|	Panique maladroite ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Regard perdu au milieu de la route, il venait de finir le travail, celui qui allait sans doute regretter de l'avoir quitter aussi rapidement. Car la marche restait la chose la plus longue dans ce genre de moment, et il aurait voulu pouvoir rentrer le plus vite possible pour pouvoir commencer à râler auprès de sa colocataire. Mais il ne s'était pas attendu à ce que lorsque les pieds se mirent à marcher sur le passage piéton, les flashs se mirent à l'éblouir comme si tout allait bien. Et le corps heurta, une voiture qui n'avait pas daigné trouver cela assez intéressant de s'arrêter au feu. Et la silhouette vola, elle, pour se retrouver à rouler sur le capot avant d'atterrir au sol. Tête protégée entre ses bras, car le gamin avait ces réflexes de survies qui pouvaient lui être bien nécessaires, mais la douleur était là, et il se recroquevilla, lui, comme si tout était fini. Gens qui se précipitèrent autour de lui, ambulances qui ne tardèrent pas elles à se faire venir, quand des passants bien attentionnés s'étaient retrouvés à essayer de prendre soin de lui. Démon que l'on avait agacé, démon que l'on avait écrasé, sous les lampadaires de ces rues si peuplées. Car il ne comprenait pas, lui, comment les gens pouvaient être ainsi. Et peut-être porterait-il plainte, pour faire se dégorger sa vengeance, et peut-être que quand il serait relevé  de là, il viendrait se défouler sur l'homme qui lui était étranger.

Mais rien de tout cela, car on l'embarqua rapidement comme une victime, lui qui se sentait dans les vapes, avec ces picotements à la hanche. Ô qu'il aurait aimé pouvoir remonter le temps pour simplement mémoriser ce visage qu'il devrait venir nécroser de ses mots. Bruit sonore d'une ambulance qui lui cassait les oreilles, tests sur tests comme pour vérifier qu'il était encore conscient, il essayait de repousser ces gestes immondes sur sa peau. Touchers répugnants, lui qui en était effrayé jusqu'à ne pas les supporter. Et sans doute l'avait-on fait s'assoupir pour ne pas qu'il commence à s'énerver dans l'ambulance, de ses mains rageuses et rougies, et de cette joue éraflée par le bitume. Ô oui, il s'en était sorti pratiquement indemne, celui qui venait de se faire percuter par une voiture de plein fouet. Mais ce n'était sans doute pas le plus étonnant de la journée, car, de ses simples douleurs, lui ne faisait qu'essayer de fuir ce lieu avant qu'on ne le rattraper. Il n'avait rien demandé, jamais, mais on ne voulait pas le laisser tranquille, alors que tout dans les scanners se révélaient négatif. Il était solide, Saebyeok, à toujours tout encaisser et à toujours s'en sortir même dans les moments les plus complexes. Mais peut-être que cette fois-ci il ne l'avait pas vu venir, alors qu'il avait tout vu défiler devant ses yeux comme s'il ne s'en sortirait jamais. Plus de peur que de mal, comme dirait le médecin qui s'était occupé de lui, mais sans doute s'était-il beaucoup trop entêté à vouloir sortir d'ici.

Assit, sur ces lit livides qu'il ne supportait pas voir, attendant comme un enfant qu'on lui dise que tout était bon, il ne s'était pas rendu compte qu'on avait appelé sa famille. Enfin, ce qui lui en restait. Car ô combien aurait-il préféré rester seul sans doute ici, à s'imagine maintes et maintes choses, alors qu'il pourrait tout simplement se livrer de ce myocarde trop lourd. Et il y avait eu ce visage qui lui fit froncer les yeux, car il ne s'était pas attendu à le voir, car il ne savait pas s'il devait se réjouir ou bien fuir. Ô grand frère qu'il voulait pourtant voir de temps à autres, mais pourquoi toujours dans ce genre de situations, pourquoi était-ce à chaque fois, quand il rejoignait ces moments de faiblesse permanent. Yeux qui se baissèrent sur un visage qui se referma, soupir las alors qu'il vint se frotter la nuque, il ne pouvait pas se réjouir, d'être vu de cette manière. "Qu'est-ce que tu fabriques là hein ?" Peut-être était-il venu vérifier que l'énergumène était enfin parti. Mais râté, car il avait survécu, et bien mieux encore, il s'en était sorti indemne. De quoi en faire pâlir certains. Mais pour une fois il s'abstint de commentaires de ce genre, car lui était en réalité contente de le voir, même si les mots ne suivaient pas, même si l'envie ne se montrait pas. Chaleur étrange à la poitrine, comme s'il comptait finalement pour quelqu'un, même si ce n'était, que pour quelques instants, même si ce n'était, que pour quelque secondes.

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— pour une des rares fois, seongbae avait pris congé cette journée-là. il avait quelques petits trucs à s'occuper chez lui, dont sa merveilleuse compagne. mais elle ne serait là qu'un peu plus tard, alors il s'affairait à réparer la chaise qui avait cédé sous le poids de sa belle. non pas qu'elle soit si lourde, mais il faut dire que l'objet avait beaucoup de vie derrière elle. donc il n'avait pas été étonnant qu'elle se brise sous un poids humain. il regrettait simplement que ce ne soit pas lui qui l'aie détruite. heureusement, l'avocat était aussi bon manuellement que mentalement. ses parents ne l'appelait pas un prodige pour rien. bien qu'il déteste ce terme pour le décrire. il eut une pensée pour son cadet dont il s'occupait du dossier. soupir s'échappant de ses lèvres, alors qu'il retourne à sa réparation. comme il aimerait que les choses soient autrement entre eux. il voudrait pouvoir le chérir comme il le mérite. comme il l'a mérité toute sa jeune existence sans pour autant en recevoir. il le sait que son frère a besoin d'amour et il compte bien lui montrer qu'il l'aime bien plus qu'il ne pourrait le penser. si saebyeok était têtu, c'était pareil pour l'aîné. il ne lâcherait pas l'affaire avant que le plus jeune ne comprenne à quel point il compte pour son grand frère. et ce, malgré tout ce qu'il pourra faire ou dire.

sa concentration est telle que la sonnerie de son téléphone portable le fait sursauter vivement. il espère pendant une seconde qu'il ne s'agit pas du travail ou d'un appel de son aimée qui lui dit qu'elle sera en retard pour le repas. cependant, il ne reconnaît pas le numéro affiché à l'écran. sourcils froncés, il répond. il ne reconnaît pas la voix, mais ce n'est pas étonnant lorsque la personne à l'autre bout du fil se présente. il se fige d'effroi en imaginant le pire. il est arrivé quelque chose à yechan, c'est sûr. mais l'information qu'on lui donne le fait se relever précipitamment en disant qu'il sera là le plus tôt possible. il n'a même pas encore raccroché que seongbae a son manteau sur le dos, ses bottes dans les pieds et qu'il sort de son appartement à toute vitesse pour rejoindre sa voiture. ce n'est pas sa douce - heureusement! mais il s'agit d'une personne probablement plus importante encore qu'elle à ses yeux. c'est malheureux, mais sa famille passera toujours au premier plan. surtout après la finalité que cette dernière a connu avec le cadet. c'est saebyeok qui s'est fait renversé par une voiture et qui est présentement à l'hôpital. son coeur se débat furieusement dans sa poitrine, alors qu'il craint le pire. cependant, il tente de ne pas laisser la panique l'envahir complètement.

il est peut-être un peu trop pressé, puisqu'il dépasse un peu trop les limites de vitesse, ralentissant chaque fois qu'il s'en rendait compte. en moins de temps qu'il lui en faut ordinairement pour se rendre à cette destination, seongbae pousse les porte de l'hôpital pour partir à la recherche de son cadet, la panique se lisant dans tout son corps et sur ses traits. il demande à l'accueil dans quelle chambre il se trouve et court jusqu'à cette dernière. il espère que ça n'est pas grave. et même si on lui a dit que tout allait bien, il veut le voir pour le croire. l'aîné arrive finalement dans l'encadrement de la porte de la chambre où se trouve saebyeok et il prend quelques secondes pour reprendre son souffle maintenant haletant. question qui lui est lancée à laquelle il ne répond pas. ses yeux voient qu'il va bien, mais sa tête ne comprend toujours pas. alors il s'élance vers lui, s'assoit sur le lit et prend son visage entre ses mains, le visage exprimant un soucis extrême. "ça va?? tu n'as rien?" il tourne son visage à droite, puis à gauche, repousse ses cheveux pour voir qu'aucune blessure à la tête ne se cache à ses prunelles. et c'est vraiment à ce moment que le soulagement l'envahit et ses mains retombent. "bordel, j'ai eu peur." il n'était pas courant pour le plus vieux de parler ainsi, mais il avait vraiment craint pour son frère. il tente de reprendre le contrôle sur son coeur qui tambourinait dans sa cage thoracique. saebyeok va bien. c'est le plus important.

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— Fuir, loin d'ici, c'était tout ce qu'il désirait alors qu'il ne pouvait tout simplement pas bouger de son lit. Interdiction de bouger de là jusqu'à ce qu'on le lui autorise, et il le savait bien que ce n'était pas quelque chose d'anodin de se retrouver ainsi, rescapé des vies. Ô accident qui ne l'avait pas eu, mais qu'est-ce qui pourrait bien l'achever, lui démon qui en avait perdu l'envie de tout si ce n'est sans doute de détruire les gens autour de lui ? S'en sortir avec seulement quelques éraflures, cela tournait sans doute autour du miracle à présent, mais lui n'y croirait pas. Surtout pas. Alors quand les yeux se relevèrent sur un visage qu'il ne connaissait que trop bien, sans doute aurait-il voulu fuir de ces sentiments qu'il ressentait sur le moment. Car pour rien au monde il se serait douté le voir ici, alors que plus rien ne l'en obligeait : aucune responsabilité, aucune loi ni règle. Et peut-être était-ce pour cela qu'il se mit à cligner des yeux, un peu dépourvu par la situation. Souffle haletant, comme s'il s'était précipité ici juste pour pouvoir le voir, juste pour pouvoir s'assurer de son état. Et il en avait fallu de peu pour le toucher, celui au cœur creux : car sans doute aurait-il préféré le retrouver dans une situation où il n'était pas si faible.

Question sans réponse, sous ses prunelles qui pour une fois se montraient attendries, alors qu'il se posa à ses côtés dans ce qui semblait être une lueur de lucidité. Mais son visage se fit agripper, et léger mouvement de recul pour celui qui en avait horreur, il le laissa finalement faire, yeux se détournant pour ne pas avoir à croiser ce visage si proche. Rougeurs au visage qui apparaissaient, vague sourire qui n'exprimait là qu'un amusement certain, mais également une certaine once de joie, il secoua la tête, essayant de se dégager de là. "Ca va ça va !" qu'il grogna un peu en soupirant, retenant un léger rire sous cette incompréhension totale. "J'ai que des bleus...C'est rien... A croire que je suis interminable..." qu'il laissa pourtant s'échapper sous un léger sourire franc, qui n'avait plus orné son visage depuis bien des années. Et sans doute que les choses allaient changer, alors qu'il ne pouvait tout simplement pas se résigner à jouer les grands méchants, avec celui qui avait le déplacement pour juste le voir lui. "T'étais pas obligé de venir pour si peu... Pas comme si j'avais envie de te voir..." Ô mais les mauvaises habitudes reprenaient facilement sous ses lippes ridicules, alors qu'il le détaillait partiellement des yeux avant de laisser un léger rire s'échapper. "Fais gaffe à ton langage vieille peau. C'est pas bon pour ton image." Taquinerie qu'il ne s'était jamais retrouvé à lui faire : mais sans doute était-ce parce qu'il était beaucoup trop touché de sa présence, qu'il ne pouvait plus s'en empêcher; comme pour rattraper partiellement le temps même si la haine ne s'envolerait pas si facilement. C'était sa nature, à présent.

Mais les faiblesses s'en dégageaient pour celui qui n'en avait pas l'habitude. "Sinon non. Je vais bien. Juste des égratignures un peu partout mais ça aurait pu être pire." qu'il lança alors avant de reprendre tout doucement avec un ton plus sarcastique, "Sans doute que ça aurait fait plaisir à certains mais bon, je pourrais vous emmerder plus longtemps comme ça. Quel dommage." Et il se mit à sourire, sans vraiment pouvoir se retenir, car il était heureux de pouvoir l'avoir en face de lui malgré tout ce qu'il lui lançait. Même la tête du gamin qu'il hantait lui aurait fait plaisir en ce moment précis, mais heureusement qu'il n'était pas là, car sans doute l'aurait-il vu à un moment de faiblesse beaucoup trop présent, dont lui même aurait sans doute honte par la suite. Mais qu'importe, car il ne pouvait que se réjouir un peu plus de pouvoir causer les désastres sur les rues délabrées encore et encore. Car il n'était qu'un cauchemar un peu idiot qui ne savait pas quand ne pas l'ouvrir, qui ne respirait que pour pouvoir s'émouvoir des Enfers. Pourtant, opales qui ne quittaient pas ce visage qui pour une fois lui apportait du réconfort s'amusaient bien de cette situation si dramatique. "Donc t'as pas à t'en faire. Même si j'ai toujours un doute. T'es pas obligé de rester maintenant que tu t'es assuré que tout allait bien...", qu'il prononça d'une voix bien plus douce. Ô mais il ne fallait pas se détromper, il ne voulait pas rester seul, ni même le voir partir, mais le retenir n'était pas dans ses cordes, cela ne l'avait jamais été, et il ne pourrait que regarder l'histoire de ses yeux livides.

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— il n'aimait sans doute pas que seongbae lui prenne le visage ainsi, mais ce dernier était mû par son inquiétude. saebyeok restait son frère et il le resterait pour toujours. de ce fait, il l'aimait bien plus qu'il n'était raisonnable pour lui d'aimer quelqu'un. il avait perdu trop de temps loin de lui et aujourd'hui, il voulait tout simplement le chérir, l'aimer. lui faire comprendre qu'il n'avait pas voulu l'abandonner ainsi. qu'il était constamment dans ses pensées, à le hanter nuits et jours. que de ne pas le savoir en sécurité l'angoissait énormément. c'est pourquoi ses gestes étaient ainsi. il voulait s'assurer que rien n'avait été oublié. parce qu'il ne supporterait pas de le perdre avant avoir pu arranger les choses entre eux. et puis, l'avocat était celui qui devait mourir en premier. non seulement à cause de son statut de frère aîné, mais aussi parce que son benjamin avait encore tellement de choses à vivre. il ne survivrait pas s'il devait enterrer son petit frère adoré. alors il s'était précipité à l'hôpital sans se faire prier, avant même avoir raccroché.

et le voilà assis sur ce lit dans cette chambre bien trop blanche. "et bien, heureusement, que t'es interminable..." qu'il murmure doucement, posant ensuite son regard sur son visage aux traits adoucis par un léger sourire qui lui fit à son tour étirer les coins de ses lippes. le soulagement était palpable chez le plus vieux et il préférait nettement le voir sourire ainsi, franchement, plutôt que l'une de ses rictus provocateurs. c'était si bon de pouvoir le voir ainsi, il avait l'impression de retrouver une partie de ce frère maintenant disparu sous les affres de la colère et de la haine. "arrête de dire n'importe quoi. tu vaudras toujours le déplacement pour moi." sincérité non-dissimulée qui transparaissait sans doute dans son regard si doux. seongbae rit légèrement à la taquinerie de son cadet, son coeur s'emballant inexplicablement. "mon image, elle craint rien ici." en partie parce qu'il assumait que saebyeok n'avait déjà pas une belle impression de lui. il partait de très bas, mais il n'allait pas lâcher prise pour autant devant le travail qui s'annonçait difficile et long pour regagner sa confiance. il ne le laisserait jamais plus tomber et il voulait le lui prouver.

"ça m'aurait pas fait plaisir, à moi. alors tant pis pour ces imbéciles." mais le sourire de son frère lui donnait envie de se mettre à pleurer de joie. il restait des bribes plus douces de lui-même en son for intérieur et le plus vieux était heureux de pouvoir le constater. il avait eu tellement peur qu'il ne soit plus rien d'autre qu'une boule de rage, mais il y avait encore le saebyeok dont il se souvenait. le petit garçon qui ne demandait qu'à recevoir de l'amour. alors seongbae lui ébouriffe affectueusement les cheveux en laissant émerger un petit rire à la fois amusé et soulagé. le voir si lumineux lui réchauffait le coeur à un tel point qu'il ne pouvait pas le décrire. puis les paroles de ce dernier lui fait claquer la langue d'exaspération. "il est absolument hors de question que je m'en aille. j'suis prêt à tout pour regagner une place dans ton coeur..." son regard est plongé dans le sien et sa mine est sérieuse. l'avocat se lève pour se débarrasser de son manteau et le lancer sur la chaise non loin, puis il se rassoit exactement à la même place.

il compte bien profiter de la situation pour discuter un peu avec lui, d'un frère à un autre. en espérant que celui-ci ne se referme pas comme une huître dès ses premiers mots maladroits. "comment tu t'en sors? t'as un boulot bien?" c'est hésitant, alors qu'il ose se jeter à l'eau. s'il voit que son frère n'est pas réceptif à la conversation, il se tournera vers un autre sujet. mais il ne pouvait empêcher la curiosité à son sujet de lui dévorer les tripes. il veut apprendre à connaître le nouveau saebyeok sans jugements et souhaiterait tellement pouvoir retrouver sa place de grand frère qu'il admirait autrefois. car sans lui, seongbae est loin d'être aussi heureux qu'il le prétend. il est même excessivement malheureux et rongé par les remords et la culpabilité. il n'y a rien de plus important à ses yeux que son cadet. pas même yechan. et si cette pensée faisait se contracter son coeur de douleur, ça n'en restait pas moins la plus pure des vérités et il ne pouvait absolument plus le nier.

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— Lui, qui avait toujours voulu pouvoir afficher ce regard plus doux à celui qui avait sans doute toujours cherché à l'empêcher de partir. Mais le plus jeune avait toujours été beaucoup trop rancunier, beaucoup trop amer de cette enfance passée si rapidement. Il avait tout arrêté, dont ses sports préférés pour pouvoir garder la tête à la surface de l'eau : et sans doute était-ce là que l'on pouvait y voir les efforts qu'il avait mis pour s'en sortir. Car il était intelligent, malgré tout ce qu'on pouvait lui reprocher, malgré ce qu'il faisait pour simplement gagner sa paie. Heureux, cœur enrobé d'une chaleur bien trop douce pour lui, plus qu'il en avait l'habitude, car personne n'avait réellement pris la peine de s'occuper de lui à ce point, de juste poser ses yeux sur son visage agressif. Mais ô il avait toujours su que son frère n'était en réalité qu'appréciable, il ne s'agissait que d'une fierté personnelle qui s'en était retrouvée bafouée, un myocarde brisé sous les envies irréalisées. Pourtant, il était prêt à faire des efforts, juste pour lui, car sans doute ne changerait-il pas en si peu de temps, mais pourquoi ne pas essayer d'amoindrir ces venins si imprévisibles.

Et il s'était adouci, comme pour essayer de ne plus jouer dans le sarcasme, alors que c'était devenu sa manière de vivre. Humour noir et pensées réalistes qui lui ornaient l'esprit en permanence. Envie de toujours tout saccager sous les astres qui s'illuminaient parfois au dessus d'eux. "On verra ça, si je vaudrais toujours le coup après que tu m'aies récupéré plusieurs fois au commissariat. Dommage que je peux pas déléguer ça sur quelqu'un d'autre parce que je pourrais très bien emmerder ma coloc. Même si elle aurait aucun intérêt à venir me récupérer." Enfin, mis-à-part un peu de pitié et le fait qu'il faisait le ménage, et les corvées en plus. Quoi que lui s'en fichait plutôt bien, il ne voulait juste pas décevoir les personnes qui le regardaient encore un peu, celles, qui finiraient sans doute par avoir honte de le regarder en face pour seulement quelques minutes. Alors il essayait de faire de son mieux, même si au final il ne restait qu'une grande gueule qui ne savait pas quand se taire, ni même quand agir correctement envers les autres. "Hmm si tu le dis. Ton image elle craint à chaque fois que tu traînes autour de moi. T'es tout de suite...moins crédible." Et il ne faisait que l'embêter, pour une fois, plus affectueusement que méchamment : habitude qu'il n'avait pas, celui qui préférait briser les gens plutôt que de s'amuser avec.

Pourtant cela le touchait de l'entendre le lui dire, comme si au final il comptait réellement en un sens, comme s'il tout n'était pas encore perdu. Visage qui plus calme, ne pouvait que l'observer alors comme s'il venait de prononcer des paroles sans aucun sens à ses yeux, sans aucun but. "D-Dis pas n'importe quoi...Sûr qu'une part de toi aurait pas été déçue." Bien sûr que si, il ne le savait que trop bien, qu'au final ses mots à lui étaient juste insensés. Mains qui plongèrent dans ses cheveux comme pour lui montrer qu'il était encore un gamin, il grogna légèrement d'agacement, les joues un peu rouges et les yeux qui dévièrent du visage du plus vieux. L'entendre rire lui changeait étrangement de ces fois où il ne faisait que le mettre en rage, et ça, sans doute ne pourrait-il tout simplement plus le voir de la même manière. "Regagner une place dans mon cœur hein ? C'est pas en me traitant comme un gamin que ça fonctionnera...", même si en réalité, toute cette attention qu'il recevait d'un coup le déstabilisait sans doute un peu trop.

Yeux un peu brillants, haussement d'épaules las alors qu'il grimaça légèrement en rechignant sous une légère douleur, il finit par hausser un sourcil en le fixant de nouveau. "Un boulot ? Ouais, pourquoi ? Je travaille dans un combini à plein temps.", car il ne pouvait tout simplement rien trouver d'autre. "C'est pas la joie mais on fait avec de toute manière." Et du moment que son travail du moment lui permettait de subvenir à leurs besoin, lui ne se plaignait pas. "De toute manière c'est beaucoup moins intéressant que ton boulot, me fait pas croire que mes journées à la superette t'intéressent réellement..." qu'il ajouta alors avant de soupirer un peu longuement et de se frotter la nuque. "Autrement les médecins m'ont dit d'attendre les dernières analyses et...t'auras pas besoin de traîner plus longtemps avec moi...Toute manière j'ai dû déranger." Comme d'habitude après tout, car ce n'était que ce qu'il connaissait, lui. "T'as fini ta journée ?", qu'il lui demanda, comme pour savoir s'il avait dîné, s'il avait une bonne raison de lui proposer quelques minutes de plus en sa compagnie. Non pas qu'il se faisait faible, non pas qu'il se faisait plus doux, mais il préférait savoir, pour ne pas avoir l'air plus idiot et faible qu'il ne l'était à présent. Vérité délicate, qu'il ne s'avouerait jamais entre ses lippes beaucoup trop violentes.

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— les commentaires sur son image lorsqu'il était en présence de son frère le firent sourire doucement. parce que seongbae s'en fiche bien. saebyeok reste son frère et il n'a pas l'intention de l'ignorer ou de le cacher aux autres. et même s'il y a peu de chance qu'on puisse dire de lui qu'il est fier de son cadet, il ne veut pas le pousser dans l'ombre comme il l'avait fait sans le vouloir auparavant. il voulait être présent pour lui et lui montrer que peu importe ce qu'il ferait, son frère aîné serait toujours là pour lui. pour le soutenir. l'aider à s'en sortir. l'avocat ne demande qu'une seule chose; que le plus jeune l'aime en retour tout comme lui ne peut que l'aimer de tout son coeur. et il le sait que ses gestes envers lui ne le laisse pas de marbre comme il voudrait tant l'en convaincre. à ses yeux, il n'est autre que la personne la plus importante de son univers. même s'il ne tournait pas qu'autour de lui, il ne pouvait s'imaginer vivre une vie sans lui. sa main avait naturellement rejoint ses mèches soyeuses pour les ébouriffer affectueusement et il ne manqua pas de remarquer que ça le déstabilisait. un sourire infiniment tendre s'installe alors sur les lippes du plus vieux.

"je te dis que toutes les parts de ma personne auraient été tristes de te voir disparaître. sois-en certain." il ne sait pas trop pourquoi il se sent le besoin de répliquer, car il voit bien sur le visage de son petit frère qu'il le sait mieux que personne. et pour la première fois depuis longtemps, seongbae laisse échapper un rire amusé, mais sincère. rien de grandiose, juste un léger rire devant ses propos. "désolé, mais pour moi, t'es encore mon petit frère et donc tu seras toujours un gamin à mes yeux. et ce n'est pas mauvais en soi, parce que de cette façon, je peux te donner plus d'affection." et le bonheur sur ses traits est sans doute bien plus sincère que toutes les fois qui ont précédées celle-ci. car l'avocat feint constamment son bonheur. même s'il a la compagne la plus merveilleuse du monde. pour être réellement heureux, il a besoin de son cadet. mais il a surtout besoin de ne plus s'en vouloir de l'avoir tout simplement abandonné. il doit se pardonner.

alors il tente de lui faire la conversation. d'en apprendre plus sur le saebyeok qu'il est devenu ces dernières années. car seongbae ne demande pas à le changer. juste à le connaître et l'accepter tel qu'il est. même s'il ne peut nier vouloir le voir un peu moins refermé sur lui-même et qu'il n'en veuille plus au monde entier. en vérité, il ne veut que le voir heureux. l'aîné craignait que ce dernier ne se referme subitement devant son intérêt pour lui, mais il fut soulager de l'entendre lui répondre. il expire doucement, sans avoir remarqué qu'il tenait son souffle dans l'attente d'une réponse. "je suis heureux que tu t'en sortes." il a un petit sourire amusé. "même si j'adore mon métier, je me dis que parfois ce serait plus simple de n'être qu'un employé de combini. il ne faut pas sous-estimer l'importance de ce genre de boulots. et se dire qu'il y aura toujours pire ailleurs." il glousse délicatement et passe sa main dans ses cheveux pour les dégager de ses yeux. il secoue la tête en entendant les paroles de son frère. "tu ne me dérangeras jamais." qu'il lâche simplement. car c'est la pure vérité. seongbae sera toujours là pour lui, peu importe le moment du jour ou de la nuit. certes, certains aspects de son travail ne lui permettait pas de quitter en plein procès, mais rien ne l'empêchait de se libérer pour le rejoindre tout de suite après.

la question le surprend un peu et son palpitant s'emballe. va-t-il lui proposer de diner ensemble? l'espoir qui l'envahit est tel qu'il peine à le contenir. seongbae ne demande qu'à passer autant de tant que possible avec son cadet. il tourne alors son visage vers ce dernier pour lui sourire tendrement. "j'ai pris ma journée, alors je suis parfaitement libre. je ne suis pas pressé de partir." il décide de ne pas trop s'avancer dans ses suppositions et se contente d'espérer que saebyeok lui demande de manger avec lui. il ne veut en aucun cas forcer les choses. au contraire, il veut que ça vienne de lui, car de cette façon, il sait que c'est parce qu'il en a réellement envie. "pourquoi?" son coeur cogne tellement fort dans sa poitrine face à l'attente qu'il subit. et il tente de se calmer. jamais n'a-t-il prié le ciel aussi fort qu'en cet instant.

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— Regard fuyant de celui qui se sentait sur le point de s'adoucir : car il ne pouvait tout simplement se montrer désagréable alors que le plus vieux avait fait le déplacement pour lui. Et peut-être n'était-ce que ces contacts délicats et inhabituels qu'il essayait de percevoir autrement que comme une agression. Habituellement lui qui n'aimait pas qu'on l'approche, ne résistait pas bien longtemps face au plus vieux : comme s'il n'avait attendu que cela depuis des années. Jouer son rôle de petit frère catastrophique aux côtés de celui qui réussissait bien plus que lui. Et il s'en fichait à vrai dire, car lui parvenait à vivre sans réussite, lui parvenait à ne pas se fier aux autres : à survivre. Il fallait voir le bon côté des choses, il s'en était sorti tout seul, et sans doute était-ce là une preuve comme une autre qu'il n'était plus un gamin. Sauf peut-être aux yeux de Seongbae, lui qui s'amusait à l'infantiliser plus qu'autre chose sur le moment et qui réussit à lui fit faire une moue. S'il avait pu sortir l'une de ses immondices pour les lancer au visage, sans doute l'aurait-il fait, si les mots du plus vieux n'avaient pas été là pour calmer ses ardeurs. Et même si ses mots résonnaient en lui comme une douce mélodie, il lui faudrait du temps, pour accepter de voir les choses de cette manière. "J'ai pas besoin d'affection. Tu vas juste m'agacer à être trop gentil." qu'il sourit vaguement alors qu'il en mourrait d'envie, le plus jeune, de simplement pouvoir subir ces quelques contacts délicats. Mais il ne lui avouerait jamais : car cela signifierait qu'il n'abandonne sa fierté pour ce genre de moments agréables.

Attente longue qu'il aurait adoré pouvoir écourter, celui qui ne faisait que répondre aux questions de l'aîné, il se pencha un peu en arrière sur ce lit désagréable au matelas si peu confortable, alors que ses opales pensives se posèrent sur le plafond sans vie. "Plus simple tu dis ? Je commence à pas d'heure, je fais que bosser, pour avoir un minimum de quoi payer mon loyer. Si t'appelles ça le paradis et bah on voit pas les choses du même angle. Et je te parle même pas des connards qui passent tous les jours devant ma tronche.", car il ne savait que râler sur tout le monde, surtout sous les légers rires qu'on lui offrit, alors même qu'il faisait tout ce qu'il pouvait en s'efforçant de ne rater aucune heure. Et même s'il avait pris deux jours de congés le week-end qui suivait pour pouvoir balader le gamin auquel il s'accrochait, il savait pertinemment qu'il reprendrait tous les jours qui suivaient. Car il ne pouvait tout simplement pas se le permettre, car lui ne vivait réellement que la nuit. "On verra ça quand tu devras revenir me chercher au poste. Tu riras bien moins là." Amertume qui se voulait pourtant bien plus douce que tout ce qu'il avait pu lui offrir auparavant, il essayait de faire des efforts, même si au final il arrivait facilement à tout balayer en quelques secondes par de simples paroles.

Et les idées s'emballaient, alors qu'il s'était étrangement mis en tête d'aller dîner avec lui. Non pas pour le remercier de quoi que ce soit, mais sans doute pour tout simplement prolonger un peu ce temps de trêve avec lui. Et les joues un peu rougies, tandis qu'il se surprenait à jouer le gentil, le laissèrent complètement de marbre. Du moins il tentait de ne rien laisser paraître : affaire compliquée quand on était quelqu'un d'expressif comme lui. "Je sais pas. Envie de manger un truc en sortant d'ici ?" qu'il marmonna avec une moue, comme si le lui demander lui arracherait une partie de lui-même. "Enfin je t'oblige à rien. De toute manière faut déjà que je sorte d'ici. Et je compte pas attendre plus longtemps. A toi de voir." Et sans vraiment attendre, caractère désagréable, il arracha les quelques fils possibles qui lui étaient restés sur le bras, se redressant alors pour lui faire face. "Pas de commentaire. De toute manière j'ai que des égratignures ça servirait à rien. A toi de me suivre ou non." Il devait dans tous les cas passer par la case "entrée" pour pouvoir s'enfuir de là, et il ne comptait pas attendre l'avis du médecin. Quoi que, sans doute s'était-il cogné la tête pour l'avoir invité vaguement à dîner avec lui. Rassemblant déjà ses affaires pour finalement l'observer, il pencha la tête en l'attendant. Car lui comptait bien profiter du peu de temps qu'ils avaient ensemble en dehors de cet endroit, sans pour autant le lui faire remarquer.

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— un sourire vient orner ses lèvres lorsque saebyeok affirme que son affection ne finirait que par l'agacer. seongbae sait très bien que ce n'est pas vrai. il n'y a qu'à regarder son visage pour le comprendre. le plus jeune n'a jamais été très doué pour cacher ce qu'il ressentait réellement et il était heureux de pouvoir arriver à le voir. quelque chose lui dit qu'en vérité, il en meure d'envie, celui qui a manqué d'affection toute sa vie face à des parents qui ne voulaient rien savoir de lui. l'aîné veut lui montrer qu'il n'a rien à voir avec ces géniteurs infidèles qui n'ont su qu'abandonner leur bébé pour se concentrer sur la fierté de la famille; lui-même. si son frère avait voulu de cette attention, ce n'était pas le cas pour l'avocat qui aurait préféré partager cet amour parental en parts égales plutôt que de tout avoir pour lui tout seul. il écoute ensuite le point de vue du cadet concernant son boulot et même s'il dit probablement vrai, il ne faut pas penser que ce dernier ne comprend pas ce que c'est même s'il a un métier plus méritant. "ce n'est pas parce que je suis avocat que je ne comprends pas ce que c'est que de travailler dans un combini. tu sais, je travaille aussi des heures de fou, mais j'imagine que c'est bien différent puisque pour ma part, j'ai choisi de vivre ainsi et pas toi. même lorsque je rentre chez moi, j'ai encore du travail, alors que toi, tu peux faire ce que tu veux et en vérité, je pense que c'est ça que j'envie le plus." il tente d'expliquer son propre point de vue sur la chose tout en ne dénigrant pas celui de saebyeok. la dernière chose qu'il veut, c'est que son cadet se braque. il estime déjà avoir réussi à l'adoucir un minimum en lui prouvant qu'il désire réellement se trouver à ses côtés, mais surtout, qu'il s'inquiète pour lui.

l'aîné décide de ne rien répliquer d'autre qu'un sourire lorsque son frère rétorque. lui sait qu'il fera toujours tout pour être présent dans la vie de ce dernier. et plutôt que de l'obstiner avec des paroles, il préfère le lui prouver avec des gestes. de toute façon, il n'y a que de cette façon que l'on peut savoir si une personne est sérieuse ou non. et la détermination de seongbae n'a pas de sommet en ce qui concerne ce gamin. parce qu'il veut cesser de s'en vouloir. et il se surprend à penser que c'est égoïste de sa part. le réaliser lui met un coup, mais il ne laisse rien paraître, alors que la culpabilité s'en prend soudainement à lui. fait-il tout ça seulement pour avoir la conscience tranquille? cette idée l'effraie énormément et il la chasse en s'affirmant faire tout ça pour être une personne de confiance pour saebyeok. quelqu'un qu'il peut appeler à n'importe quelle heure pour n'importe quoi. il se rend compte que de vouloir chasser sa culpabilité signifie aussi rendre son frère cadet un peu plus heureux. enfin, il l'espère grandement.

puis il y a son coeur qui s'emballe à la question qui lui est posée, alors que l'espoir l'envahit complètement. de savoir que le plus jeune désire probablement passer un peu plus de temps avec lui dans un cadre plus fraternel le rend nerveux, mais infiniment heureux. il ne demande que ça, passer du temps avec ce dernier et il fait mine de ne pas se douter de sa demande tandis que son palpitant s'affole. il tente de ne pas trop se laisser emporter par ses émotions et prend le temps de se calmer un peu avant de répondre. "justement, je commence à avoir faim!" qu'il s'exclame probablement un peu trop fort et rapidement. "pardon, j'voulais pas hausser le ton comme ça." qu'il rigole doucement, son sourire montant jusqu'à ses yeux pour les illuminer de mille feux. c'est difficile pour seongbae de cacher sa joie en cet instant. il l'observe se défaire de ses perfusions et tente de réprimer son côté moralisateur. pour une fois, il a envie de défier les règles. enfin, pas trop intensément, mais tout de même. il réfléchit à toute vitesse alors que saebyeok ramasse ses affaires. "on ne te laissera pas sortir." son regard passe du visage de son frère à la fenêtre de la chambre. "qu'est-ce que tu penses de passer par la fenêtre alors que je passerai par l'entrée? et de se rejoindre dehors? ça ne devrait pas être difficile puisque nous sommes au rez-de-chaussée." petit sourire complice qu'il lance à son cadet avant de se lever, poser un baiser affectueux sur le front de ce dernier et remettre son manteau.

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— Sans doute s'était-il un peu trop adouci, avec le temps, celui qui voulait pourtant ne pas laisser d'image humiliante de lui dans les mémoires des autres. Ô mais il aurait pu incendier de nouveau celui qui se trouvait à ses côtés, le faire fuir comme il savait si bien le faire, et pourtant, en un sens, il appréciait bien qu'il ne veule le dire sa présence bien trop rare. Mais les mots ne sortaient pas : il ne sortirait jamais, car Saebyeok ne démontrait rien par les mots; mais les gestes faisaient la part du travail. Gamin qui ne saurait presque plus où se mettre, moue au visage en restant réticent face à l'avis du plus vieux, lui aurait sans doute préféré ne pas avoir à faire ce boulot. Peut-être même aurait-il dû continuer à les enchaîner, s'il n'avait pas négocié ses horaires pour travailler presque en permanence. Chose fatigante en réalité au bout d'un moment, mais sans doute n'avait-il pas à se plaindre, sans doute n'y voyait-il pas les avantages, lui. "Hmm. Sans doute que le choix est un critère important. Mais n'en vient pas à nous comparer. On est sûrement pas pareil." qu'il articula en détournant le visage, ongle se plantant dans sa deuxième main comme pour se retenir d'une quelconque attaque, d'une quelconque envie de ne libérer les poisons qui vivaient en lui. Car la moindre contradiction venait à l'irriter, et même s'il respectait l'avis des autres, le sien ne changerait en rien.

Lèvre mordue, sous son regard pourtant sévère, il soupira en se frottant la tête, se désespérant lui-même. Jouer au gentil, ce n'était vraiment pas quelque chose qu'il savait faire, mais le visage éclairci de son frangin qui lui fit hausser un sourcil lui avait fait lâché un léger rire. Exclamation bien trop forte pour quelqu'un qui ne s'était douté de rien. Etre joyeux pour une simple invitation, il ne l'aurait pas imaginé, et même lui, reconnaissait que cela l'enveloppait d'une étrange chaleur qu'il ne connaissait que trop peu. Il allait sans doute le regretter, car entre ses mains rien ne finissait correctement, mais autant profiter de cette accalmie qui ne lui donnait pas envie de se montrer désagréable. "Calme toi...Pas la peine de le hurler sur tous les toits. Je peux très bien retirer mon invitation." qu'il haussa les épaules comme si de rien était, avant de reprendre calmement, tout en commençant à se débarrasser de ces câbles qui le dérangeait plus qu'autre chose. "Puis me regarde pas comme ça. On dirait que t'as vu un truc tomber du ciel. C'est que de la bouffe, rien de plus. Puis je pourrais pas te payer de bœuf. Va falloir te contenter d'un truc simple." Pourtant les joues étaient légèrement colorées, car il n'avait pas l'habitude de voir ce genre d'expression sur le visage de ceux qui l'accompagnaient. Lui qui ne s'était jamais douté pouvoir voir cela un jour, se retrouvait bien perdu dans ce qu'il devait faire alors qu'il faisait comme si de rien était. Il avait même un peu honte de l'avouer, qu'il ne pourrait pas lui offrir de la qualité, mais le geste était déjà là, et honnête et direct qu'il était il n'avait pas pu s'empêcher de prononcer ces quelques mots. Puis de toute façon, le plus vieux n'avait pas le choix, c'était ça, ou rien.

Remarque intelligente, jetant un coup d'œil au plus vieux, il s'approcha un peu de la fenêtre en claquant de la langue. "Je leur aurais pas demandé de toute manière. Mais c'est pas idiot. Tu marques un point. T'es intelligent quand tu le veux finalement." qu'il sourit alors avant de se retourner vers lui. "Monsieur veux jouer les rebelles ce soir ?" Il trouvait cela risible, venant de lui, mais il ne pouvait pas nier que cela l'amusait bien plus qu'autre chose. Mais il ne s'était pas attendu à ce que le plus vieux ne se rapproche de lui pour venir embrasser son front, léger mouvement de recul alors qu'il clignait des yeux sans bien comprendre ce qu'il venait de faire. "Tsss...Qu'est-ce que tu fous..." qu'il laissa s'échapper, regard détourné alors qu'il faisait mine d'effacer sa trace d'affection en se contentant de toucher son front comme pour réaliser la chose. Ô le plus jeune n'aimait pas qu'on le touche, mais étrangement, il trouvait cela réconfortant, quand cela venait de lui. Moue au visage qui expliquait pourtant bien la chose. "Au lieu de faire ce genre de truc dépêche toi de filer, je vais pas t'attendre. Ah et je te préviens si je me fais chopper c'est toi qui paie." qu'il commença alors avant de le fixer un peu. "Puis traîne pas, je vais pas t'attendre.", comme pour le motiver à vite le rejoindre. Et sur ces mots, il se permit d'ouvrir la fenêtre pour l'enjamber et filer en douce comme un gamin qui avait beaucoup trop l'habitude de ce genre d'activités illégales. Car il n'était pas sportif, le plus jeune, mais il avait dû faire avec en cohabitant avec les lois de la rue. Se dissimulant alors parmi les ombres nocturnes, il laissa son corps rejoindre l'entrée, s'adossant à un simple poteau comme si tout n'avait été que trop simple au final. Mains dans les poches à guetter la fine silhouette, il bâilla un bon coup, fixant sa montre comme un enfant impatient. Ô il aurait bien pu s'enfuir, le laisser en plan ici sans ne jamais lui redonner de nouvelle, mais il voulait laisser une chance de se rattraper à ce lien qu'ils avaient perdu. Et peut-être que les étoiles brilleraient de nouveau, entre leurs prunelles si douces.

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— seongbae ne demandait pas grand chose, au final. tout ce qu'il désirait, c'était de passer un peu plus de temps avec ce frère dont il ne connaissait que très peu de choses, en réalité. du moins, le nouveau saebyeok ne lui était pas aussi familier qu'il le voudrait et il voulait y remédier. d'abord, il devait gagner un peu de sa confiance perdue. et pour ça, il ne devait pas se montrer trop insistant. c'était quelque chose de relativement difficile pour lui, puisqu'il voulait plus que tout faire partie de sa vie. peut-être est-ce la raison pour laquelle il avait soudainement haussé la voix sous le coup de son excitation? se faire inviter à manger par son cadet, c'était une situation qu'il n'avait plus espéré depuis trop d'années. alors il pouvait à peine se contenir. il devait avoir l'air d'un gamin face à ce frère bien plus important que n'importe qui ou n'importe quoi au monde. alors qu'il était le plus vieux et qu'il approchait de la trentaine. l'avocat rigole comme un gamin, le cerveau enivré par sa joie débordante. "ne t'inquiète pas, je mangerai ce que tu m'offriras!" car pour lui, ce n'est pas ce qu'il aura devant lui qui lui importe le plus. c'est le temps passé avec saebyeok qui le motive autant. il ne lui vient pas à l'esprit d'offrir à ce dernier de payer, car il pourrait très bien prendre ça comme une démonstration de sa richesse alors que lui se débat tous les jours pour avoir un salaire décent. alors si ça se résume à de simples ramens, l'aîné les mangera sans se plaindre. c'est pas comme s'il avait l'habitude de se plaindre, de toute façon.

"je sais, mais au moins, comme ça, t'attire pas l'attention. et tu doutais vraiment de mon intelligence?" il feint la surprise, mais tout ça ne fait que l'amuser. et la remarque de son cadet lui arrache un nouveau rire léger. "de toute façon, je ne pourrai pas te faire changer d'avis, alors autant aller dans le même sens que toi. et puis, je ne peux absolument pas passer à côté de cette invitation!" sûrement l'excitation du moment le fait-il agir plus impulsivement, car il alla déposer un baiser sur son front. sa réaction le fait sourire. il le sait que, même s'il fait genre qu'il n'aime pas les marques d'affections, il en apprécie la saveur. y'a qu'à voir comment il essuie son front. c'est-à-dire, en le touchant simplement. enfilant son manteau, seongbae ne perd rien de son sourire franc. pourtant, il devra se composer une expression un peu plus neutre pour sortir de la chambre et de l'hôpital afin de ne pas attirer l'attention sur lui. le plus tard, ils se rendront compte de la disparition de saebyeok de sa chambre, le mieux se sera. "compris! on se retrouve dehors! à tout de suite!" il le regarde à peine franchir la fenêtre avec une aisance presque inquiétante qu'il se dirige vers la porte. une fois la main sur la poignée, il prend le temps d'inspirer profondément pour calmer les palpitations affolées de son coeur et se construire une expression plus apaisée avant de sortir. il passe rapidement devant les autres portes pour finalement traverser le hall d'entrée en remerciant la préposée à l'accueil.

l'avocat ne met pas longtemps à rejoindre l'extérieur où l'air frais lui caresse le visage. la silhouette de son jeune frère se trouve non loin, adossée à un poteau. un petit sourire ourle à nouveau les lippes du plus âgé, alors qu'il le rejoint en de grandes enjambées impatientes. "alors! où allons-nous?" c'était difficile pour lui de ne pas trop s'énerver comme un gamin qu'il n'est pas. il faut dire que cette invitation surprise le remplit d'une joie qu'il a perdu depuis longtemps. il ne se souvient pas la dernière fois où il a été aussi heureux. même sa douce n'arrive pas à le mener à une telle joie. pas toute seule. c'est la présence de saebyeok dans sa vie qui, combinée à tout le reste, le rend réellement heureux. car il l'aime plus que tout et il veut être une famille pour lui. il voudrait tout lui donner, même s'il sait que celui-ci n'acceptera pas grand chose de sa part. alors il lui offre un amour fraternel qui lui a fait défaut toute sa vie jusqu'ici. la force avec laquelle seongbae veut recoller les morceaux est indescriptible. il désire plus que tout au monde faire sourire ce gamin si cher à son coeur. "j'ai une faim de loup! enfin, pas taaaant que ça." qu'il corrige aussitôt, ne voulant pas mettre de pression sur les épaules de son cadet pour qui l'argent ne coulait pas à flots. cependant, il trépignait d'impatience de découvrir un petit restaurant dans lequel il ne mettrait normalement pas les pieds vu son statut social. alors qu'ils se mettent en marche, l'aîné enfonce ses mains moites dans les poches de son long manteau. il était nerveux de passer du temps avec lui. parce qu'il avait peur que ce dernier ne trouve pas ça assez bien. "saebyeok, je... merci." qu'il se contente de lui dire. merci de me laisser une chance.

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— Ô peut-être était-il heureux finalement de pouvoir se retrouver ainsi : tête à tête sous les repas bien que plus modeste. Et il s'en fichait ,car ce n'était là qu'un simple moyen de renouer le contact sans pour autant le prononcer à haute voix. Dissimuler, mentir, il était bien trop doué pour cela lui, alors dévoiler ce qu'il ressentait tout haut ne serait pas quelque chose qu'il ferait de si tôt. Catastrophe quand les nécroses viendraient remplacer les mots : car ce n'était là que ce qu'il ne savait faire. Pouvoir au moins faire cela pour lui, il aurait aimé pouvoir lui offrir bien plus qu'un repas des plus moindres, quelques chose de plus luxueux sans doute, mais la réalité était là : Saebyeok n'était pas comme cela. Alors d'un haussement d'épaules sous les mots qui lui auraient pu le faire rire d'ironie, il s'abstint simplement avant de' finalement hausser la voix. "De toute manière t'as pas le choix. C'est ça ou rien.", clair et net, voix pourtant posée alors que les lippes se relevaient doucement en un calme sourire, il se réjouissait pourtant secrètement de voir le plus vieux réagir ainsi pour une simple proposition : joie minime à celle qui pourrait se propager plus tard. "J'aurais pu en douter. M'enfin c'est pas la question. Faisons comme t'as dis. C'est pas comme si on avait le choix." qu'il soupira avant de sourire discrètement. Car il le savait, que son frère était intelligent, et si ce n'était pas pour l'embêter, il aurait pu le lui avouer.

Sourire franc qui se dégagea du visage du plus grand alors que lui se débattait intérieurement pour ne pas s'énerver contre ce simple geste d'affection, il tira pourtant la tête, bougonnant bien trop sans doute alors que le plan mis en route, il put aérer son visage en sortant de cette pièce insupportable : comme pour y dissimuler son embarras face à un simple bisou. Corps qui se stoppa dans sa fuite pour simplement venir attendre le plus vieux malgré ce qu'il avait pu lui dire, bras croisés contre son torse à soupirer comme à ses habitudes, il se détendit pourtant à la vue de sa silhouette qui semblait bien trop heureuse de le rejoindre. "Secret. Tu verras bien." qu'il articula alors en se mettant en route, commissures légèrement relevées dissimulées par la pénombre des rues. Et il était content de pouvoir partager ne serait-ce qu'un instant avec lui malgré tout. Cela faisait bien trop longtemps, haine qu'il avait conservé sans pour autant en ignorer l'affection très claire qu'il avait pour son aîné. Car après tout, il n'en restait pas moins son grand frère. "Faudrait savoir. T'as faim ou pas faim ? Décide toi." qu'il lui redemanda comme pour clarifier dans sa tête l'endroit où il pourrait emmener le plus excité. Ô il connaissait pas mal de recoin aux restaurants tous plus nourrissants que les autres pour peu cher. "J'avais pensé à du poulet frit avec du soju. Mais de toute manière là où on va ils font de très bons ramens. T'auras qu'à prendre ce que tu veux." Il lui laissait le choix, car au final le plus jeune n'était pas encore tyrannique. Et il espérait que cela lui plaise, parce qu'il ne voulait pas le décevoir malgré son caractère dépréciable. Faire en sorte de garder ce sourire sur son visage le plus longtemps possible en s'abstenant de lancer ses venins le plus souvent possible. Il pouvait bien faire un effort.

Mots qui le firent frissonner tout doucement, sourcils qui se plissèrent alors, il accéléra un peu le pas avant de soupirer. "Pourquoi tu me remercies encore ? t'as pas d'excuse valable." Il détestait les remerciements, sans doute les trouvait-il inutiles au final, car cela lui faisait tout autant plaisir même si le plus vieux ne devait pas s'en douter. "Je fais pas ça pour toi.", bien sûr que si. "Tu devrais plutôt être triste de pas pouvoir manger un festin et en plus de devoir me coltiner tout du long. " qu'il articula en venant s'ébouriffer les cheveux. "Puis c'est pas comme si je me forçais à t'emmener bouffer. Je t'aurais pas invité sinon." Et il frappait encore celui aux mots bien souvent trop durs, mais pourtant il avait cette touche bien plus chaleureuse, car malgré ses divagations, il n'e restait pas moins attentifs à ceux qui l'entouraient, et encore plus à lui. Pas qui les mèneraient rapidement à leur destination gardée secrète, il lui jeta un léger coup d'œil avant de reposer le regard devant lui. "Ta journée. Elle a pas été trop dure ? Pas que je m'en préoccupe réellement." qu'il marmonna silencieusement, essayant de s'y intéresser un peu. "On y est presque de toute manière.", paroles prononcées alors qu'il lui montrait un petit établissement coincé entre bien d'autres. Mais c'était lui qu'il voulait, lui qu'il trouvait être le plus chaleureux du coin, et il ne l'avait pas choisi au hasard. Patron et serveurs toujours beaucoup trop gentils qui lui tapaient sur les nerfs, il n'y avait que lui pour continuer à venir hanter les lieux quand les journées tardives prenaient fin. Recoin où lui seul allait : qu'il voulait faire découvrir au plus vieux pour pouvoir simplement partager un instant à deux.

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— alors que les pas les menaient vers une destination inconnue aux yeux de l'aîné, ce dernier profitait de la douce caresse du vent sur son visage souriant. mains dans les poches de son long manteau, seongbae se laissait volontiers guider par la plus jeune, ne voulant pas un instant quitter ses côtés. mêmes ses paroles ne l'atteignent pas, car l'avocat est sur un petit nuage. des ramens, du poulet frit, tout ça lui mettait l'eau à la bouche, lui qui n'est pas habitué de manger ce genre de choses malgré ses racines coréennes évidentes. il devra faire attention de ne pas trop commander pour pouvoir goûter à tout. remerciement qui s'échappe de ses lippes souriantes et saebyeok réplique. cependant, il se contente de hausser les épaules à sa question, préférant laisser ça à la libre interprétation. affirmation lancée qui fait rire doucement le presque trentenaire. "c'est drôle, parce que moi, je pense que ce sera un festin, au contraire. j'ai hâte d'y être, en tout cas! puis ta présence n'est pas un fardeau." et elle ne le sera jamais pour moi. paroles qui ne sont pas prononcées, mais qui sont faciles à deviner.

le sourire devient encore plus étincelant devant la confirmation que saebyeok veut de sa présence à ses côtés. il n'y a honnêtement rien qui le rende plus heureux que ça. "je suis heureux de l'apprendre, alors!" le chemin se fait ensuite dans un silence léger pour le plus vieux. son frère ne le sait pas, mais cette simple invitation contribue à retirer un certain poids des épaules de son aîné ainsi qu'à alléger un peu son coeur. celui aux airs de durs le questionne sur sa journée et seongbae s'arrête brusquement un instant, n'arrivant pas à croire ses oreilles. s'intéresse-t-il à lui? vraiment? une petite montée d'émotions le prend et il lève les yeux au ciel pour s'éviter un débordement avant de le rejoindre rapidement. il est tellement heureux en cet instant. un moment qu'il n'avait plus espéré depuis plusieurs années déjà. "non, ma journée n'a pas été dure. j'étais en congé en train de réparer une des chaises de la maison." travail manuel qui ne le rebutait pas. plutôt doué avec ses mains tout comme il l'était avec son cerveau.

les prunelles se dirigent vers la direction pointée et seongbae s'extasie devant l'endroit presque caché, mais qui lui semblait pourtant très chaleureux. établissement coincé entre deux autres, l'endroit semblait plutôt petit, mais très agréable à côtoyer. pas étonnant que son jeune frère aie envie de lui faire découvrir ce petit restaurant. il hésite à peine un instant avant de franchir la porte, ses habits contrastant grandement avec la simplicité de l'endroit. même si ses vêtements sont casual pour le jeune riche, ils ne le sont pas pour les gens de caste dite normale. il se dirige à l'une des tables avec saebyeok, alors que ses iris dévorent les environs. petit coin accueillant et convivial qui le ravit. il se défait de son manteau avant de s'asseoir, le posant sur le dossier de sa chaise. on vient rapidement les voir pour prendre les commandes avant de repartir. "c'est vraiment un bel endroit. tu y viens souvent?" qu'il questionne doucement, les traits du visage détendus. car pour la première fois depuis longtemps, l'avocat est apaisé. apaisé de pouvoir finalement tenter de recoller les morceaux avec son frère, la prunelle de ses yeux.

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— Mèches colorées virevoltant vaguement, comme pour laisser les silences insupportables ne faire que s'éteindre avec celui qu'il comptait emmener avec lui. Ô il se fichait plutôt bien, lui, au final, de savoir ce qu'ils allaient pouvoir manger : si ce n'était qu'avec lui. Chance de pouvoir rattraper le temps, de pouvoir simplement faire comme si ne rien l'atteignait, Saebyeok n'était qu'un spécimen parmi d'autre. Mais l'enthousiasme du plus vieux l'intimidait, car il n'avait jamais réellement su comment réagir face à ceux qui affirmaient apprécier pouvoir passer du temps avec lui. Poison qu'il sortait toujours, gamin qui ne savait que réagir ainsi, sans ne jamais se montrer affectueux, même si sans doute ne faisait-il que dissimuler les émotions sous les gestes bien plus doux. Car tout le dépassait toujours sans même qu'il ne puisse en dire quoi que ce soit. Et il retenait les sourires, sous les joies du plus vieux, et il ne pouvait qu'en ressentir les effets, lui qui s'ouvrait peu à peu. "Soit pas trop heureux. Ca redescend vite." qu'il soupira, haussant alors les épaules comme si rien ne le touchait. Et lui n'essayait que de paraître le plus désagréable possible : pour en faire fuir ceux qui l'entouraient.

Journée qu'il avait demandé comme si de rien était, corps qui s'arrêta alors que lui préféra ne pas en faire attention, il laissa les lippes s'étirer discrètement : car ô joie insensible au creux des paumes pour ne faire qu'en dissimuler les regards discrets vers celui qui avait enfin fini par le rejoindre. "Ta chaise a dû t'épuiser au vu de comment une simple question te fait vriller.", car il les avait remarqué, cristaux luisants dans les nuits, qui lui ne faisaient que le toucher comme pour méprendre les langages bien trop violents. "Et tu te fais bricoleur maintenant ? J'espère que la chaise à pas fini avec un pied en moins.", comme pour espérer que lui-même ne s'était pas blessé. Et il ne l'avait jamais imaginé être aussi manuel, celui qui pourtant devait se débrouiller bien mieux que lui alors même qu'il se devait de faire tout tout seul. Pourtant il n'avait pu que l'emmener dans ce simple petit restaurant que lui trouvait confortable ; où les plats fumaient et où les murs n'étaient pas trop frais.

Espace atteint, jusqu'à ce que les corps ne se posent enfin, ne prenant même pas le temps de regarder la carte, il haussa un sourcil sous la question du plus vieux : comme banalité complète. "Si j'y viens souvent ? Non. C'est juste que c'est pas cher quand je viens avec mes amis. En général ma coloc' cuisine.", car lui n'y connaissait rien. "Mais bon. Qu'importe. On s'en fiche. Le principal c'est que ça soit potable ici." qu'il prononça tout en interpellant un serveur pour venir commander deux bouteilles de soju et leur repas du soir. Car lui ne voulait plus que pouvoir savourer saveurs d'un bouillon brûlant tout en se délectant de poulets frits sans retenue. "Et sinon...Tu dois pas venir souvent dans ce genre de lieu, toi non ?" qu'il haussa les épaules tandis que les bouteilles ne firent qu'arriver devant leurs yeux. "Un verre ? A moins que tu boives pas.", prononcé comme prêt à le servir juste pour cette fois : juste par politesse, alors que les regards aiguisés ne firent que se poser avec douceur sur le visage du plus grand. "Ca fait bizarre.", murmure lâché alors qu'il se permit de continuer comme si de rien était. "De t'avoir juste en face comme ça. La première fois non ?", sans doute depuis longtemps. Et les lueurs dans les opales ne faisaient qu'en témoigner les émotions dissimulées.

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— le corps est secoué d'un rire lorsque saebyeok réplique. il a beau jouer les durs, l'aîné sait qu'au fond, il est attentionné. quoi qu'il puisse dire ou faire, il se soucie des autres. il ne sait juste pas comment le montrer et se braque à la moindre attention qu'on ose tenter de lui donner. gamin rejeté pour des raisons stupides et qui n'a qu'appris à se construire une carapace impénétrable. et pourtant, il lui semblait qu'il arrivait à l'ébranler. simplement par sa présence ou par ses paroles. quoi qu'il en soit, seongbae était heureux de se retrouver là, en sa présence, à pouvoir discuter avec lui. et comme il le connait plutôt bien, il ne s'offusque pas de ses manières. "je suis plus doué avec mes mains que tu le penses." qu'il s'était contenté de répondre avant qu'ils n'entrent dans le restaurant choisi. comme d'habitude, le cadet nie tout en bloc. toutefois, il ne peut s'empêcher de penser que s'il a précisément choisi cet endroit, c'est parce qu'il l'aime bien. il ne prononce pas une seule parole, se contentant de le détailler du regard avec un sourire en coin.

bouteilles qui se posent devant eux et seongbae hésite un instant, attendant encore un peu avant de se servir. léger soubresaut du corps sous le rire franc qui s'échappe d'entre ses lippes amusées. "en effet, ce n'est pas trop mon genre d'endroit. comment t'as deviné?" il plaisante doucement, car le coeur s'est apaisé en présence de son jeune frère. pouvoir ne serait-ce que se tenir assit devant lui comme ça, c'est une réelle bénédiction pour celui dont les espoirs s'étaient effrités depuis longtemps. il hoche la tête à la proposition de son frère. "d'accord. j'aurai qu'à prendre le taxi pour rentrer." il n'a qu'à se contenter de ne pas franchir la limite pour éviter de se taper une gueule de bois le lendemain. ce qui sera probablement difficile en aussi bonne compagnie. c'est quand, la dernière fois que seongbae a eu l'occasion de s'amuser? de ne pas se soucier des conséquences? a-t-il déjà profité de la vie ainsi, seulement? il ne s'en souvient pas. car il n'a pas une vie qui lui permette de se laisser aller, ne serait-ce qu'une seule soirée. cependant, il a envie d'en profiter, ce soir. car il retrouve enfin saebyeok.

les doigts autour du verre à shooter, alors que son frère lui sert du soju. les paroles font se former une légère boule au creux de son ventre. doucement, songeur, seongbae hoche la tête. "oui, c'est la première fois." malheureusement. qu'a-t-il fait d'incorrect pour qu'une telle situation ne soit jamais arrivée? ils n'ont jamais été proches et c'est bien ça, le problème. l'aîné aurait voulu d'une relation fraternelle bien meilleure que la leur. ne pas avoir ces regrets et cette culpabilité au fond de son coeur. c'est sur ces pensées que l'avocat ingurgite d'une seule gorgée le soju servi dans son shooter. l'alcool lui brûle la gorge un instant et son expression change quelques secondes. il n'est pas habitué de boire ce genre de liquide et il craint qu'après seulement quelques shots, il ne soit saoul. alors il jette son dévolu sur le poulet frit avec un sourire qui trahit sa joie d'être là, en compagnie du plus jeune. "ouaaaah, c'est trop bon!" exclamation enjouée alors qu'il dévore la viande croustillante.

|	Panique maladroite ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Répliques sur répliques, décharge d'émotions qui en glissait le long de sa colonne ; ô le gamin le cherchait, et pourtant tout ce qu'il en obtenait, était les rires précieux du plus vieux. Lui qui n'arrivait simplement plus à se défaire des emprises insoutenables que les astres lui avaient toujours confié, alors qu'il se sentait pourtant touché de voir son frère se réjouir autant à ses côtés pour un rien. Et peut-être que silencieusement, tout cela lui avait manqué, à celui qui avait préféré fuir pour en réaliser les douceurs d'un monde plus néfastes. "Mouais, si tu le dis. Je m'en fiche.", car rien ne pourrait le faire nier qu'il s'intéressait réellement à ce que fabriquait le plus vieux. Mais l'avouer serait montrer faiblesse, encore une fois, un peu plus, que ce que lui ne l'aurait voulu. Juste le temps de s'y habituer, à celui qui entre tous les autres devait le connaître mieux que quiconque : et seulement là, pourrait-il sans doute enfin arrêter ses manières infectes.

Et il ne lui avait pas fallu longtemps pour le mener à son restaurant, s'asseyant comme pour enfin pouvoir se remplir le ventre. Rire qui le surprenait toujours autant, alors que les seules choses qu'il savait faire lui était les sourires dédaigneux, il haussa les épaules, gamin aux prédictions correcte. "Y'a juste à regarder. C'était pas compliqué à deviné crois moi.", mais lui ne pouvait que lui offrir ce genre de chose : qui à son goût surpassait largement tout le reste. Car il en restait convivial, cet endroit discret, à la nourriture délicieuse, et sans doute avait-il préféré l'emmener ici pour simplement en réchauffer un peu les esprits. Regard étonné ; amusé ; sous les déclarations soudaines, il en laissa un léger rire sortir de ses lippes avant d'en secouer la tête. "A ce point là ? Me dis pas que tu sais pas boire ? Décidemment. Je te raccompagnerais s'il faut. Je compte pas me restreindre. Enfin. J'ai de la marge." Ô mais Saebyeok tenait particulièrement bien les bouteilles, lui, et ce car il avait l'habitude d'en partager avec tout le monde assez souvent. Restrictions qui ne lui pesaient pas sur le dos pour une fois, et il avait n permanence ce sentiment de liberté : qu'il n'aurait jamais pu conserver sans être lui-même. Alors il le taquinait, comme pour lui rappeler qu'il en restait le plus vieux d'entre eux, peut-être n'était-ce là que pour en découvrir les détails non connus. Question lancée ; car même à lui les souvenirs faisaient défaut. Et il ne se souvenait plus, ce que le passé avait pu leur offrir pour les en séparer ainsi. Peut-être que les amertumes s'étaient faites beaucoup trop présentes, alors qu'il n'avait voulu que le repousser encore et encore.

Peine dans la voix : non déguisée et que lui reconnaissait. Mais ce n'était plus le but de la soirée, de le blesser, ce n'était plus son but à lui, qui essayait de rattraper maladroitement le temps. "Pas grave. On aura qu'à se refaire ça une autre fois.", lui dont le temps était bien plus ouvert et libre. "Enfin si j'arrive à te supporter, parce que bon.", qu'il releva discrètement les yeux pour l'observer, avant d'en rire doucement. Juste pour le faire se détendre, alors qu'il se doutait que son frère était bien plus doux que lui. "M'enfin bon. Te force pas à boire, j'ai pas envie de devoir te porter pour te ramener. Puis c'est qu'une question d'habitude. On aura qu'à...boire plus souvent ensemble pour...commencer ?", commencer à se retrouver. Car tous les prétextes étaient bon, et celui aux cheveux colorés faisait des efforts pour s'ouvrir à lui. Verre ingurgité sans même se poser de question, nez se fronçant un instant, il se laissa doucement tenter par la nourriture, imitant le plus grand comme pour en partager les saveurs. "Tu vois ? Je te l'avais dit, que c'est le meilleur restau du coin." qu'il mâchouillait sa viande entre chaque syllabes, joues gonflées sans réussir à gérer les deux. "Puis sourit pas trop tu vas t'étouffer.", alors que lui détourna les yeux sous les possibles rougeurs colorant ses joues. Sentiment étrange de joie qui le prenait, alors qu'il savait pertinemment que plus rien n'était à perdre. "Tu travailles demain ?", question lancée comme si de rien était : pour en surveiller le tout. "D'ailleurs j'espère que tu connais de bon coin où manger. Compte pas sur moi pour t'inviter à chaque fois.", car il envisageait déjà le future : et que cela était déjà un pas bien plus grand dans les espoirs de chacun.

|	Panique maladroite ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— rires surpris qui font s'étirer les lippes du plus âgé en un large sourire. à croire que sa remarque sur sa consommation d'alcool était amusante. en vérité, seongbae se fiche bien de ce qu'il peut penser, du moment qu'il peut encore entendre cette exclamation ravissante. comment un tel instant n'a-t-il jamais pu exister entre eux, auparavant? trop occupé à étudier pour réaliser son rêve de devenir avocat, l'aîné n'avait pas vu la déchéance de cet ange précieux à son coeur. il l'avait négligé et pour ça, mon dieu qu'il s'en veut. mais aujourd'hui, il compte bien se rattraper et lui offrir tout l'amour dont il n'a pas pu bénéficier avant. peut-être que de le retrouver et de tout recommencer mettra un baume sur son myocarde blessé. car le jeune riche est bien plus torturé qu'il ne le laisse paraître. si saebyeok savait, il ne le croirait certainement pas. cette fois, c'est un sourire triste qui prend place sur son visage, alors que les prunelles détaillent ce visage juvénile. "je ne bois pas souvent et quand je bois, c'est généralement une coupe de vin que je sirote pendant longtemps." seuls moments où il s'autorise de l'alcool, c'est en présence de minseok et même encore, il ne boit pas à chacune de leurs rencontres. alors oui, pour lui, le soju constitue une première qu'il n'oubliera probablement pas de si tôt.

les espoirs grandissant sous les répliques de son cadet à l'évocation de se retrouver à nouveau devant un repas ou autour d'une bouteille qui lui font gonfler le palpitant d'une joie méconnue. le rire amusé s'échappe d'entre ses lèvres étirées. "oh bah, je pense que c'est trop tard pour ça, je ne vais pas te lâcher si facilement." et de le voir sourire ainsi à ses propres mots ravi l'âme de l'avocat. car c'est là tout ce qu'il demandait. de pouvoir revoir ce genre d'expressions sur le visage du plus jeune. "je ne me force pas. j'en ai envie." le battant qui s'arrête un court moment lorsqu'il a la confirmation que saebyeok veut réellement tenter de renouer le contact avec lui. franchement, il ne pourrait pas en être plus heureux qu'en cet instant unique. la petite remarque sur le restaurant contribue à agrandir ce sourire déjà bien présent sur le visage de seongbae. un léger rire lui échappe entre deux bouchées. "j'avais raison. tu viens souvent ici. tu aimes cet endroit, ça se voit." perspicacité palpable chez celui à qui tout semble sourire.

il va vraiment finir par s'attacher à sa façon de nier les choses et à ses tentatives de provocations sur lui. "j'vais pas m'étouffer, mais merci de te soucier de moi." petit clin d'oeil à son attention avant de reporter son attention sur la nourriture qui lui ravit les papilles. il a envie de tout goûter en même temps, mais tente de se modérer afin de ne pas se goinfrer et finir par s'étouffer comme l'a si gentiment fait remarquer son frère. "non, je ne travaille pas demain!" qu'il sourit tout en se versant un peu de soju pour l'ingurgiter d'un trait. l'alcool lui brûle la gorge, mais c'est assez plaisant. "ne t'en fais pas pour ça, je ne comptais pas te laisser m'inviter à chaque fois." parce qu'il sait à quel point saebyeok en arrache pour survivre par ses propres moyens. cependant, ce dernier est tout simplement trop fier pour l'admettre et demander de l'aide, alors il se démène. seongbae a l'impression de toujours avoir tout eu tout cru dans la bouche, en comparaison. alors qu'en vérité, il en a bavé pour se rendre là où il en est. "la prochaine fois, c'est moi qui invite. oh, d'ailleurs!" l'aîné sort son portable de la poche de son manteau pour le tendre à son jeune frère. "tu veux bien y entrer ton numéro?" et cette simple petite question suffit à lui tordre l'estomac sous la nervosité d'essuyer un possible refus.