Pour des raisons psychologiques, on m’a conseillé de tenir un journal sur mon voyage et mes rencontres, difficultés, etc… Alors je vais commencer maintenant. Je suis Moon Kyubin, bientôt 18 ans, né à Jeju, et j’entreprends aujourd’hui des études de médecine pour devenir infirmier. Un échange d’étudiants a lieu avec mon université, cet échange est fait pour apprendre les techniques des autres pays ainsi que s’adapter à toute situation, alors bien sûr, je me suis proposé. Le prochain semestre, si tout se passe bien, je serais à New Haven, aux Etats-Unis, à étudier la médecine dans une grande université. Mon niveau d’anglais étant correct, je pense que cela me place en tête pour la possibilité d’être choisi. Je n’ai qu’à réussir le semestre commencé, et tout se passera comme il le faut.
Ma mère ne semble pas très emballée par l’idée que je parte, probablement un an ou plus, dans un pays comme les Etats-Unis. Mon père lui a l’idée classique de ce pays, celui des grands, de la liberté, ceux qui décident du futur de ce monde entier, alors qu’elle les voit comme un troupeau de porcs qui profitent de leur situation avantageuse pour régner. Autant dire qu’elle n’a jamais vraiment aimé les étrangers. Mais ce n’est pas pour rencontrer des Américains que je vais là-bas, c’est seulement pour m’assurer un métier que j’aime, dans un environnement que j’aime, pour mon futur. Je sais qu’elle est inquiète par rapport à la propreté des personnes là-bas, mais tout ira bien, si j’ai pu garder ma chambre propre et la maison entière depuis des années maintenant, ce n’est pas un pays un peu différent du notre comme les Etats-Unis d’Amérique qui vont m’arrêter.
En tout cas, on verra bien comment le destin décide que les choses se passent, si je pars, ou si je reste en Corée du Sud. Si c’est le cas, peut-être qu’il faudrait que je bouge sur Séoul plutôt que de rester au sud du pays.

Ma candidature a été retenu, c’était évident. Mes notes sont admirables, mes résultats font partis des meilleurs de ma promotion, si non les meilleurs, alors je ne m’attendais pas à une mauvaise nouvelle. Je partirais fin août en route vers le Connecticut, New Haven, à l’université scientifique de Yale. Un rêve devenu réalité ? Je ne dirais pas autant, ce n’est pas le meilleur du meilleur, mais c’est quand même un joli pactole. Je ne cracherai pas dessus.
Mon père m’a dit que l’on ferait une fête de départ avant que je quitte le pays, chose qu’on n’a jamais fait dans ma famille. On n’est pas une famille riche, ni pauvre, mon père est juste un fan du modèle de vie des riches, ceux qui passent leur vie au golf, alors bien sûr il ne manquera pas l’occasion de faire comme si on avait de l’argent à jeter par les fenêtres. Si ça peut l’amuser, et que ça ne les met pas financièrement dans la merde, je ne vais pas lui en empêcher. Ça me permettra de dire au revoir à tout le monde, vu que je ne sais pas quand je les reverrai en personne.
Busan me manquera probablement, mais je doute que la ville change beaucoup pendant que je suis parti.

Il est le jour J. Prêt à partir. Au revoir Busan, à la prochaine.

J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir. J’ai failli mourir.
Plus jamais.

Comme je devrais parler anglais tous les jours, il faudrait peut-être que je m’habitue à écrire en anglais aussi non ? Je vais peut-être commencer à écrire des entrées en anglais, mais avant, une update. Je suis logé sur le campus pour le moment, de ce que j’ai compris, je peux rester deux ans, et après il faut que je prouve que je sois toujours étudiant et tout ça… Si j’ai l’argent je trouverais bien un autre endroit pour vivre si je reste plus que deux ans. Le campus est plutôt grand, luxueux comme je m’y attendais, mais je n’ai pas encore vu l’intérieur des salles, ça sera la vraie révélation.
J’ai une personne pour m’aider à m’intégrer, comme je m’y attendais. De ce que je sais il parle un peu coréen, alors il s’occupe de moi et quelques autres de mon université, rien de très incroyable ici, je ne sais pas si j’ai envie d’entendre son coréen, mais comme il devra entendre mon anglais, peut-être. Ça s’améliorera avec le temps, il n’est pas si horrible que ça.
Oh oui, bien sûr, la grande question : la propreté. Est-ce que c’était propre quand je suis arrivé ? Non. Enfin, c’était propre pour eux, pas pour moi. J’ai passé probablement deux trois jours à tout renettoyer comme je l’aime. Le pire n’est pas vraiment ma chambre, que je partage d’ailleurs avec deux autres personnes de mon université, non. C’est l’odeur qui envahit constamment les dortoirs. De la nourriture, partout, vraiment partout. Le sol était tellement sale dans le couloir que je n’ai pas réussi à sortir pendant un moment. Ne pas toucher les murs était quelque chose que pensait être exagéré, mais non. Vraiment pas. NE PAS TOUCHER LES MURS.
En parlant de nourriture, le nombre de nourriture grasse ici, on se croirait à la plonge d’un restaurant chinois au buffet à volonté. Les Américains fris tout ce qu’ils peuvent, s’ils pouvaient frire leurs enfants ils le feraient probablement. Je ne vais pas dire que la nourriture est mauvaise, ce que j’ai mangé était plutôt pas mal, mais le gras partout sur les mains, je me sens sale rien qu’en mangeant. Je vais m’y habituer… Un jour peut-être.

Je m’entraîne toujours sur mon anglais, commençant par la date ci-dessus, je doute que ça dérange qui que ce soit de voir la date en anglais maintenant. J’ai donc commencé les cours il y a peu, et l’université elle-même semble être désinfectée, c’était l’endroit le plus propre que j’ai vu depuis que je suis arrivé, un vrai plaisir pour les yeux. Mes camarades de classe ? Ils sont… Quelque chose. Je m’attendais au cliché américain que l’on peut voir partout sur internet, à la télévision et je n’avais pas faux, sauf qu’ils sont presque tous comme ça. C’est assez embêtant pour être bien honnête. Ils sont tous assez prévisibles, des jeunes qui veulent faire la fête plutôt que travailler. Je peux comprendre, passer son temps à étudier c’est chiant, mais ils n’ont pas des crédits complets pour entrer dans ces universités ? Est-ce qu’ils ont l’argent d’aller boire déjà ?
Je doute que je passe grand temps avec eux pour le moment, mais ils peuvent me faire changer d’avis s’ils commencent à prendre des douches plus souvent.

오늘 누군가를 만났다.
그녀는 아름다워.
생각을 멈출 수가 없어.

Les vacances de Noël approchent, en tout cas, ils n’arrêtent pas d’en parler comme si c’était la seconde venue de leur Messie. Je savais qu’en allant dans un pays hautement chrétien je serais parfois confronté à l’idée même de la religion et son importance mais… Halloween n’est même pas encore passé ? Ils ne peuvent vraiment pas attendre au moins qu’on ait passé Halloween et Thanksgiving avant de chanter des chansons de Noël ?
Je pense avoir trouver ce que je ferais pendant les grandes vacances, comme revenir à la maison n’est pas possible, j’irai visiter New York, avec quelques amis que je me suis fais ici. New Haven n’est pas si loin que ça, deux heures environ de voyage, puis je pourrais visiter la ville qu’on appelle la Grande Pomme comme ça, prendre des photos souvenirs pour mes parents, et profiter peut-être un peu de la neige qu’il risque d’avoir ici. Je ne suis pas vraiment habitué à la neige mais on fera avec.

It’s cold. So fucking cold. I regret thinking climate change was only in the hot aspect.

예쁘다.
매우 예쁘다.
나 사랑에... 빠진 것 같아.

Je retourne sur Busan, alors tout ça me sera inutile. Aller finir sa dernière année en Corée, je sais ce qu’il m’attend là-bas, et même si je dois subir ce monstrueux voyage à nouveau, elle soignera toutes mes inquiétudes, blessures…
Je vais la retrouver.
Enfin.
J’arrive.