Pas un sou dans les poches, le début de mois pouvait se faire sentir pour l’orphelin, le compte en banque qui commençait doucement à passer dans le rouge, il n’avait même plus assez pour rentrer en bus après son dernier cours à la fac. Un léger soupir sortait de ses lèvres tandis qu’il marchait doucement pour rentrer chez lui, les écouteurs dans les oreilles, musiques tirées de jeux vidéo qui rythment ses pas, il avançait doucement et le voilà déjà alors dans son quartier. La rue était calme, et vu l’heure, c’était tout à fait normal, quasi personne se promenait lorsque la nuit était déjà tombée, non pas que c’était dangereux mais plutôt parce qu’il commençait à faire de plus en plus froid étant donné que l’Automne avait déjà pointé le bout de son nez. Les yeux qui regardaient droit devant lui, il faisait attention où il mettait les pieds, on ne savait jamais ce qu’il pourrait y avoir par terre ou bien même qu’il pourrait rentrer dans une personne. Ce n’était pas le moment d’ailleurs, il était fatigué, il avait passé une mauvaise journée, à se disputer avec une fille de sa promotion, il avait bien envie d’aller se défouler, là, maintenant mais cela attendra qu’il sera rentré chez lui. Et ses yeux regardaient par ci par là, pour enfin se poser sur une silhouette qui lui paraissait familière, est-ce que c’était quelqu’un qu’Harin connaissait ? Ou était-ce quelqu’un qu’il avait déjà vu quelques fois dans les parages ? Les rouages de son cerveau commençaient doucement à s’emboîter les uns aux autres pour faire fonctionner ses méninges, il ne lui avait jamais adressé la parole pour sûr, mais d’où Harin pouvait bien le connaître ? Il se rapprochait alors de l’homme, enlevant un écouteur de ses oreilles, et son cerveau se souvenait alors d’où il connaissait cet homme. Il l’avait déjà vu une ou deux fois dans les parages, en train de suivre une femme, était-il un stalker ? Très probablement, il n’avait pas l’air très net, il n’inspirait pas du tout confiance d’ailleurs. Un léger sourire naissait alors sur son visage, Harin ne pouvait alors pas en jouer après tout ? Pas forcément menacer mais passer une sorte de marché, il ne savait pas encore quelle sorte de marché mais il allait bien trouver, n’est-ce pas ? Il tapota alors l’épaule de l’homme en question afin d’avoir son attention, l’autre main étant dans sa poche, il prit alors la parole. « Tu sais, c’est pas légal ce que tu fais, si la police l’apprend tu peux avoir une amende et même finir en prison. Ah et, c’est pas la première fois que je te vois.. faire ce genre de choses. Je suppose que tu en es conscient, nan ? » Harin était rentré dans le vif du sujet, il n’aimait pas vraiment prendre des longs trajets pour arriver à un endroit, autant y aller directement. Peut-être qu’il allait faire peur à l’homme mais dans ces cas-là, il appellera tout simplement la police, même si ce n’est pas ce qu’il avait envie de faire, préférant alors trouver un terrain d’entente ou plutôt une situation où Harin y gagnerait, beaucoup plus qu’il ne pouvait y penser.

Altération totale, il ne pouvait pas vivre sans cette vérification que tout irait bien, qu'il ne lui arriverait rien en son absence, qu'elle était en sécurité. Obsession prenant le dessus de sa personne, contrôlant sa pensée, ses gestes, ses rêves, ses habitudes, il se devait de vérifier, de voir par lui-même, d'agir de ses propres actions. En particulier alors qu'il la savait dans une situation mauvaise en ce moment, les derniers jours étant des jours de tristesses, de peine, de douleur, il se devait d'être là pour elle n'est-ce pas ? Cependant, Kyubin savait très que ce qu'il faisait pouvait parfois être compliqué pour multiples raisons. Bien qu'elle ne semblait pas avoir remarqué tout ce qu'il faisait rien que pour elle, les dons d'argents, la surveillance, et bien d'autres choses, il ne pouvait pas dire que ceci était venu sans aucun prix. Il avait eu une ou deux surprises ou certaines personnes le confronter sur ses habitudes, sur ce qu'il faisait, et d'autres plus violents dans leur façon d'essayer de lui faire "apprendre". Où étaient-ils aujourd'hui donc ? Tous hors de son chemin. Aucun n'avait appelé la police, aucun n'avait été le rechercher, aucun n'avait continué à appuyer sur le fait que ce n'était pas moralement correct. Certaines personnes semblent même l'éviter le plus possible, pour de très bonnes raisons, mais il n'en dira jamais un mot. Après tout, ce n'était qu'un jeune infirmier, il ne ferait jamais de mal à qui que ce soit. Ce n'était pas faux, il ne leur faisait pas de mal, juste... Quelques petits problèmes soudains dans leur vie, niveau loyer, niveau argent, niveau travail, niveau relation, comme si quelqu'un avait été saboté toutes leurs vies mais ce n'était qu'une coïncidence n'est-ce pas ?

Alors c'était toujours sûr de lui, bien que sur ses gardes, qu'il continuait son habitude, ce qui le calmait, ce qui le permettait de dormir les deux yeux fermés la nuit, sans que personne ne souhaite se mettre entre son chemin et celui de sa muse. Cependant, ce n'était pas toujours aussi simple. Encore aujourd'hui, couvert à cause du temps frais, de la pluie annoncée et des températures se rafraîchissant à la minute, il semblait pourtant qu'une personne ait décidé de l'embêter dans sa mission habituelle. Encore un ignorant qui pensait bien faire, Kyubin était habitué maintenant. Et en le voyant devant lui, l'entendant dire les mêmes choses que tous les autres, c'est en se relaxant par sa posture que Kyubin sourit doucement, bien que son regard n'était pas le plus doux qu'il puisse faire. « Tu veux pas faire ça petit, crois-moi, pour ton bien. » Restant le plus cryptique possible, c'était un grand défaut — ou une qualité ici — de Kyubin, qui ne disait jamais les choses comme elles le sont mais toujours derrière un voile de mystère, un brouillard complet. « Je sais ce que je fais, et il n'y a absolument rien de mal à vouloir surveiller que quelqu'un rentre bien chez soi non ? Ça évite aux idiots d'appeler la police pour faire ce job. » Pique franche et directe, comme il pouvait bien être parfois, il n'était pas du tout effrayé par la possibilité d'avoir des problèmes avec la police, il ne stalkait pas à ses yeux, il surveillait, il faisait en sorte qu'elle soit en sécurité, et non qu'elle tombe dans une mauvaise situation, où était le problème là-dedans ? « Maintenant si tu veux bien m'excuser. »

Et si Harin avait tendance à ne s’occuper que de ses petites fesses, ce n’était pas pour autant qu’aujourd’hui il allait le faire. Gamin qui était légèrement un rat, dans tout les sens du terme, que ce ne soit pour économiser chaque centime lorsuq’il le pourrait ou bien sur le fait qu’il remarquait des choses que certains ne remarquaient. Gamin qui avait déjà vu plusieurs fois l’homme qui se trouvait devant lui stalker une jeune femme, et quand il disait plusieurs fois ce n’était pas bien sûr une fois plus celle là à l’instant T mais plutôt déjà trois fois, si la personne se voulait discret, elle ne l’était pas pour un sou. Et il aurait pu passer son chemin, comme les autres fois, mais peut-être qu’il pourrait en tirer quelque chose de cette situation, même si ce n’était pas de l’argent, quelque chose qui pourrait l’amuser, rendre sa vie un peu plus drôle, il prendrait avec plaisir. Est-ce qu’Harin fut surpris par la réaction de l’homme ? Non, il savait qu’il n’allait pas avouer, qui avouait qu’il était en train de faire quelque chose d'illégal ? Personne, il fallait toujours se sortir de ce genre de situation après tout. « Je crois que c’est plutôt toi qui ne devrait pas faire ça, tu sais, pour ton propre bien.. Enfin, je pense qu’être libre c’est mieux qu’être enfermé. » Mais ça ce n’était que l’avis de l’orphelin, mains dans les poches, yeux qui regardaient de haut en bas l’homme qui était en face de lui, est-ce que ce qu’il disait était une façon d’essayer de se débarrasser d’Harin ou bien était-ce plutôt qu’il n’avait pas conscience que ce qu’il faisait était mal ? Les sourcils de l’orphelin se contentaient de froncer, essayant de comprendre la situation, ne devrait-il pas appeler la police ? Ce n’était pas comme s’il n’avait aucune preuve après tout. « Donc tu penses être un bon samaritain ? J’appelle ça stalker quelqu’un.. mais tu sais que je peux appeler la police pour dire ce que tu fais est illégal ? Ou même aller le dire à la femme. » Il pensait bien que la police n’irait rien faire puis suffit que l’homme se mette à mentir, dire qu’il n’était que là dans les parages, comme de par hasard et il ressortira de tout cela libre comme l’air. Non pas que Harin ne faisait pas confiance aux forces de l’ordre mais plutôt qu’il avait certains préjugés à vrai dire. « Elle habite pas loin, non ? Je vais peut-être poster une photo sur mon instagram en disant qu’un stalker est dans les parages. On est où déjà ?.. Ah, Nam District. » Et le voilà en mode selfie, est-ce qu’il allait réellement poster la photo ? Non, Harin n’était pas comme ça, il voulait juste un peu faire peur à l’homme, essayer de lui faire comprendre que ce n’était pas ouf de faire ça, surtout qu’on pourrait le confondre avec un jeune homme pervers qui n’a jamais eu de crush, ayant un peu trop d’obsession envers une femme.

Si seulement Kyubin avait prévu qu'un jour on se mettrait sur son chemin... En réalité, ceci était arrivé auparavant, il n'allait pas mentir là-dessus. La plupart des personnes ayant essayé de lui dire que quelque chose n'était pas normal semblent avoir abandonné, et ceux ayant tenté de l'arrêter par beaucoup de moyens restent le plus possible éloignés de lui. Pourquoi ? Certains appellent ça une malédiction, Kyubin appelle ça le karma, ce n'est aucun des deux soyons franc. Il sait juste comment facilement détruire une vie, en particulier si celle-ci est ouverte sur les réseaux sociaux, ou sur la technologie en général. Dépendant de la sécurité mise en place, il lui ait arrivé de jouer les Robin des Bois avec l'argent de ces pauvres gens, le donner à ceux qui ne sont jamais contre une belle prime, ou alors d'aller jusqu'à supprimer chaque trace de l'existence sur Internet d'une personne, ainsi leur travail et leurs revenus. C'était quelque chose qu'il avait pu faire lorsqu'il était aux Etats-Unis, bien que ceci était beaucoup plus simple chez eux qu'ici sur Busan, à cause de VICE notamment. Il était pourtant sûr que chaque plateforme, application au monde était hackable, et un jour il percerait VICE également. Si le jeune homme devant lui était le cobaye pour cette grande épreuve, il était prêt à s'entraîner sur lui. « Oh non, tu ne comprends pas vraiment de quoi tu parles, c'est ce que je veux dire. Mais je ne vais pas passer mon temps à expliquer tout ça à un enfant qui suit la loi à la lettre. » Une critique ouverte des personnes qui étaient facilement manipulables, qui pensait que la loi était la bonne façon de vivre dans ce monde. Mais ce n'était pas tout. Il l'écoutait encore pourtant blablater sur tout ce qui est illégal, l'idée de stalker qui lui était pourtant totalement juste, il était un stalker, non pas que cela le dérangeait particulièrement.

Non ce n'était pas ce mot-là qui avait commencé à lui taper sur les nerfs, c'était bien plus que ça. L'idée, d'aller la voir, et de lui dire, tout un monde qui se serait écroulé devant lui, des années et des années disparues en un instant, jamais il ne l'autoriserait. Il ne pourrait pas vivre s'il devait ne plus jamais la voir, il avait déjà essayé, c'était tout simplement impossible pour lui. Alors que l'inconnu continuait devant lui, presque fier de sa propre stupidité, ne se rendant pas compte de ce qu'il était en train de faire, Kyubin, qui semblait pourtant calme et composé, ne le quittait plus du regard, insistant, perçant. Il se retenait, tout bien que mal, de ne pas frapper le jeune homme devant lui, bien que l'envie lui démangeait vraiment. Non, il avait peut-être un truc mieux que ça, quelque chose qu'il pourrait faire sans le blesser. Après tout, son travail était de soigner les blessures, non pas de les créer. Il avait pourtant une connaissance inquiétante des blessures les plus difficiles à guérir, et encore une fois, c'était bien tentant. Patience pourtant, le voyant se moquer de lui, portable en main comme pour prendre un selfie, Kyubin ne fit qu'un simple geste, ni trop violent, ni trop doux, juste assez fort pour surprendre, frappant le dessus du portable, le voyant tomber rapidement au sol. Un pied rapidement mis dessus, non à le piétiner mais juste le garder sous son pied, ses yeux n'avaient pourtant jamais quitter le jeune homme. « Écoute petit. » Commença t-il après avoir pris une longue inspiration, tentant de garder son calme. « Si tu veux jouer l'intelligent, je te rends ton portable avec maximum une seule petite fissure, et tu repars chez toi sans rien dire. Si tu veux jouer au idiot, j'écrase ton portable et je te retrouverai toujours. Crois-moi. » Il ne disait jamais comment, pourquoi non plus, juste une mise en garde comme toujours. Une main passée dans sa chevelure pour se calmer, il recula malgré tout le portable sous son pied légèrement de son détenteur. « Qu'est-ce que tu veux pour que tu me laisses tranquille, et que j'ai pas à supprimer tout ce qu'il y a sur ton portable ? »

Harin et suivre la loi à la lettre ne faisaient pas réellement bon ménage, il connaissait la loi, pas forcément sur le bout des doigts, mais cela ne voulait pas dire qu’il n’aimait pas jouer avec le feu. Son seul problème si un jour il se faisait arrêter en plein délit serait qu’il n’avait pas réellement quelqu’un de sa famille pour venir le sauver de cette situation, gamin qui était orphelin depuis quelques années déjà, cela ne voudrait pas tout simplement dire qu’il était une cible facile pour la justice ? Très probablement. Il n’était pas riche après tout, bien au contraire, gamin pauvre et endetté qu’il était, il n’avait pas grand chose pour lui au final. Mais être pris pour un idiot n’était pas forcément quelque chose qu’il appréciait, bien sûr qu’il savait de quoi il parlait, il n’était pas aussi bête qu’on pouvait le croire. « tu me prends pour un idiot, non ? et non je suis pas un enfant non plus, à tout cassé on a le même âge. et une fois encore, non, je suis pas la loi à la lettre, du moins uniquement quand quelqu’un s’avère être en potentiel danger. » Parce que même si l’homme qui se trouvait devant lui ne semblait pas comprendre que son acte était illégal mais aussi dangereux, Harin, lui, le savait. Il ne disait pas que l’homme en lui-même était dangereux, il ne le connaissait pas assez et il avait tendance à ne pas juger les personnes sur la couverture, mais ses actions elles, l’étaient réellement dans le fond.

Du moins, c’est ce que pensait l’orphelin jusqu’au moment où son téléphone se trouvait alors par terre, pied de l’homme dessus. Peut-être qu’il aurait dû avoir peur à ce moment-là, commencer à savoir que l’homme n’était pas si net que ça, qu’il était peut-être au final très dangereux mais non, Harin était Harin, il se contentait juste de fixer l’homme et de ne rien dire. Son téléphone était sûrement cassé de toute façon, c’était tout de même son outil de travail mais il pourrait toujours en demander un autre à son patron, expliquant que quelqu’un l’avait fait tomber par terre par pure méchanceté. Pour ce qui était des fichiers importants qui se trouvaient dedans, heureusement pour lui que le cloud existait. Il réfléchit alors le petit orphelin, est-ce qu’il devrait faire semblant d’avoir peur ou bien tenir tête ? Qu’est-ce qui serait le plus drôle ? Qu’est-ce qui serait le plus avantageux ? Non pas qu’il aimait jouer avec les personnes mais plutôt qu’il cherchait toujours à gagner des choses, sans réellement faire du mal aux personnes. Harin n’était pas un vilain, mais il n’était pas non plus un héros, lui, il était juste là à prendre les opportunités comme ils venaient, cherchant alors le plus offrant, le meilleur, gamin qui était juste un evil neutral, tout simplement. « oh ? juste une seule fissure ? je pourrai pas demander à mon assurance un remboursement.. sinon, bien sûr que tu peux me retrouver, je me cache pas réellement. » Il ne pouvait pas après tout, personnalité qui était au final assez publique puis pourquoi il se cacherait alors qu’il n’avait rien fait de mal ? Ce n’était pas comme s’il allait dénoncer la personne à la police, il voulait juste qu’il évite de refaire ça ou du moins qu’il essaye d’être plus discret lorsqu’il fait quelque chose d’illégale. « alors, j’ai une petite idée en tête mais.. je suis pas sûr que tu accepteras donc.. » Non, jamais Harin utilisera cette situation pour gagner de l’argent, ce n’était pas son genre, il avait plutôt une autre idée derrière la tête. Il avait besoin d’une muse pour ses vêtements, quelqu’un qui était assez beau physiquement et sur qui il pouvait essayer plein de styles et l’homme qui se trouvait devant lui semblait être parfait pour cela. Bien sûr il lui donnerait les vêtements gratuitement, il voulait juste quelques photos pour la boutique qu’il allait créer, juste une sorte d'égérie si on voulait être exact, rien de plus, rien de moins. «[i] mais si ça peut te rassurer, non ce n’est pas de l’argent, je te demanderai jamais d’argent pour.. ça, tu vois ce que je veux dire.|/i] »

Franchement, il avait eu une sacrée chance à tomber sur un gamin bien chiant le seul jour où il n'avait pas regardé autour de lui. Quelque chose pourrait dire à Kyubin que c'était le karma, ou alors juste le retour de ses crimes, bien qu'il n'en pensait pas comme un crime. Il ne faisait rien de mal à ses yeux, il ne la mettait pas en danger, il préférait se blesser que de faire ça, il ne cherchait pas à lui faire du mal, il ne voulait que pouvoir garder un œil sur elle à tout moment de sa vie, la voir sourire, être heureuse, ou même juste la voir vivre. Il ne demandait rien de plus que d'être là, pour elle, à jamais. Où était le problème là-dedans ? Il y en avait plus qu'un mais aucun de visible pour Kyubin, absence de critique juste pour ce sujet en particulier, il n'acceptait en aucun cas qu'on lui dise autrement, qu'on essaie de lui prouver quelque chose qui n'était que faux. « Danger ? Quel danger ? Est-ce que tu me crois armé ? J'ai rien sur moi d'autres que mes poings, je suppose que ça compte, si tu veux me tenter. » Non pas qu'il aimait bien souvent être celui qui commence à donner des coups, une chose qui le rendait pourtant bien supérieur dans cette situation était sa connaissance du corps humain, des points faibles. Il n'était pas le plus fort, le plus costaud, mais il savait viser. Le sourire qui venait de se poser sur ses lèvres n'était pourtant pas d'amusement ou de joie, juste un agacement fort qui commençait à montrer le bout de sa tête, il préférait quand même ne pas avoir à faire usage de ses poings aujourd'hui, encore moins ici.

Il pensait alors avoir devant lui l'un de ses idiots qui passait sa vie sur Internet, il avait oublié qu'il y en avait qui avait la cuillère d'argent de maman et papa, l'argent sale des plus pervers, l'argent de ceux qui n'osent même pas bouger leur cul d'une chaise. Il les trouvait pitoyables, tous autant qu'ils sont, inutiles dans ce monde. Le manque de réaction devant son portable sous son pied ne fit que le faire soupirer sans pour autant retirer son pied de celui-ci. Être diplomate une fois dans sa vie, ne pas causer de problème dans ce quartier, il écouta avec jugement et peu d'envie de participer à n'importe quelle connerie. Mais bien sûr, il fallait qu'il soit cryptique devant lui, jouant au monsieur l'intelligent, chose qui ne faisait que lui montrer aux nerfs. « Quoi ? Crache au lieu de faire attendre pour rien. Tu veux pas mon argent, tu veux quoi alors ? Que je te fasse plus d'une rayure sur ton portable pour que tu profites de l'argent des agences ? Dans ce cas il suffit de me le dire, on est pas loin de la mer, je le balance dedans. » Non il n'était pas vraiment de bonne humeur, en particulier alors qu'il ne disait en aucun cas à quoi il pensait. Sur qui était-il encore tombé ? Il ne pouvait pas rencontrer des personnes normales pour une fois dans sa vie ?

homme qui n’était pas réellement fréquentable, homme vil au plus profond de lui, légèrement égoïste, il essayait juste de survivre l’orphelin, du mieux qu’il le pouvait et même si cela voulait dire qu’il devait mettre des bâtons dans les roues des autres. jamais ô grand jamais il n’utilisait la violence, préférant faire du mal mentalement. peut-être qu’au final, c’était son fichu alignement qui ne l’aidait pas, bien au contraire, il avait tendance à le tirer vers le bas, comme si la déesse du vol qui avait élu domicile dans son corps ne suffisait pas. et le voilà qui était là, devant un homme qu’il ne connaissait ni d’eve ni d’adam, qui semblait tout de même être dangereux. léger mouvement des épaules vers le haut, est-ce que la personne en elle-même était dangereuse ? non, pas pour l’orphelin mais plutôt pour la jeune femme qui se faisait suivre par l’homme bizarre. « pas ce genre de danger, je sais que t’es pas armé, je t’ai regardé de haut en bas. t’es plutôt dangereux pour toi même au final, et pour la fille que tu suis depuis quelque temps. » parce que harin n’avait peur de rien, du moins de quasi rien et les hommes n’en faisaient pas parti, bien au contraire, gamin qui avait grandi entouré uniquement de la gente masculine, il savait comment agir avec eux mais surtout comment les toucher pour les rendre faibles ou tout simplement leur enlever leur masque. non pas qu’il était mage ou quoi que ce soit d’autres, l’orphelin était juste intéressé par la magie noir.

gamin qui faisait réellement tout pour gagner quelque chose de chaque situation et aujourd’hui était encore le cas. réfléchissant à comment sortir de cette situation avec un petit plus, quelque chose qui pourrait le rendre heureux pendant quelque temps, un nouveau jouet avec lequel il pourra s’amuser sans trop en abuser, ce n’était pas son genre après tout. il ne voulait pas trop en demander, surtout pas de l'argent, il n'en avait pas besoin même si les dettes ne faisaient que s'entasser, non, lui ce qu'il voulait c'était quelque chose de gentil, de facile à effectuer, sans être trop chiant mais quelque chose qui pouvait réellement l'aider. mais est-ce que l'homme qui se trouvait devant lui allait accepter ce genre d'offres ? l'orphelin ne voyait pas pourquoi il refuserait, après tout, il n'allait que lui demander son corps, non pas pour quelque chose qui n'était pas chaste, mais plutôt pour avancer dans son rêve d'ouvrir sa propre boutique de prêt-à-porter, accessible à tout le monde. il n'avait pas de modèle masculin et l'homme qui se trouvait devant lui était beau, il fallait bien se l'avouer et pour harin, il était parfait pour ce qu'il avait en tête. main qui passait derrière sa nuque, léger sourire qui apparaissait sur son visage, il était maintenant prêt à proposer ses idées saugrenues. « j’ai dit que je voulais pas ton argent, c’est pas pour avoir l’argent des assurances, ça m’intéresse pas du tout. puis si tu casses mon téléphone, c’est pas grave, j’irai m’en racheter un autre. non sincèrement je veux qu’un truc de toi, je fais mes propres vêtements et ce depuis des années, je me suis dit que peut-être.. peut-être tu pourrais être mon modèle ? et même mon égérie si tu veux.» et bien sûr, ce n’était pas une proposition bien chiante contre son silence, il y avait bien pire, n’est-ce pas ? de plus, connaissant harin, il lui laisserait les vêtements qu’il avait fait spécialement pour lui contre des photos, de simples photos, rien de bien méchant.

Est-ce que Kyubin était le genre d'homme a rapidement perdre sa patience ? Non, pas vraiment, il avait appris beaucoup de contrôle en soi ses dernières années, à toujours attendre alors qu'il pourrait avoir ce qu'il voulait s'il décidait d'y mettre "du sien" si on pouvait appeler ça de la sorte. Maintenant bien sûr, cette façon de faire serait décrite comme un danger pour le peuple et pour elle, une des raisons principales de pourquoi il ne faisait pas ce qu'il pourrait faire en réalité. Il était un jeune infirmier parmi ceux de Busan, non pas un futur tueur en série. Et parce qu'il avait choisi le côté pacifique, parce qu'il voulait voir son sourire un jour sur ses douces lèvres, il ne voyait en aucun cas le problème avec ses actions. Le fait que cet idiot d'enfant devant lui continue à assumer qu'il était un danger pour beaucoup de personnes, il roula des yeux en soupirant bruyamment avant de croiser les bras. « Je crois que tu comprends pas le coréen alors on va tenter en anglais peut-être que ça tu comprends. No one is in fucking danger. No one. So would you kindly fuck off and take care of your own business. » Ah l'Amérique, le langage qu'il avait appris parmi ses camarades de médecine pour les longues années qu'il y avait passée, enfin utile pour une fois dans sa vie. Vulgaire, Kyubin ? Non pas vraiment, il était plutôt bien élevé par ses parents si on oublie le fait qu'il leur a tourné le dos pendant de nombreuses années pour au final n'écoutait que sa propre personne. Non il était vulgaire parce qu'il commençait sincèrement à s'énerver devant le jeune homme devant lui, qui lui prenait non seulement de son temps mais aussi de sa patience. Il était gémeau Kyubin, il était patient de nature, mais les gémeaux sont aussi connus pour leurs doubles visages, et il n'avait pas rencontré la plus agréable.

Les bras toujours bien croisés, le pied fortement sur le portable au sol, il attendait p a t i e m m e n t que le jeune homme devant lui dévoile son idée probablement bien stupide pour qu'il offre son silence en échange. Vraiment, il était tard la nuit, il venait de finir le boulot, il était fatigué, il avait coupé son rythme habituel, et en plus il allait devoir attendre avant de pouvoir reprendre une énième douche avant d'être enfin bien chez lui. Il avait intérêt à dire ce qu'il pensait simplement, droit au but, où alors Kyubin commencerait à vraiment penser à l'idée de lui foutre une droite, ou bien la gauche en plein visage. Il détestait qu'on perturbe son rythme plus que tout au monde. Son idée cependant, le coréen leva un sourcil en l'entendant, expression de légère surprise mais également d'un lourd jugement. « Si tu te fous de ma gueule, il y a pas que ton portable que je vais casser. » Non vraiment, sérieusement, est-ce qu'il pensait vraiment qu'il allait imaginer que c'était une vraie proposition, de lui servir de mannequin pour ses habits ? Il ne savait vraiment pas à qui il s'adressait n'est-ce pas. « Déjà, si c'est pas une connerie et que tu le penses vraiment... Je porte pas ce que tout le monde me balance. J'ai beaucoup de requêtes spéciales. Il y a plein de tissus que je refuse sur ma peau, puis il y a intérêt à ce que tout soit passé au détergent et anti-bactérien le plus fort que t'a. Sinon tu peux toujours courir. » Non, il n'allait pas expliquer pourquoi, il était probablement assez évident de comprendre qu'il souffrait de tocs en entendant ces quelques phrases, et même s'il respectait tout ceci, Kyubin les laverait lui-même, il se connaissait. « En échange de ton plus gros silence. Si tu oses dire le moindre mot ou même l'approcher, je ferai en sorte que ta vie soit un enfer. » Et encore une fois ici, il ne plaisantait pas. Les US l'avaient vraiment changé.

mais dans quoi l’orphelin s’était encore foutu ? c’était à croire qu’il cherchait toujours les embrouilles, toujours à se mettre dans des situations pas possibles. il aurait pu passer son chemin, il aurait dû même mais harin étant harin, il aimait bien trop les situations bizarres pour les fuir dans un moonwalk. et l’anglais, harin le connaissait du bout des doigts, un léger haussement de sourcil en entendant de tel absurdité, le flot d’insulte ne faisait que couler ce qui faisait rire l’orphelin, il n’avait rien contre les insultes et tout ce qui va avec mais ça montre juste que la personne devant lui avait fini par se laisser consumer par une quelconque colère. « hey bah, ça fait beaucoup de fuck.. t’es énervé ? désolé mais i can’t go fuck myself, i’m asexual, try again. » gamin qui enfonçait encore le clou un peu plus profond ou bien qui remuait le couteau dans la plaie. cela faisait longtemps qu’il n’avait pas ressenti cette adrénaline, celle qui lui rappelait qu’au final, il n’y avait pas que du mauvais dans le fait de vivre.

et si des personnes avaient peur des menaces, harin n’en avait aucunement peur. lui qui a toujours vécu dans un environnement où les menaces étaient toujours présentes, quant à la violence, il n’était pas réellement pour, bien au contraire, mais au fil du temps il avait appris que si les personnes passaient par la violence et non les mots c’était tout simplement qu’ils n’étaient soit pas assez patient soit incroyablement écervelé, on pourrait remercier ses années à l’internat entouré uniquement de la gente masculine pour cette magnifique leçon. « j’éviterai d’utiliser la violence si je serai toi, tu vas juste perdre de l'argent et non, c’est pas une connerie, je le pense vraiment. et heureusement que tu portes pas tout ce qu’on te balance. sincèrement, c’est pas drôle si le challenge est trop facile, je te proposais pas ça pour jouer de toi hein, ou te ridiculiser, je voulais réellement qu’on travaille ensemble. et je tiens ma parole, si tu portes mes créations, bien sûr avec un tissu qui te va et sans bactérie, je dirai rien. je suis pas si méchant que ça, tu sais. donc t’inquiètes pas pour ça, motus et bouche cousue, j’irai pas la voir. » parce que même si harin avait l’habitude de penser qu’à lui dans certaines situations, il tenait tout de même à coeur de tenir ses promesses, tant que tout était en ordre, il n’allait pas aller voir la femme que l’homme stalkait. même si entre nous, dans le fond, il ne comptait même pas aller la voir dans un premier temps, il bluffait juste, complètement. ce n’était pas marrant d’aller le balancer, il y avait bien plus à gagner à faire semblant, vraiment plus. peut-être que l’orphelin devait se lancer dans le cinéma au final, lui qui arrivait la plupart du temps à bluffer.

Il avait toujours eu le talent pour ne jamais s'entendre avec tous les hommes plus jeunes que lui, son colocataire était probablement l'unique avec lequel il s'entendait un minimum. Il faut dire, s'il arrêtait de les regarder de haut peut-être qu'il s'entendrait mieux avec plusieurs personnes, mais c'était pensé dans la simplicité, ce que Kyubin ne faisait pas très souvent. Il ne voyait vraiment pas le problème avec ce qu'il faisait, personne ne le savait c'est qu'il ne faisait rien de mal, elle ne le voyait pas, elle n'avait pas de problème en rentrant chez elle, tout le monde était heureux non ? Il espérait juste simplement qu'on le laisse tranquille, faire sa routine du soir, et repartir chez lui tranquillement. Maintenant il serait incapable de dormir le soir sous le stress de ne pas savoir si elle est arrivée en sécurité. « Jesus, you don't even understand English, that's not what I said. Well, idiots will be idiots. » Le voilà à avoir complètement abandonné la chose, il n'allait même plus essayer d'être compris par l'idiot devant lui, après tout c'était compliqué d'être au même niveau intellectuel que quelqu'un venant de Yale n'est-ce-pas. Ou alors d'être au niveau d'une personne se pensant être au même niveau que la sécurité de la ville, au choix. À propos des détails qu'il venait d'apprendre sur l'idiot devant lui, il ne pouvait pas en avoir encore moins quelque chose à faire. De quoi lui faire hausser les épaules et répondre tout simplement : ok cool.

Il était pour le moment plus important pour l'infirmier de se sortir de cette situation sans qu'il ne choppe sa tête d'idiot aller crier sur les toits ce qu'il faisait de ses nuits en rentrant du travail. Bien sûr, il avait déjà réfléchi à plusieurs façons de s'en débarrasser, mais il devait s'avouer curieux de la proposition qu'il entendait. Vraiment, faire des vêtements qu'il porterait, pourquoi ? Où était le but ? Est-ce qu'il savait créer quelque chose avec ces mains contrôlées par un cerveau sous-développé ? « Ok cool sinon pourquoi. Hmm ? Parce que t'es gentil de me dire que tu es d'accord avec mes termes, mais je vois toujours pas pourquoi je ferais ça pour toi. Puis est-ce que tu sais au moins créer des vêtements, regarde comment tu t'habilles j'ai un doute. Je veux des preuves et je veux pas avoir à les chercher. » Il allait avoir besoin de beaucoup de temps seul pour se remettre de cette soirée, en espérant qu'il ne croiserait pas son colocataire, ou encore ses chats, il voulait être tranquille, un café ou deux pour descendre de ses cheveux, se remettre de ce stress et légère rage qui était montée. « Non sérieusement, tu me dis que je suis flippant avec ce que je fais, en attendant ce que tu fais ressemble limite aux vieux pervers qui trouve des filles dans les rues et leur demande si elles veulent être des "modèles". Bon t'a l'air d'être à peine majeur j'en doute mais quand même. Tu devrais revoir ta façon de parler. » Oui ça venait de celui qui l'avait menacé il y a quelques minutes. Kyubin avait le talent de retourner la chose quand il le souhaitait. Encore une chose que l'on apprend aux Etats-Unis.