Téléphone qui sonne. Lei qui grogne légèrement, il n’était pas réellement habitué à recevoir des messages, il espérait que ce n’était pas un de ses supérieurs qui lui demandait de rappliquer durant son jour de congé afin de ranger des dossiers. Téléphone en main, soupir de soulagement, ce n’était rien de tout ça. Juste un message de son ami de longue date, Qiao. La langue maternelle de Lei les avait rapprochés, chose rare pour le jeune chinois, lui qui n’était pas réellement sociable et pourtant, pourtant, ils étaient devenus amis de fil en aiguille. Le gamin était encore en pyjama, jour de congé, le graal pour le policier qu’il était, il n’avait pas prévu de sortir mais vu la proposition de Qiao, il ne se voyait pas refuser et lui faire faux bond. Habillé rapidement, gel hydro alcoolique dans son sac à dos, des lingettes aussi, il était paré à affronter la rue, l’extérieur, lui qui détestait la saleté et plus précisément les autres êtres humains. Les pas qui se dirigeaient alors vers le parc, évitant alors les enfants avec leur goûter dans leur main, les animaux qui aiment se frotter contre les jambes des personnes, et sain et sauf, il était là devant Qiao. Légere moue qui fut visible pendant quelques secondes seulement, il n’était qu’un robot le petit Lei, gamin qui ne montrait que très rarement ses émotions et qui détestait être touché de la quelconque façon.  « J’ai fait aussi vite que j’ai pu. Désolé. Je suis si en retard que ça ?  » Et sans ronchonner, il le suivait. Où est-ce que Qiao l'emmenait ? il n’en avait pas la moindre idée mais cela ne le dérangeait pas sur le moment, il n’allait pas l’emmener n’importe où après tout. Il lui faisait confiance sur cela. Et il avait raison, rien qui pouvait le rendre sale, juste des.. nuages.  Rien que des nuages. Aucune réaction de la part du chinois. Juste un « C’est juste des nuages Qiao, je suis censé dire quoi ? », car pour lui, les nuages n’étaient que des nuages, rien de fantaisiste, il n’avait pas d’imagination après tout.  Et rare était les fois où le gamin était étonné, trop terre à terre pour avoir ce genre de réaction, mais il allait tout de même suivre Qiao, parce que dans le fond, il l’appréciait, même si pour lui, c’était chose rare.  Et il était silencieux pendant qu’il le suivait de très prêt avant de s’arrêter net, les yeux qui clignent, est-ce que c’était réellement des .. canards ?  « Ce sont des canards Qiao. Ils sont adorables mais.. c’est pour ça que tu m’as fait venir ? Y en a qui sont blessés ?  » Question posée tout simplement car Qiao avait insisté sur l’urgence dans son message, il s’abaissait alors, doucement, essayant de ne pas mettre les genoux au sol et encore moins ses mains, et observait doucement, lentement les canetons, rien, il pensait qu’il n’avait rien, le regard qui se tourne vers Qiao, la tête qui se penchait légèrement sur le côté. « Il n'y a pas de blessés.. Attends ne me dis pas, que tu m’as appelé pour voir des canetons ? T’es vraiment enfantin. » Il se demandait ce que Qiao lui voulait aujourd’hui, puis, il avait du temps à perdre, alors il se laissera faire et balader n’importe où tant que l’endroit est propre. Et si Qiao avait de la chance, peut-être, peut-être qu'il pourra soutirer un sourire au robot que Lei était.

( @Zheng Qiao )

Parfois Lei se demandait ce qu’il trouvait à Qiao, enfin, il se demandait pourquoi il restait à ses côtés et la seule réponse qui lui venait en tête était que dans le fond, il devait bien l’apprécier. C’est avec une des rares personnes avec qui il pouvait parler mandarin sans être regardé bizarrement. Et peut-être que sa vie ne serait pas pareille sans lui, c’est pour cela qu’il s’était levé pendant son jour de repos pour accourir à le voir, sans réellement poser de questions. Et des questions, il aurait dû en poser parce qu’il était juste là, debout, dans un jardin à regarder des.. nuages. Le visage neutre, il se contentait juste de regarder Qiao, essayant de comprendre ce qu’il pouvait bien faire là, mais peut-être que raison il n’y avait pas. Il suivait tout de même les conseils de son ami, regarder attentivement qu'il a dit, et pourtant cela n’avait rien changé pour le jeune policier. « Qiao.. Je n’ai pas réellement d’imagination.. Tu vois réellement des animaux dans les nuages ?  » Malheureusement, ou heureusement, cela dépendait du point de vue, Lei n’avait plus réellement d’imagination, depuis quand ? Il ne savait pas, il n’était même pas sûr d’en avoir eu un jour, lui qui avait été très terre à terre très rapidement, pour des raisons qui lui étaient encore légèrement obscures, mais Lei était comme ça et peut-être qu’il le sera toujours, ce gamin un peu hors norme, ce gamin qui avait plus l’air d’un robot qu’un être humain. Est-ce qu’il aimerait avoir de l’imagination pour autant ? Sûrement, il trouvait cela adorable chez certaines personnes, mais peut-être que cela n’était pas compatible avec sa personnalité.

Et après les nuages, il y a eu les.. cannetons. Lei se demandait encore ce qu’il faisait là mais il s’était laissé entraîné, la preuve, il est quasi au sol, à regarder attentivement les petits, surveillant qu’aucun ne soit blessé, Qiao n’allait pas l’appeler juste parce qu’il y avait des animaux, n’est-ce pas ? Il se contentait juste de souffler légèrement avant de reculer, retour à la case robotique. « Je pensais juste qu’un des canetons avait besoin d’aide, mais oui, je pense que parfois, c’est pas mal de laisser sortir son côté enfantin quand on en a un. Ils sont.. adorable oui mais surtout pleins de bactéries je pense, je vais pas prendre ça dans mes mains.  » Et il reculait encore plus, certes il trouvait ces canetons un temps soit peu adorable mais penser à toutes les saletés qu’il pouvait avoir le dégoutait légèrement, oui c’était la nature mais Lei n’avait pas réellement une bonne relation avec cette dernière. « C’est vrai, je suis mieux dehors mais dans la nature.. c’est à revoir. Bonne compagnie ? Mais ne l'es-tu pas aussi Qiao ?  » Parce que même si Lei était froid habituellement, il l’était un peu moins en compagnie de Qiao, certes il ne souriait pas, certes il ne montrait pas beaucoup d’émotions mais le ton qu’il utilisait, les tournures de phrases, ce n’était plus quelque chose d’extrêmement poli dont il avait l’habitude d’utiliser. Et tandis que le doigt de son ami pointait le ciel, Lei suivait ce dernier. Un chien qui court.. « On dirait plutôt un renard, non ? » Cette pensée qui devait rester en lui avait fini par sortir de ses lippes sans crier garde. Il espérait que Qiao n’allait pas relever cela et continuer comme si de rien n’était.

( @Zheng Qiao )

Et l’enfance n’était pas réellement quelque chose dont Lei se souvenait, souvenirs troubles voir quasi inexistants, emportant alors avec eux dans la rivière de l'oubli la capacité “imagination”. Est-ce qu’il pouvait vivre avec cela ? Bien sûr, il pensait que tout était normal, hors ce n’était pas réellement le cas, avoir peur de sa propre mère, ne pas savoir où est son père, savoir que sa mère s’est remise avec un autre homme alors que son père est vivant, quelque part, non, la vie de Lei était loin d’être normale mais là n’était pas le sujet, il était là, au côté d’une des seules personnes à qui il avait su s’ouvrir au fil du temps, dans un parc, endroit qu’il appréciait mais détestait en même temps. Discussion peut-être banale pour les autres personnes mais ce n’était pas le cas pour le jeune chinois, il n’avait pas forcément beaucoup d’amis, il ne parlait pas non plus de lui, de ce qu’il ressentait et tout ce qu’il allait avec, gamin qu’on surnommait la plupart du temps de Robot, sans âme et tout ce qui va avec, est-ce que cela lui faisait mal ? Non, car c’était la pure vérité, Lei n’était qu’un robot sans âme, robot qu’on avait créé sans le vouloir, il marchait la plupart du temps en mode automatique, c’était à se demander s’il était réellement composé de chair et d’os. « Est-ce que tout le monde a réellement de l’imagination ? Je ne pense pas que cela soit dans mes capacités malheureusement mais c’est gentil de bien vouloir m’aider.. Sinon, sortir d’une réalité dure ? Je ne sais pas du tout de quoi tu parles, ma vie est ce qu’il y a de plus normal, la routine, rien de spécial. » Parce que sa réalité n’avait pas la même ampleur à ses yeux qu’aux yeux d’autres personnes. Pour lui, tout était normal, être dans une routine carrée, qui ne changeait que très rarement, c’était habituel, séparer la vie privée et la vie professionnelle, encore plus. Peut-être que dans le fond, il avait besoin de grandir, émotionnellement parlant, de s’explorer un peu plus, de se comprendre lui-même et peut-être que Qiao était une des clés pour cela, peut-être.

Et le jeune policier était bel et bien ici pour de vulgaires animaux, rien de plus, rien de moins, il ne savait pas comment le prendre, comment réagir mais il décidait tout de même d’y aller avec le courant, c’était plus facile pour lui, parfois. « Tu le sais, n’est-ce pas, que les bactéries ne sont pas des personnes que tu invites mais plutôt des personnes qui s’imposent ? Je n’ai même pas pris mes gants aujourd’hui.. Je vais juste me laver les mains. » Et aussitôt dit, aussitôt fait, il sortait sa solution hydroalcoolique afin de se laver les mains, une fois, puis deux, et enfin trois, juste pour se rassurer que rien ne viendra l’embêter, qu’il n’est pas sale, qu’il ne tombera en aucun malade. Non pas qu’il était hypocondriaque, non, mais c’était juste que, pour une raison qu’il ignore, il détestait tout ce qui est sale, tout, même le sang, même une vulgaire poussière, il se sentait obligé de tout nettoyer, de tout ranger à sa place, comme si cela était une pulsion venue d’ailleurs. Il prit tout de même le paquet de mouchoirs tendu par son ami, enrobant alors sa main dominante dans un des tissus, au cas où, il n’était jamais assez prudent après tout. « Merci, je vais pouvoir protéger au moins ma main gauche. Mais il est vrai qu’on est bien mieux loin de tout ce qui est technologie, comme tu le disais si bien. Il y a tout de même un point négatif, les bactéries qu’on trouve dans la nature. » Il avait bien sûr entendu que Qiao l’appréciait, mais il n’allait pas le relever et encore moins dire que c’était réciproque, non pas qu’il ne savait pas ce qu’il ressentait lorsqu’il était avec Qiao, mais plutôt qu’il ne pensait pas à tout cela. Tant qu’il n’avait pas de sentiments négatifs, c’était que tout allait bien, n’est-ce pas ? Puis s’il n’appréciait pas Qiao ne serait que légèrement, il ne serait pas là à l’heure actuelle, il fallait se l’avouer. « Je n’ai rien dit, as-tu entendu une voix Qiao ? Évitons l’herbe, ça tâche mais surtout c’est rempli de bactérie, les animaux font leur besoin dedans, il y a plein de petites bêtes, c’est hors de question. Quant au banc.. Est-ce que j’ai un drap ?.. Je vais juste mettre des mouchoirs. Cela devrait faire l’affaire. » Et c’est ce qu’il faisait, littéralement, il déposait alors quelques mouchoirs sur le banc avant de s’asseoir, toujours droit comme un i. « Le goûter ? Ce n’est pas quelque chose pour les enfants ? Mais d’accord, je veux bien essayer de .. jouer ? » Il n’avait pas du tout de côté enfantin, est-ce qu’il en avait déjà eu un d’ailleurs ? C’était à se le demander, est-ce que Lei avait déjà été un enfant au moins une fois dans sa vie ? C’était un des plus grands mystères, il n’avait aucune photo de son enfance de son enfance après tout.

( @Zheng Qiao )

Lei avait toujours aimé apprendre de nouvelles choses, il avait passé la plupart du temps durant son enfance à cela, ne parlant pas aux enfants de son âge, restant alors toujours dans sa petite bulle qui était très difficile à percer et ce même aujourd’hui. Et pourtant, Qiao avait réussi, le jeune chinois était déjà un peu plus ouvert en sa compagnie, certes toujours pas de sourire, mais les discussions étaient profondes mine de rien et entre nous, Lei pouvait faire beaucoup chose pour Qiao même s’il ne le dit pas, même s’il l’assumerait jamais, ce n’était pas dans son programme interne d’aimer ses amis, de ressentir quelque chose envers quelqu’un. Il lui faisait confiance après tout, du moins assez pour le rejoindre dans un parc sans poser de questions.  « J’ai toujours pensé que l’imagination était pour les personnes créatives ou les enfants. Peut-être que je suis trop terre à terre. Donc tu penses que mon imagination est enfermée quelque part en moi ? Et pourquoi à ton avis ? » Il posait réellement la question, parce que le second degré n’existait pas avec Lei, il n’avait pas acquis cette capacité en grandissant, c’était peut-être pour cela qu’il doit être assez difficile de le faire rire à plein poumons. Mais la question était là, et la réponse était sûrement ancrée au plus profond de son âme, mais jamais au grand jamais il n’oserait faire ressortir tout ça de son petit corps. Lei le savait que la vie n’était pas toujours facile, non pas qu’il avait une vie difficile lui, il ne le pensait pas en tout cas, mais dans son boulot il en voyait des vertes et des pas mûres et principalement tout cela au premier rang. « Ah oui, les façons de parler.. Je ne suis pas encore très habitué à cela.. Mais oui, c’est vrai, la vie n’est pas simple pour certains, je le vois très souvent au boulot. » Et il n’en dira aucunement plus, le professionnel ne devait pas empiéter sur le privé, jamais pour Lei. Mais il comprenait où Qiao voulait en venir, du moins, dans la forme.

Et l’histoire d’amour entre les bactéries et Lei était plutôt une œuvre dramatique, tout les séparait, et Lei faisait tout pour ne pas être à leur côté, les détestant au plus au point. Il était tout de même rassuré que Qiao le comprenait, que Qiao comprenait son obsession envers la propreté et qu’il ne l’a jamais regardé d'un mauvais œil.« Un jour tu comprendras que les bactéries ne sont pas les bienvenues et qu’elles sont dangereuses.  » Le jeune chinois espérait que Qiao finirait par voir la même chose que lui par rapport à tout ça. Est-ce que les téléphones étaient tout aussi nocifs que les bactéries ? Il fallait se l’avouer, Lei n’avait pas forcément d’opinion sur cela, il n’utilisait que très rarement son téléphone, n’étant alors que très peu fan de la technologie, il était plutôt une vieille âme, préférant envoyer des lettres ou appeler les personnes avec son téléphone fixe plutôt que d’envoyer des messages. « Je dois avouer que j’utilise pas très souvent mon téléphone, j’ai tendance à l’oublier chez moi, ou même oublier de répondre aux messages qu’on m’envoie, c’est peut-être pour ça qu’on m’appelle plutôt d’ailleurs.. Mais je peux comprendre, certains de mes collègues sont beaucoup trop accro à leur téléphone, j’ai l’impression de faire affaire à des zombies lorsqu’ils ne les ont plus en main.. » Et c’était bien un robot qui disait ça, il ne mettait aucun sentiment dans cette phrase, juste ce qu’il avait pu constater au fil du temps, les questions qu’il avait pu se recevoir quand il avouait qu’il utilisait son téléphone uniquement pour les urgences et le travail. Lei avait tendance à réfléchir au fil et à mesure des discussions, se préparant un peu quoi répondre en ne laissant aucune expression sur son visage et pourtant entendre que Qiao avait entendu sa voix le laissait sortir un léger “ah” de ses lèvres. Réaction qui se faisait alors pourtant rare chez le jeune chinois. « Je crois que les chamans n’existent pas réellement, ce n’est qu’une histoire qu’on dit aux enfants, non ?  Une couverture ? Ce serait cool, on pourrait même faire un pique nique si le cœur t’en dit. Cela pourrait être sympathique, qu’est-ce que tu en dis ? » Lei n’avait jamais fait de pique-nique, il n’était pas du genre à partir en sortie avec les autres élèves de sa classe, s’il pouvait éviter tout cela, tant mieux, s’il pouvait éviter de dormir dans un endroit qu’il ne connaissait pas, encore mieux, mais aujourd’hui, il avait bien envie de voir ce que cela faisait de manger en dehors de ses habitudes.  « Un goûter ? Non, je n’en prends jamais, je suis un adulte mais si je perds, je t’achèterai ton petit goûter alors, promis.  Par contre, pas sûr que je m’amuse, mais je veux bien essayer, puis si cela te fait plaisir Qiao, faisons le. Il suffit juste de regarder le ciel, n’est-ce pas ? ça devrait être.. facile. » Le jeune chinois regardait alors le ciel, intensément, essayant de trouver à quoi le nuage pouvait bien ressembler. Il fixait, et fixait, avant d’ouvrir la bouche et de sortir un léger  « Rond. Ce nuage est tout simplement rond, je ne savais pas que cela était possible, il est rond telle .. un cercle.. » Rien d’innovant, aucune vraie imagination de la part du jeune chinois, ce n’était peut-être pas un jeu pour lui, ou peut-être qu’avec un exemple de Qiao tout irait mieux, il sera peut-être, peut-être, dans la boucle qui sortira son imagination de son coffre qui est fermé à clef, juste pour aujourd’hui, juste pour ce moment.

( @Zheng Qiao )

Qu’est-ce qu’était l’imagination pour un robot comme Lei ? Probablement encore un truc enfantin, chose qui ne collait pas à ce qu’il était, lui qui était beaucoup trop pied à terre, lui qui était toujours sérieux. Rares étaient les moments enfantins chez Lei, comme s’il avait été né adulte, comme s’il n’avait jamais eu d’enfance mais la réalité était tout autre, son cerveau avait décidé de protéger le petit Lei en supprimant tout cela, résultant alors à un adulte qui ne voyait pas l’utilité à faire des activités comme celles d’aujourd’hui, se promener au parc, nourrir des canetons, et tout ce qu’il allait avec. Mais il apprenait, doucement, tout cela, il apprenait doucement à devenir humain et Qiao l’aidait énormément mine de rien. Et si Qiao avait raison sur ce point-là ? Que son imagination attendait sagement qu’il lui donne l’autorisation de sortir et de rendre sa vie colorée, mais est-ce qu’un jour Lei pourra le faire de son plein gré ? Il en doutait légèrement à l’instant T. « Lâcher prise ? Quelle prise ? Mais si mon imagination m’a quitté, c’est que je dois avoir un problème en moi, est-ce que cela vaut le coup de réveiller le possible mal qui se terre en moi ?  Cela ne serait-il pas dangereux ? » Il savait au fond de lui qu’il n’était qu’un vulgaire robot cassé, il n’avait jamais trouvé cela normal d’avoir peur de sa propre mère sans aucune raison, de ne pas vouloir se retrouver seul avec elle, sa froideur ne pouvait venir de nul part. Tout cela cachait un grand mystère mais Lei ne voyait rien, il ne voyait que le haut de l'iceberg tandis que les fonds marins cachaient le reste, comme si ce n’était pas quelque chose qu’il devait savoir, comme s’il voulait s’y aventurer il fallait s’équiper d’un tuba et d’une bouteille de plongée afin d’y révéler les trésors enfouis. Peut-être qu’un jour il tentera l’expérience mais il savait que tout avait un prix, gamin un peu trop réaliste au final.

Est-ce que Lei avait le cœur trop attaché pour ne pas sombrer ? Il ne dirait pas ça, il dirait plutôt qu’il savait très bien faire la différence entre le privé et le boulot, une de ses règles d’or était de laisser ses problèmes sur le devant de sa porte et de laisser les enquêtes du boulot au commissariat. C’était un peu comme s’il portait un casquette pour chaque moment, casquette adéquate, qui le rendait sûrement inaccessible pour certains de ses collègues. Il n’allait pas non plus s’en plaindre, si ses collègues n’essayaient pas d’avoir une relation personnelle avec lui, cela lui rendait la vie plus facile même si un de ses collègues n’est pas de cet avis là, toujours là pour embêter le jeune chinois. « C’est vrai que ce n'est pas un métier facile, surtout pour les personnes qui sont très dans l’humain. Je ne dirais pas que j’ai le coeur très accroché, je dirai plutôt que j’ai tendance à séparer le boulot de ma vie privée, c’est -à-dire que les problèmes que j’ai chez moi, je les laisse chez moi et de même pour ce qu’il se passe au commissariat. Mes collègues ne me parlent pas vraiment parce qu’ils pensent que je suis quelqu’un de froid et que je suis un robot. Mais bon, ils n’ont pas réellement tort sur ce point-là. » Il était bien trop poli après tout, n’utilisant que très rarement le tutoiement, non pas que sa mère l’avait forcé, il ne savait pas réellement d’où il avait pris cette vieille habitude à mettre un mur entre lui et le monde, peut-être que dans le fond cela était un mécanisme de défense, qui sait. Et c’était peut-être pour cela que les personnes le trouvaient compliqué, une personne pas facile à qui parler et pourtant, son boulot, il le faisait merveilleusement bien. En parlant de téléphone, Lei fut soulagé lorsqu’il apprend que son ami n’était pas très téléphone non plus, est-ce que lui allait déjà se faire virer juste parce qu’il n’avait pas répondu au téléphone ? Oui, une fois, mais c’était uniquement parce que son chef l’appeler pour que Lei l’aide à faire quelque chose d’ordre vie privée. Mais en général, ses collègues savaient pertinemment que c’était très difficile de le joindre si ce n’est pas en relation avec le boulot. « Le problème c’est qu’on est joignable exclusivement par téléphone. Suffit que tu fasses un travail où tu dois être disponible le plus possible, si tu ne réponds pas, ils te virent. Mais maintenant, tout va bien, non ? C’est vrai que nous ne sommes pas nés dans la bonne époque..  » Lei qui proposait un pique-nique, ce n’était pas quelque chose d’habituel, même quelque chose de rare. Il aurait pu bien sûr ne pas rebondir,  ignorer ce qu’il venait de dire et ce que Qiao avait fini par répondre mais c’était bien trop tard, il sentait déjà l’excitation de Qiao à propos de ce fameux pique-nique. « La prochaine fois alors, il faudra juste trouver un endroit qui n’est pas couvert d’herbes. Je n’ai pas envie de me salir.. » Toujours ce problème récurrent chez Lei, ce qui était assez ironique lorsqu’on apprenait que son péché mignon était la cigarette électronique.

Un retour en enfance que disait Qiao mais est-ce que Lei avait réellement eu une enfance ? Il ne se souvenait pas réellement des moments de jeu, des goûters, des rires. Quant aux goûters, il n’en avait jamais eu, du moins pas dans ses souvenirs, était-ce aussi doux que les dires de son ami ? Une légère curiosité se formait alors timidement en lui, curiosité qu’il réussissait à évacuer le plus rapidement possible, advienne que pourra, il goûtera cela lorsque le moment sera venu. Les yeux qui se posaient alors sur le ciel, cherchant des formes comme lui avait conseillé Qiao, laissant son imagination inexistante prendre le dessus. Lui voyait un simple rond, Qiao, un beignet. Le jeune chinois penchait alors la tête et fronçait légèrement ses sourcils afin de voir ce fameux beignet, concentration, concentration et.. Un beignet commençait à prendre forme, comme de par magie, peut-être qu’il avait réussi à se convaincre que le nuage était un grand beignet ? Une seule chose était sûre, que cela ne venait pas purement de son imagination. « Je ne vois pas le sucre glace, mais pour moi il est nature, c’est tout aussi bon les beignets natures, tu sais ? Ah, regarde à droite, on ne dirait pas un chat ? Non ? Tu ne vois pas ses oreilles ? » Il essayait le jeune policier, essayait de faire sortir son imagination du mieux qu’il pouvait, pour ne pas laisser Qiao tout seul dans ce petit jeu, il ne voulait pas le blesser, les autres oui, lui, non, il l’aimait après, amicalement parlant.

( @Zheng Qiao )

Avoir confiance en les autres n’était pas réellement un trait de caractère que Lei avait acquis en grandissant. Lui qui savait pertinemment qu'il était toujours mieux servi que par soi-même. Est-ce qu’il avait confiance en Qiao ? Il ne savait pas réellement, peut-être oui, qu’il avait un peu confiance en lui mais pas pleinement. Ce n’était aucunement contre lui mais plutôt que Lei avait pris l’habitude de ne pas donner de lui à quelqu’un, jamais, ou très rarement. Qiao avait de la chance que Lei ait réussi à ouvrir un peu son cœur. Le jeune policier n’était pas non plus très adepte à lâcher prise sur ce genre de chose, il était confortable dans son monde sans sentiment, il était dans sa petite bulle après tout. « C’est ce que tu penses, mais peut-être que tu n’as pas raison sur ce point-ci. Je ne sais pas si j’ai confiance en toi, je sais juste que tu ne me feras pas de mal délibérément. » Lei a toujours été le plus honnête possible sur ce qu’il ressent et sur ce qu’il pensait, il espérait tout de même que Qiao ne le prendrait pas mal, il n’avait pas envie de lui mentir, ceci était inimaginable pour le jeune chinois.

Les jeux n’avaient pas leur place dans la vie de Lei, que ce soit des jeux enfantins ou bien des jeux-vidéos. Lei était bien trop sérieux pour tout cela, bien trop terre à terre pour penser à s’amuser d’une quelconque façon, il ne connaissait pas forcément cela après tout. Non pas qu’il s’interdisait de jouer, mais plutôt qu’il n’en voyait pas encore l’intérêt, ce n’était pas son domaine, loin de là.  Il n’était même pas très électronique à la base, à part le fait d’hacker ou de faire des recherches, il ne s’en sort pas très bien. « Je vais faire de mon mieux, mais je ne promets rien du tout. Je dois avouer que c’est assez compliqué de déconnecter mon cerveau comme cela, je ne sais pas faire ce genre de chose. » Se laisser aller, Lei ne pourrait jamais le faire volontairement, il avait l’habitude de tout avoir sous contrôle, ce qu’il faisait, ce qu’il ressentait, ce qu’il pensait, ce qu’il disait, un vrai bon petit robot comme on les aimait.  Tracer une ligne entre la vie professionnelle et la vie privée, Lei a toujours su faire cela, et ce depuis son enfance. Il tenait peut-être cela de sa génitrice, il n’aimait pas mélanger tout ça, il savait pourtant qu’il ne fallait pas mettre des choses et des gens dans des cases mais il le faisait tout de même, pour les protéger mais surtout pour se protéger. Il n’était pas dû genre à beaucoup s’attacher à quelqu’un, comme s’il savait qu’un jour au l’autre il se retrouvera tout seul, non pas que la solitude le gênait, bien au contraire, il y était habitué. « Exactement, ce n’est pas bon de tout mélanger. J’essaye juste de rester professionnel, c’est peut-être pas bon de faire ce genre de chose, je refuse très souvent des dîners avec mes collègues ou même le simple fait d’aller boire un verre. Ce n’est pas que je me protège beaucoup mais plutôt que ça me paraît tout à fait normal de faire cela. Et je ne dirai pas que je suis quelqu’un de chaleureux, je n’ai aucune expression sur le visage. Je fais peur à vrai dire. » Il le voyait parfois dans les yeux de certaines personnes que la peur était présente, lui parlait trop poliment, lui qui n’avait aucune expression sur le visage, lui qui se lavait les mains des dizaines de fois par jour, est-ce qu’il était aussi bizarre que cela ? Il ne trouvait pas. Pour lui tout cela était normal mais encore, tout cela était uniquement à travers ses yeux. Est-ce que parfois pour lui c’était tout ou rien ? Oui, il n’aimait avoir des discussions non nécessaires, faire des choses qu’il ne devrait pas faire. « Oui j’en suis totalement conscient mais le problème est que j’ai toujours été comme cela. Il est très difficile de changer lorsqu’on a toujours été comme cela. » Et Lei le savait très bien, lui qui essayait d’arrêter de fumer depuis le début de l’année, lui qui avait du mal encore à ne plus penser à cela, ayant toujours sa cigarette électronique sur lui mais aussi son briquet parfois, parfois, un paquet de cigarette.

Voyager dans le temps ne semblait pas une aussi mauvaise idée sur le papier, mais cela n’était pas réellement faisable, il n’y avait pas encore les machines mais surtout cela risquerait de dérégler le cours du temps. Certes Qiao le disait au second degré, mais Lei ne comprenait pas réellement ce dernier, prenant alors tout au premier degré. « Je ne pense pas que cela soit une bonne idée de retourner dans le passé, le flux temporel risquerait de changer, ceci est bien trop risqué, tu ne le penses pas ? »  Vivre dans son temps, Lei s’y était habitué à force, ayant toujours son téléphone dans sa poche, rarement sur sonnerie par contre, il n’y avait que les appels urgents qui faisaient sonner son téléphone.

Et les yeux du jeune chinois observaient le ciel, en attendant l’arrivée d’une sorte d’illumination, comme si son imagination allait apparaître du jour au lendemain après vingt-trois ans de vie. Il n’y croyait pas trop mais il voulait tout de même essayer de faire plaisir à son ami, il n’avait pas envie de le décevoir, même si de base, il n’en avait rien à faire de ce genre de chose. Peut-être était-ce parce qu’il était avec Qiao au final. « Tu n’as pas vu le chat ? Quel dommage, tu l’aurais apprécié je suppose. Je suis heureux de savoir que tu apprécies ce moment. Bien sûr que je fais un effort, je suis avec toi après tout. » Ses yeux ne quittent pas alors le ciel, comme si Lei avait fini par se prêter au jeu de son ami, comme s’il essayait de chercher d’autres formes par ci par là, non pas qu’il retombe en enfance, il ne pourrait jamais, mais plutôt que Qiao s’amusait bien faisait ressentir quelque chose au robot, quoi ? Il ne savait pas réellement mais cela semblait positif.

( @Zheng Qiao )

Lei était habitué depuis des années déjà à tout ranger dans des cases, à bien séparer sa vie privée de sa vie professionnelle, il n’aimait pas mélanger les serviettes et les torchons, lui qui préférait que tout soit en ordre et bien rangé et cela devait se voir lorsqu’on commençait à le connaître. Est-ce qu’il en était pour autant trop dur avec lui-même ? Pour lui, non, il était juste trop terre à terre, ne laissant pas de place à l’imagination ou à des “et si ?”. Ce n’était pas réellement un défaut, Lei avait ses bons côtés tout comme ses mauvais, même s’il en avait plus de mauvais qu’autre chose étant donné qu’il ne montrait pas toutes ses facettes facilement, gardant un air mystérieux sans le vouloir. « Je pense que cela est une assez mauvaise idée, ce serait sortir du cercle du travail et entrer dans celui du privé, non ? Quand est-ce que tu m’as vu sourire ? Je ne souris que très rarement. Et tu es bien un des premiers à me dire cela. Du moins, que je ne te fais pas peur. Je ne dirai pas que je suis trop dur avec moi, je suis juste réaliste. » Gamin qui avait pris comme mauvaise habitude de mettre un mur autour de lui, il ne savait pas réellement d’où cela lui venait, la mémoire de son enfance lui faisant défaut. Il essayait tout de même d'abattre ce mur et il commençait à y arriver avec Qiao mais cela c’était fait au fil du temps car oui, du temps, il lui en fallait beaucoup. Changer, Lei aurait bien voulu mais c’était plus facile à dire qu’à faire, il était tout de même bien dans sa routine, dans son corps mais peut-être que dans le fond Qiao avait raison, il fallait y aller pas par pas, ne pas se presser et peut-être qu’il y aura réellement quelqu’un qui l’aiderait à changer, il n’était pas défaitiste, il savait juste qu’il avait beaucoup de mal à lier de vrais amitiés. « Je ne me rappelle pas forcément de mon éducation, encore moins de mon enfance. Je sais que c’est possible de changer mais comme tu le dis si bien, c’est compliqué, il faut y aller doucement et surtout ne pas forcer le courant. Peut-être que je trouverais mon âme sœur, ou peut-être pas. » Ce n’était pas que Lei croyait réellement en cela mais s’il y avait bien une personne qui pourrait avoir ce pouvoir sur lui, il pensait que ce serait une personne qui partagerait réellement sa vie.

Le chinois comprend le fait que certains aimeraient bien changer de temps, aller dans le futur ou bien dans le passé, s’il pouvait aller dans le passé, il le ferait avec plaisir que ce soit pour vivre sans toutes ses technologies ou bien essayer d’en apprendre plus sur son enfance. Il était tout de même rassuré de savoir que Qiao pensait comme lui, que tout ne venait pas gratuitement ni contre parti. « Exactement et c’est sûrement suffisant, ça évite les dérapages. Je suis sûr que certains seraient capables de retourner dans le passé pour changer quelques événements, mais que veux-tu, c’est tentant. » Les hommes étaient curieux mais surtout vil la plupart du temps et cela Lei le savait très bien que ce soit lorsqu’il était au boulot ou bien dans la vie de tous les jours, lui qui observait bien plus qu’il ne le devrait. Moment de complicité rare à avoir avec le petit robot, lui qui gardait toujours ses distances, il se sentait tout de même bien au côté du plus âgé, il ne saurait pas l’expliquer ou mettre des mots dessus, tout semblait vrai à l’instant T. Un léger sourire apparaissait alors sur le visage du jeune robot. « Parfois il faut mieux faire certaines activités à plusieurs, n’est-ce pas ? Du moins, c’est ce que j’ai entendu dire, ils disaient que cela procure plus de plaisir et que cela rapporte de la dopamine. Mais je suis tout de même content de passer ce moment avec toi. Et être un enfant te va bien mine de rien. » Bien, c’était réellement comment il se sentait, et cela faisait longtemps qu’il n’avait ressenti cela en compagnie d’une autre personne.

( @Zheng Qiao )

Lei n’était pas quelqu’un qui était dans le relationnel, bien au contraire, il avait toujours été un loup solitaire, ne s’ouvrant que très peu voir quasiment jamais. Est-ce qu’il était du genre à tout donner ou à ne rien donner ? Très probablement, pour lui c’était toujours tout ou rien, noir ou blanc, vrai ou faux. Non pas qu’il était dans l’extrême mais plutôt que pour lui tout suivait une certaine logique qui était propre à chacun. Il avait été habitué à tout ranger dans une case, chaque chose avait sa place, il tenait cela très probablement de sa génitrice, elle qui était plus stricte, plus fermée malgré le fait qu’elle était une grande politicienne, elle qui n’aimait pas les mélanges, quels qu’ils soient. Alors se lier avec quelqu’un n’était pas quelque chose de très facile pour lui, c’était même impensable pour lui, il ne laissait que très peu de personnes entrer dans son cercle. « Je ne comprends pas en quoi je pourrai profiter, qu’est-ce que j’ai à gagner ? Si tu dis que mon sourire est précieux.. je vais te croire. Attendrir quelqu’un ? Dans quel sens ? » Parce que le robot qu’était le chinois, il ne voyait pas en quoi il pourrait attendrir quelqu’un et encore moins pourquoi. Lui qui ne se voyait pas dans une quelconque relation, encore moins amoureuse, non pas qu’il était aromantique mais plutôt qu’il n’en avait rien à faire pour l’instant. Sa love alarm n’avait jamais fait sonner celle de quelqu’un, personne avait réussi à avoir son coeur alors pourquoi est-ce que quelque chose changerait maintenant ?

Souvenirs d’enfance non existants dans la mémoire du jeune chinois, s’il n’y avait aucune photo de son enfance dans la maison de sa mère il aurait bien cru qu’il était né adolescent ou bien adulte. Est-ce qu’il aimerait se souvenir de son enfance ? Dans un sens oui, pour se souvenir de son père, lui qui était un fils à papa, mais dans l’autre non, bien trop peur d’apprendre des choses qu’il ne devrait pas savoir, tout comme la raison de la disparition de son père. Un léger soupçon de tristesse apparaissait alors sur son visage, léger, peut-être même à peine visible parce que les expressions de Lei restaient très minime. « Le cerveau humain est étonnant, n’est-ce pas ? J’aimerai bien me souvenir de mon père mais plus le temps avance, plus je ne me rappelle plus de son visage ni de sa voix, j’ai l’impression de perdre la tête plus le temps passe. » Et si Lei croyait à l’âme soeur, il n’avait juste aucune preuve qu’elle existe réellement, gamin qui ne voulait pas se mettre en couple de base, cela était encore pire lorsqu’il avouait qu’il attendait la bonne personne. « Si je trouve mon âme sœur un jour, elle devrait m’accepter comme je suis, non ? En tout cas, j’espère que tu trouveras la tienne aussi. » Gamin qui pensait tout de même que chaque être humain avait son âme soeur, chose qui ne collait pas forcément avec sa personnalité mais Lei était Lei, légèrement romantique dans l’âme, tout au fond de lui en tout cas.

Et si Lei n’était qu’un vulgaire robot sans émotion, il lui arrivait pourtant parfois de sourire, discrètement, un sourire à peine remarquable. Et si la plupart du temps, il niait le fait d’avoir un sourire sur son visage, il avait décidé de ne pas le faire avec Qiao, pas pour la fin de leur journée ensemble, le laissant alors avoir raison pour cette fois-ci. « Je suis un ami normal, je pense ? Je ne sais pas, je n’ai pas eu beaucoup d’amis.. Il faudrait voir pour se refaire ça, mais pas dehors s’il-te-plaît, je peux sentir les bactéries venir sur mon corps et je commence à détester être ici. » Parce que Lei aimait bien être avec Qiao mais être dans la nature, moins, réellement moins.

( @Zheng Qiao )