tightrope

-- ft haru

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( outfit ) L’été touche à sa fin, les vacances semblent déjà n’être qu’un lointain souvenir, et chacun reprend comme il peut ses marques dans un quotidien bouleversé. Minho n’échappe pas à la règle, la semaine d’évasion au camping terminée, il a été trop vite aspiré par le tourbillon de son quotidien – le retour des journées passées à courir entre l’appartement et le salon de tatouage, les séances de sport et les promenades de Goku. Il a fallu démissionner de la boutique de vinyles, aussi, car son apprentissage au tattoo shop terminé, il allait enfin toucher un salaire pour son travail là-bas, et n’avait donc plus d’intérêt à passer des demi-journées dans l’odeur ancienne des grands disques usés.

Et puis il y a eu cet appel de sa sœur, quelques jours après son retour de vacances.
Halmeoni ne va pas bien.
Ils ne savent pas encore ce qu’elle a,
Mais ils l’ont transféré à l’hôpital pour la soumettre à une batterie d’examen.

Mais Halmeoni, comme sa mère, elle ne veut plus le voir, alors Minho ne sait pas quoi faire, tiraillé entre le besoin de la revoir et la crainte de ne faire qu’empirer leur situation. Et il ne sait pas à qui en parler, Daewon perdu de l’autre côté de l’océan, et Nana avec qui les choses sont un peu bizarres, depuis cette nuit au camping. Il s’efforce pourtant de faire en sorte que ce ne soit pas le cas ; essaie de lui parler comme il l’a toujours fait, de maintenir les petites habitudes qu’ils avaient adopté, mais il sent bien que quelque chose cloche du côté de la jeune femme. Se doute que c’est le fait qu’ils n’aient jamais reparlé de ces instants partagés dans l’intimité de cette tente, qu'il se soit dépêché d’empaqueter toutes leurs affaires pour prendre le chemin du retour le lendemain matin, comme si de rien n’était.

Mais il n’arrive pas à aborder le sujet. A cause de leur colocataire qui a des oreilles partout ; à cause, surtout, de la culpabilité d’avoir bafoué sa promesse – et surtout de n’en rien regretter. Il ne regrette rien de cette nuit-là, Minho, pas une seule des décisions qu’il a pu prendre alors, que ce soit lorsqu’il s’est penché vers elle pour l’embrasser, lorsqu’il l’a soulevée sans effort de la terre sableuse des sentiers menant au camping, ou encore lorsqu’il embrassait sa peau sans se soucier de ce que leurs voisins pourraient bien surprendre. Il ne regrette rien de tout ça – s’en veut seulement d’avoir un peu trop apprécié l’expérience, se savoir prêt à réitérer à la première occasion si seulement il le pouvait.

Alors c’est un soulagement lorsque Haru lui propose de se retrouver dans un bar de la ville ; l’occasion rêvée d’échapper un peu à toutes ces contrariétés, espérer mettre son cerveau sur pause pour au moins une soirée. Son ami est déjà là lorsqu’il fait irruption dans l’établissement, et il se dirige vers lui, un sourire trop grand aux lèvres – heureux de revoir cet ami d’enfance, qu’il voit un peu moins que ce qu’il espérait à son retour à Busan.

- Hyung ! Ca commençait à faire un moment !, qu’il lâche en le serrant rapidement contre lui.

Il détaille rapidement son aîné, comme pour s’assurer que rien n’ai changé depuis la dernière qu’il l’a vu, et demande déjà, curieux :

- Alors, tu racontes quoi ? T’as fait quoi de ton été ?

tightrope

-- ft minho

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( outfit ) Routine qui reprend trop vite sa place dans le quotidien lorsque la fin de l’été débarque. Te voilà de retour dans les starting-block à devoir tout concilier pour satisfaire le plus de monde possible en même temps. Tu cours après la montre Haru, après le temps en général. Que ce soit pour passer du temps avec ta petite-amie Reira ou bien voir Shin. Vingt-quatre heures c’est passé pour toi, t’as l’impression de passer ton temps à récupérer tes petit-frères à l’école et faire le relais avec ta mère. De vivre au rythme que t’as bien voulu t’imposer pour aider ta génitrice mais de passer à coté de tout le reste de ta vie.

Tu te dis qu’il est peut-être temps de moderniser l’épicerie,
Qu’à ce rythme tu tiendras pas si il faut tout le temps courir.

Et que ça serait bien d’investir dans ces caisses automatiques et ces machines dans lesquelles on scan son identité pour circuler sans craindre d’être volé. Ce n’était pas le rêve de ton père tu le sais, ni même celui de ta mère mais papa n’est plus-là. Maman a pour le moment trop de mal à concilier sa vie professionnelle avec le fait d’être mère de deux jeunes garçons pour exiger quoique ce soit lorsque t’es autant impliqué. Après tout, elle t’appartient cette épicerie. Tu ne l’as pas demandé mais c’est la tienne tu peux donc décider ce que bon te semble. Mais pour ce soir, t’as juste pas envie d’y penser. T’as juste envie de profiter d’une soirée normale, d’une soirée avec un pote à boire des bières et faire des parties de billard comme le font tous les garçons de ton âge. Pour une fois tu ne te presse pas pour sortir, arrive malgré tout le premier dans l’établissement dans lequel t’as donné rendez-vous à ton ami d’enfance. Tu te commandes une bière, t’attable tout seul à une table de quatre libre et zyeute ton téléphone sans grand intérêt, attend juste que Minho arrive. Et le voilà qu’il débarque le principal concerné après quelques minutes. Tu te lèves alors pour le saluer, lui tapote le dos amicalement avant de reprendre place sur ton tabouret et lui répondre tout aussi content de le voir que lui semble l’être :

- Grave ? C’est dur la vie d’adulte on trouve plus de temps pour rien c’est fou ça…

Que tu dis en riant lorsque dans les faits il n’y a rien de plus réel que ça. C’est à peine maintenant que tu souffles un peu, profite que tout le monde soit occupé ailleurs pour trouver du temps pour toi. Et quand le brun te demande ce que t’as fait de ton été tu gonfles tes joues un instant, essaie de te remémorer de tout mais fini par lui lâcher ce qui t’a le plus marqué :

- J’suis partie à Hawaii une semaine avec Reira, c’était incroyable et pourtant j’suis pas trop trop ile je trouve ça vite fait ennuyant … enfin genre j’avais trouvé Bali un peu ennuyant mais j’avoue là, c’était différent.

Peut-être que la seule différence c’était sa présence à elle, que t’es fou amoureux de cette fille et que même l’endroit qui te tenterait le moins au monde serait quand même agréable si tu t’y rends à ses côtés.

- Sinon c’était plutôt rythme tranquille ? J’ai pas mal vu Shin, j’suis allé à la plage… Le quotidien d’un mec de Busan durant l’été quoi ! Et toi alors ? J’ai vu t’avais posté un peu sur insta’ donc j’suppose que t’as bougé c’est ça ?  

tightrope

-- ft haru

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A s’excuser de ne pas se voir plus souvent ; parler de cette vie d’adulte qui est aujourd’hui la leur. Il a un sourire plein de nostalgie qui gagne ses lèvres, Minho, alors même qu’il repense à cette enfance qui lui semble aujourd’hui si proche et si lointaine tout à la fois ; commente en riant :

- Quand je repense aux problèmes que j’avais quand j’étais petit… Ca me semble insignifiant de fou aujourd’hui, quand je vois comme faut courir partout et tout maintenant…

Un cookie que Daewon refusait de lui céder ; sa sœur qui s’emportait, fatiguée de voir son petit frère toujours fourré dans sa chambre. C’était des soucis d’enfant, sans gravité ni conséquences – bien loin des considérations d’adultes, d’un avenir à construire et des factures à payer ; des proches à la santé vacillante et des relations qui se désagrègent sans qu’on puisse rien y faire. Et c’est avec sa curiosité habituelle qu’il demande à Haru ce qu’il a fait de son été ; l’écoute lui raconter son séjour à Hawaii, la bonne surprise que cela a été pour lui qui n’aime pas spécialement les îles.

- Wha, trop bien ! J’suis jamais allé à Hawaii, mais ça a l’air super beau en effet, j’ai vu un peu tes photos sur Insta ça a l’air ouf !

Il laisse une petite pause se marquer, et finit par ajouter :

- Du coup c’est sérieux pour de bon avec Reira, pour partir à l’étranger comme ça avec elle ? C’est trop bien mec, j’suis grave content pour toi !

Sourire sincère qui se peint sur ses lèvres, car il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir combien la jeune femme a toujours plu à son ami. Ce qu’ils semblent avoir aujourd’hui, c’est le genre de relation qui l’aurait fait rêver, fut un temps, lui qui n’a jamais réussi à construire quoi que ce soit d’assez fort pour seulement partir en vacances hors du pays avec l’une de ses copines.

Mais plus maintenant.

Maintenant, il est simplement heureux pour son ami, sans pour autant l’envier. Bien sûr, Haru a également vu Shin, ce cousin un peu bizarre qui regarde Minho de travers chaque fois qu’il entre dans la même pièce qu’eux, et lorsqu’il lui retourne sa question en évoquant la photo qu’il a postée sur Instagram, il hoche doucement la tête :

- Ouais ouais, j’ai un pote qui avait réservé dans un camping de la région mais qui a eu un empêchement, il m’a filé sa place donc j’suis allé avec Nana. C’était sympa…

C’était même super, si on lui demande son avis, mais l’arrière-goût étrange qui a suivi leur dernière nuit l’empêche de tout à fait qualifier leur séjour ainsi. Le serveur revient alors avec la bière de Haru, et Minho en profite pour commander la même chose, avant de reprendre la conversation là où ils l’avaient laissé.

- Sinon un peu comme toi hein, j’suis allé un peu la plage puis j’ai bossé… J’ai fait mes dernières heures à la boutique de vinyles comme c’est bon, j’ai enfin fini mon apprentissage.

Il a le sourire qui se fait trop grand, la fierté dans les yeux en lui révélant ceci – heureux de voir que tous ces sacrifices n’auront pas été vains, qu’il a bien fait de s’accrocher car enfin, il a atteint son objectif. Prêt à sauter dans la cour des grands.

tightrope

-- ft minho

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Et comme lui, tu souris Haru. Te remémore l’enfance, arrive à te rappeler dans ce millier de souvenirs chaque fois où t’as réellement cru avoir des soucis. Tu te rappelles quand la maitresse a hurlé en voyant la mèche de cheveux que tu venais de couper à Reira, te disant qu’elle appellerait tes parents dès qu’il serait l’heure de la récréation ; tu penses aussi à ces premières cigarettes pétés dans le paquet de ton père que tu fumais en cachette dans le jardin près de chez vous en sursautant à chaque fois qu’un adulte passez devant vous ; puis il y a les nombreuses arrestations pour dégradation de la voie publique à cause des graffitis ; les disputes entre frères et sœurs qui tournent au drame lorsqu’un tombe et se fait mal.

Mais rien de tout ça n’aurait pu te préparer à la vie d’adulte.
Maintenant c’est la peur de la mort, les problèmes financiers qui te tirailles l’esprit.

- C’est sûr que ce n’est pas la même chose, mais faut passer par là… Toute façon on a pas trop le choix !

Attention qui pourrait rapidement être happée par tes propres pensées mais Minho t’interroge alors avec toute l’honnêteté qui t’es donné tu lui avoues avoir vraiment bien kiffé cet été. Que ce soit en voyageant avec ta petite-amie ou bien en te reposant de façon plus lambda à Busan au côté de tes proches. Le brun en face de toi semble heureux pour toi, te félicite même pour ta relation qui pour le moment semble bien perdurer.

- Ouais c’est sérieux hein ? Ça fait quoi… depuis Janvier qu’on est ensemble ? Putain ça passe vite le temps, va falloir je trouve un cadeau pour les trois cent jours… Si j’me rate sur ça j’suis mort j’imagine ?

En réalité, t’es certain que Reira n’en ferait pas une affaire d’état mais t’as vraiment envie de lui faire plaisir, lui prouver que tu l’aimes au point de faire attention à ces trucs qui pour toi ne sont pas vraiment essentiel au bon fonctionnement d’un couple. Tu manques un petit peu de romantisme parfois Haru. Mais ça, elle le savait en se mettant avec toi. Et par manque d’envie que la conversation ne soit tourné que vers toi et ton couple – chose que tu détestais chez les autres lorsque t’étais célibataire tu lui demandes à ton tour ce qu’il a fait de son été, t’intéresse sincèrement à ce qu’il te raconte et bien qu’il qualifie son été de sympa t’as l’impression qu’un truc cloche, qu’il n’est pas comme d’habitude le tatoué alors t’arque légèrement un sourcil lui demande plus curieux que d’habitude :

- Juste sympa ? En même temps que t’as dit ça t’as eu une tête de déconfit … Ça n’allait pas trop trop avec le terme employé…  T’as vu ta super coloc’ avec des défauts que tu ne lui imaginais pas c’est ça ?

Lèvres que tu pinces, tente au mieux de ne pas exploser de rire en imaginant Minho effaré d’apprendre que sa colocataire ne se lave les dents qu’une fois tous les deux jours ou bien qu’elle pète de fou au lit. Lui qui a contrario de toi est si romantique, rêve toujours d’un amour parfait il doit être vraiment déçu si c’est ça. Mais le brun semble se ressaisir, te fait comprendre avec un grand sourire emplit de fierté qu’il ne travaille plus à la boutique de vinyle et va se consacrer dorénavant qu’au tatouage comme il l’espérait depuis tout ce temps.

- C’est bon t’es enfin un vrai tatoueur du coup ?! J’suis trop fière de toi !

Ton verre que tu soulèves à sa future mais sûr et certaine réussite, à la persévérance qu’il a eu tout le long de cette année pour en arriver là où il en est aujourd’hui.

- La prochaine tournée elle est pour moi, tu mérites !

Que tu dis en amenant ton verre à tes lèvres, buvant une petite gorgée et ajoutant avant même qu’il ait eu le temps de dire quoique ce soit :

- et du coup… Peut-être j’passerais me faire tatouer … Dit moi quand t’ouvres ton planning officiellement ok ?

tightrope

-- ft haru

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Un sourire sincère se dessine sur ses lèvres en apprenant que tout se passe pour le mieux pour son ami d’enfance ; que sa relation avec la fille qui semble lui plaire depuis toujours fonctionne à merveille. C’est le genre de vie à laquelle il aspirait, avant que ses piètres goûts en matière de femmes ne finissent par le dégoûter de l’investissement émotionnel des relations – et un petit rire franchit ses lippes lorsque Haru craint des représailles à ne pas trouver de cadeau pour célébrer leurs trois cent jours.

- Ah, j’étais le pro pour ça, les cent jours, deux cent jours et tout le blabla… Hésite pas si t’as besoin d’idées mon reuf.

Si ses talents en petit ami parfait ne lui serviront plus à rien, ils peuvent au moins bénéficier à ses amis, et déjà la conversation s’éloigne du couple de Haru, déjà ce dernier l’interroge sur son été. Il lui parle alors du camping, se risque à qualifier ces vacances de sympa, sans trop savoir si le mot est réellement adapté. Sans doute que non, car il fera tiquer son ami qui le questionne déjà à ce sujet ; lui demande s’il a découvert à Nana des défauts inattendus, le poussant à lever les yeux au ciel en répondant :

- Hyung, j’te rappelle que j’ai une grande sœur, puis ça fait quasi un an que j’vis avec Nana… J’pense que je connais pas trop mal les tue-l’amour des meufs… Nan, c’est plus moi le souci ici.

Il laisse une petite pause se marquer, hésite un instant avant d’avouer :

- J’ai merdé… J’sais plus si je t’avais dit que notre coloc il était pas très chaud pour qu’on prenne une meuf avec nous ? Sa condition c’était qu’il se passe jamais rien avec elle pour pas qu’y ai de problèmes. Du coup je lui ai promis qu’y aurait rien, sauf que… j’ai peut-être un peu glissé, au camping. Un peu beaucoup, même, et maintenant qu’on est rentré j’sais plus quoi faire car j’avais fait une promesse mais qu’elle me plaît quand même bien Nana. Et c’est important le bro code, non ?

Ce bro code, il n’a jamais su le respecter, Minho, alors maintenant qu’il s’est si bien éloigné des femmes, il se dit que ce serait pathétique pour de bon de ne toujours pas y arriver. Et la tête qu’il baisse piteusement, lâche avec un petit rire :

- Tu dois trouver que je crains de fou, on dirait j’suis incapable de traîner avec une meuf sans qu’il se passe quoi que ce soit.

Mais, par manque d’envie de trop s’appesantir sur ce sujet, il lui parle plutôt du tatouage – les yeux brillants de fierté face aux félicitations de son aîné, à entrechoquer son verre contre le sien. Ça lui fait chaud au cœur d’entendre qu’on peut être fier de lui lorsque sa famille le renie ainsi, et il lui répond, sincèrement touché :

- Merci, ça me fait trop plaisir ! Et ouais c’est bon, j’ai ma petite certif’ et tout !

Son ami promet alors d’offrir la prochaine tournée et son sourire s’élargit un peu plus encore, mais avant qu’il n’ai eu le temps de répondre quoi que ce soit, ce dernier ajoute qu’il pourrait songer à passer se faire tatouer. Ses grands yeux s’élargissent alors un peu plus, et il répond en riant :

- Ah ouais, quand fallait être mon cobaye on aurait dit tu préférais mourir mais maintenant que j’ai un bout de papier pour attester de mon niveau tu veux bien, tsss… Nan mais sérieux ? C’est trop bien, ça me fait trop plaisir si tu me fais confiance ! T’as même pas besoin du planning en vrai, on fait ça quand tu veux !

Ses doigts tapotent un peu la table, l’excitation brûlant déjà dans ses veines, et des questions se bousculent dans sa bouche :

- T’as déjà une idée ? Tu préfères prendre un flash ou faire ton propre projet ? Tu connais j’fais pas des trucs hyper massifs, épais, ça collerait à ce que tu veux ?

tightrope

-- ft minho

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T’es à un rien de rire quand il te rappelle qu’il a toujours vécu entouré de femme, connait à peu près toutes les choses qui peuvent être considéré comme un tue-l’amour quand on n’y connait rien, qu’on en a côtoyé que très peu – ou de loin dans sa vie. Toi t’es un peu comme lui pour le coup, t’as des sœurs à peine moins âgées que toi donc forcément t’as grandi en voyant les fameuses faces cachées, en sachant que les femmes vont-elles aussi aux toilettes et font des choses parfois dégueulasses comme tous les êtres humains.

T’aimerais jouer au plus débile mais la suite t’interpelle.
Car il finit par lâcher que c’est surement lui le problème dans toute cette affaire.

Et là, t’as tout sauf envie de rire en le voyant si sérieux. Il semble sincèrement tracassé et t’as même pas à jouer les curieux qu’il finit par t’avouer ce qu’il a sur le cœur, te fait comprendre qu’il a finalement dépassé les limites qu’il s’était posé avec cette fille et qu’il est maintenant tiraillé entre son envie de vivre quelque chose avec elle et ce pacte qu’il a accepté il y a quasi un an de ça. Il semble être pas fier de lui Minho, semble même très déçu d’avoir rompu une part du marché qu’il s’était promis de tenir envers son autre colocataire mais tu le connais le garçon, connait ses intentions qui sont tout sauf mauvaise. Ça te saoule pour lui qu’il se sente ainsi merdeux, s’imagine coupable lorsqu’il n’a rien fait de bien dramatique si ce n’est suivre ses envies et son cœur.

- Tu devrais vraiment pas te tracasser à ce point … T’as juste fait ce dont t’avais envie et puis ce pacte là … Il a été instauré à l’arrivé de Nana, c’est pas comme si t’avais sauté sur cette fille quand elle est arrivée… T’as eu le temps d’apprendre à la connaitre, de t’y attacher donc oui y’aurait un risque de perdre ce que vous avez construit mais en soi c’est le cas dans toutes les relations ça… Moi aussi chaque jour je m’expose à perdre Reira…

Mais sans risque il n’y a pas de belle histoire, si il se gâche la vie à penser à toutes les conséquences que peuvent entrainer un tel choix il finira quand même malheureux et t’as pas envie d’une vie pareille pour Minho. Il mérite vachement mieux.

- Si Hyunki est pas capable de comprendre ça c’est que soit il est sur ses côtes à elle, soit il est juste égoïste car à un moment donné on peut aller à l’encontre de ce que les gens ressentent…

Épaules que tu hausses tandis que tes yeux se perdent sur le contenu de ton verre, écoute ton ami s’autoflageller d’avoir un cœur d’artichaut. Tu redresses ton regard vers lui et lui dit :

- T’as tenu quasi un an … ça va pour un cœur d’artichaut… Surtout d’après ce que tu m’as raconté de cette fille qui n’a pas l’air forcément hyper fermé elle non plus…

Tu n’ajoutes rien de plus, laisse le tatoué te parler des autres nouveautés dans sa vie. Enfin il peut exercer de façon légale Minho, détient le sésame de tous les efforts déployés en une longue année. T’es fier de lui, sincèrement. Vient trinquer à sa réussite et t’enflamme en lui disant qu’éventuellement, tu pourrais passer sous son aiguille un jour ou l’autre. L’idée est trop vite appréciée, prend d’immense proportion lorsque pour le moment tu n’as aucune idée de quoi tatouer, quel style et tout ce que ça implique. Tu viens te gratter l’arrière de la tête, gonfle tes joues un instant et répond à ton ami :

- J’pense ça serait plutôt une idée venant de moi ? A moins que tu me proposes un truc qui te vient en tête et qui me plait ? J’pense ça serait par rapport à ma famille… ? Pourquoi pas me tatouer un truc en rapport avec mon père ? Ou des fois j’pense à un truc en rapport avec Shin… Franchement j’sais pas trop mais on peut y réfléchir…

Des idées y’en a pleins qui te traversent l’esprit mais tu lui dis quand même :

-  Mais j’veux que ça soit petit, qu’on le remarque pas donc ce que tu fais c’est le plus adapté … Pas pour rien que j’t’en parle à toi !

tightrope

-- ft haru

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Et juste comme ça, Minho ouvre son cœur. Avec toute la facilité qu’il a toujours eue à le faire – lui raconte ses mésaventures avec Nana, cet écart qu’il s’est permis lorsqu’il était seulement censé se l’interdire, et son incapacité à gérer la situation depuis lors. Tel l’aîné qu’il est, Haru lui fait alors part de sa sagesse ; lui explique que lui aussi s’expose tous les jours à perdre Reira, et se risque même à suggérer que son colocataire puisse avoir des vues sur Nana. De quoi faire froncer légèrement les sourcils de Minho ; pousser une moue dubitative – non, surprise – sur ses lèvres.

- Quoi ? Tu crois vraiment il serait sur ses côtes ?

Bien malgré lui, c’est tout ce qu’il retient de la petite tirade de son ami d’enfance – un peu mal à l’aise à l’idée que son colocataire puisse la lui mettre à l’envers ainsi, que peut-être ce soit vers lui que Nana finisse par se tourner plutôt que lui. Ça expliquerait beaucoup de choses, en réalité – pourquoi il lui a toujours interdit de tenter quoi que ce soit, mais aussi pourquoi il avait des rapports si compliqués avec la jeune femme à son arrivée. Et Minho, il se sent un peu tracassé maintenant que cette théorie a été émise ; se repasse les dix derniers mois en accéléré dans sa tête, seulement arraché à ses pensées lorsque son ami lui assure qu’il n’est pas le pire cœur d’artichaut qu’il soit.

- Nan elle est pas fermée, mais bon… C’est pas comme si elle me draguait ouvertement depuis un an quoi, j’ai quand même merdé.

Mais déjà, le sujet Nana est abandonné derrière eux lorsque Haru évoque l’idée de passer sous l’aiguille de Minho. Il n’en fallait pas plus pour rendre sa bonne humeur au jeune homme, qui s’enflamme déjà à cette seule idée ; se demande ce que son ami pourrait bien souhaiter se faire tatouer, le noyant déjà sous une pluie de questions. Car il est comme ça, Minho, il en fait souvent un peu trop ; laisse l’excitation le gagner, quitte à parfois faire regretter ceux qui évoquaient une idée juste comme ça. Garçon trop passionné, aux humeurs intenses ; garçon qui hoche la tête d’un air concentré lorsque Haru évoque un tatouage en lien avec sa famille, son père ou cet étrange jeune homme qui lui sert de cousin. La seule chose dont il semble réellement sûr, c’est que l’œuvre restera discrète, raison pour laquelle Minho semble tout indiqué. Alors il acquiesce, l’air enthousiaste ; lui répond en souriant :

- Pas de problème, on fera ça alors ! Prends le temps d’y réfléchir, bien décider ce que tu veux, pour qui tu veux le faire, etcetera… Moi je bouge pas en tout cas, mais hésite pas si t’as besoin de creuser un peu, qu’il te faut des idées ou un peu d’aide pour faire un choix… J’suis là pour ça !

C’est aussi son rôle de tatoueur, après tout, d’aiguiller et conseiller son client vers sa décision finale – et ce sourire trop grand qui reste flottant sur ses lèvres tandis qu’il se cale un peu plus confortablement dans son siège, lâche :

- Ralala, j’suis trop content… Pour une fois que j’aurais pas eu à trop forcer pour qu’on accepte que je tatoue… Et du coup… ça va, toi ? T’as l’air plus en forme qu’en début d’année, ça fait plaisir à voir !

A l’interroger sans trop oser prononcer les mots ; se demander si le processus de deuil suit son cours sans encombres, si tout va bien pour la famille Seomun dans l’absence du patriarche.

tightrope

-- ft minho

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T’as l’impression d’avoir jeté un pavé dans la mare en insinuant que son ami pouvait potentiellement avoir des vues sur Nana. Tu vois le visage de Minho changé petit à petit, son air se rembrunir au fil des secondes qui s’égrènent dans le sablier du temps. Tu pinces ainsi les lèvres, te dit que ce n’était pas la meilleure des idées de lui dire ça car dorénavant il ne verra plus son coloc’ comme il faut, cherchera constamment à déceler une certaine attirance qu’il n’a pas forcément. Et quand il en vient à te demander si tu penses sincèrement que c’est le cas tu te contentes d’hausser les épaules, ne pouvant lui certifier le ressenti de son pote.  Après tout tu ne le connais pas très bien toi ce gars, ne l’a vu qu’une ou deux fois à des soirées. Tu serais vraiment un connard de lui affirmer des choses sans réellement savoir.

- Non ? J’sais pas ? J’te dis juste ça peut être une éventualité … Mais te prend pas trop la tête, c’est certainement pas le cas…

Du moins, tu l’espères pour lui que ça ne l’est pas. Tu trouverais ça vraiment terrifiant que son pote l’ait manipulé tout ce temps pour avoir tout l’espace et le temps de se rapprocher de cette fille sans avoir de concurrence. Et par peur qu’il remette toute sa vie en question t’en viens à lui parler de ton projet tatouage qui émerge petit à petit dans un coin de ta tête en voyant ta petite amie passer sous les aiguilles pour ajouter des petits ornements sur son corps quand l’envie lui prend. C’est toujours mignon, joli à découvrir. T’es sûr qu’elle serait surprise de voir que tu t’es fait tatouer lorsque tu n’en as jamais parlé, ni montré un quelconque intérêt à le faire un jour ou l’autre. Ça te fait sourire d’imaginer son air surpris, ses jolis yeux s’écarquiller. Te fait autant plaisir d’imaginer la réaction de Shin, de voir Minho si heureux de pouvoir tatouer un ami à lui.

- T’inquiète, dès que j’ai une idée je t’envoie tout par sms ou on se capte pour voir ce qui est faisable ou non, mais du coup j’ai hâte maintenant que j’en ai parlé… C’est chelou comme sensation un peu…

Que tu dis en riant avant de venir boire une petite gorgée de bière, l’écoute te demander si tu vas mieux depuis le début de l’année qui fut surement la pire période de ta vie. T’hoches alors de la tête, bien évidemment ça tiraille un peu ton cœur cette question, t’oblige à penser à ton défunt père mais tu sais que le chagrin s’est tout de même tari avec les mois. T’auras toujours ce pincement au cœur mais au moins le monde semble avoir repris un peu de ses couleurs, t’accepte un peu mieux la chose.

- Ouais nettement mieux, j’pense y’aura toujours un peu de tristesse autour de ça mais comme on me l’avait dit on reste pas éternellement au fond du trou… Toute façon il souffrait trop, c’était le mieux qui puisse lui arriver à ce stade…

Regard plongé un instant dans l’ocre de la boisson avant que tu ne te décides à relever la tête, tente un sourire pour confirmer que tu vas réellement mieux.

- T’as pu parler à ta famille depuis ou t’en es toujours au même point ?

Car lui aussi vit des moments compliqué avec sa famille, t'as toujours espoir que ça s'arrange pour lui, qu'enfin les femmes de sa vies accepte son plan de carrière.

tightrope

-- ft haru

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Haru s’efforce de désamorcer la bombe, lui rappeler qu’il n’a pas la moindre preuve de la culpabilité de son colocataire, mais le doute est dressé, et cette idée restera sûrement toujours dans un petit coin de l’esprit de Minho. Pour autant, ses tentatives de diversion fonctionnent dans l’immédiat, et le brun se laisse prendre au jeu de rêver de tatouages ; interroge son ami d’enfance sur ses envies et ses projets. Un éclat de rire rejoint celui de Haru en entendant ce dernier s’étonner de l’excitation qui accompagne ce genre de conversations, et il lui répond, se plaisant à se prêter des airs de grand sage lorsque c’est le plus souvent lui qui bénéficie de la sagesse de son aîné :

- Ah, j’te préviens, c’est que le début, ça… Une fois que tu seras passé sous l’aiguille tu penseras plus qu’à recommencer, c’est une addiction après…

Il en est l’exemple vivant, en témoigne la rapidité avec laquelle se remplissent ses bras et son épaule – et pour avoir eu l’occasion de discuter avec de nombreux clients au salon, il n’a pu que constater qu’il était loin d’être le seul à ne plus avoir su s’arrêter. Mais la conversation se fait un peu plus grave lorsqu’il s’enquiert de son état par rapport au début de l’année, soucieux d’apprendre si son ami a pu se sentir mieux grâce au travail du temps, ou s’il traverse encore des passages à vide. Il peut voir son regard se voiler, et regrette instantanément sa curiosité, pourtant animée par les meilleures intentions du monde. Heureusement, les nouvelles semblent finalement positives, et Haru lui apprend que si ce sujet reste délicat, il se sent tout de même bien mieux qu’en début d’année ; que vu l’état de son père, c’était de toute manière le meilleur qu’on pouvait lui souhaiter. Alors Minho hoche doucement la tête, se faisant malgré lui la réflexion qu’il aurait bien aimé, lui aussi, pouvoir se raccrocher à l’idée qu’en finir était finalement le mieux que l’on puisse souhaiter à son père – mais ce dernier avait fait le choix de lui-même de sauter du haut de ce building, laissant derrière lui un flot de questions destinées à rester sans réponses.

- Bon, tant mieux. J’suis soulagé de savoir que t’as réussi à sortir la tête hors de l’eau, avoue-t-il en souriant. Paraît qu’avec le temps, les bons souvenirs finissent par remplacer la peine.

Il ne peut pas vraiment le savoir, car pour sa part, les souvenirs qu’il garde de son père se comptent sur les doigts d’une main. Et justement, Haru l’interroge sur sa propre famille. Lui demande s’il leur reparle, depuis le temps, ce à quoi il secoue la tête avant même d’avoir ouvert la bouche.

- Nan, toujours pareil. J’ai quelques nouvelles en différé de la part de ma sœur, mais ma mère et ma grand-mère refusent toujours de me parler.

Il pince un instant les lèvres ; force un sourire sur ses lèvres, pas franchement désireux de s’attarder sur le sujet. Pourtant, Minho n’a jamais été du genre à fuir les conversations difficiles ; à chercher à dissimuler ses sentiments, même les plus sombres. Mais là, il connaît juste le sujet comme sa poche ; a déjà tout essayé sans succès. Alors il propose plutôt :

- Ca te dit un billard ?

tightrope

-- ft minho

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Et peut-être que comme il le dit un jour tu finiras tatouer de part et d’autres comme lui et bien d’autres gens dans le monde entier. Toi qui n’en a jamais ressenti le besoin jusqu’à aujourd’hui, après avoir passé vingt-sept années sans connaitre la sensation de l’aiguille sur ton derme enfin t’as une petite idée. Et peut-être que tu détesteras ça, peut-être que ça sera le début d’une nouvelle ère pour toi. T’en sais trop rien, mais aujourd’hui t’es excité par l’idée d’avoir un motif à tout jamais gravé sur ta peau. Peut-être car tu sens le besoin de marquer à tout jamais quelque chose qui te tient à cœur lorsqu’avant, tu n’arrivais pas à te projeter, que tu n’y voyais que de l’esthétisme et t’avais peur de potentiellement te lasser des motifs que parfois ton esprit te suggérer. Et pour l’heure cette crainte continue de vivre malgré l’envie qui prend doucement le pas. Alors forcément que ça te fait rire de l’entendre si sûr de lui, te dire que tu finiras certainement addict comme il l’est.

- Fait pas de ton cas une généralité … Déjà un ça sera bien.

Que tu dis pour calmer celui qui part trop vite dans ses délires quand il est excité par une idée. Puis t’es sûr que ça ne t’irais pas d’être autant tatoué que lui, Minho il a le style qui va avec. Il porte bien les dessins qu’il a choisi, le trouve encore plus cool et classe qu’avant avec ses têtes de mort et autres dessins ornant son bras musclé. Il pourrait presque te faire rager Minho à être si cool mais il est trop gentil pour être détesté – n’en déplaise à ton cousin préféré. Il est gentil et en plus de ça il est attentionné le brun, assez pour te demander si tu vas mieux depuis le décès de ton père. Il semble réellement s’inquiéter pour toi et c’est là que tu reconnais une réelle amitié. T’en viens à regretter de ne pas le voir aussi souvent que tu le voudrais, ne peut-être pas lui donné l’attention qu’il mérite lui aussi.

- Ouais il parait, j’pense pas encore être pleinement à ce stade mais ça finira par arriver j’me dis que j’ai déjà dépasser le « pire » …

T’es dorénavant loin de cette envie de ne rien faire, de toujours devoir te forcer à faire le moindre truc et aussi de cette immense fatigue dont tu n’arrivais point à te défaire durant des semaines entières. T’es forcément toujours triste quand tu penses à ton géniteur mais aussi rassuré qu’il n’ait plus à souffrir, que sa maladie ne perturbe plus le quotidien de chacun comme il le craignait. Il est désormais en paix et c’est cette idée qui te fait aller de l’avant. Ce qui t’embête un peu plus là tout de suite, c’est l’air triste que ton ami essaie de te cacher à l’aide d’un sourire en te disant que rien n’a bougé pour lui dans sa situation familiale. C’est toujours pas réglé et ça te fait soupirer, tu t’affales un peu sur ton siège en le fixant toujours autant désolé pour lui.

- C’est trop ridicule l’aplomb qu’elles mettent à pas te parler, c’est du temps perdu … T’as pas envie de juste aller les voir et régler le souci en face à face ?

Comme toujours t’essaie de trouver des solutions alors qu’on ne t’a rien demandé. Et peut-être qu’il a juste pas envie de chercher des moyens d’arranger les choses Minho car il te demande soudainement si tu souhaites faire une partie de billard comme si il souhaitait couper court à la conversation. Alors tu ne forces pas, te contenter d’hocher de la tête et te lever en prenant soin de ne pas oublier ta bière.

- Tu sais que tu n’as aucune chance de gagner face à moi au billard ? J’pourrais avoir un master dans la matière tellement j’suis doué…

L’un comme l’autre vous vous dirigez alors vers une table de billard libre, tu poses ta bière sur une table ronde de bar avant de récupérer deux queues, lui en tendre une et ajouter le sourire en coin :

- Prépare-toi à perdre Kwon.

tightrope

-- ft haru

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Il hoche la tête, l’air confiant lorsque son ami se permet de supposer avoir dépassé le pire. Car il veut seulement l’encourager ; il veut que Haru ai confiance en la vie et en l’avenir, ne redoute pas de retomber dans ces travers lorsqu’il a déjà trop souffert.

- Ouais, paraît que c’est les premiers mois les pires. Ça devrait aller globalement, maintenant.

Bien sûr, il y aura des passages à vides ; des instants où le défunt revient hanter une pensée fugace, et alors le cœur s’étreint un peu, alors le regard se floute un peu. C’est normal. Mais ses jours devraient être plus roses, et c’est tout ce qu’il espère pour celui qui fut un temps, lorsqu’ils étaient tous deux hauts comme trois pommes, était son voisin. Et déjà, c’est sur sa propre famille que la conversation se porte. Haru l’interroge sur la situation, aimerait savoir s’il a finalement pu arranger les choses au sein du foyer Kwon, mais Minho est bien forcé de lui répondre par la négative au risque de lui mentir. Une nouvelle qui fait soupirer le brun, le pousse à s’affaler d’un air las dans son siège face à lui en lui demandant s’il n’a pas envie de simplement venir les voir. Et à ces mots, un petit sourire se dessine, attendri par la naïveté de sa proposition – c’est sur un ton trop plat, presque fatigué, qu’il lui répond :

- Tu crois que je l’ai pas fait ? Ça s’est pas avéré plus efficace que tout le reste.

Il baisse les yeux vers son verre posé sur la table, regarde la buée se diviser en gouttes silencieuses sur le matériau gelé en repensant à cet après-midi où, naïf, il avait cru que prendre le taureau par les cornes pourrait solutionner quoi que ce soit. Cet après-midi où il s’était pointé dans le quartier où elles habitaient désormais ; avait sonné chez elles, encore et encore, avait tenté de téléphoner, envoyer des messages, n’importe quoi. Il savait qu’elles étaient là, car la fenêtre du salon était ouverte, que le murmure de la télé et des bribes de voix inaudibles lui parvenaient d’en bas, mais il n’avait pas osé hurler, il n’avait pas osé tambouriner à la porte de crainte d’attirer une attention non désirée sur le foyer. Et parce que les paroles de Haru font écho en lui, il ajoute doucement, la gorge soudain nouée :

- Mais j’vois ce que tu veux dire, sur le fait de perdre du temps… Ma sœur m’a dit que ma grand-mère allait pas bien, on attend encore les résultats des exams mais… faut j’aille la voir.

Et il ignore s’il dit cela pour en informer son ami, ou si c’est seulement pour mieux se convaincre lui-même. Minho rendu timide dans son propre foyer après toutes les douches froides qu’il s’est pris – l’espoir ténu et honteux, cependant, que si la situation était réellement grave, cela rebattrait peut-être les cartes en sa faveur. Mais déjà, peu désireux de laisser ses pensées s’attarder sur l’état de santé de sa grand-mère, il propose à Haru une partie de billard. Hausse un peu les sourcils, refermant ses doigts sur sa bière, en entendant le brun étaler ses prétendus talents en la matière.

- Ah ouais ? T’as appris ça où, même ?

Question partagée entre une curiosité réelle et la volonté de déterminer s’il se contente de bluffer, s’empare de la queue de billard qu’il lui tend en ajoutant :

- L’expérience m’a appris que ceux qui parlent le plus finissent par perdre, en général.

Et tout en frottant la queue de billard sur le petit machin carré, comme il l’a si souvent vu faire dans des films et le reproduit depuis lors, il demande l’air de rien :

- Si t’es si doué, j’imagine que la politesse te poussera à me laisser commencer, du coup ?

tightrope

-- ft minho

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Tout semble bien plus compliqué qu’il n’y parait, si toi t’imaginais qu’affronter le conflit de face serait la solution adéquate pour régler le problème Minho te coupe l’herbe sous le pied en t’annonçant qu’il a déjà tenté cette tactique en se présentant chez sa mère et que cette solution n’a tout bonnement mené à rien. Tu pinces ainsi les lèvres, ne sait plus quoi ajouter Haru. Puis tu vois bien que ça le contrarie de ramener ces moments compliqués sur le tapis alors tu ne forces pas plus. Pour le moment il est peut-être préférable que Minho ne tente plus rien jusqu’à qu’une opportunité s’offre à lui naturellement.

Et t’espères sincèrement que ça ne sera pas un décès,
Ça serait trop malheureux qu’un tel évènement les rabiboches.

Ne reste plus qu’à prier pour que les choses ne se passent pas ainsi, que sa grand-mère vive encore de belles et longues années et que les examens en cours ne révèle rien de bien méchant. En attendant, tu ne peux que respecter son manque d’envie d’en discuter. Tu vois très bien que ça le touche énormément, qu’il est plus aussi joyeux depuis que ce sujet a été mis en avant. Donc t’agis comme si de rien était quand il t’invite à faire une partie de billard, t’accepte et le suit jusqu’à une table libre. Exploit dans l’art de ce sport que tu n’es pas peu fier d’étaler, tu te vends comme un très bon adversaire et cela semble l’étonner.

- Un peu de partout durant mes périples en Asie …  Je trainais dans les bars un peu trop souvent pendant cette période de ma vie…

T’avais énormément de temps pour toi ainsi que pour t’amuser à ce moment-là. Tu ne travaillais que par intermittence, faisait des jobs élémentaires pour te payer tes prochains voyages et de quoi vivre pour le mois en cours. T’étais pleins d’amis différents, de tout horizon. Tu faisais la fête minimum trois jours par semaine en répétant constamment que tu profiterais d’être mort pour te reposer. Très certainement qu’elle te manquerait cette époque si Reira n’avait pas recroisé ton chemin, que Shin n’était pas rentré des Etats-Unis. Mais pour l’heure t’es bien content de ta vie actuelle, ne peut parler de ton expérience de baroudeur qu’à travers cette future partie de billard Même si d’après Minho ceci n’est pas gage d’une réussite certaine. Au contraire, à te proclamer déjà gagnant tu risques bel et bien de perdre.

- On verra bien hein, mais j’pense tu dis ça pour te rassurer …

Ou peut-être que c’est toi qui le fait dans ce but-là mais dans tous les cas tu sais que la partie sera amusante, qu’aucun de vous deux ne sera chiant en cas de partie perdue. Comme il le suggère si t’es si confiant tu te dois de le laisser commencer et t’hoches de la tête, lui confirme que les choses vont se passer ainsi :

- Bien sûr, ça me paraissait évident donc vasy, bonne chance mon pote !

Son épaule que tu viens taper avant que la partie ne commence. C’est franchement serré tout du long, l’un comme l’autre vous savez y jouer et ça se ressent. Jusqu’au bout tu ne sais pas qui gagnera car il suffit d’une boule manquée pour que la partie prenne un tout autre tournant. Tu fixes ainsi les boules colorées finir dans les filets les unes après les autres mais il suffit d’un coup – d’un seul manque de la part de Minho pour que la partie tourne en ta faveur que tu saisisses ta chance pour rentrer une à une les dernières boules colorés dans les quatre coins de la table et ainsi mettre un terme à cette bataille acharnée. Tu viens quand même taper sa main lui dire de façon très fairplay :

- T’as un été un très bon adversaire, ça s’est joué à un rien ! Du coup tu paies la nouvelle tournée ? A moins que tu veuilles jouer le match retour….

Et bien évidemment qu’il veut Minho. Ainsi, vous jouez encore un petit moment, aller boire encore un peu avant de décider qu’il est grand temps de rentrer une fois les douze coups de minuit largement dépassé. Avant de vous quitter vous vous dites que ça serait cool de vous voir un peu plus souvent et en prenant le taxi tu te promets que tu vas le prendre ce temps pour le voir plus souvent Minho, ne pas le laisser seul puisque sa propre famille ne souhaite pas jouer son rôle.