THE LONGER YOU
AVOID THE ISSUE... THE LONGER YOU'LL SUFFER.

Née pour flirter avec l'exubérance, elle maitrisait d'une aisance déconcertante les codes de la société moderne.

Dans ces soirées d'or et d'argent dévoilé, l'impératrice Tsai savait s'y prendre. Manuel de la bonne fortunée dévoré, ses mimiques n'avaient rien de naturelles après ces années d'errances personnelle, à la recherche d'une carapace solide à se forger... Ainsi était-elle devenue, Lan, produit de consommation bien léché, à l'image des responsables et des stylistes qui lui caressait chaudement l'épaule dans l'espoir d'un contrat ou d'un baiser échangé. Parce qu'elle n'était pas dupe, la gamine. Reconnaissait pertinemment la suggestion de son statut de "célébrité féminine" au yeux des Hommes constamment prêts à la dévorer...

Alors elle se prêtait au jeu, actrice qu'on aurait certainement pu primer... faisait sonner son verre contre ceux d'inconnus aux pensées sordides, tout en échangeant des banalités auprès de quiconque se présenterait à son chevet. Son manager avait été très clair sur l'importance de sa venue, en ces lieux, et en l'existence de partenaires potentiels pour toujours plus la faire briller. Mais son éclat n'était que factice, face à celui que la véritable Lune lui renvoyait...

Accoudée là, sur la terrasse de la somptueuse salle des fêtes, c'était un de ces soirs où le besoin de nicotine la démangeait jusqu'aux entrailles. Un de ces soirs où pas un ne saurait deviner le fond de ses véritables pensées... alors, son regard, profondément las, définitivement éteint depuis le grand drame s'obstinait à affronter la blancheur du satellite qui brûlait les rétines, comme une énième épreuve à surmonter pour oublier la véritable. La redoutable. Solitude.

...Tu penses pas que je ferais mieux de tout plaquer et de me barrer d'ici... Lian...?

Dans ses songes, elle imaginait la simplicité de la réponse de l'ainé. Jamais moralisateur, toujours attentionné. Surement lui aurait-il gentiment ébouriffé le sommet du crâne, en lui rappelant cette opportunité unique d'exercer le métier dont tant rêvait... Surement... n'aurait-elle rien eu à répondre face à la candeur de son précieux sourire.

C'est bon, je sais ce que tu vas me dire... Laisse-moi au moins me moquer d'un ou deux bourgeois. J'ai vu des sacrés sujets d'études...

Par ces pensées presque motivée, voilà qu'elle foulait de toute sa grâce le marbre de la salle de réception... Il ne lui fallut pas plus de liberté pour que son manager l’attrape de nouveau, l'invitant à se présenter face à un groupe d'individus aux faciès insupportables tant ils gerbaient la duplicité. Masque enfilé, la starlette se pâmait maintenant face aux compliments de l'assemblée, perdant subitement contenance quand ses iris noirs de jais eurent le malheur de croiser ceux de...

Tempo parallèle.
Elle voyait les lèvres de ses hôtes bouger mais ne s'en préoccupait plus. Absorbée par l'hideuse image de cet individu qui lui faisait face, à quelques centimètres, à peine. Quelques centimètres qui l'écartaient du plus grand lâche du pays. Quelques centimètres qui auraient pu mettre sa vie en péril, si d'un semblant de conscience professionnelle elle n'était pas encore par miracle dotée...

À quelques centimètres de Cao Zhen.

Le choc est infini, mais il n'y a pas de doutes.
Les émotions multiples, mais la malice prédomine, ronge, urge à provoquer.

           
　　　┊... Excusez-moi ? Votre visage m'est familier.
　　　　　 Ne nous sommes-nous pas déjà rencontrés ?

Le silence règne. L'intérêt des autres convives, irrémédiablement tournée vers le concerné... Elle, n'a aucun doute sur son identité mais devine d'avance l'incertitude de sa sincérité. Parce qu'il s'agissait de Zhen, après tout.

Ce même Zhen qui avait réduit le peu d'humanité qui lui restait en morceaux.

♡ busan vibe ♡

THE LONGER YOU
AVOID THE ISSUE... THE LONGER YOU'LL SUFFER.

outfit ☆ l'ennui camouflé par des rictus trop peu convaincants aux yeux de celui qui les exécute. l'envie de s'enfuir, perdu entre deux identités. il ne sait plus qui il est, zhen. déchiré, complètement, face à cette salle où il ne désire pas se retrouver. les masques sont de mise et chaque sourire lui semble si outrageusement faux. l'appellation qu'on lui donne ne lui parvient pas, comme si les oreilles censuraient d'elles-mêmes ce simple mot. alors il ne sait pas qui il doit être. le monde entier lui en veut, c'est pour ça qu'il se perd constamment, le prince des ténèbres. évincés par une reine bien plus grande que lui, il doit l'accepter. pour autant, tout ne fait que lui rester en travers de la gorge et il a beau déglutir, ça reste coincé. le décor tangue et la main agrippe l'une des chaises à sa portée. porter ses doigts à son visage pour tenter de se reprendre et de comprendre. les inquiétudes lui donnent la nausée, ainsi il les repousse en rebroussant chemin parmi les foules asphyxiantes.

les interrogations fusent de toutes parts dans cette esprit déchiré. tantôt il est zhen, tantôt il est jinhai. ne voient-ils pas le masque se fissurer sur son visage? ses traits qui se déforment sous une détresse qu'il peine à contrôler correctement. pourquoi doit-il être assailli de doutes et de culpabilités en cet instant? d'ailleurs, pourquoi est-il ici? il ne se souvient pas bien. pourtant, il y est, se doit de reprendre le contrôle de son corps et de ses pensées. bousculer encore quelqu'un, murmurer des excuses dans son mandarin natal et finalement sortir sur le balcon. l'air frais de la soirée vient le happer et soudainement, tout se calme graduellement. les doigts fermement serrés autour de la rambarde, il inspire profondément, reprend sa contenance. les secondes se perdent dans l'espace infinie qui les entoure et finalement, le chinois se détache de ce qui le maintenait droit. pour se rendre compte que les mains tremblent. doigts qui disparaissent dans ses mèches foncées avant de trouver le courage de retourner à l'intérieur.

toujours chancelant entre ses deux personnalités, zhen, empereur des ténèbres se meut dans la grande salle et son regard finit par en croiser un, plus délicat, mais débordant de foudres. faire semblant de rien, alors que le coeur se serre douloureusement dans la poitrine. la voix cristalline s'élève et ce qu'il restait de doutes prend son envol. mutisme qui revient, cette fois, il peut se réfugier dans cette nouvelle identité qu'on lui a légué. il n'est plus celui qu'elle a connu et ce, depuis la mort de lian. "hm? non, je ne crois pas, pardon." sentir les regards peser sur sa personne et sourire. un sourire vide de sens. "c'est bien la première fois que je rencontre votre joli visage." les miasmes d'un amour lointain et puissant reviennent le contaminer, alors que les prunelles détaillent ce visage d'un douceur qu'il ne sait que de façade. arrogant personnage qu'il est que de prétendre ne pas la connaître, alors qu'elle est toute sa vie. pourtant, ce sont les souvenirs qu'il fuit plus que la personne en elle-même.

♡ busan vibe ♡

THE LONGER YOU
AVOID THE ISSUE... THE LONGER YOU'LL SUFFER.

Quel hideux visage portait-il, à l’instant T.

Une deuxième fois trahie, piétinée, par l’inavouable déchirée. L’envie de lui rappeler son nom par une bien farouche manière l’éprend, l’attrape par la gorge et l’empêche bientôt de correctement s’oxygéner… Lan bouillonne de l’intérieur, mais la quiétude dissonante qui se lit sur son visage ne laissera nul autre le dévoiler.

Un rire, cristallin, l’éprend tandis que ses iris ne lâchent plus ceux de son bourreau… Ces mêmes pierres précieuses qui ne peuvent dorénavant plus tromper la jolie… Cao est piètre acteur. De toute son arrogance vêtu, n’inspire pas franchement la sympathie de la chinoise qui ne tardera pas à le lui signifier.


　　　┊Et certainement pas la dernière….. « Zhen ».

L’interdit est prononcé.

Résonne comme une menace, entre les lèvres du serpent prêt à croquer…

Comme un mirage, la jeune femme s’efface, disparait du curieux tableau dans lequel elle s’est immiscée pour reprendre son souffle… Inspiration. Expiration. Les mains en viennent à trembler quand enfin, ses pas presque course la mènent loin du saltimbanque en pleine représentation… C'était à n’y rien comprendre.

De leur soudaine retrouvailles en ces lieux à l’insulte qu’il lui jetait à la figure… Elle, n’était en rien fautive de la mort de Lian alors pourquoi s’obstinait-il à vouloir l’écarter ? Pourquoi elle, quand ils avaient plus que jamais besoin de, mutuellement, se consolider…? Le deuil demeurait impossible à faire tant que le trio n’était pas au complet… et jour après jour, elle trainait le poids de cette déclaration tardive que Lian avait pourtant prit grand soin d’organiser. Avait-il seulement pu livrer le quart de ce qu’il avait sur le coeur ? S’était-il éteint dans le même et terrible silence qu’il avait laissé derrière lui…? Que s’était-il passé, au juste ? Comment pouvait-elle espérer tourner la page, quand tout semblait s’être flétri entre ses doigts… de toute son impuissance. Culpabilité sans fin.

Voilà qu’elle bouillonnait de rage, Lan.

Sujette à l’amertume qui nourrissait la noirceur de ses idées, le masque se fissurait à vue d’oeil… Qu’elle avait été idiote... qu’elle avait été naïve de croire que d’eux, le bonheur on pouvait encore tirer ! De croire qu'il se souciait d'elle autant qu'elle s'était souciée de lui... et de tous ces appels ô jamais décrochés... La peine qu’elle pensait être seule à cultiver devint le moteur de bien des maux… Lan étouffait. Elle devait sortir, quitter ces lieux, s’extirper de la tête l’abject sourire qu’il s’était confectionné… échappant à l’emprise de son manager surement trop occupé à vanter ses mérites entre deux tablées, son courroux n’aurait tardé à s’abattre sur la première voiture garée à proximité de la salle de réception.

Un modèle transpirant l’aisance financière, à en juger le soin apporté à sa carrosserie… que la nouvellement révoltée ne tardera pas à customiser de son talon. Coup de pied bien placé sur un rétroviseur aux humeurs branlantes ; voilà que Tsai Lan déchainait son courroux contre les portes du véhicule qui lui était parfaitement inconnu… et s'avérait peut-être appartenir à celui dont le poème n'était constitué que d'insultes...

　　　┊F*ck you, Zhen ! F*ck you and è!çà)::M;:$$^::****;ÀE (…) !!!!

Conscience pleine, en insuffisance de stockage.
Les coups se multipliaient sans jamais calmer sa peine et la détresse respiratoire, éventuellement, eut raison de sa fureur déjà destructrice... Sur les reflets du verre d'une des fenêtres maintenant fissurée, la noirceur de ses iris venait de gagner une nouvelle teinte...

Si le désespoir avait tué Lian, surement serait-elle responsable de l'extinction de Cao Zhen.

♡ busan vibe ♡