solitude.

jiun se retrouvait encore toute seule dehors dans la rue, l’alcool qui était alors dans son sang, elle avait fini par boire un peu plus que ce qu’elle buvait d’habitude. elle aurait pu rentrer chez elle, comme tout être censé mais non, elle n’avait pas de chez elle au final, elle qui avait été virée de chez ses parents une fois de plus, tensions entre sa mère et elle qui augmente chaque jour qui passe. il fallait bien se l’avouer, elle détestait sa mère au plus profond de son âme, jalousie envers son frère jumeau qu’elle cachait le plus possible, elle savait que sa place n’était pas au temple aux côtés de sa famille, sa place était dehors, dans les rues mal famées, dans la solitude. démarche vacillante, elle peinait un peu à avancer la june, avançant alors doucement, essayant tant bien que mal de garder son équilibre, peut-être qu’elle n’aurait pas dû boire autant ce soir, peut-être qu’elle aurait dû utiliser sa rage ailleurs, peut-être qu’elle aurait dû composer avec cette émotion en elle mais non, elle a préféré aller boire, plus que de raison. gamine qui commençait alors à entendre quelqu’un derrière elle, quelqu’un qui semblait la suivre, est-ce que quelqu’un lui voulait du mal ou était-ce seulement son cerveau qui commençait à lui jouer des tours ? et plus elle avançait, plus la personne derrière faisait de même.

suspicions.

et elle avait fini par s’arrêter d’un coup, se retournant alors vers la personne qui se trouvait derrière elle, sourcils froncés, gamine qui avançait alors vers la personne avec une légère colère, prête à en découdre. « hey, tu veux ma photo ? qu’est-ce que tu me veux ? pourquoi tu me suis depuis cinq minutes là, t’as besoin d’un truc ? j’ai pas d’argent hein. » est-ce qu’elle avait pensé à d’autres scénarios ? par exemple que la personne qui la suivait prenait tout simplement le même chemin qu’elle ? non, bien sûr que non, elle était bien trop alcoolisée et centrée sur elle pour réfléchir à autre chose, pensant alors que la personne essayait de la draguer, pensant ça plus qu’autre chose, comme quoi, l’alcool ne lui allait pas si bien que cela au final. elle soutenait tout de même encore son regard, espérant que la personne sera honnête avec elle, elle qui détestait les personnes qui ne l'étaient pas. et si jamais, elle se tenait prête à lancer un poing dans le visage, fermant son poing gauche.

solitude.

ce soir ressemble à tant d'autres. des visages aussi familiers qu'étrangers l'entourent, à peine reconnus, incertains de s'ils étaient appréciés ou pas. milan n'y porte guère d'attention au fond, tout ce dont il a besoin c'est de cette sensation d'être ainsi entouré, le reste ne lui importait pas. le fait qu'ils ne soient là que parce que c'était sa tournée (comme tous les soirs aussi), qu'il n'était pas là que pour réconforter leur besoin de fête sans avoir à dépenser le moindre won. milan les utilisait aussi, ils n'étaient pas ses amis, seulement des silhouettes pour combler la solitude affreuse de son cœur, parce qu'au moins, sous le bruit, il a plus de mal à entendre ses propres pensées.

et quand le bruit n'existe plus, il est heureusement assez enivré pour ne plus réellement déchiffrer toutes les voix qui se bousculent là-haut. l'heure est tardive et pour une fois, il préfère ne pas rentrer chez lui aux aurores. alors il se redresse, paie l'addition et ignore les demandes pour rester un peu plus. il fait jouer les clefs de sa voiture entre ses doigts, puisque bien sûr, son ébriété ne l'empêchera pas de conduire.

premier pas à l'extérieur, première bouffée d'air frais qu'il inspire ; milan est sur le point de chercher son voiture quand un bruit l'attire, un portefeuille qu'il voit tomber et la silhouette d'une jeune femme qui s'éloigne, c'est surement le sien. il tente de l'appeler une première fois mais elle ne l'entend pas, alors il attrape le précieux et la suit. il essaie de la rattraper mais elle marche trop rapidement, ou était-ce lui qui avançait bien trop lentement, le pas vacillant sous l'alcool et son monde qui chavire parfois autour de lui. il ne réalise que tardivement qu'elle s'était tournée vers lui : le regard dur et les sourcils froncés. "tu...tu as fait tomber ça, je crois." qu'il murmure, presque stupide, pris de cours par le ton presque menaçant. "j'ai pas besoin d'argent, je t'aurais pas ramené ton porte-monnaie sinon." trouve-t-il même bon d'assurer.

nuit tombée.

peut-être qu’elle n’aurait pas dû boire ce soir, du moins pas jusqu’à en tituber dans la rue. ce n’était peut-être pas sûr d’ailleurs, mais elle était bien trop intoxiquée pour faire des choix rationnels pour l’instant, la preuve étant qu’on la suivait et qu’elle ne faisait rien de spécial, elle laissait même l’homme la suivre, faisant des tours pour ne pas être suivie jusqu’à chez elle. du moins si on pouvait appeler le temple comme chez elle, elle se sentait plutôt en enfer qu’à la maison. est-ce qu’elle allait s’arrêter pour embrouiller l’homme qui se trouvait derrière elle ? bien sûr que oui, june était june après tout, gamine qui cherchait souvent les embrouilles par ci par là, sûrement pour se sentir vivante, sûrement pour l’adrénaline, et bien sûr elle ne pensait pas aux répercussions de tout cela, pour quoi faire sincèrement ? ce n’était pas comme si quelqu’un la cherchait, ce n’était pas comme si quelqu’un l’attendait chez elle. léger air arrogant se dessinait alors sur son visage, autant jouer avec le feu, c’était bien plus amusant. elle ne s’attendait juste pas à ce que l’homme rétorque qu’elle a perdu son porte-monnaie, poing gauche qui se desserrait alors pour tâtonner son jean, pas de porte monnaie, elle l’avait bien perdu, elle était pas douée au final. « comment tu sais que c’est le mien ? tu l’as trouvé par terre ou tu me stalkes ? tu veux une médaille car tu l’as trouvé ? » léger hoquet qui sortait alors de ses lippes, vraiment, l’alcool ne la rendait pas du tout aimable ou rayonnante, bien au contraire, l’homme aurait pu tout simplement le voir tomber de ses poches. « … bah merci, beaucoup. tu veux quoi comme récompense ? je peux te donner un billet.. est-ce que j’en ai au moins ? » normalement oui, elle était toujours payée en liquide, elle ne voulait pas que ses parents sachent qu’elle comptait partir du jour au lendemain sans les prévenir, elle savait pertinemment qu’ils avaient accès à son compte bancaire après tout.