Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

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(outfit) Un hurlement de frustration qui s’échappe d’entre les lippes avant d’être rapidement suivi d’un « fait chier » emblématique lorsque t’es énervée. T’en a marre, vraiment marre de ce jeu. Tu devrais surement le désinstaller définitivement, ne plus te torturer car à ce qu’il se passe te rend dingue et le pire dans tout ça, c’est que ça arrive un peu trop souvent ces derniers temps. T’as beau savoir que ça n’avancera pas, tes yeux eux, reste rivés sur l’écran aux pixels figés durant deux longues minutes. Tu sais la suite, sais pertinemment que tu devras éteindre l’ordinateur de force, perdra toute ta dernière sauvegarde sans rien pouvoir y faire.

Et tellement tu rages que t’éteins l’ordinateur et ne le rallume pas.
Fini pour aujourd’hui, t’as pas la force de reconstruire, revivre tout ça.

Une fois ton ordinateur éteint, c’est ton lit que tu regagnes sagement. Quelques minutes à fixer le plafond, les doigts croisés sous ta poitrine à te demander ce que tu peux bien faire dorénavant puisque tu n’es plus devant ton écran. Il commence à se faire tard, tu ne peux même pas aller emmerder Hyunki car il ne dort pas ici ce soir, Inho ? Tu ne sais pas où il est. Inho. Son prénom dans la tête, ton portable que tu viens chercher entre les coussins pour lui envoyer un premier message sans trop réfléchir à la chose. T’as bien envie de savoir si il rentre d’ici peu ou si tu dois trouver autre chose que lui et vos conversations tardives et interminable totalement lunaire sur la vie et vos attentes en général. Le garçon répond vite, t’apprend qu’il est de sortie, qu’il est chez un ami plus précisément. Tu t’apprêtes à lui souhaiter une bonne soirée, de faire attention à lui lorsque la sonnerie d’un nouvel sms retentit entre tes doigts, le garçon t’a devancé et t’invite à le rejoindre si l’ennuie se fait ressentir. T’hésites alors un instant, ne sait pas si peux te permettre de t’immiscer dans son cercle amical mais la solitude te fait peur puis… T’aimes bien passer du temps avec lui. Alors tu finis par lui répondre que c’est ok, que tu vas venir.

Il n’en faut pas plus pour te donner la motivation de te lever, te préparer en quatrième vitesse pour le rejoindre à cette soirée. Heureusement que t’avais lavé tes cheveux au préalable, que tu n’as qu’enfiler une tenue et te recoiffer avant de t’en aller. Par peur de te faire embêter dans les rues de Busan en pleine nuit tu commandes un uber, ne tente même pas une discussion avec le conducteur lorsque celui-ci arrive et te conduit à travers la ville. Tu te contentes de le remercier une fois sortie de l’habitacle, lui mettre cinq étoiles sur vice pour son service. Et déjà, t’arrives devant ledit immeuble dont Inho t’as envoyé l’adresse par sms, tu t’empresses alors d’appeler celui qui t’as invité. à peine a t-il décroché que tu le préviens que t’es en bas, que t’aimerais bien qu’il vienne te chercher pour que vous montiez ensemble, que t’aies pas l’air d’une squatteuse en sonnant à la porte et t’invitant chez des inconnus sans raisons. Il ne semble pas contre l’idée et te dit d’attendre deux minutes en bas avant de raccrocher.

T’attends alors ton colocataire sagement comme il t’a demandé de le faire, t’appuies contre la porte vitrée et fixe cette rue du centre-ville animé, toises les badauds d’à peu près ton âge rire aux éclats, sortir en bande et profité de leur jeunesse en faisant la fête. Un peu comme toi quand Bina te force à quitter ton monde virtuel, un peu comme Inho qui depuis que tu le connais ne manque jamais une occasion pour s’amuser avec ses amis d’enfance de cette ville qu’il a trop longtemps quitté. Et derrière toi la porte s’ouvre trop soudainement comme pour te sortir définitivement de tes rêveries, manque sur son passage de te faire tomber en arrière. Heureusement que le brun est là pour te rattraper de justesse et tu fronces les sourcils, t’époussettes légèrement lorsque tu retrouves l’équilibre en marmonnant :

- Inhooo… Avoue t’as fait exprès ? Tu veux j’reparte déjà c’est ça … ?

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

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(outfit) Les mois ont passé depuis que Inho a retrouvé ses terres originelles – les rues de Busan, plus paisibles que celles de Séoul qu’il croyait presque avoir toujours connues, et la mer à perte de vue. Peu à peu, il a repris ses marques dans cette ville qui a finalement bien changé – s’est modernisée – depuis son départ ; a appris à reconnaître les lieux de son enfance qui ont su survivre au passage du temps, et renoué avec les quelques amis qui contrairement à lui ne sont jamais partis.

Inho, il est sociable – il a le sourire aux lèvres qui le rend agréable à vivre, et la curiosité naturelle qui nourrit sans peine la conversation. Alors les retrouvailles se passent bien, la plupart du temps – si bien que l’un de ses amis d’école lui a parlé de cette place à pourvoir dans la boutique de vinyles où il travaille, l’aidant à trouver ce boulot alimentaire. Depuis, ils partagent encore quelques plages de travail, lorsqu’ils ne font pas que se croiser lorsque l’un a fini ses heures et que l’autre prend le relais. C’est toujours cet ami qui l’a invité à sa soirée ce soir, et Inho, il est toujours là lorsqu’il y a une fête. La tentation trop forte de meubler ces nuits si difficiles – se perdre dans les éclats de rire sonnants et trébuchants et l’ivresse des liqueurs, plutôt que de laisser ses fantômes refermer sur lui leurs bras tentaculaires.

La fête bat son plein. Les jeunes gens se pressent dans le petit appartement donnant sur une grande rue, les verres courent entre les doigts et la musique résonne entre les murs. Y a des débats véhéments qui éclatent lorsqu’un invité proteste pour mettre un morceau à la mode, et que l’hôte s’acharne à continuer de diffuser sa playlist de vieux rock vintage – il est sûrement plus à la place que Inho dans cette boutique de vinyles, qui lui, a des goûts plus éclectiques. Et le brun éclate de rire face aux arguments passionnés de son ami ; s’approche de lui, son gobelet à la main, passe un bras autour de ses épaules pour lui glisser, amusé :

- Allez, fais-leur plaisir un peu… J’te promets, y a des trucs cools aussi dans la musique d’après le quinzième siècle…

Il s’écarte rapidement, riant de nouveau, lorsque son pote essaie de le frapper car il ose se moquer de ses goûts irréprochables ; vient se caler contre un mur, extirpant machinalement son téléphone de sa poche. Et y a son prénom qui s’affiche, tout en haut de l’écran – Nana. Il fronce légèrement les sourcils, surpris d’avoir de ses nouvelles lorsqu’il l’imaginait scotchée devant les Sims ; il doit y avoir un problème, une mise à jour interminable ou son Sim préféré qui a été mangé par la plante-chèvre – c’est bien comme ça qu’elle s’appelle, hein ? Quoi qu’il en soit, elle lui demande ce qu’il fabrique, et déjà ses pouces s’activent à lui répondre. Et parce qu’il la soupçonne sérieusement de s’ennuyer, et que sa présence lui est agréable, il lui propose déjà de se joindre à la fête. Ses yeux bruns restent rivés sur l’écran durant les quelques secondes d’attente, jusqu’à ce qu’elle accepte son offre – et un petit sourire, discret, se dessine sur ses lèvres lorsqu’il lui envoie l’adresse.

C’est seulement au bout de quelques minutes qu’il réalise avoir oublié quelque chose de très important – et déjà, ses doigts retrouvent son téléphone pour proposer à la jeune femme de se retrouver à mi-chemin, comme ils l’ont déjà fait à quelques reprises par le passé, pour ne pas qu’elle ai à traverser le quartier toute seule dans la nuit. Mais elle l’informe avoir déjà commandé un Uber et, rassuré, il range le cellulaire dans la poche de son jean ; regagne le cœur de la fête dans l’attente de son arrivée.

Quelque temps plus tard, un son familier parvient à percer le vacarme de la musique – et lorsqu’il parvient enfin à reconnaître la sonnerie de son téléphone, il s’empresse de sortir son portable de sa poche, décroche en reconnaissant le prénom de Nana. Manifestement, elle est arrivée, et il lui demande d’attendre quelques minutes le temps qu’il la rejoigne en bas. Il prévient son ami et collègue qu’il va récupérer sa colocataire au bas de l’immeuble, et dévale les escaliers quatre à quatre – dans toute l’adresse que lui permettent les verres alourdissant son sang –, soucieux de ne pas la laisser poireauter trop longtemps. Dans sa précipitation, il ouvre la porte d’entrée de l’immeuble d’un geste brusque ; remarque trop tard la silhouette frêle appuyée contre le panneau en verre épais, qui tombe déjà à la renverse.

- Eeeh, attention !, s’écrie-t-il, comme si ce n’était pas précisément lui qui venait de déclencher la catastrophe.

Déjà, il tend la main vers elle ; la referme sur son bras pour arrêter fermement sa chute, avant de poser son autre main sur son épaule pour mieux l’aider à se redresser. Et il éclate de rire face à ses accusations, dans cette faculté à rire pour rien que lui confère l’alcool.

- Merde, t’as vu clair dans mon jeu… J’allais te renvoyer à la maison mais t’as dû payer trop cher ton trajet en Uber, j’peux pas te mettre à la porte après ça…

Lueur rieuse dans les yeux, et déjà il ajoute, un brin plus sérieusement :

- En vrai dis-moi la prochaine fois, on fera un bout de chemin ensemble plutôt et t’auras pas à payer j’sais pas combien pour te balader dans le quartier.

C'est seulement alors qu'il réalise qu'il la tient toujours, et il la relâche tout d'un coup, s’efface plutôt pour la laisser entrer dans l’immeuble et lui désigne la cage d’escalier, s’y engouffrant avec elle.

- Allez, dis-moi tout, il s’est passé quoi cette fois ? Ton Sim s’est fait écraser par une voiture ?

Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

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Les yeux se perdent sur les ombres, ces gens de ton âge qui sortent de lieu différent pour gagner l’asphalte générale. Toutes ces âmes joyeuses que t’épies discrètement d’où tu es, tu les compares à des sims, essaie de retrouver Sonia Gothik dans le lot. Y’en a bien une qui pourrait faire l’affaire avec ses cheveux noirs coupé aux épaules et sa robe rouge carmin mais sa démarche laisse à désirer. Ce n’est pas assez distingué, pas assez sexy pour cette icone qu’est la matriarche Gothik. Mais le garçon qui passe son bras autour d’elle lui, pourrait être Don Lothario, il a le regard enjôleur, les gestes assurés et ça te ferait presque ricaner d’imaginer une histoire entre ces ceux-là quand on sait ce qu’il passe pour l’un et pour l’autre dans les anciens opus du jeu.

Tu rêvasses Nabi, plane dans ton monde imaginaire et fait de pixel à tel point que tu n’entends pas le bruit derrière toi. T’as toujours les yeux rivés sur ce qu’il se passe sous tes yeux lorsque la porte s’ouvre à la volée, qu’une voix se fait entendre derrière toi en s’exclamant. Heureusement qu’il est là Inho, arrive à t’attraper le bras assez rapidement pour que tu ne te rétame pas. Heureusement pour toi, sans quoi, tu serais à même le sol actuellement. Heureusement mais tout à la fois, c’aurait été de sa faute si tout ceci était arrivé alors tu te permets de faire une petite remarque à ton colocataire, l’affable d’intention mauvaise à ton égard. Et il rigole Inho, l’éclat de rire sortant d’entre ses lippes te fait oublier un instant que t’as failli tomber. Tu pinces les lèvres, réprime un sourire niais de ton coté et répond :

- ça tient qu’à ça Inho ? Juste que j’ai certainement payé trop cher mon trajet pour venir jusqu’ici… ? J’suis triste moi je pensais que tu voulais passer du temps avec moi… Me reste plus qu’à m’en aller…

Petite moue triste qui s’étire sur tes traits, les épaules légèrement voutées – accablée par cette soi-disant tristesse de ne pas être aimé à ta juste valeur par le beau brun. Et pourtant il ne serait pas le premier de cette espèce à te causer du chagrin mais tu restes pleine d’espoir envers les hommes Nana, car tu te dis qu’un jour, tu tomberas sur le prince charmant. Celui qui te fera ressentir qu’il t’aime de tout son être, pour tout ce que tu es. Mais pour l’heure, t’arrêtes ta mascarade car Inho n’a rien à voir avec tout ça. Tu lui souris au garçon lorsqu’il reprend la parole pour t’assurer que ça ne l’aurait pas dérangé de te rejoindre à mi-chemin. Tu prends note de l’information, opine de la tête en ajoutant :

- J’voulais juste pas que tu te déplaces à pied en ayant quelques coups dans le nez… C’est pas prudent pour toi aussi.

T’es de nature inquiète Nabi, du genre à te soucier pour les uns et pour les autres plus que pour toi-même. T’aurais trop peur qu’il lui arrive une bricole à ton ami, qu’on le fasse chier ou qu’il se prenne une voiture de plein fouet en traversant au mauvais moment. Et rien que d’y penser ton cœur se serre tandis que tes doigts viennent s’agripper aux pans de sa veste. Il est beau Inho ce soir, habillé tout de noir. Ça lui va bien, surement qu’il ne rentrera pas seul et tu relèves les yeux vers lui, tout sourire laisse sortir d’entre tes lippes :

- Elle est cool ta tenue, j’aime beaucoup !

Tes mains qui viennent passer un coup sur le soyeux de sa veste, lisser les micros plis que celle-ci peut faire avant de t’éloigner tandis que lui, lâche ton bras à son tour.

- Aller, on y va ou bien on fait contre soirée ici ?

Tête que tu penches légèrement sur ton épaule, l’air de l’interrogé sérieusement avant qu’il ne te montre le chemin à suivre. Alors toi la première, tu prends les escaliers, doucement monte les marches sans trop savoir quand est-ce que tu dois t’arrêter. La question de Inho te laisse perplexe, tu te demandes comment il peut savoir que ta venue ne tient qu’à une partie de jeu qu’a mal tourné ? C'est si évident ? Garçon que tu laisses passer en pole position avant de lui répondre :

- Pourquoi tu dis ça ? Qui te dit que ça a quelque chose à voir avec les sims , mh ?

Regard sérieux que tu lui portes avant d’ajouter la seconde d’après :

- Ok j’avoue tout, ma partie a planté et je ne me voyais pas recommencer tout ce que j’avais fait. Il était trop tôt pour dormir et rester seule à l’appartement me foutait un peu le cafard… Donc j’me suis demandée si je pouvais rejoindre mon coloc préféré ?

Cil que tu te mets à battre, son bras auquel tu t’agrippes pour monter les dernières marches en riant lorsqu’il accélère la cadence. Vous voilà devant la porte du studio de son ami et tu lui souris, légèrement essoufflé d’avoir monté les marches trois par trois du dernier palier et lui demande avant qu’il ne sonne.

- Ils sont sympa au moins ? C’est ceux de la dernière fois ou même pas ? Au pire j’reste collé à toi… Tant pis pour toi !

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

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Bien sûr, Inho n’a pas dit ce qu’il fallait – taquin par nature, l’alcool pousse sur sa langue une audace qu’il n’a pas toujours, et exacerbe le moindre de ses traits. Alors bien sûr, la petite brune s’offusque lorsqu’il prétend que c’est seulement le prix de sa course qui l’empêche de la renvoyer à l’appartement, prétend déjà vouloir rentrer puisqu’il n’aurait pas réellement envie de la voir. Déjà, le jeune homme s’efforce de se rattraper, lui propose de plutôt se retrouver à mi-chemin la prochaine fois, pour lui éviter ces frais inutiles tout en s’assurant qu’elle arrive à bon port sans encombre. Puis il apprécie sa présence, Inho – sa douceur, sa maladresse et ce culte étrange qu’elle voue aux Sims, qui rend à peu près la moitié de ce qu’elle dit plus drôle que ce ne devrait l’être. Alors cette proposition est énoncée bien trop naturellement ; la tête secouée en ricanant lorsqu’elle rétorque ne pas vouloir le laisser seul dans les rues dans cet état, comme s’il était complètement cuit.

- Ça vaaa, j’vais très bien Nana… T’inquiète pas pour moi va, je gère.

Il a l’air trop sûr de lui, Inho – et cette curieuse habitude de ne jamais reconnaître être pompette, encore moins complètement bourré, sans avoir lui-même à quoi ça tient. Il fait un peu trop le fier lorsque, dans les faits, la pauvre Nana a déjà assisté au récit de ses déboires en direct live, lorsqu’il allait justement la rejoindre, quelques verres dans le nez, et lui racontait s’être pris un lampadaire en pleine tête ou avoir manqué se faire renverser. Et tout le monde sait que parfaitement sobre, il ne se comporterait pas ainsi – ne ferait pas le mec, ne serait pas si bête –, mais il a un peu bu, et son comportement s’en voit altéré, inévitablement. Mais déjà, il sent les doigts fins de la jeune femme s’agripper aux pans de son bomber ; croise ses yeux levés vers lui lorsqu’elle complimente sa tenue, un joli sourire aux lèvres.

- Merci Nana !

Et le sourire trop grand s’étire à son tour sur ses lèvres, comme reflet de celui de son amie ; ses yeux glissent vers les mains qu’elle passe sur tissu brillant – presque sur son torse, si l’on omet les deux couches de vêtements occultant sa peau.

- Attends un peu, murmure-t-il.

Ses mains remontent sur ses épaules, pour l’écarter un peu – pouvoir la détailler des pieds à la tête, sa petite robe blanche, sa veste de blazer à peu près tout aussi longue et les bottes passées à ses pieds. Et si son regard se fait d’abord bien sérieux, dans une étude professionnelle de ses choix pour la soirée – bientôt, l’alcool coulant dans ses veines le rattrape, et ses yeux se surprennent à s’attarder un peu sur ses clavicules dévoilées ; ses jambes fuselées. Heureusement, il ne se perd pas suffisamment longtemps pour la mettre mal à l’aise – c’est tout ce qu’il espère, en tout cas –, et cligne déjà des yeux, reportant toute son attention sur son visage.

- T’es super mignonne toi aussi, j’sais déjà que tu seras la plus jolie fille là-haut.

Ses yeux se plissent lorsqu’un sourire sincère se glisse sur ses lèvres, et sur sa recommandation, il lui indique le chemin jusqu’à l’étage. Ensemble, ils s’immiscent dans la cage d’escaliers, et puisqu’elle semble hésiter un peu, il prend les devants ; tourne la tête vers elle, croisant son regard inquisiteur lorsqu’elle s’interroge sur son propre degré de prévisibilité. Mais sans lui laisser le temps de rétorquer qu’elle ne fait généralement rien d’autre de ses soirées que de jouer aux Sims ou voir son copain du moment, elle plaide coupable, et lui explique tout de la tragique histoire. Une grimace désolée déforme sa bouche lorsqu’il apprend que sa partie a planté – car si ces quelques mois de colocation lui ont bien appris une chose, c’est que pour Nana, rien n’est pire que de voir son jeu planter. Pour être tout à fait honnête, il n’est même pas sûr qu'un chagrin d'amour parvienne à l'accabler à ce point… Mais ses derniers mots chassent ces pensées de son esprit, et c’est déjà le dixième sourire qui se peint sur ses lèvres depuis qu’ils se sont retrouvés lorsqu’elle se risque à le qualifier de coloc préféré.

- Ouh, ça sera répété et amplifié…

Son rire se mêle au sien tandis qu’il évoque l’éventualité de tout avouer à ce pauvre Hyun, et ils s’arrêtent tous deux sur le palier, Nana toujours cramponnée à son bras. Nana qui s’interroge ; semblerait presque s’inquiéter lorsqu’elle lui demande si ses amis sont sympas.

- Eeeh tu demandes ça en mode je traîne avec des gens pas sympas moi ? Mais oui c’est les mêmes, enfin non, y a aussi d’autres gens puis y en a qui sont pas là cette fois, mais y a Dongsun puis quelques autres que t’as dû déjà croiser.

Il enfonce le bouton de la sonnette ; rebondit alors seulement sur ses derniers mots, lui glissant sur le ton de la confidence :

- Tant pis pour toi surtout ? Lâche-moi le bras avant qu’ils nous voient, après ils vont croire qu’on sort ensemble, ce serait dommage de te fermer des portes.

Et un instant plus tard, la porte s’ouvre à la volée, l’hôte de la soirée, Dongsun, les accueille un gobelet à la main.

- Inho ! T’as ramené Nana ! Ca fait plaisir de te revoir, viens, prends un verre !

Inho, il écarquille un peu les yeux en voyant son ami essayer de fourrer son gobelet entre les mains de la jeune femme, et il s’écrie déjà :

- Mais t’es un ouf toi, file-lui un verre propre non ? Eh faut tout t’apprendre, c’est pas possible… Viens Nana, on va trouver des trucs à boire.

Il pose sa main dans son dos, juste un instant, pour doucement la pousser à entrer dans l’appartement, et referme la porte derrière eux. Là, il part à la recherche de la table basse où s’accumulent les bouteilles à moitié vides, fouille dans les parages jusqu’à trouver le paquet de gobelet, et en sort deux neufs pour Nana et lui.

- Alors, mademoiselle, commence-t-il avec un accent français juste désastreux, qu’est-ce que je peux vous servir ?

Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

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Tu ne cherchais pas à te faire complimenter en lui disant qu’il était bien habillé mais lorsque à son tour Inho fait l’éloge de ta tenue tu pinces les lèvres tandis que tes joues se teintent de rose, que tu réprime un sourire, trop heureuse d’entendre ces mots. Pourtant t’es pas merveilleusement bien habillé, t’as pas mis deux heures à te décider sur le choix de ta tenue comme parfois tu peux le faire lorsque c’est à un rendez-vous galant que tu dois te rendre. Là c’est plutôt simple, une petite robe et un blazer pour faire le reste du job. Mais parait-il que tu seras la plus jolie à cette soirée d’après Inho. Et forcément après un tel compliment tu te demandes si le brun pense réellement ce qu’il dit ou bien s’il essaie simplement d’être sympa avec toi. C’est surement la deuxième option mais t’arrête de réfléchir à ça et te contente d’accepter le compliment, le suit dans la cage d’escalier en discutant de la raison de ta venue ici.

Car il touche du bout du doigt une vérité, ce n’était pas prévu que tu participes à une quelconque soirée. Si ton ordinateur et ton logiciel préféré n’avait pas fait des siennes tu serais toujours devant ton pc à l’heure qu’il est. Mais le destin en a décidé autrement, c’est avec Inho et ses amis que tu passeras la soirée. Inho ton colocataire préféré, une vérité qui te sort d’entre les lippes sans que tu n’aies eu le temps de tourner ta langue sept fois dans ta bouche, un aveu qui te coutera apparemment puisque le beau brun semble prêt à balancer tes dires, les amplifiés pour te mettre dans la sauce avec Hyun Ki. Tu pinces alors son bras marmonne plus toi que pour lui :

- ça m’apprendra à être gentille et sincère…

Et quatre à quatre les marches sont montés, vous laissant atteindre alors rapidement le palier. Et avant qu’il ne sonne à la porte Inho, tu t’assures une nouvelle fois que ses amis sont sympa, qu’ils ne vont pas te regarder bizarre toi l’inconnue. Mais ça semble évident pour ton colocataire qu’il ne fréquente pas des brutes, que ses amis sont tous très cool et t’assures que t’en connais déjà quelques-uns. De quoi te rassurer, calmer les battements de ton cœur qui doucement commençait à s’affoler. Et si toi, t’en avais oublié que tu lui tenais le bras, Inho lui te demande de le lâcher si tu souhaites avoir une chance de draguer quelques gars. De quoi te faire pouffer, libérer son bras en venant lui dire à l’oreille tout juste avant que la porte devant vous ne s’ouvre :

- Dit plutôt que c’est toi qui ne veut pas gâcher tes chances… J’comprends, j’comprends …

Car Inho est beau, Inho est surtout célibataire et ne semble pas prêt à vouloir quoi que ce soit de sérieux avec quiconque depuis que tu le connais. Alors tu peux l’entendre et le comprendre qu’il ne veuille pas s’afficher en étant trop proche d’une fille pendant une soirée, qu’il ne veuille pas s’enfermer dans une case à laquelle il n’appartient pas. Et déjà la porte s’ouvre sur un visage familier, un grand sourire s’étale sur ton faciès tandis que le garçon face à toi semble bien content de te revoir. Si content qu’il te propose déjà à boire, tente de te coller son propre verre entre les mains. C’est pas très hygiénique mais tu souris quand même, le remercie même si tu comptes poser ce verre sur la première table que tu croiseras. Inho lui, ne semble pas prêt à jouer la carte de la politesse avec son ami et lui rappelle tout de go les bonnes manières quand on reçoit un nouvel invité à sa fête. De quoi te faire rire, pincer les lèvres et mimer un désolé du bout des lèvres quand ton colocataire pose sa main dans le creux de tes reins, te pousse à avancer pour aller rejoindre le bar improvisé au beau milieu du salon. Tout est posé sur une table basse, des bouteilles à moitié vide, des bouteilles encore fermé. Tu ne sais pas trop quoi prendre et quand Inho te parle, tu tournes la tête vers lui, le regarde d’un air interrogateur avant d’éclater de rire :

- Tu sais parler le français toi ???

Toi tu n’y connais pas grand-chose, tes connaissances s’arrête au fameux oui oui baguette qui hante les esprits depuis des générations et des générations dorénavant. Tu ne sais même pas ce qu’il t’a dit Inho en toute sincérité, reconnait juste ces consonances drôlement farfelues de la langue française et espère que ce n’est rien de bien méchant. T’en es même certaine, il n’y a que du miel et de la douceur qui s’extirpe des pulpeuses de ce garçon les trois quarts du temps. Et puisqu’il t’avait surtout posé une question tu finis par lui répondre :

- Tu joues les barmaids juste pour moi du coup ? Quel honneur, J’vais en profiter pour te demander de m’en créer un juste pour moi si t’es si investie hein…

Ton sac à main que tu replaces sur ton épaule puisqu’il commençait à doucement glisser, tête que tu penches légèrement regard amusé que tu portes sur le garçon lorsque tu reprends la parole :

- J’sais pas trop quoi prendre… Tu me conseillerais quoi ? J’aime bien ce qui est sucré… Mais j’voudrais pas non plus paraitre pour une pochtronne dès mon arrivé…

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

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Lorsqu’il a bu, le petit diable calé sur son épaule a tendance à pousser allègrement le petit ange, le faire tomber pour s’installer plus à son aise – alors lorsque Nana le qualifie de colocataire préféré, plutôt que de simplement la remercier ou feindre ne pas la croire, il prétend qu’il répétera tout à leur autre colocataire à la première occasion. Mensonge éhonté – il aime bien cette position de colocataire favori de Nana, et n’a pas envie de semer un peu plus encore la discorde entre ses deux amis –, et pourtant la jeune femme y saute à pieds joints, lui pince le bras en marmonnant qu’elle cessera de se montrer aussi gentille et sincère, à l’avenir. Il ne peut pas dire qu’il est surpris par sa réaction, Inho, et un éclat de rire franchit ses lèvres en l’entendant – il ne prend même pas la peine de la détromper, car lui sait qu’il ne ferait jamais cela.

De toute façon, ils sont déjà arrivés à l’étage, et après avoir rassuré Nana qui semblait s’inquiéter de l’accueil que pourraient lui réserver ses amis, il l’invite à lui lâcher le bras. Car on va s’imaginer qu’ils sont en couple, si on les voit entrer cramponnés l’un à l’autre, et que ça grillera sûrement toutes leurs chances, à l’un comme à l’autre, de finir la nuit accompagné. Et ça la fait pouffer, son souffle chaud qu’il sent ricocher contre son oreille lorsqu’elle le soupçonne d’être le seul ici à ne pas vouloir voir ses opportunités gâchées. Il écarquille alors un peu les yeux, se défend, bien trop spontanément :

- Non ! J’suis pas…

… comme ça, mais la porte s’ouvre déjà sur son ami, coupant court à toute argumentation. Argumentation erronée, qui plus est, car si Inho a gardé l’habitude de se défendre d’être un coureur – car c’est vrai, il a si longtemps représenté le modèle de petit ami parfait –, dans les faits, ça s’éloigne de plus en plus de la vérité. Dans les faits, ça fait déjà plusieurs mois qu’il a pris ses distances avec l’amour et autres relations, et s’il ne se considère pas comme un charo à proprement parler, il est vrai qu’il profite d’une liberté nouvelle pour le garçon qui semblait mourir s’il passait plus d’un mois célibataire. Donc ouais, c’est sans doute pas plus mal que Dongsun ai interrompu leurs échanges. Dongsun qui semble ravi de revoir Nana – quand il disait qu’elle n’avait pas à s’inquiéter… –, qu’il empêche de justesse de refourguer son verre usagé à la jeune femme, pour plutôt la pousser à l’intérieur à la recherche d’une boisson plus convenable. Et ça ne tarde pas : bientôt, ils s’arrêtent devant une table basse encombrée de bouteilles en tous genres, et Inho finit par mettre la main sur le paquet de gobelets neufs. Reste plus qu’à savoir ce que Nana souhaite, et lorsqu’il se prête des airs de faux Français, elle éclate de rire, surprise de lui découvrir ce talent insoupçonné.

- Ouais, j’suis allé quelques fois en France avec Daewon… Mais j’sais rien dire hein, ‘fin que des trucs de merde, genre bonjour, merci beaucoup, éclair au… chocolot ? J’sais plus…

Un petit éclat de rire lui échappe, tandis qu’il s’acharne à massacrer toujours un peu plus la langue française. Il n’a pas appris grand-chose de ses voyages en France, Inho, si ce n’est que la pâtisserie était une dinguerie comme il n’en avait jamais goûté, et que les filles se découvraient bien plus sur la Côte d’Azur que sur les plages coréennes. Et il penche doucement la tête sur son épaule, curieux, lorsqu’il lui demande :

- Pourquoi, tu sais le parler, toi ?

Car elle l’a bien reconnu, après tout, et il se dit soudain que ce serait la honte pour lui si elle connaissait un minimum cette langue, car elle devrait certainement trouver sa prononciation désastreuse. Et lorsqu’elle le soupçonne de jouer les barmaids pour lui, il hausse un peu les sourcils, surpris, avant d’éclater de rire.

- Ben j’aurais plutôt dit barman, de moi-même, mais si tu préfères je peux être une barmaid pour toi…

Il hausse les sourcils à quelques reprises, l’air de mettre en œuvre une technique de drague foireuse, avant de se remettre à rire, reprendre un peu plus sérieusement, lorsqu’elle s’interroge sur ce qu’elle peut prendre :

- Mh… On doit bien avoir ça quelque part, je vais voir ce que je peux faire pour vous…

Un air très inspiré qu’il prend en détaillant les différentes bouteilles, un doigt pensivement calé devant sa bouche ; il réfléchit comme ça en silence, avant de commencer à soulever hasardeusement quelques bouteilles pour en détailler l’étiquette.

La vérité, c’est qu’il n’a pas la moindre idée ce qu’il fait, Inho.

S’il boit beaucoup, il est plus du genre à mélanger les trucs au pif, boire ce qui lui tombe sous la main, qu’à maîtriser tous les secrets des cocktails. Il ne connaît finalement qu’une poignée de recette, et encore, il a en tête les ingrédients mais n’a pas la moindre idée des dosages. Alors il va improviser, car eh, pourquoi pas ?

- J’vais te suivre, car je voudrais pas passer pour un pochtron non plus, tu vois…

Il échange un regard entendu avec elle, comme s’il n’avait pas déjà quelques verres dans le sang, et pose leur deux gobelets sur la table, avant de mettre la main sur une bouteille de soju. Parfait. Il en verse un fond dans les verres, car Nana ne semblait pas vouloir quelque chose de trop alcoolisé, et le dilue avec… tiens, du coca, parfait, pour les bulles. Et pour ajouter un peu de sucre, il cherche laborieusement une bouteille de jus de fruit pas encore vide, ne met la main que sur du jus d’ananas – ça fera l’affaire, n’est-ce pas ? Ca fera l’affaire. Il pensait avoir fini, mais y a cette bouteille de sirop de menthe qui attire son œil, alors il en verse une lichette dans les verres – bon, d’accord, il a peut-être eu la main un peu plus lourde que prévu, mais plus c’est généreux plus c’est bon, n’est-ce pas ? Et c’est satisfait qu’il agite un peu les gobelets bien remplis pour mélanger un minimum ; en tend un à Nana, avant de trinquer avec elle.

- Et voilà ! Bien sucré, comme vous avez demandé !

Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Il est mignon Inho avec son sourire trop grand, les yeux brillants d’une lueur chaleureuse lorsqu’il te raconte qu’il a eu la chance de partir à Paris avec son meilleur ami plusieurs fois au cours de sa vie. Il semble heureux de pouvoir parler de ce garçon que tu n’as croisé qu’une seule fois durant la période des fêtes de fin d’année. Inho semble aussi un peu mélancolique, comme si ces souvenirs étaient lointains et désormais hors de sa portée depuis que celui qui semble être son âme sœur amicale a décidé de partir sur un autre continent pour travailler dans la firme familiale. T’es pourtant sûr qu’il reviendra, ne pourra pas rester bien longtemps loin de celui qu’il considère comme un frère. Et quand il reviendra, surement que tu devras quitter l’appartement dans lequel tu vis au côté de Inho et Hyun ki. Car cet appartement lui appartient, cet appartement il l’a prêté à Inho le temps qu’il finisse ce qu’il a à faire à New York. Et cette pensée te pince légèrement le cœur, t’oblige à te reconcentrer sur ce que te racontes le brun plutôt que de divaguer dans des pensées négative qui ne sont pour le moment pas nécessaire et surtout pas d’actualité.

- Je sais absolument pas ce que tu viens de raconter sauf pour bonjour mais vraiment … C’est presque sexy arrête !

Petite tape que tu mets sur son bras pour qu’il arrête son charabia dans la langue de Molière à moins que ça soit Mozart ? Tu n’en sais trop rien, tu confonds constamment les deux. Et si pour toi ça semble évident que tu n’y connais rien en la matière Inho lui, se permet tout de même de te demander si tu sais parler le français. De quoi te faire écarquiller les yeux, le regarder comme si tu venais de voir un Alien enlevé un Sim. Tu te pointes alors du bout de l’index, l’air franchement étonnée et lui répond en essayant de ne pas rire :

- Moi… ? Parler français … ? J’ai jamais quitté la corée du sud… Comment j’saurais parlé cette langue si compliquée ? Non, non vraiment pas … Si j’connais quelques mots ou plutôt deux mots c’est car je les ai entendus dans des séries ou surement dans des vidéos qui tournent sur internet … Ne m’invente pas des capacités si incroyable Inho, tu serais déçu !

Car toi la seule chose que tu saches faire c’est tapé sur ton clavier, passer des nuits et des jours tout entier les yeux rivés sur un écran sans avoir la rétine asséchée. Tu t’en sors bien dans cette unique discipline Nabi mais ça ne te pose pas de souci, t’assumes ton manque de compétence et te dit que t’auras le temps de te former sur bien d’autre chose tout le long de ta vie. Là tout de suite, ce que tu veux voire c’est les compétences de Minho dans la mixologie, si il est capable de te faire un cocktail à ton image. Et surement que t’utilises le mauvais terme en voulant faire la meuf qui parle un petit peu l’anglais, ne t’en rend compte qu’une fois qu’Inho te fait remarquer ton erreur. Tu piques alors un phare, cache ton visage de honte en disant au garçon à coté de toi :

- Arrêteeee de te moquer…. J’me suis trompée ça arrive même aux meilleurs ! Soit mon barman… Inho oppa…

Enfin t’arrête de cacher ton visage, tu te mets même à battre des cils pour détourner l’attention du brun de ton erreur qui est tout de même ÉNORME. Heureusement qu’il n’en fait pas tout un drame, se contente de prendre son rôle de serveur très - trop à cœur et se met à concocter un cocktail que tu découvriras dans quelques minutes comme étant mortelle mais pas dans le bon sens du terme. Il faut avouer que le choix des ingrédients et plutôt sympa quand ils sont cote à cote. Mais quand il commence à tout mélanger, tout doucement la peur commence à t’envahir. Tu regardes nerveusement le verre se remplir, changer de couleur après chaque ingrédient liquide ajouté. T’aimerais bien refuser le verre qu’il te tend mais son sourire est si grand que tu n’as pas la force de lui dire que ce qu’il vient de créer pourrait vous tuer sur le coup.

- Haha… Merci… Santé hein …

Vos verres en plastique que vous faites claqués l’un contre l’autre et déjà, il faut l’amener jusqu’à tes lèvres. C’est presque d’une main tremblante que tu le fais, laisse le liquide d’une couleur indescriptible glisser jusqu’à tes lippes. A peine passé la commissure de tes lèvres que tu grimaces, chaque trait de ton visage se tend pour former une expression horripilée – dégouté par cette toute petite gorgée avalée.

- Ewwwww… C’est horrible mon dieu, Inho t’es vraiment pas fait pour travailler dans un bar … J’peux vraiment pas faire semblant désolé …

Verre que tu poses déjà sur la table basse l’air toujours autant dégouté. T’aurais presque envie de te faire un bain de bouche pour enlever le gout affreux qui teinte le bout de ta langue mais par respect pour le créateur de ce cocktail infernal et le fait que tu n’utiliseras pas les produits d’un inconnu pour te faire un brin de toilette tu cherches une nouvelle boisson pour effacer le gout précédent. Tes prunelles s’arrêtent sur cette bière toute neuve, dégoulinante de fraicheur. Et de suite, tu l’attrapes avant que Inho ne le fasse le premier car lui aussi semble avoir eu la même idée.

- Ah non non, vraiment pas c’est LA MIENNE !

Que tu dis en la décapsulant, en prenant une première gorgée. Gout enfin effacé, papille gustative relativement comblé et c’est là que tu lui tends alors enfin la bière.

- Aller tiens …  On peut partager ça va… Enfin.. J’veux bien partager si tu me présentes à ce gars-là…

Du bout du menton tu pointes un garçon de dos plutôt grand, les cheveux coiffés en arrière dans un sweat oversize gris. Il semble mignon, a un grand sourire comme tu les aimes. Tu l’as remarqué à peine vous êtes arrivé dans la pièce et t’as bien envie de le connaitre.

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

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Elle semble éberluée, Nana, lorsqu’il la soupçonne de mieux connaître que lui cette langue incompréhensible qu’est le français. A l’entendre, elle n’a jamais quitté la Corée du Sud, alors il n’y a pas la moindre chance qu’elle ai un jour appris cette langue, et à ces mots il hausse les épaules, se contente de répondre :

- J’sais pas, t’aurais pu l’apprendre à l’école, on apprend beaucoup le japonais et l’anglais mais j’sais qu’y en a qui apprennent d’autres langues aussi.

Et bien sûr, c’est un peu trop tentant de relever la faute que fait Nabi en le qualifiant de barmaid ; la lueur rieuse dans les yeux lorsqu’il prend la chose de la manière la plus légère qu’il connaît, avant d’éclater de rire en voyant la petite brune dissimuler honteusement son visage. Il pourrait lui répondre beaucoup de choses, Inho : que l’erreur est humaine ; que ce n’est pas grave, plus drôle qu’autre chose, en réalité. Que s’il rigole, ce n’est pas de la moquerie, dans le fond.

Sauf que Nana, après l’avoir qualifié de sexy lorsqu’il roucoulait la langue de Molière, l’appelle oppa.

Et Inho, il a de plus en plus de mal à se raccrocher au pacte passé avec son ami.
Déglutit un peu difficilement, pour mieux répondre, avec un éclat de rire qui sonnerait presque faux, pour peu que l’on tende suffisamment l’oreille :

- Je peux être tout ce que tu veux pour toi, Nana…

Un regard rapidement lancé dans sa direction, avant de vite, bien vite le détourner pour plutôt se concentrer sur les bouteilles éparpillées devant lui. Et là, la magie opère. C’est du moins ce qu’il aimerait, Inho, à concentrer toute son absence de talent dans le seul but d’honorer la demande de Nana. Sauf que dans les faits, y a absolument aucune magie qui ne se produit, si ce n’est peut-être de la magie noire – noire comme la couleur que prend la boisson au fond du gobelet lorsqu’il y apporte sa touche finale. Pourtant, il a toujours le sourire trop grand, et l’œil fier lorsqu’il tend l’un des verres à la jeune femme ; lui propose de trinquer, impatient de goûter à ce cocktail improvisé. A peine leurs gobelets se sont-ils entrechoqués qu’il porte le sien à ses lèvres ; en prend une bonne gorgée, pour mieux la recracher immédiatement au fond du verre.

C’est tout bonnement infect.

Et ça se lit sur ses traits, la grimace horrifiée qui déforme sa bouche, plisse son nez lorsqu’il baisse un regard mauvais vers le mélange peu ragoutant.

- Euh… C’est…

Il n’a même pas les mots pour décrire pareille immondice, et heureusement Nana les a pour lui. Nana qui décrète que c’est juste horrible, tellement qu’elle ne parvient même pas à faire semblant. Et il cesse alors de juger la boisson dont il est lui-même le créateur pour relever vers elle un regard désolé, embêté d’avoir poussé un tel mélange entre ses lèvres.

- Désolé pour ça… Mon but c’était vraiment pas de t’empoisonner, promis.

Il passe une main dans sa nuque avec un petit rire nerveux, conscient que, bien qu’empreints de vérité, ces mots ressemblent seulement à un très gros mensonge mal déguisé. Et comme elle, il abandonne ce verre sur la table, en espérant que personne ne décide d’y goûter au cours de la soirée ; fouille déjà les alentours du regard à la recherche de quelque chose – n’importe quoi – susceptible de noyer le goût infâme qui s’attarde encore sur sa langue. Il ne tarde pas à trouver son bonheur, l’œil attiré par une bouteille de bière fraîche, et la main qu’il tend déjà dans sa direction. Mais c’était sans compter sur les doigts fins de Nana qui se referment sur le goulot avant lui, l’air décidé lorsqu’elle affirme qu’elle est pour elle, et uniquement pour elle. Et Inho, il la regarde avec une petite moue ; essaie de la prendre par la pitié lorsqu’il proteste :

- Mais Nana… Tu sais comme moi à quel point ce goût est dégueu, tu peux pas me laisser en galère comme ça…

Ça semble marcher, car après en avoir pris une première gorgée, la petite brune lui offre de partager – à une condition. Y a ce garçon qui semble lui avoir tapé dans l’œil, qu’elle veut qu’il lui présente en échange de quelques gorgées de bière. Et il suit son regard ; reconnaît sans mal l’un des amis de Dongsun. Ouais, il peut lui présenter. Sans problème, même – alors il ne sait pas pourquoi il hésite un instant, prend le temps de considérer la bière, son gobelet infâme abandonné sur la table, et revenir à la bière avant de se décider à lui répondre :

- Youngsoo ? Ouais, bien sûr, pas de problème. Donne-moi ça et on y va.

Il tend le bras, referme ses doigts sur la bouteille. En prend quelques gorgées, gourmand, car il sait qu’il ne pourra plus en profiter une fois réunis devant le jeune homme. Et c’est un peu trop bon, la fraîcheur de la boisson, son goût qui paraît soudain si doux après l’âcreté du cocktail qu’il a concocté. Sa soif étanchée, il rend la bouteille à la jeune femme, et lui demande doucement :

- On y va ?
Ni une ni deux, il se dirige vers le brun, Nana sur ses talons ; fait entendre sa voix pour attirer son attention :

- Eh, mec ?

Il n’en faut pas plus pour que le jeune homme se tourne vers eux, l’air intrigué, et il lui demande déjà :

- T’as deux minutes ?

Sûrement qu’il aura deux minutes, ouais, du moment que ses yeux se seront posés sur Nana. Mais bref.

- Je voulais te présenter ma coloc’, Nana. Nana, Youngsoo.

Et il hésite un instant, sans trop savoir s’il doit donner plus de détails – car ce sont des détails qui, il le sait, ajouteront des cordes à l’arc du jeune homme. De ces détails qui plaisent aux filles ; évoquent leur lot d’imaginaire, et glissent des étoiles dans leurs yeux. Mais il ne sait même pas pourquoi il hésite. Qu’est-ce qui le retient, même ? Nana c’est jamais que sa coloc’, une coloc’ avec qui il ne doit rien se passer, car Hyun Ki a posé un pacte pour condition de son emménagement, et que de toute manière, Inho a décidé d’arrêter avec le bourbier que sont les relations. Tout autant de raisons qui le pousseront finalement à élaborer :

- Je connais bien Youngsoo, car il passe souvent à la boutique de vinyles. Il est dans un groupe, à la basse. Ils font des p'tits concerts et tout, c'est cool. J’suis sûr que vous avez plein de choses à vous dire.

Un sourire encourageant se dessine sur ses lèvres, alors qu’il tapote gentiment la petite tête de Nana ; accorde un dernier regard au garçon, avant de tourner les talons. S’éloigner, pour les laisser se dire ce qu’ils ont à se dire ; sans doute laisser Nana draguer allègrement l’objet de son attention. A venir se caler dans l’un des canapés moelleux ; sortir son téléphone, pour faire semblant d’être occupé, lorsque malgré lui, quelques regards s’attardent en direction de Nana et Youngsoo. Juste pour s’assurer que tout se passe bien ; qu’il sait se comporter comme il faut avec les filles, évidemment. Mais lorsque par mégarde ses yeux rencontrent ceux de la jeune femme, plutôt que de lui sourire amicalement comme si de rien n’était, il panique un peu, embarrassé d’avoir été pris sur le vif, et baisse rapidement les yeux vers l’écran de son téléphone.

Mais Inho, il a chaud, depuis qu’il est rentré à l’intérieur, avec cette veste à la con. Ne tarde pas à s’en délester, la posant sur l’accoudoir, pour rester dans ce t-shirt noir un peu ample, dont les manches courtes dévoilent les quelques tatouages qui s’égarent sur son bras. Et il fouille la table à la recherche de quelque chose de plus tolérable que son mélange précédent ; se remplit un nouveau gobelet, sans chercher à rien mélanger, cette fois.

Ça suffit pour ce soir, les expérimentations.

Et y a cette fille qui vient se caler sur le coussin à côté de lui ; cette fille aux longs cheveux décolorés qui retombent sur sa poitrine, les paupières fardées de paillettes et la coupe mignonne de la robe qui couvre ses formes. Et il arque un sourcil dans sa direction ; la laisse prendre la parole, baragouiner la pire excuse qu’elle ai pu trouver pour venir lui parler. Excuse qui le fait rire, et il tourne un peu son corps dans sa direction pour mieux l’écouter ; mieux la regarder. Lui accorder toute son attention.

Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Et si depuis petite ton grand-frère ne fait que te dire que tu n’as pas de gout ou que tes papilles gustatives sont cassées ce soir il n’y a plus de doute à avoir : tout fonctionne très bien – TROP bien même chez toi. Car ce liquide qui vient de se frayer un passage entre tes lippes tu sens bien qu’il est d’un gout infâme, n’a que pour but d’empoisonner celle ou celui qui s’en abreuvera. Tu n’as jamais rien gouté de tel auparavant, n’a jamais vu un mélange aussi dangereux ; aussi puissant. Normalement, juste pour ne pas blesser ton ami t’aurais fait semblant, fait mine que la boisson était au minimum passable mais là t’arrives tout bonnement pas à mentir. Ça se lit sur tes traits, se comprend à ta façon de tirer la langue et de vite reposer ce verre sur la table basse que ce drôle de mélange est la pire chose qu’on t’ai demandé de gouter.

Heureusement qu’Inho ne feint pas, t’es bien contente qu’il avoue qu’il a inventé le pire mélange possible et qu’il ne joue pas les machos piqués dans leur égo d’avoir créé quelque chose d’aussi épouvantable. Bien au contraire, à ton image il semble tout aussi dégouté d’avoir bu une gorgée de cette boisson et t’assure qu’il ne voulait pas t’empoisonner. Inho dont le regard se fait tout doux, l’air embarrassé après un tel échec. De quoi toucher ton petit cœur, te dire que c’est mignon un garçon qui avoue ses torts aussi. Ça change des connards que tu fréquentes, de ces mecs qui ne se remettent jamais en question. Ce genre de gars auxquels tes accros, ces mêmes mecs qui finissent par te jeter et briser ton cœur d’artichaut encore et encore. Inho il est différent, si différent que s’en est parfois déroutant. Mais t’as tout sauf envie de réfléchir à ça, c’est ton colocataire et faudrait pas tout gâcher pour rien. C’est plus simple de détourner ton attention de ce genre de pensé, d’attraper cette bouteille de bière, dérober l’objet et de narguer ton ami qui semble mourir d’envie lui aussi d’en boire une gorgée. Et tu veux bien la partager avec lui cette bière, à une seule et unique condition : qu’il te présente un garçon. Il tourne alors la tête, toise ta proie un instant. Youngsoo. Prénom qu’il te dévoile, attise un peu plus ta curiosité. Youngsoo c’est joli comme prénom, tu ne penses pas en avoir connu des garçons avec ce prénom. Ça ne peut être qu’un signe du destin et rien que pour ça, t’es excité à l’idée d’être présenté à ce garçon alors forcément que tu lui tends ta bière et pendant qu’il boit Inho, tu passes tes mains dans ta chevelure brune, essaie de te donner un peu de contenance et espère de tout cœur que le brin de gloss que t’as mis pendant la course en uber est encore sur tes lippes.

- Bien sûr qu’on y va, j’ai même hâte.

Que tu réponds à celui qui te fait face. T’es toujours enjouée à l’idée de rencontrer de nouvelle personne Nana et d’autant plus lorsque le garçon est si beau. T’as un petit coup au cœur quand il se retourne ce Youngsoo, tu clignes légèrement des yeux et laisse Inho vous présentez l’un et l’autre. Youngsoo qu’il semble connaitre, souvent croisé dans sa boutique de vinyle. Parait-il qu’il joue dans un groupe de musique et une nouvelle fois tu te dis que t’as jamais rencontré de musicien. C’est rafraichissant, peut-être qu’il sera différent des autres ? Va falloir que tu creuses et quand Inho annonce qu’il va vous laissez continuer de faire connaissance, avant qu’il ne soit trop loin tu dis :

- à tout à l’heure Inho !

Et déjà, tu te concentres sur celui qui te fait face, garçon très charmant visuellement parlant. Pas dans le genre idol mais une beauté qui ne te laisse pas de marbre. L’un comme l’autre, vous discutez un peu. Enfin… Lui surtout discute, te raconte ce qu’il a fait, comment il s’est retrouvé dans ce groupe et tout ce qui s’en suit. Une conversation à sens unilatérale comme t’en a eu peu dans ta vie. S’en est presque épuisant de l’écouter parler de lui, lui et encore lui. Tes prunelles glissent alors en dehors de ce champ de vision, s’arrête sur Inho posé dans un canapé qui lui aussi te regarde. Tu t’apprêtes à lui faire un signe de la main, lui lancer un regard qui en dira long sur le bourbier dans lequel tu t’es jetée toute seule mais déjà, il baisse la tête te laissant perplexe. A partir de là, t’es encore moins concentrée sur la conversation. Le garçon en face de toi à beau parler et s’intéressé un minimum à toi, toi tes pensées sont tournées sur ton colocataire. Tu jettes un peu trop souvent des coups d’œil dans sa direction. La première fois il regardait son téléphone, la seconde fois il venait de se délester de son bomber et là, il est en compagne d’une fille à la crinière décolorée. Il semble heureux Inho, heureux de discuter en si bonne compagnie et bizarrement ça te touche – t’agacerait presque un peu. Car toi tu t’ennuies, qu’il aurait pu te prévenir qu’il était bavard uniquement lorsqu’on parle de lui ce mec-là. Ce YoUngSoO T’aurais préféré rester avec ton ami si t’avais su ça en avance. Mais maintenant, il est occupé avec une fille.

- Et du coup, j’me suis mis à la basse pour … eh tu m’écoutes plus ?

Et là tu tournes la tête vivement, papillonne des cils et lui répond :

- Heuu… Si, si… Excuse moi je suis souvent dans la lune en fait…

Tu ris d’un air bête, essaie de te faire passer pour plus niaise que tu l’es réellement. Et déjà tu sors ton téléphone. Un brin égoïste t’envoie à ton colocataire uniquement dans le but qu’il te vienne en aide :

De : Nana
A : Inho
C’est quoi ce plan foireux ???? il est insupportable !!!!  
Aide-moi !!

Mais Inho ne regarde pas son téléphone bien évidemment, il l’a entre les mains mais il préfère plonger son regard sur le visage – à moins que ça soit entre les seins ? De cette blonde peroxydée qui rit aux éclats. Et tu souffles, croise les bras sous ta poitrine en cherchant un meilleur moyen de t’échapper de ce plan foireux dans lequel tu t’es foutue comme une grande.

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Leurs regards se croisent, et Inho aurait presque l’air coupable lorsqu’il baisse brusquement les yeux vers ses mains, fait semblant de trouver quelque chose d’absolument passionnant sur son téléphone, lorsque dans les faits, il fixe seulement son écran d’accueil. Et lui-même ignore pourquoi il a réagi ainsi. Pourquoi il a été tout bonnement infoutu de soutenir le regard de Nana, et lui sourire avec l’aisance qu’ils partagent habituellement.

Heureusement, il n’a pas le temps de se torturer davantage l’esprit avec cette question. Son bomber à peine ôté, une jolie blonde vient prendre place à ses côtés et engage la conversation. Ce n’est pas la discussion la plus passionnante que Inho ai tenu de sa vie, mais elle est jolie, alors ça lui suffit. Pour être tout à fait honnête, c’est encore mieux comme ça – lorsque le jeune homme pourrait s’attacher si vite, qu’il suffirait qu’une fille rentre un peu trop dans ses critères pour qu’il replonge tête la première dans ses vieux travers. Alors il se contente de hocher la tête, toute son attention rivée sur elle ; laisse échapper des éclats de rire, de temps à autres, en s’efforçant tout de même d’entretenir la conversation.

Et soudain, elle prend un tournant qui l’intéresse davantage.

Elle s’intéresse à ses tatouages, comme si elle avait soudainement compris quel champ pourrait éveiller tout son intérêt – et comme toujours, Inho est un peu trop heureux d’aborder ce sujet. Évitant soigneusement la question épineuse des significations que recèlent les esquisses encrées sur sa peau, il lui parle plutôt de son apprentissage, lui demande si elle est elle aussi tatouée. Elle lui révèle que oui, et par réflexe, ses yeux fouillent sa peau laiteuse ; ses sourcils se froncent discrètement lorsqu’il ne parvient pas à repérer la moindre œuvre pour orner son derme. Y a alors un rire cristallin qui s’échappe d’entre ses lèvres, et ses longues mèches blondes qu’elle rejette en arrière lorsqu’elle lui glisse, presque sur le ton de la confidence, que ses tatouages se trouvent dans des régions qui ne lui ont pas encore été révélées. Il hausse un peu les sourcils, son intérêt d’autant plus piqué ; ne peut que lui proposer de passer sous son aiguille si elle le souhaite, dans quelques temps, lorsqu’il aura fait ses armes et enfin osé tatouer son patron.

Et c’est seulement alors qu’il reporte son attention sur son téléphone, dans le but de lui montrer son compte Instagram ; se rend compte qu’il a reçu un message de Nana, datant déjà de quelques minutes. Il doit pincer les lèvres pour ne pas rire face au ton désespéré de son message – l’arroseuse arrosée, déçue du plan dans lequel elle s’est elle-même fourrée. Et plutôt que de répondre à son message, il tend son téléphone à la jeune femme ; l’invite à le suivre pour pouvoir regarder tout cela tranquillement – et par la même occasion le recontacter si elle le souhaite – avant de lui dire qu’il est désolé, mais qu’il a une urgence, mais espère bien la recroiser un peu plus tard.

Les potes avant les meufs, toujours – sauf quand il sortait avec lesdites meufs, mais ce temps est révolu, alors.

Et déjà, il se relève du canapé, son nouveau gobelet à la main. Se tourne vers Nana et Youngsoo qui n’ont toujours pas bougé depuis tout à l’heure, réfléchissant rapidement à un plan pour la tirer de là. Simplement s’imposer dans la conversation où il les laissait quelques instants plus tôt semble un peu grossier – un peu cramé –, et soudain, l’idée du siècle jaillit dans son esprit de moins en moins clair. Il vide son fond de verre d’une traite, avant de se rendre dans la cuisine pour remplir son gobelet au robinet ; puis il revient dans le salon, et renverse le plus naturellement possible le contenu de son verre dans le dos de Nana.

- Merde !, s’exclame-t-il, déployant ses meilleurs talents dignes d’un acteur de drama. Désolé Nana, j’ai pas fait exprès !

Il ouvre grand ses yeux, l’air catastrophé ; saisit la jeune femme par les épaules pour la placer dos à lui, et mieux saisir l’étendue des « dégâts » – insignifiants, en réalité, puisqu’il n’y a que de l’eau pour tacher sa veste.

- Comment je peux me faire pardonner ? Viens, on va nettoyer ça…

Avec un regard faussement désolé à l'adresse de Youngsoo, il referme doucement sa main sur le poignet de la jeune femme et l’entraîne avec lui dans le couloir, jusqu’à mettre la main sur la salle de bain. Là, il allume la lumière et referme la porte derrière eux, avant de venir se caler contre le lavabo.

- T’inquiète pas hein, c’est que de l’eau !, s’empresse-t-il de la rassurer. Bon du coup t’es trempée, par contre… Ca va, t’as pas froid ? Tu veux que j’aille te chercher ma veste ?

Et il passe une main dans ses cheveux, un peu gêné – peu sûr de si elle lui en voudra, ou est reconnaissante pour ce sauvetage foireux.

- Désolé pour ça, j’ai pas trouvé de meilleur plan… Bon, alors, il a quoi de si insupportable, ce pauvre Youngsoo ?

Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

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Le temps commence à se faire long – extrêmement long au côté de ce garçon aux conversations ne tournant qu’autour de lui et sa passion. T’en viens à regretter les murs de ta chambre, regretter la présence d’Inho et son cocktail aux relents dégout un peu plus tôt dans la soirée. Inho que tu regardes de plus en plus souvent dans l’espoir de croiser son regard, lui lancer une œillade si évidente qu’il finira par comprendre le message que tu veux tant lui faire passer. Mais Inho il est occupé avec cette demoiselle aux cheveux peroxydée, aux courbes qui font rêver. Inho il a le regard braqué sur elle et ne risque pas de le décrocher de cette sirène aux atouts plus qu’évident tandis que toi, tu pourris au côté de ce garçon qui ne te plait plus autant et qu’en prime, t’arrives pas à détourner ton regard de ton colocataire vivant sa meilleure vie et ignorant ton appel à l’aide. Est-ce que tu dois envoyer un nouveau message dans l’espoir qu’au creux de sa main les vibrations émanant de son smartphone lui indique qu’il y a peut-être une urgence, qu’il doit regarder son écran ? Est-ce que tu dois le laisser profiter de sa soirée et te dépatouiller toute seule de cette galère ? Tu penches plutôt sur la deuxième option et c’est sans surprise que tu ranges alors ton téléphone dans ton sac, te force à ne plus jeter d’œillade sur ton colocataire et cette fille que tu maudis pour une sombre raison dans ta tête.  

T’essaies alors d’alimenter la conversation, essaie d’arranger la situation mais rien y fait. Youngsoo est lancé dans un monologue et rien ne semble pouvoir l’arrêter, alors tu subis Nabi. Tu te forces à sourire, hocher de la tête et déconnecte ton cerveau de l’espace temporelle actuel. Tu penses alors au défi sims que tu vas te lancer ce week-end, est-ce que ta simsette idol va réussir à faire 150 bébé avec son mari ? Et si tu construisais le château d’Harry Potter sans contenu téléchargeable ? les possibilités pour s’amuser sont sans fin et tu t’impatientes déjà d’être devant ton ordinateur pour commencer tout ça plutôt que d’avancer ton dernier dossier à rendre pour la fac. Ça aussi il faudrait que tu t’en occupe, rapidement. Bien des pensées différentes ce bouscule dans ta tête lorsque soudainement, une sensation de mouillé s’immisce dans ton dos. T’arrête alors de rêvasser, tourne rapidement la tête et tombe sur un Inho à l’air confus, un verre à la main dorénavant vide te balbutiant des excuses quant à sa maladresse. Tu restes alors un instant sans voix, cligne des yeux sans trop savoir si c’est fait exprès ou bien si il a réellement pas fait exprès.

- Je … Non mais… C’est pas grave Inho …

Que tu dis confuse, mêlant ta réponse à la sienne quand il te demande si il peut faire quelque chose pour se faire pardonner. Mais il semble déjà avoir sa réponse Inho puisqu’il t’attrape par le poignet, s’excuse brièvement face à Youngsoo et te tire jusqu’à la salle de bain de l’appartement de son ami. Tout du long de la traversée de l’appartement tu ne dis pas un mot, te laisse emporter par la tornade jusqu’à que la porte soit close derrière vous, que le tatoué t’explique que ce n’est que de l’eau. Il te pose bien des questions ton colocataire et pourtant toi la seule chose que tu lui demande est :

- Mais… T’as fait exprès ? T’as fini par lire mon message ? J’avais perdu espoir moi…

Tu pensais être damnée à passer la soirée avec ce garçon jusqu’à que tu simules avoir quelque chose de super important demain pour pouvoir t’éclipser de la soirée. Mais ton héro est là, finalement Inho a su décoller ses rétines du décolleté de sa blondasse. Et enfin, tu réalises que t’es trempée Nabi. Tu te délestes alors de ta veste, regarde l’état de celle-ci, caresse du bout des doigts la tache humide avant de relever les yeux vers lui, finir par dire au brun qui te fait face :

- J’aimerais bien avoir ta veste oui… Enfin, si ça te gêne pas sinon c’est pas grave.

Tu croises alors les bras sous ta poitrine, vient t’appuyer contre le mur face à lui qui s’excuse une nouvelle fois d’avoir employé des moyens si drastiques pour te sauver la mise, te demande qu’est-ce qu’il a de si horrible ce beau youngsoo et tu soupires, te met à minauder en disant :

- Il parle que de lui… Il est beau mais si autocentré qu’il en a perdu tout son charme au bout de dix minutes, j’pensais t’allais me présenter un garçon sympa comme toi…

Un garçon mignon, prêt à faire la conversation dans les deux sens. Qui s’intéresserait à toi, comme toi tu t’intéresserais à lui. Mais il n’y a pas eu tout ça, la désillusion a été terrible et la dernière demi-heure t’as l’impression de l’avoir subi.

- Tu le savais qu’il était comme ça hein ? Pourquoi tu souris Inho ?

Tu te rapproches de lui, attrape ses mains pour mieux serrer ses doigts dans le creux de tes paumes. Punition digne d’une gamine de six ans avant que tu ne lui demandes :

- Et toi avec ta blonde alors ?  

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Ses doigts se referment sur son poignet, et Inho l’entraîne avec lui dans la salle de bain, loin des regards indiscrets et surtout des oreilles de Youngsoo. Là où Nana n’aura pas à supporter son attitude insupportable, quelle qu’elle soit, et où elle pourra lui déposer ses plaintes sans crainte d’être surprise. Le battant en bois à peine refermé dans leur dos, il s’efforce de la rassurer quant au fait que la tâche ne devrait pas rester ; s’excuse pour son idée plus que questionnable, mais lorsque tout ce que Nana trouve à répondre, c’est de lui demander s’il a fait exprès, il hausse un peu les sourcils, finit par éclater de rire.

- Désolé, j’suis toujours en silencieux… Mais ouais, bien sûr que j’ai fait exprès ? J’allais pas te laisser en galère, t’avais l’air au bout de ta vie…

Et déjà, la jeune femme se déleste de sa veste humide. Un instant, ses yeux s’attardent sur ses bras dénudés, avant de parvenir à se concentrer sur son visage, la tête qu’il hoche lorsqu’elle accepte qu’il lui prête sa veste.

- Bien sûr, j’aurais pas proposé si ça me gênait, t’en fais pas. J’arrive.

Il disparaît derrière la porte de la salle de bain, juste le temps d’aller récupérer son bomber abandonné sur l’accoudoir du canapé – canapé sur lequel ne s’est pas attardée la jolie blonde, fort heureusement, sans quoi il aurait pu se voir aspiré dans cinq nouvelles minutes de conversation. Un instant plus tard, le voilà de retour dans la salle de bain, et il pose délicatement la veste sur les épaules de Nana, lui laissant le soin de glisser ses bras dans les manches si elle le souhaite.

- Et voilà… J’suis rassuré, j’aurais pas voulu que t’attrapes froid à cause de ma maladresse.

Le ton se fait particulier, sur ces derniers mots – et le regard complice, comme s’ils partageaient une confidence. Qu’eux seuls savaient que cette perte d’équilibre n’aurait pu être plus calculée. Et enfin, ces menus détails réglés, il peut lui demander ce qu’elle a à reprocher à ce pauvre Youngsoo. Tout apprendre des travers du jeune homme, qui résident de toute évidence dans un égocentrisme exacerbé – suffisamment pour lui retirer toute once de charme. Paraît qu’elle voulait parler avec un garçon sympa comme lui, Nana, et si un pourquoi t’es pas restée parler avec moi, alors ? lui brûle un instant les lèvres, il le ravale bien vite, conscient qu’il n’a pas à lui dire une telle chose.

Et il ignore lui-même pourquoi il se sent presque heureux d’apprendre que son échange avec le jeune homme a été désastreux ; pourquoi y a soudain ce soulagement qui lui étreint le cœur. Sentiments qui ne passent pas inaperçus auprès de Nana qui l’accuse de parfaitement savoir dans quel traquenard il l’a envoyé ; ses doigts qu’elle serre entre ses mains, lui arrachant une petite grimace lorsqu’elle y va un peu trop fort.

- Non ! Non, j’savais pas… C’est vrai qu’il parlait beaucoup de lui quand il passait à la boutique, mais je pensais que c’était normal comme il venait en partie pour vendre son groupe… Je pensais pas qu’il oserait être comme ça face à une jolie fille.

Il se contente de hausser les épaules, détendant légèrement ses doigts lorsqu’elle se décide enfin à le libérer. Et déjà, il ajoute :

- Puis en vrai, ç’aurait aussi pu ne pas te freiner… J’veux dire, parfois tu trouves une personne belle, le reste suit pas mais bon, si tu cherches juste à t’amuser c’est pas si grave, en soi… Tu peux toujours mettre ça de côté, si tu recherches rien de plus.

A vrai dire, c’est exactement ce qu’il recherche, depuis quelques mois – des jolies filles pas très intéressantes, avec qui il aura le moins d’atomes crochus possibles si ce n’est sur le plan physique. Car c’est plus sûr, comme ça. Que Inho, il sait qu’il a trop vite fait de s’attacher ; espérer plus, et finir blessé car il ne semble attirer que les pires filles. Et en parlant de ça, y a Nana qui s’intéresse avec son échange avec la jolie blonde de tout à l’heure ; les yeux roulent lorsqu’il lui répond en riant :

- C’est pas ma blonde… Mais écoute, elle avait l’air de bien aimer mes tatouages, donc je lui ai proposé de passer au tattoo shop dans quelque temps, quand je pourrais enfin tatouer… Pour le reste, elle a mes coordonnées, donc elle sait où me trouver.

Il hausse les épaules, repense un instant à l’air dépité avec lequel elle lui a raconté ses mésaventures, avant de lâcher en riant :

- Alala… Entre ta conversation passionnante avec ton nouveau pote et le fait que tu finis avec ta veste trempée, tu dois être ravie d’avoir abandonné ton jeu pour venir me rejoindre…

Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Et pendant un instant, tu te retrouves seule dans cette salle de bain. Quelques instants qui te sont donnés pour que tu te rendes compte de ce qu’il s’est passé les trois dernières minutes. Toi qui pensais qu’il ne verrait jamais le sms – ou alors bien trop tard pour que son aide te soit encore utile finalement Inho a jeté un œil à son téléphone, a accouru pour te sortir de cette galère comme tu l’espérais en lançant ton appel à l’aide. Et tu souris Nabi, tu ne sais pas pourquoi mais ça te satisfait un peu trop qu’il ait lâché la fille avec qui il parlait pour venir te sauver. A moins que la conversation se soit terminée rapidement et qu’il ait vu le sms juste après ? T’en sais rien, t’en fiche même un peu en réalité. Mais juste de savoir que tu peux compter sur lui te fait chaud au cœur et te rassure quant à la décision que t’as pris en partant vivre avec deux inconnus il y a quatre mois.

Un regard que tu jettes alors dans le miroir face à toi, passe une main dans tes cheveux noirs pour y mettre un peu d’ordre lorsque Inho fait son retour dans la pièce, vient poser sa veste sur tes épaules. Son bomber noir, assez lourd pour que tu sentes son poids sur tes frêles épaules, son parfum rassurant te picoter les narines un court instant. Tu passes alors les bras dans les manches, referme les pans de la veste sur ton corps et lui dit tout sourire :

- Et quelle maladresse… Mais merci beaucoup, t’es génial Inho…

Regard complice jeté sur le beau garçon qui te fait face, l’un comme l’autre sachant très bien qu’il ne s’agit aucunement de maladresse, que c’était calculé pour te sortir de cette conversation qui commençait tout doucement à te saouler. Et ça le rend curieux Inho de savoir ce qui te déplaisait tant chez le garçon. T’explique alors brièvement que la raison première était qu’il était très autocentré sur sa personne, ne semblait vouloir parler que de lui et ses exploits. T’aurais préféré qu’il soit un peu plus ouvert d’esprit, qu’il s’intéresse un peu à toi en te demandant ce que tu faisais dans la vie, que vous puissiez parler l’un comme l’autre de vos expériences, de ce que vous avez pu traverser. T’aurais aimé qu’il soit un peu plus comme Inho en réalité. Mais Inho, y’en a qu’un seul, Inho tu l’as regretté du moment que t’es partie parler à cet inconnu et Inho, il semble à un rien de rire de ce que tu lui racontes. T’en viens à croire qu’il savait très bien dans quoi il te jetait le brun avec son petit sourire, ses yeux brillant mais il t’assure que non ce n’est pas le cas. Il savait qu’il parlait beaucoup de lui mais pas qu’il ferait la même chose en compagnie d’une fille et que même si c’est le cas, ç’aurait pu te laisser indifférente. À condition que tu ne recherches rien de bien sérieux pour ce soir, que seulement son physique t’intéresse et rien d’autre.

- Ouais t’as totalement raison, mais j’avoue que pour me donner envie d’aller plus loin faut quand même un peu me séduire … Un tout petit peu au moins !

C’est surement bête de réfléchir comme ça, de chercher à être séduite, vouloir de l’attention des hommes à ce point-là mais t’es comme ça Nabi. T’arrives pas à faire différemment, t’as beau entendu les conseils de tes copines ça ne change pas ta façon d’agir, d’en attendre énormément des hommes en général. Tu veux qu’on te montre beaucoup d’attention, qu’on t’aime comme toi tu peux aimer. Mais malheureusement souvent – trop souvent même, tu te fais larguer, piétiner le cœur car t’en attendais trop justement. Mais ça ne t’empêche pas de recommencer, encore et encore dans l’espoir qu’un jour tu tombes sur un homme qui t’aimeras comme il le faut. En attendant, tu t’intéresses à lui, lui et cette blonde qui accaparait toute son attention sur le canapé tandis que toi, tu galérais. Tu le vois rouler des yeux, te dire qu’elle n’est pas SA blonde mais une simple fille qui s’est intéressé à lui et ses tatouages.

- Ah bah oui… Elle est simplement venue te parler par amour du tatouage, absolument pas car t’es trop beau et que t’as l’air trop gentil hein …

A ton tour de laisser tes prunelles roulées avant de venir se poser de nouveau sur lui, un grand sourire naissant sur tes lippes quand t’ajoutes :

- Donc tu vas la revoir … ? Je savais pas t’aimais les blondes ! C’est vrai qu’elle était jolie.

Que tu dis en repensant à ce que t’as pu apercevoir d’elle. Ses jambes longilignes, si longue t fine comparé aux tiennes. La blondeur de ses cheveux, ses ongles si joliment manucuré. Une fille qui irait trop bien avec Inho et ça te fait un petit truc. Un petit coup au cœur que tu préfères ignorer, que tu mets dans le coin le plus éloigné de ta tête quand le brun se remet à parler.

- Boon… J’aurais espéré que ça soit mieux mais je vais pas me plaindre non plus ? Déjà c’est que de l’eau sur ma veste puis tu m’as passé la tienne… Elle me va bien non ?

Que tu dis en tournant sur toi même un instant en riant, avant d’ajouter :

- Puis j’ai passé la soirée avec mon coloc’ pref… Vraiment j’peux pas me plaindre … Par contre désolé mais à partir de maintenant je vais être un peu collante… j’ai eu ma dose d’inconnu pour ce soir … ça te gêne pas ?

Et tu te balance d’un pied à l’autre, les mains jointes à l’arrière dans ton dos. Des allures de gamine mignonne qui souhaite obtenir ce qu’elle veut que t’emplois constamment, comme si t’avais besoin d’en faire autant avec la gente masculine.

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Et c'est bien innocemment, comme les deux amis qu'ils sont finalement censés être, que Nana et Inho commencent à parler relations. Échanger sur ce qu'ils recherchent chez le sexe opposé ; quelles sont leurs attentes, les points indiscutables pour seulement espérer les séduire. Inho, s'il n'a pas revu ses attentes à la baisse, s'efforce seulement d'approcher des filles qui remplissent le moins possible ces mêmes attentes - et c'est sûrement plus simple que l'inverse. Inverse qui semble en revanche être le cas de Nana qui, même pour une histoire d'un soir, a toujours son petit cahier des charges à remplir. Deux visions bien différentes - d'aucuns diront qu'elles sont propres à leur genre respectif, d'autres qu'il faudrait être bien bête pour limiter ce genre de choses à une simple question de genre.

- Alala, que les femmes sont exigeantes...

Palabres prononcées sur un ton bien dramatique, un sourire aux lèvres pour le trahir. Comme s'il ne s'était pas si souvent plié en quatre pour ces mêmes femmes ; n'avait pas déployé des trésors d'efforts pour leur organiser le rendez-vous parfait, ou claqué toutes ses maigres économies dans le cadeau de leurs rêves. Il en a trop fait pour ce sexe maudit, Inho - et s'il se répète que c'est terminé pour lui, nul ne sait comment il se comportera le jour où il se remettra en couple.

Et comme si elle lisait dans ses pensées, Nana lui demande un peu plus d'informations sur la jolie blonde qui accaparait son attention avant qu'il ne lui prête main forte. Les yeux roulent, car pour lui il n'y a rien à dire ; qu'il ne l'a pas vu une seule seconde comme susceptible d'occuper une véritable place dans sa vie. Mais Nana est curieuse, et pour satisfaire son esprit aux mille et une questions, il s'efforce de se montrer un peu plus éloquent, lui explique qu'ils ont surtout parlé tatouage, au final - ne mentionne pas la flamme qui brûlait dans des yeux lorsqu'elle a mentionné les traits d'encres nichés aux creux de certaines zones, cependant. Et Nana l'imite lorsqu'elle roule des yeux ; prétend, la voix pleine de sarcasme, qu'elle n'a pu venir le voir que par amour du tatouage. L'occasion de libérer quelques compliments ; lui glisser qu'elle le trouve trop beau et qu'il a l'air trop gentil. Et il sait pas pourquoi ces mots semblent avoir plus de sens entre les lippes de Nana qu'entre celles d'une autre. Il ignore pourquoi il sent son visage s'échauffer un peu, et un petit rire gêné qu'il laisse échapper lorsqu'il répond :

- J'savais pas que t'avais une si bonne opinion de moi... Enfin, je crois c'est pas trop une bonne chose d'être trop gentil, si ?

C'est ce qu'il a toujours entendu, en tout cas, ce qu'on lui a trop souvent répété, lorsqu'une fille aux valeurs vacillantes faisait couler des larmes sur ses joues. Cela n'aura pas suffi à le rendre méchant pour autant - il est des choses si profondément ancrées en nous que, même en s'armant du scalpel le plus tranchant, jamais on ne parviendrait à nous les arracher. Et lorsque Nana l'interroge sur ses plans quant à cette fille, il se contente de hausser les épaules, lui répond :

- J'sais pas, on verra bien... Comme je t'ai dit, elle sait où me recontacter... Bon, c'est vrai que je peux le faire aussi en soi, mais c'est cool quand les filles font le premier pas.

Il aime cette assurance qu’ont certaines filles – l’air de ne pas douter d’elle, et la certitude qu’il leur plaît assez pour qu’elles osent prendre les devants. C’est sexy, finalement. Et si cette jolie blonde a fait le premier pas une première fois, il voit mal pourquoi elle ne réitérerait pas – à moins qu’elle attende de lui qu’il fasse l’effort cette fois-là, lui manifeste à son tour son intérêt. Il sait pas ; il verra. Il aura tout le temps d’y réfléchir plus tard, mais pour l’heure il est avec Nana, et il s’excuserait presque de l’avoir attirée hors de l’appartement pour finir enfermée avec lui dans une salle de bain, au terme d’une soirée qui aura bien trop vite viré au fiasco. Et en effet, d’après la petite brune, ç’aurait quand même pu être mieux. Y a quand même sa veste pour rattraper le coup, apparemment, et ses yeux bruns portés sur elle lorsqu’elle virevolte sous ses yeux, à trouver qu’en effet, elle a un peu trop raison, lorsqu’elle demande si elle lui va bien. Qu’elle est un peu trop jolie, mais ça ne vient pas d’un vêtement et il le sait, et pourtant il lui répond dans un souffle, avec un pauvre éclat de rire :

- Mieux qu’à moi, c’est terrible…

Et Nana, elle répète qu’il est son coloc préféré. Lui apprend qu’elle sera collante, lassée pour ce soir des inconnus, et il secoue la tête lorsqu’elle lui demande si cela le gêne.

- Fais gaffe, j’vais finir par prendre la confiance à force que tu répètes que j’suis ton pref… Mais nan, tu peux me coller tant que tu veux Nana… C’est moi qui t’ai emmené ici, en plus…

Comme pour illustrer ses dires, il passe un bras amical autour de ses épaules, la rapprochant un peu de lui – bien décidé à envoyer valser les airs presque gênés qu’elle adoptait lorsqu’elle lui a demandé cela. Ce qu’elle sait pas, en réalité, c’est qu’elle aurait pu lui demander cela de la pire des façons, il aurait toujours accepté qu’elle reste dans les parages – parce que c’est Nana.

- On y retourne ? A moins que t’ai eu ta dose d’inconnus au point de vouloir rentrer ?

Et il s’écarte déjà un peu pour mieux la regarder ; une œillade complice lorsqu’il ajoute :

- Ca va commencer à se poser des questions si on reste enfermés ici trop longtemps…

Better say, "Doin' you right"

-- ft  Inho

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Garçon qui semble étonné d’apprendre que tu le vois de façon si positive, que tu puisses le trouver super beau physiquement en plus de très gentil. Tu le regardes alors de manière surprise à ton tour, ouvre légèrement tes yeux, hausse les sourcils aussi en te demandant comment il peut prendre un air si hébété d’entendre de pareil compliment lorsque tout son être cri qu’il est une belle personne aussi bien de l’intérieur que de l’extérieur. Aucune de ses ex ne lui a jamais dit qu’il était un garçon merveilleux ? Attentionné ? Tu te demandes alors avec quel genre de phénomène il a pu sortir pour avoir si peu confiance en lui.

- J’pense que quand on a quinze ans on préfère les bad boy mais qu’en grandissant on se rend compte que les vrais rois de ce monde c’est les mecs gentils… Mais je sais que c’est souvent les plus connards qu’ont le plus de chance avec les filles…

Tu parles en connaissance de cause Nabi, t’es trop souvent tombé dans le panneau de ces mecs-là. Par le passé – et même encore maintenant ça t’arrive en réalité. T’es faible face au sexe opposé, tu te laisses avoir par ces garçons qui promettent le monde à toutes les filles qu’ils croisent pour obtenir leurs faveurs et tombe dans le piège en pensant que tu seras celle qu’il les fera changer. T’as toujours envie de te prouver que tu peux tenir un homme à tes cotés sauf que ces gars-là, ils ne veulent rien de bien sérieux et c’est toi, toi toute seule qui finit le cœur brisé.

Alors tu devrais te rapprocher des gentils garçons,
Mais les bons garçons eux, aiment les filles méchantes.
Et comme les gentilles filles, finissent déçus eux aussi.

T’imagines qu’il a été déçu par la gent féminine Inho, même si vous n’en avez jamais parlé tu te dis que si ce beau et gentil garçon ne veut plus s’attacher, ne semble ne vouloir que s’amuser c’est qu’une fille en particulier est derrière tout ça. Mais il semble bien aimer son rythme de vie actuel le garçon, semble s’amuser ainsi et si ça lui va, tu ne peux qu’être heureuse pour lui.

- C’est à cause des filles comme elle super confiante que les filles comme moi ont galères avec nos crush…

Que tu dis en faisant la moue, très sérieuse. Cette fille-là, elle ne pourrait pas plutôt aller draguer un mec hyper audacieux comme elle ? Laisser les Inho pour les filles comme toi ? vraisemblablement non. C’est plus tentant d’aller voir son opposé, draguer ce qui est le plus éloigné de la personne qu’on est. Et tu peux la comprendre cette demoiselle, elle au moins a trouvé une perle rare à cette fête tandis que toi, t’es tombé sur le seul boulet de la soirée que pour te sortir de ce plan foireux le seul moyen trouvé a été de vider un verre sur le dos. Tu pourrais qualifier la soirée de catastrophique, être blasé d’avoir dépensé dans un uber pour venir jusqu’ici et lui dire que tu vas dorénavant t’en aller, que la fête est déjà finie pour toi. Mais dans le fond, t’es contente d’être avec lui, tu tournes alors sur toi même pas peur fière d’avoir cette jolie veste lui appartenant sur le dos tandis qu’il confirme tes bêtises, te faisant rire par la même occasion.

- Et en plus elle sent bon… Pas sûr que j’te la rende …

Que tu dis en collant ton nez quelques secondes dans le col de son bomber, sentant l’odeur musqué qui s’en échappe. Ça sent Inho, c’est réconfortant. Et pour ce soir, t’as plus envie de t’aventurer, tu veux rester à ses côtés. Il semble partant pour que les choses se passent ainsi Inho, glisse son bras sur tes épaules, t’oblige à te rapprocher, glisser ton propre bras autour de sa taille et relever la tête vers lui quand il te demande si tu souhaites t’en aller :

- Non ? Non non vraiment pas, on peut rester encore un petit moment ? Puis si tu veux dans une heure ou peu importe quand tu te sens on peut aller boire un verre que tous les deux avant de rentrer ? On a toute la nuit devant nous en soi…

Du moins, toi, tu n’as rien de prévu pour le lendemain. Tu pourras te réveiller à l’heure qui te chante, prendre tout ton temps avant d’immerger et te mettre à travailler sur ce qui censément, doit être ton tout dernier mémoire avant la remise des diplômes. Inho qui déjà, s’écarte légèrement t’annonce qu’il serait peut-être temps de sortir d’ici, que les gens vont se faire des idées. Tu penches légèrement la tête sur ton épaule, le regarde un instant pantoise Nana lorsque tu dis sans arrière-pensée :

- Bah pourquoi … ?

Quelques secondes avant que les connections se fassent lorsque le regard d’Inho hurle les pensées salaces qui peuvent traverser l’esprit des plus curieux derrière cette porte. Ta bouche forme alors un petit O de surprise et que tu ajoutes très rapidement les joues rosies :

- Ooooh… Heu… Allons y oui ! Désolé, je veux pas créer de réputation ou va savoir quoi avec tes potes … j’suis trop bête !

Et déjà tu le tires par la main Inho, te dirige vers la porte de la salle de bain en oubliant ta propre veste posée sur le rebord de la baignoire. Le salon est à peine retrouvé que tu te hisses sur la pointe des pieds dit à ton colocataire :

- Bouge pas, je vais nous chercher à boire…

Petit sourire que tu lui adresses avant de t’éclipser, te diriger jusqu’à la cuisine et demander à la première fille que tu croises si il reste quelques bières encore fraiche et non ouverte dans les parages. Manque de peau pour toi, c’est la blonde – la fameuse, celle qui draguait Inho avant qu’il vole à ta rescousse qui se tourne vers toi, te regarde de haut en bas avant de te filer deux bières en te demandant du bout des lèvres curieuse :

- C’est ton copain le tatoué ?

- Inho… ? Non pourquoi ?

Et t’hausses un sourcil à ton tour curieuse qu’elle te pose cette question mais déjà la blonde sourit et sort un petit papier de son sac à main et te le tends en disant de manière un peu trop joyeuse :

- Tu peux lui passer ça ? C’est mon adresse et mon numéro de téléphone si il veut qu’on se rejoigne un peu plus tard … Tu seras un amour !

Qu’elle te dit en venant recoiffer une mèche de tes cheveux derrière ton oreille, comme si vous étiez soudainement les meilleures amies du monde. Comme si t’étais juste un pion dans son super plan. Tu lui souris de la même manière – très hypocrite, aux antipodes des sourires que tu peux adresser d’habitudes aux filles.

- Oui oui pas de soucis je fais ça, merci pour les bières en tout cas.

Avant de faire le chemin inverse jeté dans un coin ledit mot qu’elle t’a confié. T’aurais pu être sympa Nana, t’aurais pu lui donner ce mot à Inho mais cette fille elle ne t’inspire pas, t’as pas aimé sa façon de te regarder, de te demander si t’étais la copine d’Inho avant de se détendre comme si soudainement elle pouvait arrêter de se méfier, d'être odieuse. Et comme si de rien était, tu rejoins le garçon, lui tend la bière en ajoutant :

- Y’a plus grand-chose à boire d’après ce qu’on vient de me dire … Si tu te sens, on boit un coup avec tes potes et on y va ? J’connais un super bar ou ils font des happy hour jusqu’à trèèèès tard !

Better say, "Doin' you right"

-- ft  nana

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Et naturellement – c’est ce que croit Inho, du moins –, la conversation dérive vers cette jolie blonde qui l’a approché au cours de cette soirée. La peau dévoilée et les palabres susurrés – elle sera parvenu à le charmer. Alors sans doute a-t-il un peu trop d’admiration dans la voix lorsqu’il loue l’audace de la jeune femme, car Nana lui rétorque déjà que ces filles rutilantes de confiance en elles mènent la vie dure au commun des mortelles. Y a une petite moue qui se peint sur les traits de la demoiselle, et un petit rire attendri qu’il étouffe en la voyant faire, lui répond avec un petit soupir :

- Et nous les mecs on rencontre exactement le même genre de problème, t’en parlais plus tôt, vous aimez trop les bad boy bien méchants, bien dangereux…

Il a presque l’air moqueur, sur ces derniers mots – amer serait un terme plus juste. Car des réminiscences s’immiscent dans son esprit, et le visage de ce type avec lequel sa dernière copine en date l’a trompé revient le hanter. C’était exactement ce profil – il sait qu’il l’avait fait souffrir avant qu’elle ne sorte avec lui, terriblement, et pourtant elle l’avait préféré au trop gentil Inho. Inho qui s’arrache bientôt à ces mauvais souvenirs, la distraction bienvenue de jolie Nana qui tourne sous ses yeux, parade dans cette veste qui n’est pas la sienne. Et l’honnêteté glisse sur sa langue lorsqu’il remarque que ce vêtement lui va mieux qu’à lui ; l’honnêteté prend les rênes de ses pensées lorsqu’il réalise qu’elle fait partie de ces filles qui seraient magnifiques peu importe ce qu’elles ont sur le dos. Et un éclat de rire amusé lui échappe lorsqu’elle souligne qu’elle sent bon – alors elle n’est pas sûre de la lui rendre un jour.

- Eh c’est bon, j’abandonne, elle est toute à toi… J’te dis, elle te va mieux, tu mérites qu’elle te revienne…

Ses grands yeux bruns qu’il relève vers elle, un doux sourire aux lèvres – et il se pourrait presque que le fond de vérité qui hante ces mots soit plus grand qu’on le soupçonne. Et comme pour se racheter de l’avoir entraîné dans une soirée jusqu’alors bien pourrie pour elle – on n’oublie pas qu’elle a dû goûter un cocktail immonde, subi une conversation infâme durant de trop longues minutes pour finalement finir le dos trempé –, il accepte évidemment qu’elle reste à ses côtés jusqu’à ce qu’ils quittent les lieux. A moins que ce soit surtout car il apprécie sa compagnie, purement et simplement ; qui sait. Et son bras glissé autour des épaules de Nana, il sent celui de la jeune femme enlacer sa taille ; croise son regard lorsqu’elle lui répond ne pas avoir de souci avec l’idée de rester un peu plus longtemps à cette soirée. Un sourire se dessine sur ses lèvres lorsqu’elle remarque qu’ils ont toute la nuit devant eux, hochant la tête à ce constat.

- Ouais, on a toute la nuit… On verra bien, hein, on improvisera.

Car Inho, l’improvisation, il connaît. Trop souvent, il est sorti avec des amis, et a fini la nuit à l’autre bout de la ville, à faire des activités qu’il n’aurait jamais soupçonné ou rigoler avec de parfaits inconnus. Il se perd trop souvent dans les affres des vapeurs artificielles de ces nuits infinies – tout, pourvu qu’il puisse se vider la tête ; ne pas souffrir l’obscurité de sa chambre, plutôt la retrouver au petit matin, lorsque le soleil se lève sur la mer du Japon.

Et il s’écarte ; fait remarquer qu’il est temps pour eux de sortir, car les gens vont se faire des idées, à les voir si longtemps enfermés dans ce petit espace clos. Sauf que Nana ne semble pas être sur la même longueur d’onde que lui ; Nana, elle le dévisage, sa petite tête penchée sur son épaule et ses yeux grand ouverts braqués sur lui. Interrogateurs. Et ce moment de latence lui laisse juste le temps de mettre des images sur ce qui n’étaient d’abord que des paroles en l’air ; envisager, un instant, comme un flash fugace qu’on ne s’autorise pas, l’image de son corps sous le sien, bloquant la porte de cette salle d’eau aux plus curieux. Il peut sentir un peu trop clairement la douceur de sa peau sous ses doigts, et la chaleur de son souffle sur sa mâchoire ; la moiteur de ses lèvres contre les siennes, et les battements de son cœur, un peu trop fort.

Il cligne des yeux.
Chasse bien vite ces images trop nettes,
Et déglutit pour sortir un lamentable :

- Ben…

Fort heureusement, il n’aura pas besoin de développer davantage que les connexions semblent finalement se faire dans l’esprit de Nana, et leurs joues doivent être de la même teinte de rose lorsqu’elle bafouille qu’il est effectivement plus que temps pour eux d’y aller, son empressement qui aura au moins le mérite d’alléger l’atmosphère, lui arracher un nouvel éclat de rire.

- Déstresse Nana, tu me crées zéro réputation… Puis en vrai y a pire que des gens qui s’imaginent qu’y a un truc avec toi, hein…

Aveu formulé avec l’assurance de l’alcool qui lui monte de plus en plus à la tête, le sourire trop grand aux lèvres et la sincérité dans la voix – car Nana, bien sûr qu’elle est jolie, mais en plus de ça c’est une gentille fille, intelligente et marrante. Sans doute que s’il fallait qu’une rumeur court à son sujet, c’est elle qu’il choisirait les yeux fermés, mais il n’est même pas censé avoir ce genre de pensées dans un premier temps alors il mêle un peu ses doigts aux siens et se laisse tirer hors de la salle de bain. Une fois dans le salon, elle se hisse sur la pointe des pieds pour lui glisser qu’elle va juste leur chercher quelque chose à boire, et il hoche la tête, lui répond déjà :

- Merci, tu gères Nana !

Et ni une ni deux, la voilà disparue dans la cuisine. Inho qui, en attendant son retour, vient se caler contre le dos du canapé ; regarde un peu ce qu’il se passe autour, sort son téléphone jusqu’à ce qu’une silhouette familière revienne vers lui et lui tende une bière. Nana qu’il remercie pour la boisson bienvenue ; écoute attentivement sa proposition de rejoindre quelque temps ses amis, pour peut-être filer juste après. Et Inho, il a le sourire d’emmerdeur qui se peint sur ses lèvres lorsqu’il lui glisse sournoisement :

- Bonne idée, je connais un type qui s’appelle Youngsoo, j’suis sûr que tu vas l’adorer…

Ses yeux brillants braqués droit sur elle, avant de déjà éclater de rire, ajouter :

- Roh, je rigole, Nana… Mais oui, si t’en as pas encore marre de mes potes on peut faire ça ! Allez, viens.

Il ne tarde pas à repérer Dongsun et quelques autres amis attroupés devant la fenêtre, à rire de Dieu sait quoi ; et après avoir pris une gorgée de la boisson rafraîchissante, il glisse un peu trop naturellement sa main dans le dos de Nana ; l’entraîne avec lui en direction du petit groupe.