Te reconstruire est la chose la plus compliquée à faire à l’heure actuelle. Pourtant, tu n’es pas seul, tu as tes amis. Et honnêtement, sans eux, tu ne serais rien. Le soutien qu’ils t’apportent te permet de continuer à avancer. Parce qu’il le faut et que tu en as besoin. Tu es las de pleurer, de te souvenir, de souffrir. Tu ne veux plus revoir ces images en fermant les yeux, de la trahison qui t’a lacéré le cœur. Tu as besoin que tout ça s’arrête. Cependant, tu es loin d’avancer au rythme que tu devrais. Après tout, la plupart des gens ont le cœur brisé un jour. Tu étais stupide et ignorant de penser que cela ne t’arriverait pas. Que vous seriez toujours l’un avec l’autre parce que votre relation n’était pas comparable aux autres. Spoiler alerte : c’est toujours comparable aux autres. Il n’y a pas d’exception ni de chanceux dans l’amour. C’est quitte ou double. Non pas que tu as douté de ses sentiments au début. Mais peut-être aurais-tu dû ne jamais quitter la ligne. Tu souffrirais d’un amour secret, mais au moins votre amitié serait toujours là.

Cela fait quelque temps que ton téléphone t’affiche ses messages. Tu les ignores. Tu n’as pas la force de lui parler encore. Tu es faible. Mais tu ne sais pas si tu retomberais dans ses bras, ou si tu lui casserais la gueule. Adieu l’enfant innocent, il t’a remis les pieds sur terre. Tu ne veux plus te faire avoir. C’est dire, que si tu l’avais sous les yeux, tu ne saurais quoi faire. Au pire des cas, la fuite sera le mieux.

Ta journée se passe plutôt bien. Les journées sont les mêmes au travail et tu as toujours tes études à côté. L’avantage d’être célibataire, c’est que maintenant, tu donnes plus de temps à tes études dont a profité de ta moitié. Non pas que tes notes aient chuté. {enfin si, mais ce n’était pas à cause de ton couple, plutôt à cause de la chute de celui-ci.} Tu passes aussi du temps avec tes collègues et apprends à les connaître davantage. C’est triste de penser qu’en deux ans, les liens ne sont pas plus forts. Bien sûr, on ne peut pas aimer tout le monde.

Le boulot enfin fini, tu quittes les lieux en compagnie d’une des filles, faisant un petit bout de chemin avec elle. C’est agréable de discuter, et elle arrive toujours à t’arracher un rire. Puis elle continue sa route, et toi la tienne. Et tu te perds dans tes pensées, les pieds utilisant le chemin bien connu de la maison. Et puis soudain...

Tu ne sais pas si ton cœur fait un looping, mais une sensation remonte le long de ton corps, passant par ton estomac. Tu frissonnes d’abord, le cœur battant. Puis tu te figes, raide en sentant sa main sur ton épaule. Ne me touche pas. Tu plisses les yeux et te dégages de sa main avec une énergie que tu n’imaginais pas vue la raideur de ton corps juste avant « Pourquoi es-tu ici ? » Même pas d’honorifique, pour ce qu’il t’a fait il ne le mérite pas. « Je pense que le silence est assez explicite. » Dire que le voir dans cet état ne te trouble pas serait mentir. Toi-même, tu ne sais pas comment agir, clairement pas prêt à ce face-à-face. « Merci de t’inquiéter, mais comme tu le vois, je vais très bien. » Mensonge. Et le pire, c’est que tu sais qu’il te connaît par cœur et que tu ne peux lui mentir. Mais tu veux aussi lui faire mal. Tu n’arrives pas à retenir un rictus amer, tes yeux plongeant dans les siens. « Tu es désolé... De quoi au juste ? De m’avoir trahi ? De ne pas avoir tenu ta promesse ? Ou de m’avoir ouvert les yeux ? » Tu es bien trop rancunier, pour accepter un simple désolé. Et pourtant, tu l’aimes encore. « Tu penses réellement que juste ça va marcher ? Que je vais te pardonner et te sauter dans les bras ? » Oh non, ça non. Même si tu es faible, tu ne veux pas t’abaisser à ça. Et ça te dévore de l’intérieur, de le pousser, de le blesser encore. Parce que ton cœur te pousse à le faire, même si la raison te dit que c’est idiot. « Qui te dit que je ne suis pas passé à autre chose ? » Tu en es incapable, ça aussi vous le savez tous les deux. Mais tu vas lui montrer, ce côté que tu n’as jamais exploité. Que le doux Minjun s’est barré et qu’il est très loin de revenir.

Tu aurais presque peine de le voir agité, s’il n’y avait pas eu tout ça. Peut-être aurais-tu été plus indulgent si cela n’avait été qu’un baiser. Non, il a fallu qu’il aille sauter la première pimbêche qui lui ai fait les yeux doux. « Je suis désolé de tout ça Min, et même plus .. » Être désolé, ce n’est pas suffisant. Il va te falloir beaucoup plus que des excuses. Au fond, tu ne sais même pas si tu veux lui pardonner. La peur dominera toujours dans tes entrailles qu’il puisse recommencer à déconner. « Enfin ce que je veux dire, c'est que je me doute qu'un désolé ne suffira pas à me faire pardonner .. Je suis prêt à n'importe quoi pour toi .. Pour avoir une chance de revenir dans ta vie .. » Le fait est qu’il n’en est jamais parti. Sa position a juste changé. Il n’est plus que DH de ton enfance, celui qui nourrissait des étoiles dans tes yeux, qui pansait tes bleus. Celui qui, pour tout et n’importe quoi aurait bravé vent et marais, juste pour que tu puisses rire. Celui contre qui tu t’es lové la première fois que tu as bu. Busan devait être votre nouvelle vie, mais il semblerait que lui comme toi, ne soyez plus les mêmes qu’avant.

Tu y es allé fort. Bien fais. Le voir être à deux doigts de s’étouffer te procure malgré toi, un sentiment de vengeance bien trop appréciable. Tu n’as pas à être le seul, à manger le sol. « Je ne pourrais t'en vouloir... Après tout, c'est moi qui ai fait le con... Mais ce n'est pas ça qui m'arrêterait Min... On sait tous les deux... Qu'on est fait l'un pour l'autre... Entre nous, c'est à la vie à la mort... Et je ferais tout pour que tu pardonnes mon acte ignoble... » Tu soutiens son regard. Hors de question de baisser les yeux. Tu sais pourtant qu’il a raison, un point fort. Vous êtes bien trop liés l’un à l’autre pour vous séparer ainsi. Parce que ton organe battant ne palpite que pour lui. L’idiot. Pour autant, tu ne dis mot. Tu veux voir jusqu’où il va plaider sa cause. Jusqu’où ses beaux yeux et ses douces paroles iront pour atteindre ton pardon. Ton corps se raidit cependant, en sentant le sien s’approcher davantage. Et tu ne peux nier l’attraction que ça t’apporte, comme cela l’a toujours fait. Comme deux aimants qui ne peuvent s’éloigner l’un de l’autre. « Je t'aime Min ...» Boom. C’est trop simple. Et ton cœur, il palpite. À l’époque, tu te souviens combien il avait été dur d’entendre de si beaux mots sortir de sa bouche. Vous n’étiez certes, que des enfants. Et vous n’aviez pas besoin de mots pour vous comprendre. Mais l’entendre dire cette phrase te bouleverse plus qu’autre chose. C’est trop simple et tu ne veux pas tomber. Pas cette fois. « En es-tu sûr ? De m’aimer ? Il y a tellement d’amours différents. » Tu fais claquer ta langue et te recules de lui. « Je ne suis plus un chiot, je ne suis plus ton chiot. Tu ne peux plus jouer avec moi et agir comme bon te semble. » Ces derniers temps, tu as eu l’occasion de réfléchir longuement sur votre relation. Dépasser le stade de l’amitié, a été une erreur qui vous a inévitablement conduit à cette situation. Tu ne sais plus quoi croire. « Il n’y a rien à dire. Je ne vois pas de quoi tu veux parler. » Et tu n’en as pas envie non plus. Tu veux avancer, oublier. Et même si ton cœur veut se battre pour cet amour fou, ton cerveau a clairement décidé du contraire. C’est un véritable bordel intérieur qui se joue depuis ce soir-là. « Tu veux de mes nouvelles ? Je vais bien. J’étudie et je travaille. » Une idée te traverse l’esprit, le monstre de vengeance te chatouillant. « Ah oui, tiens, maintenant que je suis de nouveau sur le marché, Twinie m’a proposé de m’inscrire là. » Tu sors ton téléphone, déverrouillant l’écran vide de vos souvenirs afin de lui montrer l’application. Sans hésitation, tu cliques sur le logo de Tinder et tournes ton écran vers lui. « Je ne m’y étais jamais intéressé auparavant, mais la vie réserve des surprises. Souhaite-moi bonne chance ! » Tu oses même sourire, le regardant dans les yeux. Souffre.

Ce n’était pas spécialement prévu de le mettre au courant, mais le moment s’est avéré propice. Peut-être le regretteras-tu plus tard, mais pour l’heure, tu te nourris de toutes les émotions qui passent sur le visage de l’homme que tu aimes toujours autant.

Oh, comme la vengeance est un plat délicieux. Et tu ne fais que commencer d’ailleurs. Tu es resté bien trop longtemps sur tes acquis, sur un seul homme. Pourtant, tu aurais pu toi aussi, céder aux avances de quelques-uns. Mais non, tu es resté fidèle à un seul homme. Idiot. Et maintenant, voire des larmes dans ses yeux ne te chagrinent pas autant que cela devrait. Chacun son tour non ? Et puis toi au moins tu agis parce que tu es célibataire. Avant, tes yeux n’ont jamais été tournés que sur lui. « Tu ne peux pas... C'est dangereux... Ce genre d'application... Tu ne sais jamais... Qui se cache derrière... » Tu hausses un sourcil sans quitter ses yeux. Oh que si tu le peux, et tu vas le faire. À toi maintenant de découvrir les plaisirs et l’aventure. Bien sûr, tu le sais, il n’a pas tort. Tu ne sauras pas qui se cache derrière l’écran. Qui sait, autant tomberas-tu sur un fou ? Mais la vie n’est-elle pas là pour vivre, justement ? Tu t’es trop laissé aller, trop pris tes aises. Il est temps d’oser affronter toute la vie et ses côtés. Quitte à te mordre les doigts, c’est un prix à payer. « Min ne fait pas... Tu pourrais tomber face à un pervers... Un fou... Un obsédé… » Ou tu pourrais tomber sur quelqu’un de sympa, qui cherche juste de la compagnie. Tu as toujours été du genre optimiste, même avec ta vie de merde alors pourquoi changer ? Tu te mords la langue lorsque ses doigts frôlent ta joue. Tu ne veux pas qu’il te touche. Plus. Sinon, tu lâcheras tout. Parce que tu es faible. Ton père le disait, et il n’avait pas tort. Pour DH, tu as toujours été faible, et ce, depuis le premier jour. Un fait visible à l’œil nu que seul un idiot pourrait louper. Et maintenant que tu essaies de te reprendre en main, tu ne veux plus faiblir. Tu ne veux plus craquer.

C’est non sans un plaisir sournois que tu le vois tomber à genoux. Mange ça. Tu retiens un sourire et continues de l’observer. De voir combien ta nouvelle l’atteint, de voir le désespoir s’accumuler. Le vieux tsundere qu’il était autrefois n’aurait pas réagit ainsi. Busan l’a changé. « Tu veux me faire souffrir... Tu veux me faire du mal... Je comprends... Mais ne te mets pas en danger... S'il t'arrivait quelque chose, ce serait pire... Et je ne pourrais me le pardonner... » C’est jouissif de le voir pleurer. Et tu n’as encore rien fait de concret. Tu n’as même pas encore commencé à t’amuser. Tu n’arrives pas à imaginer quelle seront ses réactions, une fois que tu te seras lâché. Faisant claquer ta langue, tu regardes autour de toi. Vu l’heure, il n’y a plus trop de fréquentations ce qui est un avantage. Tu ne saurais pas comment expliquer sinon la situation actuelle. Voir un homme à genoux devant un autre pourrait être suspect aux yeux des gens. Car de loin, personne ne peut voir les perles salées qui roulent sur les joues du plus âgé. Tu finis donc par t’accroupir, prenant soin au passage de venir essuyer ses larmes. Et tu affiches un sourire, un doux, car ce sont les plus courants chez toi. Pour autant, ton cœur n’est pas douceur et tes yeux le reflètent vraiment. Mais seul le plus âgé à accès à cette information. « Oh... Tant d’inquiétudes, je suis touché. » Et ce n’est pas totalement faux, car caché au plus profond de ton cœur, tu as le sentiment qu’il t’aime toujours autant. Mais c’est une pensée que tu enfouis pour le moment. « Tu penses vraiment que je ne sais pas me protéger ? Que je suis idiot au point de me mettre en danger ? » Lui qui te connaît bien, pourquoi tremble-t-il de peur ? Tu n’es plus ce jeune garçon, qui sous les coups de son paternel, cherchait du réconfort auprès de son meilleur ami. « Rappelle-moi qui m’a appris à me défendre ? » A-t-il vraiment tout oublié ? « S'il te plaît Min... Fait pas le con. » Tu roules des yeux et te redresses « Je ne vais pas reculer parce que tu me le demandes. » Hors de question.

Tu soupires et attrapes son bras pour le relever. « Aller, debout. » Cela devient gênant. Et vous commencez à attirer l’attention des passants. Chose que tu voulais absolument éviter de base. Avec le café à proximité, cela ne serait pas une bonne idée de rester dans le quartier. « Je te donne dix minutes, pas plus. Je dois rentrer. » Tu le contournes et te mets à marcher. S’il veut tant te parler que ça, tu sais qu’il te suivra. Mais hors de question de le ramener chez toi, ni même d’aller chez lui. Tu te retournes et le fixe « Et n’y pense même pas, je ne remettrais pas un pied sur le Minho. » La dernière fois, t’a suffi, merci.

Tu ne l’attends même pas, laissant tes pieds te guider vers un endroit plus calme. Auparavant, ton esprit t’aurait joué des tours. Il t’aurait donné des illusions de situations cocasses. Quand vous étiez au temps des chamailleries, au temps de l’insouciance. Tu l’aimais. Si fort. Peut-être était-ce par ce que ton cœur lui avait toujours appartenu, mais tu n’as jamais aimé personne d’autre. Pas même les visages qui se sont rapprochés de toi après son départ. Pas même suite aux avances parfois trop directes. Pas même lorsque tu as donné ton premier baiser. Le pire, le summum, est que tu étais ivre. Un des plus gros clichés de l’histoire. Tu ne t’en souviens que parce qu’une photo avait tourné, apparemment, c’était un gage. Stupide. Alors que votre premier baiser à vous, n’avait pas été des feux d’artifice ou ce genre de connerie. Non, juste un sentiment d’être enfin à la maison. Un baiser maladroit mais sincère. Les temps ont changé.

Tu ne reviens sur terre que lorsqu’il arrive à tes côtés. « Je ne comptais pas te proposer d'y aller. Je me doute que c'est trop douloureux. » Tu laisses un Tsk s’échapper de tes lèvres. Maintenant, ce n’est plus aussi douloureux que ce jour-là. À présent, c’est plus du ressenti et de la colère que de la tristesse. Tu as fini de pleurer, tu veux simplement lui renvoyer la balle en pleine tronche. Parce qu’il a beau s’excuser, regretter et de demander pardon, cela ne répond pas à ta question. Pourquoi ? Se lassait-il de toi l’espace d’un moment et voulait tester d’autres eaux ? Votre relation, était-elle devenue aussi ennuyeuse ? Tu ne sais pas. Au bout d’un moment, tu sais que tu devras arrêter de chercher à comprendre.

Sa proximité te rend nerveux, mais tu essaies de ne pas le montrer. Trop proche, tu sens la chaleur émaner de lui. Et si tu le voulais, tu pourrais attraper sa main. Mais à la place, tu glisses tes mains dans tes poches. C’est le plus intelligent à faire pour le moment. Tu le laisses aussi parler. Après tout, c’est lui qui insiste pour dire que vous avez de la conversation à faire. Mais toi, tu sais bien qu’à l’heure actuelle il n’y a rien à dire. Et que s’il te pousse trop loin, tu risques d’être bien plus amer que tu ne l’es déjà. Certaines personnes pourraient dire que tu exagères. Qu’être trompé arrive tous les jours et qu’il faut continuer ta vie. Mais tu le sens, tant que tu n’auras pas cette satisfaction de lui en avoir fait baver, tu ne pourras pas passer à autre chose. C’est plus fort que toi. Tu ne peux qu’écouter le monstre à l’intérieur de toi, qui gratte, pousse, afin de pouvoir s’exprimer. « Je serais toujours là à veiller. À venir te montrer combien je tiens à toi. Combien je t'aime. Je ne lâcherais rien Min. Et même si tu me repousses des milliers de fois, je reviendrais. Je reviendrais parce qu'il n'y a que toi et qu'il n'y aura toujours que toi dans ma vie. » Tu ne peux retenir un éclat de rire bruyant face à l’ironie de ses paroles. « Ne fais pas de promesses que tu ne peux pas tenir. »

Vous arrivez enfin dans un endroit calme. The Hills est un lieu bien connu pour les amoureux. Et vous y avaient passé un bon nombre de temps. Mais aujourd’hui la visite est loin d’être la même. Tu finis par t’arrêter et de retourner vers lui. « Okay, je vais être bon enfant. Imaginons que je te pardonne. Que je sois magnanime et que je t’accepte à nouveau auprès de moi. Quelles seraient les garanties que cela ne se reproduise pas ? Puisque tu ne peux pas expliquer cette pulsion. » Tu attends sa réponse avec une réelle curiosité. Savoir ce qu’il va bien pouvoir te sortir. Tu n’es pas stupide au point de ne pas voir qu’il n’est pas désespéré. « Quelle chance pour toi, que l’espoir fasse vivre, non ? » Tu mords. Encore et encore, te délectant de ses réactions. Tu pousses, encore un peu. Pour voir ses limites. « Tu devrais d’abord chercher à ce que j’accepte tes excuses. Parce que notre histoire ? Elle est terminée. Ni toi, ni moi sommes les mêmes qu’avant. Je ne compte pas redevenir l’être ignorant et stupide que j’étais. » Hors de question et de faire marche arrière. Après tout, c’est peut-être un signe pour toi. D’avancer et de changer. Tu es resté aveugle de bien des choses, trop plongé dans ton cocon. Le regrettes-tu ? Pas entièrement. Après tout et malgré ça, tu aimais. Et tu veux continuer à aimer. Mais plus comme avant.

Grandir et arrêter d’être faible.

C’est totalement contre ton envie d’être là. Mais tu as accepté alors tu dois tenir. Si Woo savait ça, il te passerait une gueulante si forte que tu resterais muet pendant quelques jours. Après tout, il t’a vu bien trop longtemps pleurer sur DH. Et tu as décidé sous ses conseils de reprendre ta vie en main. Ce n’est clairement pas en papotant dans un parc avec ton ex, avec qui tu es en mauvais termes, que tu vas y arriver. Tu envoies une prière mentale pour qu’il ne l’apprenne pas de sitôt.

Puisqu’il insiste pour dire que vous devez parler, tu poses tes propres questions en premier. Bien sûr, tu sais que tu es loin d’avoir toutes les informations, mais c’est important pour toi de le faire. Et comme tu es bien élevé malgré l’enfance passée auprès de tes géniteurs, tu le laisses vider son sac. Tu préfères ne pas l’interrompre, garder tes mots pour toi. Sinon tu sais que le démon à l’intérieur va encore s’exprimer. Et tu sais, que quelque part en toi, tu exagères. Qu’il s’est déjà bien trop puni lui aussi. Mais cette leçon est nécessaire, autant pour toi que pour lui. Pour quitter ces acquis qui vous ont conduit à cette situation. Et sinon à quoi auraient servi ces mois de larmes et de tristesse ? Tu le sais, c’est en toi, ça te rend plus fort. Moins stupide et ignorant, moins faible même si ce n’est que de peu. Afin de pouvoir te reconstruire et ainsi changer. Ne plus être celui qui grandissait couvert de bleus. Bien sûr, cela reste ton enfance et ton passé. C’est ton histoire. À toi maintenant d’en construire une nouvelle.

C’est difficile de croire ses mots. De croire qu’il aurait partagé son erreur. L’aurais-tu aussi mal pris ? Clairement. Aurais-tu réagi de la même manière ? Ça par contre, tu l’ignores. Le sexe comme justificatif de tromperie te dépasse. Ce n’est pas comme si vous étiez inactifs de ce côté-là. Est-ce parce que tu n’es pas aussi expérimenté ? Si c’était si magique que ça, il n’aurait pas baisé la première venue, non ? L’entendre parler de prendre des risques te fait cependant grincer des dents. Et tu te mords la langue pour ne pas répondre là aussi. Tu ne le comprends pas du tout. Tu ne comprends pas pourquoi il a voulu faire ça quand vous étiez ensemble. Combien de temps aviez-vous été séparés avant que ta liberté te permettre de le rejoindre ? Qu’a-t-il fait de tout ce temps ?

Tu n’es même pas capable de lui donner des règles. Tout simplement parce que tu n’en as pas. Tu es perdu, littéralement. Partagé ; entre l’amour que tu lui portes encore, et l’envie de t’en aller. Tu le sais, que vous deux, ce n’est pas fini. Oh ! ça oui. Vos vies sont liées à tel point que seul un acte définitif pourrait effacer cela. Mais tu n’en es pas là, tu ne veux pas non plus y arriver. « Nous avons changé hyung.. Nous ne sommes plus les mêmes qu’avant. Et je ne te reconnais plus. » Ça te fait mal de dire ce genre de chose, mais la vérité est là. Se voiler la face n’y changera rien. « Je ne veux pas retourner en arrière. Je ne veux pas ce que nous avions. » Parce que votre relation est un résultat du passé, une autre vie. « Je veux avancer et découvrir de nouvelles choses. » Fermer une bonne fois pour toutes ce chapitre. Est-ce que cela taira les sentiments que tu éprouves encore aujourd’hui ? Non. Clairement pas. Mais tu as promis, non seulement à Woo, mais aussi à toi-même de faire ce qui est juste pour toi. « Je vais faire tout ce que je n’ai pas fait. Ce que l’ancien moi n’osait même pas penser. »

Tes yeux dérivent dans le vague, laissant le jour s’éteindre petit à petit sur vos visages. Il est temps pour toi de rentrer. Tu finis pourtant par le fixer à nouveau. Tu es fatigué, et tu n’as qu’une seule envie : rentrer. Le plus dur va être de devoir mentir et ne jamais parler de ce moment. Ne jamais avouer que tu as laissé une chance à DH de te parler. Alors tu fermes à nouveau ton visage, instant de faiblesse oublié « Tic Tac, temps écoulé. » Tu n’as plus rien à lui dire, car tout ce que tu attends, ce sont des actes plutôt que des paroles. Car les paroles sont aisées à prononcer, mais les actes sont plus difficiles à faire. « Si tu veux que j’ouvre à nouveau les portes, tu vas devoir t’y mettre. Car ce n’est clairement pas d’actualité. » Tu vas tenir tes promesses et surtout ne pas craquer. « J’ai écouté ce que tu avais à me dire. Maintenant, je m’en vais. » Tu n’as plus de raisons d’être ici avec lui. Tu commences à t’éloigner de lui, tes pieds avançant volontiers loin de lui. Tu es trop-plein d’émotions, de colère et toujours de tristesse. Tu t’arrêtes pourtant et te retournes. Il est toujours au même endroit et tu sais qu’il n’a les yeux que sur toi. « Je ne t’ai toujours pas pardonné. Où ne serait-ce qu’un peu ? » Tu as encore besoin de temps et tu espères qu’il te le donnera. Alors tu te retournes à nouveau et reprends tes pas, t’éloignant volontairement de celui qui est toujours en toi. Il le sera toujours, en quelque sorte.