we get to carry each other

Le monde s'était effondré.

Pour lui pas vraiment, même si la sensation s'en rapprochait ; il savait que quelque chose s'était brisé. Et le monde de quelqu'un c'était bien effondré : celui de Serim.

Et il était arrivé trop tard, après avoir entendu des bruits de couloirs, des ricanements et des voix bien trop fortes pour ne pas être entendues.

Il avait couru Aren, avait fait machine arrière ; au diable ses préoccupations et ce qu'il pouvait avoir de plus important à faire ; il était inquiet. Ses poumons brûlaient et lui faisaient mal, mais il ne s'était pas arrêté pour autant ; bousculant même quelqu'un au passage, ses excuses s'envolant dans un souffle.

La porte s'était ouverte avec fracas.

Le bruit n'avait pas suffit à couvrir le hurlement de douleur de son ami, qu'il avait vu tomber au sol. Aren avait alors repris sa course effrénée et s'était imiscé sur le terrain, pse fichant de savoir s'il interrompait le match ou si quelqu'un essayait de l'arrêter. Puis il s'était laissé glisser jusqu'à son ami, posant une main douce sur ses côtés. Les mains d'Aren étaient partout, à demander où il avait mal, s'il pouvait l'aider.

Aren avait perdu la notion du temps, et n'avait pas remarqué l'arrivée des secours qui ont eu vite fait de l'éloigner du blessé. Il était resté un moment immobile avant de tenter une nouvelle approche. Il avait légèrement glissé sur le sol et avait tendu la main, s'était penché pour saisir la main de Serim et serrer ses doigts dans les siens. Il voulait qu'il sache qu'il n'était pas seul, que tout le monde n'était pas contre lui.

Le lycéen avait cependant du lâcher la main quand le brancard avait été mis en place et qu'ils emportaient le joueur à l'hôpital.

Les circonstances avaient fait que le jeune homme avait finalement rejoint son ami dans l’ambulance et l’avait accompagné pendant tout le trajet et n’avait pas lâché sa main.

Les évènements n’avait pas aidé Aren. Mais il se forçait à rester fort pour son ami. Et quand celui-ci lui avait demandé de venir, il avait accouru. Serim n’allait pas bien et il avait besoin de lui. Alors il est venu immédiatement, au plus vite qu’il a pu.

Il toque à la porte, avant d’ouvrir et de rentrer dans la pièce, et de s’asseoir près de lui, silencieux. Ce n’est pas comme s’il pouvait lui demander si ça allait. Parce que ça n’allait pas.

— Je suis désolé de pas être arrivé plus tôt…

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Et les jours passaient, plus le temps avançait, plus Serim vivait un enfer, s’engouffrant de plus en plus dans un trou, dans l’obscurité. Est-ce qu’il en avait parlé à quelqu’un de ce qu’il vivait ? Non, bien sûr que non. Serim était fort, Serim était vaillant, Serim ne voulait pas embêter ses amis, surtout pas lorsque c’était lui qui avait fait n’importe quoi, méritant alors tout ce qu’il recevait, il fallait bien assumer. Même si dans le fond il trouvait que cela allait bien trop loin, beaucoup trop loin. Le jour de match arrivait alors enfin, gagner, c’est ce que le petit Serim avait en tête mais ce n’était pas pareil pour les autres, coup bas après coup bas, toujours le genou de Serim qui était visé et l’inévitable arrivait. Le roi tombait alors à terre, voyant le sourire de ses coéquipiers, leur sourire malveillant, jambe gauche qui ne voulait plus bouger, jambe gauche qui lui faisait atrocement mal et un cri, un seul, venant de l’entraille de la Terre sortait du corps de Serim, mal, il avait mal mais pas que, il se sentait trahi que ce soit par ses coéquipiers ou bien par son meilleur ami. Heureusement que voir Aren avait réussi à l’apaiser un peu, au moins, il n’était pas seul, n’est-ce pas ? Même si Tao l’avait trahi, même si Tao avait réussi à lui arracher son âme.

Et il fut emmené rapidement au bloc d’opération, sans trop poser de question, sans que Serim ne veuille en dire plus. Et le gamin s’était réveillé, sa mère était là ainsi que le docteur, mauvaise nouvelle qu’il avait fini par annoncer à la famille Koh, Serim qui se contentait de sourire pour ne pas inquiéter sa mère alors que dans le fond tout c’était brisé en lui, sa jambe ne pourrait plus jamais fonctionner comme avant, fini le basketball, gamin qui avait fini par perdre sa passion, le feu qu’il avait en lui. Fini le skate, fini le sport, fini tout cela, que restait-il de Serim après tout ça ? Juste une coquille vide, il n’y avait plus rien dans ce corps, juste le vide, le néant, rien de plus, rien de moins. Mère et docteur qui sortaient de l’endroit, Aren qui pointait alors le bout de son nez, sourire faussement vrai sur le visage de Serim, il devait faire croire que tout allait bien, que ce n’était pas la fin du monde, la fin de son monde, qu’il positives, que tout allait s’arranger un jour au l’autre.

— Pourquoi tu t’excuses Aren ? C’est pas ta faute, tu pouvais pas savoir, donc t’excuses pas. Si quelqu’un est coupable dans cette pièce, c’est moi, on récolte ce que l’on sème, non ? Tu vas bien sinon toi ?

Ne pas inquiéter Aren était son but pour l’instant, ne pas pleurer devant lui l’était aussi. Serim voulait aussi qu’il enlève toute culpabilité qu’il pouvait avoir en lui. Aren ne savait pas, Aren ne pouvait pas savoir, Aren est innocent, lui, contrairement à quelqu’un d’autre. Et la tristesse et l’énervement commençaient alors à prendre possession du petit corps qui venait à peine de perdre tout son monde.

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Le monde s'était effondré.

Il avait essayé de comprendre depuis l'accident, mais il avait beau y penser, moins il arrivait à en faire sens, de tout ça. Comment ça avait pu en arriver là ? Aren était resté dans un état second, alternant état d'indifférence la plus complète, d'anesthésie mentale, et de profonde détresse, à l'idée de ne pas avoir pu faire quoi que ce soit. Des jours à s'imaginer le pire et à craindre pour l'avenir de son ami le plus précieux.

Ca avait été le premier grand échec de sa carrière de bientôt-presque-pompier. Et il retrouvait son ami, sans vraiment savoir ce qu'il venait de se passer. Son ami qui porte le masque, comme toujours. Il souriait. Mais si le but était qu'il ne s'inquiète pas, c'était loupé. Vraiment bien loupé.

— Comment ça pourrait être de ta faute Serim ?

Non, décidement, Aren ne comprenait pas et ça ne faisait que le mettre en colère.

— Même si t'avais fait quelque chose de mal, tu ne mérites pas de te retrouver dans cet état.

Ce n'était pas normal, et cela révoltait Aren, dont les larmes roulaient sur ses joues sous une colère et une frustration qu'il peinait à contenir. Quoi qu'on en dise, cette situation n'était pas normale. Sans savoir le réel impact que ses mots pouvaient avoir. Aren pensait certainement qu'il ne méritait simplement pas d'être saboté ainsi, mais sans que ça aille plus loin, pourtant, Serim ne pourrait plus faire de skate, ni de basket.

Rien.

— Vous auriez simplement pu vous expliquer…

C’était la base de la maturité, mais il faut croire qu’au lycée, on ne l’était pas encore assez pour avoir ce genre de conversation. Dommage pour son ami, qui en subissait maintenant les frais.

— C’est injuste.

Il avait de la peine pour son ami, Aren, vraiment. Ca le minait, mais peut-être pas autant que lui.

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Et ce n’était qu’un jour de plus entre l’Enfer et le Ciel pour le jeune Serim, lui qui avait fini par tout perdre, tout. Qu’est-ce qu’il avait bien pu faire pour mériter tout ça ? Trahir ses amis, ses coéquipiers, ce n’était pas quelque chose qu’on pardonnait, surtout pas à cet âge là, l’amour étant pour certains bien plus important que l’amitié. Et Serim en avait payé les frais, peut-être un peu plus qu’il aurait dû, une jambe cassée n’était pas équivalente au mal qu’il avait possiblement fait, gâcher sa vie aussi jeune non plus. Lueurs qui avaient disparu dans ses yeux au fil des minutes qui passèrent, heureusement qu’il n’était pas seul actuellement le gamin cassé sinon il aurait très probablement vrillé, il essayait tout simplement de se contenir pour l’instant mais il savait que dans le fond, tout au fond de lui, que la minute où la solitude sera présente, les larmes finiraient par couler. Mais craquer devant Aren n’était pas envisageable, gamin qui voulait rester fort face à son ami, pour ne pas l’inquiéter, pour ne pas finir en pleurs devant ses pauvres yeux qui n’avaient rien demandé de tout ça.

—  Bien sûr que c’est ma faute Aren, j’ai fait une connerie et faut bien que je l’assume, non ? Faut dire ça aux personnes qui m’ont rendu comme ça, j’aurai peut-être dû riposter mais tu me connais, je me sentais trop coupable pour faire quoi que ce soit.

Parce que dire qu’il n’avait rien demandé serait mentir, il avait osé se rapprocher de la personne dont le capitaine était amoureux, se rapprocher assez pour que leur corps se fusionnent le temps d’un instant, d’une soirée. Mais il ne l’avait pas crié sous tout les toits, gamin qui gardait ses conquêtes rien que pour lui, dans le creux de son coeur, il n’était pas du genre à se vanter d’être volage, jamais. Voyant tout de même Aren prendre sa défense et dire que tout ça était injuste lui faisait du baume au cœur, cela voulait tout simplement dire qu’il pouvait lui faire confiance et lui dire ce qu’il s’était réellement passé, n’est-ce pas ? Prenant alors son courage à deux mains, il allait avouer quelque chose qu’il n’avait pas envie d’annoncer d’aussi tôt.

—  Enfin.. tu dis rien à ma mère promis ? Mais quelqu’un de l’équipe avait un crush sur une fille, tu sais la fille populaire du lycée, et.. je le savais pas ? Il ne me l’a jamais dit.. Tout ça pour dire que cette fille et moi on s’est rapproché naturellement et.. oui bon on l’a fait une fois. D’accord, plusieurs fois. Je l’apprécie beaucoup, amicalement parlant.. mais du coup, la personne a eu vent de ça et, tu connais la suite. Je te l’avais dit que c’était ma faute, j'aurais dû savoir, non ?

Cacher l’identité de la personne était primordial pour Serim, il ne voulait pas que la situation s’aggrave encore plus, bien même qu’elle soit déjà assez grave en soit, il avait perdu sa seule raison de vivre après tout, son futur et tout ça pour une histoire de gamin. Serim se devait alors d’être plus mature qu’eux, ne pas chercher à se venger, il était bien plus fort qu’eux.

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— C’est de ta faute ?… Mais bordel Serim, même si c’était de ta faute, personne ne mérite ça. C'est juste cruel. Et ce n'est pas ça, l'amitié.

Il se répète, Aren, parce que c'est important. Ce qu'il dit, il faut que Serim le sache, le comprenne. Et il s'imagine que ça doit être dur à comprendre pour le moment.

— Je peux leur dire. Tu me donnes leur noms et je me charge de leur dire le reste.

Aren est sérieux, déterminé. Son ami se sent peut-être coupable, mais le plus âgé, lui, sait que ce n'est pas normal, et qu'une situation pareille n'aurait jamais dû arriver. Et l'idée qu'ils puissent s'en sortir comme si de rien n'était, qu'ils vivent leur vie normalement alors qu'ils avaient brisé la vie de quelqu'un d'autre comme si ce n'était rien et comme si cela était totalement anodin, ça le rendait malade, malade de colère, parce que c'est ce qu'il avait subit des années durant ; l'injustice.

Et puis Serim change de ton, devient plus grave, lui demande de promettre de ne rien dire à sa mère. Le regard d'Aren change également, s'adoucit, l'air de dire qu'il aimerait mais qu'il ne peut pas promettre ce genre de chose. Ca dépend de ce qu'il s'apprête à lui dire. Pour autant, le cadet continue son discours, le blond le laisse parler et énumérer toute la situation du début jusqu'à la fin, et la seule pensée qui lui vient à l'esprit est "c'est une blague ?"

— Et tu penses que ça va me faire changer d'avis ?

Il marque une pause, soupire, avant de s'asseoir sur le bord du lit.

— Tu pouvais pas savoir qu'il avait un crush sur elle s'il te l'a pas dit. T'es pas censé lire dans ses pensées et savoir qu'il est amoureux d'elle. Donc que tu aies couché une fois, deux fois, trois fois avec elle, peu importe... Est-ce que si tu l'avais su tu l'aurais fait ? Parce que visiblement, pour eux, peu importe les circonstances, ils t'auraient saqué, et ça, c'est pas des amis.

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Et la culpabilité commençait à ronger l’intérieur du jeune Serim, gamin qui commençait à pourrir de l’intérieur, s’il ne pouvait plus jouer au basketball, pourquoi est-ce que son coeur battait encore ? Inutile, c’est ce qu’il était lorsque sa passion ne pouvait plus faire partie de sa vie, pauvre existence qu’il devra traîner le plus longtemps possible à son grand malheur. Et même si Aren lui disait que le prix qu’il payait actuellement était trop gros, Serim ne le croyait pas, il l’avait mérité, amplement, de perdre la chose qui le rendait le plus heureux au monde quand il a osé enlever la personne de son capitaine. Oeil pour Oeil, dent pour dent, n’est-ce pas ? Comme quoi il n’y avait rien de bon dans la compétition. Et un énième sourire triste se frayait un chemin sur ses lippes, dire les noms des personnes qui lui avaient fait ça ? Jamais, Serim était Serim et il n’était pas une balance.

— De l’amitié ? Je pense pas que j’étais ami avec eux au final, ils se servaient juste de moi, non ? Il faut se l’avouer, j’étais pas mal sur le terrain, tu trouves pas ? Donc peut-être qu’ils ont fait une pierre deux coups ! Non sincèrement je sais pas mais le fait est là, j’ai payé pour ce que j’ai fait. Et non je te donnerai aucun nom, tu vas faire quoi ? Aller me venger ? Tu serais pas mieux qu’eux si tu faisais ça, laisse couler, d’accord ? C’est trop tard, c’est trop tard.

Non pas qu’il était défaitiste mais plutôt qu’est-ce qu’il lui rapporterait de se venger ou de laisser Aren le faire ? Cela ne lui rendra pas sa jambe bien au contraire, il risquerait de perdre plus qu’il n’avait déjà perdu, et entre nous c’était déjà trop. Il savait bien qu’Aren ne pensait pas à mal, il voulait juste l’aider et cette pensée suffisait à Serim, amplement. Serim essayait tout de même d’expliquer la situation clairement pour montrer à Aren qu’il était loin d’être tout blanc dans cette histoire mais au vu de la réaction de ce dernier, il semblait continuer à croire dur comme fer que Serim n’était pas coupable, loin de là.

— T’aurais pu changer d’avis, je t’ai fait qu’expliquer ce qu’il s’était passé.. Et bien sûr que non, j’aurai rien fait si j’avais su qu’il l’aimait, je fais rien avec les crushs de mes potes, mes potes sont bien plus importants qu’un coup d’un soir quoi.. mais tu penses ce que tu dis ? Enfin, que ça ne changerait rien pour eux ? Qu’ils voulaient quand même ma peau ? Quitte à prendre n’importe quelle raison débile pour me massacrer ?

Il n’avait pas vu ça sous ce point de vue, comme quoi parler de ses problèmes, ça avait parfois du bon. Serim regrettait un peu de ne pas en avoir parlé plus tôt à quelqu’un, peut-être, peut-être qu’il n’aurait pas eu à subir tout ça tout seul.. Il secouait légèrement la tête, cela ne servait à rien d’y penser maintenant surtout que dans le fond, il savait qu’il n’aurait rien changer s’il pouvait retourner dans le passé, se sentait alors trop coupable.

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Il lève les yeux au ciel quand son ami insinue qu'il pourrait aller le venger. Le jeune homme le pourrait, pour sûr. Mais ce serait peut-être plus subtil. Ou alors pas du tout. Au moins, il aurait eu le mérite d'aller dire le fond de sa pensée, et leur faire bien peur, en disant qu'il les ferait mettre en prison pour ce qu'ils avaient fait, et que toutes les preuves étaient là. S'il pouvait les faire bien flipper l'espace de quelques jours, quelques semaines, alors ça serait déjà bien.

Après tout, en tant que futur pompiers, que pouvait-il faire de plus qui ne pourrait pas lui coûter sa carrière ?

— Contrairement à cette bande de connards, je sais me tenir... Et c'est pas trop tard pour les faire payer pour ce qu'ils ont fait.

Aren ne voulait pas que son ami vive en ayant la conviction que c'était de sa faute. Parce que ce n'était pas le cas.

— Ils étaient jaloux, si tu veux. Et c'est vrai que tu te débrouilles bien sur le terrain...

Serim a vraiment cru qu'il pouvait changer d'avis sur lui. Mais non, parce qu'il savait que même si c'est action témoignait de ses imperfections, qui après tout, faisait de lui quelqu'un de tout à fait humain, son ami avait un coeur pur et qu'il était doué d'un grand nombre de qualités.

— Ils ont même pas pris la peine de discuter avec toi Serim... Ils ont préféré te massacrer sans écouter ce que tu avais à dire. Ils avaient déjà décidé de te faire du mal...

Il prend une pause. Même s'il l'avait fait exprès, alors Serim n'aurait mérité que du mépris de la part de ses amis. Des mots durs, peut-être. Mais certainement pas qu'on détruise sa vie, tout ce sur quoi il avait travaillé pendant des années. Les calculs ne sont pas bon.

C'était peut-être dur de dire la vérité, mais il valait peut-être mieux que son ami la voient ainsi, plutôt que de vouloir absolument aseptiser la chose.


— Mais ça veut pas dire que c'est de ta faute, ok ?...

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vengeance, ce serait mentir de dire que serim n’y avait pas pensé au moins une fois , après tout il avait perdu ce qu’il aimait le plus dans sa vie, et qui n’avait pas forcément envie de le faire payer ? mais serim n’aimait pas la violence, il l’a toujours détestée et encore plus dorénavant, pourquoi est-ce qu’on devait tout régler jusqu’à en faire couler le rouge écarlate alors que des mots suffisaient ? pourquoi est-ce qu’il y avait toujours des personnes qui pensaient avec leur poing plutôt qu’avec leur cerveau ? un léger soupir sortait alors de ses lèvres, bien sûr que c’était trop tard, serim avait accepté de régler cela à l’amiable, gardant alors le secret sur toute l’affaire, tout cela contre une certaine somme d’argent mensuelle. il ne pouvait pas cracher dessus, sans la bourse qu’il aurait dû avoir grâce au basket-ball, il n’était plus rien. gamin cassé qu’il était devenu, confiance en lui qui fut brisée, détestant alors se regarder dans un miroir, inutile de dire qu’à ce moment là, serim ne vivait aucunement pour lui, se forçant alors de se réveiller chaque jour, de manger, de s’occuper de lui, tout ça pour le sourire de sa mère uniquement.

— C’est trop tard sincèrement, le mal est fait, tu veux qu’on change quoi ? les faire payer changera pas le fait que je peux plus faire de basket, ça changerait rien, abandonne, c’est mieux. jaloux ? de quoi ? je m’amusais juste sur le terrain, c’était ma vie, ma passion donc.. je me donnais à fond.

la jalousie n’était, après tout, pas un sentiment commun que serim avait, lui il ne comprenait pas la jalousie, chacun avait ses points forts et ses points faibles après tout. être jaloux de quelqu’un, du moins du point de vue de serim, ne pouvait être aucunement bon, plongeant alors les jaloux dans les tréfonds obscurs. et s’il n’était pas jaloux, serim se sentait très facilement coupable, lui qui voulait que tout le monde se sente bien autour de lui, gamin qui avait bien trop le coeur sur la main, bien trop pur pour ce monde, peut-être qu’avec cet accident il apprendra à être un peu plus méchant, rien que pour se protéger, rien que pour éviter de finir dans une sombre affaire encore. la discussion était aussi quelque chose d’important pour lui, il ne comprenait pas pourquoi ses coéquipiers ne lui avaient aucunement parlé ou du moins essayé, la communication a toujours été un pilier important dans une relation, merci maman koh.

— muai, c’est vrai, et je me serai excusé s’ils m’auraient expliqué le problème, je sais quand je merde et j’assume pleinement quoi. je suis pas un idiot. je les aimais bien en vrai, juste déçu de m’être fait avoir comme un bleu. j’aurai dû m’en douter, non ? c’est quand même ma faute dans un sens, j’ai pas fait attention.

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Ca lui coûte de voir son ami dans une telle situation. Il aurait sincèrement souhaité pouvoir éviter tout ça et pouvoir l'aider davantage. Il culpabilise plus de ne pas pouvoir faire plus. Son regard est un peu triste pour son ami qu'il sait terriblement atteint par les évènements, même s'il semble parvenir à garder la tête haute.

— Je sais que c’est trop tard… Mais c’est pas juste.

Et ça, Aren avait du mal à le supporter car ça le ramenait à sa propre histoire, à la manière dont sa belle-mère l'avait traité, l'avait empêché de respirer, lui avait fait comprendre qu'il n'était jamais assez bien, quoi qu'il fasse, peu importe les efforts qu'il faisait pour être à la hauteur et susciter le regard de son père, rien qu'une fois.

Et c'était injuste.
Pour autant, les mots ne sortent pas des lèvres d'Aren. Après tout, il était mal placé pour faire la moral. Il n'avait jamais fait payer à son père et à sa belle-mère ce qu'ils lui avait fait subir, alors que les conséquences avait pousser le jeune homme à s'ôter la vie, ou à essayer, en tout cas... Mais c'est juste que lui, il n'avait aucun moyen de faire pression...

— Ils étaient jaloux que tu vives de ta passion. Il en faut pas beaucoup plus pour en arriver à ce résultat malheureusement...

Ils n'étaient peut-être que deux idiots finalement, destinés à se faire écraser par la vie et surtout par les autres, peut-être ?

— Non, arrête de dire que c'est de ta faute d'une manière ou d'une autre... Tu n'es pas responsable de leur réaction...

C'est à son tour de soupirer, avant de reprendre.

— C'est eux qui ont mal agi. Ils n'auraient pas dû faire ça. Ce n'est pas une manière de régler les problèmes, tu le sais non ?

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serim savait que certaines choses n’étaient pas justes et que malheureusement, il n’y avait rien que l’on pouvait changer parfois, se laissant alors couler sous le destin. épaules qui se levaient alors légèrement, il fallait se l’avouer serim était complètement démuni dans cette situation, non pas qu’il disait qu’il n’était pas coupable, il l’était et il le sera toujours, il avait pas fait attention alors qu’il l’aurait dû. mais de là à dire que des personnes étaient jaloux de lui, il ne comprenait pas comment cela pouvait être possible, chacun avait une passion, il fallait juste la trouver et tout faire pour vivre avec cette dernière. si serim était arrivé où il était arrivé c’était tout simplement parce qu’il avait travaillé pour, rien de plus, lui qui ne pensait qu'au basketball, qui ne mangeait que basketball, il faisait tout avec cette passion dans son cerveau.

— oui mais, pourquoi être jaloux ? j’ai travaillé pour pouvoir vivre de ma passion, ça arrive pas comme ça d’un claquement de doigts, j’ai payé personne quoi.. et oui, je suis pas responsable de leur réaction mais.. c’est moi qui a provoqué tout ça.

et bien sûr que serim savait que la violence ne ramenait rien de bon, que les mots valaient beaucoup plus mais peut-être qu’il avait pas remarqué que quelque chose n’allait pas, peut-être qu’il n’avait pas vu les indices de son énorme bêtise. tout s’était passé trop vite et trop lentement en même temps, violences répétées aux fils des jours mais personne, personne n’était venu en aide à serim, le laissant alors tout seul face à tout ça, lui qui essayait de ne pas le montrer, toujours aussi souriant, toujours aussi compréhensif, essayant de s’excuser le plus possible en vain, on récolte ce que l’on sème, n’est-ce pas ?

— oui je le sais mais.. peut-être que je les ai poussé à faire tout ça au final, peut-être que les ai pas compris, qu’on s’est tous emporté ou pire même, que j’ai rajouté de l’huile sur le feu.. m’enfin, tout ira bien, hein aren? je ferai autre chose que du basket, hein aren ? le destin a prévu autre chose pour moi.. hein aren ?

il avait tout simplement besoin qu’aren le rassure, qu’il lui dise qu’au final, il n’était pas aussi cassé que cela et que marcher avec une canne était quelque chose de stylé car tout le monde n’avait pas en sa possession cela, surtout à à peine 17 ans.

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— Je ne sais pas. Je ne suis pas dans leur tête. Mais la jalousie n'a pas toujours de fondements. Tu as sûrement quelque chose qu'ils n'ont pas. Et comme ils ne peuvent pas l'avoir, ils préfèrent te tirer vers le bas. S'ils ne peuvent pas l'avoir, alors tu ne l'auras pas non plus. Est-ce que tu comprends ?

Aren savait comment la jalousie fonctionnait. Il l'avait subi pendant des années de la part de sa belle-mère, qui était jalouse que son mari ait pu avoir une autre femme avant elle. Aren en était l'incarnation et donc il devait en payer le prix. Aujourd'hui, cependant, le sujet n'était pas là alors il garde le silence.

— Tu n'as poussé personne à rien. Ne dis pas de bêtises je t'en prie. Personne ne mérite ce qui t'arrive. Ils avaient qu'à en parler, tu n'es pas devin.

Le silence plane pendant un petit moment. Aren n'avait pas pu aider, car il n'était plus au lycée, lui. Mais s'il avait pu, il aurait protégé son ami, car il aurait aimé être protégé de sa belle-mère à l'époque.

— Bien sûr que tout ira bien Serim. Tu pourras toujours faire être chose et être le meilleur dans ton domaine. Mais pas maintenant. Pour l'instant tu dois te rétablir, te soigner pour avoir la force d'accomplir ce qui t'attend, pas vrai ?

Non, perdre l'usage d'une jambe n'était pas une fin en soit.

— Je sais que tu vois peut-être pas les choses comme ça, mais tu es bien plus que ta jambe. Ta jambe ne te définit pas. Par contre, ce qu'il y a là, il continue en désignant sa tête, ou son cerveau, ça dépend du point de vue. Et ça, il ajoute en pointant son coeur dans un second temps. Ca oui, ça te définit.

Il marque une pause.

— Tu es plus fort que ce que tu crois pour le moment. Je crois en toi.

Et il sait que tout cela, Serim a besoin de l'entendre. Aren s'asseoit près de lui, et le prend doucement dans ses bras, un peu hésitant à l'idée qu'il n'ait peut-être pas envie, puis lui frotte doucement l'arrière des cheveux, puis le dos.