party party yeah

-- ft nana

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( outfit ) Vingt-cinq ans – déjà. Le fameux quart de siècle, un cap que l’on dit important, que l’on aimerait célébrer avec les personnes qui nous les plus chères. Et pourtant, cet anniversaire a un arrière-goût amer. Dae Won est à l’autre bout du monde ; il n’a même pas eu un appel de sa mère, ni de sa grand-mère. Heureusement sa grande sœur a-t-elle fourni cet effort ; heureusement a-t-il Nana qui, elle, est présente à l’appartement ce soir, pour célébrer avec lui ce cap que l’on juge si important.

Pourtant, ce serait mentir que de prétendre que Minho a le cœur à la fête – il se demande combien de temps va encore durer ce cinéma, s’il a réellement perdu sa famille pour de bon en osant prendre ses propres décisions. Mais pour Nana, il fait un effort. Pour Nana, il force un sourire sur ses lèvres ; prétend ne pas être tracassé, avoir le cœur léger lorsqu’il souffle ses bougies ; qu’il s’installe avec elle sur le canapé. Car la petite brune est étrangère à toutes ces histoires ; qu’elle lui fait l’honneur de sa présence, ce soir, alors il ne va pas la plomber en restant à broyer du noir tout le long de la soirée. Et comme trop souvent lorsque le moral ne suit pas, Minho, c’est dans les bras de l’alcool qu’il se réfugie, et la présence de ses proches. Alors forcément, après une poignée d’heures à rigoler avec sa colocataire préférée et à enchaîner les verres, le jeune homme est d’humeur un peu plus légère – tant qu’il ne flirte pas trop avec ses limites, ne laisse pas à l’alcool une chance de faire virer son moral dans l’extrême inverse. Et pour la énième fois de la soirée, il se penche sur la table basse pour s’emparer de la bouteille de soju trop bien entamée ; remplit son verre, avant de demander à Nana :

- Je te ressers ?

Bientôt, le contenu finit au fond de sa gorge, et avec un sourire trop grand il se laisse retomber contre le dossier du canapé ; ne proteste même pas lorsque Goku saute sur le sofa, vient plutôt lui caresser affectueusement l’échine en tournant la tête vers Nana :

- Merci d’avoir été là ce soir, c’est cool… C’est pas tous mes colocs qui me font cet honneur…

Il prend un air faussement penaud sur ces derniers mots, lorsqu’en réalité, il n’en veut absolument pas à l’absent de la bande de ne pas être là ce soir. Il a eu un empêchement de dernière minute, le genre de choses qu’on ne prévoit pas, et qu’on ne peut pas éviter non plus, et ça, Minho peut bien le comprendre. Alors plutôt que de s’appesantir sur cette question qu’il traite bien trop légèrement, il demande à la petite brune :

- Tu penses tu seras encore là pour mes trente ans ? Et mes trente-cinq ? Moi j’espère en tout cas, j’suis vraiment content que t’ai rejoint la coloc’, ça me ferait chier qu’on se perde de vue comme ça…

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( outfit ) Ça t’aura trotté dans la tête toute la journée, tu t’es réveillé le sourire aux lèvres et t’es parties travailler tout aussi excitée à l’idée de fêter l'anniversaire de ton colocataire préférée plus tard dans la soirée. Car à tes yeux rien n’est plus important que la date à laquelle on est né. Cette date à laquelle une étoile plus brillante que les autres a pointé le bout de son nez. Et cette étoile particulière dans ton ciel c’est Minho. Minho qui scintille et ne fait que prendre un peu plus de place chaque jour dans ton estime, il redore le blason pour tous ces hommes qui t’ont fait de la peine, n’ont pas sûr te donner l’attention que tu méritais, n’ont pas su te parler et t’écouter comme lui le fait. Minho qui t’a donné ta chance dans cette colocation, a forcé pour que tu l’intègres et que tu ne pourras jamais assez remercier pour t’avoir évité des nuits sous les ponts.

Alors pour ce soir, tu vas tout faire pour qu’il ne se sente pas seul.

Malgré le fait que tu ne pourras jamais remplacer son meilleur ami – son frère, sa famille et surement un tas d’autres amis qui ce soir ne pouvait pas être présent pour lui. Il n’y a que toi, toi et ton gâteau à la fraise fait un peu plus tôt au glaçage vanillé digne de ceux qu’on voit à la télé. Toi et ton sourire trop niais, heureuse de le voir souffler les bougies après votre repas improvisé à base de nourriture instantané et de commande passé à la dernière seconde sur vos smartphones pour remplir la table à manger. C’est d’une terrible simplicité, surement le pire anniversaire de sa vie mais il ne le montre pas pour autant le beau brun. Il sourit, t’écoute parler et te raconte quelques bribes de son enfance, des passages qui l’ont marqué et t’en fait de même Nana. Tu lui racontes quelques souvenirs dont cette fâcheuse fois quand tu t’es perdu dans un centre commercial à l’âge de six ans et que tu hurlais à la mort dès que quelqu’un s’approchait pour te venir en aide. De quoi vous faire éclater de rire – à moins que ça soit l’alcool ? Car vous avez déjà pas mal bu et quand le garçon te propose de te servir un nouveau verre tu ne fais même pas mine d’hésiter un instant, tu pousses du bout du doigt ton verre dans sa direction.

- J’veux bien s'il-te-plait, merciiii…

Et à peine le verre est-il rempli que tu le portes à tes lèvres en boit une longue gorgée avant de grimacer. Car tu ne t’habitueras jamais à l’acidité du soju pur et c’est là qu’il choisit de te remercier Minho, te remercie de passer ta soirée avec lui. Tu souris alors, penche légèrement ta tête, les yeux brillant – trop pour qu’on ne voit pas que t’es déjà pompette.

- C’est vrai que pas tous ont fait cet effort mais t’oublies que je suis la MEILLEURE colocataire de l’univers …

Que tu dis en riant avant de reprendre plus sérieusement :

- Mais en vrai de vrai, de rien ? Au contraire j’étais trop heureuse de pouvoir te préparer ça … Bon j’ai pas pu préparer la cuisine de A à Z vu que j’ai bossé mais au moins j’ai pu faire le gâteau et gonfler des ballons… J’aurais adoré te ramener Dae Won mais c’est au-dessus de mes moyens … Puis il m’aurait prise pour une folle si je m’étais permise de l’appeler …

Après tout vous ne vous êtes croisé qu’une fois cet hiver. Ç’aurait été bizarre que tu le contacte même si l’envie ne manquait pas pour faire briller les beaux yeux noirs de Minho. T’espères qu’au moins ta compagnie aura pu ne serait-ce qu’un instant lui faire oublier cette absence. Regard que tu plonges dans ton verre, tes prunelles qui fixe le liquide translucide avec attention lorsque le brun reprend la parole te demande si tu seras là les prochaines années. De quoi te faire pouffer de rire, lui répondre bien trop joyeuse :

- Bien sûr que je serais là ? Pourquoi je manquerais à l’appel ? Si il faut que chaque année je te prépare le gâteau je le ferais mais bon d’ici là t’auras surement une femme et des enfants donc je pense pas t’auras besoin de mon gâteau à moi … Mais je serais là oui, si tu veux toujours de moi… Hein Oppa ? Tu voudras toujours de moi ??? Promiiiiis ?

Petit doigt que tu loges sous ses yeux pour qu’il t’en fasse la promesse.

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Ils ont l’alcool dans le sang, la voix forte et les yeux brillants – et Minho, il la remercie, car sans doute que sans elle, il aurait passé l’anniversaire le plus déprimant de sa vie. Mais Nana est là, Nana réchauffe l’atmosphère et le cœur avec sa bonne humeur et ses sourires trop grands. Nana, il s’y est un peu trop attaché en à peine plus de six mois de cohabitation, et c’est aujourd’hui l’une des personnes sans qui il ne se serait pas vu célébrer son passage à l’âge suivant. Alors forcément, lorsqu’elle lui rappelle en souriant qu’elle est la meilleure colocataire de l’univers, il ne peut que sourire en retour ; porte un index contre ses lèvres, dans un mouvement exagéré par l’alcool, l’expression joueuse lorsqu’il lui répond :

- Oui… Mais chuuut, c’est un secret entre toi et moi, j’vais avoir des problèmes si ça s’apprend…

Parano comme il est, leur troisième colocataire pourrait bien prendre ombrage d’une telle révélation ; s’imaginer que les deux jeunes gens se rapprochent un peu trop, lorsque le brun déploie justement des trésors d’efforts pour que leur relation reste purement platonique. Pour honorer le pacte, ne pas finir encore blessé, et ne surtout pas tout gâcher. Alors il ne manquerait plus qu’il se retrouve dans la sauce lorsqu’il fait autant d’efforts.

Il est touché par ses attentions, mais d’après la petite brune cela ne semble pas être assez – elle aurait pu cuisiner davantage, réaliser l’impossible en faisant venir Dae Won ici, et sûrement ramener sa famille qui ne veut plus lui parler, tant qu’elle y est. Alors déjà, sa grande main se referme sur ses joues, pince sa bouche pour l’inciter à se taire, et un éclat de rire lui échappe car elle a vraiment une tête marrante comme ça.

- Chuuut… T’en as déjà fait bieeen plus que ce que je pouvais espérer Nana, t’inquiète… J’suis trop content de l’anniversaire que tu m’as fait.

Et son visage se fend d’un grand sourire, car c’est vrai, il est vraiment heureux d’être là avec elle ce soir. Mais déjà, un voile d’inquiétude vient obstruer son regard, et le sourire faiblit un peu lorsqu’il lui demande si elle sera là pour tous ses anniversaires suivants. Il espère que oui, Minho, sent bien, sans trop savoir dire pourquoi, qu’il a besoin d’elle dans sa vie. Mais apparemment il peut se rassurer, à en croire la jeune femme elle sera évidemment là, est même prête à lui refaire ce gâteau tous les ans mais devine que d’ici-là, il aura une femme et des enfants. Et si il y a un an il serait allé dans son sens, aujourd’hui, il n’est plus très sûr de vouloir de cette vie. Cette perspective lui fait plus peur qu’autre chose, car vu sa malchance en amour, il se dit qu’il serait bien capable d’épouser et faire des enfants avec une femme qui ne finirait, une fois de plus, que par le rendre malheureux. Mais il est éloigné de ces pensées en entendant Nana l’appeler oppa ; la voyant agiter son petit doigt juste sous son nez. Alors un sourire se dessine sur ses lippes, alors même qu’il hoche la tête, vient crocheter son auriculaire au sien.

- Bien sûr, c’est promis, Nana. T’auras toujours ta place. Puis j’peux te dire un secret… ?

Il se penche alors vers elle, son souffle chaud venant effleurer son oreille lorsqu’il lui glisse :

- Qui que soit ma femme, j’suis sûr que ton gâteau restera meilleur que le sien…

Il s’écarte alors un peu pour la regarder, les sourcils haussés et un sourire de sale gosse sur les lèvres. Sa future femme prend cher avant même d’être là, mais cela, il s’en souciera une fois que l’alcool sera redescendu ; pour l’heure, il se laisse retomber contre le dossier du canapé, laisse échapper un petit soupir las, tandis que ses yeux partent fixer un point imaginaire au plafond.

- Heureusement que t’es là, finit-il par lâcher. C’est bizarre cette année, sans Dae Won, ni ma famille… J’ai jamais fêté un seul anniversaire sans l’un d’eux, donc là, qu’y en ai aucun… c’est chelou.

Il tourne la tête vers elle, lui adresse un petit sourire – mais le cœur fait mal, au creux de sa poitrine, noyé dans les verres de soju.

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T’as l’impression de l’entendre un peu trop souvent répéter qu’il aura des problèmes si il se rapproche de toi. Et si ce n’est pas le terme rapproché qui est employé c’est alors apprécier, comme si quelqu’un lui interdisait de bien t’aimer. Comme si tu représentais un quelconque danger, était capable de créer le chaos. Est-ce que c’est Dae Won qui a un mauvais présentiment ? Votre colocataire qui manque à l’appel ce soir qui lui monte la tête ? La question te secoue un peu et pourtant tu n’en dis rien et te concentre sur la conversation qui continue normalement son cours. C’est bien plus simple d’agir comme si de rien était, de ne pas chercher à comprendre ce qu’il bien se passer en coulisse et ce qui peut se dire sur toi dès que t’as le dos tourné.

T’as pas envie d’être déçue,
pas envie de savoir que Hyunki te voit comme un danger.

Tu préfères jouer les modestes quand il te remercie pour ce petit anniversaire organisé à la dernière minute. Si rien n’a été fait en amont c’est parce que t’imaginais qu’il fêterait son anniversaire avec sa famille ou bien même des amis en boite de nuit. Mais rien de tout ça, rien n’était prévu et il était impossible pour toi de laisser les choses en l’état. Car Minho mérite que quelqu’un se souci de lui, que quelqu’un pense à lui. Et cette année t’es cette personne, t’as pas fait grand-chose à tes yeux mais ça semble suffire au garçon assis à tes cotés qui t’oblige à te taire à un moment donné. Il t’assure être content, malgré que t’ai pas préparé un immense repas, ce que t’as fait c’est déjà très bien. Alors tu t’adoucies sous sa main, quand il te relâche t’articules réellement touchée :

- Et moi je suis contente de pouvoir la passer avec toi cette soirée …

Si ça ne tient qu’à toi, des soirées comme celle-ci tu veux en passer encore un million. Car vous vous entendez trop bien avec Minho, tout est simple avec lui. T’as pas à réfléchir à quoi dire ou au contraire ne pas dire. Il n’y a pas de tabou, pas de crainte qu’il te juge toi et tes gouts. Et peut-être qu’il lit dans tes pensées ou que vos cerveaux sont reliés par un joli fil doré au-dessus de vos têtes que le brun reprend la parole pour te demander si tu seras là dans le futur, là pour fêter encore et encore son anniversaire avec lui. C’est sans réfléchir que tu réponds que tu seras toujours là dorénavant, que t’es prête à lui faire chaque année le gâteau même si d’ici quelques années une autre prendra la relève puisque ça sera son rôle. Mais ça ne semble pas le perturbé, bien au contraire il crochète très vite son doigt au tien vient te chuchoter à l’oreille que tes gâteaux resteront toujours les meilleurs. Des mots qui te font rire et surtout rougir. Tu plaques tes mains sur tes joues, lui répond vivement :

- Eeeeh dit pas ça ! Je pourrais pas regarder ta femme droit dans les yeux en me rappelant que tu m’as dit ça … Comment tu peux être sûr de ça en plus Minho, mh ?

Tu plisses les yeux, le regarde d’un air intrigué car finalement qui dit que tes gâteaux seront meilleurs ? Peut-être que cette fille sera pâtissière ? Une reine des gâteaux aux triples étages et de la crème au beurre. Tu ne pourras jamais faire le poids face à elle – sauf en création de sims fidèle à la réalité, là t’es sûr que tu l’éclates et cette idée te déride un peu.

- Au pire même si elle est meilleure que moi pour la pâtisserie elle ne sera jamais capable de te refaire sur les sims à l’identique comme moi j’ai pu le faire… C’est ça l’amour, le vrai.

Que tu dis trop guillerette, trop dans ton délire pour prendre conscience de ce que tu viens exactement de lui dire. Tu parles d’amour Nana, pas d’amitié. Il te faut bien quelques secondes pour t’en rendre compte pour que gênée t’ajoutes :

- Enfin… Juste pour dire que je fais attention à toi quoi, j’suis observatrice haha…

Et comme lui tu te laisses tomber sur le dossier de ce canapé bien trop moelleux. Comme un calque de lui, toi aussi tu te mets à fixer le plafond avec attention. Prête à être silencieuse, à espérer que le silence aura raison de la bêtise que tu viens de prononcer. Mais Minho semble s’en foutre un peu de ce que tu viens de dire – ou du moins n’en fait pas tout un fromage car quand il se met à parler, il te fait part d’un sincère ressenti, une pensée qui doit le travailler même si il fait mine que tout va bien.

- Tu penses pas que Dae Won va venir d’ici peu … ? Vous avez l’air si proche que ça me parait impensable qu’il fasse pas le déplacement …

Tête que tu tournes légèrement vers lui, son profil que t’étudies un instant avant de reprendre :

- Pour ta famille tu te vois pas faire un pas vers eux dans le futur … ? Je sais que c’est compliqué j’ai moi-même du mal à aller vers la mienne depuis que…

Tu te tais soudainement, n’arrive pas à dire la suite de phrase. Car t’en a jamais parlé de ce qu’il s’est passé ce fameux jour. Celui qui t’a décidé à t’en aller avant que tout ne parte en vrille. T’es pas sur de vouloir le faire ce soir, pas sûr de vouloir le faire un jour alors tu te reprends comme si tu n’avais pas bugué un instant.

- Y’a une raison spécifique à cet éloignement … ? Enfin… Si t’as envie d’en parler bien sûr, je voudrais pas te forcer …

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L’alcool fait tomber le peu de barrières que Minho pouvait avoir, et c’est bien trop naturellement qu’il se penche vers Nana, lui confie qu’il est sûr que ses gâteaux seront toujours ses préférés. C’est stupide, il ne connaît sûrement pas sa future femme et n’a donc pas la moindre certitude à ce sujet, mais sur le moment c’est sincère, il pense vraiment que la petite brune fait les meilleurs gâteaux à la fraise du monde, alors il lui en fait part. La dévisage avec de grands yeux lorsqu’elle lui demande comment il peut être sûr de ce qu’il avance – et il lève un index plein d’assurance, comme s’apprêtant à formuler une vérité infaillible.

- J’sais paaas… Je le sais, c’est tout… Attends un peu, tu verras dans quelques années que j’avais raison.

Et un clin d’œil débordant d’une assurance qu’il n’a que trop rarement se perd dans sa direction, avant que sa colocataire ne surenchérisse en remarquant qu’elle ne sera jamais meilleure qu’elle en création de Sims ; que c’est là la preuve la plus tangible de l’amour. Sans réfléchir, il s’apprête à approuver ses dires, mais heureusement, il percute juste à temps, et ses yeux bruns la dévisagent avec… de l’intérêt dans le regard. Mais bien vite, la petite brune s’empresse d’ajouter qu’elle voulait simplement dire qu’elle faisait attention à lui ; qu’elle était observatrice, et cette mise au point pousse un petit pincement de déception au creux de son cœur, alors même qu’il lui répond en souriant :

- Mais bien sûr que tu fais les meilleurs Sims… Les plus fidèles, je savais même plus qui était le plus ressemblant entre ton Sims et moi-même ! Et ça personne pourra jamais te l’enlever !

Trop tactile, il vient glisser un bras autour de ses épaules ; la serre un peu contre lui, quelques secondes avant de lui rendre sa liberté, laisser un silence s’installer. Le dos abandonné contre le dossier du canapé, la tête retombée en arrière – à fixer le plafond comme si y était gravé le secret du bonheur. Mais il n’y a aucune aide inscrite là-haut ; y a seulement cette couche de peinture blanche uniforme, dans laquelle se perdent ses yeux lorsqu’il finit par avouer ce qui lui pèse sur le cœur. Et la gentille Nana essaye de le rassurer ; lui demande si son meilleur ami n’a pas l’intention de venir, et il tourne alors paresseusement la tête vers elle, laisse un petit sourire étirer ses lèvres tristes lorsqu’il lui répond :

- Tu sais, il a du travail, maintenant… Il bosse là-bas, j’pense pas qu’il va faire tout ce déplacement juste pour ça. Mais c’est rien de grave.

Car pour Dae Won, il comprend. Qu’il a sa vie à l’autre bout du monde, maintenant – ce n’est pas comme certains qui habitent le même pays, la même ville que lui, et qui n’ont même pas su faire l’effort d’un pauvre SMS. Et puis la petite brune lui demande s’il ne pourrait pas faire un pas vers sa famille ; ajoute que c’est compliqué, pour elle aussi depuis que quelque chose, et cette phrase laissée en suspens font se froncer ses sourcils tandis qu’il répète :

- Depuis que… ?

Il a la voix qui se fait douce, invitante à épiloguer tout en lui faisant comprendre qu’il ne forcera pas. Si elle s’est interrompue pour une bonne raison, si elle n’a pas envie d’en parler, il comprendra et en restera là ; il se devait seulement de lui laisser la porte entrouverte, une opportunité de parler si elle en ressentait le besoin. Et déjà, il ajoute avec un soupir :

- Mais pour répondre à ta question… J’en ai déjà fait, des pas. Plus que j’aurais dû. Mais elles veulent rien entendre, alors qu’est-ce que tu veux, à un moment donné ?

Et c’est un nouveau sourire triste qui se peint sur ses traits ; un sourire sans joie, qui ne parvient pas à atteindre ses yeux. Et lorsqu’elle l’interroge, il secoue un peu la tête ; lui assure :

- Non, t’inquiète, tu me forces à rien. La raison est complètement conne, hein, explique-t-il déjà en riant. Je viens d’une famille assez conservatrice, et le tatouage a toujours été mal vu chez moi. Et… c’était peut-être une erreur, mais quand j’ai commencé à me faire tatouer, je l’ai fait en secret. J’ai commencé par l’épaule, le haut du bras, tout ce qui pouvait rester couvert par mes T-shirts à manches courtes, quoi. Sauf qu'un jour, parce que tout finit toujours par se savoir, j’ai pas dû être assez prudent, et ma mère a capté un de mes tatouages. Je te dis pas le drame que ça a été à la maison… Et ça a été encore pire quand elles ont su pour l’apprentissage au salon. Ma mère était très déçue que je lui ai menti en lui disant que je bossais à la banque comme elle en rêvait, sur ça j’avoue que j’ai merdé, et puis elle m’a demandé d’arrêter tout ça pour « repartir sur le droit chemin », et quand j’ai refusé, elle m’a dit… que j’étais la honte de la famille, que j’avais fait mon choix et qu’elle voulait plus d’un fils comme ça sous son toit. C’est la dernière chose qu’elle m’a dit.

Il a la gorge qui se noue un peu, bien malgré lui ; l’intérieur de l’une de ses joues qu’il vient mordiller un peu, nerveusement. Car ça ne lui fait pas plaisir, de revenir là-dessus ; c’est lui rebalancer en pleine figure les paroles de sa mère ce jour-là.

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Quand il t’assures qu’il est certain que tu resteras meilleure que sa future meuf tu te sens heureuse Nana. Un peu trop même. En dehors de ton grand-frère c’est la première fois qu’un homme te fait passer en première, te considère comme la meilleure dans quoique ce soit. Et même si c’est que du mensonge, des palabres sorties sur le moment et qui n’auront aucune valeur dès demain matin quand il aura repris un peu de son bon sens pour toi, c’est quelque chose qui restera gravé dans ton cœur.

Minho restera gravé dans ton cœur.

A tout jamais comme le premier homme à t’avoir trouvé une qualité sans que tu ne te déshabilles, n’essaie de le draguer. Minho douceur qui glisse son bras autour de tes épaules et l’instant d’après déjà s’éloigne, laisse derrière lui un sentiment de vide lorsque son bras quitte tes frêles épaules. Et t’aimerais lui dire « laisse ton bras, ne l’enlève plus jamais » mais il est déjà trop tard, puis ça serait bizarre. Un peu comme quand tu lui as dit que l’amour c’est de pouvoir recréer quelqu’un au millimètre près sur ton jeu préféré, ça aurait pu faire peur au garçon assis à côté de toi une fille aussi matrixé que toi mais comme t’aurais dû t’y attendre venant de Minho ça l’a juste fait rire, il s’est même enfoncé dans le délire et ton cœur a alors vrombit dans ta poitrine, un éclat de rire s’est échappé d’entre tes lippes car c’était finalement évident qu’il agirait ainsi. Car il est parfait Minho, jamais il ne te fera ressentir que t’es une fille spéciale avec tes délires douteux et tes relations calamiteuses.

- Moi je suis la meilleure pour jouer aux sims mais toi t’es juste le meilleur Minho, le meilleur du monde même…

Que tu dis en venant poser ta tête contre son épaule, te mettant à fixer ce même plafond sans t’imaginer un seul instant que la conversation suivante sera aussi profonde. Il cache peut-être assez bien ses émotions en temps normal Minho mais ce soir le masque de bonne humeur se fendille de part et d’autre sous tes yeux, si bien que t’essaies de rationaliser les faits en insinuant qu’il est probable que son meilleur ami – celui qu’il considère comme son frère vienne passer quelques jours à Busan d’ici peu. Mais ça ne semble pas être possible car Dae Won est occupé, Dae Won est à l’autre bout du monde et il l’entend, le comprend. T’hoches alors de la tête en soupirant ajoute malgré tout :

- Je suis sûre et certaine que dès qu’il pourra il se rattrapera, il t’aime trop ce gars à tel point que j’ai cru que vous étiez amoureux au début quoi…. ?

Regard en coin que tu lui jettes attendant sa réaction qui comme tu l’imaginais te fait éclater de rire car c’est vrai que t’as imaginé ça en entendant parler de ce fameux meilleur ami par ci, par là. Dae Won est aussi important pour Minho que ton frère pour toi et c’est en pensant à ton propre frère que t’en viens à le questionner sur sa famille, lui parle de ton propre cas jusqu’à que ces horribles images de ton départ précipité te reviennent en tête, te tétanise sur place. Et ça ne semble pas passer inaperçue ton petit blocage car le brun semble intrigué, répète tes derniers mots comme si ça pouvait t’inciter à parler. Forcément que t’hésite un instant, pèse le pour et le contre et c’est après un petit combat envers toi-même que tu lui dis :

- J’ai quitté précipitamment l’appartement de ma mère car ça ne se passait pas super bien avec mon beau-père, j’avais pas envie de gâcher sa relation avec lui donc j’ai préféré m’en aller …

Il ne t’avait jamais rien fait de mal ce type, ça tenait qu’à des regards appuyés, des remarques faites lorsque ta mère n’était pas présente dans le foyer. Et un jour il a décidé de passer à l’attaque, un jour il s’est imaginé que tu serais peut-être ok pour faire des choses bizarres avec lui. Et rien que d’y penser, t’as envie de vomir. T’es bien heureuse que Minho reprenne la parole, qu’il t’éloigne très vite de ces pensées-là avant que tu gerbes sur le tapis. C’est pas pour autant plus joyeux ce qu’il te raconte le beau brun. C’est même super triste que sa famille le renie pour une histoire de passion et d’éthique. Ça te dépasse qu’on puisse avoir une mentalité si archaïque et de voir Minho si attristé t’oppresse le cœur. Tu viens alors attraper sa main, entrelie vos doigts les uns aux autres et te permet de reprendre la parole une fois qu’il a terminé.

- Je suis vraiment désolé pour toi d’être tombé sur une famille au mœurs si ancienne… Mais je suis certaine qu’elles finiront par arrêter car on peut pas couper les ponts pour un truc si débile surtout pas avec un garçon aussi génial que toi … Et si elles ne s’en rendent pas compte elles finiront par le regretter tôt ou tard… En tout cas moi j’adore ton métier et j’adore tes tatouages…

Tu relèves tes yeux vers son visage, ajoute dans un souffle :

- C’est vraiment très sexy… J’espère que tu le sais ça ?

Le bout de son nez que tu viens tapoter du bout de ton doigt avant de te pencher sur la table basse, vous servir un énième verre et dire :

- J’pense on a besoin d’un petit verre là… Tu me suis oppa ?

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Il pourrait trouver du réconfort dans les paroles de Nana. Il pourrait se raccrocher à cette promesse qu’elle est la seule à lui faire, que son meilleur ami se rattrapera pour son absence ce soir. Il pourrait croire à tout cela, l’utiliser pour appliquer du baume sur son cœur meurtri, si seulement elle n’avait pas ajouté ces quelques mots quant au fait qu’elle les aurait cru en couple, lorsqu’elle l’a connu. Car ça casse tout ; le pousse à hausser les sourcils, pour éclater de rire l’instant suivant, troublé à l’idée que l’on puisse croire cela de son frère et lui.

- Sérieux ? Nan, j’aime trop mon reuf mais pas comme ça non plus… Désolé de te décevoir Nana, j’suis tristement hétéro.

Il aime trop les filles, Minho – trop pour son propre bien –, et ça le désole quand il voit comme elles le lui rendent mal. Parfois, il se dit que ç’aurait peut-être été plus simple pour lui d’avoir une autre orientation, et puis il se rappelle qu’il doit seulement ne pas avoir de chance en amour, alors il était foutu quoi qu’il advienne. Et déjà, Nana l’interroge sur sa famille – mais quelque chose semble la troubler, alors avant de lui répondre, il prend le temps de lui laisser une chance d’épiloguer. Car l’ambiance a changé, subitement. La jeune femme s’est un peu figée sur le canapé, et ses yeux éclairés par l’alcool semblent renfermer des secrets dont il n’a pas la clé. A l’écouter, elle s’entendait mal avec son beau-père, et ses explications sont si évasives qu’il ne parvient pas à deviner leur sens plus profond, alors il se contente de pencher un peu la tête sur son épaule, et lui demande, intrigué :

- Vous vous entendiez pas ? J’ai jamais vécu ça, mais j’ai beaucoup entendu que ça pouvait être compliqué, les relations avec les beaux-parents…

Il est un peu à côté de la plaque, Minho, faute d’indices sur lesquels s’appuyer, et finit enfin par répondre aux questions de Nana. Il lui explique les idées de sa famille ; le drame que ça a provoqué, le jour où sa mère a découvert les dessins d’encre noire qui commençaient à s’épanouir sur son épaule, et sa fureur lorsqu’il a osé lui tenir tête, son précieux enfant qui n’avait toujours fait que ce qu’elle voulait pour lui. Lui qui avait passé toute sa vie à tenter de la rendre fière a brisé tous ces efforts en l’espace de ces quelques secondes, mais sans cela, sans doute n’aurait-il fait que s’enfermer dans une vie qui ne lui ressemblait pas. Sans doute aurait-il fini malheureux à en mourir, comme son père.

Mais déjà, il sent la main chaude de Nana se poser sur la sienne ; ses doigts s’entremêler aux siens, tandis qu’elle lui fait part de son désarroi d’apprendre tout cela, et lui assure qu’elles finiront par regretter leur décision. Et à mesure que les mots, les phrases s’écoulent d’entre ses lippes, un petit sourire se dessine sur ses lèvres, sincère, cette fois-ci. Car ses mots lui font du bien ; le réconfortent un peu, après s’être si souvent senti pestiféré – stupide – au vu du comportement de sa famille. Elle adore ses tatouages, et il s’apprête déjà à lui répondre que lui a hâte de pouvoir lui tatouer quelque chose ; embellir son corps qui doit déjà être très beau sans qu’il s’en mêle, lorsqu’elle reprend la parole, ajoute que c’est vraiment très sexy. Et il bug alors un peu, Minho, alors même qu’elle vient tapoter le bout de son nez en souriant ; demande, le plus bêtement du monde :

- Tu me trouves sexy ?

C’est stupide, le Minho sobre aurait balayé cette phrase du revers de la main – ne lui aurait pas laissé la moindre chance d’avoir une prise sur lui, car il ne faut pas. Il ne peut pas laisser de place à ça dans leur relation. Mais ce soir, Minho a un peu trop bu, est un peu trop triste, et Nana est la seule personne à lui permettre de se sentir un peu ; à parvenir à dessiner de vrais sourires sur son visage. Alors tant pis. Et lorsqu’elle lui demande si lui aussi veut un nouveau verre, il hoche la tête, lui répond simplement :

- Toujours.

Et pendant qu’elle remplit les deux verres, il ajoute en riant un peu, passant une main gênée dans ses cheveux :

- Tu vas finir par croire que j’suis un alcoolo…

Il la remercie lorsqu’elle lui tend le petit verre, vient l’entrechoquer contre le sien avant de le vider d’une traite. Et sans le reposer, il vient se caler dans le fond du canapé, ses yeux très concentrés sur le verre qu’il fait tourner machinalement entre ses doigts lorsqu’il lui demande :

- Tu vois toujours ton mec, toi ? Ca va, tout se passe bien ? Il te traite bien ?

Et enfin, ses grands yeux sombres se relèvent vers son visage ; la dévisagent avec attention, pour s’assurer que tout va bien ; qu’elle ne finira pas aussi malheureuse que lui a pu l’être en couple.

party party yeah

-- ft nana

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Et tu ris Nana, ris car il te fait penser à toi Minho quand il se qualifie de tristement hétéro. T’as cette même réflexion à chaque fois qu’une relation se termine mal, te dit que t’es la pire malchanceuse du monde et que t’es surement maso pour aimer à ce point-là les hommes. Mais tu te rappelles très vite des luttes qui persistent pour les orientations différentes à l’hétérosexualité, te rappelles que t’es juste une fille parmi les autres qui choisit juste très mal ses partenaires. Alors tu tapotes son épaule, lui fait comprendre à ta façon qu’il n’est pas seul dans cette galère car vous vous ressemblez un peu trop sur ce point-là. Lui n’a pas de chance avec les femmes et toi avec les hommes. Et quand tu penses aux hommes c’est dans tous les cas, tous les sens possibles. Ton père t’a abandonné et celui que t’as connu à l’adolescence s’est permis des gestes auxquels il n’aurait jamais dû penser.

T’es peut-être juste pas faite pour côtoyer des hommes Nana.

Mais tout ça, t’es pas prête à en discuter, pas encore prête à lui dévoiler tous les détails. C’est plus simple de parler de lui, de l’entendre te raconter ce qui le mène à cette soirée assez triste pour lui. T’as bien évidemment le cœur serré tout le long du récit, les larmes prêtes à couler mais tu te jures de pas en lâcher une, de ne pas rendre la soirée encore plus dramatique. Faut que tu sois là pour lui, là pour qu’il se sente le mieux possible et ça passe par des gestes apaisants, des mots qui se veulent tout aussi réconfortants. Tu lui dis tout ce qui te passe par la tête, tout ce que tu gardes au fond de ton cœur à son sujet depuis des mois dorénavant. C’est beaucoup plus simple de parler à cœur ouvert lorsqu’on a quelques verres d’alcool au compteur, que le palpitant et le cerveau ne sont pas reliés étroitement l’un à l’autre. C’est trop facile de lui dire qu’il est talentueux, incroyable, sexy même. Et ce dernier mot employé semble l’intrigué plus que le reste car il reformule, semble vouloir un peu plus de détail sur le sujet et forcément tu pouffes légèrement de rire, hoche vivement de la tête quand tu lui dis :

- Pourquoi ça t’étonne ? Tu doutes vraiment de toi et de ce que tu dégages ? T’es un garçon sexy dans ton look, ton air sombre et tes tatouages … Mais t’es aussi très mignon Minho eeeet… super charmant et le charme ça dépasse tellement touuut en vrai !

Un peu trop d’honnêteté dans les mots qui sortent par dizaine d’entre tes lèvres. À tel point que t’as l’impression que ta gorge est asséchée et ça, il faut y remédier. Tu proposes par politesse à ton colocataire si il souhaite t’accompagner dans ta beuverie mais en vrai, tu connais déjà la réponse du brun et quand il accepte un nouveau verre tu souris. Te concentre pour ne pas renverser ou faire déborder les verres, c’est uniquement quand tu dois lui tendre le sien que tu réponds :

- Si toi t’es un saoulard alors j’imagine que je suis ton acolyte et que tu me vois pareil ?

Regard en coin que tu lui jettes avant que tes lèvres ne rejoignent le bord du verre, laissant à l’alcool le temps de couler le long de ton œsophage, y laisser une sensation de brulure sur son passage. Et c’est là qu’il pose la question inattendue, te parle du garçon que t’as pu voir ces derniers temps.

- Ouais ça va ? Il est pas trop trop présent mais j’pense c’est juste les mecs en général heeein… C’est pas trop votre truc à vous d’envoyer des messages, prendre des nouvelles et offrir des cadeaux… n’est-ce paaas ?

Éclat de rire qui s’échappe quand t’essaie de te rassurer Nabi. Car c’est ce que tu fais, t’essaies de te dire qu’il n’est pas si terrible malgré qu’il soit loin d’être le prince charmant celui-là encore. Mais aucun ne l’était, jamais aucun garçon ne sera comme tu l’imagines alors tu t’adaptes.

- Et toi ? Tu vois une fille en ce moment ?

Sourcil que tu hausses légèrement, une nouvelle gorgée de soju que tu prends déjà prête à tout entendre.

party party yeah

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Il paraît qu’il est sexy, Minho. Mignon, aussi, et super charmant, et cette pluie de compliments fait monter la chaleur à son visage, surtout de la bouche de Nana. Heureusement, l’alcool lui a déjà rougi les joues, lui permettant ainsi de ne pas se trahir – et il s’arrête sur deux mots en particulier, éclate de rire lorsqu’il répète d’un air abasourdi :

- Mon air sombre ? J’ai pas l’air sombre…

C’est pas le but, en tout cas – ça le sidère qu’on puisse lui trouver un tel air lorsqu’il le sait, ce n’est rien de plus qu’un gentil garçon, dans le fond. Puis c’est plus simple de s’attarder sur ces mots futiles que d’accepter ses compliments ; risquer de lui avouer que lui aussi la trouve très belle, un peu trop mignonne ou sexy selon les tenues qu’elle met, la façon dont elle s’apprête. Ce serait risquer qu'elle remarque la façon dont ses yeux s’attardent un peu trop longtemps sur elle chaque fois qu’elle met une petite robe, dès qu’elle a le dos tourné pour sortir de l’appartement après un grand sourire pour ses deux colocataires.

Et ça, il ne faut pas.

Alors plutôt que de s’étendre sur ce terrain glissant, il accepte le verre d’alcool qu’elle lui offre, l’entrechoque contre le sien et lui répond en riant :

- Allez, à nous deux, les deux saoulards de la coloc !

Car plus le temps passe, plus ils se retrouvent en tête à tête à partager des verres d’alcool, lors de soirées solitaires où leur Carlos préféré ne les rejoint pas. Comme s’il baissait sa garde ; oubliait la ferveur avec laquelle il s’efforçait de les séparer, lorsque Nana est arrivée. Déjà, la boisson coule dans sa trachée, et sans reposer tout de suite le verre, il interroge la jeune femme sur son petit ami du moment – juste pour s’assurer que tout va bien, qu’il prenne soin d’elle comme il le devrait.

Rien de plus, bien évidemment.

Mais contrairement à ce qu’il espérait, elle lui apprend qu’il n’est pas vraiment présent ; soupçonne en riant que tous les hommes seraient ainsi, ce qui a le don de faire se hausser les sourcils de Minho, peindre une expression perplexe sur ses traits. Bêtement, l’alcool le pousse un instant à se remettre en question ; se demander si c’est lui qui ne fonctionne pas normalement, n’est pas comme les autres garçons de son âge car il ne se reconnaît absolument pas dans le portrait qu’elle peint, et puis il se souvient que sa mère et sa grand-mère lui ont toujours répété d’être gentil avec les filles, de bien traiter ses copines, et être un petit ami aimant pour elles. Et juste comme ça, il se sent un peu mieux ; se sent de retour à sa place.

- Ben…, commence-t-il, hésitant un instant entre lui ouvrir les yeux ou préserver sa douce illusion. C’est pas pour te casser ton truc, mais non en fait ? Enfin j’sais que moi j’ai toujours été attentionné avec mes copines, je leur envoyais des messages, je faisais attention aux 100 jours et tous les anniversaires suivants… Enfin c’est même pas être attentionné pour moi, c’est juste la normalité quoi.

Il hausse un peu les épaules, rappelle à l’ordre Goku qui vient d’approcher et essaie de monter sur le canapé, avant d’ajouter :

- J’suis personne pour me mêler de tes histoires, ça me regarde pas, mais… De ce que tu dis il a pas l’air très concerné ton mec, et faut que tu saches que tu mérites mieux. Bien mieux.

Nana, elle mérite qu’on prenne de ses nouvelles tous les jours, et qu’on cherche à la voir par tous les moyens, parce qu’elle lui manque quand elle est pas là. Elle mérite des bisous le matin au réveil, et des cadeaux impromptus, sans raison, juste parce qu’on a vu quelque chose qui lui faisait penser à elle en passant dans une boutique. Elle mérite toutes les attentions du monde, et un garçon déterminé à emmener leur relation aussi loin qu'il le pourra. Elle mérite tout ça, mais elle ne semble même pas oser vouloir y prétendre, un peu comme Minho dans toutes ses relations passées. C’est exactement pour ça qu’il ne s’y engage plus, dans ces relations maudites.

- Moi ? Nan hein, tu connais, j’suis mieux seul qu’accompagné, déclare-t-il en riant. J’vois toujours une meuf de temps en temps, mais rien de sérieux.

Et ça reste jamais trop longtemps la même, sinon Minho se connaît, il finira par s’attacher, et personne ne veut ça ici.

- Ca fera bientôt un an que j’ai pas eu le cœur brisé, bravo à moi !

Et tandis qu'il lève son verre vide à sa propre gloire, un nouvel éclat de rire lui échappe, sans que le cœur n'y soit, car il ignore ce qui est le plus triste entre Nana qui essaie encore mais ne semble jamais y trouver son compte, ou lui qui a abandonné l’affaire depuis si longtemps, lorsqu’il n’y a aucun sentiment qu’il trouvait aussi agréable que de tomber amoureux.

party party yeah

-- ft nana

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De l’espoir, c’est tout ce qui te retiens à ce garçon que tu fréquentes depuis à peu près un mois. L’espoir que cette fois-ci ça fonctionne, que chacun de votre côté vous apprenez à vous aimer avec le temps. Car t’es pas amoureuse Nana, t’es loin de l’être mais t’as ressenti une énième fois ce besoin de combler un vide, combler cette frustration que les hommes font naitre en toi quand ils ne tournent pas autour de toi, quand ils ne te portent aucune attention.

Appa a fait des dégâts en s’en allant,
En ne prenant aucune nouvelle de toi. Tu le sais au fond.

T’aimerais combattre tes démons, t’essaie souvent mais tu finis toujours par retomber dans tes travers que ça soit par ennuie, par envie d’être entre les bras d’un homme ou bien quand c’est eux qui viennent à toi. Et ça a été le cas avec celui qui partage ton quotidien depuis peu, c’est lui qui est venu vers toi, semblait intéressé mais maintenant qu’il a obtenu ce qu’il voulait t’as la douce impression qu’il s’éloigne peu à peu. T’essaies alors de te rassurer, te dire qu’il a juste un comportement normal et qu’il ne pourra pas constamment être collé à toi, agir comme si c’était les premiers jours lorsque ce n’est plus le cas. T’essaies d’y croire à tes excuses mais à la tête que tires Minho, tu comprends tout de suite qu’il y a un hic et quand il ouvre la bouche tes espoirs finissent définitivement en ruine. A ses yeux il n’y a rien de normal à la situation, c’est pas censé se passer comme ça. Lui du moins, il n’agit pas ainsi quand il est en couple. Lui, il fait attention aux petites attentions, aux infimes détails et pour lui ce n’est même pas un déploiement d’effort mais juste la normalité.

Et forcément, ton cœur se brise en étant mise de force face à la réalité.
Non pas car tu tombes de haut mais juste car t’as abaissé tes attentes.

Et c’est triste comme constat. Tout doucement, à force de tomber sur des cons t’as juste baissé tes standards pour être un peu moins déçu, ne plus en attendre autant d’eux. Mais tu mérites mieux Nabi. C’est lui qui le dit et il semble sincère quand il prononce ces mots. Assez pour que t’hoches de la tête, ne cherche même pas à le contredire.

- Je sais que t’as raison mais je peux pas forcer les choses… Puis je te jure que je rencontre que des mecs comme ça… Moi j’aimerais bien tomber sur un mec comme toi mais les filles elles ont certainement du vous brisez à tous le cœur et maintenant vous cherchez plus rien de sérieux…

Que tu dis l’air désespérée, un long soupire s’échappant d’entre tes pulpeuses. Tu ne sais pas si ton explication a du sens ou bien si t’es juste malchanceuse, du genre à passer toujours à côté des bons gars et choisir toujours la pomme la plus pourrie de tout le verger. Toi tu donnerais tout pour avoir un Minho à tes côtés, un garçon qui t’aime, te respecte et te donne l’attention que tu mérites. Mais les Minho t’as l’impression que y’en a plus ou alors, tu ne les intéresses juste pas. Tu sais pas, tu sais plus. C’est plus simple de détourner la conversation, le faire parler de lui et ses relations. Minho tu ne l’as jamais vu en couple depuis que t’es entré dans cet colocation et il ne semble pas encore prêt à s’y remettre. Ça semble plus simple pour lui. Et quand il lève son verre vide tu viens claquer le tien encore à moitié plein.

- Et t’es bien dans cette configuration Minho ou tu fais ça uniquement pour te protéger … ? Avec aucune des filles avec qui tu couches t’as le déclic ? L’envie qu’il y ait plus ?

Fond de ton verre que tu termines d’une traite et c’est en te resservant un nouveau verre - en profitant pour lui en servir un à lui aussi, que tu demandes toujours aussi curieuse :

- C’est quoi ton style de fille ? Je suis troooop intriguée !

party party yeah

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Minho, il essaie de lui ouvrir les yeux, alors même qu’il détestait qu’on le fasse pour lui, à l’époque où il sortait encore avec des filles qui ne le méritaient pas – mais il détestait encore plus la peine qui lui étreignait le cœur lorsque s’effondrait le château de cartes d’illusions, et qu’au bout de mois entiers à la fréquenter, il se rendait compte que la fille en question ne l’avait jamais aimé comme il avait pu l’aimer.

Alors il fait cet effort pour Nana,
En espérant qu’elle ne le déteste pas pour ça.

Heureusement, la jeune femme va dans son sens ; lui explique qu’elle ne rencontre que des hommes comme ça ; qu’elle aurait bien aimé tomber sur un garçon comme lui, et il suppose qu’elle parle seulement d’un garçon gentil et attentionné, mais que les filles semblent leur avoir à tous brisé le cœur. Et il rigole un peu lorsqu’elle mentionne un mec comme lui, réfléchit un instant avant de suggérer :

- On semble tous les deux attirer que des gens qui nous conviennent pas, c’est terrible… Après… la solution c’est peut-être juste d’arrêter de chercher ? On dit que c’est quand on le cherche pas que l’amour frappe à sa porte.

Il hausse un peu les épaules, pas bien sûr de la véracité de cette thèse. Depuis qu’il a cessé de chercher à se mettre en couple, il n’a pas l’impression d’avoir attiré des filles qui lui correspondent tellement plus que les précédentes, mais en même temps, il se sent tellement fermé à l’idée de s’engager de nouveau dans une relation que les calculs sont un peu faussés. Mais il y a bien Nana ; Nana qui serait son idéal si seulement ils n’étaient pas colocataires ; si seulement il cherchait encore ce genre de rapports. Elle, ce pourrait être la réussite de l’expérience, la preuve qu’en effet, c’est en arrêtant de chercher que l’on attire les bonnes personnes, et une fois de plus il se demande pour quelle sombre raison il pense comme ça.

Et lorsque à son tour la jeune femme l’interroge sur ses relations, il l’informe ne toujours pas s’être remis en couple ; se voit bien embêté lorsqu’elle lui pose plus de questions, passant une main derrière sa nuque. Car ce sont des questions qui fâchent – le genre de questions auxquelles on n’a pas envie de répondre, qu’on n’ose même pas se poser soi-même. Mais c’est sûrement tout l’alcool qu’il accumule depuis le début de la soirée qui lui donnera le courage de répondre, finalement plutôt rapidement :

- Beeen ce serait mentir de te dire que c’est l’idéal pour moi, moi j’aimais trop être en couple, avoir une copine, être amoureux et tout, tu vois ? Mais je finissais toujours par en souffrir tellement que je m’y retrouve mieux comme ça, au moins… ouais, au moins je souffre plus comme avant. Parfois ça me manque un peu hein, bien sûr, j’imagine qu’on se refait pas, puis j’me rappelle que c’est comme ça que j’suis gagnant et ça va.

Il hausse les épaules, secoue la tête pour déjà reprendre avec un petit sourire :

- Et pour répondre à ton autre question, j’fais en sorte de pas laisser de chance au déclic de se produire, on va dire. Tu sais, quand tu vois les gens que deux ou trois fois, que tu prends pas trop le temps de discuter avec… ça laisse pas trop de place à l’étincelle d’arriver.

C’est devenu une règle élémentaire pour lui, de ne pas se laisser une chance de s’attacher à ces filles – pour son propre bien, pour le bien de son propre cœur. Il accepte avec plaisir le verre que lui resserre la petite brune, le porte déjà à ses lèvres, laissant l’alcool lui brûler la gorge, en l’écoutant lui demander quel est son style de fille. Et son verre à moitié vide entre les doigts, il arrête son regard sur elle, la considère un instant pour finalement lâcher, bien trop spontanément :

- Toi.

L’alcool commence à sérieusement à se faire ressentir dans l’honnêteté de ses propos, et il reprend bien vite :

- Enfin, les filles comme toi. Mignonnes, qui ont l’air toutes gentilles, portent des petites robes à fleurs… Tu vois le genre.

Il laisse un petit sourire amusé se dessiner lorsqu’il reprend :

- Toi j’te demande pas, y a un pattern qui commence à se dessiner avec les mecs que tu ramènes ici…

party party yeah

-- ft nana

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Toi tu ne crois pas les on dit, croit pas que l’amour frappe à la porte par pur hasard quand sur terre il y a plus de huit milliard d’humain. L’amour faut le chercher, l’amour il faut le trouver. Il n’y a que les plus chanceux qui rencontrent l’amour de leur vie par le biais de l’école ou même du travail. C’est eux l’élite de la vie, ceux qui trouvent leur âme sœur en un claquement de doigt. Mais Minho et toi vous n’en faites définitivement pas partie. Vous deux, vous êtes abonnés au cœur brisé et larme post-rupture. Il n’y a pas de bonne issue, bonne solution pour les gens comme vous.

Vous avez un karma catastrophique,
Surement que dans votre précédente vie vous faisiez des dingueries.

C’est à ton tour d’hausser des épaules, ne pas trop savoir quoi dire ou que faire réellement. En attendant tu vois des mecs inutiles, profite de ce qu’ils ont à te donner et sait très bien que ces relations-là finiront par des larmes de ta part à chaque fois que celles-ci termineront. Non pas car t’étais super amoureuse mais plutôt par automatisme. Car le trou béant d’incompréhension et de solitude qu’a créé ton père en s’en allant ne fait que grandir au fil du temps. Et tu te demandes si il est plus heureux Minho comme ça mais ça ne semble pas être franchement le cas. C’est sympa hein, il le dit haut et fort mais malgré tout dans son cœur persiste l’envie de connaitre le grand amour, d’avoir une relation qui apporte plus que du sexe et un peu de compagnie entre minuit et sept heures du matin. C’est ancré en lui, cette envie ne partira jamais mais pour l’heure, il préfère préserver son cœur martyrisé par la gente féminine.

- Si t’es bien comme ça Minho je suis contente pour toi, c’est le plus important … J’espère juste que tu passes pas à côté d’expérience plus sympa en te mettant des limites…

Que tu lui réponds un tendre sourire sur les lippes, le regard rieur après tous ces verres bus. Tu lui veux que du bien à Minho, lui souhaite du plus profond de ton cœur tout le bonheur du monde et si c’est en s’amusant sans jamais aller plus loin alors c’est cool. Il est beaucoup trop gentil, t’apporte tellement de joie chaque jour que tu ne peux que lui vouloir du bien à ce garçon. T’espère juste qu’il n’est pas déjà passé à côté de la fille de ses rêves, celle qui lui apportera toute l’attention qu’il mérite. Et comme pour être sûr qu’il n’a pas raté sa chance tu lui demandes son style de fille, essaie malgré l’alcool imbibant chaque parcelle de ton corps et de ton cerveau de te rappeler des filles que tu l’as vu ramené à l’appartement. De façon très abstraite tu te rappelles d’une brune aux cheveux très long, une blonde platine portant une jupe en similicuir que tu t’es imaginé hyper inconfortable à porter mais là n’est pas le sujet. Ce que tu retiens c’est qu’aucune de ces filles ne te donne un aperçu de ce qu’il aime Minho alors quand il te donne sa réponse le contenu d’alcool que t’allais avaler sort de tes lèvres et même par les trous de ton nez. Car c’est inattendu, pas du tout la réponse que t’aurais pu t’imaginer obtenir. Tu tapes son épaule, essaie de dire malgré la quinte de toux qui t’arrache les poumons et la gorge :

- T’es … t’es trop bête de lâcher des trucs comme çaaaa !!!!

Alors il s’explique le brun, dit que c’est pas toi particulièrement. C’est juste le style de fille que t’es qui l’attire. Les filles aux allures très féminine, qui paraisse douce et compagnie. Ça te fait rougir car tu ne te vois même pas comme ça, t’imagine pas douce et girly. Tu te mets alors à ranger le bordel sur la table basse, essuie l’alcool que t’as craché avec un peu d’essuie-tout et lui demande d’une petite voix :

- Tu me vois vraiment comme ça … ? C’est flatteur un peu… Jamais on me dit que je suis mignonne...  

Tu rougies, n’ose pas tourner la tête vers lui jusqu’à qu’il ne parle de ton cas et de tes gouts à toi qui avouons-le, sont plus que douteux. Ça te fait même rire sur le coup et trop naturellement plutôt que de te remettre à ta place sur le canapé tu pivotes légèrement laisse ton dos basculer en arrière et ta tête se poser doucement sur les jambes de Minho. Un peu comme si t’étais chez le psychologue.

- Moi … ? Moi j’aime les bruns… j’aime les bras musclés… Les jolies dents mais ça c’est que physique… Sinon… Comme tu dis y’a un historique qui se crée et je pense qu’effectivement on peut en déduire que j’aime bien les gros cons…

Derniers mots que tu dis en riant avant d’ajouter :

- Sincèrement, moi aussi si je devais décrire mon style de mec je répondrais toi spontanément… Tu me parais trop génial, parfait ce qu’il faut pour être heureuse… C’est presque dommage qu’on soit coloc’ hein ?

Car sans ça, qu’est-ce qui aurait pu vous empêchez de tenter ? Surement rien. Et même si t’es contente de l’avoir en tant qu’ami, colocataire Minho ce soir t’as comme un léger gout de regret en imaginant ce que pourrait être la vie si il était ton petit-copain.

party party yeah

-- ft nana

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Un sourire se dessine sur ses lèvres, rendu un peu trop grand – un peu trop stupide – par l’alcool lorsque Nana déclare qu’elle est heureuse pour lui, du moment qu’il est heureux dans ce nouveau train de vie qui lui ressemble si peu. Et pour ce qui doit être la millième fois, il se dit qu’elle est gentille, Nana ; que ça fait du bien d’avoir quelqu’un de si bienveillant dans son entourage, et que lui aussi ne lui souhaite que du bonheur ; que ce qu’il y a de mieux pour elle.

Et lorsqu’elle l’interroge sur son style de fille, l’ivresse pousse une franchise nouvelle entre ses lèvres. C’est trop honnêtement qu’il lui avoue qu’elle est son type de fille, car il le sait, leur colocataire le sait, Daewon le sait, absolument chaque fois personne connaissant Minho et ayant rencontré Nana sait pertinemment que dans un autre contexte, son cœur aurait jeté son dévolu sur elle. Car c’est la fille idéale pour lui – elle coche toutes les cases, et contrairement à ses ex, son cœur semble pur –, si seulement ils n’avaient pas vécu sous le même toit, si seulement il n’avait pas passé un pacte stupide avec son ami. Mais à ses mots, la jeune femme recrache sa gorgée d’alcool ; le liquide brûlant ressort de ses narines, et face à cette scène, il ne peut qu’éclater de rire. La boisson le rend même hilare, et alors que la petite brune lui tape l’épaule en le traitant d’idiot, il ne fait que ricaner de plus belle. Mais il n’oublie pas ses bonnes manières pour autant, finit par essuyer le coin de ses yeux devenus humides, se penche sur la table basse pour lui tendre quelques mouchoirs avec lesquels se sécher, tout en répondant :

- Ah Nana, si t’avais vu ta tête… Faut pas te mettre dans des états pareils…

Et comme pour appuyer ses dires, il prend le soin de clarifier un peu ses propos ; lui apprend qu’elle appartient plutôt à une catégorie de filles qui constitue effectivement son style de filles. C’est un peu un joli mensonge destiné à noyer le poisson, car dans les faits, Nana en particulier aurait bel et bien pu être son style de fille, mais se souvenant de la promesse faite à son amie, et ne voulant pas que sa colocataire finisse par recracher ses verres également par ses oreilles, il s’efforce d’atténuer un peu la réalité.

Et Nana qui s’empourpre sous ses yeux. Nana qui lui demande s’il la voit réellement comme une fille mignonne et toute douce ; avoue que jamais on ne l’a qualifiée ainsi par le passé. Et bien sûr, les yeux de Minho ne peuvent que s’écarquiller, car c’est là le premier mot qui lui est venu à l’esprit lorsqu’ils se sont rencontrés, qu’elle a franchi le pas de la porte de l’appartement pour tenter de les convaincre de l’accepter dans la colocation, même si elle n’était pas un homme comme c’était demandé dans l’annonce. Trop mignonne. Et depuis ce jour, il continue de le penser approximativement cinq fois par jour - alors ça lui semble lunaire que jamais personne ne l’ai qualifiée ainsi.

- Sérieux ? Mais bien sûr que t’es trop mignonne ? Quand t’as les yeux qui brillent parce que tu parles des Sims, que tu te prends les pieds dans le tapis, ou même le fait que tu veuilles par force manger des trucs sucrés le matin pour faire comme les Occidentaux… Juste quand tu souris t’es mignonne, c’est ouf qu’on te l’ai jamais dit.

Mais déjà, il détourne la conversation sur les goûts de Nana, se permet de remarquer qu’une trame commence à se dessiner entre tous les garçons qu’elle a pu ramener. Cette dernière a la gentillesse de rire à ses mots, et un instant plus tard, la voilà allongée sur le canapé, sa tête calée sur les cuisses de Minho. Il demeure quelques secondes interdit, figé sur le sofa – si elle se croit chez le psychologue, lui, ça lui évoque juste les postures qu’adoptaient ses petites amies, et trop naturellement, ses doigts s’égarent un peu dans ses cheveux lisses, comme il pouvait le faire avec ses petites amies.

Sans doute que leur colocataire s’étranglerait s’il faisait irruption dans la pièce,
Les trouvait dans cette posture,
Alors qu’ils ne font pourtant rien de mal.

Et attentif, il l’écoute lui décrire ce qui représente son idéal masculin. Il ne se rend même pas compte qu’il coche peu à peu toutes les cases, jusqu’à ce qu’elle ajoute qu’elle aurait elle-même répondu qu’il était son style de mec. Il sent alors son visage s’échauffer un peu, et remerciera l’alcool d’avoir préalablement teinté ses joues ; lui répond en riant, pour un peu esquiver le sujet :

- J’espère que je coche pas la case du gros con, quand même…

Mais il sait que non, Minho – les gros cons ne se font pas balader comme il a pu l’être toutes ces années –, et ajoute déjà :

- Mais ouais, c’est dommage… Regarde le match parfait qu’on aurait fait… Faits l’un pour l’autre !

Il laisse échapper un petit éclat de rire, sans trop savoir s’il dit réellement cela pour plaisanter, ou s’il doit reconnaître la pointe de regret qui lui étreint un instant le cœur.

- Mais j’te dis… Ni l’un ni l’autre on remplit notre critère principal… on est pas assez des merdes pour se plaire pour de bon…

party party yeah

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Ça te fait si chaud au cœur, tant du bien moralement de l’entendre te dire que tu fais parties de ces filles qu’on trouve mignonne. Car avec toi, les hommes ne sont jamais tendres, ne montre jamais un réel égard envers ta personne. Mais Minho qui lui n’est que ton colocataire te donne toutes les raisons d’y croire. Parait-il que t’es mignonne avec ton obsession pour ce jeu vidéo de simulation de vie, que t’es mignonne quand tu souris et même lorsque tu te prends chaque matin pour une européenne à manger sucré.

Et c’est ça que tu mérites Nabi,
C’est un garçon comme lui qu’il faut dans ta vie.

Un garçon qui aime tes bizarreries, un garçon prêt à t’accepter tel que tu es et te donner toute l’attention que tu mérites. Et forcément, tes yeux se portent sur son visage que tu vois en contre plongée, se joli visage que soudainement t’aimerais bien voir de plus près – y toucher juste pour voir si il est réel Minho et non pas un fruit de ton imagination débordante ou peut-être même un rêve. La faute à l’alcool, ton index vient doucement tapoter sa mâchoire, juste deux fois avant que tu n’exploses de rire, pose ta main sur ton ventre sagement comme si tu n’avais rien fait d’étrange. Sauf qu’il est interloqué Minho, doit se demander ce qu’il se passe dans ta tête quand t’agis de la sorte alors forcément t’es obligé de lui fournir des explications au garçon.

- Désolééé…. Je voulais juste vérifier que t’étais réel car t’es trop parfait, tout ce que tu dis ou fait me conforte dans cette idée…

Ça te fait forcément un peu peur de te rendre compte qu’il existe, qu’un garçon si génial vit à tes côtés depuis des mois déjà et que tu passes potentiellement à côté de l’homme de ta vie tous les jours que dieu fait. Ton cœur bat rapidement, les pensées fusent par millier et pourtant tu dois te concentrer sur la conversation, tes gouts douteux qui sont mis en avant et le constat se dresse rapidement au fil de tes indications c’est le portrait de Minho que tu fais. L’ironie du sort qu’il soit ton colocataire, que cette limite ne soit pas franchissable. Vous en riez mais toi, tu l’as légèrement amer soudainement cette interdiction que tu t’es toi-même imposé, que votre colocataire semble aussi imposer à Minho. Car t’es pas bête Nabi, tu l’as compris au fil des conversations que le troisième mousquetaires était défavorable à une quelconque romance dans l’appartement. Chose que tu peux entendre – même comprendre mais ce soir ça te pèse un peu et quand tu l’entends dire que vous auriez pu être fait l’un pour l’autre tu souris malgré tout et lui répond :

- T’es tout sauf un gros con … C’est presque dommage …

Car finalement si il était con Minho peut-être qu’il serait moins attirant. Si semblable aux autres que l’envie de l’embrasser ne serait pas aussi forte dans ta tête ce soir. Tu fermes alors un instant les yeux, respire lentement et te concentre sur la caresse de ses doigts dans tes cheveux plutôt que sur ces pensées parasites, pince les lèvres en l’écoutant ajouter que l’un comme l’autre vous ne remplissez pas le critère le plus important de l’autre : être foncièrement mauvais. Forcément qu’il t’arrache un énième sourire le brun et t’hoches de la tête tout en baillant, gardant tes yeux fermés car soudainement, l’envie de dormir commence à se faire ressentir.

- Après c’est à nous de modifier nos critères si ils nous conviennent plus… On pourrait se rapprocher des gens gentils si ça commence à nous attirer, non… ?

Vous pourriez vous rapprocher. Palabre que tu te permets car t’as énormément bu, que t’es complètement désinhibé. Sans quoi, t’aurais jamais osé.

party party yeah

-- ft nana

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La caresse de ses doigts vient rencontrer sa mâchoire, et il demeure interdit, Minho, sans trop comprendre ce qu’il se passe exactement. Ce qui a motivé ce geste ; a poussé Nana à venir effleurer le bas de son visage. Une chose qu’il ne peut nier, c’est que c’est agréable, en tout cas. Que ses doigts sont doux et chauds contre sa peau ; qu’ils seraient sans doute aussi agréables à peu près n’importe où d’autre sur son corps.

Il cligne des yeux en entendant la voix de Nana fendre l’air, l’arrachant à ces images brumeuses pour lui expliquer qu’elle le trouve trop parfait. Elle semble avoir du mal à y croire, au point de douter de son existence même, et à cause de l’alcool qui a si bien embrumé son cerveau, il ne trouve même pas l’idée si saugrenue que cela. Se contente de rire un peu, balayer ses paroles en lui répondant :

- J’suis pas parfait, dis pas n’importe quoi… J’ai pleeein de défauts, tu les vois juste pas…

Ou sûrement que si, car ils vivent ensemble, après tout, alors elle est la première à souffrir de son désordre, témoigner de sa naïveté et de ses nuits fragmentées. Mais il n’aimerait pas qu’elle le place sur un piédestal ; lui donne un éclat qu’il n’estime pas avoir, trompée par ses idéaux et par l’affection qu’elle peut lui porter. Déjà, la conversation dérive vers Nana et ses goûts en matière de garçon. Il devient rapidement évident que le portrait de l’homme idéal qu’elle lui dresse correspond en tous points à Minho, à la différence près qu’il a un peu trop de valeurs, un peu trop de respect pour les femmes et surtout un peu trop d’amour pour Nana pour oser totalement y prétendre. Mais pour rire, il lui demande s’il coche également la case du gros con, et lorsque cette dernière lui répond par la négative, ajoute que c’est presque dommage, il laisse un doux sourire étirer ses lèvres.

- Si c’est que presque dommage, alors tout va bien.

Minho, il aurait aimé pouvoir cocher toutes les cases de ses attentes. Dans une autre vie, dans un autre univers, il aurait adoré pouvoir être son homme idéal ; pouvoir s’envelopper de la présence trop douce de Nana, partager son quotidien avec elle, mais pas comme ils le font actuellement. De manière plus intime – en tant que couple. Il aurait aimé pouvoir se réveiller à ses côtés le matin, être heureux de se retrouver autour d’un bon dîner à la fin de leurs journées respectives, ses yeux à elle usés par la lumière bleue, et ses doigts à lui tâchés par les stencils, et retrouver la chaleur de son corps une fois la nuit tombée, s’aimer dans l’éclat laiteux de la lune. Il aurait adoré tout ça, si tant est qu’elle soit meilleure que ses ex, qu’elle ne le blesse pas comme ses ex, mais ce n’est pas leur vie, et dans leur réalité, ils n’ont droit à rien de tout ça. Ils ne peuvent qu’être colocataires – amis, tout au plus –, et les doigts qu’il perd dans ses cheveux ne sont encore qu’un caprice qu’ils s’autorisent seulement grâce à l’alcool. Pour chasser ces pensées, il se contente de souligner qu’ils ne remplissent de toute manière pas le critère principal de leur portrait idéal, à savoir se comporter comme une merde avec son copain ou sa copine ; voit les jolis yeux de Nana se fermer, et un bâillement déformer ses traits avant qu’elle ne reprenne la parole ; évoque la possibilité de revoir leurs critères.

- Et c’est le cas ? Ils commencent à te plaire, les gens gentils ? Il serait temps…

Un petit éclat de rire franchit ses lèvres, alors même qu’il se permet de la taquiner – lorsque ces exactes paroles pourraient tout aussi bien s’appliquer à lui. Et voyant ses yeux toujours clos, son air fatigué, il se risque à lui demander :

- Je t’endors ? Tu veux aller te coucher… ?

party party yeah

-- ft nana

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Les paupières sont lourdes, extrêmement lourde même. Tu luttes pour ne pas tomber dans les bras de morphées mais le garçon qui te caresses les cheveux depuis quelques maintenant tu l’entends quand même au loin t’avouer qu’il est loin d’être parfait et que des défauts il en a, c’est juste que toi tu n’y fais pas gaffes. Un petit sourire s’esquisse alors sur ton visage à moitié endormie car sincèrement, ses défauts sont si futiles que ça serait honteux de ta part de chipoter. Bien évidemment qu’il te fait de temps en temps grincer des dents quand il se met à t’imiter ; que tu souffles en voyant son tas de fringue tout noir à côté du bac à linge et non pas à l’intérieur comme le stipule la règle. Aussi, Il pique de temps en temps dans les stocks des autres quand un petit creux se fait ressentir. Mais ce n’est rien de bien grave, rien d’assez chiant pour que ça soit notable.

Tu l’adores tel qu’il est Minho,
C’est le garçon le plus adorable que t’ai eu la chance de rencontrer.

Être aux côtés de ce garçon est reposant et tu te dis que sortir avec lui serait surement tout aussi chouette. Qu’elle aura de la chance la fille qui mettra le grapin dessus. Car ça doit être apaisant de sortir avec un garçon attentionné, un garçon capable de respecter les sentiments et les émotions d’une fille. Ça change des brutes que t’as pu côtoyer, de ses garçons que t’as essayé de changer sans grand succès. Il a peut-être un peu changé ta perception des choses, assez pour que tu te rendes compte que t’as pas à changer un homme, t’as pas à te plier en quatre pour être apprécier. On doit t’aimer tel que tu es Nabi, tu mérites l’amour le vrai.

- Oui ça commence à s’immiscer dans ma tête de sortir avec un gentil garçon… Mais pas n’importe lequel…

Toi. Ça serait bien que ça soit toi. Mais ça, tu ne peux pas le dire. Tu ne devrais même pas ne serait-ce que le pensé. Alors tu pinces les lèvres, tente de cacher le sourire débile qui s’étire sur tes lippes à cause de ces pensées interdites. Bon gré malgré, tu te mets à bailler Nabi. T’essaies d’étouffer le bruit en posant ta main sur ta bouche mais Minho remarque tout. T’ouvres légèrement les yeux, voit son visage flou et lui répond en minaudant :

- Tu m’endors pas du tout oppa… J’suis juste fatiguée tout court… J’ai trop bu … Je crois… ?

Il n’y a même pas de question à se poser t’as clairement trop bu et puisqu’il te demande si tu souhaites aller te coucher tu y réfléchis un instant, fini par opiner de la tête en te redressant sur le canapé, t’étirant un instant, faisant craquer les os de tes épaules et ta nuque avant de tourner la tête vers lui et lui dire :

- On peut se poser dans ta chambre pour finir la discussion … ? Non encore mieux dans la mienne je vais allumer les néons… viens !

Et déjà tu te lèves, te diriges dans ta chambre sans ranger le bordel du salon. Tu vas allumer ses fameux néons, t’allonges sur ton lit et attend qu’il te rejoigne pour poser la tête contre les oreillers, discuter encore quelques minutes de tout et de rien avant que le sommeil ne se fasse de nouveau ressentir. D’abord tu fermes les yeux, continue de parler mais petit à petit les réponses se font plus courte, finissent par n’avoir plus aucun sens. Et après des minutes à résister tu finis par t’endormir paisiblement à ses côtés.