moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & sanae

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( outfit ) Octobre est tombé sur Busan, faisant roussir les feuilles des arbres sans parvenir à vraiment rafraîchir les températures. Le lancement de la marque de Shin s’est bien passé – les efforts astronomiques fournis depuis des années auront fini par payer, et la soirée organisée se sera révélée plus efficace encore que ce qu’il espérait.

Tout va finalement pour le mieux dans le meilleur des mondes, et il pourrait presque être sur un petit nuage.
Si seulement la santé de son oncle ne se dégradait pas de jour en jour.
Si seulement les révélations de Sanae ne hantaient pas son esprit, encore et toujours.
Il ne trouvera la paix qu’une fois qu’il aura mis la main sur le connard qui lui a fait du mal, et il le sait.

Et en ce vendredi soir, sa tante a tenu à réunir toute sa petite famille à sa table. Comme avant. Comme lorsque tout était normal ; que tout allait bien, mais comme toujours, lorsque les nuages ne sont pas encore venus encombrer notre ciel, on ne réalise pas que le soleil brille au-dessus de nos têtes. Ce soir, l’absence de son oncle à la table se fait ressentir plus que jamais. Sa chaise laissée vacante est criante de vérité, et Shin doit prendre sur lui pour garder le sourire ; lancer ses piques habituelles, et alimenter la discussion.

Faut dire que Haru lui offre une assez bonne distraction.

Un peu trop bonne, même, si on lui demande son avis. Car Shin, il a l’impression de passer le repas à contrer les attaques de son cousin. Son cousin qui ouvre un peu trop souvent la bouche pour s’adresser à Sanae ; saisit la moindre perche pour tenter de glisser des sous-entendus, mettre sur la table un sujet qu’il lui a pourtant demandé de garder pour lui.

Car c’est ce que sa cousine lui avait demandé elle-même, et si elle apprend qu’il a trahi son secret, il est foutu. Il le sait.

Alors il doit déployer des trésors d’ingéniosité pour lui couper la parole en toute discrétion ; étouffer ses tentatives sous des changements de sujet bienvenus, et lui envoyer des coups de pied dans le mollet chaque fois qu’il menaçait un peu trop d’éventer leur secret. Et peut-être son pied a-t-il une fois heurté la jambe du petit Eunchang, assis à côté de son aîné. Oups. Ce qu’il peut être maladroit, parfois.

Quoi qu’il en soit, par miracle – surtout grâce aux talents d’exception de Shin, si on lui demande son avis –, nul incident diplomatique n’a éclaté au cours du dîner. Sa mère a fini par rentrer chez elle, et sa tante par monter coucher les petits, bientôt suivie par sa plus jeune cousine.

Laissant Shin seul avec Haru et Sanae, au salon.
Super.

Le jeune homme s’installe sur le canapé, tâchant d’ignorer l’appréhension qui le gagne. Un bras négligemment abandonné sur l’accoudoir, il toise ses deux cousins, lâche, comme si de rien n’était :

- Imo cuisine toujours aussi bien, abusé… Par contre c’est moi ou les mochi de Yisoo étaient vraiment pas ouf ? J’ai rien dit parce que Imo était là, mais…

Ces derniers mots lâchés à voix basse, sur le ton de la confidence ; et une petite grimace s’esquisse lorsqu’il ajoute :

- Vaut mieux laisser faire sa mère parfois, je crois que je le gène de la cuisine a pas été transmis là…

Il patauge, Shin. Comble le silence comme il peut ; fait tout son possible pour ne laisser à personne ici l’occasion d’aborder les sous-entendus bizarres que Haru a fait tout au long de la soirée.

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & shin

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( outfit ) elle t’avait demandé d’être là ce soir la matriarche ; repas familial autour duquel ne se pressera pas seulement toi, et le reste de la tribu vivant sous ce toit, car elle souhaite vous réunir tous par ces temps difficiles. volonté d'insuffler un peu de gaieté quand les nouvelles elles sont si austères ; santé du paternel qui continue de décliner, à ce point tel que les médecins ne parlent aujourd’hui plus que semaines voire mois si vous êtes chanceux qu’ils disent… comme si vous jouiez à la loterie et que le lot gagnant se révélerait être le sursis de votre père. tu les détestes de vous dire cela, car tu n’arrives pas à comprendre en quoi c’est une chance de le voir continuer à dépérir de cette manière, de le voir s’éteindre à petit feu sans que vous ne puissiez rien faire pour l’aider à aller mieux, ou même alléger sa souffrance. et ça, ça te tue sanae de ne rien pouvoir faire pour l’homme t’ayant tout donné…

mélange de rage et de tristesse face à cette situation que tu ne maitrises pas.
apparente décontraction quand sa présence se fait encore plus remarquer dans ces instants partagés.

ce que tu remarques aussi c’est ce jeu qui semble se jouer entre les deux aînés seomun ; tu perçois aisément la tension qui se dégage du brun installé face à toi, et du double sens que revêt ses phrases quand elles ne sont pas interrompues par shin. l’envie est grande que d’ouvrir ta bouche pour demander ce qui se passe, mais tu n’en fais rien pour ne pas ruiner l’instant voulu par ta mère. alors tu prends sur toi sanae, fait preuve de résilience jusqu’au départ de ta tante, et celui de ta mère pour le couché des plus jeunes.

et vous voilà, seuls - shin, haru et toi.
un enfin pourrait presque se poser de tes lèvres tant tu t’es retenu au dîner.

installé dans le canapé, le voilà à tenter de noyer le poisson ton cousin ; à presque se la jouer un dîner presque parfait à l'exception qu’il n’est à noter pas dans les toilettes. tu soupires sanae, avant de délibérément ignorer ses paroles. « c’était quoi ce bordel à table ? » tu lâches les chevaux, tu ne tiens plus, il se passe délibérément quelque chose au vu du comportement peu naturel de chacun et tu souhaites savoir de quoi il en retourne, prunelles vissées sur chacun de leurs deux visages, à lire l’inquiétude de l’un et la colère de l’autre. tableau rare, inconnu même mais qui te laisse alors à penser que la raison de celui-ci pourrait bien être la langue bien trop pendue de shin… « shin t’as pas fait ça ? »

pièce du puzzle s'assemblant parfaitement.
entre les palabres pleines de sous-entendus, le comportement tendu de l’un et celui plus agité de l’autre.

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft shin & sanae

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( outfit ) Soirée passé à être coupé, à te faire marteler le tibia de coup de pied de la part de ton cousin dès lors que tes lippes s’entrouvraient pour lâcher quelques vérités non avouées. Ce repas de famille que t’attendais pour jouer carte sur table n’aura fait que te contrarier un peu plus, jouer avec tes nerfs déjà bousillés. Car y’a trop de truc en ce moment, t’as bien trop de mal à gérer tout ce qu’il se passe ces derniers temps. Y’a de l’eau dans le gaz avec Reira, y’a Ae-cha qui commence déjà à te taper sur le système à tenter de s’immiscer là où tu vas. Y’a papa surtout, papa qui va mal. Papa dont la santé ne fait que décliner, tu commences même à avoir du mal à le regarder. Car il n’est finalement plus que l’ombre de lui-même, que lorsqu’il dort et que toi, t’es encore dans sa chambre aseptisée t’en viens parfois à espérer que cette nuit soit la dernière pour lui car enfin il serait libéré. Et comme clou du spectacle, cerise sur le gâteau jamais assez bien garni et fourré y’a cette histoire qui tourne en boucle dans ta tête, Sanae et le secret dont elle ne souhaite pas te parler. Cette confidence faite à Shin qui lui, a été assez mature pour te la confier.

Et tout ça t’oppresse, t’as le cerveau en bouilli et le cœur à un rien d’exploser lorsque tes yeux se posent sur ta petite sœur. Elle fait la forte, rit et se moque des autres pour mieux se faire victimiser par les hommes ? T’as envie de lui tirer les cheveux, l’attraper par les épaules pour mieux la secouer et lui apprendre à venir voir son grand-frère lorsqu’un connard ose la tourmenter. Et si Shin t’agace à tenter de noyer de nouveau le poisson avec sa conversation bateau lancé sur les biscuits secs de ton autre sœur au moins, il te donne de quoi piquer Sanae et tu lui réponds en haussant les épaules :

- Ouais, elle sait pas cuisiner mais au moins elle est honnête elle… C’est pas si pire.  

Contrairement à toi. Que tes yeux hurlent sur la brune que tu fixes et comme si c’était la phrase de trop elle demande enfin ce qu’il se passe, te libère enfin d’un poids lorsque dans son regard un éclat de peur passe, qu’enfin les pièces du puzzle s’assemble. Elle demande si il l’a fait et tu ris amèrement car finalement, elle ne va même pas faire semblant de pas savoir ce qu'il se passe, nier en bloque ou quoi que ce soit et alors tu lâches à son intention :

- Fait quoi hein ? Me dire un truc de la plus haute importance ? Oui, encore une fois contrairement à toi, y'en a qui savent ouvrir leur gueule quand il le faut.

Elle te déçoit ta soeur, son manque de courage t'énerve et dorénavant, quand elle s'imaginera apte à faire des leçons de morale sur les gens faibles d'esprits, au caractère bien moins trempées qu'elle tu lui demanderas gentiment de bien fermer sa gueule. Car finalement, est-ce qu'elle vaux mieux à cacher pareil secret ? protéger celui qui l'a faite souffrir pendant des années ?

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & sanae

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C’est plutôt impoli, si on lui demande son avis, la manière dont sa cousine ignore délibérément ce qu’il dit. Au moins Haru a-t-il la correction de lui répondre, lui. Même s’il en profite pour lancer une pique à sa sœur, certes, mais le brun préfère ignorer ce menu détail, prétendre que tout est normal lorsqu’il lui répond :

- C’est quand même important de savoir cuisiner… J’ai cru que j’allais m’étouffer avec ses trucs, la prochaine fois j’y touche pas hein, je tiens à ma vie.

Sauf que, bien évidemment, les mots de son cousin ne tombent pas dans l’oreille d’une sourde, et Sanae en profite pour demander ce qu’il se passait à table. Quel dommage. Shin va encore être obligé de mentir. Mais il faut ce qu’il faut pour préserver l’équilibre familial ; sauver la confiance que lui porte la brune, alors c’est les yeux calmement braqués dans les siens qu’il lui demande :

- Quel bordel ? J’vois pas de quoi tu parles Busu, t’as remarqué un truc, toi ?

Il se tourne vers Haru, l’air de lui demander son avis – à le fixer avec suffisamment d'insistance pour espérer qu’il comprenne qu’il doit désormais faire attention à ce qu’il dit. Mais Sanae n’est pas aussi bête qu’il aimerait parfois qu’elle le soit – car cela lui aurait évité bien des remontrances de la part de sa mère lorsqu’il était plus jeune, que dans des cas comme ce soir, qu’elle soit un peu plus sotte aurait pu lui laisser une chance de s’en tirer. Mais non. Faut qu’un semblant d’intelligence coule dans les gènes des Seomun, et sa mâchoire se contracte en l’entendant lui demander s’il n’a pas fait ça.

Bien sûr qu’il l’a fait.

On peut pas lui demander de cacher quoi que ce soit à Haru, surtout sur un sujet si grave. Il reporte son attention sur sa cousine, mais le brun ne lui laisse pas une chance de se tirer d’affaire qu’il laisse échapper un éclat de rire amer ; un éclat de rire qui veut tout dire. Et ses palabres ne font qu’accabler un peu plus ce pauvre Shin. Il doit se retenir de cacher son visage dans ses mains pour étouffer un cri silencieux ; déglutit plutôt, le cerveau lancé à vive allure lorsqu’il amorce une ultime tentative désespérée.

- Haru… Je t’avais dit de pas lui répéter que j’avais trouvé son… sous son lit. Tu vois ? Je t’avais dit que ça la mettrait mal à l’aise… Allez, changeons de sujet. Vous savez, j’ai vu mon principal actionnaire, hier matin…

Le ton crispé, et les palabres prononcés à voix basse ; à prétendre ne pas oser nommer l’objet incriminé, pour mieux brouiller les pistes. Il leur sert sa meilleure commedia dell’arte, Shin ; fait probablement plus d’efforts ce soir qu’il en a fait pour convaincre ses investisseurs un an plus tôt.

Car il en va de sa famille, et qu’il refuse de voir la fratrie exploser.

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & shin

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l’atmosphère légère du repas n’est plus, malgré la bonne volonté de shin pour la faire perdurer, tu n’es pas dupe de ce qu’il essaye de cacher - anxiété, facilement lisible sur ses traits qui tranche avec la colère qui se dégage de ton aîné. tu ne sais rien de ce qu’il joue, à juste cette idée qui commence à germer face à leur comportement si peu habituel, surtout face aux palabres pleines de sous-entendus d’haru. et alors t’as les entrailles qui se nouent sanae quand tu te tournes vers ton cousin, billes trahissant ton inquiétude, aurait-il vraiment brisé cette promesse ?

question articulée, dont la voix y répondant n’est pas celle du brun sur le canapé, mais de celui debout face à toi. le doute n’est alors plus permis, il sait.

ces trois années de ta vie que tu t’es acharné à garder pour toi, sont à présent connues de tous, et t’es abasourdie sanae, sonné comme si tu venais te prendre un crochet du droit. tu laisses un silence s'installer, rapidement comblé par la voix bien plus grave de shin. « j’te jure ta gueule shin... » il t'énerve ton cousin ; comment peut-il oser la ramener alors qu’il devrait se faire tout petit. il t’a trahi, a trahi la seule chose qu’il te sera compliqué à pardonner. et dans le fond tu te sens aussi responsable, parce que t’as été bien conne de penser qu’il gardera tes paroles pour lui, quand il a toujours été si fidèle à ton aîné - comme un toutou envers son maître.

puis tu reportes ton attention sur celui dont la colère te semble la plus injustifiée. « pourquoi tu t'énerves déjà toi ? » tu ne comprends pas le droit qu’il s’octroie de s’énerver ainsi après toi. « t’es pas content parce que j’tai pas dit que j’avais eu une relation toxique avec un connard pendant trois ans ? c’est pour ça que que tu me tires cette tête-là ?! » long soupir qui s’échappe alors de tes lèvres. tu fulmines, tu n’aurais jamais pensé qu’aujourd’hui serait ton procès, encore moins qu'il agirait ainsi après avoir appris pareille nouvelle te concernant. en fait, t’as juste l’impression que son égo est piqué, et tu crois bien que ça t’énerve encore plus. « mais c’est vrai t’as raison, la prochaine fois laisse-moi prendre exemple sur toi en annonçant ça autour d’un repas, comme ça semble te paraître si simple à annoncer comme nouvelle.. »

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-- ft shin & sanae

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Regard de travers que tu lances à Shin, l’air de lui dire qu’il devrait vraiment arrêter son cirque tout de suite. Ça ne sert à rien ce qu’il fait car t’es pas près de lâcher le morceau, pas prêt de laisser la conversation filer un énième jour, une énième nuit. T’as l’impression que ça fait déjà trois siècles que tu retiens tout ça, que les révélations faites ce fameux soir tournent dans ta tête, que les mots de ton cousin reviennent constamment te jouer des mauvais tours dès que tu te reposes un peu, arrête de réfléchir à tout le reste. Il faut que tu perces l’abcès Haru, que tu saches la vérité et que celle-ci sorte de la bouche de la principale intéressée pour qu’enfin tu sois en paix. Mais surement qu’à trop attendre t’es devenue con, que là tu envenimes la situation avec tes insinuations à la con.

Sanae déverse sa colère sur Shin et face à ses mots tu vrilles,
Tu ne peux pas la laisser parler ainsi. Pas à lui, pas quand elle est en tort.

- Mais tu l’entends parler celle-là ? D’où tu manques de respect comme ça ? T’as la haine Sanae ? Pourquoi c’est sur Shin que tu t’en prends, c’est pas sur ton connard d’ex qu’il faudrait en avoir ?

Car toi, c’est contre ce mec que t’as la haine. Si t’explose ainsi c’est car tu cherches un nom, un prénom et une adresse. T’as beau avoir fouillé de fond en comble ses réseaux sociaux, cherché un indice, t’as rien trouvé sur ce minable. Et forcément elle te pique Sanae, forcément elle cherche le conflit en te disant que t’es surement énervé uniquement par le fait qu’elle ait raconté tout ça à votre cousin et non pas à toi en premier. De quoi te faire ricaner amèrement, rouler des yeux comme si ce qu’elle disait était de la pure merde.

- Non j’tire la tête car je te pensais moins conne que ça mais bon…

T’hausses les épaules, histoire de lui faire comprendre qu’elle est finalement bien minable à vouloir cacher quelque chose pareil à ses proches. Car vous auriez pu régler le problème depuis des lustres, mettre la tête au carré à ce mec pour que plus jamais il ne répète un tel comportement avec les filles et encore moins avec ta sœur.

- Si c’est le passé pourquoi t’en parles pas ? Arrête de nous prendre pour des cons tu l’vois encore ce mec c’est ça ?

Et tu te tournes vers Shin le fixe avec insistance en lui demandant :

- Dit moi que tu sais rien ? Que tu m’as pas caché ça aussi hein ?

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & sanae

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Les sourcils se haussent face à l’insolence de leur cadette, et les lippes s’entrouvrent déjà – mais Haru lui coupe l’herbe sous le pied, sachant probablement qu’il vaut mieux l'arrêter avant qu’il n’ai le temps de dire quoi que ce soit. Car il est trop sanguin, Shin – et qu’un ta gueule de la part de sa cousine, dans cette situation, n’avait pas la moindre chance de passer sans dommages.

- Laisse tomber Haru, elle préférait sûrement laisser son mec lui parler comme de la merde que de respecter son cousin. C’est pas de sa faute si elle a un sens des priorités bancal, lui en veut pas trop.

Il hausse les épaules, et la voix dégouline de sarcasme et d’une pitié presque rabaissante sur ces mots. A parler comme si elle n’était pas là, à un mètre d’eux pour les entendre ; et bien sûr, c’est petit – comme Shin – de retourner contre elle cette relation abusive. Mais il a toujours été comme ça, à agir avant de réfléchir, l’ouvrir sans considérer la portée de ses mots lorsqu’on le touche d’un peu trop près. Et il suit l’échange houleux comme l’on assisterait à un match de tennis, à se demander pourquoi elle lui en a parlé à lui mais pas à Haru – mais alors qu’il s’apprêtait à poser la question, il réalise juste à temps que cela ne ferait qu’envenimer la situation, et referme la bouche sans avoir laissé échapper un son. Par contre, lorsque son cousin insinue qu’elle verrait encore ce type, il ne parvient plus à prendre sur soi.

- Quoi ? Tu le vois encore ? Mais tu te fous de ma gueule Sanae ?

Pauvre Sanae qui n’a strictement rien dit – pour une fois – mais ramasse les réprimandes de son aîné. Car la théorie de Haru fait un peu trop sens, tout d’un coup – y a que pour cette raison qu’elle peut agir à ce point sur la défensive, faire de cette histoire un secret d’état. Et il écarquille déjà les yeux sous le regard suspicieux du brun.

- Hein ? Mais réfléchis un peu toi, tu crois pas que je l’aurais déjà trouvé pour lui casser la gueule si je savais un truc pareil ?

Y a que le manque d’information qui le retienne, actuellement, et il se permet alors de reprendre le même interrogatoire qu’il infligeait déjà à sa cousine un mois plus tôt.

- D’ailleurs tu penses pas qu’il serait temps de nous dire qui c’est, cette merde ? Arrête avec ton suspense à deux balles, on est pas dans une série Netflix hein.

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & shin

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t'es tendu, beaucoup trop ; il faut dire que t'apprécies pas vraiment être prise à partie de cette manière, d'autant plus quand le sujet abordé est aussi sensible que celui-là. t'es piqué à vif sanae, égo blessé quand tu es jugé coupable d'un acte dont tu auras été la victime. tu es gavé, et les voir ainsi se liguer contre toi n'aide pas réellement à calmer la tempête que tu es. tu parles mal, oui, à croire qu'il le découvre aujourd'hui, et si les paroles de ton ainé ne mérite pas réelle réponse, celle de shin, plus blessantes sont de trop. « tu me dégoûtes shin... après tout ce que je t'ai confié tu oses dire ça... » il n'a pas le droit, pas quand il t'a eu en pleure dans ses bras ; il sait pratiquement tout de cette union, et tout particulièrement de ce que tu ressens par rapport à elle aujourd'hui. sa langue bien trop acerbe ne sait pas encore les blessures qu'il est en train de t'infliger.

tes phalanges se resserrent contre tes paumes.
poings serrés à subir les assauts de ceux que tu estimes plus que tout.

puis tu soupires longuement sanae, yeux levés en ciel quand tu l'entends prononcer ce que jamais tu n'aurais cru possible. il affirme presque que tu serais toujours avec cet ex, et un rire nerveux s'échappe alors de tes lippes. « vous êtes sérieux là ? » tes sombres vaquent d'une chaire à une autre. « dites-moi que vous croyez pas réellement à ce que vous êtes en train de dire ? » un nouvel éclat franchit tes lèvres ; t'en reviens pas que la conversation ait pu prendre pareille tournure, ni même que shin puisse suivre haru dans son délire quand il est le seul à savoir pour cette relation. « shin t'a rien écouté de ce que je t'ai dit ce soir-là en fait...? » il a oublié la partie où tu lui as confessé que cette relation était terminée depuis que tu as appris la maladie de ton père ?

il te parle de série netlfix shin, affirme que vous n'êtes pas protagonistes de l'une d'entre elles, mais avec ce qu'il se joue ce soir, t'en as pourtant tout l'impression. « j'vous dirais jamais rien sur lui, parce que qu'est-ce ça changerait ? rien, mis à part que vous allez vous sentir soulagé parce que vous lui aurait pété la gueule, que vos égos seront soulagés, mais le passé, lui, sera toujours le même. j'aurais toujours les séquelles de cette relation de merde, j'aurais toujours les souvenirs de sa voix qui m'insulte, qui me rabaisse... » tu pinces tes lèvres sanae pour te retenir de pleurer.

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft shin & sanae

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Tes yeux se baladent d’un visage à l’autre, observe avec dégout cette joute verbale violente qui se joue devant toi entre ton cousin et ta sœur. La tension est électrique dans la pièce et une infime partie de toi commence déjà à regretter les problèmes dans lesquels tu viens de te jeter à corps perdus. Il y avait surement d’autres façons de discuter de tout ça, des moyens bien moins radicaux que de coincer ta sœur après un repas de famille qui se voulait pourtant calme. Mais t’as pas su tenir ta langue, pas su réfréner ta colère en la regardant avoir du répondant avec vous tout le long du diner tout en l’imaginant fermer sa gueule avec un mec à la con qu’elle aurait aimé quelques temps ou quelques années… Tu sais plus trop. Et si Sanae ne veut tellement rien dire au sujet de ce garçon, c’est à ton avis car elle cache quelque chose. Pire, vous cache qu’elle est encore avec lui à l’heure actuel. De quoi te faire bouillir de rage sur place, te faire légèrement hausser le ton quand l’imagination se fait débordante face à cette union qui n’existe pourtant que dans ta tête. Shin, t’accompagnes, appuies tes mots comme si lui aussi croyait à cette version de l’histoire mais Sanae elle, semble choquée que vous puissiez croire à ça. Tu le vois dans son regard le dégout, sent dans sa voix la colère doucement se mélanger à la peine. Elle semble déçue la brune, vraiment chagrinée de voir que vous la prenez pour plus faible qu’elle ne l’est en réalité.

- Tu voudrais qu’on le sache comment si c’est le cas ou non ? J’suis censé te croire comment vu que tu me caches des trucs pareils hein Sanae ? Sérieux tu t’rends même pas compte en vrai que si on vient à douter de ce que tu fais ou non c’est parce que c’est toi, qu’a créé cette brèche là en faisant ta ratz de service à tout garder pour toi.  

Que tu lui réponds, mais t’as beau parler Haru, elle ne semble en avoir qu’après Shin comme si sa colère lui revenait de droit. De quoi te faire soupirer, te faire rouler des yeux et grincer des dents. Tu passes alors une main dans tes cheveux bruns avant d’ajouter fatiguer :

- Tu comptes être en boucle sur Shin ? Tu crois que parce que tu lui as raconté ton bout d’histoire et que tu dises que tu sois sorti de cette relation de merde qui va empêcher les doutes ?

Tu la regardes un instant, l’air ahuri comme si ça te semblait évident comme façon de penser, qu’avec si peu d’élément donné et en ne souhaitant pas révéler qui il est ce gars-là, elle avait d’autant plus raison aux hypothèse qui se formule dans vos têtes quand vous imaginez qu’elle a quelque chose à cacher. Pourtant elle maintient sa version et ne souhaite rien dire car d’après elle, ça ne servirait à rien. Et pendant qu’elle parle, tu jettes un œil à Shin, gonfles les joues comme si ça t’agaçait de plus en plus d’entendre les conneries qu’elle dit. Malgré ses yeux vitreux de larmes prêtes à couler, le son de sa voix lui aussi à un rien de se briser t’es pas émotif, t’es toujours en colère et lui dit :

- Mais on le sait que ça changera pas les faits, que ça changera pas ce que t’as vécu mais t’as pas envie qu’il souffre ce gars-là ? Qu’il paie pour ce qu’il a fait ? J’men fou complet de mon honneur, de mon égo si j’veux l’attraper c’est pour ton honneur à toi car il t’a fait du mal et que ça ne peut pas rester impuni…

Et tu soupires, longuement avant d’ajouter :

- J’comprends pas ta putain de façon de réfléchir, si pour toi c’est pas le défendre et le couvrir c’est quoi en fait ?

Tu tournes alors la tête vers Shin le fixe avant d’ajouter :

- J’ai l’impression c’est le monde à l’envers, on veut l’aider et elle nous reproche ça en fait ? J’deviens fou ou quoi ?  

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & sanae

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C’était petit, bien sûr qu’il le sait – et pourtant, il a l’audace de s’étonner de la réponse de sa cousine. Laisse ses mots toucher son ego, blessé d’apprendre qu’il la dégoûte ; et fidèle à lui-même, pour n’en rien montrer, il se contente de serrer les dents et lui adresser un regard mauvais. Arque les sourcils, désabusé, lorsqu’elle s’offusque qu’ils la croient encore avec lui.

- Tu veux tellement rien lâcher à son sujet que c’est suspect hein, tu m’excuseras.

Et y a toujours ce ton dédaigneux dans sa voix, comme s’il était plus malin que le reste du monde à ses pieds – car Shin, il supporte pas son silence dès lors qu’il l’interroge sur cet homme. Haru ajoute, à juste titre, qu’elle ne lui donne aucune raison de la croire lorsqu’elle lui cache de telles choses, mais c’est encore et toujours sur lui que retombent les foudres de la brune, et il lui rétorque avec sarcasme :

- Ouais voilà, j’ai rien écouté, je réfléchissais à mon prochain business plan quand tu me racontais tout ça. T’es juste suspecte Sanae, qu'est-ce que tu veux que je te dise ? T’agis trop bizarrement dès qu’on parle de ce type.

Il se montre dur, Shin, comme trop souvent – incapable de comprendre que l’on puisse laisser des inconnus entrer dans sa vie, prendre tant de place pour finalement seulement nous blesser. Et à en croire Sanae, si elle n’en parle pas c’est seulement car ça ne changerait pas le passé. Il fronce les sourcils, Shin, l’air de ne pas comprendre – car c’est vrai, il ne comprend pas. Comment peut-elle croire que c’est une question d’ego, lorsque tout ce qu’il souhaite, c’est que ce connard ai aussi mal que sa petite sœur a eu mal par sa faute ? Mais ça elle ne semble pas le saisir, alors il échange un regard fatigué avec Haru, ajoute pour appuyer ses dires :

- Ben ouais ? A défaut qu’il ai de la peine comme il t’en a fait, je veux au moins qu’il souffre autant, c’est tout. Même si moi j’ai que mes poings pour ça.

Et le regard est toujours froid, car il est fatigué, Shin. A l’impression de devoir expliquer des évidences, et lorsque son cousin se tourne vers lui, en désespoir de cause, il se contente de hausser les épaules.

- J’sais pas, on dirait que c’est nous les connards dans cette histoire t’sais.

Y a un éclat de rire amer qui lui échappe, avant de reporter son attention sur Sanae pour lui lancer :

- Regarde-toi, on dirait que tu vas pleurer. Ca montre bien qu’y a un problème, tu veux pas qu'il souffre un coup ? J’suis sûr que t'irais mieux après ça.

Il ne la comprend vraiment pas, parfois.

moi, pour me détendre, je préfère faire des problèmes

-- ft haru & shin

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à l’entendre haru, tu es la raison du manque de confiance qu’il te porte aujourd’hui, et ça te sidère sanae. t’es atterré d’entendre ça de la part de ton frère quand tu as été honnête toute ta vie. « j’suis ta sœur haru, ça devrait te suffire. » juste parce que tu ne lui as pas mentionné ce point de ta vie, il semblerait que tu sois devenu indigne de confiance, comme si tu n’étais plus celle qu’il avait pourtant toujours connue. et plus tu l’entends parler haru, plus tu l’entends prendre la défense de son cousin, et plus tu trouves ces paroles ridicules. « est-ce que ça ne devrait pas haru ? réfléchis deux minutes s'il-te-plaît… » tu as pleuré dans les bras du brun assis sur le canapé du salon ; tu as baissé ta garde jusqu’à laisser tes larmes glisser sur tes joues. sincérité ultime pour toi dont les fissures ne sont que trop rarement montrées. voilà pourquoi quand il ouvre sa bouche shin pour t’acculer un peu plus, tu ne comprends pas, lui semble aussi semble oublier qui tu es réellement… alors pour seule réponse à ses paroles, tu décides de l’ignorer.

puis tu secoues la tête sanae ; abasourdie par les propos que tu juges délirant de ceux s’opposant à toi. c’est que tu ne comprends pas, ne saisies pas pourquoi ils ne peuvent pas simplement accepter ton choix de ne rien révéler ? ce n’est pas ce qu’une famille est censé faire dans ces instants-là, soutenir les choix des autres ? alors tu soupires longuement, quand ils poursuivent dans cette idée de vouloir te venger du mal que cet ex t’aura fait. « je veux juste qu’il reste dans mon passé… c’est pas si difficile à comprendre  non ? » prononces-tu las, à deux doigts de craquer, poings toujours plus resserrés contre tes paumes  « l’ignorer peut-être ? ne plus lui donner un tant soi peu d’importance ? »

iris sombres qui se posent sur shin quand ses dernières palabres te parviennent ; à se demander s’il se rend détestable par simple objectif de te faire du mal ce soir - la question se pose aussi pour ton frère aîné. et ces larmes que tu retenais finissent par perler le long de joues rosies. mélange de colère, et d’une déception certaine qui te pousse à les renvoyer. « cassez-vous ! » dis-tu en confrontant leur regard. « barrez-vous ! » tu n’en peux plus sanae, t’es juste à bout de leur assaut, à bout de devoir te justifier sur tes décisions… et la dernière chose que tu as envie de voir ce soir, c'est leur visage.