neon demon

-- ft doah

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( outfit ) Bientôt un an que Shin a lancé sa marque de boissons, et ce serait un euphémisme de qualifier le business de florissant. Les bouteilles de soju se vendent, se retrouvent dans les armoires à glace des épiceries et à la table des clubs huppés, et les investisseurs sont satisfaits de ce pari gagnant.

L’argent rentre dans les caisses, en somme.

C’est encourageant pour la suite ; promet une belle évolution à la firme naissante, le développement de nouvelles saveurs et sans doute une montée en gamme. Et petit prince ne pourrait être plus ravi du royaume émergent sur lequel il règne, un sourire paresseux aux lèvres. Bien sûr, il se félicite de cette réussite – de ses idées judicieuses, de sa gestion d’une main de maître et de ses décisions jusqu’à présent bien éclairées. Et Shin étant Shin, il juge qu’il faut célébrer cela – car toute occasion est bonne pour faire la fête, mais sa propre réussite l’est tout particulièrement. Alors, fidèle à lui-même, il a fait les choses en grand – comme si de l’or coulait déjà entre ses doigts, qu’il était tout établi dans ce paysage nouveau.

Comme pour rivaliser avec les plus grands.

Il a réservé l’un des clubs les plus huppés de la ville, car finalement, Shin n’organise jamais rien dans ces salles de réception aux hauts plafonds et aux moulures empruntées ; leur préfère les néons et l’ambiance tamisée des clubs à la musique trop forte, et c’est sans doute ce qui le démarque dans cette scène guindée des familles établies de la ville ; ce qui pourrait le voir se faire qualifier de nouveau riche, trop clinquant, pas assez élégant. Prince de la nuit, fêtard dans l’âme – ça lui ressemble finalement un peu trop, lui qui semble pourtant vivre pour étinceler à la lumière.

Bien sûr, il y a de l’alcool à profusion – uniquement de sa marque, car il ne faudrait surtout pas faire de publicité à la concurrence –, bien sûr, de jolies hôtesses et des hommes charmants se fraient un chemin au milieu de la foule, tenant des plateaux lourdement chargés de verres au contenu coloré. Il a invité tout le gratin de la ville – ses investisseurs, de nouvelles personnes aisées à séduire, des influenceurs pour montrer aux badauds ce sur quoi ils pourront seulement poser leurs yeux à défaut de le vivre, et cette société mondaine à qui il faut montrer qu’il existe.

Viendra bien qui voudra, mais les invitations ont été envoyées, alors leur sort n’est plus entre ses mains.

Appuyé contre la rambarde du premier étage qui surplombe le bar et la vaste piste du rez-de-chaussée, il observe d’un regard calme mais attentif tout ce qu’il peut se passer. Prend cinq minutes pour souffler, sirotant tranquillement sa flûte d’alcool. Verre qu’il abandonne un instant sur la rambarde pour déboutonner un bouton de sa chemise, afin d’être plus à son aise ; tourne la tête en distinguant du mouvement du coin de l’œil, et laisse l’ombre d’un sourire satisfait s’étirer en reconnaissant la jeune femme qui apparaît dans les escaliers.

- Mademoiselle Noh. Vous êtes venue.

Il n’y a pas vraiment de surprise dans sa voix ; plutôt un constat, et il marque une pause avant de lui demander, joueur :

- Vous vous êtes perdue ?

neon demon

-- ft shin

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( outfit ) opportunité trop belle, offerte sur un plateau d'argent. lorsque le clan ahn avait appris que seomun shin organisait une célébration à grande prétention pour imposer le départ florissant de sa marque, il allait sans dire que le patriarche y avait immédiatement envoyé sa belle-fille en reconnaissance. l'homme bien trop focalisé sur les affaires de ce jeune ne perdant jamais l'occasion d'envoyer son espionne battre des cils pour lui souriter quelque information et ainsi contrer son plan marketing. une pratique que doah n'approuve qu'à moitié, ne saissisant que très peu en quoi l'enfant est si menaçant. c'est pourtant avec un plaisir à peine dissimulé que l'invitation subtile de l'hôte lui-même a été acceptée ; puisque depuis le début de cette pseudo mission, la fleur semble être attachée à son papillon préféré. l'observant batiffoler de nectar en nectar pour toujours le voir revenir se poser sur elle. lui accorder attention et intérêt, la glisser dans ses plans sans vraiment le formuler, et toujours sembler se réjouir de l'appercevoir.

le claquement de ses talons raisonne lorsqu'elle pénètre dans le club privatisé, s'amusant de constater qu'il n'y a de présent ici que le gratin de la société de busan. des personnes qui profiteront allègrement de la pénombre de l'endroit pour se laisser aller à leurs pires vices, pour ensuite aller critiquer que le jeune patron a préféré organiser sa réception dans un lieu trop assourdissant et trop sombre, où il a été trop compliqué de discuter, où la débauche a trop dégouliné sur les pores de chacunes de leur peau. cependant quoi de mieux pour un fabriquant de soju, que l'un des lieux où cette boisson se vend le plus ? le choix peut surprendre, choquer, interloquer ; doah ne fait que s'en amuser. elle le reconnait bien là, lui qui ne fait jamais rien comme les autres, lui qui veut se démarquer, faire parler de lui, quitte à crééer des scandales.

elle ne se fait pas réellement remarquer à dire vrai, puisqu'ici à peu près tout le monde la connait, elle et ses bijoux clinquants et ses vêtements hors de prix, elle et sa longue cheveulure de jais que chacun connait et reconnait. certains de ses propres investisseurs ou partenaires la saluent, lui offrent une coupe, puis une deuxième, et c'est finalement les mains pleines qu'elle le repère. le prince posé en hauteur, à osberver son peuple s'adonner à pains et jeux pendant qu'il observe, qu'il toise, satisfait. mais doah n'est pas de cette plèbe, non ; elle se plait à penser avoir un statut plus particulier aux yeux du jeune. se croit plus unique parce qu'il la laisse le penser, se croit privilégiée car sa présence ici ne présente pour lui aucun intérêt ; qu'il ne doit donc l'avoir invitée que parce qu'il désirait réellement la voir.

aussi se permet-elle d'emprunter l'escalier pour le rejoindre dans sa tour d'ivoire. l'étage à peine atteint qu'il la repère et constate sa présence, à laquelle elle répond de ce même sourire faussement innocent qu'elle arbore bien souvent en sa compagnie. "je n'aurais manqué ça pour rien au monde." affirme-t-elle, d'un ton qui pourrait laisser penser être moqueur ; comme si elle ne voulait pas manquer d'assister à un échec ou à un fiasco. la réalité est qu'un club est toujours plus divertissant qu'un salon mondain, tout aussi étourdissant, mais d'une autre manière.

sa silhouette vient se placer à ses côtés pour prendre appui contre la rembarde. les voilà comme un roi et sa reine, observant le peuple se divertir pour en oublier les vrais problèmes. la question lui tire un sourire alors qu'elle remonte ses yeux vers lui, tendant l'une des coupes dont elle s'est retrouvée encombrée par ses partenaires. "je venais me débarasser les mains. et personnellement vous féliciter pour le départ florissant de votre entreprise." affirme-t-elle, attendant qu'il saisisse sa coupe pour cogner la sienne contre et s'abreuver d'une gorgée. cette bienséance entre eux dévénue complice depuis quelque temps, comme une comédie à laquelle ils jouent tout en sachant que ce n'est plus vraiment réel. comme une étincelle de plus, une véritié totalement différente commençant à s'installer tout doucement dans ce courant semblant bien trop passer entre eux. comme deux amis, ou deux complices, dont personne ne soupçonne le réel fond. comme un drôle de jeu secret, dans lequel il reste encore tant de cartes à jouer.

neon demon

-- ft doah

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Alerté par le claquement de ses talons sur le revêtement du premier étage, il se retourne pour lui faire face, son éternel sourire paresseux aux lèvres. La salue, car quoi qu’on en dise, Shin est bien élevé, bien qu’il ne vienne pas de ce milieu d’or et de diamants – pourtant, sa mère lui a sûrement inculqué de plus belles valeurs que les parents de tout ce beau monde réunis, malheureusement étouffées par la rancœur de ne jamais avoir été considéré par son père. La jeune femme s’approche, la démarche légère, et son regard court un instant sur sa silhouette ; vient respectueusement se concentrer sur son visage lorsqu’elle lui répond qu’elle n’aurait manqué cela pour rien au monde.

Et Shin n’est pas stupide.
Shin perçoit toutes les nuances de la langue,
La subtilité du ton ;
Sait reconnaître le sarcasme dans la voix de Doah.

Pourtant, il jouera les innocents ; prétendra que ses mots étaient empreints de premier degré, car c’est plus plaisant ainsi, misant sur le fait qu’elle le sache suffisamment malin pour avoir malgré tout saisi ses sous-entendus.

- Vous me flattez, lui répond-il donc avec un léger sourire, feignant la modestie face à ce compliment qui n’en est pas un.

La jeune femme vient prendre place à ses côtés, contre la rambarde, lui tend l’une des deux coupes qu’elle tient à la main. Timing parfait, puisque celle qu’il a abandonné sur la balustrade est désormais vide, et alors que ses doigts se referment sur le verre frais, il lui répond, vaniteux :

- Vous avez fait tout ce chemin juste pour me l’apporter ? Quelle délicate attention.

Sauf que non, comme elle le précise un instant plus tard, elle est également là pour le féliciter pour la réussite précoce de son entreprise. Il faut dire que les affaires marchent bien, depuis qu’il a lancé sa marque, et les personnes du milieu sont certainement les mieux placées pour le savoir, sans doute un peu inquiètes à la vue de ce concurrent grandissant. Les coupes s’entrechoquent, et il incline légèrement la tête avec une modestie qui ne lui ressemble que trop peu, comme ne peut l’ignorer quiconque le connaît un minimum.

- Merci. Ce n’est que le début, elle va continuer à se développer de manière exponentielle durant les prochaines années.

Il a de grands projets pour sa boîte, Shin – pour sa vie. Un avenir tout tracé, des étapes à cocher avant de pouvoir accéder aux suivantes. Et confiant comme il est, il ne redoute pas un seul instant que les choses puissent se passer autrement que comme il l’a prévu ; qu’elles puissent tourner en sa défaveur. Déjà, il porte sa coupe à ses lèvres pour en prendre une gorgée mesurée, ne tenant pas à finir ivre mort à son propre évènement ; porte un regard curieux sur Doah en la voyant faire de même, et lui demande, avec un discret coup de menton en direction de la flûte prisonnière de ses doigts :

- Qu’en pensez-vous ?

Est-ce assez goûtu pour votre palais délicat ? Car contrairement à lui, elle appartient à ce milieu subtil et exigeant – et il se permet d’avoir confiance en son avis, la croit trop naïve pour seulement tenter de lui mentir, de le balader.

neon demon

-- ft shin

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les regards se croisent, et aussitôt les jeux reprennent. jeux de regards qui se veulent tantôt complices, tantôt sarcastiques. jeux de sourires parfois polis, parfois amusés. jeux de leurs mots emprunts d'une fine couche de mensonge et de bienséance, de fausse modestie et d'intérêt dissimulés, tout en sachant parfaitement que l'autre est bien moins stupide qu'ils ne le laissent penser. glissant des sous entendus camoufflés, qui ne sont pas relevés, mais que chacun sait que l'autre l'a parfaitement compris. et elle s'amuse, doah ; elle s'amuse quand elle est avec lui. elle s'amuse de le rabaisser gentiment, de lui rappeler qu'il ne faut pas qu'il tente de s'approcher trop près du soleil s'il ne veut pas se brûler les ailes ; car elle en a déjà vu, des jeunes entrepeneurs trop gourmands dont le succès des débuts n'a été que passager. non pas qu'elle soupçonne que le seomun puisse échouer ; mais elle se plait à lui rappeler d'être prudent. de lui rappeler qu'elle connait très bien le monde des affaires, elle.

sans compter qu'avec tout ce que son beau père lui faire dire et faire, il y a fort à parier qu'il tente à un moment ou un autre de l'atteindre pas des moyens intrasectes et probablement déloyaux. et doah n'aime pas vraiment cette idée ; aussi, si elle continue de jouer le jeu, de venir et de lui parler, c'est peut-être aussi qu'elle cherche à comprendre ce que monsieur ahn peut bien reprocher à ce pauvre garçon. il n'est qu'un gamin des rues qui a réussi, avec de bonnes idées et une bonne publicité ; et il est certes arrogant et imbu de lui-même, mais il représente le modèle type de réussite encouragé par la société capitaliste. le genre de profil de gagnant que les patriarches au sommet devraient encourager et non pas dénigrer.

ainsi confirme-t-il que son entreprise va continuer de grandir, et ainsi a-t-il piqué sa curiosité. le regardant d'une frimousse interessée, elle hausse les sourcils d'une certaine forme d'impatience. "voyez-vous ça ? je serais curieuse de connaitre vos projets. peut-être une firme nationale, voire internationale ?" elle interroge et son timbre de voix dans la question semble se demander s'il serait en mesure de gérer une affaire de cette importance. mais il serait bien capable de pousser son égo suffisamment loin pour l'envisager. "et vous ne craignez pas de devenir un concurrent trop sérieux pour les grandes marques déjà en place ?" il ne craint vraiment pas que quelqu'un puisse en vouloir à sa réussite ? ou peut-être est-il si sûr de lui qu'il en est rendu aveugle à toute forme de danger. raison de plus pour se faire du soucis pour lui, s'il n'est qu'un gamin qui fonce tête baissée sans se protéger.

l'heure en arrive pourtant à la dégustation lorsque ses lèvres finement maquillée se trempent enfin dans la boisson mise à l'honeur ce soir. elle se concentre sur les saveurs et la sensation de l'alcool se diffusant dans son oeusophage, fixant la coupe d'une mine mitigée. et lorsqu'il lui demande son avis, elle prend quelques secondes pour réfléchir à sa réponse. "et bien, ça ne vaut pas un bon champagne." finit-elle pas déclarer en tournant le liquide transluscide contre les bords de sa flûte. bien moins raffiné et recherché, plus amère, elle ne peut cependant pas prétendre que c'est mauvais. "mais pour un alcool de son statut et pour la clientelle qu'il vise, il est néanmoins très bon." pour un soju, c'est un bon soju ; c'est pour le moment tout ce qu'elle est capable d'affirmer. la boisson du citoyen de base, qui ne cherche qu'à s'ennivrer sans forcément prêter attention à la recherche des saveurs ou à la subtilité du mélange entre douceur et force. bien loin de ce que l'on servirait sur les tables mondaines. peut-être seomun shin aspire-t-il redonner ses lettres de nobelle à l'alcool des dépravés et des pauvres ; mais si tel et le cas, il est clair qu'il y a encore du chemin à faire. aussi lui offre-t-elle un sourire, et se donne tout de même la peine de terminer son verre, par politesse, avant de se reconcentrer sur la fête qui a lieux plus bas. amusée de voir tout le gratin de la société de busan réduits à l'état de frivolité et d'ivresse. "en tout cas, eux semblent l'apprécier." elle finit par conclure en observant les cadavres de bouteilles s'entasser par dizaine sur le comptoir du bar. au moins sa boisson remplit bien son rôle, ce soir.

neon demon

-- ft doah

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Un fin sourire étire ses lèvres face à la curiosité de la jeune femme – il peut clairement percevoir l’intérêt au creux de sa voix lorsqu’elle l’interroge sur ses prochains projets ; se permet d’émettre l’hypothèse d’une firme nationale, voire internationale. Et il prend le temps de porter sa flûte à ses lèvres ; reprendre une gorgée de l’alcool fruité, laisser sa saveur s’épanouir sur sa langue, et considérer encore un instant Doah, pour finalement lui répondre, le plus naturellement du monde :

- Vous ne comprendrez donc jamais que je ne révèle pas mes projets… ? Enfin… parce que c’est vous, je pourrais peut-être faire une exception. Mais certainement pas ici. Il faudrait que l’on se rencontre ailleurs, dans un contexte plus… informel, si vous voulez à ce point ces informations.

Le rictus s’étire paresseusement en coin, le bout de son index courant machinalement sur le cristal du verre – à lancer sur elle un filet dans l’attente qu’il se referme, lui faire miroiter des informations en sachant pertinemment que si elle venait à accepter sa proposition, il ne ferait alors que lui mentir. Il n’est pas encore suffisamment stupide pour tout révéler à la première venue, lui qui avance ses pions en secret, prend ses adversaires par surprise, les place face au fait accompli sans leur avoir laissé une chance de riposter. Et lorsqu’elle lui demande s’il ne craint pas de devenir un concurrent trop sérieux, il ne peut retenir un éclat de rire discret ; arque un sourcil dans sa direction, l’air amusé lorsqu’il lui rétorque :

- Le craindre ? Pourquoi devrais-je le craindre ? Je n’ai pas lancé ma marque pour me laisser écraser par la concurrence.

Il est là pour les écraser eux ; pour devenir la concurrence, et un jour régner sur ce marché qui a existé sans lui. Jeune homme plein d’ambition, prêt à se brûler les ailes comme Icare pour avoir si bien convoité le Soleil – mais Shin l’a toujours dit, il préfère brûler franchement que de mener une petite vie fade et sans risques. Il s’intéresse alors à l’opinion que la jeune femme peut porter sur le liquide prisonnier des murs en cristal de sa coupe ; la regarde avec attention apposer ses lèvres sur le matériau frais, étudie la moindre de ses expressions, la légère inflexion de ses sourcils et la contraction que prend un instant sa bouche. A la recherche de son avis sincère, à elle qui n’a que trop côtoyé ces milieux. D’après elle, ça ne vaut pas un bon champagne, et loin de se vexer, il se contente d’esquisser un sourire posé.

- Ça tombe bien, puisque ça n’en est pas.

Lorsqu’elle souligne que pour un alcool de son statut, il reste très bon, il se contente de hocher discrètement la tête. En effet, lorsqu’il a lancé sa marque, le but était de proposer une boisson à la portée de tous, afin de toucher le plus de monde possible et s’imposer dans l’esprit de tous. Maintenant qu’une année est passée, et que sa marque a su se frayer un chemin sur le marché saturé des alcools, il espère développer une nouvelle marque plus qualitative – plus onéreuse, plus orientée luxe, pour s’assurer une place sur cette part du marché également.

Mais ça, encore une fois, mademoiselle Noh n’a pas besoin de le savoir.

- Parfait, c’est tout ce que je voulais savoir.

Voyant son attention attirée par la foule en contrebas, il porte son propre regard à leurs pieds, où s’agitent ses invités. Investisseurs, riches héritiers et influenceurs se côtoient ici – et il s’amuse toujours un peu de voir l’expression offusquée de certains magnats de Busan à l’idée de croiser de vulgaires prolétaires ayant trouvé une quelconque audience sur les réseaux sociaux. Doah remarque alors que ces personnes, elles, semblent apprécier sa boisson – et un petit rire amusé lui échappe lorsqu’il rétorque :

- Ne vous faites pas plus naïve que vous ne l’êtes, mademoiselle Noh. Lorsque l’on parle d’alcool gratuit, on pourrait leur servir la pire piquette qu’ils n’en laisseraient pas une goutte pour autant.

Car leur peuple aime l’alcool. Leur peuple aime l’ivresse, la désinhibition apportée par ces nectars secrets, et lorsque son regard croise rapidement celui d’une personne en contrebas, il se tourne vers Doah.

- Venez. Je doute que votre fiancé apprécierait nous apercevoir ensemble. Il pourrait se faire des idées, s’imaginer que l’on complote tous seuls ici.

Un sourire complice s’étire, alors qu’il pose une main délicate dans le dos de la jeune femme, suffisamment haute pour rester correct, pour la guider vers l’un des canapés disposés à l’étage, loin de la rambarde et donc des regards indiscrets. Il s’assoit sur l’un des coussins du sofa, et lui glisse sur le ton de la confidence :

- Je sais que les rumeurs ont tôt fait de se propager, par ici… Je détesterais vous placer dans une position inconfortable, d’autant plus sans raisons.

A se prêter des airs de gentleman, pourtant si éloignés de ses réelles intentions.

neon demon

-- ft shin

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les lèvres se retrouvent retroussées de curiosité lorsque le seomun évoque des projets plus grandiloquents pour son avenir ; et bien loin de déjà s'imaginer tout rapporter au patriarche ahn, la voilà qui désire tout simplement savoir juste pour savoir, se donner l'illusion de faire en quelque sorte partie de ce plan, elle qui pourtant ne fait ici état que d'artifice, de belle chose à présenter. poupée mannequin représentant une partie des investisseurs, une partie de la concurrence, une partie de ce qu'il doit craindre. pourtant la voilà, riant à la proposition de se voir ailleurs, dans un cadre plus informel comme il le précise ; et elle n'est pa sstupide, doah. même si elle joue la rose gracile et naïve, elle sait très bien que ce type d'information est trop précieuse pour être dévoilée. c'est son métier, après tout ; établir des stratégies, en dévoiler juste assez pour suciter l'intérêt, faire rêver sans trop indiquer. elle sait que shin n'est pas assez stupide pour tout lui révéler à elle, la première venue ; aussi si elle veut réellement des informations, doit-elle s'assurer de ne plus être la première venue.

il semble confiant, sans doute un peu trop ; mais elle sait aussi qu'on ne se fait pas un nom dans le milieu sans prendre de risque, qu'on ne s'impose pas en craignant chaque pas. une partie d'échecs ne peut se remporter que si l'on est sûr de chacun de ses coups, que si l'on n'a pas peur de l'adversaire, aussi doué et expérimenté soit-il. et shin semble avoir au moins dix coups d'avance ; du moins c'est ce qu'il laisse penser, à ainsi rire de ses mises en garde, et doah ignore si elle doit être fascinée par cet homme ou tout simplement exaspérée par son abus de confiance. elle ne peut qu'hocher la tête, se concentrant sur la dégustation. le comparant à un champagne, boisson à laquelle elle est bien plus habituée que le goût amère et grossier du soju. peut-être cherche-t-elle à lui rappeler qu'il a encore bien du chemin à parcourir s'il souhaite un jour remplir les coupes en cristal des tables mondaines ; mais ça, elle sait bien au fond, que seomun shin doit parfaitement le savoir.

les mirettes se concentrent alors sur la foule en bas, et doah s'amuse de voir les mêmes riches hommes d'affaires qui seulement quelques minutes auparavant s'indignaient des comportements dépravés, sont désormais totalement désinhibés. ivres au point d'être bruyants et grossiers. des mots exacerbés, des gestes brouillons et des rires tonant jusqu'à l'étage où mademoiselle noh ne peut qu'esquisser un rire à ce qu'affirme le prince de la soirée. "j'ai bien peur que vous n'aiyez raison." affirme-t-elle d'un ton amusé. sachant trop bien combien l'alcool est le poison du peuple, poison qu'il s'inflige de son plein gré en toute connaissance de cause. un marché qui fonctionne à merveille ; mais qui est également extrêmement concurrenciel.

laisse-t-elle un frisson de surprise la saisir néanmoins lorsque la main délicate du jeune pdg se glisse dans son dos, la poussant à lui lancer un regard qui ne sait camouffler sa surprise, alors qu'il l'entraine vers l'un des canapés en lui rappelant que son fiancé se ferait des idées s'il les voyait ensemble. et elle aurait pu s'offusquer, gonfler les joues en marmonnant qu'elle n'en a rien à faire de son fiancé et qu'il peut bien penser ce qu'il veut ; mais elle tient son rôle, sage poupée, et se contente d'esquisser une mine reconnaissante. "oh, quelle délicate intention." elle souffle, prenant place gracieusement sur le sofa aux côtés de l'homme de la soirée. "et je suppose qu'être assis ici près l'un de l'autre ne génèrera pas plus de scandale qu'être simplement accoudés à une ballustrade ?" elle interroge la mine espiègle, le fixant de ses yeux pétillants.

elle doit pourtant admettre qu'ils sont ici plutôt isolés, même les bruits assourdissants de la foule s'en retrouvent étouffés. il n'y a que les serveurs qui passent parfois pour distribuer les flûtes remplies de  l'alcool que seomun shin vend ; et c'est presque amusant, de voir un alcool aussi bas et dépravé être ainsi disposé dans des verres en cristal. il faut croire que pour la mondanité, on pourrait tout aussi bien servir de l'eau du robinet dans ces contenants qu'ils prétendraient déguster la meilleures des liqueurs. doah ne se prive pas pour en reprendre un verre, puis se concentre sur l'hôte du soir, inclinant la tête sur le côté, faisant ainsi glisser ses longs cheveux jais contre son épaule. "ainsi, me parliez-vous de se recontrer dans un cadre plus informel ?" rebondit-elle sur la proposition, bien trop curieuse de savoir ce qu'il peut avoir derrière la tête. se croit peut-être plus maline qu'elle ne l'est vraiment, à s'imaginer pouvoir déjouer un piège pour le tourner à son avantage ; mais elle brûle de savoir jusqu'où il est prêt à aller pour s'attirer ses bonnes grâces.

neon demon

-- ft doah

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Leurs regards se perdent sur la foule en contrebas, ivre des boissons Seomun – et il ne répond rien lorsqu’elle abonde dans son sens. Après tout, peu importe combien brasse l’élite dorée de Busan, ils ne restent que des hommes, faibles faces aux vapeurs de l’alcool, avides d’amusement et de légèreté. Quoi qu’ils en disent ; quelle que soit l’image qu’ils s’efforcent de se prêter. Soucieux de gagner un semblant d’intimité, Shin pose une main respectueuse dans le dos de la jeune femme pour la conduire jusqu’aux sofas poussés contre un mur ; surprend sa mine étonnée, et doit retenir un sourire satisfait qui ne pourrait que trop bien le trahir. Elle sera plus simple à avoir que prévu, ingénue comme elle est. Déjà, ils s’assoient côte à côte sur l’un des canapés, et pour excuser son geste, il prétextera l’image de la jeune femme ; un effort fait pour ne pas que des bruits superflus courent à leur sujet, entachant la précieuse réputation de l’héritière Noh. Attention qui semble faire mouche – mais déjà, la petite brune suggère, joueuse, que les trouver assis si près l’un de l’autre ferait en réalité bien plus scandale que la posture qu’ils avaient auparavant. L’ombre d’un sourire amusé hante ses lèvres sans parvenir à atteindre ses yeux, et il lui expose simplement :

- Disons qu’on a au moins le mérite d’être hors de portée d’yeux. Ici, tout ce beau monde en bas ne risque pas de nous surprendre.

Car après tout, c’est au rez-de-chaussée que se tient la soirée. Shin était seul à l’étage avant que la jeune femme ne le rejoigne, alors ils ne risquent finalement pas grand-chose ici, si ce n’est le passage occasionnel du personnel. Personnel auprès de qui la jeune femme dérobe un nouveau verre d’alcool, arrachant un sourire amusé à Shin.

- Pas si mauvais bien que ça ne vaille pas un bon champagne, hein ?

La fierté embrase son regard, alors même qu’il se cale un peu plus confortablement dans le canapé, égarant un bras paresseux sur le dossier. Regard bientôt distrait par le mouvement de ses cheveux brillants sur son épaule ; regard qui se reporte sur elle après un clignement rapide dès lors qu’elle reprend la parole ; revient sur des mots qu’il a prononcés plus tôt.

- Oui, tout à fait. En privé, si vous voulez.

Il hésite un instant avant de poursuivre, faisant le choix de garder pour plus tard la proposition de venir directement chez lui. Ce n’est pas tant que ça le gêne de recevoir des étrangers dans son appartement, c’est surtout que vu le tempérament que montre la jeune femme, il craindrait trop de l’effaroucher en lui faisant une telle proposition si rapidement. Et ce pourrait être une erreur tragique ; ce pourrait bien le faire régresser considérablement, anéantir les progrès de ces derniers mois faits dans sa direction. Alors, dans un premier temps, il s’en tiendra à une offre plus sage, et déjà il reprend :

- Peut-être pourrions-nous aller dîner quelque part, un soir, pour parler plus tranquillement, sans toute cette agitation. Ce ne sont pas les bons restaurants qui manquent à Busan.

Il marque une petite pause, et finit par ajouter avec un sourire paresseux :

- Je suis sûr que vous avez vous aussi des choses très intéressantes à dire.

Des informations à me donner – mais l’on fera comme si je venais seulement de flatter votre intelligence, mademoiselle Noh.