❝ unknown so fucked up ❞
-- ft sunhi

ootd -- Une tape dans la main, les cheveux que t’as ébouriffés de ta sœur et déjà tu quittais la supérette vers treize heure trente. Sanae qu’a bien voulu te remplacer là-bas le temps d’une après-midi pour que t’ailles faire des papiers à l’hôpital pour votre père ; t’occupes des quelques formalités pour l’opération qu’il s’apprête à subir la semaine prochaine. Parait que ça pourrait calmer ses crises de tremblement, que c’est dans sa tête qu’il y a trop de liquide et que ça compresse le cerveau. Parait qu’il faut tenter, même si ça coute cher et que ça ne garantit pas qu’il finisse l’année avec vous mais au moins ça sera fait, au moins les prochains mois seront moins pénibles à supporter. Alors c’est ce que t’as fait Haru, t’es aller à l’hôpital, t’as discuté avec le docteur en question qui va l’opérer puis t’as signé et versé l’acompte pour l’opération et puisque t’étais sur place, t’es aller voir ton père pour passer un peu de temps avec lui en espérant que cette journée lui semble plus facile, un brin plus sympathique. Et deux heures sur le cadran ont filés avant que tu te décides à le laisser se reposer.

Alors t’es rentrée chez toi Haru, t’as un peu rangé le bazar que t’avais laissé le matin en partant bossé et t’as filé sous la douche, pris une longue douche pour chasser et tes angoisses et cette douleur à la nuque que tu ressens depuis quelques jours. Un bas de jogging et un t shirt enfilé plus tard, c’est sur le canapé que tu finis. Le portable entre les mains, les yeux rivés sur l’écran à regarder sur les réseaux sociaux ce qu’il se passe dans la vie des gens. Et tu scroll, scroll. Ton doigt qui glisse, ne s’arrête pas de glisser sur le tactile jusqu’à que son visage n’apparaisse, disparaisse car par automatisme ton doigt n’a pas arrêté sa course sur l’écran alors tu fais machine arrière, remonte un peu et fixe cette photo de ton ancienne meilleure amie. Reira qui montre sa dernière création en date, la porte pour montrer ô combien c’est joli. Est-ce qu’elle sait que personne ne pourra porter cet ensemble aussi bien qu’elle ? T’es pas certain mais t’as pas le temps d’y penser plus que ça que la sonnette retentie, t’oblige à te lever, verrouiller ton tel que tu jettes sur le canapé avant de te diriger vers la porte et l’ouvrir pour tomber sur le visage d’un ami qui n’avait pas mis les pieds ici depuis quelques temps.

- Bah qu’est-ce que tu fais là ? Tu bosses pas à cette heure-ci normalement ?

T’es étonné de le voir ici mais tu ne l’empêches pas de rentrer, tu refermes la porte derrière lui et le suit jusque dans le salon. Et si lui prend place sur le canapé toi tu t’assois face à lui sur la table basse. Tu vois bien qu’il n’est pas au top de sa forme ton pote et t’as même pas besoin de lui demander qu’il prend la parole le premier Sunhi, t’avoue qu’il a un problème et qu’il a besoin de toi.

- Vasy, lâche le morceau et dit moi ce qu’il se passe tu me fais peur quand tu me dis t’as besoin de moi sur ce ton-là.

Et tu te lèves Haru, va chercher dans ton frigo deux bières car t’as l’impression que vous en aurez bien besoin. Bière que tu lui tends avant de revenir à ta place, prêt à l’écouter te raconter ce qui semble tant le tracasser.

❝ unknown so fucked up ❞
-- ft sunhi

Il est parti Sunhi, tout simplement. Il s’est barré comme si il était le PDG de sa propre entreprise. Sauf qu’il n’est qu’un petit employé, un simple fleuriste travaillant pour quelqu’un d’autre. Et c’est ça le drôle de la situation, c’est ça qui te fait éclater de rire et bouger ta tête nonchalamment tandis que ton ami entre chez toi, lâche sur le chemin jusqu’à ton canapé qu’il ne s’inquiète même pas de son sort car le patron l’aime trop pour le virer. Ça donne envie d’entendre ça, toi aussi t’aimerais avoir ce genre de relation au boulot – aussi rare soient elles en réalité – t’aimerais pouvoir t’en aller quand la goutte d’eau fait déborder le vase ; que t’es fatigué par un client ou par la tonne de problème qui te tracasse. Mais toi, t’es ton propre patron. Toi si tu décides de t’en aller maintenant y’a plus personne pour s’occuper de l’épicerie familiale et il est hors de question de laisser couler l’affaire. Alors tu travailles, beaucoup. Les heures se font nombreuses et les jours de repos moindre, mais au moins l’épicerie vie. Au moins tu peux payer ton appartement ; donner un pécule à ta mère pour que la vie se fasse moins rude pour tes frères et sœurs.

C’est comme ça que tu tiens le coup, comme ça que tu gères le truc.

Pour le moment du moins, mais pour aujourd’hui t’as pas à réfléchir à ça. Aujourd’hui, celui qui semble le plus tracassé par ses propres problème cest Sunhi. Et tu lui demandes ce qui ne va pas, va lui chercher à boire pour te montrer polis et surtout, lui donner un peu de courage de te raconter ce qui semble tant lui foutre la rage. Assis face à lui, tu décapsules ta bouteille reste figé un instant en entendant les mots qui sortent d’entre ces lippes. Sunhi, il a embrassé un type. Sauf que Sunhi, tu le savais même pas … Bi ? Homo ? En vrai, en tant d’années vous n’avez jamais réellement parlé de vos préférences et là soudainement, ce manque d’intérêt se fait ressentir car en réalité, tu l’imaginais comme toi, dans la « normalité ». Alors bien évidemment que t’as l’air un peu bête, mais tu te ressaisis de suite Haru et lui demande un plus curieux :

- Ah ?

Il veut tout dire cette onomatopée, marque ô combien t’es troublé par l’annonce et curieux aussi – surtout – par ce qui va s’en suivre et heureusement qu’il continue le brun, t’avoue qu’il ne le connait pas trop ce gars-là, le mec semble bien intéressé par lui mais lui semble faire des manières. De quoi te faire sourire car finalement hétéro ou non, vous traversez tous les mêmes problèmes, t’es pas plus avancé que lui en termes de relation amoureuse viable.

- Et c’est chez moi que tu sonnes pour parler de ça… Moi qui gère siiii bien les relations haha…

Que tu dis avant de boire une longue gorgée de bière, reprendre plus sérieux :

- Non en vrai pourquoi tu dis que c’est con … ? En soi si il t’aime vraiment et qu’il est sûr de lui il va un peu se démener pour toi non … ? Enfin, j’sais que moi si une fille me plait et que je la veux vraiment j’vais me sortir les doigts du cul pour lui prouver tu vois … ?

Que t’essaies de le rassurer, mais à la fois t’es tellement surpris par toute cette nouveauté, le fait que Sunhi te parle d’amour que t’es obligé d’en rire et tandis qu’un sourcil s’arque tu lui demandes un brin taquin :

- Il est aussi beau que moi ? J’suis sûr que non… un ange passe et déjà t’ajoute Ca vaaa j’rigole détend ton string Sunhi. Tu peux pas m’en vouloir d’être curieux…