tenue ➳ Corbeau noir dans la foule, Jihyuk piétine légèrement, les mains dans les poches de son blouson. Ils étaient en petit groupe. Les patineurs de Busan avaient décidé d’assister à la cérémonie d’inauguration. Il n’y avait pas vraiment de raison particulière à cela. Juste une envie de se mettre au courant des nouveautés en quelque sorte. Mais ils ne s’étaient surement pas attendus à tout cela. Les écrans qui se transforment, des images nouvelles, répandant tout un symbole. Et des clameurs qui surgissent un peu partout. Le cœur de Jihyuk s’arrête un instant. Le silence se fait dans son esprit. S’il sent comme une palpitation dans ses muscles, c’est à peine s’il entend ses amis commencer se regrouper. On aurait dit une bombe. Une future explosion. Et Jihyuk ne s’en rendit compte que trop tard. Alors qu’il aurait déjà dû fendre la foule pour fuir. Mais il fait comme tout le monde. Et attend.

Soudainement, tout se met en mouvement. Brusque raz-de-marée, il se sent séparé de ses amis, alors que l’une des patineuses tente de s’accrocher à son bras. Il y a beaucoup de bruit. Beaucoup de mouvement. Et peu de prise pour se retenir. Son palpitant recommence ça course folle. Il appelle la jeune fille avant de se faire happer. Il aperçoit des flash de visages, de mains, de bras. Ses pieds touchent à peine le sol alors qu’il se sent pousser toujours un peu plus en avant. Il n’avait rien demandé, ne faisait même pas partie de cette secte étrange qui court les rues la nuit. Il n’y connaissait rien, sauf une personne. Il voulait partir, recommencer le temps pour que cela ne soit jamais arriver. Ou alors, pour qu’il puisse partir plutôt. Pour qu’il n’est pas à se faire ainsi projeter de corps en corps.

C’est dans un état de confusion total qu’il finit projeter de nouveau contre quelqu’un. Sauf que cette fois-ci, son pied dérape. Ses mains se retiennent à se qu’il peut – soit la personne – et corps s’effondre. Le souffle coupé de sa chute sur le dos, il sent quelqu’un lui marcher sur le pied. Un signal de secours s’allume dans sa tête. Une alarme. Il y a soudainement moins de monde. Comme si le troupeau venait de partir. Seuls des groupes restent, isolés, rebelles ou non. Ceux qui sont perdus ou ceux qui tentent de s’entraider. Et lui, il est à terre. Inspirant alors pour reprendre une respiration normale, il tourna la tête vers l’individu qu’il vient de percuter. Haeseong. Il prend un moment à le reconnaître. Et son cerveau prend un certain temps à se rendre compte, encore bousculé dans la cohue générale.

« Hae ?! »

tenue ➳
Tout s'était passé trop rapidement. Ils s'étaient éloignés, avec Bitna. Sa crise de panique s'était calmée, et lui, les yeux un peu rouges et le visage cramoisi, avait réussit à reprendre ses esprits. Sans doute parce qu'il avait été encadré par la jeune fille. Dans tous les cas, il avait retenu quelque chose de cette foule. Un visage. Jihyuk. Il l'avait entre aperçut dans la foule en s'éloignant un peu de là aux premiers bruits claquants. Mais tout s'était accentué. Tout avait dérapé. Les gens couraient, criaient, se marchaient dessus. Attirant alors Bitna avec lui, il lui expliqua sa situation. Le fait qu'il avait vu deux connaissances dans la foule. Si on pouvait dire cela comme ça. Jihyuk était plus qu'une simple connaissance.

Accourant alors en sens inverse de la foule, il évita les coups, bien que sa poitrine restait douloureuse. Veillant également à ce que son amie soit en sécurité par rapport à tout ce monde, il la gardait près de lui, sans trop chercher à comprendre. Il ne voulait pas qu'il lui arrive quelque chose par sa faute. Après tout, elle restait son amie, et il s’inquiétait pour elle avec tout ce monde. Surtout que dans son cas, il n'était pas sûr d'être totalement remis de sa crise précédente. Faible il était, avec ces bruits perçants et tous ce monde.

Une cohue générale. Il n'avait pas bien compris ce qui avait pu se passer. Il ne préférait pas savoir. Et sans s'y attendre, il se sentit percuter une personne, qui elle, s'accrocha à lui. De ses bras tremblants, il agrippa le jeune homme au visage familier, et tomba à la renverse avec lui. Des pétards, encore et toujours, des sifflets, et, malgré lui, il tenta de ne pas succomber à la panique. Ses yeux croisèrent ceux de Jihyuk. Quelques minutes. Il lui avait fallu quelques minutes pour comprendre la situation. Ses mains autour de lui, il resta un petit moment à le détailler de ses yeux rougis. Les clignant un peu, il se redressa alors d'un coup de lui, un peu embarrassé. "J-Jihyuk...T'es pas...T'es pas blessé ? Hein ?" demanda-t-il un peu en paniquant. Il avait été sûr que c'était lui, et la peur n'avait cessée de s'accroître quand les esclandres eurent commencé. Alors, essayant de se remettre sur pieds, il vint l'aider à se relever, détournant alors le visage pour essuyer un peu ses yeux et faire quelques pas pour se détendre et respirer de l'air frais. Sur les nerfs, le calme revint petit à petit, il regarda alors le petit groupe qui s'était formé. Des visages connus. Bitna, Soyoun, et Jihyuk.  Et dire que cela était parti d'une simple envie de refaire le monde. Voilà comment tout avait dérapé.

tenue ➳ un soulagement; ton ami s’était enfin quelque peu apaisé. mais après ça, tu ne t’attendais vraiment pas à ce qu’il se décide à replonger au beau milieu de tout ce vacarme, n’était-ce pas ça l’élément déclencheur de sa crise ? c’était insensé d’y retourner, et pourtant, pas moyen de le raisonner.
il t’a brièvement expliqué, et t’as bien vu dans ses yeux qu’il ne voulait pas s’y attarder, sûrement bien trop pressé de retrouver les individus mentionnés.
tu aurais préféré le dissuader mais pas moyen de discuter.

il t’entraîna avec lui, tu marchais dans son sillage tandis qu’il bousculait toutes les personnes sur son passage. tu commençais à t’inquiéter, sentiment visiblement partagé par ton ami, qui te jetait des coups d’oeil réguliers, s’assurant que tu étais toujours à ses côtés.
tu tentes encore une fois de le raisonner, hae’, on ferait mieux de partir d’ici
mais rien n’y fait, et tu ne sais pas s’il ne t’entend pas à cause du bruit environnant ou s’il est absorbé par ses pensées, en tout cas, son pas reste déterminé.

puis vint la bousculade de trop. tu le vois chuter, tu étouffes un cri de surprise avant d’essayer de l’aider, mais il ne semble pas remarquer. il finit malgré tout par se relever et lorsqu’il commence à parler, tu comprends que l’individu lui est familier.
alors tu restes plantée là, un peu désorientée parmi ces nouveaux visages auxquels tu ne sais comment t’adresser.

tenue ➳ L'inauguration des nouveaux bâtiments de la Vice-corp était un évènement important pour la famille Lee qui avait également joué un rôle dans le développement de ce projet fou. Sian et ses parents se tenaient aux premières loges, entourés de personnes dont la catégorie n'était pas moins importante. Fervente utilisatrice de l'application, Sian écoutait avec attention se réjouissant déjà à l'idée de nouvelles fonctionnalités. À côté d’elle se tenaient Sorn et sa famille qu’elle voyait beaucoup plus souvent depuis leurs fiançailles. Elle entendit son père se plaindre d'un monde trop en avance et sa mère acquiescer à la suite, leusr regards se faisaient méfiants. Sian ne comprenait toujours pas pourquoi ses parents tenaient tant à faire partie du projet alors qu'ils détestaient profondément les avancées technologiques. Leur comportement avait toujours été contradictoire avec le véritable fond de leur pensée.

Perturbation soudaine, agitation commune, les voix s’élevèrent dans un élan de protestation. Sian sentit la main de son père se caler dans le bas de son dos, geste protecteur justifié. « On s’en va, vite. » Murmure à peine audible, il jeta un coup d’oeil aux Thaïlandais, leur indiquant de se replier également. Il attrapa ensuite la mère et la fille pour les entraîner hors de cette folie naissante, empruntant la direction de la voiture qui les attendait plus loin. La panique gagna les esprits, mouvement de foule incontrôlé, Sian finit par être séparée de ses parents malgré les précautions prises par le paternel. Angoisse et inquiétude finirent par envahir la Coréenne qui ne savait plus quoi faire au milieu de tous ces gens. Elle entendit son père crier son nom de loin mais les perturbateurs virulents refusaient de la laisser passer. Sian tenta de répondre de sa petite voix effrayée alors qu’elle se faisait bousculer dans tous les sens. Soudain, un visage familier se détacha de la foule, lueur d’espoir au milieu de ce cauchemar. « Sorn ! » Elle parvint tant bien que mal à rejoindre les côtés de son fiancé, s’accrochant à son bras par réflexe afin de ne pas se faire emporter. « Où sont tes parents ?! Il faut qu’on sorte de là ! »

tenue ➳ L'inauguration a réunit énormément de personnes. Dont Soyoun qui se retrouve là, avec son groupe. Même s'il n'est pas un fanatique de Vice, il est bien obligé d'y aller. Faisant partie des personnes les plus « importantes » au niveau de leur carrière, ils se doivent d'être présent. Les nouveaux bâtiments de la Vice Corp sont ainsi dévoilés au grand jour, devant le public. Des clameurs se font entendre, des applaudissements. Le maknae reste plutôt impassible, se tenant proche du leader, Jihan. Discrètement, il a accroché ses doigts à sa veste. Cette foule ne lui dit rien qui vaille. Il a bien trop peur d'être séparé de lui. Qui sait. Ce mauvais pressentiment le suit depuis ce matin, au réveil. Une boule au ventre formée depuis qui l'a empêché d'avaler quoi que ce soit ce matin. Et il a bien eu raison au final. Car l'ambiance change du tout au tout. Des cris, des perturbations. Puis un gros mouvement de foule. Un mouvement de foule qui destabilise tout le monde. Et surtout Soyoun. Génial... La panique le prend, et il fait tout pour rester accroché à Jihan. Il le suit comme il peut, se faisant aussi entraîner par leurs gardes du corps.

Mais sans savoir comment, le plus jeune se retrouve isolé du groupe. Les autres personnes réunis ici plus tôt commence à s'agiter. Des bagarres éclatent dans des coins par-ci et par-là. Un regard jeté autour de lui, et le voilà paumé. Aucune trace de Jihan ni des autres membres. Ni des gardes du corps. La panique s'empare de lui, vivement. Son cœur bat à mille à l'heure. Il commence à tourner sur lui-même, jetant des coups d'œil  autour de lui, l'air hagard. « Jihan ! » crie-t-il en vain, parmis la foule. Tentant de se faufiler comme il peut entre les gens, il cherche un moyen de sortir de là au plus vite. Ce trop plein de foule ne l'aide pas le moins du monde. Il a dû mal à respirer, ses yeux commencent à s'embuer de larmes. Okey... Ne pas paniquer, comme on dit, hein ? Ce mot n'existe plus pour Soyoun. Il ne sait plus où il se trouve. Se fait bousculer. Bouscule aussi de son côté. S'il avait su, il n'aurait jamais accepté de venir ici. Malheureusement, il a bien été obligé. Les minutes passent, de très longues minutes qui semblent éternité. Jusqu'à ce que tout s'écroule. Ou plutôt : il s'écroule. Une chute au sol est si vite arriver. Il n'est pas le seul. Complètement en pleurs et en crise de panique, il ne bouge plus. Il attend. Quoi ? Ça, il n'en sait rien. La seule chose qu'il a en tête, c'est lui.

tenue ➳ Le jour de l'inauguration des bâtiments de la Vice Corp est enfin arrivé. Sorn est avec ses parents, les parents de Sian, et sa fiancée elle-même. Comme de bon nombres de personnes, il a hâte de découvrir les nouveautés qui vont être présentés. Il aurait bien voulu être avec Klahan, mais ses parents ne sont toujours pas au courant pour lui. Ce serait le mettre en danger, lui et sa famille. Le thaïlandais ne veut surtout pas ça. Il se tient donc proche de son père et de sa mère, jetant parfois quelques coups d'œil vers Sian. Il sait que ses parents ont joués un rôle important dans ce projet. Il ne doute pas que ce sera superbe. Dans tout les cas, la jeune fille et lui se voient bien plus souvent depuis leurs fiançailles. Un moyen de ne pas mettre le doute aux parents. Malgré tout, se rapprocher de Sian lui va bien au final. C'est une chouette fille, une amie formidable. Sa future femme ? Il n'arrive toujours pas à se projeter avec elle dans le futur. Cela risque d'être complexe à vivre durant les prochains jours encore.

Il n'a cependant pas le temps à penser à sa petite vie qu'une panique soudaine prend la foule. Des voix qui protestent contre Vice. Évidemment, il aurait dû sans douter. Tiquant rapidement, il sent son père le tirer hors d'ici le plus rapidement possible, suivit de sa mère. Leur voiture n'est pas très loin d'ici. « Dépêchons-nous ! Reste avec nous, Sorn. » Bizarrement, c'est la première fois qu'il entend autant d'inquiétude dans la voix de son paternel. Serait-ce parce qu'il a peur de perdre sa progéniture qui est destiné à reprendre le flambeau et se marier avec une des familles les plus respectées en Corée ? Oui. Seulement ça. Sorn n'a jamais été chouchouté. Du moins, pas assez pour penser être aimé de part sa famille. Soudain, un autre mouvement de foule casse leur lien physique. Sa main tente en vain de rester dans celle de son père, mais ce dernier se fait aspirer par les gens bien plus loin. Il entend ses cris, ceux de sa mère, puis ceux des autres personnes qui commencent à s'agiter. Le thaïlandais tente de garder son sang-froid et fait du jeu de coudes pour s'échapper de cet enfer horrible. Un enfer dont il n'en voit pas le bout. Une voix au loin le fait cependant frémir. Sian. Sa tête se tourne vivement, et voilà qu'il se retrouve avec sa fiancée accrochée à son bras. « Sian ! Tout va bien ?! » lance-t-il, vraiment inquiet en glissant ses mains sur la joue de la jeune femme. Il s'assure qu'elle va bien avant de se mordre la lèvre. « Ne restons pas là. Accroche-toi bien à moi, je vais nous faire sortir de là. Tu as confiance en moi, hm ? » il n'attend pas sa réponse et reprend sa marche, l'une de ses mains se glissant dans celle de la jeune Lee, laissant aussi cette dernière s'agripper à lui. Ils vont bien finir par en sortir de cette galère.

tenue ➳ Les doigts se crispèrent autour de la main protectrice du garçon qui l'entraînait de nouveau au coeur de cette folie dangereuse. Son coeur battait à tout rompre, menaçant de sortir de son corps. « Je ne comprends pas, c'est quoi ces dégénérés? » parvint-elle à articuler dans sa course, alors que l'autre faisait son possible pour se frayer un chemin hors de cette cohue. « Sian ! » la voit étranglée de sa mère parvint à ses oreilles tandis qu'une ouverture se créait. Apercevant le petit corps de sa génitrice, une étincelle d'espoir jaillit en elle, la poussant à dépasser le Thaïlandais alors qu'elle l'avait lâché. « Mère! » appela-t-elle prestement alors qu'elle se mettait à courir. Manque de chance, la faille se referma au même instant, entravant son avancée et la coupant de ses proches une fois de plus. « Non !  Mère !  Sorn ! » la panique la gagna alors qu'elle tentait de repousser les corps trop agités des manifestants.

Petit oiseau perdu au milieu d'un océan de rapaces, la raison peu à peu la quittait, l'angoisse de la foule la remplaçant progressivement. Elle se retrouva proche d'un groupe de personnes déchaînées qui protestait avec détermination, hurlant des injures au système qu'ils critiquaient. Leurs mouvements précipités et mal contrôlés finirent par l'atteindre alors qu'elle faisait de son mieux pour les contourner. Elle n'eut pas le temps d'esquiver, le coup lui explosa le nez, la projetant violemment sur le gravier. Sa vue se brouilla, ses oreilles se mirent à siffler. Sonnée, elle parvint tant bien que mal à porter sa main contre son nez cassé duquel s'écoulait un filet rouge, liquide vermeil qui vint s'écraser contre le macadam poussiéreux. Se relever, il fallait se relever au risque de se faire piétiner. Sian parvint à se hisser sur ses deux jambes, aidée par une personne qui avait assisté à la scène. « Tout va bien mademoiselle ? » Elle avait envie de lui cracher au visage qu'elle n'avait jamais été aussi bien de sa vie mais le sarcasme ne serait probablement pas apprécié dans une situation pareille. Elle se contenta de hocher la tête avant de se détourner de l'inconnue et de se remettre à la recherche de sa famille. La main plaquée contre son nez ensanglanté, elle faisait son possible pour rester consciente et ne pas tourner de l'oeil.

tenue ➳ Le souffle encore un peu court, il tenta de se redresser du mieux qu’il pouvait. D’un sourire rassurant, il tapota l’épaule d’Hae pour lui dire que ça allait. Il voulait en fait lui demander si c’était lui qui avait fait tout ça. Mais il ne se sentait pas d’avoir un peu plus peur à cet instant-là. Ce qu’il voulait, c’était quitter la zone à risque, et comprendre comment tout en était arrivé là. Ah, et partiellement savoir où était passé ses amis aussi. Même s’il savait que le petit blond avait quelque chose avoir avec tout ça, bizarrement, il ne lui en tenait pas rigueur. Délicatement, il lui caressa le front du bout des doigts. Il semblait paniquer lui aussi. Ils devaient partir d’ici. Et vite.

Son regard se redressa vers la jeune fille qui accompagnait le plus vieux des deux. Il ne lui sourit même pas, la questionnant des yeux plus qu’autre chose. Elle devait faire partie du même groupe qu’Hae. Ou autre chose. En tout cas, si elle était avec lui, le patineur pouvait lui faire confiance. Soudainement détourné par un autre arrivant, son attention tomba sur une autre tête noire. Qui semblait tout aussi perturbée. Soyoun. De tout ce qu’il fallait savoir à propos de lui et Ji, c’est qu’ils ne s’entendaient pas vraiment. Mais pour cette fois, allait-on dire, ils allaient enterrer la hache de guerre. L’appelant avec une petite inquiétude, Ji se rendit alors compte du quatuor étrange qu’ils formaient. D’ailleurs, pourquoi Hae semblait être aussi paniqué ? Comme s’il venait de faire une crise. Oh non…

« Il faut qu’on s’éloigne d’ici, tenta de dire Ji, sans trop flancher. Viens, Soyoun ! »

Il lui fit un grand signe, pour lui dire de venir vers eux. Il se demanda un court instant pourquoi il était tout seul, et pas avec son grand mec mastoc. Jihan. Mais Ji ne dit rien. Parce qu’il n’avait pas à dire. Un cri retentit un peu plus loin, indiquant au corbeau qu’il devait rapidement s’éclipser. Ce qu’il fit, en attirant Hae avec lui, pour faire le chemin inverse. Loin de tout cette scène de guerre-civile. Les autres devaient suivre normalement. Normalement. Et alors qu’ils quittaient la rue principale, Ji, contre toute attente, demandant sans détour au blond.

« Tu as contribué à faire ça, pas vrai ? »

Il n’était pas agressif. Mais il y avait une pointe de reproche tout de même. C’est sûr qu’il pouvait dire adieu à sa petite vie tranquille avec un homme pareil. Mais c’est peut-être aussi pour cela qu’il tenait tant à lui.

tenue ➳
Rien avait de sens pour lui. Les cris, le bruit, encore et toujours. Lui, il ne voulait qu'un petit moment de répit, mais apparemment, il n'en avait pas le droit. Faisant alors les cent pas, comme pour essayer de se calmer, il ne remarquait plus rien, plus rien jusqu'à ce qu'il se fasse tirer par le patineur. Parmi toutes les personnes qu'il connaissait, il était tombé sur lui, littéralement. Si ce n'était pas un coïncidence ridicule.

Ses pieds traînaient sur le sol, jusqu'à ce que Jihyuk ne lui demande enfin. La question. La seule et l’unique. Si c'était lui ? Il ne pouvait pas dire non. Cela ne servait à rien. Après tout, il connaissait déjà la réponse. Regardant alors Bitna d'un œil un peu dépassé, il finit par doucement reculer contre un mur pour se stabiliser.  "J-Je...C'était pas censé se passer comme ça." marmonna-t-il doucement à ses reproches. Ses doigts restèrent accrochés à lui, comme pour garder un lien. Comme pour ne pas flancher un peu plus. Ils n'étaient plus dans cette rue bruyante, ni même dans une qui lui pourrirait l'esprit d'ailleurs. Se glissant un peu contre la paroi en béton, il prit sa tête entre ses mains et se mit à souffler pour se détendre un minimum. Il ne comprenait pas grand chose finalement, pas grand chose à ce qu'il s'était passé et pourquoi cela s'était produit. Mais au final, il préférait être ici, qu'être au milieu de cette foule. Tout ce qu'ils avaient était nécessaire. Les gens ne savaient tout simplement pas se tenir. Eux, n'avaient fait que les mettre en garde silencieusement.

Jetant alors des regards vers le groupe qui s'était formé, il s'ébouriffa un peu les cheveux, avant de jouer avec ses mains. "On devrait...essayer de contourner la grande rue par l'extérieur..." proposa-t-il doucement. Ou alors, ils pouvaient juste attendre ici, un peu épargnés de cette foule.S'enfonçant les ongles dans la paume, il resta ainsi, debout, à se calmer. Il devait avoir un truc à faire, sinon, il n'y parviendrait pas. Il resta alors près de Jihyuk, parce qu'il en avait tout simplement envie. C'était tout. Soyoun lui aussi n'avait pas l'air dans son état, sans doute qu'il était aussi infecté par tout cela. Et finalement, il se dit qu'ils étaient plutôt chanceux de s'être retrouvé ensemble, même si Bitna s'était faite entraînée par l'idiot qu'il était. Il n'avait pas vraiment réfléchi en y retournant aussi vite, comme si cela lui avait été vital. Égoïste, on pouvait le dire, mais juste une envie de protéger les autres, même s'il devait passer par des moyens interdits.

tenue ➳ tu avais un peu peur pour ton ami, difficile de s'apaiser dans une telle ambiance. cependant, bien qu'il avait toujours cet air désorienté, il paraissait maintenant quelque peu rassuré d'avoir son ami à ses côtés. tu crois avoir saisi son nom, jihyuk; tu ne l'as jamais vu avant mais tu remarques la façon dont haeseong s'accroche à lui, tu en déduis que ça doit être un très bon ami. ce dont tu es sûre c'est qu'il ne fait pas partie des sons of liberty mais peut-être en sait-il quelque chose grâce à haeseong. tu repenses à la question qu'il lui a posé « tu as contribué à faire ça, pas vrai ? », tu espères au moins qu'il est digne de confiance. tu es du genre à te dire qu'il vaut mieux ne pas en parler, la preuve, certains projets peuvent parfois mal tourner et il mal vu d'être impliqué.

quoi qu'il en soit, ce n'est pas le moment de réfléchir à ça, tu décides pour l'instant de faire confiance à haeseong et ses fréquentations; la priorité maintenant, c'est de foutre le camp.
oui, je pense aussi qu'il faudrait trouver un moyen de contourner, même si les gens sont dispersés, y'en aura toujours plus dans la grande rue.
t'essaies de soutenir ton ami dans ses idées, mais tu sais pas trop où ça va vous mener. tu ne sais même pas si tout le monde est d'accord pour coopérer.

tenue ➳ Son souffle s'accélère de plus en plus. Il n'arrive plus à faire la distinction entre tout ce qui l'entoure. Agenouillé au sol et ses bras se resserrant autour de son corps, Soyoun ne sait pas encore comment il va faire pour se sortir de ce pétrin. Son groupe a disparu de sa vision, tout comme son manager. Paumé. Voilà comment il est. Enfin, jusqu'à ce qu'une lueur d'espoir apparaisse enfin : Jihyuk. Le Kim entend sa voix, aperçoit sa silhouette qui se rapproche de lui. Et il n'est pas seul. Haeseong est là aussi, paniqué tout comme lui accompagné d'une jeune femme... Okey. Il ne comprend rien. Mais que dalle. Malgré tout il tente de les suivre en entendant son rival l'interpeller et lui dire de s'en aller de là au plus vite avec lui. Pour cette fois, le maknae compte bien enterrer la hache de guerre en effet. Cette situation est bien trop complexe, et ce serait bête de s'arracher les cheveux. Il y a plus important pour le moment.

Les suivant donc hors de cette cohut, Soyoun essaie en même temps de regarder autour de lui pour trouver son groupe. Jihan. Mais rien. Rien pour le moment. Il se stoppe donc dans cette petite ruelle et s'adosse contre la paroi en béton d'un immeuble. Il entend les autres parler, dire qu'ils doivent s'extirper de là en évitant la rue principale qui est un véritable champ de bataille. Soyoun ne sait pas quoi dire. Quoi rajouter de plus. Pour le moment, reprend ses esprits peu à peu, sa crise disparaissant totalement au bout de quelques minutes. Puis, à partir de là, il commence à se redresser. Le Kim secoue la tête. « J-Je peux pas partir... Pas sans mes amis. Et Jihan... Je les ai perdu de vue. Ils doivent encore être là-bas... » qu'il dit en avançant de quelques pas vers ladite rue principale. La peur a pris place à la panique désormais.

tenue ➳ La voix de la mère de Sian résonne parmi tout ce brouhaha. Et il ne lui suffit que quelques secondes d'inattention pour perdre sa fiancée de vie. Sorn commence alors à paniquer un peu, criant son nom et cherchant tout autour de lui. Elle a dû tenter de rejoindre sa mère, mais avec toutes ces brutes elle risque gros... Un long frisson lui traverse le corps alors qu'il continue d'avancer, jouant du coude pour se faufiler à travers ces gens qui ne font que se pousser, se taper dessus et hurler comme des animaux sauvages. Il se retient de soupirer et d'appeler son Klahan à la rescousse. Il n'a surtout pas envie que ce dernier vienne se mêler à ça... Puis, maintenant que c'est la cohut, c'est bien tard. Les forces de l'ordre ne vont pas laisser passer ça, il en est persuadé. Son but est donc de retrouver sa famille au plus vite.

Il suffit de quelques minutes au thaïlandais pour enfin apercevoir un semblant de la tête de son paternel au loin. « Père ! » hurle-t-il assez fort pour qu'il l'entende. Et bingo ! Ce dernier se retourne, et écarquille les yeux en voyant son fils au loin. Quelques mètres les sépare. C'est le plus vieux qui avance le plus vite, Sorn étant bien plus embêté. Cependant, un coup part dans le vide. Ou presque.. Sorn sent une vive douleur au niveau de son front et vient alors se stopper directement, manquant de tomber. Okey... Il voit rouge du côté droit. Littéralement. Posant une main en haut de son œil, il gémit légèrement. Son arcade sourcilière à été touché par un type inconnu au bataillon. Il essaie de ne pas tomber dans les pommes face à la vue de son sang, et finit par atterrir dans les bras de son père qui lui aussi panique, mais tentant de garder son sang-froid. Viens avec moi, Sorn. Je vais te mettre à l'abri. Il faut que je retrouve ta mère. Et c'est ce qu'il fait. Après l'avoir accompagné dans un coin moins bondé de monde, proche d'une petite ruelle, voilà que son père s'en va. Le Suppapong serre les dents, inspire et expire longuement. Jusqu'à ce que d'un coup, Sian refait son apparition dans son champ de vision. Une exclamation s'échappe de sa bouche et il accourt vers elle en la voyant saigner abondamment du nez. « Hey, je suis là ! Viens avec moi... Je vais m'occuper de toi. » qu'il dit doucement, sortant un tissu de sa poche et venant le disposer sur le nez de la jeune femme. Première chose, stopper l'hémorragie.

tenue ➳ Ce fut un soulagement lorsqu'elle croisa de nouveau le visage de celui qu'elle avait perdu plus tôt. Il accourait vers elle visiblement inquiet mais Sian le rassura en esquissant un sourire avant de grimacer face à la douleur de son nez. Elle hoche la tête en guise de réponse et s'empresse de suivre Sorn vers un endroit plus sécurisé. Elle remarque alors le filet de sang qui coule de son front, blessure qu'il a également dû recevoir au milieu de cette cohue.

Sian gémit au contact du tissu sur son nez et recula sa tête dans un réflex avant de se laisser faire, attrapant le mouchoir pour le maintenir elle-même. Le sang commençait à sécher sur sa peau pâle mais elle n'avait pas vraiment la tête à se concentrer sur son image, ses parents demeurant hors de vue de la demoiselle qui s'inquiétait. Elle scanna les alentours à la recherche de silhouettes familières mais ne trouva personne qui leur ressemblait. Elle reporta alors son attention sur Sorn qui ne semblait pas non plus au mieux de sa forme. «Ton front…» parvint-elle à articuler malgré la douleur. «Tu n'as pas mal ? » elle posa sa main contre son crâne et le tira doucement vers elle afin d’analyser la blessure. C'est alors que le père du garçon refit son apparition entraînant derrière lui sa femme ainsi que les parents de Sian. Génial, ils étaient parvenus à se rassembler. À la vue de sa fille en sang, Madame Lee accourut en vociférant vers la demoiselle qu'elle attrapa afin d'examiner l'ampleur des dégâts. « Ça va maman, ne t'en fais pas. » Sian se tourna alors vers la mère de Sorn en pointant le garçon du doigt. « Il est blessé lui aussi, il faut le soigner. »

elle retira le carré de tissu de devant son nez constatant que l'hémorragie s'était stoppé et tenta de bouger son museau juste après. Nouvelle grimace accompagnée d'un gémissement, elle abandonna rapidement. Sa mère lui souleva le menton et inspecta la blessure les sourcils froncés. « Ouh, c'est cassé je pense. On va vous amener à l’hôpital tous les deux c'est plus prudent. »

tenue ➳ Au moins, Haeseong et la jeune fille qui l’accompagnaient étaient d’accord sur le fait qu’il ne fallait pas rester ici. Et même si Jihyuk était à deux doigts de demander à Hae « ce qu’il espérait exactement, qu’il se passerait ?! », il ne le fit pas. Car le visage de son… ami ? était déjà plus pâle que d’habitude, et surtout, son souffle erratique n’indiquait rien de bien. Il glissa alors une main dans son dos, le caressant doucement pour le rassurer, avant de relever les yeux vers la fille qui avait parlé. Il en ignorait encore le prénom. Plus tard, peut-être. Pour le moment, il y avait mieux à faire en quelque sorte. Soudainement, Soyoun prit la parole, contrecarrant en deux phrases tout le projet de s’extirper de la situation. Clignant des yeux d’incompréhension, il mit un petit instant à se rendre compte que, lui aussi, il avait perdu des gens là-bas. Et tout s’était envolé lorsqu’il avait croisé le regard du Choi. Surprenant.

« Mon groupe est aussi resté là-bas, dit-il enfin à Soyoun. Ils ont dû s’échapper comme nous. »

Ce serait le plus logique, la réaction la plus normale. Même en perdant un individu dans un mouvement de foule, il fallait tout de même se sortir de la situation avant de pouvoir se mettre à sa recherche. Et puis, il y avait de nombreux moyens de se contacter. Dans une ville telle que Busan, la connexion ne faisait jamais défaut – ou très peu souvent – et les forfaits résistaient plutôt bien. Resserrant très légèrement sa prise sur Hae, il se mit à réfléchir à un moyen de bouger, sans pour autant les éloigner un peu plus de leurs connaissances. Comme une évidence, il lâcha alors :

« Soyoun, appelle-les. On va se mettre en mouvement et on verra bien. »

Avec délicatesse, il aida Hae à tenir debout, lui proposant son bras – en évitant de rajouter son corps – avant de lui demander s’il allait pouvoir le faire. Ce n’était pas non plus un marathon qu’il lui demandait. Mais de suivre le mouvement et de s’écarter un peu plus du brouhaha et du chaos qui l’avait mis dans cet état. Et si Soyoun décidait de finalement repartir dedans, il le pouvait. Personne ne le retiendrait. Même si l’idée de se séparer semblait quelque peu risquée. On ne pouvait néanmoins pas forcer tout le monde à suivre la cadence. Il était libre de ses choix. Ce n’est pas Jihyuk qui allait lui en tenir rigueur. Loin de là-même.

tenue ➳Ne rien dire, c'était sans doute la meilleure solution. Soyoun voulait faire exactement ce que lui avait fait, et il ne pouvait donc pas lui dire de quelle manière se comporter. Tout simplement parce qu'il n'était pas un modèle lui non plus. Son souffle finirait enfin par se calmer, tandis que le réconfort que lui apportait Jihyuk fonctionnait. Regardant alors un peu autour de lui, il hocha doucement la tête à la proposition Soyoun devait essayer de les appeler, et ils aviseraient en fonction. Mais pour le moment, ils devaient également penser à eux, et, même si la foule diminuait à quelques endroit, cela restait assez dangereux de rester dans les parages. Quoi qu'ils en disent. Le Choi pensait également qu'ils avaient dû finir par s'échapper d'ici dans la logique. Alors autant essayer de les rejoindre en dehors de tout ça. Regardant un peu tout le monde, il finit par s'appuyer sur celui qui lui offrit son bras, hochant doucement la tête à sa question. Il allait beaucoup mieux depuis tout à l'heure, mais il n'allait pas mentir, ses jambes tremblaient encore comme pas possible. Et sans Bitna, il ne serait sans doute pas là à faire le malin.

"Jihyuk a raison. Appelle les, et en attendant on essaie de se mettre à l'abris d'accord ? Ils finiront bien par réapparaître. Rassure-toi." dit-il tout doucement en se redressant un peu. Regardant où ils pourraient tous se faufiler tranquillement, il leur montra une sorte de ruelle qui reliait sans doute la grande place aux rues adjacentes. Ils ne perdaient rien à essayer en tout cas. Avançant tout doucement, se détachant même un peu de Jihyuk, il alla jeter un coup d’œil, s'accrochant un peu aux murs. Le calme avait l'air de régner là-bas en tout cas. Leur faisant un léger signe, il s'y aventura péniblement, sans attendre. C'était assez perturbant, et il devrait sans doute en tenir un mot à Bitna  et les autres sur les événements d'aujourd'hui. Si cela provoquait autant d'esclandre, ce n'était peut-être pas la bonne méthode. Les gens faisaient vraiment n'importe quoi sous la peur. C'était ridicule.

Lui lançant un regard de remerciement, elle devait aussi savoir qu'ils allaient devoir faire un point là dessus ensemble. il revint ensuite se poser près de Jihyuk, préférant ne pas faire l'idiot. S'il se cassait la figure, il n'était pas sûr de pouvoir se relever. "En tout cas...Sachez que c'était pas ce qu'on voulait faire. Même si vous ne me croirez peut-être pas..." articula-t-il comme pour se justifier, soupirant ensuite. Il leur faisait confiance, et de toute manière le petit groupe savait déjà pour leurs faits et gestes. Pour le moment, le principal pour lui était que tout le monde aille bien. S'il n'y avait pas de blessés parmi le groupe, alors il n'avait plus à s'inquiéter. Se mordillant la lèvre, il regarda Soyoun, se demandant s'il avait réussi à joindre ses amis. Il espérait. Sa main s'accrocha un peu au bras de Jihyuk, tandis qu'ils arrivaient enfin dans cette rue plus calme.