|	shine on me ; @NAM JIHAN

— Fatigue aux nerfs, qui sur les tympans bénis des déités ne faisaient que s'appesantir sur ses épaules bien trop fines. Et la demoiselle travaillait encore, encore et toujours, sous les quelques regards hautains que les clients offraient à ceux qui se démenaient pourtant pour venir colorer les mondes bien trop gris. Mais le sien était éteint, comme ridiculement invisible aux prunelles des inconnus. Alors elle devait sans doute rayonner pour ceux qui ne la voyait qu'en femme forte et invincible. Tête toujours droite, courbure toujours élégante, alors que les sourires dissimulaient les insensibilités sur son visage bien trop fragile. Vêtements qui au bout des doigts faisaient frémir son épiderme blanchâtre, qui sous les éclairages aveuglants semblait pratiquement maladif. Et les prunelles vides se baladaient sur les étagères, guidant le moindre de ses clients sous les recommandations et avis demandés. Car la belle savait y faire, pour venir retoucher les tissus beaucoup trop luxueux de ses doigts : les modeler, leur donner vie sur les corps bien trop impatients. Vie dont elle s'accommodait, dont elle voudrait s'échapper en silence.

Alors le soleil bien haut sous les nuages parsemés, elle n'y voyait que mauvais présage sous les délicates températures brûlant de froid les peaux sensibles. Vacillement, ampoule qui explosa sous les iris finalement plongés dans le noir de la créature bien trop frêle, son visage se releva vers le plafond dans une incompréhension complète. Clients paniqués qui ne mirent pas longtemps pour faire du bruit dans la galerie marchande de l'établissement, boutique dont la porte s'était bloquée, comme entrouverte, sans vie, la noiraude ne put que sentir un frémissement sous ses paumes, alors que le palpitant s'emballait encore et encore. Pieds qui reculèrent pour venir heurter un meuble inconnu : car tout était plongé dans le noir, et elle n'y voyait rien, si ce n'était elles. Et tout bougeait, alors que de ses prunelles elle ne distinguait même plus les silhouettes de ceux présents. Souffle coupé, alors que de ses jambes tremblantes elle essaya de fuir la salle sans réellement savoir où elle allait. Vêtements qui l'étouffaient, voix paralysée alors que les yeux larmoyaient : elles étaient revenues, ces ombres nocturnes qui la rendaient folle, celles qu'elle voyait à présent le jour, celle qui la hantait de plus en plus.


Corps qu'elle heurta, confondu avec les cauchemars ambulants, elle se plia en deux sous un léger cri de peur, se repliant alors sur le sol contre ses genoux comme une enfant apeurée, ce qu'elle était en réalité. Ô personne ne la voyait jamais ainsi de son corps tremblant, se recroquevillant sur elle-même comme pour fuir ce qu'il y avait autour d'elle. Simple fait que les nécroses avaient atteint pour venir pourrir son cœur et son esprit. Alors les doigts s'accrochaient à ses collants, épaules tremblotantes alors que de ses lippes s'extirpaient de mince excuses comme si tout était de sa faute. "J-Je suis désolée !" Mais elle, sans doute n'y voyait-elle là que les prémices d'une paix à trouver, sous les lumières explosées et les regards indiscrets qu'on pouvait lui porter sous son silence.

|	shine on me ; @Seon Jaehee

— Escapade des journées simples où les traits et les noms s’aventurent dans une routine devenu étrangère tant elle est calme et reposante. Les heures délices où rien n’attache aux obligations mesurées et strictes d’un quotidien rêvé pourtant. Et souvent les parallèles sont enviés quand il aimerait se perdre dans des univers où tout pourrait être différent, lorsque le monde l’etouffe et que tout est si compliqué.

Breathe.
Quelques minutes, quelques heures.
Quelques instants où tu n’es pas Jihan, où tu n’es pas un Nam. Où tu n’es pas une célébrité, le leader des Heartbreaker. Quelques instants où tu peux être n’importe qui, où tu peux tout simplement n'être personne. Te perdre dans les rayons des grands magasins, n’avoir personne qui te suive à la trace, le staff ou des fans. Quelques instants,
Trop courts,
Quand les regards insistent, les voix s’élèvent doucement, les interrogations fusent. Les doutes naissent sur les visages d’abord surpris et émerveillés. Et les échos appellent le prénom, le groupe, ils croient reconnaitre les prunelles, la voix ou tous les signes qui te distinguent malgré ton masque. Et la réalité frappe les chimères qui s’estompent devant l'inévitable.
Une réalité que tu avais tant voulue pourtant, mais qui parfois te faisait prisonnier d’espoirs vains de changement ou d’aspiration impossible.
Sans doute trop réaliste, pas assez naïf pour y croire encore.
Fatalité du succès, et la magie à son prix à payer.

Échange équivalent.
Ta passion contre ta vie.

Tu avais réussi à semer les foules qui avaient commencé à se rassembler autour de toi, n’étant pas particulièrement contre l’idée de rencontrer des fans aujourd’hui, mais ayant besoin de prendre du temps pour toi. Seul. Tu avais décidé de sortir acheter des vêtements, quelque chose que tu ne faisais plus depuis longtemps. D’autres s’en chargeaient souvent à ta place, ou bien tu passais par les commandes sur internet.
Et le garçon vague et divague quand les pensées éparses se perdent dans les rayons du magasin, jusqu’à la panique. Soudaine, inattendue. Les lumières s’éteignent, la pièce est plongée dans le noir. Sourcils froncés, ton premier réflexe est de sortir ton téléphone : pas de réseau. Rictus amusé, rictus nerveux. C’était quoi ce bordel ? Tu tentes de redémarrer ton téléphone, il se rallume rapidement, toujours rien. Dans quoi est-ce que tu t’étais foutu ? Au même moment tu sens quelqu’un te bousculer et crier avant de rejoindre le sol. Excuses balbutiées, « Pas de soucis. » Tu réponds rapidement sans y réfléchir. Tu actives la lampe de ton téléphone pour apercevoir une jeune femme recroquevillée sur elle-même contre le rayon, et il te suffit de quelques secondes pour lire dans les iris et les tremblements la peur dans laquelle cette situation l’avait mise.

« Hey ? Ça va ? » Tu tentes en t’asseyant à côté d’elle. « Ça va bien se passer, c’est sûrement une coupure de courant passagère ou un problème avec les lumières, ok ? » Tu continues, plaçant ta lumière entre vous deux pour que ton visage aussi soit éclairé. « Hey, regarde-moi. Ça va aller, la lumière va revenir, t’es pas toute seule. » Tu voudrais la rassurer.

Tu profites d’un instant pour regarder autour de vous et essayer de distinguer quelque chose, mais dans le noir complet c’était difficile. « Est-ce que t’as du réseau ? » Curieux du problème qui semblait ne pas concerner que les lumières. Toute la galerie semblait être plongée dans le noir.    

|	shine on me ; @NAM JIHAN

— Gamine aux rêves éparpillés, quand d'un simple éclat le monde s'éteignit jusqu'à n'en laisser plus que paraître les éventuelles stupeurs. Mais elle voyait tout, et encore plus ceux qui la suivait en permanence comme pour ne jamais la laisser en paix : martyre des astres jusqu'à ce que les éclats n'implosent entre les amours nécrosés. Mais ô caprice d'insolence, car les paniques ne firent que commencer, pas se faisant plus discret encore alors qu'elle ne put que se figer sous la sensation de celui qu'elle percuta. Peur incontrôlable qui la marquerait sans doute à vie : de ces illusions qu'elle seule pouvait percevoir. Ô combien même la prendrait-on pour une folle, car c'était ce qu'elle était la belle, étrange phénomène parmi les poupées éparpillées, alors qu'elle jouait aux marionnettes su facilement contrôlable. Perte de temps délicate, de vouloir se confronter à elle, alors que les muscles tétanisés ne faisaient que la réduire à néant sur les sols gelés. Et elle devait se reprendre, car elle était encore au travail, même si les lumières n'étaient plus, même si les miasmes ne faisaient que se répandre dans les esprits corrompus.

Mais les étoiles se mirent à briller : miracle entre les nuits incertaines, de celle qui d'une peau frémissante et glacée essayait tant bien que mal de suivre les paroles du jeune homme. "C-Ca va aller !", car elle devait garder contenance, celle aux émotions mortes qui pourtant ne voulait faire que son travail. Alors les prunelles se relevèrent, comme pour essayer de ne faire qu'effleurer le visage de son client et le détailler un instant. Souffle qu'elle tentait de reprendre malgré la panique sans lâcher la lumière du regard, elle hocha simplement la tête : car elle savait que dès que la lumière reviendrait, tout redeviendra normal. Sauf ses visions amères et indomptées. "M-Merci...ça devrait...aller si ça ne dure pas trop longtemps...Ne vous en faites pas..." qu'elle articula tout doucement avant de reprendre, "J'ai juste été surprise...D-Désolée..." Et pour ne pas paraître impolie, Reine des glaces aux allures pourtant déformée, elle tenta tout doucement de redresser son dos, avant de cligner un peu des yeux.

Etonnée de cette question surprenante, alors que les doigts tremblant tentèrent d'atteindre sa poche pour en sortir son téléphone et ne faire que confirmer les tristes faits : pas de réseau. Sourcils se fronçant alors qu'elle secoua la tête, elle se mit à soupirer. Car dans une ville pareille, comment était-ce même possible que tout ne s'éteigne d'un coup ? "Non...Je n'ai rien...J'imagine que vous non plus du coup...", étrange impasse dans laquelle ils se retrouvaient au final. Venant essayer de prendre appui sur les quelques meubles aux alentours, jambes tétanisées qui ne faisaient que l'agacer encore plus, ô elle ne devait pas faire attention à ce qui bougeait autour d'elle : car rien n'était réel. Se contrôler, ne pas faillir devant de potentiel client, et pourtant le téléphone qu'elle alluma à son tour pour dupliquer les lumières ne faisait que lui rendre compte d'une chose, que tout était éteint. "C-C'est problématique...Si toute la galerie est en coupure..." qu'elle tenta de prononcer en se frottant un peu le visage. "Les portes automatiques ne s'ouvriront pas...à moins qu'on essaie manuellement mais...", mais elle n'avait aucune idée de comment tout cela fonctionnait en réalité.

Doigts se resserrant autour de son téléphone, inspirant un grand coup pour ne pas se déstabiliser, elle tenta de s'approcher tout doucement de la porte pour y analyser les alentours . "C'est étrange tout de même...Si le réseau est coupé ça signifie que toute la ville est touchée...", alors que de ses pas frêles elle se retourna doucement vers le jeune homme. "Vous...aviez déjà vu ça vous ?", car elle n'avaiat jamais observé une phénomène d'une telle ampleur.

|	shine on me ; @Seon Jaehee

— Habitué des situations inattendues où ta profession te faisait pourtant prévoir la plupart des choses à l’avance, tu avais eu la particularité d’un franc parler et d’une improvisation maître depuis ton plus jeune âge. Tu n’avais pas peur des imprévus, pas peur des choses qui ne se passaient pas comme prévu ou comme le scripte le dictait. Spontané, réfléchis et d’un naturel calme à analyser tout ce qui t’entourait, tu n’étais pas du genre à paniquer.

Et quand les lumières s’éteignent, que les portes se ferment,
Que le monde autour commence à s’agiter et que tu imagines l’état de tes managers,
Toi tu restes serein. Tu cherches une explication logique à ce qu’il se passe,
Parce que rien de mieux n’arriverait si toi aussi tu te mettais à paniquer.

Il fallait bien que quelqu’un reste calme, que quelqu’un maîtrise la situation pour tous les autres, et toi tu étais ce quelqu’un. Leader dans l’âme. Tu n’étais pas avec le groupe, mais tu agissais de la même façon avec tout le monde en général. Tu avais allumé ta lampe et l’avais rapproché de l’inconnue, masque sur le visage tu espérais qu’elle ne te reconnaitrait pas non plus. D’ordinaire tu devais le moins possible rentrer en contact avec les gens pour éviter les scandales ou les foules, mais dans cette situation tu n’avais pas vraiment le choix. Tu tentes de rassurer la jeune femme avec tes mots et elle répond tremblante, tu lui souris. Tu t’éloignes un peu lorsqu’elle se redresse, « Pas de soucis, ne vous en faites pas. » Langage un peu plus soutenu, tu reviens sur le tutoiement dont tu t’étais octroyé le droit un peu plus tôt.

Lorsqu’elle confirme tes soupçons, tu soupires, un peu plus dérangé cette fois. Tu voudrais rester calme, mais si en plus des lumières il n’y avait pas de réseau, la situation se compliquait. Ce n’était pas juste ton téléphone, c’était une panne générale, ou en tout cas quelque chose qui s’en rapprochait. Tu te relèves avec elle, assez droit sur tes jambes, mais en faisant toujours attention à ce qui t’entourait, les êtres privés de lumières. La lampe comme seule amie tu acquiesces aux mots de l’employé du magasin, triste réalité dans laquelle vous sembliez être coincé malheureusement. Les pas qui se frayent dans la pénombre jusqu’aux portes automatiques de ce monde suspendu aux lèvres de la technologie muette.

Parce que sans elle, plus rien ne semblait fonctionner.
Et sans doute qu’il faudrait questionner le monde après cet incident.

« J’en ai bien l’impression oui. Ou du moins les alentours de la galerie en tout cas. » Tu ne savais pas à quel point la situation était grave, et tu ne pouvais pas le savoir étant donné que vous étiez comme coupé du reste de la ville. « Non, jamais. Je ne sais pas du tout ce qu’il se passe… » Tu prononces en cherchant un mécanisme qui serait peut-être caché au niveau des portes coulissantes. Tu n’avais aucune idée de comment marchaient ces technologies avec lesquelles pourtant tu vivais depuis toujours, « Vous travaillez ici ? » Tu demandes. Tu t’en doutais un peu, mais tu préférais demander pour être sûr. « Est-ce que vous savez s’il y a une commande manuelle ou quelque chose comme ça pour faire fonctionner la porte en cas de panne ? » Tu espérais que oui, parce que tu ne te voyais pas attendre indéfiniment,
et pas tenter de casser la vitre non plus.
mais bon, tu serais sans doute prêt à tout.  
 

|	shine on me ; @NAM JIHAN

— Noir qui en faisait s'égarer les esprits, ô que dansaient les ombres entre ses prunelles des plus fragiles, pour en réduire à néant les espoirs de pouvoir un jour rétablir les vérités. Et tout était faux, et rien n'était réel : alors que les esprits s'enivraient de ces illusions pourtant habituelles, mais l'en effrayaient toujours. Concentration pourtant posée sur le seul client dont elle devait s'occuper, rester professionnelle à tout moment : et c'était là qu'elle ne devait faillir en aucun point. Car de quoi devait-elle avoir l'air, à se laisser dévorer par ses démons sur son lieu de travail ? Rien ne lui était permis, personne ne devait savoir, que le cerveau en était ébranlé, de ces lumières éteintes et disparue. Alors ô de ses excuses, corps faible entre les amertumes d'une journée qu'elle voulait en voir finie, sans doute n'était-elle plus que les méandres d'une silhouette bien trop risible. Corps finalement redressé, pour tenter d'en reprendre le contrôle, simple sourire aux lippes à celui qu'elle devait pourtant essayer de garder en lieu sûr dans ses locaux, elle s'en laissa aller : aux suppositions des plus extrêmes.

pour en délivrer les corps prisonniers ;
des décombres du temps.

"Ca en devient complexe si toute la galerie est touchée...Manquait plus que ça...", qu'elle en murmura. Car ville plongée dans le noir, dans les néants instables, et c'était à s'en demander si tout cela n'était tout bonnement pas les conséquences d'une vie qui voulait en atteindre les cieux bien trop rapidement. Ô technologie toujours à vouloir en faire briller les nouveautés : et voilà que d'une simple panne, toute une ville s'en retrouvait bloquée. Ironie, entre ses pensées, qui ne ferait que d'eux des pantins désarticulés soumis aux insécurités quotidiennes. Alors quand la belle s'en élança, pour observer les alentours de la porte, elle cligna un instant des yeux avant de hocher la tête. "Hmm...Doit y'avoir une clef pour débloquer le mécanisme mais...Attendez un instant..." qu'elle se mit à réfléchir, partant en quête de fouiller dans les quelques tiroirs de la caisse en recherche de cette fameuse clef, avant de trouver un objet s'y ressemblant. "Hmm...Ca doit être un truc du genre ? Le mécanisme doit être vers le bas..." qu'elle se rapprocha tout doucement de lui pour en finir par s'accroupir. Ô technologie qui la dépassait, elle qui n'avait jamais eu à faire cela.

Regard intense sur les côtés du meuble coulissant : comme pour trouver les trésors inconnus, elle soupira un instant avant de tenter de faire fonctionner la clef. "Hmm...Sans doute pourrions nous essayer de les ouvrir maintenant ? Je ne sais pas si cela fonctionnerait...Sans doute que j'ai réussi à débloquer la chose...Il ne reste plus qu'à les faire coulisser. Du moins je pense.", car elle n'avait aucune idée, elle, de ce qui pourrait les en sortir de là. Panique qui en reprenait tout doucement le dessus, abysses entraînées à en faire rire les monstres internes, elle frissonna un instant, tentant d'en calmer ses doigts perturbés. "J-Je suis désolée...C'est un peu hasardeux tout cela mais...ce n'est pas tous les jours qu'on se voit forcé d'ouvrir ce genre de chose à la main n'est-ce pas ?" qu'elle tenta de s'en rassurer, soupir délicat alors que tout doucement les doigts s'agrippèrent aux portes. "Vous avez eu la bonne idée de venir faire les magasins aujourd'hui on dirait...", simple humour qu'elle ne possédait pourtant pas, tandis que les efforts lui semblaient vain sous ses faibles forces. Et sans doute arriveraient-ils finalement à se sortir de là : simplement pour pouvoir rejoindre lieux plus éclairés par l'extérieur.

|	shine on me ; @Seon Jaehee

— Tu imaginais déjà les managers courir partout, dans tous les sens à se demander où est-ce que chacun d’entre vous étiez pendant ces heures cauchemars. Tu pensais à la panique des autres membres aussi, tu te demandais où est-ce qu’ils étaient, ce qu’ils faisaient et surtout s’ils étaient en sécurité. Juste avant la panne générale vous parliez sur votre conversation de groupe, mais depuis que le réseau avait décidé de faire des siennes, plus rien. C’était sans doute ce qui t’inquiétait le plus en vérité, ce n’était pas ta situation, ça tu pouvais gérer, tu trouverais bien un moyen de sortir de là.
Mais l’ignorance, le doute, l’inquiétude pour les autres, il n’y avait plus que ça dans ton esprit désormais. Est-ce qu’ils avaient été aussi chanceux que toi ? Est-ce qu’ils étaient tombés sur des personnes bienveillantes avec qui vivre cette journée folle ?

« D’acc. » Tu dis simplement, et tu laisses faire l’employée des lieux, elle savait sans doute mieux que toi où trouver ce genre de mécanisme dans le magasin. Tu la suis un peu instinctivement, la lampe de ton téléphone pour vous guider tous les deux dans le noir complet de la pièce. « Vous vous en sortez ? » Tu demandes en regardant la jeune fille chercher quelque chose que rapidement elle semble avoir trouvé. Et tu sens qu’elle n’en est pour autant pas rassurée, elle hésite, elle doute, et tu vois comme la panique regagner le dessus avant de tenter de la rassurer. « On va essayer, et puis de toute façon on n’a rien à perdre. Je ne m’y connais pas plus que vous, ne vous inquiétez pas ! » Tu voudrais qu’elle se détende avec toi, qu’elle ne se sente pas sous pression parce que tu ne pourrais sans doute pas faire bien mieux qu’elle de toute façon. Vous étiez dans cette galère ensemble. « Ouais, on est tellement habitué à ce que tout soit automatique… » Tu soupires presque, rictus nerveux sans doute. Mieux vaut en rire qu’en pleurer.

« Ahah, et moi qui voulais profiter d’une journée de pause tranquille. Le destin en a décidé autrement on dirait. » Et tu rigoles encore, pour détendre l’atmosphère, humour miroir. « C’est une drôle de rencontre, non ? » Tu fais la conversation en te rapprochant des portes coulissantes que tu te mets à pousser d’abord doucement histoire de ne rien casser au cas où. « Je crois que ça bouge ! » Tu dis sourire qui naît sincèrement sur tes lèvres. « Il faut pousser un peu plus fort. » Tu le dis surtout pour toi-même. Alors tu pousses plus fort, encore un peu plus fort, et ça bouge vraiment. Les portes coulissent lentement, elles sont lourdes, comme si un autre mécanisme les empêchait de glisser normalement. Mais vous n’aviez pas le temps, peut-être pas la patience non plus de chercher à nouveau quelque chose que vous ne connaissiez même pas. « Je pense qu’on peut les ouvrir comme ça, mais maintenant que j’y pense si toutes les portes du centre commercial sont fermées, on n’ira pas bien loin. » Tu souris pourtant, encore un de ces arcs nerveux pour se rassurer.

Et la porte s’ouvre enfin, pas totalement, mais assez pour qu’un ou deux corps puissent passer simultanément. « Ok on a réussi !! » Tu te tournes vers la jeune femme, elle pourrait lire la joie dans tes yeux. « On a géré, hm… ? » Et tu ne savais pas son nom, tu ne lui avais pas demandé.  
 

|	shine on me ; @NAM JIHAN

— Prunelles plongées dans le noir, qui d'habitude se seraient laissées submerger par ombres et mirages inventés. Mais ô peut-être que les instincts professionnels, ou simplement les présences du jeune homme venaient en rabattre les éventuelles fébrilités de celle luttant pour se concentrant. Car étrangement tout bougeait ; comme habitudes alors qu'elle tentait de ne pas tanguer dans les obscurités pour en garder les objectifs en tête. Client sur lequel elle devait veiller même si sans doute n'en avait-elle aucunement l'air à son aise sans lumière : sans rien. Et elle fouillait, encore et encore, sous les aides délicates de celui qui la suivait. Doigts tressaillant ; regards perdus dans sa propre boutique, alors qu'elle ne pouvait qu'hocher vivement la tête sous ses quelques mots. "O-Oui ne vous en faites pas." qu'elle articula tout doucement avant d'en relever les visages vers celui qui tentait de la rassurer. Sourire alors se formant discrètement, clef en main, elle se déplaça tout doucement tout en relevant la voix. "Au pire des cas nous n'auront qu'à briser la vitre... Puis peut-être qu'après tout cela je demanderais à ce qu'on nous place une porte manuelle.", qu'elle rigola un instant : presque amusée si elle n'en était pas en pleine panique.

Visage bien trop souvent de marbre qui en arrivait pourtant à exprimer douceur et délicatesse sur ses traits, elle ne pouvait que noter les efforts pour en faire sourire les vocales. "Vous aurez une anecdote à raconter de cette manière...Sur comment vous avez dû rassurer une vendeuse et ouvrir une porte automatique.", qu'elle s'en amusait presque, poussant pourtant de toutes ses forces jusqu'à en voir les portes bouger : et ne faire que suivre les mots du jeune homme. Complexité de la chose qui ne faisait que l'inquiéter un peu plus, alors que les écarts se creusaient et que les prunelles se mirent à briller d'un coup. "Dans tous les cas oui...Mais il doit bien y avoir des issues de secours. Alors ne vous en faites pas pour cela, sortir de la boutique est bien plus compliqué que de sortir du bâtiment je pense.", et elle était persuadée que tout cela ne poserait pas problème, car après tout ils venaient tous les deux de parvenir à en ouvrir une porte récalcitrante.


Porte finalement entrouverte, suffisamment pour les en laisser passer, elle observa un instant les joies dessinées sur le visage du plus grand, sans pouvoir réellement s'empêcher de le rejoindre de ses airs pourtant d'habitude si impassibles. "Parfait !" qu'elle ne pouvait que s'en extasier avant même de rire tout doucement : lui en offrant spectacle rare. "Seon Jaehee. Appelez moi Jaehee.", pour en faciliter la chose alors que tout en semblait pourtant beaucoup plus léger. "Je vous remercie en tout cas de votre aide. Vous pouvez y aller si vous le souhaitez, passez en premier. Après tout je dois encore m'occuper de sécuriser la boutique...", car ne savait-on jamais : ce genre de boutique en attirait convoitises. Refermer les portes manuellement et la grille, car même si elle le souhaitait, la douce ne parviendrait pas à rester dans les obscurités plus longtemps. "Vous êtes venu ici tout seul ? Je n'aimerais pas vous retarder après cette péripétie. Il y a une porte de secours juste à côté, je peux vous y emmener si vous le souhaitez." Sans doute n'avaient-ils pas été les seuls à avoir été bloqués derrière les vitres. Coïncidence effroyable dont elle se serait sûrement passée, même si les rencontres l'en amusaient plus que nécessaire. Et elle ne pourrait que le remercier encore et encore : pour les aides apportées qui en avaient canalisé les hallucinations quotidiennes.