|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— les doigts qui froissent doucement le papier, alors que ses yeux le parcourent sans vraiment voir les lignes. l'ongle de son pouce vient effleurer doucement sa lèvre inférieure. son esprit est ailleurs. la journée est très peu occupée, alors il se demande ce qu'il devrait faire pour surprendre sa douce. il a envie de voir son sourire, son coeur fondre devant une petite attention. il ne possède malheureusement que trop peu de temps à passer avec elle, alors il prévoit terminer bientôt pour aller la rejoindre. c'est la sonnerie de son téléphone qui le sort de ses pensées et il le cherche un peu sur son bureau, soulève les papiers qui le jonchent pour finalement le trouver. froncement de sourcils en constatant le numéro du commissariat. et son coeur rate un battement. il ne pourra pas s'en tirer plus tôt que prévu. soupir agacé avant de faire glisser son doigt sur l'écran pour prendre l'appel. il n'était pas rare qu'on le contacte pour l'assigner à un client. quand on dit qu'un avocat vous sera commis d'office, c'est très souvent seongbae qui se présente. ce dernier considère son métier comme un moyen d'aider les plus faibles. les sortir de situations délicates. ici, on ne lui donne que peu d'information. pas même un prénom. l'échange ne dure que quelques instants avant que l'avocat ne se lève de son siège pour enfiler son long manteau. téléphone qu'il fait glisser dans la poche de son manteau avant de rassembler les papiers nécessaires à cette rencontre. sa petite mallette bien en main, le bureau impeccable, il prend la direction du poste de police en espérant que son client sera coopératif.

le trajet en voiture ne lui prend que peu de temps et il peut mettre le pied à l'intérieur de l'immeuble qu'il connaît peut-être un peu trop bien. il ne sait pas à quoi s'attendre. on lui dit que son client se trouve dans l'une des salles d'interrogatoire avant de l'y conduire. en chemin, il est informé du délit et de la situation générale. il y a apparemment eu plainte, mais les mots se meurent dans sa tête lorsque la porte s'ouvre sur... "saebyeok???" son sang se glace dans ses veines et il reste sur le pas de la porte un instant. son coeur tambourine à une vitesse folle dans sa poitrine. ils ne se sont pas parlés depuis trop longtemps. retrouvant un peu ses esprits, seongbae fait un signe de tête au policier qui l'a accompagné pour finalement s'avancer dans la pièce et prendre place devant son frère cadet. ils sont laissés seuls et honnêtement, le plus vieux ne sait pas quoi dire ni quoi faire. "qu'est-ce que tu fais ici?" c'est plus fort que lui, il laisse tomber sa façade d'avocat pour celle de frère aîné. et il se gifle mentalement. il entreprend de sortir une simple feuille avec un stylo pour les poser devant lui. il ne sait pas s'il est heureux de pouvoir voir son visage, de constater qu'il va bien ou s'il voudrait être ailleurs. la main qui vient frotter sa nuque, signe évident de sa nervosité. petit soupir résigné, alors que son regard se pose à nouveau sur le visage de son cadet. "tu peux m'expliquer ce qui s'est passé?" mais la boule au creux de son ventre lui dit que ça ne sera pas facile. saebyeok ne coopérera pas avec lui et il le sait trop bien. c'est pourquoi il redoute la suite de cette rencontre.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Destruction des astres, implosions complète dans le creux de ses mains, ô oui, lui ne menait que terreur et envie. Car il avait ces envies de destruction permanente, lui, ange déchu pour venir semer la terreur parmi ceux qui ne faisaient que rêver un peu trop, parmi ceux, qui ne faisaient que lui taper sur les nerfs. Pourtant, abus, de ces petits doigts qu'il avait armé de ces pierres pour briser vitraux et fenêtre. Oh, dit comme ça rien ne semblait bien grave, car il avait l'habitude lui la nuit de venir dégrader tout ce qui lui passait sous la main. Emprise malsaine qu'il voulait pourtant rependre, lui, alors qu'il s'était fait cette fois-ci embrigadé dans quelque chose qu'il n'avait pas prévu. Attrapé comme un délinquant, celui qui pourtant la nuit savait le mieux se faufiler. Mais pris sur le fait, que pouvait-il y faire ? Il l'avait sans doute beaucoup trop chercher, et ne méritait que cela, à essayer de jouer avec les dualités d'un monde beaucoup trop étrange. Alors il avait fini au commissariat, dans ces salles où on lui avait conseiller d'engager un avocat. Lui qui n'avait pas un sous, il était censé se limiter aux choses de bases, à ce qu'on allait lui offrir. Qu'importe, il n'était pas à ça près lui, et s'il devait payer une somme considérable pour se sortir de là il travaillerait encore plus. De toute manière il n'y connaissait rien, lui à la loi, et il l'avait un peu cherchée, en brûlant les pages de ces manuscrits et de ces pavés.

Et qu'est-ce qu'il ne fut pas déçu, en voyant un visage passer la porte, qui le fit rire alors comme si tout n'était qu'une ironie du sort. Frère qui pourtant ne lui avait rien fait, si ce n'est l'éblouir de trop près de par sa réussite flamboyante. Sans doute que s'il n'avait pas été aussi désagréable, comme gamin, aurait-il réussi à lui accorder un sourire passif. "Bravo ! Tu te souviens de mon prénom. A croire qu'il t'a pas fallu longtemps pour le retrouver..." Simple envie de l'embêter avant de reprendre d'un vague geste de la main. Cela faisait un moment qu'il ne l'avait pas vu, et quelles retrouvailles. Sans doute s'était-il attendu à mieux de sa part, le plus vieux, mais il ne fallait jamais s'attendre à quelque chose d'une personne qui en voulait au monde entier. Questions sur questions, alors qu'il s'installa en face de lui, il se pencha légèrement sur sa chaise, le regardant alors de son air blasé. Haussement d'épaules, tandis qu'il se mit à légèrement sourire. "Pourquoi je suis ici...Tu veux pas essayer de deviner ?" qu'il cligna des yeux avant de reprendre, "Si tu avais demandé aux flics...Ils t'auraient sûrement répondu 'dégradation publique' ou je ne sais quoi. Bref j'ai cassé des vitres. Mais bon je m'en fiche. Qu'ils me donnent ce qu'il y a payer pour que je puisse me barrer." qu'il commença alors en soupirant, avant de s'ébouriffer un peu les cheveux, "Autrement je sais pas ce que tu fabriques ici. J'ai pas besoin de l'aide de mon 'grand frère'. J'en ai jamais eu besoin." Mensonges, alors qu'il avait tenté de l'imiter en étant plus jeune, vouloir devenir un héros, pour suivre les pas du plus grand. Mais espoirs réduits en miette, et il se retrouvait là, en face de lui, alors qu'il n'avait aucune envie de rester ainsi. "J'ai pas besoin de tes leçons de morale si tu comptais m'en faire une. T'es même pas obligé de rester. Alors quoi que tu sois venu faire ici, je m'en fiche." Ô que non il ne s'en fichait, il voulait au fond de lui qu'il reste, mais il ne pourrait jamais le lui dire, à quel point il l'idolâtrait, lui, le grand frère si modèle, alors que lui n'arrivait à peine à aligner deux paroles. Comme s'il le provoquait, pour voir s'il resterait, car après tout, ils étaient liés, quoi qu'il ne puisse en dire.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— la réponse cinglante que son cadet lui avait offert en entrant l'avait fait pincer les lèvres d'irritation. seongbae n'est pas aussi facile à exaspérer, mais avec son frère, il ne pouvait s'empêcher de l'être. non pas parce que le gamin le cherchait, mais parce qu'il s'en voulait. bien plus que peut le penser saebyeok. et ce dernier s'amuse toujours à tourner le couteau dans la plaie. oh, il ne s'était pas attendu à autre chose de sa part, en vérité. mais il aurait voulu espérer que les choses soient un peu différentes. s'il ne faisait penser qu'à leur relation, sa vie était un cauchemar. il l'avait vu sombrer sans pouvoir y faire quoi que ce soit. il lui avait tendu la main sans que la sienne ne la rejoigne. tout ce qu'il avait vu était son dos. et son coeur en souffrait. son sommeil aussi. l'avocat a vraiment tout pour être heureux, mais il ne l'est pas. ne l'a jamais été depuis la déchéance de cet ange si précieux à ses yeux. ses prunelles l'observent se pencher, puis hausser les épaules. et c'est un air las qui s'affiche sur les traits de l'aîné lorsque son vis-à-vis lui répond. il le savait, pourtant, que ça ne serait pas facile et qu'il aurait droit à ses répliques cinglantes. ce qui lui donnait envie de fuir le plus loin possible en tentant d'ignorer cet instinct de grand frère. mais même en le voulant, il ne pourrait pas. jamais ne pourrait-il l'abandonner de nouveau. parce que c'est comme ça qu'il voit les choses, seongbae. il l'a abandonné, alors qu'en réalité, ça n'est pas sa faute.

sans réellement s'en rendre compte, le plus vieux vient pincer l'arrête de son nez entre son index et son pouce en laissant échapper un soupir. "je vois que tu ne sais même pas la véritable raison de ta présence ici." même s'il avait donné l'impression de ne pas écouter le policier un peu plus tôt, il l'avait fait. les paroles avaient atteint son cerveau. il ne s'agit pas simplement de dégradation publique. "tu sais que la propriétaire de la boutique dont tu as cassé les vitres intente une poursuite contre toi? elle ne demande pas seulement un dédommagement, mais elle veut que tu te retrouves en prison pour tes méfaits." son regard est calme, finalement, face à ce visage si doux qui se veut si dur. mais ça ne prend pas avec lui. la délicatesse de ses traits, l'avocat les voit et pour lui, saebyeok restera toujours un gamin en manque d'attention. qui veut qu'on le remarque. et pour cette fois, c'est bien le cas, malheureusement. les iris scrutent l'expression du plus jeune. "ce que je fais ici? si moi, j'me souviens de ton prénom, toi, tu ne te souviens pas de mon métier." petite pique bien involontaire. il n'avait pas voulu le provoquer, juste lui faire comprendre qu'il est l'avocat choisit pour le défendre. "j'suis pas ici en tant que frère, j'suis ici en tant qu'avocat." il laisse le temps à l'information d'être digérée sans rien dire de plus et la porte s'ouvre pour laisser entrer l'un des policiers, feuilles en main. seongbae prend possession du rapport en remerciant l'officier et commence doucement à le parcourir des yeux dans un silence complet. si saebyeok a quelque chose à dire, il le laisse faire, se préoccupant plus des mots inscrits sur le papier.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Misère qu'il lui faisait, à celui qui était venu lui offrir ses dons de grand frère que lui ne voulait pas voir. Car ô combien il ne voulait pas le retrouver près de lui pour lui donner de ces leçons. Se débrouiller seul, c'était ce qu'il avait voulu faire, c'était ce qu'il assumerait jusqu'au bout. Au final, n'appréciait-il pas le voir ainsi, sur ces chaises qui ne faisaient que condamner les têtes les plus coupables. Car il l'était, il ne le niait pas, il ne le niait jamais. Lui cherchait les démons, les trouvait, et les brisait à leur tour, car il était l'un des pires qui puissent exister : direct et sans pitié, sans place pour les sentiments. "Non je sais pas. On t'a appelé pour me récupérer ? Ou alors t'es juste là pour ton boulot ? Ah...C'est donc ça...Ton boulot hein. Je me disais aussi. Ca ne pouvait qu'être ça." Mots pincés, tout comme ceux du plus vieux, qui lui le blessaient tout autant que cela devait le faire à son vis-à-vis. Sans doute aurait-il aimé se savoir ne serait-ce que pour une fois le sujet d'inquiétude. Mais il comprenait. Qui voudrait s'occuper de celui qui nuisait aux autres ? Pas même un frère. Alors il l'écoutait, sans vraiment forcément y prêter attention. Sifflement qu'il laissa sortir sous les charges retenues, il ne pouvait qu'en sourire, pas peu fier de se dire qu'il s'était enfin mis dans le pétrin. "En prison hein ? Pas comme si ça t'inquiétait monsieur l'avocat. Je m'en fiche. 'Toute manière j'ai rien à perdre alors fait mumuse avec le dossier si ça te chante." Il y avait lui, sans doute le seul à le regarder de ses prunelles brillantes, et il savait qu'il ne gagnerait jamais son bonheur, et que lui, ne pourrait jamais regagner les sourires d'un frère face à sa tête insupportable.

Mais il jouait avec, le cherchait, comme sa manière de vivre simplement, comme s'il ne savait faire que cela à la place de respirer. Lui, toujours, lui, ce poison qui démangeait entre ses lippes envenimées. "Alors agit comme ce que tu es, et oublis moi veux-tu ? J'en ai rien a faire, c'est pas comme si t'avais déjà agit comme tel de tout manière." Défouloir complet dans un lieu qui n'en était pas digne, sous les yeux d'un flic qui lui ne se pria pas pour s'installer. Sans doute allait-il regretter partiellement ce qu'il lui faisait vivre, mais c'était sa façon de lui faire se rappeler qu'il existait, et qu'il aurait voulu être plus qu'un inconnu à ses yeux. Plus qu'un client. Alors bras croisés, toisant l'homme en uniforme, lui jetait un coup d'œil sur les papiers de son dit avocat, sourire provoquant aux lèvres. "Vous avez pas trouvé mieux comme avocat ? Je suis autant dans la merde que ça pour qu'on m'inflige un supplice comme ? Pff..." qu'il soupira un peu insolent avant de se basculer un peu en arrière sur chaise. "Et du coup on peut pas remplacer la prison par des travaux ? C'est parce que je plaints les pauvres gardiens, imaginez un peu...Déjà que mon avocat peut pas me voir en photo. Vous savez ce que c'est vous non officier ? Enfin je pense pas parce que vous devez même pas savoir lire un nom sur une feuille..." Et il agaçait tout le monde, lui, surtout face aux visage de celui qui allait l'interroger. Il dépassait les bornes, même s'il répondait aux questions avec franchise, sans attendre Seongbae. Car il l'avait attendu, beaucoup trop longtemps, et rien ne rattraperait le temps, rien ne pourrait le défaire. Alors jouer avec l'Enfer, lui, le faisait depuis des années, et il s'en contentait à cela. Lire le désespoir, dans les yeux d'autrui, dans ses yeux à lui.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— il ne peut s'empêcher de pincer les lèvres devant le comportement de son jeune frère. les répliques sont cinglantes et elles font mal. très mal pour celui qui ne peut s'empêcher de culpabiliser. mais ça, saebyeok ne le sait pas et ne le saura probablement jamais. seongbae se tient pour responsable de quelque chose qu'il ne pouvait pas contrôler en réalité. les charges retenues contre lui ne semblent pas du tout l'inquiéter et il aurait dû s'en douter. néanmoins, ça le blessait de voir qu'il était aussi peu soucieux de son propre bien-être. détruire tout sur son passage était-il donc la seule chose qui le fasse se sentir vivant? cet ange déchu qui n'apportait que problèmes dans la vie de l'avocat. il aurait voulu être informé de la situation en tant que grand frère et non en tant qu'avocat pour le défendre et réduire ses charges. parce qu'il s'inquiétait vraiment pour celui qui signifiait probablement tout pour l'aîné. même après des années à ne pas se parler, si ce dernier l'avait téléphoné en catastrophe, il serait venu à son secours. il serait réellement venu l'aider. parce qu'il ne lui reste rien de mieux qu'il puisse faire pour ce frère perdu. celui qui était tombé au combat face à des parents qui avaient voulu l'abandonner.

l'oublier? comment était-ce même possible pour lui de l'oublier? il n'avait pas pu jusqu'ici et ne le pourrait pas à l'avenir. il ne le pourrait jamais. mais cette pique-là en particulier lui serre le coeur avec une telle douleur qu'il en a le souffle coupé. il n'y a rien de mieux que la culpabilité pour vous pourrir la vie. mais il n'a pas le droit de flancher devant lui. il ne peut pas paraître faible devant cet ange devenu démon. car il perdrait la partie. sa crédibilité en prendrait encore un coup aussi, même si saebyeok ne devait plus la considérer, de toute façon, vu comment il lui parlait. les yeux se perdaient sur le papier apporté par l'officier qui avait pris place à ses côtés. une grave erreur de sa part. car le poison se déverse sur eux sans pitié aucune. seongbae le laisse déblatérer jusqu'à ce que son poing s'abatte sur la table avec force. il en a assez de son insolence gratuite, mais il ne laissera paraître sa colère que par ce poing qui a fait sursauter l'officier. "monsieurs l'agent, je vous demanderais de nous laisser, mon client et moi." alors que les prunelles défiaient celles en face d'elles. le silence s'installe le temps qu'ils se retrouvent seuls tous les deux. et l'aîné entreprend ensuite de déboutonner son manteau pour l'enlever. son veston connaît le même sort, le laissant simplement dans sa chemise blanche. il sent qu'il va en avoir pour un bon moment, à se battre avec lui.

les doigts desserrent la cravate à son cou, avant de reprendre possession du dossier. "je ne sais pas ce qui te permet de parler en pensant connaître la vérité à mon sujet." sa voix est basse et dans son intonation vibre la colère, mais aussi la tristesse. car seongbae est triste d'avoir perdu la personne la plus chère à son coeur. et ce, depuis bien des années. "crois-moi, j'aurais préféré qu'on me contacte comme un membre de la famille et non pas comme avocat. parce que je suis inquiet pour toi, mais que mon travail m'oblige à être impartial." et il le sait, que le cadet ne croira probablement aucune de ses paroles. néanmoins, il se doit de les lui dire. il en ressentait le besoin et saebyeok pourrait le traiter de menteur s'il le voulait, ça n'enlevait rien à son honnêteté. "pour la prison, oui, il est possible de la remplacer par des travaux. mais tu devras aussi présenter tes excuses et payer un dédommagement." et il garde secret le fait qu'il a l'intention de payer une bonne partie du dédommagement à sa place. parce qu'il veut encore et toujours le protéger. même s'il n'a pas réussi à de trop nombreuses reprises.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Et les mots sortaient beaucoup trop vite, car la haine entière ne faisait qu'accentuer les ironies qui sortaient d'entres ses lippes. Alors peut-être que l'amertume de ses sentiments se reflétaient un peu trop. Mais il n'était qu'une météore qui voulait exploser, lui, il n'était que cette bombe à retardement qui ne désirait que chercher les feux explosifs, sous les regards d'un agent un peu trop perdu pour eux. Et il y avait eu ce poing, s'éclatant contre la table qui lui le fit sourire un peu plus. Ô il l'avait trouvé, celui qui n'était là que pour son client. Car il le savait, il le savait que lui n'était rien de plus qu'un inconnu aux prunelles beaucoup trop ignorées. Et peut-être qu'il aurait préféré pouvoir s'illuminer à ses côtés, comme s'il n'était que ce gamin qui idolâtrait les autres. Mais il avait changé, changé et grandit, pour continuer en solitaire. Alors seuls, regard provocateur qui lui ne quittait pas celui aux explosions éternelles. L'énerver, c'était son but, et il n'avait cherché que cela, comme s'il avait touché le jackpot sous ce rictus insolent. "Monsieur l'avocat aurait-il trop chaud ?" Plaisanterie à part alors qu'il se mit à croiser les bras, jambe qui se suréleva sur la deuxième en un léger rire nerveux. "Justement, je te connais pas en fait. T'as beau être là, t'es que mon avocat. Rien de plus. Tu l'as dit toi-même. Parce que toi non plus après tout, qu'est-ce que tu sais de moi ? Rien du tout. Je suis qu'un inconnu pour toi alors fais ton boulot. Tu sais faire que ça après tout." Reproche envoyé, alors que lui aurait aimé pouvoir le voir le regarder de ses yeux tendre, alors qu'il aurait voulu pouvoir compter sur un grand frère doué dans son domaine, il ne pouvait pas le nier. Lueur éteinte, astres perdus, dans ces prunelles livides.

Mais il n'en était plus là, il n'était plus cet enfant aux yeux brillants, alors il contenterait de le regarder faire son travail. Car il n'était rien d'autre qu'un client, et ça, il ne le savait que trop bien. Venin qu'il voulait répandre pour simplement se défouler, vider ce cœur amoché par la haine. "Toute manière même si on t'avait appelé en tant que famille je suis sûr que tu te serais pas donné la peine de venir. Je suis rien. Et tu me feras pas croire le contraire." Et il avait mal, et il souffrait, sous ces mots acérés qu'il prononçait comme si de rien était. Pourtant ses rictus avaient fanés, pour laisser place à tout simplement de la colère sous les vannes ridicules. Dos qui se redressa un peu, alors qu'il le fixait toujours, il haussa un sourcil en se penchant un peu vers lui. "Alors très bien, faisons cela. Des travaux, dédommagements, excuses. Je m'en fous. Je bosserais plus et c'est tout. Alors finissons en rapidement. Parce que je suis sûr que t'as d'autres choses à faire et que tu seras heureux de pouvoir en finir avec ça. Surtout que voir ma tête doit t'amuser, non ?" Et il était sérieux, lui, s'il n'y avait que cela à faire, car il n'aimait pas se retrouver sous les yeux du plus vieux, car il aurait voulu briller à ses côtés comme le parfait petit jeune homme qu'il aurait pu être. Mais rien, il n'était qu'une erreur, une catastrophe, un cauchemar ambulant, car il n'aurait sans doute jamais pu l'aimer comme il le devrait, le grand frère parfait. "Bon, faut que je signe quelque chose ? Un contrat ? Un accord ? Parce que plus vite on en aura fini, moins je te verrais, et tu pourras te débarrasser de ton client." Après tout, il ne pouvait pas lui en vouloir pour cela, il ne faisait que le chercher, que le pousser à être hors de lui. Pourtant au fond de lui il aurait aimé que tout se passe autrement, mais qu'importe, rien ne changerait, et il le savait.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— il ne fait pas attention à sa plaisanterie. il n'a pas à justifier le fait qu'il se départisse de son manteau et de son veston. de toute façon, la chaleur n'avait rien à voir là-dedans. il voulait simplement se mettre à l'aise, car il n'avait pas l'intention de partir sur les simples paroles de son cadet. saebyeok peut bien lui crier de se lever et partir en le laissant là, seongbae ne le ferait pas. il resterait obstinément assis sur cette chaise jusqu'à ce qu'il décide que ça en était assez. il espérait seulement ne pas éclater devant lui. et par éclater, il ne pensait pas à la colère. il ne pouvait cependant pas nier être satisfait de la touche nerveuse qu'il entendait dans le rire de son frère. il pouvait bien faire son fier et laisser le venin sortir de sa bouche, l'avocat est capable de lire ce genre de réactions. parce que son métier lui demande de ne croire personne sur parole. seules les preuves parlent. et si on l'entendait dire ça, on pouvait facilement le prendre pour un flic. c'est simplement que sans preuves, il ne peut pas gagner un débat.

le reproche qui lui est adressé le blesse bien plus que peut le penser celui qui l'a dit. en réalité, seongbae ne sait pas comment se comporter avec lui. il aimerait tant pouvoir lui servir un regard attentionné et inquiet de grand frère, mais il n'y arrive pas. tout simplement parce qu'il le représente à cet instant précis. et qu'il le représentera devant la cour. et aussi parce que son cadet ne fait que l'enfoncer dans sa culpabilité déjà bien grande. sa nuit serait mouvementée, entrecoupée par cette insomnie poignante. celle qu'il a depuis toujours. depuis que l'ange est tombé de son nuage. "et je ne prétends pas te connaître." mais tu restes mon précieux frère. paroles qu'il ne pouvait pas dire. qui lui font pincer les lèvres pour ne pas les dire. c'était extrêmement douloureux pour son coeur déjà en morceau. le ciel lui en voulait, c'était certain. comment pouvait-il être heureux sans le seul membre de la famille qu'il aime vraiment? son myocarde saigne des mots qui parviennent à ses oreilles. il ne se serait pas donné la peine de venir? qu'en sait-il, au juste? "et qu'en sais-tu? tu es tellement borné que tu ne veux rien croire. surtout si ça vient de moi." simple vérité qu'il émet et il espère que ses paroles pourront au moins le faire réfléchir un peu. lui ne demande qu'une chance de pouvoir se racheter auprès de lui, mais la porte est hermétiquement fermée, il le sait. cependant, l'avocat tente de ne pas perdre espoir qu'un jour il réussira à lui prouver le contraire de ce qu'il pense.

et le supplice continue. le venin continue de couler, de s'insérer dans ses veines. doucement ses doigts froissent le papier qu'ils tiennent. sans qu'il ne s'en aperçoive. "et pourquoi voir ta tête m'amuserait?" il ne comprend pas ces attaques parfaitement gratuites. comme si seongbae ne se souciait pas de la vie de son petit frère. et puis quoi encore? les poules ont des dents? l'aîné cligne des yeux sous la surprise. "me débarrasser de toi? c'est plutôt toi qui veut te débarrasser de moi, là." et ça n'allait pas être aussi facile que ça. il n'avait pas l'intention de partir sur cette touche sauvage et mesquine. "nous serons amenés à nous revoir entre-temps jusqu'à ce que le dossier passe en cour. alors il n'y a pas de quoi se presser." le visage impassible, car comment pourrait-il exprimer autre chose, alors que saebyeok ne fait que l'attaquer sans répit? il l'observe encore un moment sans rien dire. "enfin, avant de passer en cour, nous allons rencontrer la dame qui a porté plainte pour tenter de nous accorder sans devoir se battre devant le juge." stylo en main, ses prunelles quittent finalement le visage aux traits si doux comparés à son caractère si dur. il gribouille un moment les espaces laissés vide pour y inscrire ce dont il a été convenu avant de faire glisser la feuille vers son vis-à-vis pour qu'il puisse la lire. et il n'est pas bête, seongbae, il ne lui donne pas de quoi écrire, car il veut qu'il le lise réellement. pas seulement qu'il appose sa signature rapidement. "je pense que tu devras faire entre 100 et 150 heures de travaux communautaires pour que la dame accepte l'accord. et je pense qu'un maximum de 370 000 won est acceptable. peut-être même qu'elle acceptera moins à cause des travaux communautaires." il ne doit pas flancher, malgré l'envie prenante de simplement s'empoigner la tête pour laisser libre cours à sa tristesse.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Douleur insupportable de devoir combattre le seul qui n'était peut-être pas comme les autres. Car il se noyait, encore et encore, lui, dans cette colère qui ne disparaissait jamais, dans cette envie de tout voir s'effondrer autour de lui au risque de rester seul. Entêté jusqu'au bout qui n'y voyait là que le ridicule d'une situation. Et il continuait à se défouler, à rejeter toutes les fautes du monde sur lui comme si les épaules pouvaient tenir, comme si la tête n'aurait aucun problème. Peut-être qu'il s'étonnait lui même de penser que son frère n'en avait sans doute pas rien à faire de l'avoir en face de lui, et il l'espérait. Ô combien il aurait voulu le voir là pour autre chose que son travail. "Bien. Et bien si personne se connaît on est de total inconnus. Et ça me va parfaitement Monsieur l'avocat." Mais il n'en pensait pas un mot, lui, de ce qui sortait d'entre ses lippes, car il aurait voulu que l'on soit fier de lui, qu'on le regarde, cet enfant désabusé qui ne savait plus quoi faire de sa vie. Pas de rêve, juste des envies de destruction. Ni plus ni moins. Et dire qu'il entraînait dans sa chute ceux qu'il appréciait en silence, ceux qu'il voulait voir rayonner, lui.

Alors il jouait à l'idiot, il n'y croyait pas un mot, lui, que le plus vieux ait pu avoir l'envie de le revoir une seule fois."Ca fait quoi si je suis borné ? C'est pas comme si je vous demandais tout le temps des trucs. Je me débrouille très bien tout seul, que tu sois là ou pas. Et de toute manière il n'y a rien a croire là dedans. A moins que tu me prouves le contraire, parce que moi les mots j'en ai rien à faire." Les actes avant les mots, il avait toujours été ainsi. Tout pouvait être factice, plus difficilement les actions, et encore moins les mots du cœur. Le sien lui criait d'arrêter, de faire une trêve pour lui dire à quel point il aurait voulu être le petit frère parfait, mais les démons reprenaient toujours le dessus pour ne pas le laisser immerger à la surface. Noyade constante, qu'il ne pouvait pas contrôler, qu'il avait arrêter de chercher à maîtriser. Yeux qui détaillèrent un peu cette façade bien sérieuse de celui qu'il avait en face de lui, il aurait pu le trouver bien charmant dans d'autres situations, compétent aussi, il n'y avait pas de doute, mais cela ne l'arrêterait pas d'essayer de provoquer encore et encore ses foudres, comme sous ses doigts qui s'agrippaient à ces pauvres papiers. "Hmm...Je veux dire...De voir ton petit con de frère au commissariat. Ca doit t'amuser non ? Ou alors je vous fous juste la honte. Je sais bien le faire ça. Pour ça que si j'étais toi je me serais déjà barré de là. Autant laisser la place à une affaire plus intéressante." Ne part pas, qu'il lui criait en lui disant de s'en aller, car c'était la nuit, quand le cœur s'écrasait dans sa poitrine, qu'il suffoquait, encore et encore. Toujours. A chaque battement. Douleur insoutenable sous les projecteurs malsains.

"Et c'est bien dommage ça. Moi qui pensait qu'on allait en finir vite avec cette connerie. Il faudra trouver un trou dans ton emploi du temps l'avocat pour ton client et l'emmener voir la pauvre Dame. Fuir la bataille hmm ? Amusant. Je te pensais pas fuyard." Sourire en coin qui ne faisait que refléter son envie de faire le pitre pour attirer l'attention, alors que le plus vieux s'amusa à gribouiller sur une feuille. Tout un art. La laissant venir à lui, lisant de travers et seulement les grandes lignes, il haussa les épaules. "Comme si j'avais le choix avec ton accord pourri. Rien a faire je les ferais ces heures à ramasser des cailloux. Et je l'ai déjà dit. Je bosserais plus pour récupérer de la thune. Pas comme si j'avais que ça à faire de toute manière." Non, il ne faisait que cela en permanence, lui, travailler pour espérer survivre par ses propres moyens. Car il n'acceptait l'aide de personne, sans doute par fierté, mais aussi pour montrer qu'il n'était pas qu'un incapable, celui qui pourtant était bien plus cultivé qu'on pouvait le penser derrière cette carapace. "Bon dis moi si tu veux que je passe mon heure à regarder ton écriture incompréhensible ou si tu comptes me filer un jour un stylos pour qu'on en finisse. Pour la suite je pourrais aussi me débrouiller tout seul. Pas besoin de l'aide de mon avocat pour faire tout ça." Et encore moins d'un frère. Alors qu'il ne voulait que pouvoir compter sur lui, alors qu'il ne faisait que le décevoir.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— comment peut-il rester de marbre face à cet enfant perdu qu'il voudrait simplement serrer dans ses bras? seongbae hésite tellement à lui montrer comment il se sent réellement dans cette situation. ça ne lui plaît pas d'être là pour le travail. les choses auraient-elles été différentes s'il était là en tant que membre de la famille? il ne peut rien faire d'autre qu'en douter. parce qu'il voit bien la façon dont le cadet réagit à sa présence et ça fait mal. ça lui fait mal de se dire qu'il ne l'aime peut-être pas au final. il est la principale raison de pourquoi l'avocat ne veut pas d'enfants. s'il a échoué aussi lamentablement avec son petit frère, comment peut-il réussir avec ses enfants? saebyeok ne le sait pas, mais sa rébellion l'atteint bien plus qu'il ne le pense. et s'il savait à quel point l'aîné s'en veut, à quel point ses nuits sont mouvementées et parsemées d'insomnie, sa vision de lui changerait-elle? ce sont toutes des questions que seongbae se pose constamment et encore plus maintenant qu'il est en face de lui. le coeur et la tête se battent en cet instant précis.

"et rester ici, en face de toi, ça ne prouve rien?" qu'il laisse échapper, impassible, alors que le coeur ne demande qu'à se déchirer complètement. car n'importe quel autre avocat serait déjà partie en abrégeant le plus possible la rencontre. mais lui voulait réellement l'aider et rester en sa présence. "j'imagine que pour toi, ça ne fait que prouver que je veux faire mon travail." et les mots de saebyeok lui font mal. très mal. il pourrait flancher, mais il ne se l'autorisait pas. à la place, il pose ses coudes sur la table pour joindre ses mains, ses prunelles ne quittant pas le visage de celui qui lui faisait face. "je ne vois pas en quoi de te voir ici pourrait m'amuser. certes, je ne suis pas fier de toi, mais je n'ai pas honte, non plus. je veux juste t'aider à te sortir du merdier dans lequel tu t'es fourré." il le sait, lui, que son cadet ne fait ça que pour attirer l'attention, alors comment pourrait-il lui en vouloir? leurs parents ont voulu l'abandonner, mais pas seongbae. sauf qu'il était trop pris par ses études dans le passé pour voir qu'il n'allait pas. pour l'empêcher de tomber. "peut-être que je devrais juste m'en aller, oui. mais je n'en ai pas l'intention du tout." il n'allait pas l'abandonner une fois de plus. il se refusait à le laisser seul face à ses problèmes.

il écoute sagement les paroles que lui balancent de nouveau le plus jeune et ne peut s'empêcher de froncer les sourcils. fuir? "je ne comprends pas en quoi ceci est fuir. ne te méprend pas, nous passerons bien devant le juge. la rencontre avec la dame sert simplement à ce que nous n'ayons pas à nous débattre avec elle en cour. et donc que ta sentence soit adjugée en seulement quelques minutes par le juge au lieu de prendre des heures, voire des jours. c'est le moyen le plus rapide de te débarrasser de moi." sauf que le plus âgé n'a pas l'intention de sortir à nouveau de sa vie après ça. il comptait bien les lui amener, ses preuves. il sait mieux que n'importe qui que ce sont les gestes qui comptent réellement et pas les paroles. devant la réaction de son frère face à cette feuille de papier devant lui, il soupire légèrement. il l'a compris, qu'il n'allait pas lui faciliter les choses, mais il pourrait au moins se soucier un peu de sa situation. au vu de ses paroles, seongbae devra probablement malheureusement forcer pour lui démontrer qu'il tient vraiment à lui. ça ne lui plaît pas, au contraire. pourquoi les choses doivent-elles être si compliquées entre eux? pourquoi ne peuvent-ils pas se parler à coeurs ouverts? ils ont probablement trop de fierté pour pouvoir le faire.

"je veux que tu lises réellement ce qui est écrit avant de le signer. n'as-tu jamais appris à te méfier des gens? c'est un dossier important, tu ne sais pas ce qui pourrait être caché entre ces lignes. mais si tu me fais assez confiance, alors..." il pose le stylo au milieu de la feuille et s'adosse à sa chaise. il n'insinuait pas qu'il avait ajouté quoi que ce soit dans le but de le berner, mais il voulait au moins semer le doute dans son esprit. ce ne sont malheureusement pas tous les avocats qui sont honnêtes comme lui. certains ne servent que leurs propres intérêts au contraire de seongbae qui exerçait ce métier pour véritablement aider son prochain. "pour la suite, dis-tu? quelle suite? que tu le veuilles ou non, tu es coincé avec moi jusqu'à ce que ton dossier soit fermé." il voudrait lui dire que demander de l'aide ne signifie pas être faible. l'avocat est probablement le seul à le voir, que saebyeok est intelligent. assez pour bien réussir sa vie s'il le voulait vraiment.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Il souffrait, lui, en prononçant si violemment ces mots qu'il n'arrivait simplement plus à contrôler, car il l'aimait, et c'était sans doute cela qui le faisait lutter autant, comme un gamin désespéré. Petite étoile nébuleuse qui ne cherchait qu'à briller comme les plus grandes, comme celles qui savaient parfaitement rester à leurs places quand il le fallait. Ô mais lui n'était qu'une bombe à retardement, car il savait très bien ce qu'il faisait, et il en avait pour autant tout aussi assez de devoir supporter tout cela. Et à ses yeux, la présence du plus vieux ne faisait qu'empirer les choses. "Ca ne prouve rien. Parce que tu sais quoi ? On t'avait pas informé de ton client. T'es là pour le fric, et c'est bien pour ça que tu restes là. Pour faire ton boulot. Donc oui, je le pense." Mais il espérait tout de même être un peu plus que cela, être simplement un frère pour celui qui n'en avait jamais eu. Et on pouvait le détester, lui ne s'y attardait plus, car le monde était déjà contre lui, et qu'il ne voulait que le faire brûler à petit feu, tout comme il se l'était déjà attelé. Cœur qui se serrait, soupirs disgracieux qui sortaient d'entre ses lippes, ô envie de tout chambouler comme une table à la renverse. Et il voudrait pouvoir hurler face au ciel, lui, il voudrait laisser sa douleur s'exprimer, comme si rien avait plus d'importance, comme si tout était devenu dérisoire.

Yeux posés sur lui comme s'il était l'animation de la journée, regard plus sévère que lui offrait aux autres, il finir par rouler des yeux. Comme si les envies de son frères étaient aussi nobles. Envie de l'aider ? Il était peut-être un peu trop tard pour cela. Ou était-ce simplement la culpabilité qui parlait ? "Et bien ça pourrait faire plaisir à certaines personnes de me voir enfermé comme un rat ici. Mais puisque tu as cette fameuse envie de m'aider, que puis-je y faire ?" qu'il laissa sortir en un ton ironique, alors qu'il dériva ses yeux des siens. Car il n'arrivait pas à le regarder, car il n'avait plus envie de se battre pour regagner de l'estime auprès de lui. Pourtant il se sentait soulagé, sans même le montrer, que l'aîné ne comptait pas s'en aller. Fuir comme pour ne plus le revoir, l'ignorer pour ne plus avoir à s'occuper de lui. Il n'était qu'un idiot, il le savait, et pourtant lui ne désirait qu'on ne l'aime juste un peu. Juste quelques secondes. "Dommage. Parce que c'est pas en restant ici que tu toucheras le jackpot. Mais bon.", qu'il accepta sans retourner la situation, tandis qu'il tentait de comprendre par ses paroles le déroulé de la chose.

Il ne s'y était jamais attardé, lui, aux convenances et déroulé d'un procès, puis ce n'était pas du tout son domaine, alors il faisait entièrement confiance à celui qu'il avait en face de lui même s'il ne le lui montrait pas. Car après tout cela resterait une faiblesse, l'une de celles que l'on pourrait utiliser contre lui s'il montrait qu'il avait un cœur. Puis il savait pertinemment, qu'il n'y avait que cela à faire pour abréger rapidement la souffrance de cette rencontre. Alors oui, il ne pouvait que faire avec, tandis qu'il releva un peu le regard vers lui. "Si c'est le seul moyen de me débarrasser de toi, comment voudrais-tu que je ne coopère pas ?" Pourtant tout son être criait de ne pas le regarder comme tel, d'essayer de rebâtir les choses. Mais il n'y avait rien à refaire, il n'y avait jamais rien eu. Juste un gamin aux rêves détruits et aux pensées inexistantes. Il vivait le jour le jour, car rien ne pouvait prédire ce qu'il se passerait dans les jours à venir. De la complète survie. Et ce n'était pas le fait de se faire arrêter qui allait l'empêcher de recommencer encore et toujours.

Alors ce bout de papier, il le signerait, du moins jusqu'aux mots que le plus vieux prononça et qui lui firent esquisser un sourire. "Alors je dois me méfier de toi ? C'est déjà ce que je fais. Ne me fais pas de leçon de morale. Mais je vais signer comme ça si tu as caché des choses entre les lignes, ça te restera sur la conscience." Et stylos en main pour gribouiller ses initiales sur la feuille, il lui faisait amplement confiance, et sans doute n'y avait-il rien vu de si terrible, entre les lignes de ce bout de papier. "De toute manière, si tu voulais m'arnaquer tu l'aurais fait dès le départ. Alors arrête de penser que je suis qu'un gamin qui ne fait attention à rien." Loin de là, il était sans doute même beaucoup trop méfiant avec les autres, beaucoup renfermé, pour pouvoir les laisser l'atteindre. Vague rire qu'il laissa transpasser ses lèvres, il secoua la tête en soupirant. "Je m'en fiche d'être coincé avec toi, surtout si c'est pour plus te voir après. Encore mieux. Mais je parle de maintenant. Je vais rester en cellule c'est ça ? A devoir écouter un pauvre flic me raconter sa vie et à répondre à ses questions ? Je serais toi ça serait à éviter si tu ne veux pas que je lui balance des trucs à la figure. Mais peut-être que tu as déjà prévu quelque chose ?" Faire le malin ne servait à rien, mais lui ne savait faire que cela, car après tout, il avait beau être intelligent, il n'avait jamais rien eu à perdre. "J'espère que tu t'es bien amusé avant de venir ici, parce que si tu comptes me coller toute la journée va falloir que je me prépare. Limite laisse moi dormir ici. Qui sait ce que je pourrais faire une fois sorti dehors." qu'il s'amusa un peu, alors qu'il devait retourner travailler, sens des obligations oblige. Car il s'en était donné les moyens, de supporter de devoir servir des clients, et même si la nuit l'appelait pour faire sonner la haine, peut-être que le plus vieux l'en empêcherait. Un cas désespéré qui faisait comme s'il ne voulait pas être sauvé. Et si c'était le cas ? Et si plus rien ne pouvait le réconforter d'être ainsi ? Il s'en fichait, car il ne s'agissait que d'un duel, et qu'il comptait bien ne pas partir d'ici sans avoir pu s'exprimer un instant.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— il ne dit rien lorsqu'il est accusé d'être là simplement pour l'argent. car le plus vieux n'a pas l'intention de lui faire payer de quelconques frais pour ses services. il est vrai que son métier d'avocat était bien payé et il n'allait certainement pas faire faillite en défendant gratuitement une seule personne, mais saebyeok ne le verrait probablement jamais de cette façon. on lui prêtait tellement de mauvaises intentions dans son travail qu'il avait appris à ne pas y répondre, tout simplement. de cette façon, il montrait aussi que ça ne l'atteignait pas. et si seongbae n'avait pas été de nature si calme et posée, la situation aurait-elle dégénérée? probablement. c'était même presque certain. il préfère le laisser croire ce qui l'enchante plutôt que de tenter de se défendre en vain. parce que peu importe ce qu'il dirait ou ferait, son frère cadet trouverait toujours quelque chose à lui reprocher. les petites piques fusent continuellement de la bouche du plus jeune et se serait mentir que de dire qu'elles ne l'atteignent pas. "je me fiche de l'argent. tu sais, si je faisais ça pour le 'fric', je ne serais certainement pas ici." il le sait, lui, que son frère ne croule pas sous les billets. comme la majorité des gens qu'il rencontrait dans cette même pièce. et si sae ne croit pas que son aîné peut avoir des intentions si nobles, c'est son problème, au final. car lui le sait, qu'il fait ça pour aider son prochain. il veut défendre les plus faibles, faire moisir les crapules au fond d'une cellule jusqu'à la fin de leurs vies.

il aurait voulu ne pas pouvoir voir le sourire qui étira les lèvres de son cadet. car lui, ça le fit soupirer, se pincer l'arrête du nez, le désespoir débordant par tous les pores de sa peau. il ne veut pas le laisser tomber, mais la tâche lui est si difficile. comment peut-il l'aider s'il ne veut même pas s'aider lui-même? seongbae rêve parfois d'une bien meilleure relation avec son frère. il aimerait ne pas être si ambitieux dans ce qu'il entreprend. l'importance que revêtaient ses études par le passé l'avait complètement aveuglé et il n'avait pu que l'observer sombrer sans pouvoir y changer quoi que ce soit. lui n'avait pas voulu gâcher son futur, mais maintenant, il le regrettait. de ne pas avoir pris la peine de se rapprocher un peu plus de saebyeok. de celui qui avait été mis de côté parce qu'il n'était pas aussi bon que l'aîné. et puis, les propos de son vis-à-vis prouvaient largement le fait qu'il n'était pas aussi bête qu'il le laissait paraître. l'avocat l'avait vu dès le départ, son potentiel. toutefois, il estimait que son jeune frère le gâchait en faisant n'importe quoi de sa vie. il ne pouvait pourtant rien y faire en cet instant, comme il n'avait jamais pu y faire quoi que ce soit. ses prunelles observent leurs jumelles en face alors qu'il l'écoute débiter ses mots blessants. sans doute ne savait-il plus s'exprimer autrement qu'en tentant de rabaisser les autres.

la décision était toutefois difficile à prendre. la situation était délicate, car seongbae ne lui faisait pas assez confiance pour ne pas faire l'idiot jusqu'à leur rencontre avec la dame et même, jusqu'à leur passage en cour. mais est-ce qu'une nuit derrière les barreaux allait changer quoi que ce soit? probablement pas. dans un cas, il lui signifiait clairement qu'il n'avait pas confiance en lui et dans l'autre qu'il lui faisait trop confiance. dans les deux options, il se tirait dans le pied, alors il devait trouver comment tourner ça à son avantage. tout simplement, en étant honnête avec lui. "est-ce qu'une nuit en garde-à-vue va vraiment changer quoi que ce soit? ça ne va t'empêcher d'être idiot que l'espace d'une nuit, c'est tout. et si nous te laissons sortir maintenant, est-ce que ça aussi, ça va changer quoi que ce soit à ton comportement? probablement pas. cependant, ça sera à toi de tenter de convaincre les policiers d'un choix ou d'un autre, car ce n'est pas moi qui décide ça, même si je te fais assez confiance pour te tenir tranquille au moins jusqu'au jour du procès." ainsi, il venait de poser sa confiance en lui. saebyeok pouvait choisir de trahir cette confiance ou de tenter de la garder. seongbae se promet de démontrer sa déception au cadet s'il brise sa confiance, même si ça signifiait de l'enfoncer un peu plus encore. mais il misait sur le fait qu'il ne voulait plus décevoir. en réalité, non, il ne savait plus sur quoi il misait. il ne savait plus du tout comment gérer cette situation fraternelle. lui qui ne demande qu'à être un aîné sur lequel on peut compter. les doigts reprennent possession du stylo et de la feuille de papier pour les ranger dans son porte-documents qu'il referme après coup. "j'en ai terminé avec les procédures, est-ce que tu as quelque chose à rajouter?" toujours à l'écoute des autres, dans le soucis de vouloir bien faire. et faire le bien et plus difficile que de faire le mal. c'est pourquoi il a choisit de devenir avocat. pour faire une différence dans ce monde impitoyable.

|	bitter sweet ; @yoon saebyeok & @yoon seongbae

— Idiot jusqu'à toujours, encore et encore, sans ne jamais s'arrêter, car il était las, lui, de ces procédures inutiles qui ne servaient qu'à gagner du temps. Mais lui s'en fichait, il n'en avait jamais rien eu à faire lui, de se retrouver ainsi devant les flics ou alors les avocats : et il n'en avait conclu qu'une seule chose, que cela ne faisait plaisir à cela. "Soit. Si tu préfères le voir ainsi, comme tu le souhaites. Qu'importe, il n'empêche que c'est pas à moi que tu dois faire tes petits numéros." Ô oui, il savait que son frère était beaucoup trop honnête. Une bonne personne, si l'on pouvait le dire ainsi, mais il ne pouvait s'empêcher lui de vouloir brûler ces espoirs si ridicules à ses yeux. Car il réussissait par ses propres moyens, et il ne pouvait pas lui retirer cela, alors que lui avait tout laissé tomber pour se consacrer  à essayer de vivre. Sports arrêtés, il ne lui restait plus rien, alors qu'il essayait de survivre comme il le pouvait. Alors peut-être qu'il était un peu trop mesquin, peut-être que ses mots n'étaient pas justifiés, et il le savait très bien lui-même, mais il devait se défouler, qu'importe le prix que cela lui coûterait : il n'avait plus rien à perdre. Et cela il le savait déjà. "Et puis je ne crois pas que si tu avais eu conscience de qui tu allais défendre tu te serais ramené aussi vite." On ne la lui faisait pas, alors il ne se faisait aucun espoir, aucune joie, pour ne plus avoir à souffrir encore et encore, sous les même mélodies désastreuses.

Alors les yeux qui roulaient doucement, l'ignorant vaguement lui et ses jugements complètement démesurés. Il n'avait pas l'intention de changer si rapidement, celui qui parjurait les moindre choses, celui qui maudissait les gens pour un oui et un non. Et il s'y était adapté, lui, à parler ainsi, à mépriser les âmes si sensibles de par ses mots violents et inutiles. L'observant, comme en attente d'un jugement, comme pour savoir ce qu'il attendrait de lui alors qu'il n'y avait plus rien à gagner à rester ainsi à le fixer. Espoirs désagrégés en fins pétales, sous les prunelles sans doute remplies de pleins d'envies dans les opales qui se noyaient visiblement. Et il l'écoutait encore, encore et toujours, soupir ennuyé qui le fit hausser les épaules. "Fais comme tu veux. Toute manière je sais encore me tenir malgré tout ce que tu pourras dire, et si ça m'empêche de finir à nouveau devant toi alors je bougerais pas. Mais soit, si je dois amadouer le policier pour pouvoir sortir d'ici t'en fais pas. Ca aussi je peux le faire tout seul. Pas besoin qu'on m'assiste." Rancune amère expulsée sous les lippes venimeuses, il y avait tout de même eu cette chaleur au creux de son ventre, alors que la confiance lui était de mise. Il en avait douté, il n'y avait pas cru, car l'imprévisible sortait d'entre les lèvres au myocarde vacillant. "J'ai rien à dire. T'en fais pas va je me faire sage. Toute manière tu dois bien avoir compris que je m'en fichais de sortir d'ici ou non hmm ?" qu'il marmonna tout doucement.

"Tu comptes appeler notre ami en uniforme ? Ou alors tu préfère observer mon beau visage encore longtemps ?" qu'il se mit à doucement sourire avant que l'officier ne se permettre d'entrer pour les observer tous les deux un peu désorientés. "Il parait Monsieur l'agent que je suis digne de confiance et que vous n'êtes pas obligé de me garder en cellule pour la nuit. Bien évidemment je paierais ma caution si vous le voulez. Mais ce n'est qu'un détail. Puis au pire vous verrez avec mon avocat non ?" Sourire malin, alors qu'il faisait un semblant de provocation dans ses mots. Car lui ne savait pas faire autrement, lui devait toujours chercher à envenimer les choses, même si faire des efforts il ne faisait que cela, même s'il n'arrivait jamais à rien. "Et donc...Je dois signer un autre truc ? Ou alors je peux partir ? Je dois aller bosser...Alors si vous pouviez abréger les choses..." Horaires de nuit qu'il prenait deux fois par semaine pour compléter les fins de mois toujours aussi désastreuses. Ô lui traînait souvent la nuit, mais pas que pour briser les futurs des autres, pas que pour se donner un style. Il essayait de faire de son mieux pour ne pas décevoir celui aux étoiles illuminées, pour pouvoir regagner un peu d'esprit dans les gens qui lui avaient tourné le dos. Et peut-être qu'un jour réussirait-il a refaire apparaître un sourire sur un visage qui lui semblait toujours aussi lointain. Frère qu'il appréciait sans le lui dire, secret qu'il se gardait bien d'avouer pour ne pas paraître faible. Car ô combien savait-il où se situaient ce qui le perturbait, ce qui le dérangeait, ce qui pouvait lui nuire.