songe d'une nuit d'été

-- ft nana

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( outfit ) Un été aux relents douceur – à prendre une pause bien méritée après avoir si durement travaillé. Il a l’impression de ne jamais arrêter, Minho, entre la boutique de vinyles et le tattoo shop ; les séances de sport et les longues promenades avec Goku. Alors c’est bénéfique de juste ne rien faire, pendant cette bulle de répit ; se contenter de regarder le temps passer, allongé sur le sable ou perdu dans le roulis des vagues.

Cela fait déjà plusieurs jours que Nana et lui ont laissé Busan derrière eux – il a confié Goku aux bons soins d’un ami de confiance, car le camping n’admettait pas les chiens, et ils ont planté leur tente sur le terrain qui leur avait été confié. Et de là, le temps a filé bien trop vite. A se dépêcher de manger leurs glaces avant qu’elles ne fondent complètement sur le sable, se chamailler dans l’eau et explorer les environs ; s’amuser à tracer des tatouages à la crème solaire sur la peau de Nana qui lézarde au soleil, et passer leurs soirées à la fête foraine ou aux soirées organisées par les locaux.

Ces vacances au goût d’éternité,
Qu’il pourrait bien ne jamais vouloir quitter.

Pourtant, leur séjour touche bientôt à sa fin – déjà –, et pour finir les vacances sur une bonne note, ils ont décidé d’aller au restaurant ce soir. Dans un bon restaurant, le genre où l'on paye une somme honorable en espérant que suive le goût du repas ; où l’atmosphère est douce et agréable, et où là aussi, le temps file un peu trop vite. Et Minho, il n’a pas pu détacher son regard de Nana de toute la soirée – non pas que cela change beaucoup de la normale, mais il a le sentiment que c’est encore pire que d’habitude. A cependant prétendu que tout était parfaitement normal ; a fait le choix de ne pas s’arrêter dessus, pour une fois, fatigué de lutter depuis des mois, pour plutôt se perdre dans les verres d’alcool, les éclats de rire, et les regards un peu trop criants.

Et les voilà déjà sortis du restaurant, alors même que le ciel encore clair menace à tout instant de se teinter des nuances du couchant. Ils marchent côte à côte sur l’allée longeant la mer, bordé d’une enfilade d’échoppes et restaurants, et il lâche avec un sourire bien trop grand :

- C’était trooop bon ! J’suis content qu’on soit allé manger là, j’me suis ré-ga-lé.

Sans se rendre compte que la qualité du repas n’a été que flattée par sa présence à ses côtés ; Minho, il espère seulement qu’elle aussi a bien mangé – qu’elle aussi a passé une bonne soirée à ses côtés. Et ses mains se perdent dans les poches de son jean tandis qu’il lui demande :

- Tu veux faire quoi ? On peut aller prendre une glace et se poser sur la plage… ou se promener un peu ? A moins que t’ai autre chose à proposer ?

Une petite grimace se perd sur ses traits lorsqu’il ajoute :

- Je t’avoue que j’ai pas trop envie de rentrer de suite…

Car regagner le camping ne ferait que lui rappeler leur retour prochain, et Minho, il se dit qu’y a quand même de meilleurs moyens de profiter de la fin de leur séjour ici.

songe d'une nuit d'été

-- ft minho

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( outfit ) O quelles sont géniales les vacances d’été au côté de Minho – surement les plus agréables que t’ai pu connaitre depuis la petite enfance. Toi tu te rappelles des étés passé à bouder ton grand-frère car il ne voulait pas te passer le sceau pour faire des châteaux de sable sur l’ile de jeju il y a quinze ans de ça, tu te rappelles de ta mère qui chaque été draguer un homme différent pendant que vous jouiez dans l’eau en s’imaginant discrète. Tu te rappelles du premier coup de soleil, du savon que tu t’es pris car tu n’avais pas mis assez de crème solaire tout au long de la journée.

Mais tout est bien différent cette année, car il n’y a ni ton frère, ni ta mère.
Cet été c’est avec Minho que tu le passes et tout est bien plus agréable.

Ça fait déjà plusieurs jours que vous êtes là et chaque jour a été un peu plus amusant que le précédent. Il t’a appris à attraper les crabes grouillant sur les rochers le beau brun, t’as évité surement un millier de coup de soleil en s’amusant à dessiner sur ton derme lorsque t’étais étaler sur ta serviette de plage. Il n’y a pas une seule seconde durant laquelle Busan et son quotidien t’as manqué tant tu t’amuses ici, aime ta vie à ce moment précis. Tu ne sais pas vraiment ce que toi t’as pu lui apporter mais t’as la nette impression que lui aussi a su apprécier ta présence. Et c’est rassurant de se sentir aimé, de voir que quelqu’un affectionne tout autant passer du temps avec toi que toi avec cette personne. C’est surement la première fois que t’as l’impression qu’un homme te donne de l’attention.

Et ton cœur vrombit à chaque fois que tu y penses.

Tu n’as pas arrêté de te faire des films depuis que l’idée a frôlé ton esprit, ça serait mentir que de dire que tu n’as pas espérer une seule fois qu’il s’approche un peu plus que de raison Minho, qu’il attrape ta main et entrelace tes doigts aux siens ou viennent déposer ses lèvres tout contre les tiennes. Et si pourtant rien de bien notable ne s’est passé jusqu’à présent, ce soir tu as quand même décidé de porter ce joli ensemble rose juste pour le plaisir de ses yeux posés sur toi. Car tu sais qu’il aime bien les filles mignonnes Minho. Tout le long du diner tu t’es sentie choyé, regarder et pourtant des jolies filles il y en avait plusieurs dans ce restaurant. Mais pas une fois tu l’as senti distrait, pas une fois ses yeux ne se sont égaré ailleurs que sur toi ou son assiette joliment dressé.

C’était un repas tout bonnement génial, tu dirais même que c’était le date parfait si ç’en n’aurait été un. Et t’es presque triste que le diner soit si rapidement déjà terminé. C’est songeuse que tu marches les yeux rivés sur le bord de mer, regardant les prémices du coucher de soleil lorsque la voix du brun si joliment habillé lui aussi pour l’occasion ne vient te couper dans ta contemplation. Tu tournes ainsi la tête vers lui, t’émerveille de le voir si grandement sourire, l’écoute t’avouer qu’il s’est sincèrement régalé dans ce restaurant que c’était vraiment le bon plan pour terminer en beauté les vacances.

- Ah mais tellement ? Heureusement que la ahjumma de la caravane d’à côté nous l’a conseillé c’était vraiment trop trop bon… Surtout ton dessert mon dieu, di-vin !

Rien que d’y penser tu salives et pourtant tu ne pourrais même pas boire ne serait-ce qu’un verre d’eau tant ton ventre est rempli. Quand il te propose d’aller prendre une glace tu grimaces légèrement, t’as vraiment tout sauf envie de manger actuellement mais tu comprends l’initiative, comprend quand il ajoute qu’il a juste pas envie de rentrer tout de suite.

- Non moi non plus j’ai vraiment tout sauf envie de rentrer mais pitié ne me parle pas d’avaler quelque chose de plus Minho, j’vais finir par rouler… Et ça serait moche, croit moi…

Que tu lui réponds en riant avant de te mettre à réfléchir à quoi faire maintenant que vous avez quitté le restaurant.

- Moi ça me va de marcher tranquillement puis j’aimerais bien qu’on prenne des photos ensemble ? Ça serait vraiment trop dommage qu’on reparte d’ici sans un souvenir de cette soirée !

Est-ce que tu te permets de lui dire ? Oui ou non ?
Aller lance toi Nana, c’est ton moment.

- Puis t’es si beau habillé comme ça je voudrais vraiment immortaliser ça, tu me laisses te prendre en photo oppa ?

prunelles rivées sur lui, cils que tu te mets à battre comme si c'est une réelle et immense faveur que tu lui demandais à cet instant précis.

songe d'une nuit d'été

-- ft nana

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Sortis du restaurant, ils sont accueillis par l’air tiède de la fin de journée. Et à peine ont-ils mis un pied dehors que déjà Minho s’extasie sur le repas qu’ils viennent de manger. Il a le sourire qui se fait grand, et le regard qui s’illumine à cette seule mention – et de voir Nana à peu près aussi enthousiaste que lui sur ce sujet si important ne peut que lui faire chaud au cœur. Lui donner le sentiment qu’ils se comprennent, sur ce sujet aussi.

- C’était incroyable ! Faudra qu’on pense à la remercier avant de partir !

Cette petite bonne femme toute ridée qui leur sert de voisine le temps de leur séjour, qui lui rappelle un peu sa grand-mère, bien malgré lui. Et le cœur se serre un peu de repenser à la vieille femme qui l’a en partie élevé, savait faire preuve de douceur lorsque sa mère y faillait ; à l’expression dans son regard lorsqu’elle a appris qu’il s’était fait tatouer, pire, qu’il apprenait lui-même le métier plutôt que de mettre à profit l’éducation coûteuse qu’il avait reçue, et la façon dont elle n’a même pas réagi lorsque sa mère lui a ordonné de faire ses valises s’il voulait continuer dans cette voie. Elle lui manque, beaucoup trop, et l’idée que l’horloge tourne et qu’ils sont peut-être en train de gâcher les dernières années qu’ils auraient pu avoir le rend malade, mais il ne peut plus rien faire si ce n’est abandonner ses rêves, et à ça, il n’est pas prêt. Alors plutôt que de laisser ses pensées négatives assombrir cette douce soirée, il réfléchit à ce qu’ils pourraient faire plutôt que de rentrer. Nana grimace à sa proposition de manger une glace, et il hoche la tête, comprenant que la petite brune puisse ne plus avoir faim.

- Même si tu roules je serais là pour te pousser, donc t’inquiètes, tout va bien, lui répond-il en riant. Nan, sérieux, on n’est pas forcé de manger autre chose, mais on pourrait quand même aller faire un tour ou quoi ? A moins que tu sois trop fatiguée, bien sûr…

Mais apparemment ça lui va, si les crèmes glacées lui font actuellement horreur, une promenade semble la tenter. Elle veut même qu’ils prennent des photos, et à ces mots un sourire se dessine sur ses lèvres, tandis qu’il hoche la tête, enthousiaste.

- De fou ! C’est important les souvenirs, puis on pourra les montrer à Goku en rentrant, ce sera un peu comme s’il était venu en vacances avec nous !

Goku qu’il n’oublie pas, dont son ami Haru lui envoie une photo de temps en temps pour lui montrer que tout va bien, qu’il s’amuse bien lui aussi à Busan. Mais il n’a pas le temps de penser davantage à son ami à quatre pattes que Nana reprend la parole pour lui avouer qu’elle le trouve très beau dans cette tenue, le poussant à se figer un peu, la fixer avec de grands yeux ronds. Il ne s’attendait pas vraiment à un tel compliment, et s’il pourrait le lui retourner sans mentir un seul instant, elle l’appelle oppa, et cela achève de le déstabiliser – il ne s’y habituera sans doute jamais tout à fait.

- Euh… ouais, ouais bien sûr ! Maintenant ?

Il s’efforce de reprendre une contenance, se tient debout devant la mer qu’ils longent au loin, droit comme un I, avant de se souvenir de lever une main pour faire un petit V avec ses doigts, et esquisser un sourire. Et sans doute ses joues sont-elles roses dans la lumière de la fin de journée, mais pour ça, il blâmera la bouteille qu’il a partagé avec Nana, et certainement pas les mots qu’elle a prononcé un peu plus tôt. A peine a-t-elle baissé son téléphone qu’il s’avance vers elle, lui dit en souriant plus naturellement :

- Allez allez, maintenant j’veux une photo de nous deux ! C’est plus important, quand même…

Il laisse échapper un petit éclat de rire et sort son propre téléphone, se rapproche encore un peu et lève son cellulaire. Sauf que le cadrage est bizarre, ils dépassent un peu tous les deux, alors il remarque :

- Ah, on est pas assez proche… Viens…

Et son bras glisse dans son dos, ses doigts viennent se refermer sur sa taille découverte pour la rapprocher tout contre lui, et il penche légèrement la tête, esquisse un sourire pour l’appareil. L’instant suivant, il vient lui pincer les joues de sa main libre, éclate de rire en voyant la tête que ça lui fait dans le retour, et prend un deuxième cliché. Et enfin il laisse retomber sa main ; la considère un instant, pour finalement proposer :

- Tu veux que j’te prenne en photo toi aussi ? Pour ton Insta, ou…

Ou pour que j’ai une photo de toi, car toi aussi t’es un peu trop jolie Nana.

songe d'une nuit d'été

-- ft minho

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Au plus il parle Minho au plus tu le trouve mignon, ne peut t’empêcher de te dire qu’il est le garçon le plus adorable que cette Terre ait eu la chance de porter jusqu’à présent quand il accepte de se prêter au jeu de la séance photo, se voit déjà montrer les clichés à son chien qui semble déjà énormément lui manquer. Et forcément tu souris Nabi, totalement attendrie par la pensée qu’il porte à son animal de compagnie. Tu le regarde avec des yeux brillants, te met à hocher de la tête comme une gamine amourachée et lui répond tout aussi sérieuse qu’il ne l’est :

- Je pourrais même le Photoshop pour qu’il soit avec nous sur les photos, il n’y verrait que du feu !

Car il est un peu bête Goku, le genre de chien à avoir constamment un air imbécile heureux sur le visage, semble inlassablement sourire. D’une certaine manière, il vous ressemble un peu à tous les deux. Car comme Minho adore manger, Goku semble toujours enchanté de voir sa gamelle se remplir et quand il est heureux il le montre comme toi sans aucune honte, sans penser une seule seconde à cacher ses émotions. Et c’est un peu ce que tu fais quand tu complimentes de cette manière-là le beau garçon à coté de toi, tu ne vois pas le mal ce n’est que quand tu vois son air légèrement gêné que tu comprends que t’en a peut-être trop dit – ou du moins, trop franchement.

- Bah oui maintenant ! A moins que ça te gêne … ? J’voudrais pas te forcer Minho c’est pas grave sinon…

Que tu réponds timidement, te balançant d’une jambe à l’autre avant qu’il ne t’assure qu’il est ok. Alors, toute guillerette tu dégaines ton téléphone de ton minuscule sac tout aussi rose que le reste de ta tenue, le laisse prendre la pose et bombarde de photo du moment qu’il est en place. Tu souris tout en prenant chacune de ces photos. Et quand enfin tu penses avoir pu tirer le maximum de la vue et du model tu baisses ton téléphone, te laisse embarquer pour des photos à deux puisqu’il le demande. Tu t’approches alors de lui, glisse tes bras autour de sa taille pour l’encercler quand vous remarquez qu’à distance convenable la photo ne serait pas jolie. T’es bien heureuse de te rapprocher de lui, pose ta tête contre son torse et fait le plus grand sourire que tu puisses offrir à la caméra.

Premier cliché parfait,
Personne ne pourrait s’imaginer que vous n’êtes qu’amis.

Et c’est regrettable – tu trouves ça vraiment dommage toi que vous ne soyez que de simples amis, surtout quand il agit comme un petit-ami taquin en te pinçant la joue, rit aux éclats sur la photo qui suit. Et si lui, veut s’amuser toi aussi tu peux t’y mettre. Un peu trop malicieuse et fier de l’idée qui traverse ton esprit légèrement embrumé par l’alcool tu lui dis :

- Oooh regarde on dirait Goku là-bas

Tu pointes un endroit au hasard, le laisse se concentrer et regarder dans la direction pour te hisser sur la pointe des pieds et dès lors qu’il se penche tu t’empresses de venir déposer un baiser contre sa joue – plus proche du coin de ses lèvres que prévu. Et si dans ta tête tout part dans tous les sens, ton cœur lui danse la macarena. C’est à contre cœur que tu recules, replace tes cheveux légèrement ondulés sur ton épaule et dit comme si de rien était :

- J’espère t'as bien cliqué et pris cette photo Minho ... Et oui, j'veux bien que tu me prennes en photo s'il-te-plait !

Ainsi tu joues les mannequins le temps de deux ou trois photos tout au plus avant de revenir près de lui, enrouler ton bras au sien et lui dire :

- Ça te manque Busan à toi ? Je resterais bien dans ce village, dans notre petite tente encore loooongtemps si j’avais le choix …

Car il fait bon de vivre ici, de vivre au côté de Minho surtout. Tout est simple, vous pourriez peut-être vivre de la pêche aux crabes et de petit service donnés aux uns et aux autres. Un peu comme quand tu joues au sims iles paradisiaques ou bien la vie à la campagne.

songe d'une nuit d'été

-- ft nana

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Bien sûr, Goku lui manque. Comme un parent privé de la présence de son fils, il déplore l’absence de cet animal à quatre pattes au cours de ces vacances – tout en sachant pertinemment qu’il n’aurait pas pu venir dans tous les cas. La faute aux camping aux règles trop strictes ; aux vacanciers peu désireux de supporter les aboiements et les course-poursuites d’un chiot un peu trop fougueux. Alors forcément, lorsque Nana offre de photoshoper Goku sur leurs photos, un grand sourire illumine son visage, touché par cette attention :

- Sérieux ? Trop bien, j’suis sûr qu’il serait trop content !

Il parle réellement de lui comme d’un être humain à part entière ; comme de leur colocataire, au même titre que Carlos et sa mauvaise humeur. Pour la simple et bonne raison qu’il le voit ainsi, doué d’émotions et de pensées comme Nana et lui. En attendant de pouvoir insérer le chiot sur des clichés, il faut déjà les prendre, ces photos, alors lorsque la jeune femme semble hésiter, se voir un peu gênée à l’idée de lui forcer la main, il s’empresse de la détromper ; prend déjà une tentative de pose, comme pour mieux lui montrer que tout va bien, qu’il est heureux de partager ce moment avec elle. Pour autant, il s’empresse d’y mettre un terme pour plutôt revenir vers Nana ; demande à prendre des photos avec elle cette fois-ci, car c’est selon lui plus important. Que c’est ça qu’il veut retenir de cet été, avant tout : les moments partagés avec Nana, les éclats de rire dans le roulis des vagues et les couchers de soleil auxquels ils ont assisté.

Pourtant, ça ne fonctionne pas.

Le cadrage est mauvais, et il comprend rapidement que le souci vient de la trop grande distance qui les sépare. Alors il la rapproche un peu, sent bientôt ses bras fins se refermer autour de son torse et sa tête rencontrer sa poitrine – et cette proximité est confortable, bien plus agréable que toutes les nuits qu’il a passé entre les bras d’autres filles ces derniers mois, alors même que sa relation avec Nana est on ne peut plus platonique. Et bientôt, il lui pince les joues en riant ; enfonce le bouton de l’appareil photo avant qu’elle n’ai le temps de se dégager. Écarquille un peu les yeux lorsqu’elle dit voir un frère de Goku dans les environs, tournant déjà la tête dans la direction qu’elle désigne, le regard curieux :

- Où ça ?

Il ne demande que ça, Minho, voir un chien ressemblant étroitement à son animal à quatre pattes préférées ; ne pouvait rêver mieux. Enfin, c’est ce qu’il croit jusqu’à ce qu’il sente les lèvres de la jeune femme se déposer sur sa joue, sensation nouvelle qui affole un peu le cœur dans sa poitrine – un peu plus que ce qu’il pourrait seulement s’autoriser.

C’est finalement ça, dont il ne pouvait rêver mieux.

Il se dit qu’il pourrait bien y prendre goût, à tout ça ; songe malgré lui que ce n’est là qu’un avant-goût, que si un simple bisou est si agréable, il n’ose pas imaginer ce que ce serait d’avoir plus. Et sans vraiment s’en rendre compte, par réflexe, son doigt appuie sur le bouton ; immortalise à jamais cet instant, les lèvres douces de Nana pressées contre sa joue et son visage un peu rosi. Il se sent un peu troublé, Minho, lorsqu’elle reprend la parole en lui disant espérer qu’il ait bel et bien pris la photo ; demande à ce qu’il la prenne en photo à son tour.

- Ouais ouais, j’sais pas ce que tu comptes en faire, de cette photo, mais je l’ai, c’est bon, lui répond-il, taquin, s’efforçant comme elle de faire comme si de rien n’était.

S’efforçant de mettre à distance les pensées égarées dans son esprit depuis cette photo, il s’applique à prendre les plus jolis clichés possibles de la jeune femme, sans être pourtant parfaitement doué pour ça – et cette activité s’avère plutôt efficace, enfin pas vraiment, car il se dit seulement qu’elle est un peu trop jolie Nana, un peu trop mignonne dans cet ensemble rose.

Sans doute que si elle s’habillait tous les jours comme ça, c’en serait fini de lui.

Les clichés immortalisés, Nana revient vers lui, enroule son bras autour du sien en lui demandant si Busan lui manque, à lui. Et si normalement Minho aurait pris le temps de réfléchir un peu à la question, peser le pour et le contre, lui exprimer ses différents avis et ses propres contradictions, c’est trop spontanément qu’il lui répond, porté par les quelques verres partagés dans ce restaurant de vacanciers :

- Bien sûr y a des trucs qui me manquent… Mais j’suis tellement bien avec toi que j’pourrais passer encore des semaines et des semaines ici sans trouver le temps long.

Le sourire se fait trop sincère sur ces mots, et déjà il ajoute :

- J’pense c’est surtout dans l’autre sens en vrai, que quand on va rentrer ça va me manquer les moments comme ça avec toi.

Car c’est la première fois qu’ils ont l’occasion de passer tant de temps ensemble, finalement ; qu’ici, tout semble différent. Hors du temps. Et il sait d’ores et déjà qu’une fois de retour à la ville, ils perdront la magie de ces instants.

- Et on ferait quoi si on restait ici pour l’éternité ? Dis-moi tout.

Allez, vends-moi du rêve, Nana. Convaincs-moi de jamais rentrer. J’rigole, mais pas trop quand même.

songe d'une nuit d'été

-- ft minho

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Et quand il tourne la tête crédule de croiser le regard d’un chien ressemblant au sien tu sais que t’as réussi ta mission Nana. C’est trop heureuse que tu te hisses sur la pointe des pieds, dépose tes lèvres contre sa mâchoire tracée. T’as le cœur qui tambourine et l’espoir qu’il tourne la tête au « mauvais moment » mais tout va trop vite pour que ce genre de chose se fasse, à peine tes lèvres rencontrent sa joue que déjà il clique sur le bouton de son portable, que le cliché est immortalisé et qu’il est déjà temps pour toi de te décoller – à contre cœur bien évidemment. Tu vois bien que ses joues se sont teintées d’un joli camaïeu de rose et juste de le voir rougir tu sens tes propres joues le devenir, agis comme si de rien était quand il te dit bien avoir pris la photo comme il le devait.

- Tu veux je fasse quoi si ce n’est l’admirer et me rappeler toute ma vie que j’ai passé un merveilleux été avec un super garçon ?

Surement que mamie Nabi aura le regret de n’avoir jamais rien tenté avec le beau et gentil garçon qu’elle avait à disposition à cette époque. Se rappellera de toutes les relations catastrophiques qu’elle a connue en se disant qu’elle aurait mieux fait de transgresser les règles imposées de la colocation pour son propre bien. Mais peut-être que Minho lui il est bien avec tout ça, qu’il n’imagine rien et que votre relation tel quel est lui va. Alors t’arrête de penser à tout ça, te force à te prêter au jeu des photos quelques instant avant de revenir à ses côtés toute guillerette, lui demander si Busan lui manque tout en marchant sur ce ponton bordant d’un côté la mer et de l’autre la fête foraine. T’es même pas un brin étonné quand il te répond que certaines choses lui manquent, c’est légitime. Il a Goku, un tas d’amis et une profession qui l’attend à Busan lorsque toi, tu n’as que ton ordinateur et une seule meilleure amie réellement importante pour toi si on enlève Minho. T’évites ta mère et son mec pourri depuis des mois ; ton frère ne vit pas à Busan mais à Séoul depuis belle lurette et t’as du mal à trouver un job en plus de ça.

Tu te dis que ça serait cool de vivre ici, aux côtés de Minho. T’en rêve, trouve ton idée merveilleuse – surtout quand il te confirme que lui aussi pourrait rester encore un très long bout de temps ici, que ça finira par lui manquer ces moments-là quand vous serez parti.

- Et si on amène Goku ici, que tu ouvres un salon de tatouage ça change la donne ?

Car si ça ne tient qu’à ça, vous pouvez encore rêver un bout de temps. T’as même la douce impression qu’il souhaite rêvasser avec toi quand il te demande quel serait tes plans si vous restiez là. T’écarquilles alors légèrement les yeux, clairement pas prête à lui dévoiler ton plan de vie mais puisqu’il le souhaite tu dis :

- Alors, je pense qu’au vu de tes talents pour attraper les crabes on pourrait ouvrir un commerce toi tu les pêches et moi je les vends au marché, on pourrait avoir une petite maison avec un grand jardin pour Goku ! Je pense que la maison ne serait pas vraiment ouf à la base mais qu’on l’améliorerait petit à petit … On pourrait même avoir des poules et une vache ! Ça nous ferait des œufs et du lait pour nous et à revendre … On retournerait à Busan une fois par mois pour voir les personnes qui nous manquent … Puis qui sait… Un jour tu tomberais sous mon charme et on aurait une ribambelle de bébé … ? Comme dans les sims quoi !

T’es complètement zinzine Nabi, à côté de la plaque mais au moins tu te fais rire et ça c’est surement le principal. Ton humour, ta façon de toujours rêvasser pourrait faire peur mais t’as l’impression que ça ne gêne pas Minho, qu’il t’apprécie tel que t’es alors tu ne caches pas ton brin de folie, n’essaie pas de tarir ta réelle personnalité dans l’unique but de coller à ses standards.

- Et toi si tu devais nous imaginer une autre vie elle serait comment ?

songe d'une nuit d'été

-- ft nana

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Elle le flatte, Nana, les mots s’échappent d’entre ses lèvres comme du miel, et les compliments pour redorer l’ego du jeune homme. Lui aussi passe de belles vacances en sa compagnie ; des vacances pleines de douceur, loin de Busan et de ses problèmes, qui lui permettent d’oublier que cela fait des mois qu’il n’a plus parlé à sa famille. Une bouffée d’air frais, en somme. Pourtant, lorsque la jeune femme lui demande si leur ville lui manque, il ne peut que lui répondre par la positive. Car Busan, c’est aussi Goku ; les amis qu’il a encore là-bas, et le salon de tatouage, ce rêve qu’il peut enfin embrasser à pleines mains, ce rêve pour lequel il a tant sacrifié. Mais il sait aussi que lorsqu’ils rentreront chez eux, c’est cet endroit, l’atmosphère si particulière qui y règne, et surtout cette proximité rare avec Nana qui lui manqueront. Car ces vacances ont quelque chose de spécial, un arrière-goût d’éternité, et le sentiment de se trouver transportés hors du temps ; qu’ici, il pourrait se produire des choses qui jamais n’arriveront à Busan, des choses qui ici n’entraîneront même pas de conséquences. Et comme si elle lisait dans ses pensées, Nana lui demande s’il serait prêt à revoir son jugement s’il pouvait retrouver son chien et sa passion ici. Un petit sourire se dessine alors sur ses lèvres, car elle l’a si facilement cerné.

- Ah, là… Y aurait tout pour que j’sois heureux avec tout ça, comment refuser ? Tu sais comment me parler, Nana…

J’pourrais qu’être heureux, avec toi, Goku, et un salon rien que pour moi. Bien sûr, il manquerait toujours ma famille et Daewon, mais pour eux on peut rien faire, alors… Il se demande ce que ça donnerait, s’ils devaient se construire leur propre équilibre, main dans la main dans cette région inconnue. Est-ce qu’ils arriveraient à bâtir un cocon suffisamment confortable pour pallier à l’absence de ce qu’il leur manquerait, loin de Busan ? Il lui demande de le faire rêver un peu ; lui faire part de ce qu’elle a en tête lorsqu’elle mentionne cette vie hypothétique par ici.

Et Minho, il ne s’attendait pas vraiment à une telle réponse.

Car Nana, elle lui parle de pêche aux crabes, de maison à améliorer au fur et à mesure, de poules et de bébés. Ce sont toutes les prochaines années qui semblent déjà soigneusement planifiées dans sa tête, et lorsqu’elle mentionne son jeu préféré, l’étonnement laisse place à un éclat de rire. Minho qui s’amuse sincèrement des idées toujours farfelues de sa colocataire ; se fait la réflexion que curieusement, cette vie pourrait être agréable, aussi bizarre soit-elle. Bien sûr, il y aurait quelques petits aménagements à faire – sans doute finirait-il par être malheureux s’il perdait le tatouage, il manquerait quelque chose à un bonheur parfait –, mais dans l’ensemble, elle a réussi sa mission : lui vendre du rêve.

- La pêche au crabe, alors… T’en aurais pas marre que j’te fasse tous les jours de la soupe de crabe ?

Il a le sourire taquin aux lèvres lorsqu’il ajoute déjà :

- Mais du coup tu veux des bébés avec moi… Je note, je note…

Il rit un peu, sans même y croire tant cela lui semblerait absurde qu’elle le voit réellement ainsi. Pour lui, ça va juste avec ses histoires de Sims, et lorsqu’elle l’interroge sur la vie qu’il leur rêverait ici, il la dévisage avec attention ; prend le temps d’y réfléchir un peu. Il se demande s’il devrait lui servir une version édulcorée, ou au contraire, se permettre de rêver jusqu’au bout – car après tout, ce soir tous les espoirs sont permis. C’est donc en s’abandonnant à des fantasmes irréalisables qu’il lui répond :

- Mh… J’pense on s’installerait dans une toute petite maison à la base, on vivrait à l’étage, et au rez-de-chaussée j’aurais ouvert mon salon de tatouage. Toi tu pourrais faire un truc avec les Sims… peut-être taffer avec eux, au développement du jeu, la communication ou quoi, ou même être youtubeuse ? Puis après, parce qu’on est trop forts et qu’on gagnerait trop bien notre vie, on pourrait s’acheter une belle maison au bord de la mer…

Il s’interrompt un instant pour détailler les quelques bâtisses qui bordent directement la plage, jusqu’à en trouver une à son goût, à l’architecture soignée, claire et spacieuse. Il se rapproche alors un peu de Nana pour être sûr qu’elle puisse suivre la direction que pointe son doigt, et reprend :

- Celle-là exactement, tu vois ? Y aurait un grand jardin à l’arrière pour que Goku puisse se dépenser, et même d’autres chiens, si on veut, et tous les soirs on pourrait voir le soleil se coucher juste en se mettant à la fenêtre. Après on pourrait aussi avoir la ribambelle d’enfant, et je pourrais toujours faire ma soupe de crabe… J’voudrais pas totalement contrarier tes plans.

Il a le sourire qui se fait trop grand, les yeux brillants de ces vies parfaites qu’ils n’auront jamais. Car son histoire se casse la figure dès le premier instant, rien qu'avec ce salon de tatouage qui ne marcherait jamais dans une ville si petite, où les trois quarts de l’année ne résident que des retraités. Mais ça ne fait pas de mal de rêver, n’est-ce pas ?

- Oh, et y aurait évidemment une cabane au fond du jardin pour ranger Daewon… Autant rendre cette vie parfaite jusqu’au bout, tant qu’on y est.

Il éclate de rire, songeant que son meilleur ami l’insulterait sûrement, s’il l’entendait.

songe d'une nuit d'été

-- ft minho

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Elle est douce la vie qui se dessine dans ton esprit – un peu trop – rêveur. Ça donne envie, fait battre le cœur un peu plus vite que de raison. Car toutes ces spéculations elles alimentent l’envie de vivre un quelque chose avec lui. Un peu plus qu’une amitié, un peu plus que de partager des délires et des conversations jusqu’au bout de la nuit. T’as envie de continuer de dormir avec lui sur un même matelas, sentir la chaleur de son bras retombé sur tes hanches sans même qu’il ne s’en rende compte quand enfin le sommeil le gagne. Tu veux continuer de le voir se réveiller, les cheveux ébouriffés à se demander si il a dormi deux heures ou bien une éternité quand le réveil sonne le matin.

Tu t’es amouraché de ton coloc’ sans même t’en rendre compte Nana,
Et maintenant, tu meurs d’envie que ça soit réciproque.

Mais comment le lui faire comprendre sans le faire fuir ? Est-ce qu’il ressent la même chose Minho ? T’en sais trop rien, t’as juste l’impression que tes allusions ne le gênent pas le moins du monde. C’est censé être un signal ? Tes radars sont brouillés Nabi et tu finis par simplement lui répondre :

- Si elle est faite par tes soins et avec amour je ne peux pas me lasser oppa…

Paupières que tu te mets à battre, charmeuse avant que tu ne te mettes à pincer les lèvres, légèrement rougir quand il parle de cette histoire de bébé que tu voudrais faire avec lui.

- Bah quoi … ? T’as de très très bon gêne, ils seraient beaux et tout gentils nos enfants… Tu penses pas ?

L’imaginaire de ton colocataire que tu mets au défi une première fois avec cette première question, une seconde fois en lui demandant ce que lui vous imaginerez comme vie ici. En lui posant cette question t’imaginais qu’il donnerait que quelques détails de plus, pas qu’il se donnerait autant la peine de creusé le sujet. Mais il est si inspiré, si convainquant quand il te raconte ce qu’il a dans la tête que tu te laisses bercé par son récit, imagine chaque moment de cette vie que vous partageriez. Tu t’approches un peu plus de lui quand il pointe la fameuse maison qui serait votre dans quelques années une fois que vos carrières respectives vous aurez assez rapporté d’argent. Cette maison dans laquelle vous seriez heureux, dans laquelle Goku aurait de la place pour gambader ses longues pattes et son air joyeux, cette maison qui connaitrait le rire de quelques enfants un peu plus tard au cours de votre vie. Tu soupires d’aise, d’envie de connaitre à cette vie qu’il décrit avec tant de passion, le trouve encore plus mignon quand il trouve la place pour son meilleur un ami.

- Une petite cabane au fond du jardin ? Tu penses que ça lui conviendrait à Dae Won ? Il semble habitué au luxe et la vie dans les grands hotels … Enfin, si j’ai bien cerné le personnage…

Car il a l’air d’être plus qu’aisé le meilleur ami de Minho, du genre super riche à ne pas avoir à se soucier de quoi l’avenir sera fait demain. Il pourrait peut-être racheter l’ile ? offrir à son meilleur ami un salon de tatouage si il le souhaitait. Sa famille a surement activé le motherlode depuis des générations… La chance.

- Tu sais Minho… Moi quand j’suis frustrée, que quelqu’un me manque ou que j’ai envie de faire une chose qui ne serait pas correct, pas possible à faire dans la vraie vie je vais sur les sims calmer ma pulsion…  Si Dae Won te manque tant on peut le créer dans la partie sims …

Tu relèves tes yeux, te met à le regarder lui plutôt que cette maison en bord de mer qu’il te montrait et ajoute de but en blanc :

- Genre là par exemple j’suis un peu frustrée que mon crush des vacances m’embrasses pas donc si il le fait pas au cours de la soirée j’irais jouer au sims pour me calmer… Tu comprends le principe ?

Tête que tu penches légèrement sur le côté, le regarde en te demandant si il va enfin tenter quelque chose ou non maintenant qu’il sait exactement ce que t’as en tête.  

songe d'une nuit d'été

-- ft nana

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Dans la tiédeur de ce soir d’été, Minho s’amuse à la taquiner un peu ; revient sur des mots prononcés plus tôt, lorsqu’elle lui glissait qu’ils auraient ensemble une ribambelle d’enfants. Et les arguments de la jeune femme tiennent la route – bien sûr qu’ils ne pourraient qu’être adorables, avec Nana pour mère. Alors il hoche la tête en souriant, lui répond doucement :

- Bien sûr que si. On les éduquerait pour que ce soit des bonnes personnes, mieux que les filles et les mecs sur lesquels on tombe, mais en essayant qu’ils se fassent pas avoir comme nous non plus…

Si leurs enfants pouvaient ne pas hériter de leur naïveté, ce serait déjà un grand pas pour l’humanité, et il se demande tout d’un coup pourquoi il réfléchit à la question premier degré. Lui expose alors un plan en trois parties sur la vie qu’ils pourraient mener ici, avec rêves réalisés, belle maison et quotidien paisible à la clé. C’est un peu trop facile, de se projeter avec elle dans une vie fantasmée – rêvée –, l’imagination s’emballe sans qu’il n’y prenne garde et il se surprend à regretter que ce quotidien ne puisse exister que dans leur imaginaire, pour bien trop de raisons. Mais Nana, tout ce sur quoi elle s’arrête, c’est sur la cabane au fond du jardin réservée à son meilleur ami. Il laisse échapper un petit éclat de rire lorsqu’elle soupçonne qu’il ne serait pas à son aise dans une habitation aussi rudimentaire, car elle l’a bien percé à jour, et c’est avec une petite moue contrite qu’il lui répond :

- C’est vrai, c’est vrai… J’aurais bien voulu le garder près de moi car il me manque, mais faut penser à son bien-être avant tout j’suppose…

Daewon sans ses penthouse, ses suites et ses repas qui coûtent un salaire à eux seuls, ce ne serait pas Daewon, après tout, et il se demande quand est-ce qu’ils se reverront ; espère qu’il reviendra bientôt en Corée, au moins pour Chuseok. Il ne s’est jamais réellement habitué à ne plus voir celui avec qui il vivait quasiment, fut un temps. Et comme si elle comprenait, Nana lui explique qu’elle décharge ses frustrations dans les Sims, pour sa part. Elle lui propose de créer son meilleur ami dans le jeu s’il lui manque un peu trop, et il sourit, attendri par cette propension qu’elle a à tout rapporter à son jeu vidéo préféré. Sans doute certains trouvent-ils cela un peu lourd ou ridicule, mais lui, il trouve juste cela attachant – ça ne le fait que l’aimer un peu plus. Mais avant qu’il n’ai le temps de répondre quoi que ce soit, elle ajoute être frustrée que son crush des vacances ne l’embrasse pas, et à ces mots, il fronce légèrement les sourcils ; incline légèrement la tête sur son épaule.

- Ton crush des vacances… ?, répète-t-il hasardeusement, l’air de ne toujours pas comprendre.

Elle a un crush de vacances, Nana ? Il ne s’en était même pas rendu compte. Elle l’a rencontré quand, même ? Il a l’impression qu’ils étaient toujours fourrés ensemble.

Oh.

Oh.

A sentir son regard rivé sur lui avec tant d’insistance, la lumière finit par se faire dans son esprit échauffé par l’alcool, et il écarquille alors les yeux, la dévisage, choqué qu’elle parle de lui.

- Tu parles de moi ?, demande-t-il bêtement, juste par acquis de conscience, pour ne pas faire fausse route, ne pas se ridiculiser.

Et pourtant – pourtant –, il ne tarde pas à se ressaisir ; lui demander, hésitant :

- Après… T’as pas amené ton ordi, si ? Ce serait dommage que tu restes frustrée du coup, j’voudrais pas t’infliger ça…

Il ignore s’il devrait, Minho – mais ces vacances hors du temps lui montent à la tête, lui donnent l’impression qu’ils sont dans un niveau bonus, indépendant de la partie principale, qui n’influera jamais sur cette dernière. Alors c’est bon, n’est-ce pas ? Ils ont le droit. Il s’humecte les lèvres alors que son cerveau s’agite ; finit par s’approcher un peu plus encore, jusqu’à n’être qu’à un souffle d’elle, et replace derrière son oreille une mèche brune chassée par le vent.

- T’es sûre que ton Sims va pas lancer un verre d’eau à la figure du mien si j’fais ça, hein… ?, demande-t-il dans un souffle, l’ombre d’un sourire dans les yeux.

Et sa main glisse sur sa joue ; ses yeux détaillent ses traits, s’abreuvent de l’éclat de ses prunelles et de la forme délicate de ses lippes. Et déjà, il se penche un peu plus ; appose ses lèvres sur les siennes, piétinant allègrement les promesses faites à leur colocataire.

songe d'une nuit d'été

-- ft minho

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Il ne semble pas comprendre, semble chercher qui est ce fameux crush dont tu lui parles, celui que dont t’aimerais obtenir un baiser ce soir. Tu pinces alors les lèvres, le laisse réfléchir comme le grand garçon qu’il est en te dandinant d’un pied à l’autre en espérant qu’il va vite comprendre le sous-entendu, comprendre que tu parles de lui sans quoi ça serait la honte pour toi. Ça serait bien la première fois qu’un garçon ne capte pas ton intérêt. Car t’es pas du genre à cacher ton attrait, pas du genre à tourner autour du pot quand un homme te plait. Tu trouves ça triste de perdre du temps par manque d’honnêteté, c’est du temps que les gens pourraient gagner en étant ensemble et heureux. Et t’as envie d’être avec Minho ce soir, envie que tout ce que t’as pu t’imaginer au cours de cette semaine de vacances devienne réalité.

Et un « oh » d’étonnement fini par fendre le silence imposé,

Quand enfin, Minho semble comprendre tu te mets à sourire pleine d’espoir Nabi, hoche de la tête quand il te demande si tu parles bel et bien de lui. De qui d’autres pourrais-tu parler ? Il n’y eu que lui cette semaine – eu que lui tout au long de l’été tu dirais même. Il a été là, n’a fait que grappiller un peu plus d’espace dans ta tête et dans ton cœur et maintenant, tu vas devoir faire face à sa réponse.

- Bah oui de toi … Sinon c’est pas à toi que je dirais ça …

En soi, tu ne dirais ça à personne Nabi. Tu n’oserais pas faire une métaphore si poussée tout autour du monde des sims avec un mec qui ne te connait pas. T’aurais peur de te ridiculiser, de passer pour folle. Mais pas avec Minho, jamais t’as cette peur d’être moqué quand t’es avec lui. Il semble accepter ton grain de folie et c’est ce qui fait surement la magie de votre relation. Tu te sens beaucoup trop bien avec lui, te dit qu’amoureusement parlant ça ne pourrait qu’aller dans ce sens-là aussi. Et il semble plutôt d’accord Minho car déjà il rattrape les secondes perdus à trop réfléchir en te disant qu’il ne souhaiterait pas te laisser dans une telle situation de frustration tout en s’approchant de quelques pas de toi.

- J’ai toujours mon appli’ sur mon téléphone mais vraiment je préférerais ne pas avoir à l’utiliser …

Tu serais bien plus heureuse de sentir la chaleur de ses lèvres contre les tiennes, sentir ses mains glissées jusqu’à la chute de tes reins pour te rapprocher de lui. Et c’est ce qui va arriver, tu le réalises quand vos corps se frôlent, que vos deux visages sont si proches que tes mains n’ont plus d’autre choix que de glisser autour de sa taille tandis que lui, vient replacer une mèche de tes cheveux derrière ton oreille en te demandant si ton sims réagirait bien si il tentait une action de type romantique. Tu fais ainsi mine de réfléchir, te met à te mordiller la lèvre tout juste trois seconde avant de lui dire :

- Sur et certaine, même.

Tu te hisse alors sur la pointe de tes pieds, prend de la hauteur pour que vos lèvres se rencontrent un peu plus vite. Et tu fermes les yeux, laisses enfin vos lippes se découvrirent pour la toute première fois, profite de ce moment qui n’arrivera peut-être qu’une seule fois. C’est doux, tendre comme tu l’imaginais. Et tes mains glissent – remontent jusqu’à sa nuque tandis que t’entrouvrent tes pulpeuses, laisse ta langue apprivoiser la sienne. Le cœur bat bien trop vite – bien trop fort et le souffle finir par manquer malheureusement. tu recules alors la première, à contre cœur. Vient nicher ton visage dans le coton de sa chemise, les joues rosies et dit en sentant son cœur battre contre ton oreille :

- C’est le meilleur été de ma vie Minho, j’ai vraiment pas envie que ça s’arrête…

Tu relèves la tête, le regarde en contre plongée et tu ne sais pas si c’est ces teintes orangées clairsement son faciès, le fait que vous ayez réalisé votre fantasme d’amour d’été mais il est super beau Minho, encore plus beau qu’il ne l’était deux minutes avant que vous ne vous embrassiez. Si beau que t’en a le souffle coupé, si beau que tu ne peux pas te résigner à un seul et unique baiser alors tu viens picorer ses lèvres par peur de regretter de ne pas l’avoir assez fait et dit :

- Tu me proposes quoi maintenant … ? T’as de meilleures idées pour finir la soirée en beauté ?

Toi t’en a des tonnes d’idées mais tu penses avoir déjà assez fait le premier pas pour ce soir. Alors tu joues les innocentes, fait comme si tu n’avais rien dans la tête et le laisse te proposer ce que bon lui semble, t’es certaine que t’apprécieras, certaine que d’une manière ou d’une autre il trouvera quoi faire pour que cette nuit reste inoubliable.

songe d'une nuit d'été

-- ft nana

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Ne pas la frustrer. C’est l’excuse derrière laquelle il se cache pour avancer d’encore un pas dans sa direction ; prétend ne pas vouloir que la jeune femme reste avec ses envies sans son jeu préféré pour les assouvir. Bien sûr, ce n’est que pur prétexte, alors lorsque Nana rétorque avoir le jeu sur son téléphone en cas de besoin, il lui répond :

- Tu vois ? C’est ça ton souci… Moi j’te tends une perche mais tu me réponds que t’as ton téléphone au pire des cas…

Un petit éclat de rire franchit la barrière de ses lèvres, tandis qu’il secoue la tête, l’air faussement accablé. Mais déjà, il arrête son cinéma pour anéantir la distance qui les séparait encore ; laisser ses doigts effleurer sa joue pour replacer une mèche échappée dans le vent marin. Il peut sentir ses petites mains glisser autour de son buste, tandis qu’il lui demande si son Sims accepterait le premier baiser du sien ; la regarde faire mine de réfléchir à la question, toute son attention rivée sur elle – sur la lippes prisonnière de ses petites dents blanches –, jusqu’à ce qu’elle lui réponde par l’affirmative.

Et Minho, il ne lui en fallait pas plus.

Déjà, il se penche un peu vers son visage ; rencontre ses lèvres plus vite que prévu, car la jeune femme s’est hissée sur la pointe des pieds, et c’est trop naturellement que leurs lippes se découvrent. Comme si cela faisait des décennies qu’ils s’embrassaient matin et soir ; qu’ils se connaissaient mieux qu’ils se connaissent eux-mêmes. Il peut sentir sa poitrine lui brûler, tandis que ses lèvres apprivoisent les siennes ; laisse ses mains agripper sa taille, redescendre dans le bas de son dos pour la plaquer un peu plus contre lui. L’estomac noué ; le palpitant à un rien d’exploser.

Il en a embrassé, des filles,
Certaines dont il se croyait éperdument amoureux,
D’autres qu’il n’utilisait que pour une nuit ou deux.
Mais jamais il n’a ressenti cela, en vingt-cinq ans d’existence.
Ça pourrait presque lui faire peur,
Lui qui n’a toujours couru qu’après ces beaux sentiments.

Et Nana s’écarte, se réfugie déjà contre son torse, et il se dit qu’il est fichu, car elle ne pourra qu’entendre la course effrénée de son cœur au creux de sa poitrine. Laisse un petit sourire étirer ses lèvres en l’entendant qualifier cet été de meilleur été de sa vie, en voyant son visage se relever vers lui, les joues rosies et les lèvres gonflées par ces derniers instants.

T’es magnifique Nana.
Moi aussi j’voudrais rester avec toi pour l’éternité.

- Moi non plus… Ca te dit on prolonge les vacances d’une semaine… ?

Il se comporte comme un enfant capricieux, à ne pas vouloir que les vacances s’arrêtent, tout en sachant pertinemment qu’il est sûrement impossible de reconduire leur réservation en pleine saison – surtout lorsque ce n’est même pas leur réservation, à la toute base. Mais déjà, comme si elle voulait leur épargner des considérations pleines de retour de vacances, Nana vient picorer ses lèvres ; lui demande doucement ce qu’il propose pour le reste de la soirée. Et Minho, il voit très bien où elle veut en venir ; lit dans ses yeux lourds de sens toutes les idées qu’elle a déjà en tête, et il doit réprimer un sourire lorsqu’il lui répond, l’air tout aussi innocent qu’elle :

- J’sais pas, de base j’allais te proposer qu’on se promène encore un peu, mais j’imagine que tu dois être claquée un peu… Je comprendrais que tu pref rentrer te reposer dans la tente, y a pas de soucis, t’inquiète…

Il a la lueur joueuse qui embrase son regard, alors même qu’il laisse la jeune femme prendre une décision qu’ils ont en réalité déjà pris tous les deux, et lorsque la réponse tombe, il se contente de dire doucement :

- Alors viens.

Déjà, ses doigts s’entrelacent aux siens pour l’entraîner dans la direction choisie, et même une fois qu’ils se sont mis à marcher, il oublie de la relâcher. Marche tranquillement à ses côtés – enfin, tranquillement, le rythme de ses pas trahit tout de son état interne –, glisse dans un élan de sincérité :

- Faudra qu'on se refasse des vacances comme ça, c'est vraiment incroyable.

songe d'une nuit d'été

-- ft minho

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O que t’aimerais prolonger les vacances – le temps en général même, Nabi. Car depuis que vous êtes là t’as l’impression de connaitre une seconde naissance, d’oublier tous les petits tracas – ou gros problème que tu dissimules depuis des mois et des mois le plus loin possible dans ta tête. Là, au creux de ses bras tu ne penses plus à ta fuite du logement familiale, ne pense plus au fait que t’as du mal à trouver du boulot dans ta branche d’études, que t’es destiné à travailler toute ta vie en tant que barista chez starbuck ou que t’es incapable de trouver un mec bien, prêt à t’aimer tel que tu es. Rien de tout ça n’a effleuré ton esprit en une semaine, relève presque du miracle.

Il n’y a que lui et toi, le bruit des vagues s’écrasant sur les rochers,
Et l’envie de gouter encore et encore à la douceur de ses baisers.

Son cœur bat tout aussi vite que le tien, tu l’entends au creux de ton oreille, sent chaque pulsation et tu viens hocher de la tête en sachant pertinemment que malheureusement, ça sera impossible de reconduire vos vacances ici.

- Même deux hein… Deux semaines à partir de maintenant ça serait parfait…

Car maintenant les vacances auraient un autre gout, si c’était faisable vous vivriez bien des choses différentes. Tu t’imagines lui tenir la main en longeant le bord de mer, les baisers au gout salé et les tendres accolades sur le sable doré. Ton estomac se noue un instant et des étoiles se mettent à scintiller dans tes yeux. Car c’est un tas d’image qui te traverse l’esprit des plus douces comme des plus passionnées. Le genre de chose qu’ont fait dans l’intimité, entre les murs d’un appartement ou d’une tente. Et t’as envie de partager ça avec lui, envie de connaitre cette part si secrète – intime à laquelle tu ne pouvais pas gouter en tant qu’amie. Alors tu lui demandes c’est quoi la suite, curieuse d’apprendre si il a les mêmes idées que toi. Et sans surprise tu vois dans son regard, sa façon de te répondre qu’il a lui aussi de jolies idées pour le reste de la nuit malgré que ses mots puissent laisser entendre qu’il te laissera te reposer. Tu sais qu’il a du feu sous les doigts, un millier de chose dans la tête quand tu remarques le sourire joueur sur le bout de ses lèvres.

- Oui j’aimerais bien aller m’allonger un peu… Je sais pas si c’est le vin ou quoi mais j’ai la tête qui commence à légèrement tourner…

Tu simules un léger bâillement et vient te mordiller la lèvre l’instant d’après sous son regard. Tu te tortillerais presque sur place comme une gamine quand Minho te regarde de cette façon-là, de ce regard si nouveau sur toi. Tu le laisse attraper ta main et entrelacer vos doigts pour prendre la direction du camping l’instant d’après. Tente de suivre sa cadence malgré la petite hauteur de tes talons, de ta jupe plutôt longue qui te laisse que très peu de chance de faire de grands pas comme lui en fait et lui suggère en riant :

- Tu ferais mieux de me porter si tu veux aller plus vite …

Heureusement que tout est relativement près ici dans ce petit village loin des grandes villes, que le camping n’est qu’à deux ou peut être trois cent mètre de la mer, à maximum une dizaine de minutes d’où vous êtes. Ça ne vous laisse pas le temps de réfléchir à ce que vous faites, réfléchir aux conséquences d’un tel revirement de situation à une nuit du départ.

- ça pourrait être nos vacances annuelles jusqu’à nos quatre-vingt-dix ans Minho ? on loue toujours le même emplacement, la même semaine et on se coupe du monde et de tout le reste !

Tu vous imagines déjà au cours des prochaines années vieillissant un peu plus à chaque fois vous rejoindre dans votre paradis secret, passer une semaine loin de tout pour mieux reprendre le quotidien. Qu’elle serait douce la vie ainsi, l’éternelle rêveuse que tu es ne peut que se faire des projections et des projections jusqu’à que vous arriviez jusqu’à votre concon d’intimité, que vous vous glissiez à l’intérieur et que la zipette ne soit refermé derrière vous. Et là tu te pinces les lèvres, te met à jouer avec tes doigts tandis que ton cœur lui semble prêt à exploser.

Car vous y êtes, c’est maintenant que votre relation va changer pour de vrai.
C’est une étape à passer, il peut finir déçu Minho, comme être comblé.
Et c'est tout pareil pour toi en réalité.

- Maintenant qu’on est là j’suis plus trop fatiguée tu sais…

Que tu lui dis pour le tester une dernière fois, savoir si le message est bien passé ou non. Car ne sait-on jamais avec Minho, l’innocence en lui est parfois déroutante, tu préfères prendre tes précautions pas passer pour la coloc’ nympho en manque.

songe d'une nuit d'été

-- ft nana

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Il lui offre de rentrer se reposer dans la tente, et bien sûr, Nana entre dans son jeu. L’air complice du crime qu’ils s’apprêtent à commettre lorsqu’elle répond avoir besoin de s’allonger un peu ; que la tête lui tourne d’avoir bu trop d’alcool. Alors, réfrénant un sourire qui menace déjà de s’installer, il se contente de hocher sagement la tête ; lui répond tranquillement :

- Bien sûr, pas de problème. Rentrons.

Mais tu le sais aussi bien que moi, Nana, on va faire tout sauf se reposer. Ce serait dommage, lorsqu’il y a mieux à faire – des parcelles de peau à explorer du bout des lèvres, et des baisers à échanger jusqu’à ce que l’aube ne teinte le ciel nocturne de ses nuances rosées. Jusqu’à ce que le soleil ne se lève sur un nouveau jour, et que la réalité les rattrape ; qu’ils doivent retrouver Busan, leur quotidien et leur colocataire, qui ne laissent nulle place à ces douces illusions. Et déjà, sa main se referme sur la sienne ; le pas se fait rapide dans les petits chemins menant au camping, impatient de se retrouver dans l’intimité de leur tente. Derrière des murs opaques, là où nul ne pourra les surprendre en train de rompre un pacte passé. Mais Nana peine à le suivre, les pas se font petits, arrêtés par la longueur de sa jupe et la hauteur de ses talons. Alors lorsqu’elle suggère en riant qu’il la porte plutôt, il ralentit la cadence pour la considérer un instant, un sourcil haussé et le sourire aux lèvres, pour finalement se pencher vers elle.

- C’est vrai que ça sera plus pratique pour tout le monde, puis j’voudrais pas que tu te fasses mal.

Déjà, il glisse un bras autour de sa taille et l’autre derrière ses genoux, en prenant garde à ne pas relever sa jupe au passage ; la soulève du sol sans efforts, la jeune femme calée au creux de ses bras comme une jeune mariée prête à passer le pas de sa maison. Et il rit de cette situation, son rire fendant l’air nocturne tandis qu’il se remet à marcher ; demande l’air de rien, comme si toute cette situation était on ne peut plus naturelle :

- Ben voilà, on est pas mieux comme ça ?

Et déjà, il suggère de remettre ça prochainement, s’offrir de nouveau d’aussi belles vacances hors du temps. Car il sait déjà qu’il gardera un souvenir précieux de cette semaine partagée dans ce petit village en bord de mer, des après-midi à se baigner et lui apprendre à attraper des crabes, des soirées à danser et braver l’interdit, comme ils le feront ce soir. Et bien sûr, Nana le suit. C’est ça qui est formidable avec elle, elle entre toujours dans son jeu ; suit toujours ses idées les plus farfelues.

- J’suis pour, demain en partant je demanderais au gérant si c’est possible de nous le réserver à vie, au moins on sera tranquille…

Le sourire goguenard au bord des lèvres, à rêver de ces étés renouvelés – s’ils ne peuvent avoir la jolie maison au bord de la plage, alors au moins pourraient-ils avoir cette bulle d’évasion, été après été. Et lorsque leur tente devenue familière se dessine devant eux, il repose délicatement Nana au sol, ses bras commençant à tirer un peu. S’engouffre avec elle dans leur chambre de substitution, refermant la fermeture éclair dans leur dos, et là, le silence s’installe un instant. Chacun assis sur son sac de couchage, à se dévisager pareillement – le regard brûlant de Minho braqué droit sur elle, tandis qu’elle minaude ne plus être si fatiguée. Il arque alors un sourcil intéressé dans sa direction, le sourire en coin lorsqu’il répond :

- Ah ouais ? C’est parce que je t’ai porté ça, j’t’ai pas assez fait marcher…

Sa main glisse dans ses cheveux, l’air de réfléchir un peu lorsqu’il ajoute :

- Après, maintenant qu’on est rentré, ce serait con de rien faire de la soirée… C’est notre dernier soir ici quand même.

Et sa tête qui s’incline sur son épaule lorsqu’il finit par dire :

- J’ai peut-être une petite idée de ce qu’on pourrait faire…

L’intensité du regard braqué sur elle, et le sourire joueur éternellement perdu sur ses lippes depuis le début de la soirée ne hurlent que trop bien ce qu’il a en tête, et déjà il se rapproche un peu d’elle jusqu’à finir sur son sac de couchage ; se penche vers elle, ses lèvres effleurant les siennes sans réellement les toucher, pour lui laisser une occasion de se rétracter si elle le souhaitait, avant de finalement fondre sur elle. Et la petite tente qui les accueille s’embrase alors avec eux. Leurs baisers n'ont rien à voir avec ceux au bord de l’eau, quelques instants plus tôt – le public disparu, laissés seuls avec eux-mêmes, les étreintes se font plus fiévreuses, plus précipitées et désordonnées. Avides. Car il a envie d’elle, Minho, depuis des mois – depuis qu’elle a passé pour la première fois le pas de la porte de cet appartement, qu’il s’est dit qu’il était foutu car c’était exactement son style, mais qu’il ferait quand même tout pour qu’elle emménage avec eux. C’est un nombre incalculable de semaines de désir refoulé et de frustration en l’entendant avec d’autres mecs de l’autre côté du mur de sa chambre qui se déversent dans cette tente, et il s’écarte un instant pour reprendre son souffle, les yeux brillants et la respiration haletante. Ses yeux qui explorent son visage ; ses lèvres gonflées et ses cheveux en désordre, pour lâcher dans un souffle :

- T’es vraiment magnifique, Nana.

Il espère que les autres garçons le lui ont dit, avant lui. Que ses ex le lui répétaient tous les jours, car elle mérite de l’entendre tous les jours, et déjà ses lèvres retrouvent les siennes, déjà il l’allonge sur le sac de couchage trop peu confortable, laisse ses doigts s’aventurer sous petit haut rose ; laisse ses mains remonter le tissu sur sa poitrine, le cœur pulsant dans sa cage thoracique et le feu brûlant sous sa peau. Le cerveau embrouillé ; réduit au flou le plus total. Oubliant tout de ce qu’ils devront retrouver à leur retour à Busan.

songe d'une nuit d'été

-- ft minho

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Merveilleux Minho, ses bras musclés pour te porter jusqu’à la tente comme un preux chevalier lorsque toi, tu lui soumettais cette idée pour rigoler. Car t’étais prête à marcher jusqu’au bout du monde dans ses talons trop haut et cette jupe tube, juste pour ses beaux yeux, le plaisir de voir son sourire s’agrandir à chaque pas vous rapprochant du camping. Mais Minho il aime être challengé, Minho ce soir, il s’est donné pour mission de te faire vivre un conte de fée en te tenant fermement contre lui, te déposant délicatement une fois entrée dans ce qui aura été votre humble demeure le temps d’une semaine – et qui peut-être sera votre échappatoire chaque année, chaque été du restant de votre vie.

Mais pour l’heure, vous voilà face à face, à vous dévorer du regard, ne pas trop savoir comment entamer ce nouveau chapitre de votre histoire. Tu lui susurres que tu n’es plus réellement fatigué – fait de ton mieux pour être clair dans tes intentions ce soir, et lui, prétends que c’est car tu n’as finalement pas assez marché. De quoi te faire rire, apaiser ton stress quand tu lui réponds :

- Oui mais du coup j’ai de l’énergie pour le reste de la nuit et puis… C’était vraiment trop cool d’être au creux de tes bras… Tu caches un peu trop bien tes muscles dans tes t-shirts trop larges.

Et c’est du gâchis à tes yeux car dorénavant, chaque jour tu veux sentir la chaleur de ses bras musclé autour de ton corps, veux qu’il te porte comme il l’a fait un peu plus tôt. Alors quand il laisse entendre que ça serait triste que vous ne fassiez rien de votre dernière soirée, qu’il a des idées en tête sur le programme de la nuit t’es suspendues à ses lèvres Nabi, hoche de la tête prête à tout entendre sauf que ce n’est pas des mots qu’il vient prononcer pour se faire comprendre mais c’est son corps qu’il rapproche du tien, ses lèvres qu’il vient juxtaposer aux tiennes pour enfin reprendre ce que vous avez entamé plus tôt sur les bords de mer. Et si tu pensais avoir déjà connu le meilleur, Minho sous cette tente il te montre c’est quoi la passion, c’est quoi le désir – l’envie de connaitre quelqu’un sous toute ses coutures. Chaque baiser est un peu plus enflammé, les mains un peu plus pressantes sur le corps de l’autre. T’en viens à te demander comment t’as pu passer tous ces mois sous le même toit que ce garçon sans voir l’alchimie si évidente entre vous deux.

Il est tout ce que tu demandes, tout ce que tu aimes Minho,
Un rêve éveillé, tu le veux. Pas qu’une nuit mais le plus de temps possible.

C’est les mains tremblantes d’excitation que tu viens déboutonner sa chemise, l’en déleste pour venir caresser son torse légèrement halé par le soleil de la saison, vient glisser tes mains sur ses muscles saillant – se contractant sous l’épiderme de tes doigts brulant. T’en perds le souffle, le regarde avec envie quand il s’écarte légèrement de toi pour reprendre son souffle. Tu sens ton cœur se serrer en croisant son regard fiévreux, l’entend te dire que t’es magnifique avec une telle sincérité, tu te sens désirer comme jamais tu ne l’as été auparavant Nabi et c’est là que tu te dis que t’as perdu un sacré nombre de mois – d’années même à fréquenter les mauvais garçons. Et tu pourrais parler Nana, pourrais tenter de lui dire qu’il est plus que beau Minho, certainement le plus beau des garçons que t’as pu fréquenter mais tu préfères te taire, vient glisser tes mains jusqu’à sa nuque et l’attire contre toi pour que vous tombiez à la renverse sur cette couchette ridiculement trop petite pour vous deux. Mais tu t’en fiche de l’inconfort, t’en fou un peu qu’on puisse vous entendre à des kilomètres à chaque soupire qu’il t’arrache en caressant ta peau, découvrant parcelle après parcelle ton corps lui étant encore inconnu. Car t’aimes ce que tu vis, profite de chaque instant avec lui. Et toute l’attention qu’il te donne tu la lui rends, le regarde se contracter sous tes doigts, sous tes pulpeuses avides de connaitre le gout de sa peau, curieuse de connaitre ce qu’il aime, ses limites aussi. C’est une nuit des plus douces et passionnés que tu passes Nabi, un bout de paradis qu’il t’offre au creux de ses bras avant que vous ne rentriez pour de bon à Busan.

Le bonheur touché du bout des doigts avant que tout ne parte en éclat,
que dans vos têtes respectives les regrets prennent beaucoup trop de place.