Pas dessinant les constellations, sur les bitumes noirs d'une ville sans éclat, cheveux virevoltant sous les airs marins qui flottaient dans les rues, ils étaient là, marchant alors jusqu'à trouver une cible parfaite. Ô nuit délicate qui effleurait leurs visages enfantins, alors que lui, n'était qu'un de ces démons infernaux. Et il l'avait entraîné lui, celui innocent qui n'avait rien demandé, celui qu'il voulait en un sens faire sombrer avec lui comme une âme en perdition. Alors, il s'était armé de quelques cailloux ramassés sur la route, lui qui voulait se défouler, durant les nuits animées comme celles-ci. Car ce n'était que pendant celles où les foules affluaient, qu'il se permettait de se défouler sur tout ce qui leur passait devant les yeux. Vitres de magasins, pare-brises, qu'importe, du moment que cela pouvait se casser. Mains dans les poches, regard qui dérivait par moment vers celui qui l'accompagnait comme pour vérifier qu'il le suivait toujours, il se mit à soupirer, comme déjà irrité par toute cette soirée qui ne faisait que commencer malgré l'heure.

S'arrêtant alors sans prévenir, fixant les alentours, il se retourna faiblement, venant lui tendre l'une des pierres assez épaisses qu'il avait récolté. "Tiens. Je vais t'apprendre à viser." Ironie du sort pour celui qui avait choisi une pauvre vitre au loin d'un magasin d’électronique. Et dans la foule dissipée, lui laissait ses nerfs s'acharner sur ce qui l'entourait. Sans doute que des pauvres cailloux n'y feraient rien, mais qui abîmeraient suffisamment l'endroit désiré. Feu qui brûlait encore et encore sans arriver à s'éteindre. Son travail de la journée l'avait épuisé, il avait l'impression de ne pas avoir pu se défouler sur ceux qui étaient passés devant ses yeux. Et il comptait bien se défouler, celui à la capuche remontée sur sa tête. Fixant le doux visage qui l'accompagnait, bras se croisant tout doucement tandis qu'il le détaillait de cet air froid et passif, il lui fit un léger geste de la tête comme pour lui indiquer où viser. Vague, plus que vague, mais il allait bien réussir à trouver par lui même. Et au pire des cas, ils étaient dans une rue, où tout était sympathique à exploser en morceaux. Sa passion, à celui dont les yeux brillaient étrangement d'un firmament rougeâtre.

Regard concentré, aux couleurs irisées si visibles, il laissait son poignet se détendre dans le but de commencer les adversités. Et lui, sans l'attendre, comme pour montrer un quelconque exemple à suivre de comment ruiner ce qui les entourait, se permit de lancer l'une de ces pierres précieuses sur une vitre qu'il avait au préalable choisi, impact résonnant doucement malgré la taille de la roche. Tâche de brisure qu'il allait accentuer en continuant de s'acharner sur la pauvre brisure, comme il l'avait toujours fait avec ce qu'i l'entourait. Car il laissait les vices le reprendre, quand il se sentait vite dépassé, quand il n'arrivait au final à pas grand chose. Sans doute pour cela qu'il avait attiré le gamin avec lui, gamin plus âgé que lui, à commettre l'irréparable. Se reculant alors doucement, venant donner une légère impulsion dans le dos du jeune homme pour l'encourager à y aller, il croisa de nouveau les bras, visage fermé à la moindre opposition. Il n'était pas violent, celui aux mots amers. Il ne faisait que provoquer, tout en blessant. Plus efficace selon lui, plus tortionnaire encore, de voir les visages se plier sous les infections qu'il provoquait. "Et vise pas à côté. Même si c'est sans doute ce que tu vas faire.", qu'il lança d'une voix blasée, remarque désobligeante qui pouvait laisser supposer pleins de choses comme rien du tout. Qui allait en tout cas sonner les minutes d'un temps qui s'écoulait beaucoup trop vite. D'un temps qu'il aurait aimé prolongé malgré tout.

Rage d é g u i s é e.

Hyo ; il est un peu perdu entre les étoiles. Hyo ; le corps que l’on a arraché aux cieux divins. Hyo ; l’astre tombé du ciel entre les mains de celui qui ne connaît que haine et violence, sur ses phalanges autrefois angéliques, seulement dans les esprits. Il n’est qu’un enfant au fond, celui qui grandit dans un monde qui va trop vite pour lui, celui qui a rêvé cent fois de toucher les comètes de ses doigts d’argent jusqu’à se brûler les ailes sous les rayons du soleil. Et les pieds traînent sur le bitume jusqu’à l’égratigner ; sans jamais dire un mot, sans jamais laisser une plainte s’échapper de ses lippes. Il continue de le suivre, lui. Il continue de s’y accrocher, pauvre âme que l’on s’entête à vouloir sauver sans penser au prix qu’il devra payer en s’y risquant. Hyo ; les rêves s’écrouleront dans ses orbes à vouloir y voir le monde s’y refléter.

Et candide, il n’a fait qu’obéir, il a soigneusement pris la pierre dans sa main. C’est m a l. Il le sait. Ça fait mal, il le comprendra un jour. Les indications sont données, offertes, mais lui. Il peine à comprendre le but. Hyo ne brûle pas d’une colère muette, Hyo n’a pas de haine qui ronge le m y o c a r d e. Il n’a aucune vengeance à orchestrer de ses douces mains. Alors il fixe cette vitre, tourne le regard pour le retrouver lui, encore une fois. À la recherche d’un réconfort, de ce qu’il voudrait entendre, faire demi-tour, rentrer chez lui et regarder un film, ensemble. Mais rien n’est jamais comme avec les autres à ses côtés. Il s’y est attaché, à celui qui a fait tant de mal dans la carcasse, celui qui a fait verser ces larmes de désespoir. Saebyeok, son ultime opposé. Corps qui sursaute lorsque la brutalité de la vie le rattrape, pierre qui s’explose contre la vitre, et le regard qui ne quitte plus l’éclat orchestré. Parce qu’à ses yeux, c’est tristement beau, tristement beau à s’en crever le cœur, comme le sien qui espère trouver en ce bas monde, les mille couleurs qu’il s’imagine.


Et entre ses phalanges se tient la roche qui viendra résonner contre le verre jusqu’à le briser comme les cœurs que l’on maltraite d’un plaisir malsain. Le corps qui s’avance si lentement alors que les orbes ne quittent pas la pierre, les mains tremblantes. Et si on le voyait ? Hyo. Et si on s’en prenait à lui ? Saebyeok. La lèvre se mord, torture barbare alors que les paupières se ferment d’une violence sans nom. Il n’osera pas dire ce soir, que les peurs l’envahissent. Il n’osera pas dire ; que tout tremble en lui, l’esprit comme le palpitant. Alors sans même rouvrir les yeux, la main s’active ; brutalité jusqu’ici inconnue chez lui. Et tout vole, certainement trop, il n’entendra que le fracas venir exploser le travail que l’ a m i avait initié. Il n’a sûrement pas visé là où il lui indiquait, pauvre môme. Le corps qui se plie en deux, accroupi au sol alors qu’il refuse de voir l’horreur orchestrée. « Désolé. » Sans savoir de quoi il est coupable. « C’est mal Sae. » Alors que la tête se redresse légèrement pour retrouver son regard, pour tenter d’y trouver un apaisement, mais il sait. Il n’en sera rien. « Je ferais mieux, la prochaine fois… » Qu’il promet, parce qu’il ne veut pas le décevoir, pas lui, et les doigts tremblants attrapent une nouvelle pierre. « Remontre moi… S’il te plait. »

Phalanges éclatées de celui qui s'acharnait sur la vie, constellations brisées de ces pupilles sombres et dilatées, il était comme cette vitre éraflée, cette vitre fissurée qu'il allait briser sans hésiter. Vision fade qui n'avait jamais retrouvée de ses couleurs, qui n'avait jamais su briller sous ces prunelles livides. C'était lui, qui dans les méandres des rues devenait celui qui entraînait à leurs fins les âmes pures et innocentes, lui, qui ne faisait que briser un peu plus les esprits des autres, comme pour se réparer lui même. Alors il lui apprenait, à lui, être immaculé, que la vie n'était pas joyeuse, que ce qui pouvait être brisé devait l'être. Regard calme qui se posa doucement sur lui, car il n'y avait qu'avec lui, que ces yeux sans étoile devenaient tendre sans même qu'il ne s'en rende compte. Disparition rapide, trop rapide, de ces émotions fugaces et inutiles, froideur environnante se dégageant de lui. Ironie du sort pour celui qui devait s'acharner sur les autres pour ne pas rester dans cette solitude amère.  

Et il l'avait observé, de ces regards glacials. Il les avait vu, ces doigts tremblant se resserrant sur cette pierre. Corps fins et délicats qui contrastait, dans cette nuit violente et parsemée de noir intense. Et lui ne fit qu'observer la pierre décoller dans les airs, la voyant vite disparaître dans les pénombres en un bruit fin. Explosion, contre ces vitres transparente, cible pourtant manquée, de ce point déjà formé par le plus vieux, il soupira. Dépit complet, face à celui qui pourtant se plia en deux. Bras qui se croisèrent finement alors qu'il le détaillait légèrement, il claqua doucement sa langue contre son palet avant d'entrouvrir ses lèvres. "Et tu sais faire quoi au juste hein ? Même pas capable de viser." Lassitude de celui qui se décharnait encore sur lui, sur celui qui n'avait rien demandé et qui l'écoutait aveuglément. "Ça sert à rien de t'excuser. Fait. C'est énervant." Car ô combien il appréciait cette persévérance provenant de cet ange qui se laissait entraîner dans les abîmes. "Et alors ? Qu'est-ce qu'on en a à faire que ce soit mal ? On a juste pas à se faire prendre." Une règle de base. Défoulement sur du matériel, c'était lui, qui en porterait les responsabilités, car il n'avait faire que le faire chuter à ses côtés, il n'avait fait que le détruire petit à petit.

Regard vide alors que celui empli d'émotions et d'attentes s'était redirigé vers le sien; lui, s'empara d'une nouvelle pierre, comme pour lui montrer de nouveau cet exemple à ne pas suivre. "Pour commencer faudrait déjà que tu gardes les yeux ouverts. A ce qu'il parait ils sont assez utiles pour voir." Ironie, alors qu'avec concentration, il lui découpa le mouvement qu'il fallait faire, lentement, comme pour lui laisser le temps d'assimiler. Et quelques minutes fallu, avant que la pierre ne vise cette vitre déjà fêlée, qui se fissura de nouveau sous le choc. "Compris ? Ou va falloir que je me répète encore ?" Il savait à quel point c'était assez complexe, de cibler correctement, alors malgré lui, il restait calme, de cette voix pourtant railleuse. Aucun contact, voulant le laisser essayer par lui même, car tout était mieux, quand les cœurs en disharmonie  fonctionnaient en parallèle. Mais lui n'en avait pas, de ce palpitant qui battait pour les autres, lui, ne faisait que survivre, sans ces superflus inutiles. Et alors qu'il se releva, il se plaça doucement derrière lui, venant positionner correctement ses bras sans trop le toucher non plus, car il en avait horreur, de ces contacts, qui même avec celui qui les adoucissait, ne parvenait pas à s'y faire. Doigts qui effleurèrent doucement son poignet pour le faire se détendre, il le relâcha pourtant bien vite, alors qu'il observa un peu les alentours comme pour surveiller.  "Tu devrais y arriver comme ça. Concentre toi un peu au lieu d'être ailleurs." Paroles qui malgré une douceur certaine se voulaient blessantes. Lames aiguisées, qui lacéraient la peau, il laissa l'art de la destruction faire, jusqu'à ce que résonne les cloches de la mort.

Deux étoiles qui s’opposent ;
Deux astres qui s’affrontent.


Hyo n’est que l’innocence des anges ; car les souillures n’ont jamais osé parcourir sa peau juvénile malgré les années. Hyo n’est que la beauté d’un paradis oublié dans les méandres d’une société qui préfère s’effacer, éteindre sa beauté rayonnante pour se laisser consumer par les démons qui sommeillent en son sein. Légendes qui font vivre le myocarde, et l’esprit qui se laisse voler dans les cieux pour venir caresser les mains des dieux, libre comme prisonnier, les chaînes qui blessent ses membres ; condamnant ses ailes. Piégé à jamais entre les mains de ceux qui ne connaissent que haine et douleur contre les peaux abusées jusqu’à ne plus rien ressentir.


Maladresse ! Pourtant évidente pour celui qui est prodige, les doigts d’argent qui retracent sur les toiles immaculées, les beautés d’un univers qui ne rayonnent que dans ses yeux sombres. Mais ne serait-il pas plus beau dans les siens ? Ne trouverait-il pas enfin un sens à son existence ? Questions qui ne trouveront jamais de réponse. Le monde est cruel. Les yeux meurtriers ; toujours les siens. Le sentiment d’exister, enfin. Pour quelqu’un. Pour un esprit. Jamais pour un cœur, l’amour n’est qu’une illusion de plus dans une société où l’on ne s’aime plus, on s’use jusqu’à ne plus pouvoir respirer, jusqu’à ne plus pouvoir pleurer les misères ; cœur anesthésié des maux fatals. Et tu sais faire quoi au juste hein ? Même pas capable de viser. Il ne sait plus. Je ne sais pas, qu’il se répète sans cesse alors que les yeux se perdent sur ses propres mains, elles aussi, seront, un jour, incapable de tout, d’un talent qui brûle sa précieuse chair.

Ses mots sont comme des murmures ;
Prononcés contre ses oreilles.

Les frissons qui parcourent son échine alors que lentement, c’est lui qu’il retrouve, son regard, son poison, sa fatalité qui l’entraîne chaque jour un peu plus dans les abîmes, auprès de ces rois déchus. « C’est vrai… » Doucement ; tendrement, soufflé dans l’air du temps, contre ces peaux invisibles, à défaut de parcourir la sienne, désirs insouciants ; incompréhensibles dans le palpitant qu’il se force à taire ; pour ne jamais plus souffrir, pas plus que d’ordinaire. Précieux conseils qu’il prend le temps d’assimiler alors qu’il ne le quitte plus des yeux, tente de comprendre chacun de ses mouvements, d’en déduire chacune de ses pensées. Deux mondes qui s’affrontent ; sans jamais s’unir. Quelques hochements de tête alors qu’il se veut silencieux, de peur de toujours le déranger, de toujours l’énerver, car il n’y a que lorsque les flammes se reflètent dans ses orbes sombres, que Hyo souhaite fuir loin de lui, la peur qui le ronge et les souvenirs qui reviennent toujours. « Je pense que ça ira cette fois, merci. » Doux sourire qui vient illuminer le visage, délicatesse des dieux, chaleur contraire à ce froid qui n’existe que chez Saebyeok. Mais Hyo, il ne lâche plus cette pierre des yeux, les mains encore tremblantes de savoir qu’elles ne feront que le mal ce soir, que les vitres se briseront au rythme des cœurs dans une vulgaire dysharmonie ; silencieuse et pourtant mortelle.


Et le myocarde qui s’arrête ; le temps qui ne file plus dans sa course folle. Salive que l’on ravale alors que l’on tente de s’y faire ; d’ignorer, de tout laisser se briser. Ils ne s’accorderont jamais et il ne le sait que trop bien, Hyo. Les cœurs ne bâteront jamais ensemble ; union qui semble trop mortelle, union impossible à graver dans les palpitations soudaines qui tambourinent dans sa poitrine. Et il espère, il espère, qu’il ne les entendra jamais, Sae. « Oui, tu as raison. Je suis désolé. » Excuses h a b i t u e l l e s alors qu’il le laisse s’éloigner ( il aurait préféré le retenir ), les poumons qui s’emplissent d’un air putride, lourd, et le courage qui ne semble pas en faire partie, pourtant il laissera les pensées loin derrière lui, il laissera les craintes dans le fond de ses entrailles pour enfin se laisser vivre ; ou mourir, à ses côtés. Et le bras se détendra, fera valser cette pierre jusqu’à l’endroit ciblé, pour fissurer encore un peu plus les merveilles du monde, pour tout réduire à néant sous le coup de la colère. Mais il aura réussi, Hyo. Les yeux emplis des étoiles scintillantes alors qu’il se tournera vers l u i. « Tu as vu ? J’ai réussi ! » Et il espère y voir une certaine fierté, mais il sait que c’est vain d’y croire. Il sait qu’il n’est pas comme ça, alors le sourire retombera ; il se sent ridicule. « C’était… C’était pas mal, mais pas parfait. » Pas comme il le voudrait, il le sait très bien. « Tu veux qu’on continue quand même ou qu’on fasse autre chose ? » Parce ce qu’il n’aurait pas le cœur à l’abandonner ce soir, il n’aurait pas le cœur à se retrouver de nouveau seul alors qu’il sait que rien de tout cela n’est bon pour lui, mais il s’entête à le penser pour pouvoir rester à ses côtés un peu plus longtemps ; il veut y croire, il voudrait le sauver de ce qui l’entraîne dans le fond des abysses.

Et peut-être qu’au fond ;
Lui aussi brûle d’une rage incontrôlée.

Astres explosés, désillusion complète, tandis que lui recommençait à exercer ses méfaits sur les attentes féeriques d'un gamin à sa merci. Il ne savait pas trop ce qui allait bien pouvoir se passer, si tout serait toujours aussi magique, dès que la haine aurait explosé au grand jour entre ses mains. Cataclysme des échanges, lui qui avait essayer de formater un autre monstre, sous ce visage pourtant adorable. Il ne fallait pas se mentir, il avait beau ne rien n'exprimer et dire le contraire, il ne pouvait pas le nier intérieurement. Car les supplices que ses doigts désastreuses offraient aux âmes les plus tendres, brûlaient tout sur leur passage, comme pour y disséminer la mort dans ses alentours. Mais il n'était qu'un de ces êtres à cornes, lui, et il lui réexpliqua, comme une mélodie perdue qui était censée lui rester en tête. Toucher délicat auquel il se concentra à lui montrer les chemins sacrés qu'il devrait colorer en vermillon. Ses sourires délicats, lèvres parfois étirées comme des portraits si doux, lui, s'entêtait à vouloir tout briser, malgré cette innocence si flagrante. Parce que lui ne pouvait tout simplement pas être heureux autre part que dans ces rues solitaires, que sous ces étoiles éteintes, qui ne s'illumineraient jamais.

Doigts qui délaissèrent finalement sa main bien positionnée, pour pouvoir l'observer dévorer le monde, lui, de ces palpitants désaccordés et désharmonisés. Alors rien n'irait jamais assez bien, rien n'irait jamais correctement, pour celui dont les espérances étaient anéanties. Gamin qu'il voulait voir sombrer avec lui, comme pour le protéger du monde, alors que tout semblait si immonde, sur ce sol froid. Et les sons résonnèrent, éclats qui se fissura d'une note si légère, tandis que les sourires avaient fleuri pour laisser les étoiles s’entrechoquer, dans ces iris qui s'étaient retournés vers lui. Ô qu'il ne sourit que vaguement avant de tout faire disparaître sur son visage si froid, car s'il commençait à le féliciter, qu'adviendrait-il de cette image qu'il entretenait lui ? Car on ne devait pas l'apprécier, on devait le détester. Seule chose qu'il n'avait jamais connu, et que lui, se désespérait à faire perpétuer. L'affection l’effrayait. Et pourtant, il avait sauté dedans, avec celui qui semblait vouloir le suivre dans toutes ces inepties. Peut-être pour le faire fuir, alors qu'il ne voulait que le retenir.

Légère fierté dans son regard qu'il n'arriva pourtant pas à dissimuler dans ses globes astraux noirs, il le laissa parler pour ne rien dire, avant de regarder les alentours en soupirant. "Bon tu me laisses en placer une ou ?" qu'il rigola un peu avant de fixer la vitre brisée, comme une une âme si déchiquetée. Comme la sienne. "C'était...pas mal." Compliment désabusé qui pourtant ne voulait pas dire que c'était parfait, il l'avait fait s'arracher de sa gorge, alors qu'il sentit l'envie de dévorer de nouveau cette gentillesse si écœurante. "Mais y'a beaucoup mieux." qu'il haussa doucement les épaules. Poison de nouveau déversé, comme ces rivières qui s'écoulaient si vite, à foison, lui, ne pouvait s'en empêcher. Mais il avait réussi à lui décrocher quelques affirmations bien rares, qu'il allait avoir du mal à lui faire répéter, il le savait. Noirceur trop présente, dans le cœur aux miasmes qui émanaient de toute part. Pour la suite ? Il n'en savait rien. Détruire, devenait bien ennuyeux, entre les mains de celui beaucoup trop parfait et qu'il n'arrivait pas à corrompre. "T'es beaucoup trop nul pour ça. T'as qu'à trouver un truc qui t'amuse. Ou juste rentrer chez toi." Réponse toute faite alors qu'il n'en pensait pas un mot. La solitude, il en avait l'habitude, mais il avait prit goût, à avoir cette tête si douce devant ses yeux si durs. Alors il ne l'obligeait à rien, si ce n'est peut-être rester avec lui sous ces mots déguisés.

"Autrement faudra recommencer à se défouler. T'as des trucs à apprendre. Mais ça devrait aller pour ce soir. Suis moi." qu'il évoqua alors, tandis qu'il commença à marcher un peu au hasard, en complète contradiction avec ses mots précédents. Malheur que de le laisser dans le noir, lui qui n'était pas aussi inconscient qu'il le semblait. Pied qui cognait contre le bitume, regard discret derrière lui pour voir s'il le suivait ou non, il avait ses mains dans les poches, lui, qui voulait se les cacher comme pour éviter les malédictions. Mais il le savait, que c'était lui, celui qui posait des problèmes aux autres, que c'était lui, l'abomination qui rependait les sorts et les malédictions. Etre maudit, qui ne semait que la nécrose sur son passage. "La plage ça te dit ? Je te laisse pas le choix de toute manière." qu'il murmura calmement d'une voix calme, tournant assez rapidement dans différentes rues. Apaiser les esprits, alors que lui n'était qu'une tempête sans la moindre once de compréhension. L'eau l'effrayait, mais le calmait étrangement. Comme lui. Car rien allait, rien n'était jamais allé. Sauf peut-être ces espoirs qu'il brisait dans les yeux des autres, dans ses yeux. Rêves cassés en morceaux, lui qui, d'un avenir flou vivait au jour le jour, il n'était rien comparé à ce gamin aux mains d'or. Pourtant, étrangement, il ne voulait pas le lâcher. Il voulait le briser, sans réellement comprendre. Car lui même, avait les esprits embrouillés, se perdait, dans ces dédales complètement illogiques. Alors il criait de l'intérieur, il hurlait, lui qui s'évertuait à jouer les grands méchants. C'était tout ce dont il méritait après tout, lui. La haine, la douleur. Et il ne pouvait se contenter que de briser les sourires des autres. De le voir s'éteindre alors qu'il voulait le faire briller en secret entre les cendres.

Il a demandé pardon.
Il a imploré la pitié.
S’est agenouillé devant les dieux pour qu’ils épargnent son âme.

Mais les colères n’ont cessé de s’abattre dans son cœur, les mots acerbes n’ont cessé de se cogner dans l’esprit lorsqu’ils s’échappaient de ses lèvres à lui. Divine obsession ; Hyo ne s’en sortira jamais, de lui, de son emprise comme de son poison qui glisse le long de ses lèvres juvéniles. Sae le fait vibrer, Sae réveille en lui tout ce qu’il a toujours souhaité étouffer. Il a des envies de fuir à ses côtés ; de saisir cette liberté du bout de ses doigts pour enfin être libre d’exprimer les tentations obscures qu’il fait naître chez lui. Hyo l’enfant de la lumière qui pourtant rêve de se noyer dans ses bras comme dans ses ténèbres, Hyo, il voudrait voir ses ailes se teinter d’un liquide sombre, si c’est le prix à payer pour rester avec lui. Car la solitude viendrait à le ronger, les sentiments viendraient à le tuer loin de lui, loin d’un cœur violent et infâme. Mais n’est-ce pas là tout ce qui l’attire vers lui ?


Ses mots sonnent comme sa fin, et pourtant, il tente d’y voir une quelconque affection cachée, il tente de se défaire de leur violence putride pour qu’il puisse enfin un peu respirer loin de ses illusions. Si seulement elles étaient réelles. Mirages d’un amour qu’il tente pourtant de refouler, il n’y croit pas. Il ne veut pas y croire et Sae, ô il viendrait tant à se moquer de lui s’il savait que c’est le palpitant qui déraille comme l’esprit qu’il n’est hanté que par lui. Il y pense, peut-être qu’il viendrait même à le jeter au fond des abîmes, faire de lui un moins-que-rien. L’abandonner. Le cœur se serre. « Oui désolé. » Qu’il glousse discrètement alors que son attention revient sur lui, les yeux sombres, et pourtant il ne peut que se noyer à l’intérieur, y croire l’avenir comme les espoirs que Sae cache, lui n’y croit plus. Alors qu’importe, Hyo veut y croire à sa place. « Oui, ça sera mieux plus tard. Je pense ? » Car il ne sait pas s’ils recommenceront un jour. Rapidement, les paroles reviennent le piquer, le cœur qui s’arrête pourtant de battre un court instant alors qu’il se mord la lèvre, se déchaîne dessus pour ne jamais exprimer les déceptions et les douleurs qu’il lui inflige. « J’veux pas rentrer. » Je suis bien mieux avec toi, même si tu penses le contraire.

Ô, c’est que le corps suivra le sien sans jamais plus dire un mot, il l’écoutera sans broncher, se laissant bercer des songes qui colorés la mémoire, il pensera. À tout. À rien. À lui. À ce qu’ils ne seront jamais sous la bénédiction des astres scintillants dans les cieux. Deux univers qui ne se compléteront jamais, deux mondes qui vivent en dysharmonie, loin de l’un et l’autre, loin des affections délicates, mais les épidermes en rêvent comme les lèvres à la recherche d’une passion qui ne s’est pas encore éveillée en eux. Tout lui ira tant qu’il est à ses côtés, mais jamais il ne lui dira. Rues qu’il commence à trop connaître alors qu’il en a retracé les particularités dans sa tête, encore et encore. Avant que la plage ne se dessine face à eux, elle brille, elle est si belle les étoiles imaginaires qui brillent dans son esprit, et il retrouve une part de son enfance alors qu’il se laisse aller, le sourire peint sur le visage si doux. « J’aime vraiment trop venir ici. » Qu’il lui fera part alors qu’il se dépasse avant de retirer ses chaussures pour aller chatouiller l’audace, l’eau qui ne le lavera jamais de ses péchés. Et il a les yeux rivés sur l’horizon, sur les terres qu’ils ne peuvent pas voir, la liberté qui est bien loin de tout. « Tu as déjà voyagé, Sae ? » Car il voudrait qu’il lui compte un jour ses aventures si elles existent, il voudrait tant connaître ses secrets, lui qui se veut si calme ; silencieux sur une vie que Hyo ne connaît pas. « Où est-ce que tu aimerais aller ? »

Moi, je ne veux aller nulle part sans toi.

Étrange sentiment de réconfort de le voir ne pas résister face à son envie de le suivre, lui, n'avait l'impression que de l'entraîner dans ces tréfonds sans fin, dans ces histoires, qui écrites d'une plume trempée dans l'encre ne pouvaient s'effacer qu'au souhait de l'auteur. Mais qui était-il donc pour décider à la place d'une personne ? Lui n'était qu'une étoile comme une autre, un prénom parmi tant d'autre, qui pourtant, voulait faire s'éteindre toutes celles autour de lui. Sauf celle-ci. Celle qui la suivait partout, qu'importe les misères qu'il pouvait lui faire. Valeur certaines de se dire que s'il continuait un peu plus à le pousser à bout, il perdrait la seule étincelle qu'il lui resterait, lui. Et sans doute était-ce pour le mieux, car jamais il n'avait voulu dépendre de quelqu'un, plus jamais. Onyx violentés, qui posés sur ce visage si tendre semblaient s'adoucir inlassablement. Pourtant il était le même, il n'était que celui qui voulait faire trembler le sol et les cieux pour détruire tout sur son passage.

Proposition faite, celle de se retrouver sur ce sable frais et délicat, il n'avait pourtant pas pensé à ce que le plus jeune ne souhaite rester avec lui. Influence manipulatrice qu'il avait sur lui, car il savait qu'au plus profond de lui, personne ne pourrait l'apprécier. Car il était là, à éviter ces émotions si douces pour se faire aimer des autres, et surtout avec lui, parce qu'en un sens, il ne voulait pas le décevoir, lui, de ces airs si durs et désagréables. "T'as intérêt à suivre alors." Doux murmure de cette voix si sèches, alors qu'il savait pourtant qu'il l'attendrait. Car c'était ce qu'il avait toujours fait. Et les mélodies les emportèrent, ces deux âmes au milieu d'une nuit ténébreuse où tout avait été planifié pour briser les rêves de lumières qui s'évanouiraient. Bruit vague de l'eau qui atterrissait sur les rivages, corps qui avaient vacillés entre les rues pour pouvoir s'offrir un semblant de bonheur. Lui, ne ferait que le serrer entre ses doigts, jusqu'à le réduire en poussière, ce qu'il avait toujours fait. Et il le regarda, ce gamin qui de ces opales semblait voir les illusions d'un possible entendement, et il les voyait, ces étoiles qui scintillaient sur cet être qu'il n'arrivait tout simplement plus à ignorer. Ces mains noires l'avaient forcé à le faire dépérir, jusqu'à l'étouffer, et peut-être que maintenant, regrettait-il simplement le fait de l'avoir sali lui. Mais ô combien rien ne le tuerait, celui dont les ailes avaient déjà brûlé, rien ne pourrait l'atteindre, celui aux couleurs beaucoup trop vives pour lui et ce cœur nécrosé.

Mots auxquels il ne s'était pas attendu, celui qui ne voyageait pas, qui ne l'envisageait pas d'ailleurs. "Jamais. C'est pas un truc qui m'intéresse." Car peu de chose savaient attiser ses prunelles vides. Pourtant, s'il devait le faire, sans doute le forcerait-il à venir avec lui, car il n'avait personne. Qui voudrait même se satisfaire de la compagnie d'un démon dont les colères étaient insatiables ? "Et e m'en fiche. Là où y'aurait personne pour me saouler. Ça peut être pas mal, une île déserte.", qu'il lui répondit, sans trop s'approcher de l'eau, celui qui en était effrayé. Il avait en un sens tant de choses à lui dire, mais seules les malédictions embrumées sortaient d'entre ces lippes si venimeuses. "Pourquoi ? Ça t'intéresse ? Tu pensais avoir une chance de pouvoir partir avec moi ? Te fais pas trop d'espoir." Murmure simple et rieur, alors qu'il ne le pensait pas, lui qui voulait presque le faire voyager s'il le voulait tant. Lui, qui pourtant aimerait sentir ces quelques espoirs naître en lui. Mais il n'en avait jamais eu les moyens, ce gamin que l'on avait délaissé, et il n'avait pensé qu'à survivre, lui, en ne pensant qu'à lui même, car ce n'était plus lui que l'on pouvait détruire à présent.

Mais il avait eu cette idée ancrée dans la tête, comme pour le remercier d'être aussi bête et de ne pas arrêter de l'écouter à la moindre chose qu'il pouvait lui dire. "Et toi ? Une envie ? La mer peut-être, vu que t'as l'air d'aimer ça. Une île ? Ou alors t'es juste trop bête pour réfléchir à ce genre de chose et tu préfères suivre les autres comme un mouton ?" Regard qui se planta un peu sur le visage de l'artiste, corps qui pour lui, s'accroupit vaguement pour venir effleurer de ses doigts cette eau censée balayer tous ses cauchemars. "Choisi bien. T'auras pas d'autre chance d'y répondre." Puis il voulait jouer à ce jeu du désintérêt, comme si sa vie ne l'intéressait aucunement. Mais tout sonnait sans doute faux, à celui qui s'était légèrement apaisé sous les horizons des plus charmants. Parce que malgré ces façades si horribles, il n'avait pas envie de le faire fuir, ni même de le voir partir. Alors quelques efforts s'imposaient, même s'il ne serait sans doute jamais comme cela de nouveau. "Je me demande vraiment pourquoi tu t'entêtes à rester hein..." qu'il soupira complètement en passant sa main dans ses cheveux colorés avant de se relever un peu et de venir de ses deux doigts trempés l'éclabousser au visage nonchalamment. "On t'as déjà dit que t'étais idiot ? Ou t'es juste comme ça avec moi ? Quelle chance j'ai dis moi." Ironie palpable, alors qu'il se demandait réellement pourquoi il s'accrochait autant, pourquoi il n'haussait jamais la voix, pourquoi il se laissait faire, alors que rien n'était normal, alors qu'il ne le méritait pas. Car il allait briser cette étoile de ces doigts maudits, jusqu'à le transformer en nébuleuse, l'une des plus noires possibles, lui qui pourtant, ne voulait que la voir fleurir en une précieuse lueur.

Les maux sont réels dans le cœur ; les mots transpercent les espoirs que Hyo se faisait au fond lui. Hyo à la carapace divine, qui ne cesse de rire et sourire comme un i d i o t pour masquer les peines, masquer les plaies qui suintent du myocarde qui n’a de cesse de battre sans but dans un monde qui se veut cruel. Hyo, il n’a que ses doigts pour créer, il n’a que ses mains pour survivre. Pourtant les paroles font mal, les paroles remettent en question tout ce qu’il a toujours aimé, tout ce dont il a toujours rêvé. Peut-être qu’il est trop bête, comme le dit Sae, peut-être que ce n’est qu’un mouton voué à vivre dans l’ombre des autres. Et ses mots continuent à le torturer, à lui imposer les abîmes pourrissants alors qu’il n’est né que pour briller comme la plus divine des étoiles. Sur l’horizon, son regard se perd, encaissant les couteaux, les uns après les autres. Sur lui, le regard ne se pose plus, car il a peur d’y voir ses cauchemars, d’y voir sa fin, pourtant, il ne comprend pas pourquoi le cœur s’acharne dès qu’il le voit, pourquoi les joues se teintent d’un rose sublime, il ne comprend pas Hyo, pourquoi lui qui lui fait si mal, et pas un autre. « Je pensais à… » A eux, loin de tout, il y pensait, à ces jours loin de Busan avec Sae, là où plus rien ne pourrait menacer leur vie, là où Sae pourrait enfin vivre, car Hyo a cette envie de le sauver, de le voir vivre, de le voir heureux. De voir le bonheur d’afficher sur son doux visage qu’il ne cesse d’aimer malgré sa violence. « A rien. » Et les paroles continuent à l’assassiner, à enterrer le garçon plus bas que terre. Le corps qui vient s’accroupir alors que ses bras s’enroulent autour de ses jambes, la tête posée sur ses propres genoux alors que les orbes se perdent devant la beauté d’un océan de désespoir.

Le silence s’impose, parce que Hyo a toujours besoin de temps lorsque tout devient trop difficile à accepter, à encaisser, les plaies qu’il accueille encore et encore dans son cœur. Seule la brise marine vient caresser son visage, à défaut de ses mains. « Je veux devenir un grand artiste et voyager partout. Mais tu vas me dire que je peux pas parce que je suis un incapable ? » Et les poings se serrent contre sa paume, quelques larmes menacent dans le coin de ses yeux, mais il lutte, il lutte pour ne jamais les sentir couler contre ses joues trop usées de pleurer lors de ces nuits où la solitude se veut mortelle pour l’enfant. « Si je suis idiot, pourquoi tu pars pas ? Si t’es si bien tout seul toi, si je suis si chiant… » Les jambes qui se déplient alors qu’il continue à faire face à la mer, les lèvres mordues, torturées pour retenir bien des mots colériques, de peur de le blesser, ironique alors qu’il se sait victime de son poison. « C’est pas grave, ça ne me touche pas. » Sourire qui vient tout effacer, le bras qui vient balayer les perles qui commençaient à s’écouler le long de ses joues. « J’ai l’habitude, d’être idiot, après tout. » De ta violence.

Le sang qui coule dans ses veines ;
Qu’il rêverait de faire valser pour ne plus jamais avoir à ressentir tout ça.
Douloureuses pensées.

Malédiction lancée, de ses lippes empoisonnées sur le seul qui aurait pu le rendre un minimum heureux. Quelle idée. Et peut-être s'était-il attendu à ce qu'il veulent réellement rester avec lui, sur une pauvre île perdue au large. Idiotie des plus ridicule à ses oreilles sensibles, alors qu'il lui pourrissait la vie, il le savait. Désespoir de ne pas arriver à se taire suffisamment. A quoi jouait-il ? Il ne savait pas. Tout sortait comme des poésies enchantées faites pour charmer et détruire. Lui tout entier, idiot des plus charmeurs, qui n'hésitait pas à tout détruire même ce à quoi il tenait le plus au monde. "Tu pensais à rien ? Décevant..." qu'il soupira doucement, venant alors le regarder, comme si le vide se faisait ressentir à des kilomètres. Mais lui ne voulait plus briser un être auquel il tenait, avec des paroles qui elle sortaient toujours trop vite. Aucune réflexion, mots violent qui décimaient tout sur leur passage, lui avait réussi son but : hanter les autres de cauchemars vivants. Et pourtant, observant la pale figure de celui qui semblait tout simplement ne plus supporter ses envies meurtrières. Tête perdue, dans ce qu'il devait faire, dans ce qu'il ne pouvait s'empêcher de faire. Seule destruction qu'il essayait de réfréner, sous des commentaires des plus insupportables.

Opales qui ne le lâchaient plus, au détriment d'une vue des plus délicates, il baissa les yeux, soupirant tout doucement en secouant la tête. "J'ai pas dis ça. Je pense que rêver ça sert à rien. Faut s'en donner les moyens. C'est tout. T'en es pas forcément incapable. T'es plutôt doué dans ton genre quand tu me montres ce que tu fais." Il ne pouvait pas le nier, il fallait le reconnaître, il n'aimait juste pas que les gens pensent que tout pouvait venir sans effort, que tout se faisait en un claquement de doigt. Alors il prévenait, s'acharnait violemment, essayant de se calmer assez maladroitement. Ne pas faire comme lui et son parcours catastrophique, c'était tout ce qu'il lui demandait en réalité. "Si tu bosses t'y arriveras. Faut juste pas s'apitoyer sur son sort si tu t'en sors pas. Tu pourras t'en prendre qu'à toi." Mesures prises, soupirs qu'il lâcha de nouveau, il laissa sortir d'entre ses lippes l'un de ces rires nerveux, pour un cacher qu'en réalité, il venait de tout foirer, sous des prunelles larmoyantes de peine. Mais lui n'était qu'un monstre fleurissant, être abominable qui ne savait pas contrôler son venin, qui ne savait vivre qu'en blessant les autres. "Je me demande bien tient, pourquoi je te laisse pas en plan ici. Je suis pas timbré à ce point là encore." Créature si fragile, qui au milieu de la nuit, devrait affronter des démons seuls. Ô mais lui devait être la seule de ces créatures à l'approcher, le seul à pouvoir en faire ce qu'il voulait malgré le fait qu'il ne faisait que déverser sa haine sur lui. Solitude inavouée, alors qu'il avait ces pensées de bienfaisance en tête qui ne lui ressemblaient pas.

Silhouette relevée sous ses prunelles incandescente, mouvement de main pour essuyer ses globes humides qui lui pincèrent le cœur, il s'ébouriffa les cheveux en essayant de ne pas y faire attention. C'est ce que tu cherchais, non, au fond de toi ? Phrase qui résonnait encore, alors qu'il savait qu'il était le plus idiot ici. "Peut-être que si tu m'avais écouté jusqu'au bout en me répondant tu te retrouverais pas idiot comme ça. T'aurais dû partir quand t'en avais encore le temps. Etrangement je vais pas te laisser partir maintenant." Facette dévoilée, corps qui finit par s'approcher tout doucement de l'eau alors qu'il la craignait beaucoup trop, pieds se laissant plonger dans la fraîcheur du liquide qui pourrait sans doute le faire taire une bonne fois pour toute. "Alors je te rassure on est deux idiots...Alors arrête de pleurer pour rien ça m'énerve. " qu'il commença doucement comme pour dire qu'il n'aimait pas le voir pleurer sous ses faits, avant de reprendre sans chercher, "T'as intérêt à réserver le week-end de la semaine prochaine. A moins que t'aies des choses plus importantes, mais j'ai prévu de t'emmener quelque part. Pose pas de question." L'emmener quelque part. A côté, certes, mais sur une île. Il ne lui dirait rien, car si cela se trouvait il n'accepterait pas. Car il savait qu'il ne maîtrisait plus rien, celui qui ne faisait que porter malheur à tous. "A moins que tu ne veuilles pas. Je te forcerais pas à passer un week-end avec moi." qu'il articula bien plus rapidement comme pour rectifier rapidement son élan de gentillesse. Mais lui devrait faire des efforts, car les larmes l'insupportaient, et qu'il avait déjà tout prévu, celui qui avait en quelque sorte envie de le remercier de ne pas avoir fuit. De ne pas être partir. Car ô combien il ne le dirait jamais, à quel point il tenait à lui, au point où la protection n'était plus suffisante. Au point où il avait ces envies de passer du temps avec lui autrement qu'en cassant les avenirs des autres.

Toujours autant de pluie dans les mondes qui s’effondrent. L’odeur du béton mouillé qui vient envahir les esprits, tout est gris, car les couleurs ont quitté les univers ensorcelés. Mais de ses mains merveilleuses, Hyo vient repeindre les toiles aux teintes sombres, il vient dessiner ces astres qui n’illuminaient pourtant plus les cœurs, pour que tout soit un peu plus beau, tout redonner de l’espoir aux damnés qui n’osent plus y croire, les myocardes entachés, les myocardes épuisés des amours éphémères et des combats sans but aucun. Et il y a cette âme, il y a toujours Sae à ses côtés, aux yeux sombres, au royaume de ronces qui s’empoisonne encore et encore, et le venin vient se cracher, se planter dans les veines de ses victimes – tout comme Hyo. De ses phalanges sacrées, il aimerait dessiner de nouvelles comètes dans son esprit, pour que ne plus jamais les mots soient violents, pour que plus jamais les maux suintent d’une haine qu’il ne peut comprendre, Hyo l’éternel candide. Le cœur qui se fracasse autant qu’il ne bat que pour lui, que pour respirer à ses côtés, parce qu’il ne veut pas le quitter, lui qui lui fait si mal, mais qui ne cesse de le pousser vers l’avant sans qu’il ne comprenne pourquoi. Sae est nocif autant qu’il est bon pour lui, lorsque ses mots dégoulinent de ses pulpeuses et viennent se planter dans l’esprit de l’enfant. Il n’y a jamais pensé, à ce qu’il veuille son bien. Il n’y a jamais pensé, à ces mots pourtant épineux, mais qui résonnent comme la plus douce des caresses. Le pourpre aux joues, l’épiderme qui se veut timide, qui se veut charmé des paroles qu’il ne pensait pas possible entre ses lippes. Le regard qui se pose sur lui, silhouette sans aimé, tant désiré dans les songes colorés. « Tu as raison. Je n’ai jamais eu de facilité, j’ai juste… Toujours eu l’habitude de beaucoup travailler pour en arriver là. » Mais le cœur voudrait en dire plus, le cœur voudrait tant s’adoucir aussi, tant qu’il veut le voir lui, plus doux, plus délicat, parce qu’il aimerait qu’il soigne son cœur au lieu de le briser encore et encore, il voudrait lui offrir la beauté d’un monde où le soleil est éternel. « Tu sais, au fond, je crois que c’est les meilleurs conseils qu’on ai pu me donner. Je suis content qu’ils viennent de toi. »

Larmes balayées, déjà oubliées dans un coin de sa mémoire alors que l’air marin souffle à nouveau sur les visages enfantins, vient apporter un peu de fraîcheur dans les mondes qui s’échauffent pour un rien, un peu de douleur, un peu de colère, et les battants qui voudraient s’aimer sans le savoir. Car Hyo est secret et qu’il a peur, peur d’avouer à Sae que c’est pour lui que le cœur flanche, et qu’il reste à ses côtés parce qu’il rêve de bien des avenirs sucrés avec lui. « Je ne veux pas partir, mais… Je ne veux pas que tu me laisses. » Vérité avouée, et le cœur qui s’acharne de cette confession, pourtant les paroles viennent réveiller de nouveaux rêves dans l’esprit du gamin, Hyo à l’univers qui se déchaîne d’une proposition offerte, et des merveilles qu’on lui propose de découvrir. « Vraiment ? » Sourire candide qui vient à re – naître sur les lippes du brun, les entrailles qui implosent, et les délicatesses qu’il rêve de lui offrir sans parvenir à franchir toutes les barrières. « Si ! Je veux… Je veux vraiment passer du temps avec toi. » Aussi bizarre que cela paraisse. « Je veux partir avec toi. » Le ton sérieux et les yeux rivés sur lui, le regard qui ne le lâche plus, de peur qu’il s’échappe, de peur qu’il ne soit plus lorsque les vagues viendront de nouveau balayer les rives de Busan. « Qu’importe où on ira tant… Tant que tu es là, je n’aurais peur de rien. »

Car je sais au fond, que tu me protégeras toujours.

Fier, il l'était, d'entendre que le plus jeune travaillait. Non pas qu'il ne le savait pas, car il savait que le plus jeune n'était pas l'un de ceux qui ne faisaient rien pour tout réussir. Force qu'il appréciait, car ô combien il savait que rien n'était donné, que rien n'était gratuit. Passé trouble, pour celui dont les armes damnées n'avaient fait que se disperser sur tous. Car lui n'était pas un exemple, lui n'était pas à suivre, même si Hyo semblait vouloir continuer à souffrir sans même chercher à comprendre. Alors il se déchaînait sur celui, tel un torrent, pour de temps en temps s'adoucir, quand les opales lui brisaient le cœur. Mais en avait-il seulement un ? Et il sonnait, lui, il vibrait étrangement, pour des prunelles qu'il voulait faire briller, qu'il voulait voir scintiller, et non s'humidifier. "C'est bien pour ça. Et rien que pour ça je te respecte. Mais prend pas la grosse tête hein. Tu resteras un idiot pour moi." qu'il murmura un peu pour se rattraper. Faiblesse complète qu'il lui exposait, s'ouvrant tout doucement en essayant pour autant de ne pas lui indiquer une seule fois ce qu'il pensait réellement, même s'il était sincère. Lippes calmées de leurs sortilèges, pour les pléiades ensorceleuses qu'il n'offrait qu'à un gamin aux mains si talentueuses.

Mots inattendus, pour celui dont le poison coulait entre les veines, instinct de survie disparu, sous une gentillesse qui lui était si familière entre lèvres de celui carnassier. Fin rire qu'il n'arriva alors pas à retenir, de moquerie, ou alors tout simplement parce qu'il ne comprenait pas la vision des choses de celui qu'il torturait. Que voyait-il, de ces iris si précieux, et qui semblait être un si beau monde comparé au sien ? Couleurs effacées dans le sien, gris peuplant les cœurs d'inconnus brûlés par une peine beaucoup trop grande, y voyait-il lui au contraire, chaleur et paysages merveilleux ? Il ne le saurait jamais. Et il ne voulait pas le savoir, celui qui se satisfaisait d'un monde fade et imbouffable. "Commence pas à délirer. Je dis que la vérité. Y'a qu'en bossant par toi-même que tu peux y arriver. Et c'est déjà ce que tu fais alors j'ai rien à ajouter. Si tu penses que c'est un conseil à suivre, fais ce que tu veux...", qu'il articula sous les étincelles d'un regard qui venait d'apprendre ce que lui même ne s'était pas vu prononcer. Mais ô combien il y avait pensé lui, de partager un nouveau moment, de simplement calmer ses ardeurs pour tenter de mettre en pause ses activités de démons. "Tu le regretteras. Mais soit. Je comptais pas te laisser filer.", parce qu'il était amusant de jouer avec lui, ou plutôt parce qu'il ne voulait pas le voir entre les mains d'inconnus.

Possessivité malsaine, qui pourtant avait évité bien des catastrophes, à ceux dont les cœurs disharmonieux battaient pourtant en symphonies délicates, sous les sons de la mer environnante. "Vraiment. Je reviens pas sur mes paroles alors si je te le dis c'est que c'est vrai. Puis me regarde pas comme ça tu vas avoir mal aux yeux et devenir bigleux." Sans doute que cela l'avait surpris, voix des plus sérieuse, tête qui elle, se tourna pour le fixer, comme si les inepties ne faisaient que compléter les notes beaucoup trop légères de la nuit qui les enveloppait. Peau frissonnante de révélation beaucoup trop importantes pour lui, plus qu'il ne voudrait le penser, il haussa simplement les épaules, comme si ce rien n'était. Comme si rien atteignait cet ange déchu. "T'auras peur de rien avec moi ? Même pas de moi ? Sûr ?" qu'il commença alors, s'approchant finalement vaguement comme pour plonger son regard dans ces opales beaucoup trop obscures. "Tu devrais pourtant, plus que tout, avoir peur de te retrouver avec moi. Qui sait de quoi je suis capable." Et il s'avançait, lui, vers cette silhouette, pour s'arrêter devant lui, alors qu'il le détaillait tout doucement. Mais rien, de ces poésies éphémères n'étaient d'une réalité évidente. Non, lui le protégerait, veillerait à ce que ne rien ne lui arrive, car il se savait incapable de le toucher, de le salir, de ses mains si venimeuses. "Alors méfie toi de tout le monde. Dont moi. Surtout moi. Parce que je suis imprévisible, et que tu es beaucoup trop naïf." Une bombe à retardement, face à celui qui pourtant le faisait tenir encore un peu. Face à un être, beaucoup trop pur pour ce qu'il était devenu.

Et il est l’étoile ultime du chaos, Sae. Il est destruction comme renaissance des démons dans le myocarde maltraité de bien des mots, lourd passé que Hyo ne connaît pas alors qu’il aimerait redessiner de ses mains d’argent ;; chacun de ses traits pour ne jamais l’oublier lorsque la nuit tombe et que ses peurs refont surface pour hanter l’âme des blessures d’antan – des maux qui s’entêtent à le détruire en boucle. Il y a le diable qui l’embrasse ; il y a le démon qui l’embrase de l’intérieur, le pousse à tout noircir de ses mains pourtant d’une délicatesse inconnue. Hyo proie si facile – si candide alors qu’il vole dans l’univers, danse entre les comètes à la conquête d’un amour que l’on pense souvent impossible ;; secret qui demeure dans le battant qui ne s’acharne que pour celui qui prend plaisir à le réduire en cendres.

Simple idiot – et il le restera si c’est le prix pour l’aimer.
Il encaissera toujours si c’est pour rester à ses côtés.

Car sur les chemins dangereux de la vie, il a bien trop peur d’avancer seul, sur les sentiers des abysses, il ne peut voir sans son éternel astre qui l’illumine sans même en avoir conscience. Simple sourire aux paroles ;; aucune réponse n’est nécessaire pour celui qui vient chérir cette subtile douceur, pour graver à jamais ce moment dans sa mémoire de peur que les fragments du temps ne finissent par s’envoler dans les cieux merveilleux ;; habitant l’apocalypse. Et jamais il ne cesseront de jouer au chat à la souris ;; les rôles qui tentent à s’inverser lorsque l’audace vient s’emparer des pulpeuses du garçon coloré. « Je ne comptais pas te laisser filer non plus Sae. » Pas avant que ton cœur ne soit mien à jamais – sous l’amour des étoiles éternelles. Ô qu’importe s’il en vient à s’arracher les ailes, qu’importe s’il vient à s’arracher le cœur de cette illusion qui lui semble parfaite tant elle brille d’une imperfection terrible et malsaine ;; poison fatal qui vient le tuer à petit feu. Rire qui possède la poitrine, l’enfant qui ne sait jamais s’arrêter, le gamin qui ne vibre que d’un bonheur né des mirages diaboliques, les rêves naissants d’une escapade loin de tout, loin des rues de Busan, au moins pour oublier que tout n’est que fléau au-dessus de leur tête, eux qui ne font que subir le jeu barbare des dieux au sommet de l’olympe. Il le laisse s’approcher, le laisse s’imposer comme il l’a toujours fait, lui qui finira par transformer l’archange en démon à la peau sombre des désirs inavoués. Les yeux qui ne peuvent quitter les yeux, les pensées qui déraillent, qui s’envolent, dansent alors qu’il ne rêve que de possession sur les lippes empoisonnées – trop dangereuses pour lui. « Sae. » Seulement prononcé entre la symphonie des vagues. « Montre-moi. Montre-moi que tu peux réellement me faire du mal. » Le visage qui s’avance dans le silence de l’instant pour ne murmurer qu’à son oreille, les folies d’Hadès. « Je sais que tu me protégeras, mais essaye de me prouver le contraire. » De ses lèvres tendrement déposées sur l’épiderme délicat de sa joue avant que le corps ne s’éloigne de nouveau, le regard aussi curieux que scintillant des étoiles ;; et il fuira s’il le faut, pour qu’enfin, il ose lui appartenir, il s’envolera loin de lui pour qu’il revienne implorer son pardon comme son amour. Les pieds qui osent s’enfoncer un peu plus dans l’eau, l’esprit léger alors qu’il fixe l’horizon de ses yeux d’artiste, il rêverait de le peindre sous des lueurs pastel. « J’aimerais partir maintenant. »

Car je suis malade de ces terres où mon cœur se meurt.

Audace persistante, jeu auquel lui n'avait pas l'habitude, où les astres n'avaient pas encore sonnés, pour celui qui pourtant ne faisait qu'embellir les prunelles qu'on lui avait offertes. Ô étrange phénomène, entre les myocardes écorchés, car si lui s'amusait à entailler les peaux et rêves, il ne parvenait pas à combattre, ce qui en lui, continuait de le faire vivre. Vie cruelle, qui s'abattait sur lui, qui faisait empirer sa vision des étoiles. Car il en était une, pour lui, scintillant toujours le plus, sauf qu'il en déchaînait sur elle ses griffes acérées. Enfermé dans ses paumes, l'artistes au regard nouveau, lui ne le lâchait plus, sous ces promesses remplies d'illusions. Rire fin, ironique, car personne ne l'avait encore retenu. Abandonné pour des destins funestes, famille laissée en arrière, il ne s'était rattaché à personne, sauf peut-être lui. Sauf peut-être celui qui venait de lui en faire le serment, en des mots beaucoup trop marquant. Innocent et pourtant courageux, tout ce que lui admirait, tout ce que lui aurait voulu protéger. Fleur aux pétales précieux, qu'il recollerait un à un sous ses couteaux tranchants. "T'es bien téméraire ce soir dis moi..." Blague à part, peut-être était-ce quelque chose qu'il trouvait plutôt attirant, appréciation des sens, pour celui au cœur nécrosé.

Pas qui s'approchaient, visage de plus en plus proche, pour observer les opales pétillantes de vie d'un gamin auquel il s'était attaché. Et il jouait, au chat et la souris, vague sur ces chevilles dénudées qui frappaient délicatement sur leurs épidermes. Etaient-ce ces rires ? Ou alors ces prunelles ? Il n'en avait aucune idée, le démon qui heurtait les sentiments des autres. Prénom qui entre ses lèvres sonnait étrangement mélodieux, il ne pouvait faire que l'admirer, commissures relevées face à ces tentatives de le surprendre. Ô mais cela avait fonctionné, car il ne faisait que le découvrir un peu plus, lui et son audace apparente. "Te...faire mal ? Si c'est ce que tu veux...Tu ne viendras pas te plaindre après j'espère. Parce que tu le regretteras. Je te le promets." Fort à ce petit jeu, beaucoup moins face à cette vérité frappante, car il en était à présent impossible, et que ses objectifs avaient en cours de route, complètement divergés. Alors ce soir, il ne voulait faire régner que les illuminations dans ses globes astraux. Et il ne s'était pas attendu à cela, lui, à sentir ces lippes si charmeuse sur son visage, à écarquiller les yeux, comme s'il ne s'en rendait pas réellement compte. Touchers : ô seuls touchers que lui acceptait, que lui ne craignait pas, car ils étaient d'une douceur insoupçonnée, de sensations innées chez un monstre. "Qu'est-ce que...Espèce de-" qu'il prononça à vif, rictus immobile et sourcil tremblotant. Pourtant il était en face de lui, cet astre illuminé, celui auquel il aurait voulu s'en prendre pour lui arracher les galaxies présentes dans ses yeux.

Main qui effleura un peu sa propre joue alors qu'il se mit faiblement à rire en premier lieu de quelque chose de bien plus pur que ce qu'il avait pu montré auparavant. Douceur balayée d'un geste de main alors qu'il s'avança vers celui qui s'était éloigné, venant l'éclabousser nonchalamment d'un vague coup de pied dans l'eau. "Si seulement je pouvais te balancer dans l'eau tu ferais beaucoup moins le malin. Va falloir que tu redescendes si tu veux pas finir à manger du sable." Menace ridicule, sous un palpitant foutu en l'air par des airs redevenus beaucoup plus calmes, plus lui. Tempérament de minuit, profil qui l'intriguait alors qu'il s'approcha de lui un peu plus pour pencher un peu la tête. "Partir maintenant ? Rentrer chez toi tu veux dire ? Parce que sinon effectivement c'est l'heure pour les gamins de dormir normalement. Je compte pas faire baby-sitter très longtemps, va falloir finir par me payer sinon. A moins que tu ne veuilles que je vienne border ton lit ?" Tête qui s'était pourtant détendue à la simple idée d'un horizon possible, alors qu'il lui ébouriffa plus tendrement les cheveux de ses doigts; gestes qui eux n'avaient aucun rapport avec son venin charnel. "Si t'es sage peut-être que je me ferais encore plus méchant avec toi pendant notre séjour. Profite pendant que je suis de bonne humeur. Alors on rentre. Je te raccompagne et t'as intérêt à marcher vite. Sinon je te laisse derrière." Paroles énoncées, comme si lui même était sans doute beaucoup trop impatient. Car après tout il restait un cauchemar vivant, vivant pour lui.

Finir cendres entre tes phalanges ;
Car là est mon destin.
Me noyer dans ton poison ;
La plus belle des finalités.

Affronter les dieux ; affronter le démon qui sommeille en lui. Hyo n’est que cet enfant candide qui n’a pas peur de se brûler les ailes tel Icare en s’approchant de ce soleil noir qui rayonne d’une noirceur dont il ne s’est pas encore teinté. Partir en guerre ;; en quête de ce coeur qu’il voudrait conquérir dans ses songes les plus sublimes. Jusqu’à ce que les archanges s’épousent, jusqu’à ce que les corps ne fassent plus qu’un dans l’harmonie du chaos qui fait battre son coeur, mais jamais celui de Hyo. Mais jamais il ne demandera pardon pour ses péchés, car l’aimer est son unique liberté, même s’il vient à étouffer de celui qui ne vibre que de cette affection malsaine.

Me perdre dans tes bras ;
car plus personne ne m’attend.


Des délicatesses qu’il voudrait lui glisser dans le creux de ses oreilles jusqu’à ce qu’il le repousse, jusqu’à ce qu’ils finissent par se battre pour fuir les sentiments immortels, Hyo veut le frapper de sa douceur, Hyo veut le sauver avec ces couleurs qui raviront les joies merveilles dans sa vie, si seulement il y parvient un jour. “Il faut croire que je le suis.” Simplement prononcé avant que les tentations ne viennent chatouiller les lippes, baiser déposé, offert par la grâce des dieux qui s’adoucissent à la vue de deux coeurs qui s’aiment jusqu’à se fuir à la nuit tombée. Le chemin sera long, mais le temps guérira les blessures de ce fléau que Sae veut abattre sur lui, cadeau d’Hadès.


Hyo voudrait épouser l’horizon qui se dessine sans fin devant ses yeux, Hyo voudrait parcourir le monde à la recherche des joyaux colorés, sa main dans la sienne, parce qu’il ose rêver d’un futur qui ne serait pas fait des souffrances pourpres, là où les âmes trouveraient enfin la paix tant espérée. Rire d’argent, vient chatouiller sa gorge alors que les yeux s’emplissent des étoiles rayonnantes dans le ciel de Busan. “Je voudrais bien voir ça, ou plutôt te voir essayer.” Provocation lancée, toujours douce, car elle vient de lui, Hyo, enfant choyé des mains des anges, à l’esprit si pur alors que les démons font tout pour provoquer sa chute ; faire de lui de plus sombre des vilains. “Partir loin de Busan me paraissait bien, mais finalement, je veux bien que tu me bordes si ça te dérange pas.” D’un regard lancé en sa direction, les lippes courbées en une merveilleuse lune qui vient éclairer son visage, les mèches sombres qui volent dans l’air, brise marine qui de sa fraîcheur vient adoucir les joues rosées. “Oh vraiment, alors j’ai d’autant plus hâte d’y être. Mais je ne veux pas rentrer chez moi.” Sae, reste avec moi jusqu’à ce que l’aube soit reine. Les pas lassés parce que tout se termine trop vite, mais au fond, il finira par le retrouver, demain, ou plus tard, seulement, il espère que ça sera bientôt, séparation trop cruelle.


“Dis, tu ne vas pas me dire où on va le week-end prochain, n’est-ce pas ?” Et s’il faut, il se fera silence sur le chemin, s’il lui demande. Trop curieux d’une aventure à ses côtés.

Délicatesse d'un soir, brume qui se rependait dans les esprits comme l'une de ces nappes ensorcelées. Faiblesse d'un temps qu'il s'était donné pour succomber aux douceurs de celui qui ne semblait y voir qu'un amusement à le chercher. Jeu éternel, jeu auquel lui voulait jouer, sans pour autant en faire tomber cette couronne où les astres s'y attachaient. Alors il ne lui dirait jamais, lui, que les cœurs avaient succombés, et qu'il les camouflait, sous les paroles acérées qui se dégageaient d'entre ses lippes. Regard assassin, étoiles destructrices, alors que les jougs héroïques se présentaient sous celui au visage angélique. "Petit joueur." Ailes brûlées, qu'il voulait protéger un peu plus des flammes, même si lui même, était de ces feux ardents dévastateurs. Et il avait beau les lui arracher, ces plumes, il serait aussi là pour les recoudre, pour refaire fleurir des blessures, et les rouvrir pas mégarde. Car lui ne faisait pas la vie, il causait la mort. Mais quand ces lèvres mélodieuses s'étaient éclatées sur sa joue comme des météores en fusion, lui, venait de perdre un peu plus, ou peut-être avait-il gagné en cœur, de cette douceur si contagieuse : fragment qui eu touché les aortes, de celui aux airs démoniaques.

Et de ses yeux, lui, n'avait pu qu'observer cette silhouette face à un horizon des plus distincts. Noirceur qui s'éclairait d'une seule lueur pour lui, d'une seule personne. Car il était de ces étoiles qui elle scintillait, malgré les blessures, malgré les idées meurtries, qui pouvaient circuler dans leurs veines. "Je te préviens, j'hésiterais pas pendant nos petites vacances. Alors je serais toi je ferais pas trop le malin à me chercher." Ô si seulement il n'avait pas cette peur aigüe de le voir disparaître sou les vagues envoûtantes, car il aurait aimé, lui, pouvoir l'inonder de ces joies malfaisantes, le voir rire aux éclats, dans les eaux de minuit. "Pff. Ca arrivera. Pour l'instant la destination c'est ton lit. Rêve pas trop grand hmm ? Pas sûr que papa-maman soient bien d'accord avec ça gamin." qu'il soupira avant de hausser un sourcil, soupir moqueur face à un enfant qu'il voulait protéger. "Tu vas me faire une crise pour pas rentrer chez toi maintenant ? Tu changes de technique ? T'sais que si c'est parce que tu veux plus me quitter c'est pas comme si je viendrais t'agripper dans les jours à venir hmm ?" Sans doute allait-il encore une fois se l'accaparer, comme pour le faire se plier à ses envies, celui en manque d'attention qui était prêt à réduire le monde en cendre pour ses petites envies. Mais lui, lui, il ne comptait pas l'abandonner si facilement : car tout était beaucoup trop douloureux, plus que d'essayer de réparer les lueurs d'une étoile déjà brisée par sa f a u t e.

Pieds qui s'enchaînaient, s'assurant que le plus naïf n'en fasse de même, car il n'était plus rien lui, juste un pauvre type que personne ne pouvait apprécier. Mais les poèmes revinrent à ses oreilles, et dans la nuit, lui se mit à discrètement sourire, sourire face à cette étrange envie d'apprendre à jouer les gentils pendant quelques secondes, même s'il ne saurait comment faire. Même si le démon en lui jouerait encore à venir briser des sourires si doux. "Hmm...Mais si je te le disais ce ne serait pas drôle non ? Pourquoi ? T'as une envie particulière ? Les billets sont déjà pris mais ne sait-on jamais. Je pourrais faire le généreux...Ou alors les déchirer devant tes petits yeux pour jouer les grands méchants." Menace qu'il était pourtant capable de faire, pour briser les espoirs en morceaux de verre. "Mais t'en fais pas. Je connais bien l'endroit. Puis c'est pas trop moche." qu'il articula, car île de naissance, abordable pour celui qui était incapable de faire quoi que ce soit de ses doigts. "Puis de toute manière si ça te conviens pas je te balancerais du ferry. Pas de négociation." Humour particulier, alors que les pas résonnaient dans ces rues sans vide. Passage d'un être sans âme, suivi d'une créature bien trop douce pour s'enticher d'un monstre. "Entre temps t'as intérêt à bien bosser. D'ailleurs tu me les montreras tes gribouillis ? Pour voir à quel point tu dois t'améliorer. Ou pour jauger si tu dessines aussi bien que tu le dis. Sûre que ça doit faire mal aux yeux." Plaisanterie qu'il lançait, alors qu'il savait parfaitement que les astres pouvaient se refléter sur les feuilles devines. Alors peut-être que se séparer là, peut-être que si Hyo fuyait derrière ces remparts, lui pourrait se retenir de le briser un peu plus, car peut-être était-ce la seule façon de le protéger. Alors fuit, rentre chez toi lors des nuits venimeuses, car les ombres pourraient t'attraper, parce qu'il est une ombre, l'une de celles qui, sans le vouloir, pourrait exploser, en roches éteintes de vie. Explosive finalité, d'un désespoir non voulu.