et jiun enchaînait les petits boulots, elle qui bossait déjà la journée dans une librairie, elle bossait aussi le soir au bar Cheshire et ce depuis quelques mois déjà. tout se passait bien sauf pour la partie où un client n’arrêtait pas de se rapprocher de jiun, un peu plus chaque jour malgré les réticences de cette dernière. elle avait beau lui dire qu’elle n’était pas intéressée par cet homme, qu’elle ne voulait pas de son argent ni de ses pourboires, qui ne voulait rien à voir avec lui. léger soupir lorsqu’elle le voyait sur le pas de la porte du bar, esquissant alors un sourire commercial sur son visage, elle n’allait pas embêter insu avec cela, peut-être que c’était juste son cerveau qui lui jouait des tours. du moins c’est ce qu’elle pensait, qu’en soit l’homme n’était pas si dangereux que cela, jusqu’au soir où jiun faisait la fermeture, quittant alors ses collègues, se dirigeant vers chez elle, une ombre la suivait et elle le sentait. la peur qui commençait par l’envahir, elle avait fini par s’arrêter dans un combini, téléphone à la main, se mangeant alors discrètement ses ongles. appel passé à hua, garçon qu’elle connaissait depuis longtemps déjà, elle savait qu’il allait venir la secourir sans réellement poser de question.

« hua, t’es où ? t’avais dit que tu venais me chercher après le boulot mais je te vois pas.. je t’attend au combini, tu peux te dépêcher de venir ? tu me manques. oh sinon, tu veux manger quoi ce soir ? je cuisine chez toi ! »

est-ce que jiun flirtait avec hua au téléphone ? bien sûr que oui, mais c’était uniquement pour dissuader l’homme qui était lui aussi rentré dans le combini à venir lui parler. elle s’expliquera plus amplement avec hua plus tard, là elle espérait juste qu’il daigne venir et rapidement et qu’il entre lui aussi dans son jeu. bien sûr qu’elle lui revaudra cela,  quitte à se faire passer pour un couple aux yeux des autres, cela lui allait réellement parce qu’au fond, aussi beau qu’hua pouvait être, il n’y aura rien entre eux, juste de l’amitié rien de plus, de l’amitié et de l’entraide, eux qui vivaient dans des familles très peu communes, là où le rang des personnes et l’argent importaient bien trop.