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-- ft haru

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( outfit ) Les vagues lèchent la bande de sable fin, laissant leur écume brumeuse en souvenir sur la berge. Une brise tiède s’immisce entre les palmes des palmiers, les animant subtilement, et alors que le soleil commence à redescendre dans le ciel, les premiers touristes quittent la plage.

Tout est paisible.

Étendue sur le ventre, une large paire de lunettes posée en équilibre sur le bout de son nez, Reira profite de ce calme. Le calme après la tempête, on pourrait dire - échappés de Busan après des semaines d’un marasme contagieux, où la mauvaise humeur de Haru semblait s’agglutiner à tout ce qui l’entourait, poisseuse. Étouffante. Elle s’est dit que cela ne pourrait leur faire que du bien de prendre le large quelque temps - ce ne pourrait être pire que de rester à Busan, en tout cas -, alors Reira a embarqué son petit ami à l’autre bout du monde, une semaine. Là où il fait chaud, où le soleil écrase et les paysages font rêver le plus morose des artistes. Là où l’on ne peut rester triste bien longtemps.

Et force est de constater que son petit plan a fonctionné - et elle s’en félicite, chaque fois qu’elle voit un sourire s’étirer sur les lèvres du jeune homme, même s’ils ne sont pas toujours aussi grands qu’à une époque ; chaque fois qu’elle retrouve cette lueur de légèreté dans ses yeux bruns. Elle a appris de ses erreurs de ce début d’année ; que s’il n’avait pas envie de s’appesantir sur les malheurs qui le rongent, il veut d’elle à ses côtés malgré tout, et Reira, elle s’applique tant qu’elle peut pour que leur relation fonctionne mieux que lors de cette première tentative.

La tête calée sur ses bras croisés, sentant la chaleur du soleil de fin de journée caresser la peau de son dos, elle laisse ses yeux s’attarder sur le profil de Haru : son nez un peu rond, ses lèvres charnues qu’elle aime tant sentir contre les siennes, et ses cheveux humides qui retombent en désordre sur son front.

Et Reira, elle se dit qu’elle pourrait rester ainsi des siècles durant ;
Aimerait arrêter le temps.

- J’suis contente qu’on ai pris ces vacances, lâche-t-elle doucement, par-dessus le murmure des vagues, un sourire aux lèvres.

Et, un peu abrutie par le soleil, le ton vaguement endormi, elle lui demande :

- Tu veux qu’on fasse quoi ? T’as faim ? On peut aller manger un bout ou repasser à l’hôtel… ou juste rester encore un peu, comme tu pref…

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-- ft reira

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( outfit ) Regard rivé vers le bord de mer, vers ces vagues d’un bleu turquoise qui doucement s’assombrissent en même temps que le soleil, lui, se fait avaler par l’océan. Elle t’a emmené au bout du monde Reira, Hawaii comme destination. Elle en rêvait ta petite-amie, souhaitait aussi te faire décompresser par la même occasion car ce début d’année a été catastrophique, que rien ne s’arrange – bien au contraire les choses s’empirent au sein de la famille Seomun ces derniers temps.  T’avais déjà perdu une petite partie partie de toi en janvier et c’est à un autre bout de ton cœur qu’on s’est attaqué il y a quelques semaines.

Une partie qui bizarrement te semble encore plus importante,
Et t’as l’horrible impression que plus rien ne sera jamais pareil.

Alors forcément que t’es pas au top de ta forme, ressens même un énorme vide au plus profond de ton être. T’es irritable et ne gère pas aux mieux tes émotions Haru. Surement qu’elle en avait marre de ton marasme des jours derniers Reira, souhaitait à sa façon te faire oublier tes problèmes et tu ne peux que la remercier pour ça. Car depuis que vous êtes ici, tout doucement le nuage gris au-dessus de ta tête se dissipe. C’est dans la beauté des lieux, la gentillesse des gens et surtout tout l’amour que t’apporte la fille allongée sur le ventre à ta gauche qu’arrive à te faire oublier ne serait-ce que quelques heures par jour la tristesse que tu te coltines à Busan depuis des semaines entières.

Ça semble presque irréel comme cadre, t’as encore parfois l’impression d’être en plein rêve. Pour te raccrocher à la réalité, tu laisses tes doigts s’enfoncer dans le sable fin et doré de cette plage sauvage, fait rouler entre ton pouce et ton index des milliers de minuscule grain pour t’érafler l’épiderme des doigts quand tu ne te concentres pas à ressentir chaque parcelle de ta peau brulée sous l’ardeur du soleil. Alors forcément, quand Reira se met à parler pour te partager qu’elle est réellement contente d’être ici et d’avoir pris des vacances tu tournes lentement la tête vers elle, lui adresse un agréable sourire tout en lui répondant :

- J’me rendais même pas compte que j’en avais à ce point besoin…

Tu te penches un peu vers elle, vient déposer tes lèvres tendrement contre son front avant de venir t’allonger sur le dos, continue de la regarder. L’admirer. Car elle est magnifique avec ses cheveux légèrement emmêlés par les multiples baignades de la journée et blondie par le soleil qui tape comme jamais tu ne la ressentie ailleurs. Il a d’ailleurs bien fait son job car ses pommettes et son nez ont légèrement rosies et ça ne fait que la rendre encore plus jolie Reira.

- Tu viens ?

Que tu lui dis en ouvrant grand tes bras, l’invitant à venir s’y loger le temps que vous vous décidiez sur le reste du programme de la journée.

- Toi t’aimerais faire quoi … ? Dans tous les cas quoi qu’on décide faudra qu’on passe se changer à un moment ou un autre… Même si c’est dommage… Car t’es vraiment très très très jolie dans ce maillot de bain…

Tes yeux qui glissent un bref instant sur son corps de sirène avant de remonter vers son visage, ses prunelles foncées cachées par une trop grosse paire de lunette. C’est le cœur vrombissant dans la poitrine que tu lui dis dans un chuchotement :

- J’crois même dans mes rêves les plus fous j’aurais jamais imaginé être avec toi sur une plage à hawaii à t’étaler de la crème et te voir te balader dans une de mes chemise deux fois trop grande pour toi …

et c'est ce qui fait la beauté du moment, fait que là tout de suite, tu serais prêt à tout lâcher à Busan et ne plus jamais rentrer. à quoi bon de toute façon ?

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-- ft haru

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Le soulagement étreint son cœur en entendant son petit ami lui confier qu’il ne se rendait même pas compte de combien il avait besoin de ces vacances ; une joie pure étreint son cœur en voyant le sourire qui se dessine sur ses lèvres, car Reira, elle le trouve enfin plus apaisé. Et elle se sent utile, enfin, après des semaines – si ce n’est des mois – à pédaler dans la semoule ; avancer à l’aveugle, sans trop savoir si elle faisait ce qu’il faut pour lui, ou au contraire tout ce qu’il fallait éviter. Déjà, Haru se penche vers elle pour déposer ses lippes sur son front, et elle sourit un peu plus grand ; lui répond doucement :

- Alors heureusement que j’suis là pour le voir pour toi, hm ?

Car s’il ne voit pas combien il peut avoir besoin de certaines choses, elle s’efforcera de le faire pour lui. Ce ne devrait pas être trop dur, vu combien ses pensées sont dirigées vers lui ; toute son attention concentrée sur lui, dès lors qu’ils se trouvent dans la même pièce.

Elle prendra soin de lui,
Comme il a toujours pris soin d’elle,
A leur manière, avec leur maladresse et leurs indélicatesses.

Et naturellement, il l’invite à se rapprocher un peu – il ne faudra pas le lui dire deux fois, déjà Reira vient se réfugier au creux de ses bras, cale sa tête contre son torse, déposant un petit baiser sur la peau qui apparaît dans l’encolure de sa chemise. Et elle relève les yeux vers lui lorsqu’il remarque qu’ils devront rentrer se changer quoi qu’ils fassent ; ajoute qu’elle est vraiment très jolie dans ce maillot de bain, poussant quelque chaleur sur ses joues déjà rosies par le soleil en sentant ses yeux brûlants glisser tout le long de son corps.

- Après… on est pas forcé de rentrer de suite, si tu veux profiter encore un peu de la vue…

Et c’est trop innocemment qu’elle jette un petit coup d’œil à l’horizon dans son dos, se penche vers son oreille pour y glisser :

- Ou on peut rester un peu à l’hôtel, aussi… Là aussi, rien nous oblige à repartir de suite…

Elle arque un sourcil, un sourire trop innocent suspendu à ses lèvres ; sourire qui ne fait que s’agrandir lorsqu’il reprend la parole, et ses lunettes qu'elle remonte sur le haut de sa tête pour pouvoir mieux le regarder. Et bien sûr, elle ne peut que se pencher un peu plus vers lui pour l’embrasser tendrement, souriant contre ses lippes. Car elle est un peu trop bien, là, avec lui, à profiter de ces instants au goût d’éternité ; qu’elle a le sentiment d’être dans l’un de ces rêves dont on aimerait ne jamais se réveiller. Et doucement, elle lui caresse la joue ; lui dit dans un souffle :

- Et c’est que le début…

Elle marque une petite pause, et finit par ajouter, des étoiles plein les yeux et des plans plein la tête :

- On a encore plein de pays à visiter, l’Amérique, l’Europe… On va s’en créer encore plein, des souvenirs comme ça… T’imagines pas comme j’ai hâte de découvrir tout ça avec toi.

Car il n’y a pas mieux que de découvrir la vie aux côtés des gens que l’on aime, et avec un petit sourire trop heureux, elle revient se caler contre son torse ; laisse ses doigts parcourir distraitement sa peau, profitant du moment.

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-- ft reira

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Elle le dit surement pour rire mais toi, intérieurement, tu la remercie sincèrement Reira. La remercie de te maintenir à flot, de faire au mieux pour que ton quotidien ne soit pas trop étouffant et triste depuis la dispute, celle qui a marqué d’une pierre blanche la cassure entre Shin et toi. Car même si elle ne supporte pas ton cousin, elle sait ô combien il compte pour toi, ce que t’as toujours été prêt à faire pour son bonheur à lui. Et si Reira n’a pas su trop comment s’y prendre avec toi au décès de ton père, cette fois-ci, elle est aguerrie.

Elle a su t’appâter avec ce voyage, su quoi faire pour te libérer.
Et ça fait du bien d’être compris, d’avoir quelqu’un pour nous épauler.

Car t’as l’impression de t’occuper du monde entier, constamment. Devoir faire attention à ceux qui t’entourent et parfois t’oublier dans toute cette histoire. Mais là, sur cette plage cette impression s’évanouie. Alors forcément, t’as plus envie de rentrer. Car elle est belle la vie quand on s’éloigne de tout, qu’on redevient un tout petit peu égoïste. Et puis là, comparé à quand t’es partie il y a sept ans à peu près, il y a Reira dans la matrice. Jolie Reira niché au creux de tes bras, ses lèvres se posant sur ta peau créant un millier de fourmillement. Elle te propose de retarder votre retour à la chambre d’hôtel et t’es prêt à accepter car après tout, t’as même pas tant faim pour le moment. Puis la vue est si belle, si reposante que tu pourrais rester toute la nuit sur cette serviette à regarder l’océan et le firmament. Mais la brune semble avoir encore des choses à dire, elle regarde de part et d’autre autour de vous si il n’y a pas des curieux et ajoute dans un chuchotement glissé au creux de ton oreille qu’en soi, vous pouvez aussi tarder dans la chambre d’hôtel, que ce n’est pas un souci pour elle.

Et tu la regardes bouche-bée,
Reste sans voix, pas prêt à entendre cette proposition.

Car Reira jusqu’à présent elle n’a jamais eu cette lueur dans les yeux, n’a jamais été aussi ouverte sur le sujet. Il y a bien eu des moments intimes, pas du tout préparé. Des caresses faites, des baisers glissés ailleurs que sur les lèvres mais là, t’as l’impression de comprendre qu’un cap va être passé.

- On se laisse deux minutes et on va à l’hôtel… ?  

Son baiser que t’accueilles sans rechigner tandis que tes doigts glissent dans ses mèches dorées. T’as l’impression de gouter au paradis, le lui dit une fois que vos lippes se séparent de quelques centimètres, la respiration légèrement haletante. A son tour, elle te répond que ce n’est que le début, te fait part de ce qui lui trotte dans la tête. Reira veut découvrir le monde, veut que vous fassiez ça ensemble. Et tu la regarde se réjouir, sourit de la voir si heureuse.

- Je t’ai jamais vu aussi excitée de toute ma vie tu le crois ça ? C’est de voyager ou que ça soit avec moi qui te rend si joyeuse ?

Que tu réponds un sourire en coin avant d’ajouter plus sérieusement :

- Mais moi aussi j’ai hâte de vivre tout ça avec toi…

Car vous avez déjà assez perdu de temps comme ça, que vous êtes surement au plus beau moment de votre vie dorénavant. C’est maintenant qu’il faut profiter.

- C’est ce qui me manquait quand j’suis partie…

Que tu dis dans un souffle tandis que Reira laisse sa tête de nouveau se poser contre ton torse, ses cheveux que tu caresses quelques minutes supplémentaires dans le silence tandis que tes yeux contemple le paysage devenir de plus en plus orange. Et quand enfin, le soleil n’est plus là tu lui demandes :

- On y va … ?

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-- ft haru

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Elle peut lire la confusion dans ses yeux ; une surprise sûrement justifiée par les barrières qu’elle a dû ériger par la force des choses, malgré elle depuis plus d’un an. Mais la vérité c’est qu’elle se sent en confiance avec lui, au creux de ses bras ; a l’impression que rien de mauvais ne pourrait lui arriver. Qu’il saurait la protéger contre le monde entier. Car c’est lui qui a toujours été là pour elle, lorsque Kai violait ses limites ; que même après cela, il a été patient avec elle. A su lui redonner confiance en elle-même et en lui, à défaut de lui redonner confiance aux hommes en général. Car Haru, il est fait d’une autre pâte que les autres hommes, et elle le sait. L’histoire ne le lui a que trop prouvé.

Alors lorsqu’il lui propose de décaler à l’hôtel dans deux petites minutes, elle acquiesce doucement ; se penche vers lui pour unir ses lèvres aux siennes. Et si Haru a l’impression de goûter au paradis, pour elle, ce n’est que le début. Il leur reste encore tant à découvrir - tant à partager -, et elle espère que cela pourra se faire ensemble, le jeune homme à ses côtés. Elle doit avoir l’air particulièrement excitée, Reira, car son petit ami déclare ne jamais l’avoir vue aussi heureuse de toute sa vie - et rien que ça suffit à pousser une petite moue contrariée sur ses lippes, ignorant les paroles suivantes :

- Dis que j’suis morne le reste du temps ?

Et pour éviter qu’il ne s’enfonce dans des explications pour une vexation qui, elle le sait, n’est pas réellement justifiée, dans le fond, elle dépose un nouveau baiser sur ses lippes ; le fait taire à sa manière, comme elle sait le mieux le faire. Et lorsqu’elle finit par s’écarter pour laisser sa tête reposer sur son torse, il déclare que c’est cela qui lui manquait quand il est parti. Ça réchauffe un peu son cœur d’adolescente blessé ; restaure un peu sa fierté d’alors.

- Tu vois ?, demande-t-elle dans un souffle. T’aurais pas dû partir. Pas sans moi, en tout cas.

Car elle en a souffert, de son absence. Il lui a manqué, bien trop, malgré le temps et la distance. Mais elle ne veut pas penser à ça, pas ici, avec lui ; elle ne veut pas laisser les ombres de leur passé noircir leur ciel si bien dégagé. Elle aime mieux laisser le silence s’installer ; les yeux clos, un instant, à seulement sentir sa peau chaude sous sa tête, et écouter les battements de son cœur tout contre son oreille.

Et Haru, il finit par lui demander s’ils bougent ou pas, finalement, la poussant à rouvrir les yeux pour découvrir une lumière plus tamisée que quelques minutes plus tôt, maintenant que le soleil s’est laissé engloutir par les profondeurs de l’océan. Elle hoche alors doucement la tête, esquissant un sourire lorsqu’elle croise son regard.

- Oui, il fait froid d’un coup qu’y a plus de soleil…

Elle joint le geste à la parole, se frottant un peu les bras comme si elle avait vraiment froid, lorsque c’est en réalité un mensonge éhonté. Le sable a gardé la chaleur de la journée, et l’air reste doux bien que seule la lune se laisse désormais deviner dans le ciel.

Elle voulait juste une excuse pour rentrer plus tôt.
Plus vite.

Délicatement, elle se redresse ; chasse les petits grains de sable qui se sont accrochés à la chemise que Haru lui a prêté - ou plutôt, qu’elle lui a dérobé sans vraiment lui demander son avis. Elle rassemble ses quelques affaires éparpillées alentours ; noue de nouveau son petit paréo autour de sa taille le temps de rentrer à l’hôtel, et tend sa main à Haru pour qu’il referme ses doigts sur les siens le temps du chemin. Et c'est ensemble qu'ils quittent la plage, regagnent le petit chemin menant à l'hôtel à deux pas de la mer. Elle se rapproche un peu plus de lui, un petit sourire aux lèvres ; une pointe d'appréhension dans le coeur, qu'elle aimerait pouvoir chasser sans y parvenir. Alors pour ne plus trop y penser, elle relève ses grands yeux bruns vers lui ; demande :

- T'aimerais aller où, toi ? Tu dois connaître l'Asie, au moins de l'Est, comme ta poche maintenant, mais y a d'autres destinations qui te font envie... ?

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-- ft reira

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Tu souris à Reira, la serre un peu plus fort contre toi sans rien répondre pour autant. Car toi aussi t’aurais préféré ne jamais t’en aller Haru. T’aurais alors pu profiter de ton père ces quelques années, le rendre fière d’une manière ou d’une autre tout en étant proche du reste de ta famille. Mais t’aurais été un garçon triste – car tu l’étais déjà dans les faits, un poids te peser depuis que Reira et toi vous vous étiez éloigné. Ce poids ne faisait que grossir, devenir un peu plus lourd chaque jour à porter.

De la voir avec un autre te tuait, littéralement.
Après le service militaire c’était insoutenable de la croiser dans Busan.

C’était surement ce qu’il y avait de mieux à faire à cette époque-là et puis qui sait, si les choses n’auraient pas été pire si t’étais resté. Qui dit qu’avec Reira les choses se seraient arrangés et non pas empiré ? Vous étiez jeune, peut-être pas assez fort pour vivre tout ça. C’est comme ça que tu te consoles du moins, essaie de relativiser sur ce tas d’années passés. Et tandis que doigts s’égarent dans ses cheveux ton esprit lui, se remémore quelques souvenirs lointains. Des bribes de ton enfance, de tes voyages passés. Des moments que tu chéris et d’autres moments que tu préférerais oublier. Le soleil est déjà tombé très bas lorsque tu sors de tes rêveries, proposes à la blonde sagement lovée entre tes bras si il ne serait pas temps d’y aller. Elle semble ok alors tu la laisses prendre le temps de se lever, en fait de même à ton tour et vient épousseter comme elle vient de le faire ta propre chemise. Tu plies vos serviettes pour les mettre dans son sac de plage et une fois que tout semble dans l’ordre tu attrapes le panier avant qu’elle ne le fasse lui dit en souriant :

- J’sais que t’es une fille forte mais laisse-moi être galant un peu …

Sac que tu tiens d’une main tandis que ton autre main glisse contre celle de Reira, vos doigts s’emmêlant les uns aux autres. Tu regardes alors droit devant toi, marche lentement et laisses tes yeux se perdre sur la nature sauvage autour de vous. Un peu perché, comme d’habitude jusqu’à qu’elle ne prenne la parole te demande où est-ce que toi t’aimerais aller prochainement. Une question qui te force à gonfler les joues le temps de réfléchir car des endroits il y en a des milliers à découvrir et même les destinations que tu as faites serait à redécouvrir à ses côtés.

- J’pense que l’Europe ça me donne envie genre… Londres, Rome ? C’est tellement loin, à l’opposé de nous que j’me dis ça ne peut qu’être surprenant et magnifique ? Mais j’crois ça me rendrait trop heureux qu’on aille au Japon ou au Vietnam ensemble … C’est une partie de nous quoi, j’suis sûr t’aurais pleins de truc à m’apprendre et j’en aurais tout autant à te montrer … Mais peu importe, tu sais pour moi dès qu’on est dans l’avion c’est déjà les vacances j’pense que rien me déplait !

T’es simple à vivre, du genre à te contenter d’un rien. Tant qu’on peut rire, boire, visiter un lieu la destination t’importe peu.

- Et toi ? C’est quoi ta destination de rêve ? T’as un peu voyagé d’ailleurs ces dernières années ?

Que tu demandes curieux. Car finalement, tu ne lui a jamais posé la question, ne sait pas exactement si après les études et l'obtention de son diplôme elle a pu profiter, voir un peu le reste du monde. Tu l’écoutes alors te donner sa réponse, ne te déconcentre que lorsque vous arrivez devant la porte de votre chambre, que l’un comme l’autre vous vous mettez l’un comme l’autre à chercher la carte magnétique dans vos affaires. Petit coup de stress qui te poursuit jusqu’à que vous refermiez la porte derrière vous, tu ris nerveusement Haru t’appuies contre la porte en regardant Reira :

- J’ai cru qu’il allait encore falloir passer à la réception pour en demander une nouvelle… J’serais vraiment passé pour un boulet.

Car t’en a déjà perdue une le premier jour, fidèle à toi-même. Mais l’inquiétude est loin derrière toi dorénavant et tu quittes l’entrée de la chambre, t’approche de Reira qui est dos à toi, glisse tes bras autour de sa fine taille, pose ta tête contre son épaule et vient déposer tout doucement tes lèvres contre sa jugulaire, lui chuchote au creux de l’oreille :  

- Je t’aime tu le sais … ?

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-- ft haru

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Elle lève les yeux au ciel lorsqu’il prétend savoir qu’elle est une fille forte ; desserre pourtant sa prise pour le laisser prendre le sac de plage, et referme ses doigts sur sa main libre. Et inévitablement, ses pensées s’égarent déjà sur ce qu’elle a elle-même suggéré ; sur ce qui pourrait bien les attendre une fois la porte d’hôtel refermée. Car elle sent que ce soir pourrait bien être le soir, car ici elle se sent bien, et en confiance aux côtés de Haru, alors peut-être bien qu’elle est prête, au fond d’elle-même.

Et ça lui fait peur autant que ça l’excite.

Elle sent l’appréhension monter un peu au creux de son cœur, alors plutôt que de trop se concentrer dessus et laisser l’angoisse revenir, elle se tourne vers son petit ami ; lui demande quelles destinations il aimerait voir, lui qui a déjà tant vu. Et apparemment, c’est l’Europe qui l’emporte, mais Haru il aimerait aussi redécouvrir le Japon et le Vietnam à ses côtés, car ces pays font si bien parti d’eux. Elle hoche alors la tête avec enthousiasme, Reira, loin de se douter que le Japon où son petit ami est resté si longtemps couve son lot de secrets qu’elle aimerait mieux ne jamais connaître.

- Ce serait trop bien ! Ca fait tellement longtemps que j’suis pas allée au Japon, en plus… Puis c’est honteux que tu connaisses même pas ma mamie au Vietnam… Faut vraiment qu’on y remédie !

Elle a des rêves plein la tête, déjà hâte d’explorer ces pays, découvrir des paysages divers et variés aux côtés de son petit ami ; goûter ensemble aux gastronomies locales, et simplement profiter de la vie, tant que leur jeunesse leur laisse encore ouvertes toutes les possibilités. Et lorsque Haru lui demande où elle rêverait d’aller, elle réfléchit un instant ; finit par lui confier :

- Je suis curieuse de découvrir les Etats-Unis… Mais je rêverais aussi d’aller à Londres, Paris, Milan… Venise a l’air magnifique, aussi. Tu dois connaître, toi, les Etats-Unis, comme ton cousin y a vécu ?

Ce sont finalement tous les berceaux des diverses Fashion Week qui lui vendent du rêve – qu’elle aura entraperçus en suivant ces semaines iconiques dans le monde de la mode. Et elle se montre sincèrement curieuse, Reira, avec sa maladresse habituelle, sans réaliser tout de suite que parler de Shin maintenant n’était peut-être pas l’idée du siècle. Alors très vite, elle reprend :

- Mais du coup, pour répondre à ta question… J’ai pas voyagé des masses, juste été invitée par une marque y a quelques mois, quand on se parlait plus trop, là… Plus du tout, même. Mais j’suis pas partie très loin, et j’ai même pas eu trop le temps de visiter. Sinon mes autres voyages c’était toujours avec… Kai.

Souvent, lorsque le jeune homme avait un déplacement professionnel dans un pays voisin, il lui proposait de l’accompagner pour visiter un peu la ville pendant la journée ; et ils ont passé des vacances à l’étranger, à découvrir des villes inconnues. C’était l’époque où tout allait bien, où il ne lui avait pas encore montré son vrai visage – et puis il y a eu ce tournant, où ces voyages n’étaient plus que de vaines tentatives de réparer les pots cassés, lui faire oublier combien il pouvait être infect jusqu’à ce que sa nature profonde le rattrape même en vacances à l’étranger. Et y a bien une petite moue qui se peint sur ses lèvres à cette simple pensée, mais fort heureusement les voilà arrivés à l’hotel, et la recherche de la clé de leur chambre aura au moins le mérite de la distraire. Car le stress monte un peu à l’idée de l’avoir perdue, et pourtant elle se dit qu’elle devrait s’habituer, avec Haru, que cela épargnerait bien son cœur de simplement partir du principe qu’il ne faut pas s’affoler lorsqu’il croit avoir perdu quelque chose, que les trois quarts du temps ce n’est rien de plus qu’une fausse alerte. Seulement, demeure le quart de probabilité restant où il a réellement perdu l’objet en question, de la manière la plus absurde qu’il soit, mais heureusement ce soir ne fait pas partie de ces fois-là. Et la porte refermée dans leur dos, Haru rigole nerveusement à l’idée d’encore passer pour un boulet.

- C’est pas grave, ça. On s’en fout de ce qu’ils peuvent penser, lui répond-elle doucement, en abandonnant ses claquettes près de la porte d’entrée.

Et un instant plus tard, elle sent des bras familiers se refermer autour de sa taille ; le poids de sa tête contre son épaule, et un petit sourire se dessine sur ses lippes avant même d’entendre les mots qu’il prononce. Mots qui font s’agiter son cœur ; l’estomac qui se noue un peu, mais de manière agréable, tandis qu’elle se retourne pour lui faire face, un grand sourire aux lèvres. Toujours nichée au creux de ses bras, elle lève la main pour caresser sa joue ; se hisse sur la pointe des pieds pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres, son corps lové contre le sien. Et lorsqu’elle s’écarte un peu – à peine –, le souffle court, c’est pour lui glisser :

- Je t’aime aussi, Haru.

Et elle a le cœur qui semble à un rien d’exploser ; un petit sourire nerveux qui se dessine sur ses lippes, alors même qu’elle sent ses joues s’échauffer. Car si elle pense ne rien apprendre au jeune homme, c’est toujours quelque chose d’autre de mettre des mots sur ce sentiment ; les formuler à voix haute, et aujourd’hui est la première fois. Et sans laisser le temps au silence de s’installer ; sans lui laisser une chance de trop s’arrêter sur ces quelques mots, elle revient lier ses lippes aux siennes, arrêtant ses mains sur les boutons de sa chemise pour les défaire les uns après les autres ; laissant ses doigts glisser sur la peau hâlée de son torse, brûlante sous ses mains.

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-- ft reira

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Petite pointe au creux du palpitant lorsqu’elle te demande si tu connais les États-Unis. Car ça semble évident pour elle, t’as très certainement dû y aller pour y voir ton cousin. Sauf que ça ne s’est jamais fait, t’as jamais eu le courage de le rejoindre en Californie par peur de ne jamais réussir à revenir. Car lui et toi, vous êtes comme les deux faces d’une même pièce, inséparable. Et tu savais que si t’allais là-bas, vous auriez trop souffert de devoir vous séparez. Alors t’as juste jamais été. Égoïstement, tu t’es dit que si t’allais là-bas le rejoindre, il serait un peu trop confortable Shin, capable d’y rester pour y vivre et toi ce n’était pas ce dont toi tu avais envie. Alors t’es resté en Asie, n’est revenue en Corée du sud qu’une fois qu’on a décidé qu’il était temps de t’avertir pour la maladie d’appa. Et lui aussi est revenue, le plus vite qu’il a pu. Mais même comme ça, l’histoire ne se fini pas si bien que ça.

Car vous avez beau vivre sur le même sol,
vous n’avez jamais été autant séparé que maintenant.

Surement que Reira te voit te décomposer sur place car déjà, elle t’évite de répondre à la question, s’occupe elle-même de changer de conversation en venant répondre à ton autre question. Excitation lisible dans ses jolis yeux marrons. Elle veut voir l’Europe, semble aussi enchanté par ton idée de retourner dans vos pays d’origines pour que vous puissiez les visiter à deux. La conversation aurait certainement dû s’arrêter là, ta curiosité n’aurais pas dû se frayer un chemin car à peine lui demandes tu si elle a eu l’occasion de voyager durant ces dernières années que tu vois l’éclat de ses yeux se ternir, son grand sourire s’affaisser. Et tu sais, tu comprends qu’il vient de refaire surface dans sa tête. Kai. C’est avec lui qu’elle a surement le plus voyagé, puisque c’est lui qu’elle a le plus côtoyé pendant tout ce temps. T’as le cœur qui se serre légèrement dans la cage thoracique, te dit que si toi tu ressens ça, de son coté à elle, ça ne peut qu’être pire. Alors ta main quitte la sienne – non pas pour t’en éloigner mais pour au contraire glisser ton bras tout entier autour de ses épaules, la rapprocher de toi. Et tu t’en fais la promesse, chaque endroit que vous visiterez dorénavant ensemble ne sera qu’un plus beau souvenir. T’effaceras le passé, la fera vivre la vie dont elle a toujours rêvé.

- Tu verras, avec moi tu feras pas que visiter brièvement, j’t’emmènerais voir des trucs de fou !

Un baiser sur sa joue que tu viens déposer, et l’un comme l’autre, vous ne vous attardez pas plus longtemps sur cette conversation-là. Vous n’en avez pas le temps de toute façon car déjà vous arrivez à l’hôtel et là, démarre une nouvelle aventure dans laquelle tu te fais une frayeur en t’imaginant avoir perdu la clé – la seconde clé de votre chambre. Mais tout fini par rentrer dans l’ordre lorsque dans le panier de Reira vous retrouvez la fameuse carte. Vous ne perdez pas plus de temps alors devant la porte. A peine entrées et déchaussés que tu viens l’encercler de tes bras, lui dire que tu l’aimes à la jolie poupée. Car c’est vrai, t’as jamais été aussi amoureux de quelqu’un, aussi certains de tes sentiments. Et si normalement t’es assez pudique et ne dit pas toujours ce que t’as sur le cœur, avec elle t’as pas honte de te dévoiler. Au contraire, t’apprécie voir le rouge lui monter aux joues, la voir s’épanouir avec toi. Assez pour que l’instant d’après elle te soit face à toi – contre toi à t’observer, déposer ses lèvres contre les tiennes pour enfin te susurrer les mots tant attendus.

Tu restes alors figé Haru, le cœur prêt à s’échapper, exploser en un joli feu d’artifice coloré. Car c’est la toute première fois qu’elle te le dis et que c’est pas anodin. T’es à un rien d’éclater de rire – comme à chaque fois que la pression se fait trop lourde. Mais Reira te connait, Reira te coupe dans ton élan en venant tendrement t’embrasser, en laissant ses mains naviguées contre le coton de ta chemise. Elle vient s’occuper de chacun des boutons de celles-ci et enfin tu sors de ton état de statue laisse tes mains glissées contre ses hanches, s’y encrer un instant avant de pencher ta tête vers la sienne, l’embrasser avec un peu plus de passion et laissant vos langues se chercher – jouer ensemble. C’est excitant, bien évidemment que ça l’est. Tout chez cette fille te rend fou, que ça soit la sensation que procure ses mains sur ton corps, ses lèvres légèrement enflées par ta faute à trop les mordiller – les chercher ou bien son regard brulant quand tu t’occupes de la délester de cette chemise trop large pour ses petites épaules. Elle se retrouve alors de nouveau en maillot de bain sous tes yeux, tu ne peux que la regarder, t’imaginer tout ce que tu pourrais faire avec elle si elle le souhaitait. Tu la désires un peu plus encore Reira et pourtant t’es pas certain de la mériter, de pouvoir y toucher pour le moment. Alors difficilement, tu t’arrêtes de la contempler et dans un souffle à ton tour tu lui dis :

- J’ai jamais autant eu envie d’une fille de ma vie… J’devrais aller prendre une douche glacée là…

Car t’as vraiment envie d’elle, que c’est presque honteux d’être à ce point excité pour quelques baisers et caresse. Mais tu ne peux rien y faire, tu peux pas contrôler tes pensées, contrôler les sensations que sa personne créer en toi. Et en même temps, t’as pas envie de t’arrêter du moins, pas comme ça. T’as envies de continuer, de la contempler, l’embrasser même si les choses ne vont pas forcément plus loin. T’as juste envie d’être intime avec elle. Alors timidement t’ajoutes en passant une main dans ta nuque :

- Après tu peux m’accompagner… J’peux être sage même si t’es là… J’ai juste pas envie d’être séparé de toi… Enfin… Fait comme tu veux mon cœur, j’laisse la porte ouverte en tout cas…

Cette fois, c’est un baiser chaste que tu déposes contre ses pulpeuses avant de quitter la pièce. Tu rejoins ainsi la salle de bain, te déleste de ton short qui commençait à se faire trop serrer, allume le jet d’eau et laisser quelques secondes l’eau couler avant d’y entrer pour de bon.  

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-- ft haru

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Elle l’a dit. Ces trois mots si effrayants ont finalement été prononcés, et curieusement, ils ne font plus si peur que ça maintenant qu’elle sent le regard de Haru, brûlant sur elle. Ils ne font plus si peur que ça, car elle sait qu’il l’aime lui aussi, et espère que jamais ô grand jamais il ne retourne sa veste comme a pu le faire son ex. Ça fait si longtemps qu’elle le connaît – elle ne s’en relèverait sans doute pas. Et parce qu’elle connaît le jeune homme qui lui fait face, elle devine à la manière dont les coins de sa bouche se relèvent discrètement qu’un éclat de rire ne tardera pas à sortir d’entre ses lippes. Car il a rigolé lorsqu’ils se sont retrouvés dans cette supérette familiale ; il a rigolé lorsqu’ils se sont réconciliés dans le secret de sa boutique. Alors il ne peut que rire lorsqu’elle lui avoue ses sentiments.

Aussi, elle glisse ses bras dans sa nuque ; se hisse sur la pointe des pieds pour lier ses lippes aux siennes. Elle a le sourire qui se laisse deviner en coin, tandis que ses mains glissent sur le coton de sa chemise pour défaire les boutons les uns après les autres ; laisser ses doigts parcourir la peau brûlante de son torse, s’attarder un instant au-dessus du cœur pour mieux remonter, passer les mains sur ses épaules pour laisser le vêtement tomber au sol dans un murmure étouffé.
Et elle sourit contre ses lippes en sentant ses doigts familiers se refermer sur ses hanches ; sent bientôt le coton de sa chemise glisser sur ses épaules, et l’air chaud de la chambre sur sa peau désormais bien peu couverte. Il paraît qu’il n’a jamais eu autant envie d’une fille de toute sa vie, Haru, et à ces mots, le rouge embrase son visage ; un petit sourire qu’elle ne parvient à résorber lui monte aux lèvres, alors qu’elle aimerait lui répondre que ce soir devrait être le bon. Qu’elle le sent au fond d’elle-même – elle est prête.

- J’crois qu’on aurait tous les deux besoins d’une douche, à ce stade…, laisse-t-elle échapper avec un petit éclat de rire, jouant distraitement avec les mèches qui retombent dans la nuque de son petit ami.

Car c’est vrai qu’ils sont plein de sable, la peau recouverte d’eau salée séchée, et comme pour approuver ses dires, Haru l’invite à l’accompagner sous la douche. Il paraît qu’il peut être sage malgré sa présence à ses côtés, et elle hausse discrètement les sourcils – sachant, dans le fond, combien il peut se montrer respectueux lorsque cela s’avère nécessaire. Et sur ces bonnes paroles, il dépose effectivement un baiser bien sage sur ses lèvres, la laissant pantelante au milieu de la chambre. Elle demeure un instant immobile, Reira – non pas qu’elle doute de vouloir l’y suivre, elle prend juste ce petit temps pour rassembler ses pensées ; retrouver un semblant de contenance.

Le murmure du jet de douche l’arrache à sa rêverie, et elle se glisse alors à petits pas par la porte entrouverte de la salle de bain, tire sur les ficelles de son maillot pour le laisser tomber au sol un instant plus tard, ses yeux s’attardant sur la silhouette de son petit ami de l’autre côté de la vitre de la cabine de douche. Elle se glisse alors à l’intérieur, laissant ses petits bras se refermer autour du buste de Haru qui lui tourne le dos, et lorsqu’il pivote pour lui faire face, elle lui adresse un sourire ; se hisse sur la pointe des pieds pour lui demander, le regard brûlant :

- Et si j’ai pas envie que tu sois sage… ?

Elle glisse alors ses bras dans sa nuque et dépose un baiser sur ses lèvres ; fronce légèrement les sourcils, et se détache déjà légèrement en remarquant :

- Par contre t’abuses, l’eau est gelée…

Elle manipule alors les boutons de la douche jusqu’à parvenir à régler l’eau sur une température satisfaisante, et elle a la lueur joueuse dans les yeux lorsqu’elle lui demande, la tête innocemment penchée sur son épaule :

- On en était où ?

with you

-- ft reira

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C’est vrai que vous êtes dans un sale état, l’un comme l’autre vous avez la peau asséchée par le soleil et les multiples baignades de la journée. Si toi, t’as l’impression d’avoir du sable à peu près partout tu n’imagines pas Reira et ses longs cheveux, les recoins de son bikini là où le sable adore – parait-il se stocker. Et toi le premier tu prends les devants, lui informe que tu vas passer sous le jet d’eau pour ton bien-être et même le sien. Car t’aimes pas te sentir dans cet état d’excitation, ne pas savoir quoi faire de ton corps et de tes pensées.

T’as trop peur qu’elle ne se sente pas respectée,
Qu’elle puisse se sentir obligée – peut-être même forcée.

Tu la laisses faire ce dont elle a envie Reira, c’est ce qui t’importe le plus. Si elle souhaite te rejoindre la porte est ouverte et si elle ne le fait pas alors ce n’est rien de grave, tu l’attendras le temps qu’il faudra. Et c’est le cœur léger, heureux de cette journée que tu te glisses sous le jet d’eau fraiche. T’essaies alors de penser à tout sauf à ses jolies courbes, sa poitrine collée contre ton torse comme c’était le cas il y a deux minutes et essaie de tout ton être de ne pas penser à ce que ça ferait si enfin vous passiez le cap, si vos corps s’emboitaient, bougeaient à l’unissons. Tu passes ainsi les mains sur ton visage, trop accaparé par toute ta bonne volonté à calmer ton corps tendu pour l’entendre entrer dans la salle de bain. Ce n’est que quand ses bras glissent et t’encercle que tu comprends qu’elle a fait son choix Reira. De quoi te faire sourire un peu plus encore. Quand tu te retournes vers elle et laisse tes mains s’occuper de repousser ses mèches dans son dos tu lui dis dans un souffle :

- Moi qui tentait de me calmer … ça risque pas d’être le cas tout de suite …

Car elle est magnifique, si belle que même le plus fort des hommes ne résisteraient pas et ne pourrait pas faire mieux que toi. Mais de toute façon Reira ne cherche pas à ce que tu sois sage aujourd’hui et tu prends quelques secondes à prendre conscience de ce que ça veut dire, ce que ça implique. Ton cœur arrête alors de battre une demi seconde, la regarde agir comme si elle ne venait pas de lâcher une immense bombe dans la pièce. T’es sans dessus dessous Haru, bredouille en la regardant s’occuper de la température de l’eau :

- J’étais censé me rafraichir les idées mais… Maintenant que t’es là et qu’en plus tu me dis que t’as pas envie que je sois sage… Met la température que tu veux, tout m’ira.

C’est le dernier de tes soucis que l’eau soit trop chaude ou trop froide dorénavant. Ce qui t’importe c’est le moment présent, ce qu’il va se passer maintenant et dans les minutes à venir. T’as l’impression que ton cœur va sortir de ta poitrine, l’impression que tu vas te liquéfier quand elle se met à te regarder avec cette lueur dans les yeux. Elle semble savoir ce qu’elle veut, sait déjà très bien ou vous en étiez. Mais t’entre quand même dans son jeu, l’attire vers – tout contre toi, laisse tes mains s’égarer dans la cambrure de ses reins, vient doucement picorer ses lèvres, redessine les contours de sa mâchoire fine.

- J’vais m’occuper de te rappeler tout ça… Laisse-moi faire…

Et mille et un baisers sont juxtaposées contre sa peau ruisselante de perle d’eau douce à partir de là. Tes mains elles, s’égarent de part et d’autre contre son derme légèrement bronzé, explorent ce corps tant respecté. Vous passez bien trop de temps sous cette douche, ne faites aucun effort pour l’humanité et ses maigres ressources. Mais un moment pareil, tu le vivras qu’une fois alors t’en profite un maximum et quand enfin vous en êtes venu à bout de chaque brin de sable collé sur vous, vous sortez ensemble de la salle de bain, Reira que t’emmitoufles entre les pans de ton peignoir et l’emmène jusqu’au lit fait au carré, ce lit qui n’attend plus que vous dorénavant.

- Aller allonge toi sur le ventre je vais te masser …

Tu la laisses alors s’installer sur le lit comme souhaitait, trifouille dans vos affaires et y trouve un peu de crème après soleil pour que le moment soit agréable – chope aussi dans ta valise de quoi vous protégez. Juste au cas où, si t’as bien compris ses intentions pour ce soir. T’es stressé rien que d’y penser et pourtant tu t’avances quand même, prend place au-dessus d’elle et commence à t’occuper de ses épaules. Tu restes quelques instants sur cette localisation, ne tarde pas à faire glisser tes mains, t’occuper de ses reins et puisqu’elle semble détendue sous tes doigts tu laisses tes doigts s’égarer sur l’arrière de ses cuisses, ses mollets et puis remonter en laissant tes mains glisser vers l’intérieur. Tu te penches alors un peu plus, dépose tes lèvres contre sa colonne vertébrale pour y laisser une myriade de baisers avant de remonter jusqu’à son oreille lui chuchoter :

- Retourne toi Reira… Je veux te voir …

Excitation qui ne fait que grimper. Car comme tu t’es occupé de l’arrière, tu t’occupes de l’avant maintenant. À la simple différence que c’est plus souvent tes lèvres qui s’éparpillent sur sa peau plutôt que tes mains. Plexus solaire que tu recouvres de baiser jusqu’à l’aine. Elle se tortille sous tes lèvres, sous tes doigts curieux. Tu sens son corps se tendre, son souffle se saccader alors tu continues de la torturer, continue jusqu’à que tes lèvres ne commencent à la chatouiller, qu’elle te supplie d’arrêter. Tu remontes alors, laisse ton index glisser sur sa poitrine en disant tout sourire :

- Pourquoi t’as les joues toutes rouges … ? On dirait que tu viens de faire un marathon… J’comprends pas…

Pourtant tu sais ce qu’il lui arrive, sait pourquoi elle a le souffle court.
Et tu souris Haru, forcément, car tu sais que c’est loin d’être terminé.

with you

-- ft haru

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Il paraît qu'elle peut bien mettre la température qu'elle veut, Reira ; que cela ne fait rien, que c'est bien le cadet de ses soucis, désormais. Et à ces mots, elle laisse un petit sourire s'étirer sur ses lippes - un peu trop heureuse de constater l'effet qu'elle parvient à produire sur lui. Car c'est gratifiant, lorsque la personne qu'on aime nous regarde comme ça ; ça échauffe le cœur, et noue un peu l'estomac quand la personne qui nous attire semble attirée en retour. Et Reira, elle fait ce qu'elle sait faire de mieux - jouer les innocentes, une lueur hurlant tout l'inverse dans le regard, lorsqu'elle prétend ne plus savoir où ils en étaient. Bientôt, elle sent ses doigts s'attarder sur sa peau ; ses lèvres sur son visage, aimantes, et elle laisse échapper un petit soupir de bien-être, fermant déjà ses yeux bruns. Car elle se sent bien avec lui ; en confiance.

Et les minutes filent bien trop vite sous le jet d'eau brûlant, où finalement se laver devient la dernière de leurs priorités. A plutôt se redécouvrir dans l'intimité de cette cabine de douche ; laisser leur souffle se mêler à la buée qui étreint les vitres. Finalement, ils tournent le robinet d’eau et s’extirpent de la douche ; docilement, elle le laisse l’emmitoufler entre les pans de son peignoir, le suit jusqu’au lit. Le cœur battant un peu trop fort – trop vite –, la bouche se faisant un peu plus sèche lorsqu’il déclare qu’il va la masser. Doucement, elle se laisse tomber sur la couette moelleuse ; le regarde fouiller dans l’un de leurs bagages, la tête reposant sur le duvet. Et déjà, il disparaît de son champ de vision – et Reira, elle se sent plus exposée que jamais, tout d’un coup, à sa merci, surtout maintenant qu’elle ne peut plus le voir. Elle peine un peu à déglutir en entendant ses pas sur le sol ; en sentant le matelas s’enfoncer sous son poids. Et bientôt, elle peut sentir ses doigts se refermer sur ses épaules ; redescendre lentement tout le long de son dos. Si au début, c’était intimidant pour elle de ne rien voir de ce qu’il faisait, elle ne tarde pas à se souvenir que ce n’est pas toujours un mal de naviguer à l’aveugle ainsi ; seulement se laisser guider par ses sensations. Ainsi, elle a l’impression que le moindre contact sur sa peau, et le plaisir qui en découle sont décuplés. Et, entre deux soupirs de satisfaction, elle finit par lâcher dans un souffle :

- Tu m’avais caché que t’étais bon en massages…

Mais déjà, ses mots meurent au bord de sa bouche lorsqu’elle sent remonter ses doigts qui étaient si bien descendus, frissonne au contact de ses lèvres contre sa colonne vertébrale. Et son souffle qu’elle sent au creux de son oreille lorsqu’il lui intime de se retourner ; le corps paresseux, détendu par ses caresses lorsqu’elle se laisse rouler sur le dos, se sent rougir lorsque leurs regards se croisent. Mais elle fait comme si de rien n’était ; s’efforce de prétendre qu’elle n’est pas intimidée par l’intensité de ses yeux ; par la caresse de son regard qu’elle sent effleurer son corps tout entier. Et bientôt, ses doigts viennent suivre le chemin qu’empruntaient ses yeux ; ses lèvres viennent épouser ses formes, pousser des soupirs hors de sa bouche, aimanter son corps à sa bouche.

Elle se tortille sous ses mains, Reira ; laisse des doigts fébriles s’attarder dans ses mèches humides, le suppliant d’arrêter, sa voix se perdant une octave plus haute. Car il est un peu trop doué de ses mains, Haru ; qu’elle ne tient tout simplement plus. Et lorsqu’il remonte, il a ce sourire de sale gosse un peu trop fier de lui pour parer ses lèvres ; son corps sensible qui s’éloigne sous ses doigts, tandis qu’elle l’écoute feindre l’étonnement face à son état. Elle vient alors lui donner un petit coup de poing dans l’épaule, pas bien convaincant – sans une once de force –, lui répondre dans un gémissement :

- Tais-toi… J’te déteste…

Pourtant, ses actions viennent hurler tout le contraire lorsqu’elle glisse une main dans sa nuque pour l’attirer à elle ; l’embrasse tendrement, s’efforçant sans grand succès de reprendre son souffle. Leurs visages s’écartent un peu, et son regard s’attarde sur ses yeux tendres ; ses lèvres entrouvertes, et les mèches humides qui retombent sur son front, chatouillent à peine son propre visage. Et avec un petit sourire, elle souffle, trop sincèrement :

- T’es beau…

Et déjà, leurs lippes retrouvent le chemin de celles de l’autre ; du corps de l’autre. Leurs respirations trop fortes s’égarent dans le silence de la chambre, et lorsqu’il s’assure une nouvelle fois qu’elle est bien sûre d’être prête ce soir, elle se contente de hocher silencieusement la tête. Déglutit un peu difficilement, ses yeux soudain braqués droit sur lui – car elle appréhende, malgré tout, mais qu’elle sait aussi que ce soir sera le bon. Car elle lui fait pleinement confiance ; qu’elle se sent bien avec lui. En sécurité, comme elle ne s’est jamais sentie en sécurité avec aucun homme. Alors les peaux s’effleurent ; les corps s’étreignent, en osmose totale. Bientôt, l’atmosphère dans cette chambre d’hôtel devient tout bonnement étouffante, et leurs émois résonnent contre les murs. Et elle laisse un sourire étirer ses lèvres, Reira ; l’attire tout contre elle pour l’étreindre, euphorique – heureuse d’avoir enfin pu vivre ces moments précieux avec lui, et soulagée, incroyablement soulagée par ce sentiment qu'elle laisse ses démons derrière elle. Derrière eux. Leurs nez s’effleurent lorsqu’elle dépose un rapide baiser sur ses lèvres ; a toujours ce sourire immense sur son visage rosi lorsqu’elle lui dit doucement :

- Je t’aime, Haru…

Et c’est sorti plus simplement que plus tôt, car ces mots portent encore plus, cette fois-ci. Ces mots, ils portent mille mercis, pour la patience dont il a fait preuve ; pour sa compréhension, et sa prévenance tout au long de ces derniers mois. Pour la délicatesse et le respect qu’il a eu pour elle ; pour la confiance dont il a témoigné lorsqu’elle lui assurait que ce jour finirait par arriver.

with you

-- ft reira

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Le myocarde bat toujours aussi vite, toujours aussi fort lorsque nonchalamment ton corps retombe sur le matelas de cette chambre qui vient de connaitre votre toute première fois ensemble. Tu te mets alors à fixer le plafond, la respiration saccadée. Tu te demandes si c’est réel ce qu’il vient de se passer ou bien si t’es dans un rêve un peu trop réaliste, un peu trop parfait. Car Reira est entre tes bras, couverte uniquement par le drap blanc immaculé, ses cheveux sont en batailles et ses lèvres gonflés par la force de vos multiples baisers. Tout laisse à croire que c’est un rêve, l’un de ces rêves que tu faisais adolescent, quand t’imaginais que ta première fois serait avec elle. Vous avez un peu de retard sur le planning mais finalement, vous êtes ensemble et ça, c’est bel et bien réel. Le temps semble ainsi s’être arrêté et la terre elle, de tourner. T’es sur un nuage fait de coton, tes doigts font des allers-retours sur son derme bronzé tandis que ton esprit lui, se rejoue la dernière demi-heure en boucle pour ancrer chaque minute, chaque seconde de ce moment parfait dans ton cortex à tout jamais.

Et elle vient picorer tes lèvres la jolie blonde, prononce à voix basse tes nouveaux mots préférés. Cette phrase si connue et qui pourtant fait toujours autant d’effet. Surtout quand ces mots-là sortent d’entre ses lippes charnues, que son regard en dit long sur la joie qu’elle porte en elle. Reira semble tout aussi heureuse que toi, tout aussi secoué que vous ayez passé ce cap. Enfin, après toutes ces épreuves. Et tu souris, distrait. Laisse tes propres lèvres s’égarer sur les siennes quand tu lui réponds à ton tour :

- Moi aussi je t’aime, vraiment Reira, comme j’ai jamais aimé quelqu’un…

Tu viens la serrer dans tes bras, laisse ta tête se poser au sommet de son crane tout en fermant les yeux un instant. Tu laisses alors ton cerveau faire le reste du travail. Tu repenses à vos retrouvailles, repenses à votre rencontre. Repense à toutes ces années séparées l’un de l’autre et votre adolescence lorsque vous ne pouviez pas vivre sans respirer le même air. C’est un soupire d’aise qui s’échappe et l’instant d’après t’ajoutes sans même lever les paupières :

-  Qui aurait cru qu’on finirait ensemble un jour mh… ?

A peu près tout le monde dans les faits. Tout le monde sauf vous surement, toi plus particulièrement. Tu ne l’imaginais pas, tu ne l’imaginais plus. Et forcément tu souris en te rendant compte que t’as pris ta revanche sur la vie, réussi là ou à l’adolescence t’avais tristement échoué. La faute à ton manque de courage, la faute à ce garçon bien plus beau et plus bavard que toi qui t’avais devancé et s’était déclaré avant toi.

- J’suis à la hauteur de tes attentes ça va … ?

Que tu demandes comme un gamin à la recherche de l’approbation de la fille qu’il aime, le sourire idiot sur les lèvres. Tes yeux sont dorénavant ouverts et tes doigts glissent dans ses cheveux, viennent replacer une de ses longues mèches derrière son oreille en attendant sagement sa réponse. Et c’est à ce moment-là que ton ventre se met à gronder, trahis la faim qui vient de se réveiller et tu ris, te sent comme un bon gros looser.

- Va falloir on s’occupe de me nourrir que ce soit room service ou en allant manger dehors…

Petit regard désolé que tu lui jettes alors, car t’aurais aimé ne pas casser le délire. Ne jamais sortir de cette bulle. Si seulement c’était possible.

with you

-- ft haru

✩ ○.⋆☽ ⋆.○ ✩

Elle sent ses lèvres s’égarer contre les siennes ; son cœur s’affoler au creux de sa poitrine, une nuée de papillons cognant dans son ventre lorsqu’il lui dit l’aimer comme il n’a jamais aimé quelqu’un. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’il le lui dit – ces deux mots, il les a déjà prononcés à quelques reprises –, et pourtant, elle est toujours aussi troublée. Le cœur débordant de toujours autant de joie et d’émotion mêlées. Sans doute qu’elle ne s’y habituera jamais vraiment, et alors qu’il resserre son étreinte sur elle, elle cale doucement la tête au creux de son cou ; dépose un petit baiser sur le haut de son torse, laissant ses doigts s’égarer sur sa peau dorée par le soleil. Et lorsque Haru demande qui aurait cru qu’ils finiraient ensemble, elle laisse échapper un petit éclat de rire en lui répondant dans un souffle :

- Tout le monde, je crois ? Faut voir comme mes parents ont pas été surpris, quand je leur ai dit… On aurait dit qu’il y avait rien de plus évident…

Mais elle la première n’y aurait pas cru – car lorsqu’il s’est détourné d’elle au lycée, elle a bien cru l’avoir perdu à jamais. Que jamais ils ne se reverraient – encore moins ne deviendraient amis, et encore moins un couple. C’est de l’ordre de l’imprévisible dans le plus prévisible. Et lorsqu’il lui demande s’il est à la hauteur de ses attentes, elle ouvre un peu plus grand les yeux ; arrête un instant le mouvement de ses doigts contre sa peau, surprise, avant de reprendre, tranquille :

- Plus que tout ce dont j’aurais pu rêver. T’as de ces questions, toi, parfois…

Elle laisse échapper un petit éclat de rire fatigué, avant de demander, plus sérieusement :

- Et toi ? Ca va, t’es pas trop déçu… ?

Car elle sait qu’elle est loin d’être parfaite, Reira : elle a mauvais caractère, n’a pas le corps longiligne dont elle aurait rêvé, puis il y a ces histoires avec Kai qui auront sabordé des mois de leur relation. Elle aimerait être plus simple – différente –, mais est reconnaissante à son petit ami qu’il semble l’accepter avec ses failles ; les ombres venant assombrir leur trop joli tableau. Mais déjà, un grondement se fait entendre non loin de son oreille, et elle laisse alors échapper un petit éclat de rire, sans trop comprendre pourquoi le brun semble si bien désolé.

- Bien sûr. Par contre ça te va si on commande au room service ? J’ai plus trop envie de sortir, là…

Elle laisse une petite moue se dessiner sur ses traits, comme s’il lui fallait encore l’attendrir pour espérer le voir céder, et elle rompt alors leur étreinte pour se pencher en travers de son torse ; se contorsionner pour récupérer le menu glissé dans la table de chevet.

- Qu’est-ce qui te ferait envie ? Ca a l’air bon, je vais finir par avoir faim moi aussi…

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-- ft reira

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T’écarquilles légèrement les yeux, surpris d’apprendre que ses parents à elle, n’étaient pas un brin étonné par votre mise en couple. Car ta propre mère ne s’y attendait pas – ne s’y attendait plus en réalité. Elle avait trop longtemps espéré dans le vent et c’était surement faite à la raison que son grand garçon ne finirait pas avec la jolie Reira car celui-ci était trop lâche pour avouer pleinement ses sentiments. Tu l’as trop souvent entendu souffler eomma, froncer les sourcils quand tu répondais à ses questions indiscrètes par la négative. Elle semblait frustrée, voir des choses que toi-même tu ne voyais pas. Une évidence qui à toi, ne te sautais pas aux yeux. Car t’es pas un garçon plein d’assurance, surtout quand ça touche aux sentiments, quand il faut déclarer tes sentiments à Reira plus particulièrement. Tu ne pouvais pas t’imaginer qu’un jour ta meilleure amie – l’amour de ta vie finirait par tomber amoureuse de toi en retour.

Et pourtant vous venez de consumer cet amour d’une nouvelle manière,
Venez de vous prouver physiquement que même vos corps sont faits pour liés.

T’es heureux Haru, comblé comme tu l’as rarement été bien qu’un nuage sombre persiste au-dessus de ta tête, qu’un visage familier s’impose derrière tes rétines et te rappelle ô combien la vie est nulle sans que tu ne puisses lui parler. Shin encore et toujours là, même après un évènement pareil. Car comme un idiot, t’aimerais lui raconter ce voyage, lui parler de ce moment-là incroyable. Mais Shin ne serait même pas heureux pour toi, s’en foutrait surement de ce que tu lui racontes alors t’arrête de penser à lui et serre un peu plus contre toi Reira, c’est le sourire aux lèvres que tu lui réponds :

-  Ah ouais ? Perso ma mère était à la limite de sabrer une bouteille de champagne en l’apprenant, bon après pour mes frères et sœurs oui ça paraissait évident mais les plus étonnés j’pense c’était ma mère et moi ouais….

T’aurais jamais imaginé que le vent tournerait ainsi, que Reira sentirait un jour cette alchimie entre vous qui dépasse de loin les limites de l’amitié. Et maintenant qu’elle a un aperçu de ce que pourrait être votre vie ensemble dans sa globalité tu t’inquiètes un peu de son ressenti, lui demande si c’est ce à quoi elle s’attendait en sortant avec toi. Apparemment oui, t’es au-delà de ses attentes et forcément l’ombre d’un sourire goguenard se dessine sur ton visage. Tes doigts continuent alors de glisser entre ses mèches encore humides et tu fais mine de réfléchir à sa question, d’hésiter sur quoi lui répondre lorsqu’en réalité tout est clair dans ta tête, rien n’a jamais été aussi évident que ce que tu penses et ressens.

- Baah… Ouaais… ça va… T’es juste parfaite quoi… J’sais pas… Tu boudes un peu pour rien quand t’es mal luné mais ça j’le savais déjà avant même qu’on soit en couple en fait…

Regards qui se croisent, si ton regard est tendre, les yeux de Reira eux t’envoient des éclairs et tu te mets à rire, vient déposer une myriade de baiser contre ses lèvres, reprend bien plus déterminer :

- J’rigoleee, bien évidemment que je suis pas déçu, je suis même heureux… J’te connais, j’aime la personne que t’es en long en large et en travers… J’sais on se disputera toujours pour des conneries mais c’est pas suffisant pour que je sois déçu, t’es juste parfaite pour moi, promis.

Ça pourrait être romantique, la déclaration pourrait se conclure par un tendre baiser mais ton estomac se met à gronder, te fait la honte au pire moment possible. Alors vous en riez car ce n’est pas un truc si ridicule qui va vous gêner, foutre un blanc malaisant entre vous. Vous êtes au-dessus de ça, et plutôt que de bégayer sur le sujet tu lui proposes de répondre à ce besoin. Que ce soit ici en room service ou bien en allant dans un restaurant à l’extérieur. Tant que de la nourriture finie dans ton estomac tout te convient. Et Reira fini par choisir, se tourne vers le room service puisqu’elle ne se sent pas de sortir. T’hoches alors de la tête, la laisse se pencher pour attraper la carte du room service. Et le drap glisse, laisse à tes yeux la chance de pouvoir contempler sa peau dorée, les jolies courbes de son corps que tu n’as pas fini d’explorer – étudier de fond en comble. Tu te mordilles la lèvre, ne relève tes yeux bruns vers elle que lorsque tu comprends qu’elle s’adresse à toi.

- Hein… ?

A peine les mots sont prononcés que ce qu’elle vient de dire te revient en tête et tu la renverses sur le lit, reprend place au-dessus d’elle en ricanant :

- Tout me donne envie mais là tout de suite c’est surtout toi …  

Et déjà, ton visage fond sur le sien, tes lèvres se réappropries les siennes comme si c’était la première fois que tu y goutais.