SECRET IN THE NIGHT

et il y avait le vent, à venir souffler les mèches volatiles. princesse d'une nuit où chaque rencontre venait à disparaître ,, la laisser derrière : comme si de rien était. et peut-être que Jaehee était faite pour être seule, finalement. à ne pas devoir s'attacher au risque de n'être à nouveau que poupée de cire ,, à pourtant vouloir s'accrocher un peu : à ce qu'elle ne voyait jamais. alors les doigts en avaient décidé de fermer les boutiques, ce soir, d'en saisir quelques bières pour se poser sur un banc au large des grandes vitrines. soupir, quand les épaules en étaient toujours si droite, chemises cintrées aux manches légèrement relevées ,, à faire apparaître ses poignets bien trop fin ; il y avait peut-être ici calme à ne jamais trouver ailleurs ! quand les boutiques en étaient en permanence bruyantes, de ces clients bien trop bavards, à en faire se planter les aiguilles au bout des doigts couverts de pansements. c'est qu'elle travaillait trop.

bien trop, sans doute.

quand les visages n'étaient jamais revenus, et que sous les éclairages, il y en avaient figures ombragées à venir la tenter de disparaître. mais elles ne viendraient jamais la lâcher. à l'attirer avec elles dans le noir, à vouloir la voir valser jusqu'à s'écrouler sur les sols. pas ce soir. pas maintenant. quand les lèvres à se tremper de quelques liqueurs, elle en regardait le ciel, à sourire finement : à se demander si un jour elle en connaîtrait autre chose que les peurs. talons délaissés sur le sol pour en laisser les pieds nus venir effleurer les pavés, à se recroqueviller sur le banc comme petite créature bien trop fragile, elle en étira un instant sa main pour tenter d'en attraper les étoiles , joues déjà rougies de ces quelques liqueurs qu'elle ne tenait jamais.
à s'efforcer,
pourtant :
de les goûter.
comme si elles viendraient effacer les quelques peines de coeur, quand elle en était sans doute le problème. bien trop différente, bien trop stricte : bien trop effrayée du monde. alors de ses yeux à presque se fermer contre ses genoux, à tenir sa canette du bout des doigts comme une enfant qui ne savait plus où se mettre, elle ne rentrerait pas, ce soir. encore une fois ,, à errer sans réellement savoir où aller. à ne faire qu'embêter ses colocataires, à être bien trop distante de tout. elle aimerait, être comme ceux et celles qui pouvaient en ouvrir leur bouche quand ils le désiraient ,, se rebeller juste un peu : sans ne jamais s'apercevoir qu'autour d'elle, tout bougeait. d'une figure à ne pas remarquer, à être piégée dans ses pensées, il y en aurait toute une histoire, à écrire contre les planches de bois : comme si quelqu'un viendrait lire derrière eux tout ce qu'ils pourraient y laisser.

quand les épaules en semblaient si petite ,,
près d'un simple inconnu.

♡ busan vibe ♡

SECRET IN THE NIGHT

Ses semelles tapaient fortement contre le bitume, alors qu’il tirait sur son joint, une main dans la poche de sa veste. Sa soirée avait été pourrie par un connard en cardigan, qui n’avait rien trouvé de mieux que de le prendre de haut devant sa bande de potes qui se pensaient clairement supérieur. Parce qu’ils étaient des gosses de riches, qui se payaient un peu de bon temps pour survivre à leurs études. Parce qu’ils avaient le pouvoir de l’argent, dix milles moyens de le faire plonger, même sans en venir aux cas extrêmes. Et qui était-il pour leur faire quoi que ce soit ? Il ne faisait que leur vendre ce qu’on lui demandait de vendre, en échange d’une récompense dérisoire. Il souffla la fumée par la bouche, tentant, les yeux fermés, d’oublier cette soirée pourrie. Parce qu’elle aurait pu être bien. Une petite sortie, une petite vente, un peu de tune, un bon fast food, une clope et hop ! on retourne dans le quartier comme si de rien n’était. A la place, il osait s’offrir la liberté de fumer plus qu’un peu de nicotine, sous les lampadaires, à la vue de tous. Et il ne voulait plus rentrer, surtout pas dans cet état. Sûr que sa mère le prendrait entre quatre yeux, lui demandant pourquoi il cherche toujours à foutre sa vie à elle en l’air. Il ne voulait pas qu’elle sache qu’en plus de bosser pour tous les membres de la communauté de Seo-Gu nord, il s’enrichissait de plusieurs wons dans son dos. C’était sa tune à lui ; il en faisait ce qu’il voulait et il l’obtenait comme il voulait.

Alors, il errait, laissant son esprit se dématérialiser de temps à autre, surtout aux alentours des feux pour piétons où il devait s’arrêter et dans la zone silencieuse qu’il traversa. Il était tard et les quelques personnes présentes n’étaient certainement pas en état pour capter qu’il sentait l’herbe. Cela aurait été bien si les tumultes de la cendre blanche lui montaient plus rapidement à l’esprit. La première fois qu’il y avait touché, il avait pris trois jours à redescendre, finissant par vomir ses tripes dans les toilettes de son dortoir. La deuxième fois, il était totalement à l’aise le lendemain, découvrant enfin le plaisir dont on lui avait tant vanté les mérites. Comme un instant loin de tout, déconnecté, les problèmes effacés, ses pensées en premiers plans, même les plus idiotes, même les plus moches, même les plus belles. Il avait eu les meilleurs fous rires, complètement high, sur le canapé propre de la salle commune du dortoir de son foyer étudiant, la première année de ses études professionnelles. Puis, cela avait commencé à perdre de sa fougue, de sa présence, de son effet. Il ne resta qu’une petite soirée assez chauffée pour ne pas faire tomber l’ambiance. Puis quelques heures. Puis cela commença à prendre un peu plus de temps avant qu’il ne dérive. Maintenant, il pouvait marcher, même avec la cigarette coincée entre les lèvres. On lui avait déjà proposé pire. Mais il avait toujours refusé. Quitte à ce que son corps s’acclimate à ce calvaire, il ne voulait pas vivre une nouvelle déception.

Il laissa tomber son corps sur un banc quelconque, déjà occupé, mais avec assez d’espace pour le laisser éteindre ses jambes, observer le paysage, et fumer en paix. Il bascula la tête en arrière, les senteurs s’élevant dans l’air avec des arabesques presque tendres. La petite légèreté s’empara de lui, engourdissait ses membres, sa langue, ses neurones. Il en avait détruit pas mal avec ses bêtises. Mais il en restait encore assez pour ne pas paraître pour le dernier des imbéciles devant les petits vieux et petites vieilles de son quartier. Pyo Chin Ho, le fils de Madame Pyo. C’était quoi déjà le nom de famille de son père ? Ce nom qu’il avait porté pendant une minuscule partie de sa vie, avant le divorce ? C’était quoi déjà ? Le nom de sa demi-sœur qu’il ne connaissait pas et qui grandissait, sans doute heureuse et épanouie, dans une famille complète. C’était quoi ? Il ne s’en souvenait plus. Ou alors, il ne voulait pas s’en souvenir. Parce que les hangeuls volaient devant ses yeux, mais impossible de les lire. Un petit sourire narquois, il porta à nouveau sa cigarette à ses lèvres, faisant jouer le mécanisme de son briquet pour en rallumer le bout.

« Nuit compliquée ? demanda-t-il à la forme recroquevillée à côté de lui. Il retira le joint de sa bouche avant de poursuivre. Pareil. »

Parce qu’on ne buvait pas de la bière en canette, seule, à cette heure-là, sur un banc perdu dans Busan, sans avoir dans l’esprit les démons d’une histoire. Tout comme, on ne fumait pas pour faire taire la déception et l’ennui lorsqu’on menait une vie saine. Personne ne pouvait dire “normale” pour définir une existence. Mais parfois, c’était mieux comme ça. Car être normal, c’était bien une idée pour faire culpabiliser ceux qui pensent ne pas l’être. C’était plus que la soirée qui lui collait à la peau. C’était la poisse, l’odeur de la maison qui tombe en ruine, le soju qui tourne dans le fond des verres, qui s’accrochaient désespérément à un porteur. Si personne ne se désistait pour supporter le poid de ses odeurs, qui d’autre le fera ?

♡ busan vibe ♡

SECRET IN THE NIGHT

et de ces silences, il y en avait réconfort certains, à venir bercer de quelques regards celui interrogé comme si les curiosités venaient à en montrer le bout de leurs nez. c'est que de ses douceurs, elle ne savait plus où aller : où rentrer ! quand rien ne lui appartenait vraiment, au final ,, quand elle aimerait tant pouvoir s'échapper de toutes ces idioties qui l'entouraient. et peut-être en avait-elle raté de bien trop précieuses années, quand il y en avait déjà eu tant de perdue derrière elle. alors à en resserrer encore plus ses genoux contre sa poitrine, à se faire toute petite comme pour disparaître de son champ de vision, elle essayait pourtant de se détendre, de venir en poser questions : quitte à en sembler bien trop idiote peut-être. petit papillon à se redresser, à se réveiller, de là où les alcools en avaient assommés légèrement les consciences ! de là où elle était, le monde en semblait bien triste : sans saveur, sans couleur ! à ne refléter qu'un monde où les doigts n'en faisaient plus que mécanismes permanent. à pourtant en aimer ,, tracer le long des tissus fils d'or pour en dessiner grues : qui s'envoleraient peut-être un jour.

jusqu'à
en perdre ,,
leurs plumes !

d'un regard un peu trop passionné sans doute, à s'approcher tout doucement du jeune homme, elle cligna un instant des cils, avant de hocher la tête. "Ca ne sent pas bon et tu en fumes quand même ?", qu'elle rigola tout doucement avant de tendre ses doigts délicats pour en tenir pour la première fois fumées aux odeurs si étranges. lèvres à s'y apposer, à plisser des sourcils quand les fumées en étaient si prenantes et que les goûts en étaient affreux : elle toussa un instant, éloignant le bâtonnet de sa bouche comme pour en cacher son visage le temps de grimacer derrière ses paumes ! pour finir par le regarder. "je comprends...vraiment pas !", qu'elle laissa sortir instinctivement, d'un léger et fin sourire, quand la tête s'en tourna finalement vers lui à nouveau, pour en effacer les quelques innocences collées contre son visage. c'est qu'elle découvrait un peu tout, à être seule, à fumer, seule nuit où tout était permis, sans doute !ù de ces peurs venant lui coller à la peau comme enfant si délicate.
quand au fond :
elle n'était ,,
que prisonnière.
à en écouter récit de ces aventures qui lui en paraissaient presque trop virevoltantes, quand le regard se tourna sur les alentours pour en observer un peu la vastité des lieux. "Oh ... je vois... mais ce n'est pas très amusant, ici. pour entrer par effraction..." qu'elle le regarda finalement avant de pencher la tête sans en juger là les comportements : car ici tout était bien trop cher pour ce que valait réellement les choses. à ne faire qu'attirer les regards pour gagner de l'argent ,, à ne servir qu'à remplir les poches des plus riches. alors elle s'en imaginait là scénario, à se dire qu'il était impossible pour elle d'en paraître si rebelle ! quand la conscience venait à lui crier dessus à chaque écart bien trop prononcé. ne sourit pas trop : ce n'est pas gracieux. quand du joint de nouveau tendu elle en déclina tout doucement l'offre en secouant la main et en poussant tout doucement son poignet du bout de son doigts. fin rire alcoolisé ! à se réjouir pour rien. "Je ne tiens déjà pas l'alcool...si en plus tu veux me faire fumer...!" et de sa question elle se mit à penser tout doucement : à se demander finalement, pourquoi elle était restée ici, sans en avoir de réponse précise.

"Hmm...et bien je travaille ici...dans la petite boutique juste en face...des vêtements...? enfin un tailleur...enfin...quelque chose du genre.", qu'elle mima de ses mains ciseau et aiguilles ! comme si les mots n'en étaient pas assez clairs. canette reprise entre les doigts, elle en continua une gorgée avant de regarder le bout de ses pieds. "j'imagine que...je ne voulais pas trop rentrer ? j'ai peur du noir. et des gens. et tout le monde me laisse derrière. alors je préfère rester ici.", qu'elle prononça d'un air assuré ! à essayer de s'en montrer forte quand grésillaient les néons de quelques enseignes. "enfin ce n'est pas très intéressant non ? je ne suis pas très intéressante non plus. ça fait ... un combo !", à en claquer des mains avant de poser sa tête sur le dossier du banc. "c'est étrange...tu es déjà venu ici de nuit ? je ne t'avais jamais croisé...", qu'elle se mit à penser tout avant de fermer un instant les yeux. "Si tu veux pour sortir, tu pourras utiliser mon badge...e-enfin pas forcément maintenant...le sol bouge même pas encore...", qu'elle soupira ! à presque en avoir peur de rouvrir les yeux. "j'espère que tes journées sont plus passionnantes que les miennes...à travailler ici, elles se ressemblent toutes.", qu'elle avoua en se confiant presque ! de ces évidences si légères. "rassure moi...tu n'es pas un cambrioleur...hmm ? à entrer par effraction dans les lieux...!", qu'elle s'amusa un instant ; à ne pas avoir réellement fait attention au final : quand elle ne se méfiait jamais assez, de ses effluves dans le sang.
à peut-être avoir envie :
d'un peu de compagnie ,,
sous les calmes d'un lieu...

♡ busan vibe ♡

SECRET IN THE NIGHT

Avait-il réellement besoin de lui répondre ? Elle semblait bien consciente de sa situation, il n’était pas le mieux placé pour lui donner des raisons. Chin Ho n’avait jamais été le plus bavard du groupe. Que ce soit ses anciens potes d’école, pour les réunions de quartier ou encore tout simplement chez lui, il ne pipait mot que lorsqu’il était interpellé ou que la conversation l’y amenait. Autrement, il se taisait. Parfois, il y coupait court aussi, lorsqu’il n’avait aucune envie de discuter, de débattre sur sa vie, ses choix ou autres. Il jeta un coup d'œil à la canette qu’elle lui tendit et tendit la main pour la récupérer. Il émit un petit “merci” qui, étrangement, était sincère. Coinçant son filtre entre ses dents, il décapsula la boisson, la portant à ses lèvres avec avoir retiré sa cigarette. Même si elle était tiède, que le goût était âpre et qu’il devait être un peu trop défoncé pour faire les deux en même temps, c’était sympa. Irresponsable, certes. Mais sympathique. Il leva un sourcil en l’entendant poser la question, baissant les yeux sur le bâtonnet qu’il tenait entre son index et son majeur. Elle semblait venir d’une famille respectable, trop jolie pour avoir touché à quoi que ce soit avant maintenant, irréelle dans son monde à lui. Et pourtant, elle le regardait aussi. Il l’écouta lui dire qu’elle ne tenait pas l’alcool. Si elle voyait déjà des vagues, il serait imprudent de lui proposer une petite fumette. Pourtant, il lui tendit son joint, souriant légèrement.

« Tu veux essayer ? demanda-t-il calmement. Attention, ça ne sent pas bon… »

Il ne l’avait pas regardée avant qu’elle ne lui pose la question. Et maintenant qu’il avait fait le pas, ses yeux ne désiraient que se lamenter sur son visage. Elle était belle, même au travers du brouillard de ses rétines, même dans l’obscurité. Chin Ho n’avait vu ce genre de visage qu’à la télé. Les filles de Seo-Gu étaient certes jolies, mais pas délicates. Au lycée, elles prenaient un air supérieur en le moquant de loin. Elle, si petite sur son banc, ce n’était qu’un poème aux cils délicats, qui soupiraient à chaque fois qu’elle clignait des yeux. Normalement, il faut offrir de jolies choses à ce genre de personnes, des activités amusantes, passer un temps agréable et couvert d’une fine couche d’ignorance à l’extérieur. Chin Ho ne pouvait lui offrir qu’une ou deux taffe sur son joint. Il lui avait même pris une canette de bière. Mais cela ne l’empêchait d’apprécier la beauté de sa camarade de banc. Lorsqu’il fumait, il perdait de ce mur qu’il dressait entre lui et ses émotions. S’il la trouvait remarquable, il se laisserait aller à sa réflexion. Et peut-être qu’il avait un regard trop insistant. Aussitôt, il détourna le visage. Comment de minutes s’étaient écoulées depuis qu’il avait commencé à la regarder ?

Pour se distraire, il porta sa canette à ses lèvres, buvant une gorgée plaisante, dont les bulles réanimèrent momentanément ses papilles. Il était engourdis, un peu paumé, mais surtout, il sentait ses pommettes rougir et il ne pouvait même pas blâmer l’alcool. C’était juste sa sobriété qui le démangeait. Mais elle lui offrit un moyen de s’échapper, comme pour le sauver. Reprenant sa cigarette des doigts trop fins, trop blancs, de la jeune fille, il tira légèrement dessus, vapotant en essayant de ne pas penser comme un collégien, au fait que les lèvres de l’autre avait touché le même embout quelques secondes plus tôt. Ce n’était pas digne de ce qu’il était, de la personne qu’il voulait être et puis, il était tard, il n’était pas pleinement conscient de ses faits et gestes. Elle était jolie certes. Mais on ne regarde qu’avec les yeux. Ses mains étaient trop prises de toute façon, et cela ne lui effleura même pas l’esprit. De nouveau, il sourit, se redressant pour se pencher en avant, les avants-bras sur ses cuisses.

« Par effraction, lâcha-t-il tout simplement. Il n’y a pas qu’une seule entrée ici… et elles ne sont pas toutes visibles. »

Sûr que les caméras de surveillance avaient dû le capter, mais il n’avait jamais volé aussi, car rien ne l’intéressait. Non, quand il passait, c’était simplement pour couper plus court, pour rejoindre la rue de l’autre côté et éviter un demi-tour. Là, il avait décidé de s’arrêter, mais ce n’était pas toujours le cas. Puis, c’est parce qu’il traînait avant de rejoindre sa chambre. Il tentera sans doute d’y entrer par la fenêtre, pour éviter de croiser sa mère, pour ne pas qu’elle découvre le pot aux roses de ses sorties si fréquentes. Sa fenêtre était toujours ouverte, même alors que les températures chutaient. De toute façon, il n’y avait pas de chauffage dans la maison. Et les chats devaient bien trouver un endroit pour fuir la pluie et la neige, le vent et le gèle. Il leur offrait refuge, nourriture et eau. Alors il devait toujours être accessible à eux, quitte à enfiler un pull supplémentaire en dormant. Il avait lu que ça faisait les anticorps dans un sombre livre de science de la vie, au collège. De nouveau, il présenta son joint à sa partenaire de la soirée, se disant qu’il valait mieux partager et se retrouver au même stade à deux, plutôt que de voir des fleurs de cerisiers seul. C’était mal d’encourager ce genre de pratique. Mais tout ce qu’il se passe la nuit reste dans la nuit, caché sous les draps.

« Et toi ? Comment tu t’es retrouvée à boire toute seule ici ? »

♡ busan vibe ♡

SECRET IN THE NIGHT

et de ces silences, il y en avait réconfort certains, à venir bercer de quelques regards celui interrogé comme si les curiosités venaient à en montrer le bout de leurs nez. c'est que de ses douceurs, elle ne savait plus où aller : où rentrer ! quand rien ne lui appartenait vraiment, au final ,, quand elle aimerait tant pouvoir s'échapper de toutes ces idioties qui l'entouraient. et peut-être en avait-elle raté de bien trop précieuses années, quand il y en avait déjà eu tant de perdue derrière elle. alors à en resserrer encore plus ses genoux contre sa poitrine, à se faire toute petite comme pour disparaître de son champ de vision, elle essayait pourtant de se détendre, de venir en poser questions : quitte à en sembler bien trop idiote peut-être. petit papillon à se redresser, à se réveiller, de là où les alcools en avaient assommés légèrement les consciences ! de là où elle était, le monde en semblait bien triste : sans saveur, sans couleur ! à ne refléter qu'un monde où les doigts n'en faisaient plus que mécanismes permanent. à pourtant en aimer ,, tracer le long des tissus fils d'or pour en dessiner grues : qui s'envoleraient peut-être un jour.

jusqu'à
en perdre ,,
leurs plumes !

d'un regard un peu trop passionné sans doute, à s'approcher tout doucement du jeune homme, elle cligna un instant des cils, avant de hocher la tête. "Ca ne sent pas bon et tu en fumes quand même ?", qu'elle rigola tout doucement avant de tendre ses doigts délicats pour en tenir pour la première fois fumées aux odeurs si étranges. lèvres à s'y apposer, à plisser des sourcils quand les fumées en étaient si prenantes et que les goûts en étaient affreux : elle toussa un instant, éloignant le bâtonnet de sa bouche comme pour en cacher son visage le temps de grimacer derrière ses paumes ! pour finir par le regarder. "je comprends...vraiment pas !", qu'elle laissa sortir instinctivement, d'un léger et fin sourire, quand la tête s'en tourna finalement vers lui à nouveau, pour en effacer les quelques innocences collées contre son visage. c'est qu'elle découvrait un peu tout, à être seule, à fumer, seule nuit où tout était permis, sans doute !ù de ces peurs venant lui coller à la peau comme enfant si délicate.
quand au fond :
elle n'était ,,
que prisonnière.
à en écouter récit de ces aventures qui lui en paraissaient presque trop virevoltantes, quand le regard se tourna sur les alentours pour en observer un peu la vastité des lieux. "Oh ... je vois... mais ce n'est pas très amusant, ici. pour entrer par effraction..." qu'elle le regarda finalement avant de pencher la tête sans en juger là les comportements : car ici tout était bien trop cher pour ce que valait réellement les choses. à ne faire qu'attirer les regards pour gagner de l'argent ,, à ne servir qu'à remplir les poches des plus riches. alors elle s'en imaginait là scénario, à se dire qu'il était impossible pour elle d'en paraître si rebelle ! quand la conscience venait à lui crier dessus à chaque écart bien trop prononcé. ne sourit pas trop : ce n'est pas gracieux. quand du joint de nouveau tendu elle en déclina tout doucement l'offre en secouant la main et en poussant tout doucement son poignet du bout de son doigts. fin rire alcoolisé ! à se réjouir pour rien. "Je ne tiens déjà pas l'alcool...si en plus tu veux me faire fumer...!" et de sa question elle se mit à penser tout doucement : à se demander finalement, pourquoi elle était restée ici, sans en avoir de réponse précise.

"Hmm...et bien je travaille ici...dans la petite boutique juste en face...des vêtements...? enfin un tailleur...enfin...quelque chose du genre.", qu'elle mima de ses mains ciseau et aiguilles ! comme si les mots n'en étaient pas assez clairs. canette reprise entre les doigts, elle en continua une gorgée avant de regarder le bout de ses pieds. "j'imagine que...je ne voulais pas trop rentrer ? j'ai peur du noir. et des gens. et tout le monde me laisse derrière. alors je préfère rester ici.", qu'elle prononça d'un air assuré ! à essayer de s'en montrer forte quand grésillaient les néons de quelques enseignes. "enfin ce n'est pas très intéressant non ? je ne suis pas très intéressante non plus. ça fait ... un combo !", à en claquer des mains avant de poser sa tête sur le dossier du banc. "c'est étrange...tu es déjà venu ici de nuit ? je ne t'avais jamais croisé...", qu'elle se mit à penser tout avant de fermer un instant les yeux. "Si tu veux pour sortir, tu pourras utiliser mon badge...e-enfin pas forcément maintenant...le sol bouge même pas encore...", qu'elle soupira ! à presque en avoir peur de rouvrir les yeux. "j'espère que tes journées sont plus passionnantes que les miennes...à travailler ici, elles se ressemblent toutes.", qu'elle avoua en se confiant presque ! de ces évidences si légères. "rassure moi...tu n'es pas un cambrioleur...hmm ? à entrer par effraction dans les lieux...!", qu'elle s'amusa un instant ; à ne pas avoir réellement fait attention au final : quand elle ne se méfiait jamais assez, de ses effluves dans le sang.
à peut-être avoir envie :
d'un peu de compagnie ,,
sous les calmes d'un lieu...

♡ busan vibe ♡

SECRET IN THE NIGHT

« C'est pas pour l’odeur que je fume, avoua-t-il avec un demi-sourire. Cette merde est devenue une addiction depuis longtemps… »

Attentif, Chin Ho l’observa tenter de fumer, avant de rire doucement en récupérant le bâtonnet à étincelles, souriant lorsqu’elle le regarda pour témoigner de son incompréhension. Lui aussi, la première fois, il n’avait pas aimé. Il en avait fini la tête dans les toilettes de son dortoir, sous les rires de son camarade de chambre qui lui tapait le dos avec entrain, lui disant que ça allait passer. Il devait peser à peine soixante kilogrammes à l’époque, n’avait pas la masse musculaire actuelle et surtout, il n’y était pas habitué comme maintenant. La simple odeur lui était devenu comme une vieille amie, de celle qui vous chuchote que tout ira bien, tout en plantant petit à petit sa pointe dans votre ventre. Il savait que c’était une saloperie et qu’il devrait totalement arrêter pour sa propre santé. Ce n’est pas comme s’il n’avait pas vu les ravages de ce simple petit bout coincé entre les doigts sur des dizaines de personnes. Le pire était qu’il les alimentait et n’avait aucun scrupule à récupérer leur argent. Car ils étaient riches. Chin Ho en avait décidément beaucoup plus d’utilité qu’eux apparemment. Il ne fit qu’hausser les épaules, portant le bord de la canette de bière à ses lèvres, dans l’espoir que cela lui passe. La douce sensation des lèvres de la jeune fille sur sa cigarette éveillait des frivolités de collégien. Un rire lui échappa à sa remarque. Il n’y avait vraiment que les gens qui baignaient dans le luxe qui ne comprenait pas d’à quel point cet endroit était une réelle mine d’or. Mais il laissa couler ; il n’était pas là pour se battre avec une inconnue fortunée.

« S’il y a bien un intérêt ici, c’est qu’il s’agit d’un raccourci pour que je rentre chez moi. » dit-il simplement.

Son vélo était stationné de l’autre côté de l’endroit, il lui suffisait donc de traverser. Un petit voyou dans son genre savait se débrouiller pour s’en sortir. De plus, ce n’est pas comme si les caméras d’ici étaient relevées en permanence. Il se considérait encore chanceux que personne ne l'ait choppé. Mais en si belle compagnie, il ne craignait plus grand chose. Après tout, elle était saoule, même si elle se proclamait de l’inverse. Un nouveau rire lui échappa. C’est vrai qu’elle avait déjà fait une belle descente, il ne faudrait pas qu’elle finisse en bad trip dans une galerie vide. Que dirons les clients en voyant une tache sur le sol le matin de l’ouverture ? Chin Ho craqua sa canette vide et la jeta dans la poubelle juste à côté du banc. Son lancé n’était pas parfait et il eut le mérite de complètement se foirer. Et merde… Évidemment, il voulait faire l'intéressant, tout ça pour se retrouver à faire les déchets. Encore… Cette poisse que Seo-Gu lui refilait le fatiguait réellement. A quand un moment de calme et de paix où il pouvait avoir un peu de chance ?

Poli, il l’écouta parler tout en nettoyant son essai raté, revenant s’asseoir avec nonchalance. Elle semblait avoir beaucoup de choses à dire, alors il la laissa déverser ce qui pouvait bien lui passer par la tête. Chin Ho n’avait jamais été de ceux promptes au jugement. S’il avait bien appris une chose en vivant dans ce petit quartier communautaire, c’était qu’il ne fallait pas avoir honte. Car on pouvait vous appeler en plein milieu de la nuit, vous sortant en pyjama de chez vous pour vous embarquer dans une mission urgente qui dure plus de deux heures. On pouvait vous obliger à organiser des sorties en mer avec un club de grands-mères toujours plus avides de faire des activités qui impliquaient que les jeunes du coin les aident à monter dans le minibus. Chin Ho aimait se plaindre de tout cela, mais jamais il n’avait refusé de le faire. Même lui ignorait ce qui le poussait à agir de la sorte. Peut-être que son grand-père et sa présence rassurante étaient les seuls arguments pouvant expliquer ses actions altruistes. Il ne le faisait pas de bonté de cœur comme les Park, c’était sûr. Ou alors, il essayait de s’en convaincre, pour ne pas s’attacher à ces lieux.

« Je trouve ça cool, dit-il enfin, que tu fasses des vêtements. C’est sympa. »

Ce n’était pas avec ses doigts caillouteux par la basse qu’il pouvait avoir la dextérité d’une couturière comme elle. Il avait certes un certain doigté - à prendre dans tous les sens du terme et dans tous les contextes - mais il ne fallait pas s’en remettre à lui pour passer un fil dans une aiguille. Elle était bien rigolote en tout cas.

« Rien ne presse. (Il fuma un petit peu, vapotant la fumée hors de la bouche.) Mes journées se résument à tenter de fuir un trou de souris. (Il tourna la tête vers elle, se basculant aussi sur le dossier du banc. Ils ressemblaient presque à des amis.) Si j’étais un cambrioleur, tu crois que je serais en train de fumer avec toi ? »

Aussitôt, il lui envoya un sourire, même si elle ne pouvait pas le voir. Elle semblait petite et frêle. Et lui, rugueux et brute. Pourtant, autant l’un que l’autre renfermait une fragilité extraordinaire. Il pouvait le dire. Elle aussi ne voulait pas rentrer chez elle. Ils pouvaient rester encore un peu ensemble, faire semblant qu’ils n’avaient pas besoin de se présenter à la porte de qui que ce soit ce soir, pour simplement observer l’infinie du plafond qui les surplombait. Chin Ho ne voyait pas les cerisiers qui venaient d’ordinaire avec sa séance de fumette. Peut-être parce qu’il n’en avait pas réellement besoin. Ou alors, il n’était pas encore assez défoncé pour ça. Combien de temps encore avant qu’une dose plus forte ne lui procure le plaisir qu’il recherche ? Aussi terrifiant que cela puisse paraître, il savait que ça allait arriver. Les gens d’avant disaient “advienne que pourra”. S’il devait sombrer un peu plus, alors ainsi soit-il. Ses yeux se fermèrent aussi. Un peu de calme.

« Moi, c’est Chin Ho. »

♡ busan vibe ♡