soupir évidé entre les lippes,
à trainer la carcasse hors des bâtiments,
loin de ceux qu'il daigne fréquenter par pur dépit.
études dénuées de sens quand elles ne lui apportent rien. tao n'est pas un artiste. tao n'y connait rien à la poésie des traits esquissés. mais peut-être que l'abstraction de son talent inexistant fuserait un jour. quand il observait minho, quand lui prenait plaisir à dessiner des tableaux émerveilles. à l'admirer en silence quand il était incapable de reproduire la moindre figure.
à quoi bon s'entêter,
un jour il abandonnerait tout.
à devoir trouver d'autres moyens de remplir les poches trouées. à devoir subvenir à cette famille pour laquelle il se saignait. c'était pas une vie ; c'était une prison dorée. pas l'emportant loin des bancs de l'université, à se nourrir de ces instants où le répit lui était donné.

cibiche calée entre le creux des pulpeuses,
à observer les paysages dansants tout autour.
photographie capturée entre les rétines, à la mémoriser dans ses pensées. peut-être se souviendrait-il de ce calme quand le corps bataillerait. à savoir que ce soir, il était de livraison — poudre blanche entre les phalanges. à se maintenir éveillé, quand elle viendrait séjourner sous ses narines. à ne jamais prêter attention au monde à ses côtés ;
vide de sens,
esprit nécrosé.
à se perdre dans la lumière du soleil,
à se réchauffer sous les rayons — froid mordant
l'hiver a disparu, pourtant la solitude l'étreigne. incompréhension quand les frissons parcourent l'échine, quand tout bascule. à ne pas entendre la voix se glissait aux tympans, à ne pas réaliser les gênes orchestrées. que pouvait-il bien en avoir à faire, lui comme ombre chantante d'un monde dormant. peut-être arrêterait-il de tourner s'il venait à ne plus bouger.
quand main sur l'épaule,
sursaut d'un corps en recule,
à relever le regard sur silhouette familière.
à rire légèrement, quand les palabres venaient en être délivrées. il semblerait. tu me parlais, haram ? quand rictus se peint sur le visage, à en laisser onyx lentement observer le corps. visage barbouillait, mains entachées. quand lui ne viendrait qu'en rire délicatement. je gâches la vue ? laquelle ? quand il fait un tour sur lui-même, à regarder tout attentivement. à ne pas savoir de quoi haram veut parler. à faire l'idiot pour ne pas changer. c'est comme ça tu m'accueilles ? et moi, qui était venu te tenir compagnie quand ce n'était là que mensonge encouragé.
il ne l'avait pas vu,
n'avait pas pris le temps
de regarder les carcasses.
hm plus sérieusement. tu devrais apprendre à mieux essuyer tes mains quand d'un coup il déviait sur les phalanges, à les saisir entre ses doigts pendant que son autre main venait essuyer les traits sur ses joues. et aussi apprendre à ne pas foutre tes doigts sur ton visage. tu ressembles à rien de ces taquineries qu'il ne connaissait que trop bien. guerre aisément déclarée. quand les corps ne se battaient pas, c'était sous les draps de soie qu'ils s'affrontaient.

à lentement se reculer,
pour le détailler de ses yeux,
à lui tourner autour, comme pour ne rien manquer.
à revenir à sa place avant de jeter un regard sur les affaires.
qu'est-ce que tu t'amusais à dessiner ? quand lui n'en avait qu'en horreur chaque création qu'il tentait de mettre en place. haram aurait du être à sa place. dans ces cours enivrants. là où la passion ne faisait qu'accroître.

jouer à en brûler les ailes,
mesquin à venir en pincer les lippes.
tao est de ceux qui provoquent, ceux qui cherchent et guettent les réactions. à vouloir toujours tout obtenir. probablement parce qu'au fond, il ne possède rien. à ne jamais se retenir ;
abcès crevé,
c'est qu'il n'a rien de sain.
à pousser les soupirs, à évincer les calmes allégories. lui sait qu'il fait tout cramer autour de lui, à prendre malin plaisir à observer les traits qui se tirent. quand les illusions ne prennent pas, quand les paroles factices sont aisément mises à nues. ah, touché. quand de ses mains sur son coeur, il vient à en jouer comédie misérable. d'un sourire fièrement porté sur les lèvres. à dire vrai, je pensais pas tomber sur toi. mais c'est une agréable surprise à en éviter là les solitudes poisons, à ne pas s'enfoncer dans les gouffres dévastateurs.

car personne ne viendrait le sauver,
tao, on le laisse se noyer dans les pourritures.
à venir empester la gangrène — de ce nom maudit.
quand haram le rejeter, à le faire lâcher son emprise quand d'un rictus il vient essouffler un rire. martyr incompris. on le prend pour un fou. peut-être l'est-il réellement dans son esprit fracassé. je disais ça pour toi hein. pas besoin de s'énerver quand il se recule ;
écart vital,
nécessité venimeuse.
il ne sait se retenir — fracas
quand tout devient lourd autour de lui.
sincèrement ? pour rien. je t'avais pas vu, j'avais juste envie d'échapper à la foule et l'université. y a quoi de mal à ça de se perdre ici ? quand il venait en accuser les justifications. pourquoi fallait-il qu'il rentre dans ce jeu. agressivité dans le regard, à en mordre les lèvres quand ardeur en glissait tout le long. c'est que la curiosité piquée son être à vif, à venir s'installer à ses côtés, laisser le regard dériver sur les traits esquissés.
et comprendre,
les enivrantes sensations,
de ses doigts s'agitant sur le papier.
tao connait ça, quand la planche logé sur ses pieds, il laisse le corps voler presque dans les airs. hm, une passion c'est comme un amusement non ? à venir apposer ses bras derrière, le dos vers l'arrière, tête remontée vers le ciel. à tenter de savoir, ce qui peut bien l'animer dans ses dessins délicats. j'essaye de comprendre l'attrait découvert que lui-même ne connait guère. ah non je suis pas aveugle. tu fais des fleurs et je suppose que c'est ça que je cachais tout à l'heure
de ces ironies cyniques,
à faire venir sonner le glas.

et il faudrait le voir,
pour qu'il puisse vainement y croire.
de ces aspérités qui semblaient si divines, à en peindre merveilles de la nature. lui n'avait vu que ceux partageant ses salles de cours tenter d'en rendre une harmonie moins monotone. haram était différent. à chaque esquisse, il y avait une histoire racontée. comme si les traits tracés, créés leur propre symphonie. à venir en admirer les évidences ; lui n'avait pas ce talent.
à tenter d'en rire,
quand il était déchu,
ange aux ailes calomniées.
il ne brillerait pas dans la lumière du soir.
alors qu'il récupère la feuille tendue, à ne savoir qu'en faire. lui ne viendrait pas en gribouiller douceurs dont il était incapable. à ne ressentir que du vide même en observant les paysages exaltants. eh ça va je t'ai touché qu'une fois à le charier, quand il vient à cogner son épaule contre la sienne. à laisser les lèvres venir murmurer au creux de l'oreille puis d'habitude, tu aimes ça quand dans la mémoire flouée, se balade les étreintes charnelles.
à venir s'en reculer,
poser les onyx sur la page blanche.
à se demander quoi en faire quand il laissait son corps basculait en arrière. à rencontrer l'herbe fraîche, à capturer chaque odeur l'entourant. c'est plus agréable de te regarder faire que si je tentais de dessiner un truc laid à ne savoir user de ses mains que pour salir le goudron. pour embellir les faciès de cruor séché. tao était poison ;
demeurant éternellement intouchable.