qu’on espère revoir. » Mais il en rit un peu, du bout des lèvres, tout en faisant un signe à la jeune femme de se reculer du rebord. C’est dangereux, et il n’a pas envie d’assister à quoi que ce soit. Pas aujourd’hui. Pas encore une fois. Il sait combien la chute peut être terrible. « Je ne suis pas sûr que ce soit mieux en bas, qu’ici. » Allusion entendue. « Vous attendez quelqu’un ? »

( @chang jun )

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ft @Joo Yuàn

“Même quand on l'a perdu, l'amour qu'on a connu vous laisse un goût de miel. L'amour, c'est éternel !"

Pensées qui s'envolent, suivant le cours du temps. L'endroit avive les souvenirs de mon passé. Et les images de son visage s'impose au fur à mesure que mes pas me conduisent sur la falaise. Douloureuse ivresse qui me prend et m'entoure. Le souffle du vent se gorge de son odeur, et ses rires viennent éclater à mes tympans. C'est presque foudroyant tellement tout semble à cet instant vrai. Comme si les quatre années s'effaçaient pour me montrer combien tout était doux à ses côtés.
Jihun.
Et j'avance vers le bord de la falaise, sans voir le danger. Sans voir que mon pied peut glisser et que la chute s'en suivrait. Non je n'y pense pas à cet instant. Je revis juste nos moments, ces pans de ma vie que mon cœur ne peuvent chasser. Ces pans qui me hantent et me poussent à sculpter.
J'ai envie de hurler.
M'entendrait-il là où il est ? Que se soit à Busan où ailleurs dans ce monde ou je n'existe plus dans sa vie ? Et la douleur devient souffrance serrant mon cœur d'une mélodie inachevée. Pourquoi nous avoir séparé. Pour le sauver. Mais l'a t-il été ? En tout cas moi pas.
Je suis plus perdu que jamais.
Et mes pieds frôlent ce bord, ce précipice, ce vide. Il ressemble à ma vie. Rien n'y sonne vrai. Même le nom que je signe sur mes créations. Phoenix. L'espoir d'une renaissance.
Mais sans Jihun à mes côtés elle n'a pas de raison de prendre flamme.
Pourtant à cet instant ce n'est pas à la mort que je pense. Mettre fin à mes jours n'est pas dans mes idées, même si la situation semble montrer le contraire. Je cours juste après un souvenir qui me fait perdre cette perspective de la vie.

Mais un autre la voit.
Et stoppe mon bras.
Mon cœur s'arrête.
Émotions vives.
Et un nom se glisse sur mes lèvres entre ouvertes par la surprise du geste. Jihun. Je regarde en bas, réalise où je me trouve. Je vois même mes pieds sur le point de glisser. Puis je me tourne alors qu'il me tient. Silence exquis qui ne dure que quelques secondes. Les traits au départ sont flous et mon imagination fertile.
Il est là. Il est venu pour moi. Jihun.
Et les regards qui se captent. Et mon regard qui se voile. Le sien se pare de déception. Comme s'il comprenait la méprise qui dans cette seconde se dessine. Dureté de la vérité sur le coup qui explose et fait mal. Rebondissant de toute part.
Non ce n'est pas Jihun.
Froid instantané qui me glace. Et pourquoi il aurait été là alors qu'il ignore ma présence à Busan ?
« Non .. désolée .. je ... » Phrases qui ne veulent pas sortir. Je recule car il suffirait d'un rien pour que la chute suive la retenue. Je reprends mes esprits. Mes pensées s'envolent au loin emportant avec elle l'image de Jihun. Mais laissant sur mon corps cette sensation étrange. Qui me brise un peu plus.
Quelle idiote je suis.
Pourquoi venir sur un lieu ou nous avons échangé mille baisers ? Ou nos je t'aime ont été soufflés, murmurés, passionnés, partagés. « Je ne souhaitais pas finir en bas  .. je n'ai juste pas pris conscience de la distance. » La tête trop occupée à écouter mes souvenirs. A les voir revivre sous le flots des impulsions de mon cœur. « Non .. non .. on ven .. je venais juste ici avant  .. il y a longtemps .. et enfin .. je m'attends plus personne  .. à présent. » Souffrance dans la voix difficile à cacher. Voile dans le regard difficile à retenir.
Quatre ans ont passé mais le mal reste le même et le ressenti aussi horrible. Est ce qu'au fond de moi inconsciemment c'est ce que je suis venue chercher ? Le vide et l'oublie ? En suis-je arrivée à ce point de ma vie ? Ou sans même en avoir l'idée je pense à en finir ? Est ce que c'est pour ça que mes pas m'ont conduit aux falaises ? Pas pour revivre des instants perdus mais pour mettre un terme à ceux qui n'existeront jamais. « Et je suis désolée si je vous ai fais peur … et merci. »
Parce que d'un coup le doute se glisse sous ma peau, dans ma tête, dans mon cœur. Et l'horreur de l'idée s'impose comme une vérité fracassante que je ne veux entendre.
Non je n'en suis pas arrivé là.
Impossible. Impensable. Pourquoi ?
« J'avais oublié combien c'était beau ici. » Et je souris faiblement. Déchirure profonde de la beauté du passé liée à ce lieu qui s'impose un peu plus.    

emotional disorder ❋ ootd

Il s’aperçoit bien Yuàn qu’il n’est clairement pas l’homme que son interlocutrice attendait. Et à vrai dire, Yuàn ne s’est pas non plus attendu à trouver quelqu’un qui désire… Désire quoi, finalement ? Mettre fin à ses jours ? Ou simplement oublier un instant la triste douleur à laquelle elle semble sujette ? Elle n’a pas l’air bien, mais qu’y peut le sportif ? Maintenant qu’il l’a rattrapé, maintenant qu’ils se sont reculés du bord de la falaise, ils peuvent bien reprendre chacun le cours de leur existence insignifiante aux yeux du monde. Sauf que quelque chose le retient, le jeune homme. Quelque chose comme une force invisible qui l’interpelle et le laisse là, les pupilles allant de la silhouette de l’inconnue au vide, au ciel, aux étendues qui s’étirent de part et d’autre de leurs deux ombres prostrées. « Tâchez d’être plus prudente la prochaine fois. » Peut-il réellement se permettre de le lui faire remarquer ? Il abandonne un léger soupir, glissant une main à sa nuque, presque gêné, ignorant finalement comment se comporter dans ce genre de situations. Yuàn a toujours davantage été un homme d’action et moins de paroles. « Est-ce que vous voulez vous asseoir un peu plus loin ? » Parce qu’elle le frappe, cette terrible douleur qui émane de sa personne. Et elle le mettrait presque mal à l’aise. Néanmoins, ils ne bougent pas plus l’un que l’autre quand elle reprend la parole, exprimant des choses que le garçon ne peut évidemment pas comprendre. Non pas parce qu’ils ne se connaissent pas, mais parce qu’il n’a jamais connu ce genre de sentiment si particulier envers l’être cher. C’est bien cela, qu’elle déclare, n’est-ce pas ? La souffrance d’un être perdu, peu importe la façon de cette absence. Il secoue légèrement la tête pour lui signaler que c’est inutile de le remercier. Au-delà de l’acte, il a agi afin de ne pas avoir à y assister. Yuàn n’a que trop la mauvaise habitude de se fourrer dans des histoires dont il est difficile de s’échapper par la suite. « Vous n’êtes pas de la région ? » Ou plus, vraisemblablement. Quand le sourire naît doucement sur les lippes adjacentes, Yuàn offre aussi le sien, osant se rapprocher de la demoiselle, se tenant à ses côtés, les mains dans les poches. A son image, il observe le paysage qui s’étend en contrebas tandis qu’eux demeurent là, perchés sur cet endroit surélevé. Dominent-ils la nature ou n’en sont-ils que des rejets, oubliés ? « Je m’appelle Yuàn. » Proximité qui s’instaure d’elle-même, qui s’installe doucement sans bien même savoir où tout ceci peut mener.

( @chang jun )

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ft @Joo Yuàn

“Même quand on l'a perdu, l'amour qu'on a connu vous laisse un goût de miel. L'amour, c'est éternel !"

Trouble de l'esprit. Trouble du regard.
Un peu perdue et secouée par mes pensées. Par les pensées de celui qui m'a attrapé le bras. Non je ne cherchais à pas à faire ce à quoi il pense. Si j'avais du le faire il y a longtemps que j'aurais essayé. C'est juste que je me suis laissée emporter par le paysage  .. par les souvenirs … par son souvenir. Il est vrai que je suis prêt du bord de la falaise. En bas règne le vide et le silence. Je comprends qu'il se dise que j'ai voulu mettre un terme à mon existence.
Trouble de l'âme. Trouble du cœur.
Un autre aurait pu être là, à cet instant. Et c'est à lui que je pense, même si ce n'est pas lui qui me fait face. Et il le remarque. Et ça me serre le cœur. Pourquoi faut-il que mes pas me conduisent à chaque fois sur des lieux où nous allions ? Mais Jihun hante tellement chacune des mes pensées, chacune de mes respirations que difficile de faire autrement. Difficile de lutter contre cette évidence qui à cet instant s'écrit un peu plus dans mon regard. Mais pas au point de faire une bêtise et de sauter dans le vide.
Enfin c'est ce que je me dis, mais le message semble tout autre.
Je recule, prenant toute l'ampleur du vide. Prenant tout l'ampleur de ma vie qui ressemble d'une certaine façon à cette chute vertigineuse de la falaise dans la mer.
C'est même effrayant. Étouffant.  

On reste là éloigné du bord, à attendre quoi faire. Reprendre nos routes semble la solution. Je sens ses yeux sur moi, mais je n'y accorde au départ pas d'importance. Me demandant plus ce que sera ma vie au moment ou je déciderais de tourner la page.
En aurais-je la force ?
Ou bien je reviendrais là et j'en viendrais à faire le geste qui s'est dessiné dans le regard de celui qui a retenu mon bras ? Je frissonne. « Oui promis je le serais. » Une promesse. Pourquoi lui promettre cette chose ? Alors que je ne sais plus où j'en suis depuis que je suis à Busan. Tout se bouscule, le passé faisant surface à chaque coin de rue avec une force que j'ai du mal à contrôler. Mais en ais-je envie au final ? Je semble plus portée sur le fait de le laisser gagner. Seul Phoenix me permet de garder un pied dans le présent et la réalité. Me disant qu'une fois l'exposition passée je pourrais repartir loin de cette ville qui me torture le cœur de mille maux. « Non merci cela va aller. »
Il faut que ça aille.
Pas le choix.
Même si à cet instant tout fait penser que non tout ne va pas. Et mes mots s'égrainent comme une prière, rappel encore d'une perte trop lourde à porter. Trop lourde à admettre. Pourquoi alors que tout était si doux il a fallu inciser cette douceur pour n'en faire que de la douleur ? Douleur qui coule depuis quatre ans de mon cœur comme si elle n'avait aucune chance de trouver le repos et la paix. Et je laisse mon regard se perdre au loin sur cette horizon que j'ai si souvent partagé avec Jihun et que je vois seule à présent. Comme elle semble fade et pourtant sa beauté éclate me la faisant voir différemment. Comme si je la redécouvrais.
Apprendre à voir les choses sans lui, toutes ces choses que je n'avais vu qu'avec lui.

Et la distance se réduit alors que je lui souris. Il s'approche les mains dans les poches, un sourire se dessine aussi sur ses lèvres. Et nos regards contemplent cette même vision. Mais il voit certainement ce paysage d'une autre façon. « Si je suis née à Busan. J'en suis juste partie durant quatre ans pour raison … » Hésitation. « Personnelle. Je reviens pour le travail. » Pour lui aussi. Mais ça je le tais. « Je venais juste jamais .. seule ici. » Jihun m'accompagnait toujours. Le vide se fait sentir dans ma voix comme dans mon regard que je baisse. Même la vision enchanteresse ne me fait pas oublier cette absence ...
Marquante, frappante.
Et je tourne mon visage vers lui quand son prénom se dévoile. « Enchanté Yuàn. Moi c'est Jun. » Nouveau sourire, presque innocent, reflet de l'enfance comme si d'un coup les années s’effaçaient. Comme si c'était la première fois.
Mais c'est la première fois.
Émotions étranges. Boucle hors du temps. Mais pas de retour en arrière, 2037 ne reviendra pas. Il faut vivre Jun, vivre en 2041. « Tu viens souvent ici ? Ou c'est un pur hasard ? » Parce que parfois le destin vient ajouter sa touche et réserve des surprises comme cette rencontre.
Et un nouveau sourire cette fois plus franc, fait avec sincérité. Oublié le fantôme que j'ai espéré voir.
C'est Yuàn qui apparaît.
Un être peut être fragile comme moi. Un être à la recherche d'un Graal qui n'existe pas ou qui n'existe plus, tout comme moi. « Je trouve cet endroit très inspirant. » Et des nouvelles émotions se glissent dans mon être. Peut être que mes mains pourraient faire ressortir le côté positif de cet instant. Elles si habituées à ne prendre que la souffrance dans chaque instant. Pourraient voir une lueur d'espoir dans cette rencontre.
Chercher Jihun partout n'est pas la solution.
Faut que je m'en fasse une raison.
Reste à trouver l'envie et la motivation pour y arriver.