❝ we 'making you sweat like that ❞
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Haute surveillance dans l’eau, des cris et des larmes à en agacer les familles posées à coté de vous sur le sable des heures durant. C’est ça d’aller en trop grand nombre à la plage, de faire partie de la famille Seomun lorsque la période estivale débarque sur Busan. Si t’avais pu y échapper en revenant dans ta ville natale durant l’hiver, maintenant tu ne peux que déguster l’enfer que doit mener ta mère chaque été depuis une vingtaine d’année, depuis qu’elle a décidé que c’était une superbe idée que de pondre une équipe de foot en guise de descendance avec votre père. Tant de chose à penser, comme la crème solaire à ne pas oublier, les brassards qui une fois sur deux sont percés donc à racheter, un des gosses qu’a perdu son seau ou sa pelle et pleure car il ne peut pas faire le plus beau château de sable imaginable et qu’il faut remplacer pour éviter la syncope de l’année.

Avant c’était appa qui gérait tout ça avec eomma.
Maintenant, il y a toi et Sanae pour palier à ce manque-là.

Et là journée fut longue, extrêmement longue même. T’as regretté plus d’une dizaine de fois d’être venu, Haru. Finalement, s’occuper de l’épicerie c’est un plaisir en comparaison à toute cette agitation constante qu’est une sortie familiale à la plage. Mais comme toute bonne chose connait une fin, ce calvaire s’est terminé pour toi et Busu aux alentours de seize heures. Eunchang commençait à s’assoupir lorsque t’as bouclé sa ceinture dans la voiture, Jin lui semblait drainé par le soleil et fixait sa console de jeu sans être capable d’aligner un mot après l’autre. Et puis maman vous a remercié, vous a promis que la prochaine sortie familiale de l’été se ferait ailleurs qu’à la plage, surement au parc de l’hôpital où papa finira par s’éteindre d’ici quelques mois. Et t’as hoché de la tête, eu de la peine pour cette femme qui donne tout ce qu’elle a pour sortir la tête de l’eau, ne pas frustrer vos frères qui sont encore jeunes malgré ô combien la situation soit horrible et accablante. Et t’as regretté d’avoir pu penser que c’était la dernière fois que tu faisais un tel effort pour eux. En serrant dans tes bras ta mère pour lui dire au revoir, tu t’es juré que peu importe le nombre de fois que ça se reproduirait, tu serais là pour eux. Là pour qu’ils passent un aussi joli été que toi t’as pu passer avec tes deux parents quand t’avais leur âge.

Mais le calme fait du bien, un bien de fou même. Quand enfin vous regagnez la plage avec Busu, tu t’affales sur ta serviette toujours posée au même endroit et ferme les yeux un instant, respire un grand coup avant de tourner la tête vers elle, lâcher à son attention :

- On était si chiant petit franchement … ? J’me rappelle pas de pleurer car tu m’as volé un coquillage … Il est terrible ce Jin quand il s’y met…

Surement que tu devais être pire Haru, mais ça t’es juste pas en capacité de l’entendre. C’est plus simple de parler des plus petits, parler de ces gosses qui vous ont drainer de toute votre énergie tout le long de la journée.

- Au fait, pourquoi tu te badigeonne encore de crème ? On dirait une grand-mère … T’es encore dans ces bails de peau blanche comme le lait … ?

Sourcil que t’arques derrière tes lunettes de soleil, la toise en te demandant si comme ta mère et vos grands-mères elle souhaite garder un teint blanc lorsque toi à contrario, t’aime un peu trop le soleil et les reflets dorés.

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et l’agitation est reine autour de vous ; sortie décidée que d’aller à la plage pour satisfaire l’envie des plus jeunes, et surtout soulagée cette reine de maison, l’espace de quelques heures pour lui laisser le temps de se consacrer à elle, et personne d’autre. et aucun répit ne vous est accordé, car chaque fois que tu penses pouvoir t’installer, il y a ces pleurs, ces cris, ou ton prénom répété à la chaîne pour que ton attention soit captée. et tu ne laisses rien transparaître de ton épuisement sanae, pense à leur bonheur avant le tien, mais surtout à satisfaire cette joie qu’ils ont d’être ici, de pouvoir à leur tour créer des souvenirs sur ce sable que vous avez tant connu… à cette époque où tout allait bien, où appa apprenait à haru à nager, et qu’eomma te badigeonnait de crème solaire. et tu veux qu’ils aient ces mêmes souvenirs tes cadets, les visages en seront certes différents, mais les réminiscences n’en seront pas moins réelles et authentiques.

et après la tempête vient toujours le calme ; eunchang épuisé d’avoir donné le meilleur de lui-même s’endort dans les bras d’haru, et seokjin ne daigne même plus lever le nez de sa console. une fin de journée marquée par la présence de la matriarche venue récupérer ses plus jeunes. et les remerciements se font alors de rigueur, alors que chacun de vous les réfute, expliquant trouver ça normal, tandis qu’elle continue affirmant vouloir faire la prochaine sortie ailleurs qu’à la plage. « la plage ou autre chose, tout nous va, t’inquiète maman ! » paroles, auxquelles s’ajoute une étreinte de quelques secondes en guise d’au revoir. « à tout à l’heure, m’attendez pas pour manger, je sais pas trop à quelle heure je vais rentrer ! » elle opine, et monte dans le véhicule que tu regardes s’éloigner, en laissant échapper un long soupir, et levant tes bras vers le ciel pour t'étirer.

ta serviette retrouvée, tu la rapproches d’haru déjà allongée. léger éclat que tu laisses glisser entre tes lèvres quand tu l’entends évoquer ses souvenirs perdus. « si on l’était, tu devais être le plus chiant des deux ! et parce que j’te les volais pas tes coquillages. j’sais pas comment tu les choisissais mais t’arrivais toujours à prendre les plus moches... » tu hoches tes traits pour ponctuer tes dires. « j’crois que maman en a gardé quelques-uns, faudrait que j’lui demande de les ressortir pour te montrer ça ! »  et tu les revois encore ces affreux coquillages qu’il rapportait fièrement à vos parents ; le souvenir de les entendre lui mentir éhontément sur leurs splendeurs te fait esquisser un plus large sourire. puis à ton tour installé sur ta serviette, te voilà à recouvrir ta peau de protection solaire, ce qui fait tilter le brun à tes côtés. « yah bien sûr ! t’as cru qu’on était aux état-unis ici ? j'suis pas encore miss corée, alors si je peux moins travailler pour, laisse-moi  faire non ?! » visage que tu secoues, et majeur en l’air que tu ne peux pas lui adresser en raison de mains bien trop occupées. « et pense à te protéger quand même, si tu veux pas avoir un cancer de la peau, ou des coups de soleil, gros débile ! » palabres ponctuées d’un tube balancé sur l'aîné. « pense à me remercier plus tard ! »

et tandis que tu laisses les rayons de soleil se poser sur ta peau parfaitement protégée, tu tournes ton visage vers haru. « bon et alors comment ça se passe la colocation avec reira ? » plusieurs semaines maintenant que la sublime brune a rejoint l’appartement d’haru, et que les choses semblent plutôt bien se dérouler. « vous avez réussi à trouver un rythme ? et elle, ses habitudes ? » et alors que tu penses à tout cela, il y a tes pensées qui se pose sur ce quatrième frère. « et j'y pense, il t'a pas fait un scandale shin ça va ? » car il est un fait connu de tous que l'attention des seomun, et tout particulièrement d'haru doit être portée sur sa seule et unique personne.

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Serviettes rapprochées l’une de l’autre, le calme apprécié quelques instant avant que tu te mettes à faire la conversation à ta sœur. Car finalement, avec tout ce remue-ménage, vos petits frères à satisfaire t’as l’impression de pas avoir pu en placer une de la journée, de ne pas avoir pu dire un mot à Sanae sans que ça soit accompagné d’un service à lui demander. Alors t’entame la conversation en parlant des deux petits diablotins qui vous auront bien fatigués toute la journée, lui demande si elle a pour souvenir d’avoir été aussi chiante à ces cotés que la génération suivant la vôtre. D’après elle non, elle ne l’était pas tant que ça. Toi par contre, une vraie tornade. La copie conforme d’Eunchang sauf que contrairement à lui et à elle, t’as toujours eu des gouts de merde en coquillage et c’est bien pour ça qu’aucune guerre n’a pu avoir lieu sur le sujet. De quoi te faire sourire, te ramener des années en arrière. Il est vrai que t’avais oublié que toi aussi, fut un temps, tu cherchais des coquillages. Parfois c’était pour les offrir à ta mère, lui disant que tu voulais lui faire le plus beau des colliers une fois arrivé à la maison. Puis le reste, finissait dans la poche de ton short de rechange, des coquillages que tu ramenais à Reira à la rentrée ou bien durant l’été si t’avais la chance de la voir avant que l’école ne reprenne.

Une époque bien lointaine, presque zappée. Qui pourtant te remet un peu de baume au cœur lorsque tu répliques l’air peu atteint par les piques de ta petite sœur :

- J’ramenais peut-être des coquillages laids mais au moins maman les garder … Les tiens, aucune trace… Elle devait surement les remettre dans l’eau dès que t’avais le dos tourné. Voilà que ça fait d’être l’enfant trouvé devant une poubelle …

Langue que tu tires, attitude de gamin pitoyable qu’elle t’incite à faire ressurgir quand elle ose se moquer de toi Busu. Depuis l’enfance, tu sais pas pourquoi tu lui rabâches qu’elle a été trouvé dans une benne à ordure, que maman et papa ont bien voulu la recueillir plutôt que la laisser périr là-dedans. Un mensonge de toute pièce inventée par tes soins, surtout que t’es certains que si maman a gardé quelques-uns de tes hideux coquillages, elle a dû en faire de même pour les siens. Surement qu’ils sont rangés dans un petit pochon de soie, cachés dans une de ces boites ou maman range les vieux albums photos, les souvenirs de votre enfance et de son heureuse vie. Tu te demandes si elle a continué après la naissance de votre petite sœur, si dans ces cartons il y autant de photos des trois derniers enfants que de toi et Sanae. Faudrait que vous fouilliez un jour, t’es curieux.

Et ce qui attire ta curiosité aussi, c’est la couche épaisse de crème qu’elle s’étale sur le corps Sanae. Parait que y’a que comme ça qu’elle pourra se rapprocher des critères de beautés de miss Corée, parait que tu devrais faire attention toi aussi. Tube de crème qu’elle te balance dessus, qui atterrit avec un brin trop de force sur ton torse. T’es certains qu’elle l’a jeté ainsi à cause de cette histoire de bébé retrouvé dans la poubelle que tu lui rabaches depuis qu’elle est en âge d’écouter tes conneries. Elle se venge, c’est digne de Sanae.

- J’aime le soleil et le soleil m’aime… J’fais confiance, puis j’l’ai pas fait de la journée c’est pas de le faire maintenant qui va changer quelques choses… Si ?

Surement que oui, car il n’est jamais trop tard pour rattraper ces conneries mais tu t’en fiches. Tu laisses ce tube de crème solaire sur ta serviette de bain, respire l’air marin qui glisse jusque dans tes narines. Tu fermes les yeux un instant Haru, jusqu’à que la voix de ta sœur glisse de nouveau à tes oreilles. Que le sujet dont elle veuille parler soit Reira, ta – plus si nouvelle – colocataire. Tu te redresses un peu, sourit à ta sœur tout en laissant tes doigts glisser dans le sable, y faire des zigzags puis effacer pour mieux recommencer tout en lui répondant d’un air satisfait :

- ça se passe grave bien, j’sais qu’elle est triste. Parfois j’peux le voir dans ses yeux qu’elle a beaucoup de chagrin en elle à cause de cette rupture et surement de comment ça s’est fait mais… je la trouve plus apaisé, moins affolé ? J’sais pas comment te dire, quand on se voyait elle semblait toujours sur le qui-vive comme si elle s’attendait à le croiser et que ça finisse mal. Maintenant c’est plus l’cas, elle sourit quand j’viens la chercher au travail, elle m’envoie un message pour me demander si j’veux qu’elle ramène à bouffer de l’extérieur ou si j’préfère qu’on prépare ça tous les deux ensemble… J’sais pas si elle a pris pleinement ses aises chez moi mais j’espère que c’est le cas. Moi en tout cas, j’me suis vite acclimaté à sa présence et celle de son chien.

Car elle n’est pas venue toute seule Reira, elle a débarqué à ta porte un soir avec ses larmes, quelques vêtements mais surtout son petit chien qui laisse des trainer de poil un peu de partout sur son passage. Et si au début t’avais l’impression qu’il était méfiant le cabot, maintenant lui aussi semble avoir pris l’habitude de te voir. Il passe un peu trop de temps dans ta chambre, au milieu de tes draps. Et même toi, tu trouverais ça étrange maintenant de ne pas le retrouver sur ton lit étalé en rentrant du travail.

- J’espère vraiment qu’elle ira mieux, qu’elle retournera plus jamais avec ce mec là … Si tu savais comme j’ai eu envie d’aller encore lui coller des claques dans la gueule … Le pire c’est qu’il force, des fois je le vois qu’elle change du tout au tout quand elle reçoit un message mais elle ne me dit rien. Mais j’suis prêt à mettre mes deux mains à couper que c’est de lui.

ça te dégoute, rien que d’en parler ça te retourne l’estomac même. Tu pourrais presque sentir la colère te monter.  Et comme si Sanae l’avait sentie, elle change de sujet. T’arrête alors de jouer avec le sable, arque un sourcil en entendant le prénom de ton cousin interféré dans la conversation et ça te détend sur place, t’éclate même de rire face à sa question car finalement, son comportement n’échappe à personne à celui-là.

- Bah écoute… Il a un peu maronné, dit que comme par hasard faut qu’elle débarque dans ma vie, quand lui revient de Californie. Il a dit qu’il était certain qu’à cause d’elle j’sortirais plus de chez moi mais j’fais tout pour lui donner tort. J’sors, on se voit souvent, je ramène pas Reira dans nos plans et comme j’fais les choses bien bah il a rien à me dire… Sauf quand il est trop pété et que je le ramène chez lui plutôt que sur mon canap’. Là, il me rappelle que j’abuse de la laisser crécher chez moi, que c’est lui qui mériterait cette place.

Shin agissant comme le Shin que vous connaissez quoi, rien d’alarmant jusque-là. il a toujours été un brin trop possessif avec toi. Rien de nouveau dans le meilleur des mondes.

- Dit, tu t’es déjà demandé pourquoi Shin agissait comme ça … ? Tu penses que c’est parce qu’il a pas eu de père … ?

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et malgré le calme retrouvé, l'aîné pique pour tenter de te faire partir au quart au de tour ; palabres redondantes sur la véritable nature de ta venue dans la famille seomun. il y aurait eu les cris perçants de cet enfant abandonné dans cette poubelle, qui auraient retenu l’attention de ces deux passants, aujourd’hui tes parents. et que tu es las de cette sempiternelle blague, soupir s’échappant alors de tes lippes, tandis que tes prunelles se lèvent vers le bleu du ciel. « encore avec ça haru sérieusement ? maman m’a clairement montré des photos de moi à la maternité ! désolé mais j’suis ta sœur biologique, et tu devrais penser à l’accepter ! » traits que tu secoues, tandis que tu te saisis du tube de crème solaire dépassant de ton sac. bouteille au format plus que généreux, pour protéger ta peau de ces rayons détestés. un choix moqué par le brun à tes côtés, dont la bouteille finit par retomber un peu trop fort sur ses côtes. conseil avisé que tu lui donnes, dont il décide de faire fi. « ton problème si tu veux ressembler à un abricot séché quand tu auras trente ans, mais tu dirais pas que j’t’avais pas prévenu !» et alors que la bouteille termine sur la serviette de ton frère, tu termines d’étaler la crème blanche sur tes jambes.

yeux fermés quelques instants, tu laisses cette douce sensation de chaleur se poser sur ta peau dénudée. le plaisir de cet instant est réel, tout comme le silence installé entre vous. juste, ainsi, quelques minutes, à ne rien se dire. à simplement retrouver le contact de cet espace, toi en enfonçant tes pieds dans le chaud du sable, lui tu le sais en respirant l’air vous entourant.

puis l’instant est rompu, lorsque tu t'enquiers de la situation partagée avec reira. yeux tournés vers haru qui te fait part de ses observations, et traits que tu hoches à chacune de ses fins de phrases. « quand j’y pense, elle n’a jamais dit pourquoi ça s’est terminé entre eux... » jolie brune plutôt secrète sur ses problèmes de couple ; homme dont la description n’a pas été sans te rappeler celui problématique ayant fait partie de ta vie. alors tu ne sais pas les détails de l'événement ayant créé la rupture, mais tu vois parfaitement l’engrenage l’ayant amené.  « ta présence l’apaise haru. puis j’pense qu’elle a juste envie de profiter, de retrouver celle qu’elle était aussi avant tout ça, avant lui. tu vois ? » et tu en es même certaine sanae, pour avoir vécu pareille situation. important que de faire une croix sur ce passé néfaste pour se concentrer sur le positif de ce qui attend. puis la colère se fait perceptible dans les derniers mots qu’il prononce, alors il y a cette main que tu poses sur ce poing formé « haru, si elle a décidé de tirer un trait sur ce mec, fait en de même. finalement quand t’y pense c’est même plutôt logique qu’il continue de forcer. il a perdu un diamant qui ne brillera jamais plus pour lui. »

moment choisi pour alors fait intervenir le nom de ton cousin préféré ; atmosphère de suite plus légère. éclat venant même franchir la barrière de ses lèvres. et au fil de ses paroles, c’est à ton tour de rigoler. « shin, étant finalement shin ! comment ça se fait qu’il soit autant accro à toi d’ailleurs ? j’arrive vraiment pas piger ce qu’il te trouve… » visage que tu baisses pour laisser tes yeux glisser au-dessus de tes lunettes. « nan vraiment pas… » frisson que tu retiens quand le sérieux est repris avec ses dernières paroles. « j’avoue que j’me suis jamais posé la question… tu crois que ça pourrait être lié ? pourtant papa l’a toujours considéré comme un fils, mais ça ne serait pas complètement déconnant non plus. bien qu’on ne fasse rien pour le faire se sentir comme extérieur à la famille, lui le sait et doit se dire qu’il doit briller plus fort pour qu'on ne l'oublie pas, ou ne l’abandonne pas... »

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Susceptibilité sur le sujet qui te fait mourir de rire, cette histoire de bébé retrouvé dans la poubelle a beau dater d’à peu près un millier de siècle t’as l’impression que pour toujours Sanae agira comme lorsqu’elle était gamine. C’est limite si elle n’a pas les yeux scintillant de larmes, une envie de t’arracher les cheveux comme elle a pu le faire bien trop de fois par le passé lorsque vous seriez des gamins et surtout incapable de réprimer vos émotions. Tu te pinces alors les lèvres, Haru. Évite d’en rajouter une couche par peur qu’elle ne prenne ses clics et ses clacs et ne décide de rentrer excéder par tes conneries. Alors quand tu peux changer de sujet, tu le fais. Et trop rapidement – à ton gout vous en venez à parler de Reira. Sanae qui semble s’interroger, car elles ont beau être amis les deux filles mais pour autant, elle n’est pas au courant des raisons qui l’ont poussé à se séparer de Kai.

Même toi tu sais pas clairement, mais t'as compris approximativement les raisons de cette séparation à tes dépends.

Car tu l’as vu en action Kai, t’as vu ô combien il est vicieux et sait tirer son épingle du jeu pour retourner les situations, les mettre à son avantage. T’as alors su lire entre les lignes, compris qu’il avait dépassé toutes ses limites. Que si Reira en est arrivée à quitter leur appartement avec quelques affaires et son chien en pleine nuit c’est qu’il a agi comme un putain de gros con. Et t’as du mal à passer à autre chose, bien trop de mal à te dire que ce mec puisse encore s’imaginer qu’il a une quelconque chance avec Reira. Qu’il puisse avoir l’espoir qu’un jour, elle finisse de nouveau entre ses bras. Y’a le poing qui se serre, l’air qui se fait livide. T’es même pas assez discret pour cacher tes émotions que ta sœur tente de te calmer, t’assurer qu’il ne reviendra plus dans sa vie si la brune en a décidé ainsi mais toi t’as du mal à croire à cette volonté de colosse. Tu soupires, t’allonges et pose ton avant-bras sur tes yeux pour te cacher du soleil, calmer dans la pénombre ce cerveau qui réfléchit à tout va à cette situation de merde.

- C’est un putain de manipulateur, j’suis sûr à l’usure il pourrait l’avoir… Elle me l’a dit de toute façon qu’à plusieurs reprises ils se sont quittés parfois plusieurs mois et à la fin elle y retournait… J’serais désemparé si ça devait arriver, que j’devrais assister à ça.

Tu sais même pas comment tu réagirais, t’oses même pas imaginer tant ça te fait chier. Car elle mérite mieux Reira, elle mérite un mec qui l’aime, l’entraine vers le haut et pas le contraire. Elle a besoin que quelqu’un la mette en confiance, lui répète chaque jour qu’elle est une fille géniale. Et tu le sais au fond de toi que ce mec c’est pas Kai. Mais toi, tu ne peux pas dire ça, toi t’as pas ton avis à donner et t’en soupires de frustration lâche à l’intention de ta petite sœur :

- Elle mérite vraiment mieux mais bon, j’suis personne pour juger j’imagine … Elle est assez grande pour faire ses choix Reira. Mais si tu peux l’accompagner vers le droit chemin Sanae ça s’rait pas mal…

Et surement qu’elle sent que ce sujet est trop délicat, que tu pourrais vriller tant les nerfs te monte à la tête rapidement quand il s’agit de Kai. C’est le prénom de ton cousin qui vient détendre l’atmosphère, conversation qui se veut plus douce, plus drole aussi. Elle te fait hausser des sourcils Sanae quand elle insinue qu’elle ne comprend vraiment pas pourquoi ton cousin est tant attaché à toi. Au point de ne pas supporter si tu ne réponds pas immédiatement à l’un de ses messages, de se sentir délaissé si tu ne sors pas avec lui quand il l’a décidé.

- Car j’suis le meilleur de la fratrie peut-être ? J’dis ça, j’dis rien …

Les épaules que tu hausses, une œillade que tu jettes à Sanae, certain qu’elle va relever et rétorquer sur tes dernières palabres. En réalité, t’en sais rien du comment et du pourquoi, tu sais juste que ça a toujours été comme ça avec Shin. Depuis gamins vous êtes collés, depuis tout petit il est possessif à souhait. Et forcément des fois, t’en es venu à te poser des questions. Tu te demandes si le fait de vivre uniquement avec sa mère, ne jamais avoir de relation avec son père l’a forcé à trouver ailleurs l’attention d’un autre homme au sein de sa famille.

- La vérité j’sais pas … J’aime pas trop faire le psychologue à analyser, surtout un proche. Mais ouais ? j’pense ça vient de ça… Puis y’a qu’à voir comment il agit, on dirait qu’il doit prouver des choses au monde entier alors qu’il en a même pas besoin. Il m’énerve trop à croire qu’on puisse l’oublier, l’abandonner … ‘fin, genre j’peux pas lâcher Shin ? C’est mon frère, au même titre qu’Eunchang et ‘Jin…

Puis votre père l’aime agit et en est fier comme si il faisait partie de la fratrie. T’es sûr et certain qu’il a jamais manqué d’amour Shin mais pourtant il cherche la reconnaissance, les regards.

- J’suis super fier de lui en tout cas, les études qu’il a fait et réussi puis le fait qu’il revienne avec un vrai projet … J’espère juste que ça marchera pour lui, j’ai peur que si ça ne se passe pas comme il le souhaite il le vive mal …

Inquiétude que t’as pas réellement. Car tu crois en lui, croit en ses idées de génies au fond de toi. Mais si c’est le cas, que les choses tournent mal vous serez là pour lui. Que ce soit toi, Sanae ou le reste de la famille. Tu le lâcheras jamais ton cousin, c’est une certitude.

- On parle, on parle des autres, de moi … Mais toi ? Jamais tu me racontes tes nouvelles rencontres, si tu vois un garçon ou non … T’as peur que j’aille le frapper ou quoi ? Promis j’suis pas comme ça … Bien au contraire j’serais content de rencontrer un futur beau-frère...

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par ces palabres que tu articules, la voilà devenue le sujet de votre conversation. c’est que l’intérêt est vif sur cette arrivée soudaine dans les appartements de ton aîné. la raison en est par ailleurs inconnue, mais tu as cette petite idée que cette relation passée n’y est pas pour rien. reira, elle ne s'est jamais confessé, et haru ne l’a jamais trahi, mais tu as toi aussi ce vécu sanae. celui d’une relation aujourd’hui terminée mais dont les similarités t'aident à comprendre ceux par quoi elle semble être passée. c’est que les relations toxiques semblent avoir un schéma commun, et bien que les détails t’en soient flous, l'analyse est facile quand le portrait de l’homme est détaillé par celui à tes côtés. et bien que tu ne laisses rien paraître, le sujet reste toujours sensible quand il est évoqué, car malgré le poids délesté auprès de ton cousin, haru ne sait rien de ce qu’il s’est passé pendant son absence. alors, tu marches sur des œufs, fais attention de ne pas trop en dire, pour ne pas paraître suspecte aux yeux de celui qui ne sait rien. « ouais mais ça s’est sûrement passé quand t’était pas là pour l’aider non ? qu’elle se retrouvait seule à se dire que la meilleure chose qu’il lui soit arrivé c’était ce mec, et qu’elle rencontrait jamais mieux… » corps allongé sur la serviette, les prunelles ne sont en rien rivées sur ton aîné. les mains jouent avec le sable, venant le récupérer pour le laisser doucement glisser entre tes doigts, tandis que malgré toi un éclat s’échappe de tes charnues. douce ironie que de l’entendre te prononcer ça ; toi l’emmener vers le droit chemin alors que tu as fait les mêmes erreurs ? tu aurais pu l’aider à s’en sortir, mais il semble que le brun allongé à tes côtés parfait ce boulot, et tu ne souhaites en rien l’en déranger. « personne pour juger ? haru tu te fous de moi là ? tu es celui chez qui elle est partie se réfugier, si y a bien une personne qui peut se permettre de juger quelque chose c’est bien toi. »

et dans ce récent tumulte, il y a la réaction d’une personne qui t'intéresse : shin. sujet arrivé à point nommé pour dévier de celui mettant en rage ton aîné, parce que tu le sais que cette nouvelle présence n’est en rien faite pour atténuer cette attention tant réclamée. et tu en viens même à demander, pourquoi l’obsession est tant portée sur celui à tes côtés. tu ne manques d’ailleurs pas de t'étouffer quand la réponse est prononcée. « toi ? le meilleur de la fratrie ? comment un brouillon peut être le meilleur, y’a quelque chose que je pige pas là... » fou rire qui s’installe, et que tu n’arrives pas à contrôler. « le meilleur… »

puis quand le calme est retrouvé, et les larmes séchées, le sérieux de la conversation est repris, parce qu’haru il s’interroge sur la raison qui expliquerait le pourquoi du comment du comportement de shin. et voilà bien, un point que jamais tu n’as cherché à comprendre, ni même à creuser, car pour toi il est comme ça ton cousin, l’a toujours été, et le sera toujours, mais maintenant que les questions sont soulevées par haru, tu cherches toi aussi à trouver du lien. et forcément l’absence de son père biologique est le premier point qui vient en tête ; géniteur absent de sa vie dont la présence a été remplacée par le vôtre. toujours considéré comme le sixième enfant de cette famille déjà fort peuplée, tu te rappelles avoir longtemps pensé à une blague lorsque les véritables liens ont été révélés - il est ton cousin, alors que tu le pensais ton frère ainé au même titre que l'énergumène allongé à côté. « qui le pourrait en même temps haru ? shin, c’est mon quatrième frère dans cette tribu, jamais j’pourrais lui tourner le dos. » et encore moins avec les mots confiés qu’il a su garder.  « on parle de shin, bien sûr que ça va aller pour lui. c’est un bosseur, un très gros bosseur même, alors il va y arriver, comme tout ce qu’il a entrepris jusqu’ici. on parle quand même du mec qui est parti étudier à l’étranger, et pas genre dans une faculté bof, non à stanford. aigooo, toujours à faire mieux que les autres celui-là. »

et tu te redresses quand la question sur tes amours est posée ; yeux plissés derrière tes carreaux, tu trouves bizarre ses paroles - depuis quand cherche-t-il à te pousser dans les bras d’un homme ? aurait-il trouver une femme dans sa vie autre que sa colocataire est cherche un certain pied d’égalité ? « j’me suis inscrite sur l’application de rencontre de vice, j’ai fait quelques rencontres mais voilà quoi… pas encore de beau-frère à l’horizon désolé pour toi. » léger éclat qui franchit tes lèvres ; c’est vrai que tu aurais bien envie de mettre ta dernière relation définitivement derrière toi en accordant une nouvelle chance à quelqu’un, mais c’est que la confiance est dure à accorder après telle infortune. car, malgré l’envie d’avancer, de rencontrer, elle reste là cette peur que de retomber sur pareil danger.  « et il ne sera présenté quand je serais certaine de moi… »

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Et t’hoches de la tête, pas certain pour autant que tu puisses écouter ta sœur sur ce coup-ci. c’est pas que tu trouves son conseil nul, que tu penses que ce qu’elle dit c’est de la merde mais tu te sens pas capable de venir juger les choix de Reira, t’aurais trop l’impression de passer pour un jaloux, un petit con qui se permet de donner son avis lorsqu’on lui a rien demandé. Alors tu ne réponds pas, laisse le sujet couler, tomber aux oubliettes et vient plutôt parler de quelqu’un que vous aimez un peu trop tous les deux, une personne qui a fait son retour en ville comme si il n’avait jamais quitté les lieux. Shin au centre de la conversation, brille comme l’étoile filante qu’il est. Il adorerait savoir que vous parlez de lui, tu le sais. Même si c’est pour vous poser des questions sans réel but, des questions auxquelles vous n’aurez jamais de concrète réponses.

Car c’est délicat de parler de tout ça à votre cousin,
Que tu te vois mal lui demander pourquoi il est comme il est.

Surement qu’il le prendrait mal Shin, ne comprendrait même pas où vous voulez en venir. Car probablement que tout est normal pour lui, son comportement n’est pas étrange à ses yeux. Et c’est tant mieux, tu l’aimes comme il est ton cousin. Avec ses caprices et son air renfrogné lorsque tu le préviens qu’un pote se joindra à vous le temps d’une soirée. Shin considérer comme un frère pour toi comme pour le reste de la fratrie, Shin jamais mis à l’écart, toujours apprécier et aimer. Même idolâtrer, tu lui voues une affection particulière à ce frère d’une autre mère, ce cousin qui connait tous tes secrets. Tu souris en écoutant ta propre sœur faire ses éloges, sourit en repensant au chemin qu’a parcouru l’enfant non désiré. Brillant dans ses études, brillant ses idées pour le futur.

- Il est impressionnant, quoi qu’il fasse il arrive à me rendre fier ce p’tit con.

T’aurais aimé être un peu comme lui, avoir un brin de ses capacités. Car tout semble évident dans sa tête, le chemin de sa vie est tracé à quelques détails près. Il sait où il va, sait ce qu’il fait lorsque toi, t’es constamment paumé. Et quand elle te traite de brouillon Sanae, elle n’est pas loin de la réalité et c’est bien pour ça que tu n’as pas répondu à cette pique pourtant lancée avec humour car au fond tu le sais que c’est un fait que t’as jamais été certain de ce que tu voulais faire, de comment t’imaginais ton avenir. Tu comprends que Shin ait pu rendre fier ton père à ta place, ça te fait sourire en coin même.

- T’aurais été capable toi, de partir dans un autre continent faire comme Shin après le lycée ? Genre être si déterminée ? J’sais que j’suis partie aussi mais c’était pas pour les mêmes raisons on va dire… j’sais pas si je l’aurais fait pour un job ou un truc du genre tu vois ?

Car t’avais pas de rêve à l’époque, pas d’ambition particulière. Encore maintenant, tu te demandes parfois comment se finira l’histoire pour toi. Et si tout est toujours flou tout autour de toi, t’aimes bien savoir que les autres avances, t’aimerais voir tes proches heureux. Sanae, heureuse particulièrement. Jolie poupée qui commence à grandir, que t’as jamais vu en couple et tu te demandes si c’est car elle n’a jamais trouvé un garçon assez bien pour elle ou bien si elle attend de trouver LE mec à vous présenter à tous. A moins que tu sois passé à côté de quelque chose ? Un flou vite enlevé, quand Sanae te répond c’est pour t’avouer qu’elle est actuellement inscrite sur une application de rencontre, qu’actuellement il n’y a personne mais que si il y a une personne à présenter, elle le fera en temps et en heure. De quoi te faire sourire, hocher de la tête sagement et lui répondre :

- Ok ok, je vois … Madame est une femme sérieuse, ne présentera que le bon...

Que tu dis l’air rieur avant d’ajouter plus sérieusement :

- Mais tu sais que t’as le droit à une marge d’erreur hein … ? On t’en voudra jamais de nous présenter un mec même si ça dure pas dans le temps … On serait qui pour te juger toute façon ? J’ai pas eu une seule relation qui a duré, Shin baise tout ce qui bouge et notre petite sœur semble batifoler sur le campus …

Et déjà tu te retournes sur ta serviette, enfonce ta tête entre tes bras en lâchant dans un souffle :

-  J’suis crevé, c’est abusé comment ils m’ont drainé les petits… Si les enfants c’est ça, j’crois je pref’ ne pas en avoir du tout.

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c’est vrai qu’il impressionne le cousin ; plan parfaitement établi, dont chacune des actions aura servi dans l’élaboration de celui-ci, car c’est qu’il sait où il va shin. et tu l’estimes, entre autres choses, pour ça. il est ce modèle, dont la reconnaissance n’aura jamais été exprimée à haute voix. car il y a cette pudeur certaine de le lui confesser, tout comme cette fatigue de l’entendre d’avance s'auto-congratuler. ambition partagée, dont chacun des conseils apportés est suivi avec soin, car jamais sa parole ne sera remise en question quand il a ses connaissances que tu n’as pas. « le marché de la bouteille n’a qu'à bien se tenir… » et de cette pique lancée, dont la réponse n’est en rien celle attendue, tu t’interroges sanae ; il faut dire que les doutes émis par ton aîné ne sont en rien effacés. tu as toujours ses paroles qui te reviennent en mémoire, et encore plus ses larmes qu’il a laissées perler. tout ça parce qu’il pense ne pas pouvoir rendre fier l’homme à présent malade, du moins pas autant que vous autres. confiance ébranlée face à ces chemins jugés plus nobles que le sien, alors qu’il n’a en réalité rien à vous envier. toi, tu l'admires haru pour ce choix qu’il a fait de reprendre l’épicerie familiale ; seul volontaire parmi tous, il aurait pu se consacrer à tout autre chose mais s’astreint chaque jour à faire vivre ce pour quoi votre père a toujours vécu. et que tu aimerais qu’il le comprenne ça ton aîné ; que tu aimerais le lui faire comprendre aussi. « jamais j’aurai pu. j’me rends bien compte que ça aurait été un gros plus pour le devenir de ma marque, mais, je ne sais pas, toute ma vie est ici… puis sans mentir, je déteste étudier alors ça n’aura pas été fait pour moi tu vois ? » billes en coin, glissées sur le profil d’haru. « perso j’m’en fous que tu sois parti pour des raisons autres qu’un boulot, des études ou que sais-je, parce que dans le fond elles t’ont poussé à vivre ce que tu avais vraiment envie de vivre à ce moment-là… » et bien sûr que son départ tu ne l'as pas bien vécu, que l'inattendue de sa décision à développer cette incompréhension, qui a elle-même nourrit cette colère et cette tristesse, mais à la fin c’est pourtant cette joie de le savoir heureux, et épanoui qui t'es resté.

chaire redressée quand les amours sont évoqués, c’est que le sujet est délicat quand ton passé n’a jamais été abordé, enfin pas avec lui... alors les mots sont soigneusement choisis pour ne rien laisser suspecter, car le souhait de le lui confesser n’est en rien formulé, bien que malgré toi ses palabres résonnent en toi. il te parle d’une marge d’erreur haru, mais tu estimes l’avoir déjà outrepassé en sortant avec ce type. il te parle aussi de ce jugement, qui, selon lui ne pourra être porté au regard de ses propres relations, de celles d’une nuit de shin, ou encore de celles volages de la plus jeune. « disons aussi que pour l’instant, j’ai pas vraiment de temps à consacrer à un mec, avec ma marque et l'énergie que j’y consacre… finalement, j’pourrais presque comprendre shin et ses coups d’un soir. » léger éclat ; tu ne sais pas les réelles raisons qui poussent votre cousin à forniquer ainsi, mais peut-être que le temps en est une. et bien que tu arrives à le comprendre, tu ne serais en aucun cas capable d’en reproduire le modèle, parce que tu es finalement cette éternelle romantique sanae…

prunelles toujours vissées sur l'aîné quand l’affront est prononcé ; véritable choc que de l’entendre dire cela, c’est que tu pourrais presque t’en sentir trahi, car jamais tu n’as caché cette volonté de vouloir un jour être tante. « attends… pardon ? quoi ? » rire ironique tandis que le visage est secoué. « bien sûr que tu vas avoir des enfants seomun haru, parce que moi seomun sanae, je veux être leur tata préférée. tu comprends ? » ton est calme, bien trop posé. détail anormal pour toi partant toujours au quart de tour. léger soupir qui s’échappe alors de tes lippes, tandis que ta main s’approche délicatement de lui, jusqu’à atteindre l’arrière de sa tête sur laquelle tu appuies d’un coup sec pour l’enfoncer dans le sable. « ne t’avise plus jamais de dire ça ! » prononces-tu alors que ton corps retrouve sa place initiale. « mais d’un côté j’peux aussi comprendre que s’il hérite de ton caractère de chieur t’es pas envie… » langue tirée dans sa direction, laissant la conversation reprendre sa légèreté.

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T’hoches de la tête, écoute attentivement ta petite sœur t’avouer qu’elle n’aurait pas quitté sa ville pour des études et ni même pour sa marque si l’occasion s’était offerte à elle. Car elle est attachée à ses repères, attaché à sa famille, sa vie toute entière ici. Elle te réconforte aussi dans tes choix passés, semble dorénavant contente pour toi que t’ai bougé et fait tout ce que tu voulais avant de revenir. Car au moins, t’as un peu vécu la vie que tu voulais. Ça te fait sourire d’entendre ces mots-là sortir de sa bouche car il y a quelques années de ça, quand t’as osé l’informer de ton départ elle a pleuré Sanae, a agi comme si tu l’abandonnais ici. Pendant de longues années, elle t’a fait ressentir ce départ comme une trahison que ce soit par message ou appel téléphonique Sanae. Mais tout semble s’être enfin apaisée, tu ne sens plus cette rancœur dans sa voix. Et ça te fait du bien de l’entendre le dire de vive voix, ça t’enlève un certain poids qui planait parfois encore au-dessus de ta tête. Car tu pensais sincèrement ne plus jamais avoir la même relation avec ta sœur, que plus jamais vous arriveriez à vous entendre tous les deux comme lorsque vous étiez enfant, de jeunes adolescents. Mais finalement, t’as l’impression que c’est encore mieux qu’avant, que votre relation a gagné en maturité, que vous vous comprenez mieux maintenant qu’il y a quelques années.

- Toi qui me parle de façon mature et sans me taper sur les doigts d’être parti … Qui l’aurait cru ? Pas moi en tout cas … Mais j’suis content que tu m’en veuilles plus pour ça… Juste fait gaffe des poules vont peut-être avoir des dents d’ici la fin de la journée …

Éclat de rire qui t’échappe, Sanae que t’embête quelques secondes avant de reprendre un peu de ton sérieux. Car quand il s’agit de parler d’amour, sentiments et relations avec tes sœurs tu veux qu’elles aient confiance, qu’elle ne se sente pas juger par leur grand frère. Sanae, tu la comprends quand elle t’avoue qu’elle n’a pas le temps pour une relation. Toi-même, sans avoir une marque mais seulement à gérer un commerce tu te sens submergé et comme ton cousin, souvent – mais pas tant que ça ces derniers temps – tu t’adonnes à des relations sans lendemain, des nuits passés à souiller les draps de ces dames sans chercher à apprendre à les connaitre.

- On est donc tous les trois au même point … Comme quoi les chiens ne font pas des chats hein ?

Car appa était un charo durant sa jeunesse, maman ne voulait pas non plus d’une relation sérieuse avant d’avoir finis ses études et même la mère de Shin semblait être de cette génération durant laquelle les jeunes femmes étaient libérées, ne stigmatisait déjà plus le fait que ça soit uniquement pour les hommes d’avoir des relations sans lendemain. Sauf qu’à votre age, vos parents avaient déjà deux enfants. A votre âge, papa avait déjà une situation stable et assuré assez bien pour que maman ait le choix de travailler ou non. Et t’en es loin toi, de cette envie de vie rangée, d’avoir une ribambelle d’enfants et d’être marié. Propos que tu tiens à voix haute, face à ta sœur qui s’insurge de t’entendre dire ce genre de chose. Car elle veut être tata Sanae, elle veut être la tante préférée d’enfant qui ne sont même pas encore au stade de simple projet. Et t’arques un sourcil Haru, la fixe faire sa sérénade.

- Wesh tu te calme déjà ? Fait les toi les gosses pourquoi tu me colles ça sur le dos ? Va voir ta sœur, Shin j’sais pas moi mais me fait pas chi-…

L’impensable – non, l’inimaginable qui se produit. Sanae qui vient agir comme la salle gosse qu’elle était il y a une dizaine d’année. Sournoise, comme toujours. Enfonce ta tête dans le sable tout en te faisant des menaces. Tu la regardes, interloqué, outré qu’elle ait pu te faire ça à toi, son ainé. L’écoute en rajouter une belle couche encore en parlant de ton caractère et là s’en est trop pour toi, tu lâches l’air revanchard :

- Sur ma vie t’as intérêt de courir car si je t’attrape j’te noie sale garce.

Deux secondes que tu lui laisses pour s’échapper avant de la prendre en course poursuite sur la plage, tu t’en fous d’importuner les vacanciers, les couples qui se pelotent sur leur serviette en secouant le sable à chaque pas que tu fais. Sanae tu l’attrapes en poids, te dirige vers la mer et t’apprête à la jeter à l’eau.

- Alors maintenant tu vas gentiment dire « pardon Haru mon grand frère adoré » ok ?

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il te parle de maturité haru, de ce recul que tu as pris sur sa soudaine décision. et tu restes bête quand tu les entends ces palabres, car c'est à travers ces dernières que tu prends pleinement conscience de cette évolution opérée depuis ce moment dans la cuisine familiale. tu lui en auras voulu à ton aîné d’être parti aussi abruptement ; sensation d’abandon que tu t’es repris en pleine gueule après le départ de shin quelques semaines plus tôt. tu auras eu des mots durs à son départ, tout comme à son retour, parce que tu as trouvé cela trop facile qu’il revienne simplement à cause de la maladie de votre père. nombreuses ont été tes supplications, et jamais il n’a su y répondre favorablement. excepté ce jour-là… alors tu avais ce sentiment sanae, qu’il n’était pas revenu pour vous, mais simplement par contrainte. donc tu n’y arrivais pas, malgré ta joie de le retrouver tu ne pouvais pas faire comme si de rien n’était, comme si tu n’avais pas été blessé. alors oui, tu t’es montré froide, parfois distante avec des mots durs face à ce choix qu’il a fait, mais aujourd’hui tu arrives à en parler avec un certain détachement. sans nul doute parce que tu arrives à percevoir l’épanouissement octroyé par ce voyage, parce qu'il a su aussi partager ses fêlures, tout comme ce poids qu’il fait peser sur ses épaules. alors à quoi bon en rajouter une couche ? « je pense l’avoir suffisamment fait non ? j’ai plus envie de te faire chier avec ça. tu es rentré, tu as aimé ton voyage, et j’ai juste envie de me contenter de ça maintenant. » et tu lui souris à ton aîné ; il est temps de faire table rase de ce passé douloureux.

puis il s'enquiert sur ta vie sentimentale, et impossible de ne pas laisser tes pensées s’arrêter sur celui ayant partagé ta vie pendant trois ans ; hommes néfastes dont la présence n’est aujourd’hui connue que de shin, et tu souhaites que les choses restent ainsi. bien que par ses mots tu le sens vouloir instaurer une relation de confiance, tu n’as pas envie de lui partager ce délicat vécu. puis sans parler de ton passé, le présent n’est guère mieux. « parle pas de ça j’t’en supplie » léger frisson qui remonte le long de ta colonne quand le passé de vos parents est suggéré par le décoloré. c’est que l’histoire est connue et reconnue, et tu n’as guère envie d’imaginer une nouvelle fois ton paternel en grand séducteur de ses dames. « brrr… et dire qu’il s’en vante en plus. »

poursuite de vos échanges, quand le pire est prononcé. tu le caches sanae, mais tu ne peux tolérer pareil affront. haru doit avoir des enfants, car jamais tu ne toléreras le contraire. alors tu le laisses s’abattre ton courroux quand il continue à se justifier, à s’insurger même en faisant porter la responsabilité sur shin ou ta sœur. c’est par un geste habile que tu viens faire rencontrer sa tête avec le sable chaud, l’obligeant alors à se taire, et comme si tu n’en avais pas assez fait, tu ajoutes ce commentaire sur son caractère, sourire plus que satisfait à tes lèvres, presque prête à prendre un magazine quand sa voix emplie de colère te parvient. « yah ! comment tu parles à t…. » mais tu n’as pas le temps de terminer ta phrase que ton corps quitte la terre ferme, et alors tu commences à te débattre. « seomun haru pose-moi tout de suite ! arrête tes conneries ! » mais rien à faire, il te tient fermement et tu vois l’eau se rapprocher bien trop rapidement. « repose-moi j’te dis ! » et malgré l’urgence de la situation, tu t’étonnes qu’il ne se soit pas encore plaint du poids que tu pèses, tu reviens pourtant rapidement à ce qu’il se passe quand le frappement de l’eau contre ses jambes se fait audible. puis quand il se stoppe, et profère sa menace, tu ne peux t'empêcher de pouffer. « haru t’es pas seri.. » et à nouveau il ne te laisse pas le temps de finir, et lâche ton corps dans l’eau, te laissant à peine le temps de reprendre ton souffle. quand tu ressors, tes cheveux nouvellement blonds dans la figure, tu lui cries dessus. « yah ! espèce de salop, revient ici ! » tu écartes tes longueurs de tes yeux, avant de lui courir après et de le rattraper pour venir à ton tour lui faire goûter l’eau, et de t’écarter rapidement. « fallait pas me chercher ! » brailles-tu quand tu te trouves à bonne distance de lui.

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Tu ricanes en voyant cet air dégouté prendre place sur ses traits, elle semble totalement écœuré Sanae d’imaginer votre père en tombeur de ces dames lorsque toi, au contraire t’es admiratif. Car toi et les filles à la base, c’est pas une histoire des plus faciles car t’avais pas un physique des plus attrayant. T’aimais un peu trop les couleurs farfelues, t’as testé à peu près tous les styles vestimentaires avant de comprendre que ce qui te va le mieux c’est souvent les choses les plus banales. Puis avant, t’étais un chieur, Haru. Un putain d’emmerdeur incapable de discuter sérieusement plus de cinq minutes dans la journée, tu ne savais pas communiquer autrement et ça, les filles elles n’aimaient pas trop ça. il a fallu que tu grandisses, t’assagisses pour enfin faire ton petit effet sur la gente féminine.

Lorsque les cheveux ont commencé à pousser,
que le sourire s’est fait plus doux, moins forcé.
Là enfin, t’as vu que tu pouvais plaire Haru.

Mais avant ça, c’était la croix et la bannière contrairement à ton cousin et ton père. Alors bien évidemment que t’admires ces hommes, bien évidemment que t’aimes entendre leurs histoires lorsque pour toi ça n’a pas été aussi simple pendant de longues années. Mais si ta sœur ne souhaite pas entendre tout ça, tu respectes son choix contrairement à elle qui ne semble pas prête d’entendre certaines choses. Elle qui te manquerait presque de respect, que tu pourrais engueuler pour agir ainsi avec son frère ainé. Mais entre vous, ça a toujours été comme chat et chien et plutôt que de crier tu la courses ta petite sœur, la porte jusqu’à l’eau et essaie d’adoucir sa peine en lui réclamant une petite ode. Tu penses avoir la situation en main Haru, sincèrement tu penses qu’elle va faire ce que tu lui as demandé. Mais Sanae elle a la tête dur, Sanae elle préfère finir dans l’eau plutôt que t’es son frère adoré. Alors elle finit à l’eau, forcément. Tu n’as pas d’autre choix que de montrer qui est le patron dans les parages. Et à peine a-t-elle sorti la tête de l’eau que tu te mets à ricaner, croiser les bras sur ton torse :

- Quoi ? Tu t’attendais à ce que je le fasse pas … ? C’est mal me connaitre …

Et ça serait mal la connaitre aussi que de ne pas attendre une énième vengeance de sa part. esprit rancunier que tu connais par cœur et dès lors qu’elle se lève, s’approche tu déchantes Haru, t’éloigne d’elle comme si elle avait la peste. Et malgré la vitesse, malgré le nombre d’obstacle que t’auras réussi à passer lorsqu’un enfant te bloque le passage tu ne peux que t’arrêter de courir, la laisser te rattraper et te choper par le bras pour mieux te pousser à l’eau. Tu grimaces en sortant de l’eau, te frotte les bras et lui dit :

- Putaaaain elle est gelée !!! Tu pouvais pas prévenir ??

Rapidement, tu retournes là ou vos affaires sont posés. Tu t’assois à même le sable et t’enroule dans ta serviette et regarde ta sœur en faire de même. Avec ses cheveux longs, platine et mouillés elle te fait penser à une algue desséché la grognasse et tu te mets à rire ne peut cacher ta moquerie bien longtemps quand ses deux révolvers en guise de yeux se braquent sur toi.

- Tu sais à quoi tu ressembles ? A un calamar. C’est pas aujourd’hui que tu vas trouver l’amour … Croit moi.

Comme si toi t’étais mieux les cheveux mouillés, cette serviette autour de ton corps comme si on venait d’embaumer un pharaon tout juste décédé.

- Tu te sens pas d’aller nous acheter une glace … ? J’crève la dalle là…

Petit regard en coin que tu lui jettes, tu ne lui laisses même pas le temps de prendre la parole que t’ajoutes comme si un éclair de génie venait de te traverser :

- Aller on la joue à pierre feuille ciseau, celui qui perd va acheter les glaces et les paies !

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quand tu ressors la tête de l’eau après y avoir été largué par ton frère, tu fulmines. tu es en rage qu’il est osé te traiter ainsi - même si tu n’y est en rien peu habitué. déjà depuis gamins vous rendiez fous les parents, à vous chamailler pour un oui ou pour non et il est évident que les choses ne sont pas améliorées en grandissant. haru, ça fait vingt-quatre ans qu’il te demande de le vénérer et ça fait vingt-quatre que tu t'évertues à le rembarer, alors comment a-t-il pu penser une seule seconde que tu accéderais à sa demande aujourd’hui ? à moins que son cerveau ait enfin compris, et qu’il est simplement fait ça pour avoir une bonne excuse de te jeter à l’eau ? cheveux dégagés de ton visage, tu lui hurles de revenir ici ; s’il pense une seule seconde que tu vas le laisser s’en tirer si facilement, il se gourre carrément parce que la seule chose à laquelle tu penses à cet instant c’est prendre ta revanche. alors tu te mets en branle sanae, commence à courir pour tenter de le rattraper, mais c’est que le brun est rapide et en bonne voie de t’échapper... enfin ça c’était jusqu’à ce que sa course soit soudainement stoppée par la présence d’un enfant, chance divine qui te permet alors de lui faire toi aussi goûter à l’eau salée. « de quoi prévenir ? t’as oublié que t’es le premier à avoir mis les pieds dans l’eau ? » parfois tu te dis sincèrement que le plus bête des deux est assurément lui.

serviette passée autour de ton corps mouillé pour t’essuyer, vite reposée sur le sable doré pour t’installer dessus. objectif donné que de sécher tes longueurs blondes trempées dont le spectacle semble faire rire le blond à tes côtés. « j’peux savoir c’qui  t’fait marrer ? » tes billes sont comme des armes prêtent à tirer à la moindre incartade, mais l'aîné est téméraire et confesse le véritable fond de sa pensée. pique de rage remontant d’un coup, tu aurais bien envie de lui faire à nouveau goûter le sable chaud mais à la place tu contentes d’articuler tes lèvres. « parce que tu t’es vu toi peut être avec ta méduse sur la tête ? si tu penses pouvoir choper comme ça t’es mal barré ! » doigt pointé vers ses cheveux clairs aux pointes collées à son front dont l’image n’a pas été difficile à trouver.

long soupir qui s’échappe de tes lèvres, ton âme avec quand il te demande d’aller acheter des glaces ; toupet légendaire qui semble finalement être de famille mais dont la répartie suivante calme aussitôt tes envies de meurtre. « ça me va ! prépares-toi à perdre seomun haru ! » pétillement lisible dans tes sombres quand en cœur vous prononcez le si célèbre « pierre, feuille, ciseau » de derrière ton dos un ciseau apparaît, mais de celui d’haru c’est une pierre. défaite cuisante de ta part dont la conséquence est déjà connue, sans un mot tu fouilles dans ton sac pour récupérer ton téléphone puis te lèves pour rejoindre la petite échoppe de plage afin de passer commande de vos deux mets.

« tient ! » prononces-tu en lui tendant le bâtonnet glacé entre tes doigts ; tu t’assois à côté de lui, sur ta serviette et commences à manger la tienne le regard plongé dans la mer translucide face de toi. « on se rentre après ? » tu tournes alors tes billes sur lui dont les paroles se sont faites rares depuis que la glace s’est retrouvée entre ses doigts.  « oh et tu manges à la maison ce soir ? tu connais maman, elle a dû te préparer une portion pour te remercier d’aujourd’hui ! » parce qu’elle est comme ça eomma, même si on lui dit que ça nous fait plaisir, elle se sent toujours le besoin de remercier comme si l’avoir fait était un devoir.

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Ambiance agréable, le soleil commence à doucement se perdre sous les vagues lorsque vous regagnez le sable et que vous vous enroulez dans vos serviettes respectives. Tu te rends compte que cette journée en famille a été vraiment sympa. Ça faisait longtemps que vous n’aviez pas passé du si bon temps ensemble, sans penser à demain et les prochains mois qui seront de plus en plus difficile. Sanae semble heureuse là, tout de suite. Ton regard se perd sur le faciès si mignon de celle qui ressemble le plus à votre mère en grandissant. Elle est jolie, plus douce à regarder que n’importe lequel de vous autres. Mais ça, tu ne peux pas le lui dire car elle prendrait le melon Sanae. Toi tu préfères te moquer d’elle, lui dire qu’elle ressemble à un poulpe plutôt que la vérité.

C’est plus fidèle à vous, votre relation de toujours.

Faut que ça soit légèrement conflictuel, comme chien et chat pour que ça fonctionne et que la terre n’arrête jamais de tourner dans le bon sens. Et tu ris en entendant sa réponse, tu vois bien qu’elle a envie de te jeter encore une bonne poignée de sable sur la tête lorsque ses ongles entrent dans le sable, malaxe celui-ci un instant. Elle a hésité mais finalement s’est ravisé. C’est une sagesse que tu ne lui connais pas mais qui te plait, enfin elle respecte un tant soit peu son ainé alors t’hoches de la tête et accepte ta sentence.

- C’est même pas mon plan de pécho là tout de suite … Tu crois pas j’vais faire ça alors que t’es dans les parages ? Tu casserais mes plans dans tous les cas … Ta vieille tête de plaque d’égout là …

Air faussement dédaigneux que tu prends, la toisant comme si elle était terriblement laide avant de lui proposer un petit jeu, une toute petite partie de chifumi pour savoir lequel de vous deux ira acheter de quoi vous sustenter. Elle pense gagner et toi, tu laisses le destin se charger de cette partie de jeu enfantin. Une seule manche, trois secondes pour réfléchir que déjà tu dégaines la pierre et elle un vieux ciseau dans lequel tu viens taper pour marquer la fin de la partie que tu gagnes sans être un brin étonné de l’issu.

- Aller bouge !

Sanae que tu regardes partir en soufflant, portable en main. Ta sœur que tu suis du regard comme si elle était une enfant qu’il faut garder sous haute surveillance, ne sait-on jamais si un connard s’approche trop près d’elle. un aller-retour qui se fait alors sans encombre, ta petite sœur reprend place à tes cotés et te donne la glace pour laquelle tu la remercie. Glace que tu manges sagement, les yeux comme elle rivés droit devant toi lorsque sa voix se fait entendre qu’une proposition sort d’entre ses lippes. T’hoches alors de la tête, lui sourit en répondant :

- Ouais bien sûr qu’on rentre ensemble et toute façon je comptais passer … J’avais un peu la flemme de rentrer préparé à manger, surement j’appellerais Reira pour qu’elle nous rejoigne après le boulot.

Glace que vous mangez en discutant tranquillement, bâtonnet dorénavant tout propre léché jusqu’à qu’il n’y ait plus une seule trace de chocolat dessus. Et quand tu te met à mordiller le bâtonnet tu comprends qu’il est temps d’y aller, proposition que tu fais à ta sœur qui semble elle aussi avoir assez profité de la plage pour aujourd’hui.C’est trop sagement – épuisé surtout – que vous prenez la route pour la maison familiale, vous rappelez encore et encore des souvenirs de votre enfance si agréable. Une soirée que vous passez sous le signe de la joie, une table joliment dressée par votre mère.

Et tandis que les éclats de rire se font entendre, t’oses espérer que tout le reste de l’été se passera comme ça.