Chapter one : there was bliss

C’est un 25 juillet 2012 que le couple Baek eut le bonheur d’accueillir leurs jumeaux. Jeunes parents aux anges et bien lancés dans leur vie active, Monsieur Baek était professeur dans l’UFR langue et littérature Coréenne à l’université et Madame Baek infirmière néonat à l’institut hospitalier de la ville d’Ulsan.  Avec eux, vivait la grand-mère maternelle des jumeaux suite au décès de son mari qui se donnait à cœur joie d’aider sa fille avec son nouveau statut de mère. La nouvelle petite famille vivant en osmose et chacun trouvait sa place après l’arrivée de Seojun et Minju. Leur mère n’eut aucun mal à reprendre le travail après le congé maternité, pouvait compter sur la vieille dame pour prendre soin des bébés pendant son absence. Ils coulaient des jours tranquilles et maintenant que monsieur Baek avait une famille, il se mettait d’autant plus corps et âme dans son travail, avec l’ambition de devenir maître de conférences. Concours passé et promotion obtenue après quelques années d’efforts intenses, c’est à l’âge de 6 ans que Seojun et sa famille déménagèrent à Busan suite à la mutation de son père.

Chapter two : but it faded

Les premières années à Busan furent tout aussi tranquilles que celles passées à Ulsan. Cependant, l’ambition de Mr Baek laissa place à un complexe d’infériorité lorsqu’il s’agissait de ses collègues originaires de la ville. Peinant à se faire remarquer autant en tant que romancier qu’en tant que maître conférencier. C’était à leur 8 ans que Seojun et Minju virent pour la première leur père rentrer ivre et frustrer du travail.

Tw violence conjugale :

Après l’incident avec sa femme, l’homme promis qu’il regrettait profondément ses gestes et que ça n’arriverait plus. Mais que valaient les paroles d’un homme désespéré par ses échecs et trop fier pour essayer de voir ce qui n’allait pas ? Ses actes de violences ne stoppèrent pas, devenant de plus en plus régulière à tel point que le petit garçon, fatigué d’entendre les supplications de sa mère un soir, sorti brusquement de la chambre. La grand-mère essaya en vain d’attraper l’enfant, mais le petit était trop rapide et s’était jeté sur son père en le suppliant d’arrêter.

Tw violence conjugale:

Après cet énième incident, les jumeaux manquèrent 4 jours l’école, le temps de laisser les ecchymoses disparaître. Les jours qui suivirent, la jumelle de Seojun était sensible aux changements de son frère. Il commençait de plus en plus à se refermer sur lui-même, n’exprimait que très peu ses émotions sinon jamais et ne devenait quasiment insensible à son environnement. L’inquiétude la gagna d’autant plus, lorsqu’il semblait ne plus réagir aux violences de son père. A l’abri du regard des parents, en particulière de monsieur Baek, leur grand-mère entreprit d’amener Seojun voir une psychologue qui après plusieurs tests et stimuli, suspecta un léger trouble de la personnalité antisociale.


Chapter three : Now there is only pain

Le modèle familial c’était totalement détérioré et chacun vivait dans la crainte du retour de son père chaque soir. Allait-il être ivre ? Avec un peu de chance il aurait trop bu et serait épuisé ? Emprisonné dans un foyer dont la chaleur avait quasiment disparu, les deux femmes de la maison luttaient pour feindre que tout allait pour le mieux. Ou que la situation allait s’améliorer, la famille ayant déjà touché le fond. Seojun et Minju entraient dans l’enseignement secondaire et eurent comme cadeau leurs premiers smartphones, première porte vers un monde un peu plus coloré et joyeux d’après sa sœur. Il était vrai cela dit qu’avoir un portable facilitait déjà l’accès à internet et c’est d’ailleurs grâce à des tutoriels Make Up sur Youtube que le jeune garçon avait commencé à s’ouvrir de nouveau au monde.

Alors que les choses semblaient prendre une tournure plus légère pour les jumeaux, l’absence d’émotions ainsi que son incapacité à savoir réagir à celles d’autres, rendaient son intégration difficile. Inutiles de préciser qu’à une période aussi critique qu’est l’adolescence, être considéré comme un marginal n’était pas une bonne chose. A l’inverse pour Minju l’intégration fut fulgurante, personnalité solaire et physique avantageux, sa popularité grimpa en flèche, créant un immense fossé avec son jumeau. Au départ un peu perturbé par la distance qui se créait entre lui et sa jumelle, il essaya de lui parler plusieurs fois mais à chaque fois elle s’échappait. Alors il tenta de forcer l’intégration.

Tw harcélement:

En rentrant chez eux ce soir-là, Seojun ressentait quelque chose qui lui tordait l’estomac et lui serrait le cœur. Cette sensation n’était pas agréable, il avait l’impression d’être prêt à exploser. Poussant la porte de sa chambre, il fut surpris de voir sa sœur se jeter sur lui, elle pleurait à chaude larme et s’excusait des choses qui n’étaient pourtant pas de son ressort. Elle continua longtemps à pleurer et s’excuser, en lui expliquant qu’elle était une lâche, qu’elle l’aimait mais avait trop peur des répercussions. Qu’elle voulait avoir une scolarité normale et ne pas subir les mêmes choses qu’ils vivaient à chez eux mais à l’école, que pour une fois elle se sentait brillé aux yeux des autres. Alors Seojun prit sa sœur dans ses bras, et s’était mis en tête de lui offrir cette possibilité, en lui répondant de ne pas s’inquiéter. Etrangement après cette discussion, la sensation ressentie auparavant disparu. Le lendemain, le garçon commença un long changement pour aider sa sœur, entre la maquiller avant d’aller en cours et agir de manière désinvolte à son égard quand ils étaient en classe, pour éviter qu’on s’en prenne à elle en tant que jumelle.De son côté, Minju s’était pour but d’apprendre à son frère à reconnaître certaines expressions faciales et à les reproduire.

Tw mort:

Malheureusement pour lui, des camarades avaient vu la scène de loin et le lendemain, une rumeur commença à courir dans les couloirs comme quoi il avait tué un chaton. Une sensation de sueur froide se glissa sur sa nuque alors qu’une boule se forma dans son estomac, et une part de lui savait ce qui l’attendait.

Tw harcèlement:

Après ce dernier incident, Seojun n’était plus serein pour la sécurité de sa sœur et décida de prendre des cours de boxe et de MMA. Les jours qui suivirent furent étrangement calme, et pour cause, le garçon avait compris que si jusqu’à maintenant on s’était attaqué à lui c’était parce qu’il n’avait jamais montré une part d’agressivité et une volonté de faire pire que ses agresseurs. Ainsi, la rumeur qui circulait qui au départ lui causait du tort, devint sa seule force pour survivre jusqu’à la fin de sa scolarité.


Chapter four : but when does it stop ?

18 ans, l’âge de la liberté tant rêvé par les jumeaux. Minju qui grâce au make up et aux photos de son frère était une influence reconnue se décida à se lancer dans une carrière dans le mannequinat tandis que de son côté, Seojun se lança en médecine avec la spécialisation en médecine légale et criminologie. Epuisé par l’atmosphère de plus en plus toxique chez eux, le jeune homme préféra prendre un logement à part, louant une chambre chez une vieille dame près de l’université de Busan. Ce nouvel environnement lui faisait beaucoup de bien, ne supportant plus d’entendre les pleurs de sa mère et les cris de son père. Il n’en avait plus le courage, et puis le départ de sa sœur de la maison pour poursuivre sa carrière de mannequin le poussait à partir au plus vite. Au cours de ces années d’études, à sa grande surprise Seojun se fit quelques amis ce qui prouvait que les enseignements de sa sœur avaient réellement porté leur fruit. Il pouvait même se vanter d’avoir rencontré quelqu’un, une jeune femme qui à sa grande surprise n’avait aucun mal ni embarras à lui montrer son intérêt. Seojun n’était clairement pas habitué à ce genre de chose, mais au fils des années passées à ses côtés en tant que camarade de promotion, une autre émotion assez indéchiffrable grandit en lui. Au cours de ses mêmes années, il fit la connaissance de son tuteur un médecin légiste dont il était devenu le stagiaire ainsi que l’assistant. Une personne qui avait tout de suite remarqué le potentiel du jeune homme et qui de manière inattendue avait réussi à créer un lien fort, presque paternel. Cependant, si la vie loin de sa famille donnait une impression d’un ciel sans nuage, chaque retour à la maison pour des repas lui rappelait la dure vérité. Lors de ses 25 ans, une grosse dispute éclata entre Seojun et sa mère, durant laquelle il lui dit qu’il la trouvé stupide de rester avec son père maintenant que lui et sa sœur étaient devenus plus ou moins autonome, et que si elle comptait attendre de mourir sous les mains de son père, il y avait des moyens plus rapides. Il quitta la maison sans l’ombre d’un remord, le visage fermé comme d’habitude.

Tw mort:

Plusieurs policiers peinaient à le retenir, tandis que la rage qui habillait son visage laissait comprendre qu’au moindre moment de faiblesse, ils allaient avoir à faire à un double meurtre. Seojun pouvait encore s’entendre hurler qu’il allait le buter, qu’il allait le faire souffrir comme il avait fait souffrir leur mère. Monsieur Baek au sol était abasourdi par l’explosion expressive de son fils qui jusqu’à maintenant n’avait jamais rien montré. Bien sûr il était le suspect numéro un, mais il avait un atout dans sa poche qu’il n’hésita pas à utiliser. Pointant du doigts son fils et adoptant une voix tremblotante au bord des larmes, il expliqua aux forces de l’ordre de ne pas être trop dur avec son fils ce dernier étant atteint de trouble de la personnalité antisociale, il peut devenir impulsif et être manipulateur. Il ajouta cette fois-ci en pleurs, qu’il ne comprenait pas pourquoi Seojun l’accusait de meurtre et que ça ne l’étonnerait pas qu’avec sa pathologie, il ait pu faire du mal à sa mère sans s’en rendre compte.

L’étudiant n’arrivait pas à croire ce qu’il entendait et réalisait que dans cette posture, il n’était pas gagnant. C’était lui pour l’instant l’homme tenant une arme blanche et qui menaçait son père. Mais ce qui bouillonnait en lui n’arrivait pas à redescendre. Cela dit, son père avait mal joué car tout de suite après ses paroles, le mentor entra dans la pièce les mains dans les poches, toisant l’homme du regard. « Qu’est-ce que vous racontez ? Seojun était avec moi au moment de la découverte du corps. » Efforts ruinés en une phrase, la comédie du père tomba rapidement à l’eau. Cependant impossible pour le jeune homme de se réjouir, écarté de l’autopsie car proche de la victime, il dû appeler sa sœur pour lui annoncer la mort de leur mère.

Lorsque le verdict tomba, le monde de Seojun et de Minju s’écroula sur lui-même. Monsieur Baek, reconnu innocent pour la mort de sa femme faute de preuve l’inculpant fut libéré. En ce qui concernait les violences conjugales, celle-ci n’étaient pas considérées comme un crime mais plutôt comme quelques choses liées à la sphère privée d’un couple, il ne reçut aucune sentence. Un goût amer trainait chez les jumeaux, anéantis par la disparition de leur mère, par la démence dans laquelle la grand-mère avait plongé à cause du choc, et du verdict pour leur père. Plus rien n’allait. Pour couronner le tout, quelques jours après son procès il surprend sa petite-amie au lit avec un de ses dits « amis ». Il ne réagit pas aux cris et pleurs de la famille qui essayait de plaider sa cause, ses émotions s’éteignirent une fois qu’il ferma porte.

Le jour des funérailles de madame Baek, il n’y avait personne d’autres que lui et sa grand-mère. Après le procès sa sœur était partie continuer sa carrière de mannequin aux Etats-Unis, fuyant les moments sombres qui ne faisaient que s’accumuler. Seojun se retrouvait seul avec sa grand-mère qui lui demandait si sa fille allait bientôt venir la chercher, car elles devaient faire du shopping ensemble. Il ignora la vieille femme, trop occupé à frapper contre sa poitrine en essayant de dégager une quelconque émotion. Il tapa plus fort, se mordant la lèvre inférieure à sang. Toujours rien, il redoubla d’effort à s’en faire mal au poing. Sa gorge se serra, ses poumons le brûlaient mais toujours rien ne sortit à un part un cri de frustration, déchirant le silence du deuil, incapable de pleurer la mort de sa mère. Des larmes commencèrent à couler sur ses joues, mais il ne fut pas satisfait car il devina très vite que ce n’était pas celles-ci qu’il attendait.

A 28 ans Seojun devint médecin légiste et décida de retirer sa grand-mère du centre gériatrique pour s’occuper d’elle. On reconnait son excellent travail au sein de son service malgré son attitude désinvolte et son manque de tact. Ce que son entourage ne se doute pas, c’est que derrière se mâche se cache une bombe à retardement obsédée par son but de prouver la culpabilité de son père, quitte à devoir se salir les mains si c’est le dernier recours pour venger sa mère. Soif de justice ou de vengeance, les deux ont fini par se mélanger.