Qu'il est difficile de quitter le coton de ses draps lorsque le monde extérieur semble se tourner contre vous, mais Liya s'est toujours tenue à ses emplois du temps strictement, car elle aime lorsque les choses sont bien faites, la routine lui permet de ne pas penser aux malheurs de son quotidien et la force à aller de l'avant. Ce matin n'est pas différent des autres, elle a rendez-vous à l'université afin de rendre un devoir important concernant sa thèse. Elle ne portera ainsi pas la blouse cette fois, et ça lui convient parfaitement, car les couloirs de l'hôpital lui rappellent trop souvent qu'il n'est plus là pour elle, fantôme qui la hante de son absence.

Les pieds glissés dans ses chaussures, elle noue ses cheveux et enfile son manteau avant de récupérer ses affaires et passer la porte d'entrée de son appartement. Et à chaque porte qui claque, c'est le même cinéma. Tournant son visage nonchalant vers la figure du garçon, elle le salut silencieusement d'un simple mouvement de tête avant de détourner le regard, avançant simplement dans l'allée, sachant pertinemment qu'ils vont devoir partager l'ascenseur. La cage de fer s'ouvre, ils s'introduisent à l'intérieur, Liya laisse le soin à son voisin d'appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée et s'adosse contre la paroi d'acier. Le silence les englobe, la jeune femme soupire en levant la tête, légèrement gênée, comme à chaque fois.

Et c'est une fois le portail de leur immeuble franchi, que le chemin des malheureux se sépare, d'ordinaire, car cette fois-ci, Liya surprend le garçon à tourner du même côté qu'elle. Froncement de sourcil, elle jette un coup d'œil rapide derrière son épaule avant d'accélérer le pas. Elle n'est pas d'humeur courtoise, mais se force à fermer les yeux sur ce changement d'habitude. Les rues s'enchaînent et la silhouette de Hyean ne s'efface pas. La Chinoise a bientôt rejoint son arrêt, elle tourne une dernière fois et se met à trottiner, apercevant le véhicule s'approcher de l'abris-bus.

Hyean fait partie de ses gens qui se lèvent facilement ; en partie car il dort sous son velux ; le volet de celui-ci restant ouvert toute la nuit et la lumière du jour venant doucement le tirer de son sommeil ; et c'est comme ça qu'il avait décidé de vivre.

Il se lève, les cheveux en bataille ; ceux-ci tenant miraculeusement dressés d'une manière qui semble contraire à la loi de la gravité. Il se frotte les yeux doucement, avant de se lever, de manger des céréales car il ne sait pas faire à manger — il valait mieux éviter de réveiller tout le quartier dès le matin en prenant le risque d'actionner l'alarme incendie.

Le repas englouti, il prend une douche rapide, tout en prenant tout de même le temps de faire mousser ses cheveux. Les mèches brunes de sa tignasse finissent par disparaître sous les milliers — voire même les millions de toutes petites bulles blanches qui les recouvrent. Puis il rince ; ses cheveux s'écrasent lourdement contre sa nuque, son front, ses tempes alors qu'en temps normal, ils ont tendance à onduler légèrement sur sa tête, ses quelques amies — filles, jalousant sa chevelure "fluffy".

Habillé, les cheveux encore humide mais commençant tout de même à prendre de leur liberté au fur et à mesure que l'eau s'évapore, Hyean se saisit de son sac de cours et de son manteau, attrapant son écharpe par la même occasion, avant de quitter son nid.

Il croise alors le regard de sa voisine, qui ne semble pas réellement l'apprécier, sans qu'il n'en connaisse la raison. Ceci étant dit, beaucoup de personne semble ne pas l'aimer pour des raisons qu'il ignore lui-même. Sûrement parce qu'il a dit quelque chose qu'il ne fallait pas ; ce qui arrivait bien souvent sans qu'il ne s'en rende compte.  Il était peut-être bizarre, mais il se savait pas méchant. Il le souhaitait au plus profond de lui en tout cas. Un hochement de tête de la jeune femme cependant, auquel il répond également, poliment.

Hyean monte à l'intérieur en réajustant son écharpe qu'il avait à la main depuis tout ce temps, puis il rentre son nez dans l'écharpe. Peut-être embarassé, peut-être ayant simplement froid — ou peut-être même les deux. Il appuie sur le bouton du rez-de chaussée et se poste à côté de la jeune femme, sans la regarder.

L'ascenseur arrive à destination et les deux quittent l'espace, elle en premier car il la laisse descendre. Hyean prend le chemin de l'université, ignorant qu'il suit, sans s'en rendre compte la jeune femme sur le même chemin qu'elle emprunte, sans imaginer une seule seconde que cela peut paraître étrange ; parce qu'il ne pense pas à tout ça Hyean, et à tout ce que ça peut impliquer pour quelqu'un comme elle.

Un pas après l'autre, ils rejoignent, ensemble mais séparement, l'arrêt de bus qui les amenera à l'université. Et quand il la voit se mettre à trotinner, il s'aperçoit que le bus est bientôt là. Alors il s'empresse lui aussi, accélère le pas avant de se mettre à courir pour ne pas rater le bus.

Par chance, il arrive juste à temps et monte dans le bus, se retrouvant de nouveau derrière la jeune femme qui l'avait devancé un peu plus tôt. Il s'installe contre la paroi du bus, pour éviter de prendre une place assise, dont il estime ne pas avoir besoin, pose son sac à ses pieds pour soulager ses épaules du poids de son ordinateur. Puis il sort son téléphone de sa poche pour consulter ses notifications, absentes. Alors il le range aussitôt.

Le souffle est court, le pulsant menace de s'envoler tandis que la tête prend du temps à se réajuster. Elle déteste ça Liya, courir après les transports, arriver les joues rouges, l'impression d'avoir joué sa vie. En plus de ça, il faut que Hyean monte à sa suite, témoin de l'angoisse de sa voisine. Liya n'aime pas non plus l'impression d'avoir tous les regards braqués sur elle, la forçant inconsciemment à se tenir trop droite, à faire attention à chaque pas qu'elle fait, par peur de trébucher. Liya n'aime pas les gens, elle les trouve oppressants et voudrait pouvoir se rendre invisible, qu'on l'oublie. Elle ne veut plus avoir à supporter cette impression constante d'être observée. Le bus est rempli, pas plein à craquer, juste rempli. La Chinoise laisse un regard timide scanner les environs, à l'affût d'une place libre. Il y en a une, mais le nombre de personnes bloquant l'accès à celle-ci la décourage bien vite. Tant pis, elle prend appui sur la paroi, près de Hyean. Elle n'ose pas le regarder, lui parler, elle reste la tête baissée sur ses pieds, jouant mollement avec la sangle de son sac à main tandis que les pensées restent figées sur celui qui se trouve à ses côtés. C'est bien la première fois qu'il partage le bus, ça ne l'enchante pas, mais elle n'a pas le choix, alors elle endure, silencieusement.

Le trajet est lourd, pesant, Liya compte les arrêts à chaque fois que le chauffeur ralentit, elle suit les mouvements des autres, se décale à chaque fois qu'un nouveau passager s'engage dans le véhicule. Ils arrivent finalement à l'arrêt de l'Université, bouffée d'air frais pour la jeune femme qui a le droit à une nouvelle piqûre d'adrénaline au moment de s'extirper du bus. Elle pose le pied-à-terre, sent la brise marine lui chatouiller le bout du nez. Elle respire, laisse l'angoisse des transports derrière elle tandis redresse la brettelle de son sac sur son épaule. Elle reprend son chemin, se met en route vers les bâtiments imposants. Elle ne remarque pas tout de suite la présence de son voisin, continue d'avancer sans se douter, fouillant dans ses affaires à la recherche de son téléphone. C'est avant de tourner, qu'elle aperçoit la figure de Hyean, toujours là, à quelques pas. Son cœur recommence à battre, elle se fige, plante son regard méfiant dans celui du garçon. « Excuse-moi, ça te prend souvent de suivre les gens comme ça ? Je vais appeler la police si ça continue ! » Lancé sans doser, sans chercher à comprendre ses véritables intentions. Elle est irritée Liya, elle n'aime pas la manière dont a commencé sa journée.

Durant le trajet, le jeune homme observe le paysage, pensif. Il semble détendu et pas du tout préoccupé par l'état de sa voisine qu'il semble suivre, sans qu'il s'en rende compte de lui-même, depuis qu'ils ont quitté le bâtiment. L'esprit du jeune homme est bien assez grand pour qu'il s'y perde de lui-même, pas besoin d'une distraction telle qu'un téléphone.

Les arrêts défilent et Hyean demande l'arrêt de l'université, qui est le suivant. Le bus poursuit son chemin pendant de courtes minutes, avant de s'immobiliser. Hyean appuie alors sur le bouton pour demander l'ouverture de la porte et descend, accompagné de sa voisine, qui passe devant lui, une fois encore.

Il descend du bus et continue sa route vers le campus, toujours derrière la jeune femme. Puis elle s'arrête subitement, et pris au dépourvu, il lui rentre dedans, la bousculant légèrement. Hyean s'apprête à s'excuser, ouvre la bouche pour parler mais c'est à sa voisine de prendre la parole en premier, alors il la referme alors qu'elle s'excuse en premier avant de l'accuser de la suivre et d'appeler la police s'il ne cesse pas.

Hyean est pris au dépourvu et il la regarde avec des yeux ronds et innocents. Le jeune homme ne montre pas souvent des émotions, mais il est sincèrement inquiet à l'idée d'avoir fait quelque chose de mal et de ne pas en avoir conscience du tout.

— Je ne te suis pas, il dit simplement.

Et Hyean ne voit pas l'intérêt de se justifier d'avantage, puisqu'elle n'a pas pris la peine de se justifier davantage après l'avoir accusé.

— Je ne suis pas les gens, il repète pour que ça soit plus clair.

Il n'est pas énervé, frustré ou autre, il énonce simplement les faits ; Hyean est en plus incapable de mentir.

Les éclairs dansent trop souvent dans ses prunelles, à croire que Liya a décidé d'en vouloir à tous les hommes de cette Terre. Elle ne réfléchit même pas au fait qu'il a à peu près le même âge qu'elle, et que donc, cela n'est pas étonnant qu'il soit également à l'université. Sourcils froncés, dents serrées, Liya serait prête à l'ordre s'il s'approchait davantage. La simplicité de la réponse du jeune homme la déstabilise, elle ne sait plus trop quoi répondre. « Explique-toi alors, pourquoi tu te traînes derrière moi depuis qu'on a quitté l'immeuble. » Elle resserre sa prise sur son sac. « Tu ne suis pas les gens, et bien moi, je n'accuse pas sans raisons. » Amabilité au plus bas, de toute manière, Liya n'a jamais su agir dans la bienséance, sauf quand elle était avec lui. Liya, c'est la fille à qui on ne parle pas, de peur de se prendre un mur, et lorsqu'elle daigne s'adresser à quelqu'un qu'elle ne connaît pas, c'est rarement pour la complimenter. Blasée, Impatiente, la jeune femme a un avis sur le monde proche de celui d'un grand-père aigri ayant trop vécu.

Elle l'accuse sans lui laisser le bénéfice du doute, trop têtue pour reconnaître qu'il n'y a rien d'étrange à se croiser dans un endroit fréquenté comme celui-la. Sous son visage de poupée, Liya n'est qu'un cœur de pierre fissuré, et sûrement n'aurait-elle pas réagi si agressivement, si les circonstances de sa vie actuelle n'étaient pas désastreuses. Ils sont plantés là, comme deux idiots, se font face en attente de réponses qui ne les mèneront à rien. « Comment ça se fait, que je ne t'ai jamais vu ici depuis tout ce temps ? On habite au même endroit, je trouve ça franchement louche de faire le chemin avec toi aujourd'hui seulement. Et d'habitude, c'est de l'autre côté que tu es censé partir. » Et elle pourrait simplement lâcher l'affaire, ignorer ce garçon qui n'a aucune importance dans sa vie et continuer son chemin pour ne pas être en retard, mais non, elle choisit de le confronter, le besoin de vider sa frustration sur autrui gagnant sur sa ponctualité.

Hyean ne comprend pas trop pourquoi elle s'énerve ainsi. Il n'a rien fait de mal à sa connaissance. Le manque de sociabilisation l'empêche de saisir des concepts plus subtils de la société, comme le fait qu'une femme peut facilement se sentir menacée dans la rue. Le hacker reste calme alors que la jeune femme semble ne vouloir rien d'autre que de l'incendier verbalement.

Le jeune homme reste immobile, pourtant. Malgré tout, il reste extrêmement serein, après tout, ce n'est pas comme s'il voyait le mal dans la situation, il n'avait rien fait de répréhensible à ses yeux. Elle, par contre, était bien présomptueuse

— Tu sembles en savoir beaucoup sur moi et sur ce que je fais, pour quelqu'un qui ne veut pas qu'on la surveille, il rétorque de manière nonchalante.

La vérité, pure et simple. Un silence se crée autour d'eux, parce qu'après tout, Hyean ne répond que trop simplement.

— Je suis étudiant, et je vais donc à l'université. Je sais pas ce que tu veux que je te dise de plus.

Hyean ne peut pas réellement lui expliquer pourquoi elle ne l'a pas vu les autres jours, ça peut-être dû à tellement de choses ; notamment parce qu'ils n'ont pas forcément les mêmes horaires, ou si c'est le cas, ils ne sont certainement pas en phrase et ne prennent pas le même bus. Il hausse les épaules, se sentant assez peu concerné par la situation, avant de regarder sa montre, réalisant qu'il n'est pas exactement ni à l'heure ni en avance mais même plutôt en retard. 


— Tu as fini, je peux y aller ? C'est que je ne voudrais pas être davantage en retard pour mon cours.

Les frustrations se dessinent là où la balle est renvoyée, le ton trop calme du garçon lui donne des envies de meurtre, mais elle se contient Liya, elle n'est pas non plus folle à lier. Et même si elle l'était, elle n'aurait pas ce qu'il faut pour être une meurtrière. Hyean ne fait aucun effort de compréhension, il retourne même un peu la faute sur elle, sans voir où est le problème dans tout ça, et Liya, elle sent la colère monter, sa journée n'aurait pas pu se commencer plus mal. Une note mentale pour se rappeler à quel point elle hait l'espèce humaine, elle se dit aussi qu'elle ferait mieux d'aller s'installer là où elle ne croisera pas plus que trois ou quatre grands-mères, ça vaudra mieux pour elle et pour le reste de la société. Dommage qu'elle doive encore se taper la fin de l'année, avant de pouvoir dire adieu à Busan, à l'université et tout ce qui la rattache à cette ville maudite. « Tu vas pas me dire que tu te sens menacé par moi là quand même, si ? On se croise tous les matins, tu le fais exprès ou t'es juste stupide ? »

Elle serre la mâchoire, laisse le silence s'installer, même si dans sa tête les insultes fusent. Elle fixe le garçon les sourcils froncés, l'air profondément agacée. Si Liya n'était pas si anxieuse socialement, sans doute n'aurait-elle même pas remarqué sa présence, malheureusement pour lui, la demoiselle observe sans cesse, elle ne fait que ça, depuis bien longtemps. Il lui révèle finalement qu'il est étudiant, elle tilt, se sent un peu débile, mais elle est trop fière, alors elle repart à la charge. « Ah, soudainement, t'es étudiant ? En stalking ? Tu crois que j'ai rien remarqué depuis tout ce temps ? » Et si Liya a des réactions aussi extrêmes, c'est en effet, car elle se sent observée et suivie, et ce pas seulement depuis aujourd'hui. Elle a l'intime impression de n'être jamais seule, que cela soit son ange gardien ou le bourreau qui se prépare à la condamner à l'éternité, Liya est constamment surveillée, et c'est Hyean qu'elle accuse en premier, même si le malheureux n'a rien fait. « Montre-moi ta carte d'étudiant. » Rétorque-t-elle sans bouger.

Hyean ne se sent menacé par personne. Il n'y a rien qui lui fasse bien peur – malheureusement pour son entourage proche, qui doit le retenir de faire des bétises, le jeune homme inconscient de certaines limites de la société.

— J'ai dit ça, moi ? Il fait remarquer, haussant un sourcil.

Il marque une pause. Il ne comprend pas les sous-entendus, ne comprend que les mots qui sont dit ; enfant naïf, enfant trop innocent de ce qu'il se passe dans cette société, et ce, même en ayant vécu lui-même les pires atrocités.

— On se croise tous les matins et tu te rends compte seulement maintenant que je vais aussi à l'université ?

Il fait noter à la jeune femme. Hyean finit par soupirer.

— Parce que si j'étais en train de te suivre, je m'embêterais à me trimballer tout ça ?

Il s'exclame, désignant la pochette de son ordinateur, ne pouvant s'empêcher de laisser transparaître un certain agacement dans sa voix. Lui, il était incapable de monter un tel stratagème pour suivre quelqu'un, il l'aurait certainement fait sans aucune subtilité ; ce qui aurait été bien pire pour la jeune femme — mais ce n'était pas du genre de Hyean. Et il était toujours trop épris du souvenir de Sieun pour regarder une autre femme.

— Non, dit-il simplement. Ca suffit.

Et il se contente de la contourner, pour poursuivre sa route. Il ne se sent pas coupable de la situation, car il sait qu'il n'a rien fait de répréhensible. Certains matins, il va à l'université, d'autres, il va travailler.

Elle l'accusait sur la base de rien ; Hyean n'avait pas à se justifier de sa présence sur le campus. Et puis même s'il lui montrait sa carte étudiante, elle trouverait le moyen de l'accuser à nouveau, peut-être dire que la carte est fausse.

Maintenant, Hyean est définitivement en retard.

Sous la frustration, les échanges ne se tranquillisent pas, Liya est une enfant têtue, Hyean également, de toute évidence. Lui ne cherche pas à comprendre le stress qu'est sa vie tous les jours, l'angoisse de cette ombre incertaine qui plane au-dessus d'elle à chaque fois qu'elle met un pied dehors. Elle ne cherche pas à comprendre l'absence de malveillance chez lui, la barrière sociale, dont elle-même est habituée depuis toujours. Liya ne voit pas les autres d'une manière très conventionnelle, tout comme Hyean, sûrement, pour elle, ils ne sont que des éléments d'une vie qui n'est pas la sienne, elle ne se mêle d'aucune histoire qui ne la concerne pas directement, et elle vit sa vie dans l'idée que, tant que ça ne l'atteint pas plus que ça, alors c'est que ça va. Hyean n'est, aujourd'hui, que la victime malheureuse face à une Liya en détresse depuis trop longtemps.

Elle le laisse se justifier sans même écouter, ni prendre en compte ses sentiments, elle se contente de le fixer de cet air froid et accusateur, fermée à tout raisonnement convenable. Il s'oppose alors fermement à sa demande, et ça ne fait que la mettre plus en rogne. Avant même de pouvoir insister, le garçon décide de lui passer devant, et Liya, bredouille ne sait pas vraiment comment le retenir, car elle ne souhaite pas en venir aux mains, mais elle ne veut pas non plus le laisser s'en tirer si simplement. « Yah ! » Elle hausse le ton, essaye de le retenir, mais elle est bien impuissante. Elle le regarde s'éloigner, la boule au ventre, avec la sensation de ne rien avoir arrangé à sa vie. Elle ne se rend même pas compte qu'elle-même s'est mise en retard. Elle finit par regarder son téléphone, jurer un coup et s'élancer vers les portes de l'établissement. Elle se retrouve bien rapidement au même niveau que son voisin, mais elle ne lui dit rien, elle a terminé de lui casser les pieds, même si elle n'a pas fini de le soupçonner.