Doigts empêtrés dans les fils sans fin, vision égayée par les journées à venir, et ô la douce, gamine éperdue des tissus, n'en voyait là qu'occasion d'en faire briller un peu plus les passions. Car entre les vides des iris, moroses émotions qui en paraissaient si froides pour les autres ; tandis qu'elle ne faisait qu'en garder les monstres à l'intérieur d'elle-même. Ne jamais les montrer aux autres, faire en sorte que tout ne paraisse normal : alors qu'elle n'en était qu'étrangeté parmi la normalité, détonnant et grondant quand les ombres la suivaient. Tout cacher, pour tout créer, et c'était la que la belle intervenait : pour faire briller les autres dans des pièces uniques. Alors elle s'était dépêchée, encore et encore ; pieds et jambes liées aux asphaltes de ses frêles figures, pour s'en retrouver dans les pièces aux vêtements accrochés de toute part.

Beautés des arts ;
sur les corps élancés.

Regard observant les alentours, sérieux au visage pour ne pas se perdre plus, professionnalisme toujours présent, pour en ravir les créations si fugace, et ô ce n'était que quand les vêtements en étaient entre les mains, qu'elle viendrait illuminer les corps de ceux à faire briller. "Kain ?", car il était sans doute déjà arrivé, celui à faire resplendir un peu plus. Talons claquant, fin sourire délicat ornant ses lippes sans émotion, il n'y avait qu'à en tomber sur le visage de celui avec lequel elle travaillait, pour en faire comprendre que tout n'était qu'habileté, de ces travaux qu'elle ne menait que trop rarement : presque en secret pour le cacher des familles. "J'ai apporté les vêtements que je devais retoucher. Tu veux bien les essayer ?", douceur des vocales, où pourtant tout résonnait si froidement.

Et ce n'était pas réellement ce qu'elle voulait, la jeune femme : elle ne savait juste pas faire autrement. Once de chaleur qu'elle avait sans doute perdu à tout jamais, pour en laisser là que les éclats des envies subtiles d'en planter les aiguilles dans les tissus si fragiles. Après tout, elle n'était là que pour en sublimer les corps ; quitte à passer des heures sur des coutures et pièces à réajuster les unes des autres. Car ça en était devenu son échappatoire, à celle qui ne vivait plus que dans ces boutiques à vendre tissus et rêves à ceux qui ne voulaient y voir là qu'artifices ; dans ces mondes si fragiles, qui d'un éclat, pouvait se briser comme elle. Et après tout, qu'avait-elle de différent, par rapport à ces fragments coupant et gelés, alors qu'elle ne savait que montrer ces faux sourires si polis et sans émotion ? Poupée de chiffons, aux regards nécrosés.

orner les corps ;
pour s'oublier elle-même.

La Stardust avait planifié un rendez-vous avec une créatrice que Kain connaissait plutôt bien ; pour autant, il n'était jamais vraiment à l'aise, pas complètement. Le jeune homme ne s'en prend qu'à lui-même ; la couturière ne fait que son travail après tout. Il était arrivé en avance, réveillé bien trop tôt pour se préparer à cette journée de shooting. Mais avant toute chose, il devait faire ajuster des vêtements et ce n'était jamais vraiment agréable pour lui. L'industrie avait beau trouver son corps parfait ; il était grand et mince, ce qui était la norme pour faire du mannequinat. Pour autant, lui, il se trouvait trop mince. Maigre. Sans parler des cicatrices disgracieuses qui strient son corps, vestiges d'un passé dont il ne veut pas parler.

Il lève la tête quand il entend son prénom, son regard directement dirigé vers la provenance de Jaehee, qu'il fixe un instant. Il incline légèrement la tête en guise de salutation. La jeune femme se rapproche et lui apprend qu'elle a apporté les vêtements qu'il doit porter pour un prochain shooting — pas aujourd'hui, mais bientôt. Il acquiesce, accède à la demande, prend les vêtements qu'on lui tend, s'éloigne pour trouver un peu d'intimité. Kain s'est toujours montré très pudique. Ca n'a jamais vraiment choqué personne, parce qu'à côté de ça, le jeune homme n'est pas très exigeant. Ce n'est pas le genre à faire des demandes extravagantes à son manager, collègues etc sous prétexte qu'il commence à devenir un peu connu à Busan. Son seul caprice est de ne pas avoir à poser torse-nu ou avec des vêtements transparents car il n'est simplement pas à l'aise.


Vêtement récupéré, Kain s'enfuit presque en cabine pour essayer les vêtements. Il les enfile doucement, sait que les coutures peuvent être fragiles s'il s'agit simplement de surfilage. Une fois vêtu, il réarrange et dépose ses propres vêtements soigneusement sur un fauteuil, avant de sortir de sa cachette, se donnant aux mains de l'experte.

Délicatesse des gestes et politesses, dans ces lieux où tout était permis, car elle savait Jaehee, qu'il n'était en rien exigeant, celui qu'elle se devait de vêtir. Elégance permanente, taille émerveillée, et elle en prenait plaisir, à rester dans les silences des cabines pour venir en retailler les vêtements à même la peau. Alors elle le laissait faire, elle laissa se changer en tranquillité, installant son matériel un peu partout et pourtant avec soin et stratégie. Elle savait de quoi elle aurait besoin, et elle ne voulait pas perdre du temps à essayer de trouver ses quelques affaires qui pouvaient se dissimuler ici et là. Précision et objectif en tête, qu'elle ne pourrait pas laisser passer si aisément.

car elle en connaissait ;
les moindres détails.

Figure faisant de nouveau son apparition, tête se penchant délicatement pour en analysé les tombers des tissus, et elle ne pouvait que faire une légère moue, sous les quelques imprécisions remarquables à ses yeux qui ne s'exprimaient que pour cela. "Tu te sens comment dedans ?", importance d'en conserver les conforts, car certes, tout devait être beau, mais pour elle, cela devait aussi se lier aux envies de douceurs. Corps qu'elle approcha alors tout doucement, pour venir en ajuster légèrement les coutures comme elles le devraient. Piquer et délicatement raccourcir, elle se concentrait sans ne jamais dévier ; car Jaehee n'était là que pour pouvoir faire exercer ses doigts sur les quelques broderies incertaines.

Tissus qu'elle devrait repiquer, tout doucement, sans réellement faire attention, elle se permis de retourner légèrement le tissus en le remontant pour pouvoir couper quelques coutures et replanter tout doucement ses aiguilles ; en faisant abstraction des épidermes. Ô elle savait qu'il n'aimerait sans doute pas cela, car elle devait remonter un peu plus. Voix qu'elle laissa alors tout doucement sortir, pour tenter d'en demander les avis si importants.  "Ca ne te dérange pas si je taille directement sur toi ?", car question posée, alors même qu'elle avait commencé discrètement pour ne pas en perdre de temps. Car cela ne rendrait le travail qu'un peu plus précis, un peu plus agréable : et elle ne payait aucune attention, à ce qu'il se trouvait en dessous.

carnage à éviter ;
même si elle n'en faisait qu'à sa tête..

Les doigts experts ne tardent pas à trouver le tissu, frôlant à quelques reprises sa peau vulnérable. Le toucher est doux, bienveillant, alors il se laisse faire sans broncher, même si Kain n'est pas moins alerte. Mais il est digne, toujours et rien ne paraît.

Les deux font tout de même une équipe efficace et le mannequin doit le reconnaître, c'est parce que la jeune femme fait un travail d'orfèvre ; va à l'essentiel, ne s'égare pas. Elle ne tarde pas à lui demander comment il se sent dedans. Kain passe sa main au niveau de sa taille, tire doucement sur le tissu pour mettre l'emphase à ce niveau-ci. Le tissu ne tombe pas de ses jambes — encore heureux, mais il n'épouse pas vraiment son corps ; ça se voit que c'est encore trop grand pour lui, par rapport à sa taille. Il était très grand, plus grand que la moyenne en réalité, du haut de son mètre quatre-vingt trois.

— C'est encore un peu grand au niveau de la taille je dirais. Mais sinon c'est confortable.

Il lève les bras pour voir s'il a la liberté de bouger, avant de s'immobiliser pour laisser ses doigts de fée se mettre en action, retoucher les imperfections. Kain ne peut que rester passif dans cette situation, et se laisser  aller à ses rêveries, essayant de rester le plus immobile possible, le plus droit possible. Jusqu'à qu'elle lui demande si elle peut retailler les vêtements sur lui. Il hésite un instant, pense aux cicatrices hideuses qui décorent sa peau de manière si peu flatteuse. Il déglutit doucement.

— Tant que tu ne vois pas mon dos ou mon torse.



Elle a déjà commencé à couper, il le sait, mais il espère l'avertissement suffisant. Ce n'est pas comme s'il n'insistait pas avec cette même demande, qu'il bassinait tout le monde sans exception. Il n'a pas envie de répondre aux questions, de devoir s'expliquer. Les doigts se serrent sur les pans du pantalon, le froisse entre ses doigts alors qu'il se sent mal à l'aise et qu'il prend sur lui pour éviter de surréagir par rapport à la situation. Il reste silencieux, attend de voir comment ça se passe.

Efficacité, de ses regards investigateurs ; car elle voyait tout, Jaehee, car elle n'en voyait que les défauts jusqu'à ce que les œuvres en soient parfaites. Trop grand, pour les tailles fines de celui qui en était pourtant des plus grands. Alors elle hochait la tête, plantait de nouveau les aiguilles, pour en noter là où les nouvelles pinces devaient se poser, là où les nouvelles coutures devraient disparaître : pour n'en montrer là que travail idyllique sur les figures si grâcieuses. Concentrée ; car elle ne regardait rien d'autre, la plus douce. "Effectivement...Je vais arranger ça. Sans non plus te compresser dedans.", chose à éviter, d'en étouffer les mannequins de par ses quelques manœuvres désabusées. Alors elle taillait ; encore et encore : jusqu'aux vices indomptables.

curiosités silencieuses ;
sous les blessures communes.

Car les doigts en décelaient ; ce qu'il ne fallait pas montrer, et les paroles, sonnaient comme menaces intimes de ne pas continuer dans ses manières pourtant si délicates. Mais ô la belle devait en découper les coutures : pour tout réajuster. Et elle en voulait le résultat si adéquat, à ce corps que lui voulait dissimuler. "Car il y a quelque chose à voir ?", voir reposée, sans excès, calme et pourtant douceur entre les lippes : car malgré les froideurs, elle en montrait tendresse envers les mots semblant si stricte. "J'ai pourtant besoin de retailler la couture du dos directement.", qu'elle affirma discrètement, coupant alors encore et encore sans en observer quoi que ce soit : car elle aussi en avait ces démons ; qui en dévoraient monstruosités.

têtue et délicate ;
pour en forger les esprits.

Délicatesse des gestes ; car sans prévenir, elle en franchissait sans doute les limites de ce qu'il avait bien pu ne faire que lui fixer depuis le départ. "Tu sais...je ne vois rien à cacher.", murmure léger : car elle n'en laissait pas les doigts en toucher les épidermes, regards plantés sur les coutures à rectifier, et non les dos ornés de souvenirs douloureux. "Tu n'as pas à avoir honte. Et je ne vois rien. Alors laisse moi juste reprendre les quelques coutures trop larges du dos pour mettre en valeur ta taille." Ô les voix se faisaient légères, discrètes, car entre les silences amers qu'elle pouvait laisser, elle ne voulait pas le blesser : simples faits, qu'elle préférait ignorer, car si elle le devait, elle en partagerait elle aussi les secrets enfouis : et honteux à ses yeux.

Les doigts de Kain se serrent un peu plus à chaque seconde autour du tissu qui lui sert de pantalon. Il ne répond pas quand on lui demande s'il y a quelque chose à voir. Pas de suite. Ses yeux papillonnent et les mots sortent tout seul de sa bouche, finalement, de manière froide, presque même méchante.

— Rien que tu n'as besoin de voir.

Maintenir les apparences était plus important pour Kain que de répondre à l'ego des autres et s'assurer que personne ne soit blessé. Elle insiste pourtant, dit qu'elle a besoin de retailler cet endroit là en particulier. Si Kain reste immobile, c'est uniquement parce qu'il ne sait pas quoi faire pour faire entendre son point de vue. Jaehee, coupe, coupe et recoupe jusqu'à atteindre le point de non-retour.

Il sait qu'elle a vu. Elle a forcément vu. Ils voyaient, ceux qu'il avait eu dans ses draps. Les cicatrices n'étaient ni exactemement petites, ni exactement propres. Elles inquiètent toujours. Il l'a vu dans leurs yeux ; c'est pour ça qu'il s'enfuit souvent au milieu de la nuit — et pour éviter les questions auxquelles il n'a pas envie de répondre. Elle ne voit rien à cacher ? Quel mensonge.

Le mannequin finit par se dérober aux mains de la couturière, peu importe si une aiguille est mal disposée dans le tissu ou autre. Il repart dans la cabine où il a laissé ses affaires. Il y aurait pu y avoir pleins de solutions aux problèmes de Kain, mais encore une fois, les problèmes de Kain ont été ignorés. Il en a marre de laisser les gens disposer de sa personne comme ils l'entendent sans se préoccuper de ce qu'il peut bien ressentir. Réellement.

— Je ne demandais pas grand chose non plus. Ce n'est pas juste une question de honte mais de confiance. De respect.  Le reste, ça me regarde.

Kain n'était pas capricieux pourtant. Il n'était pas non plus réputé pour être colérique ; certes, il n'était pas commode, mais ce n'était pas comme ça. Il n'était pas du genre à faire une scène pour si "peu". Pour lui c'était trop. Et il disparaît pour de bon dans sa cabine, ne décide pas grand-chose, puisqu'il agit sur un coup de tête, mais l'envie de s'en aller ne lui manque pas, mais il devrait s'expliquer avec son agence.

Et elle savait, qu'elle était sans doute allée trop loin, la belle, mais entre travail et privé, elle savait y mettre là les distances si délicates. Mais ô blessures ancrées, cicatrices sur lesquelles elle n'avait dit mot ; car peut-être n'avait-elle simplement pas besoin de savoir ni même de poser des questions. Politesses qu'elle maîtrisait, et qu'elle mettait pourtant en œuvre : sauf là, comme envie d'en alléger un peu plus les esprits. Pour elle, cicatrices qui n'en étaient que marques d'une histoire, que Kain ne voulait pas partager. Et elle comprenait ; elle ne demanderait rien, car elle-même en connaissait les malheurs des regards.

Aiguille entre les doigts, l'observant se réfugier entre les cabines dissimulées, elle soupira un instant, doigts passant entre ses mèches ébènes pour venir s'asseoir au pied de la cabine, enfant délicate et minuscule qui attendrait le temps qu'il faut. "Désolée.", paroles douces, alors même qu'elle continua de ses airs impassibles. "De confiance et de respect hmm ? J'ai toujours respecté tes choix, je te rappelle. Mais il faut bien que j'arrive à travailler sur cette pièce.", légèreté des mots, tandis qu'elle entoura ses genoux de ses bras. "Tu as peur de quoi ? De mon regard ? Que je pose des questions ? Je t'assure que je m'en fiche. Ce n'est pas ça qui m'intéresse.", et elle était honnête, il devait le savoir depuis le temps : qu'elle n'en mâchait jamais les mots.

douceur dévoilée ;
entre les barrages à détruire.

Doigts jouant entre eux ; regard un peu perdu, et elle laissait les mots sortir, faisant attention à chacune des significations qu'ils pouvaient délivrer. "Si tu veux...Je peux te dire quelque chose sur moi que je ne dis jamais. Equivalent à ce que tu veux cacher.", qu'elle articula tout doucement avant de reprendre délicatement. "Si ça peut te faire sortir de là. Je te demande rien en retour, je ne veux même pas que tu m'en parles. Après tout je te l'ai dit, je ne suis là que pour coudre.", vérité accrue : car si cela pouvait le faire revenir juste là, sans pour autant se confier, pour juste tenter d'en calmer tout doucement les nerfs, alors elle n'avait rien à perdre. Car après tout : tout le monde le saurait tôt ou tard, et elle ne comptait en dévoiler ce qu'il craignait au fond de lui. Jaehee, beauté frigides, aux intentions pourtant si pures.

tenter le tout pour le tout ;
colorer les espaces de confiance.

— Des solutions, il y en a, si on se donne la peine de les chercher, il rétorque. T'as juste coupé, coupé, coupé, coupé sans me prévenir que t'allais couper autant.

Une vraie langue de vipère ; mais avait-il vraiment tort au fond ? Peut-être qu'il exagère, il reste que c'est la seule chose qu'il ai jamais demandé. Il n'a jamais rien demandé d'autre et ça le met vraiment mal à l'aise.

— Et même si c'était le cas, et alors ? J'ai pas le droit ? Peut-être que tu t'en fiches, mais pas moi.

Kain s'agace, s'impatiente, se montre vulnérable, plus qu'il ne le voudrait, laisse trop d'ouvertures qui pourraient être utilisé contre lui. Il ne crie pas, parce qu'il ne sait pas faire, ça l'incommode, mais au fond, c'est tout comme. Le mannequin montre qu'il n'a pas confiance ; ni des autres, ni de lui-même, dans une moindre mesure. Il finit quand même par se calmer un peu.

— Je ne veux pas savoir.


Il dit platement, il sonne presque cruellement froid. Froideur qui cache une toute autre réalité ; bien plus chaleureuse ; Kain ne s'obligerait jamais à parler de ses choses-là pour quelqu'un, pas s'il ne se sent pas prêt. Et si on l'obligeait, le résultat serait sûrement désastreux. Mais ce n'est pas comme si quelqu'un pouvait le forcer. Il réfléchit, pèse ses mots, avant de soupirer, de rajouter.

— Pas comme ça.

Ca serait injuste de sa part. Kain ne pourrait pas s'empêcher de se sentir mal de l'avoir obligée à se confier de cette façon. Le silence plane de nouveau.

— Je ne peux pas porter un tee-shirt dessous ?

Il demande, toujours caché dans sa cabine. Il fait l'effort de proposer une solution pour que chacun y trouve son compte. C'était peut-être stupide, et le tee-shirt y passerait peut-être avec le ciseau mais c'est une solution ? Ca se prend ? Kain reste toujours immobile, les jambes repliées contre son torse, semblant alors tout petit.

Soupir presque las ; car oui, elle savait qu'elle n'en avait fait que poursuivre les actes, sans pour autant écouter : car elle avait voulu lui montrer un peu brusquement, qu'elle n'était là que pour cela, elle, coudre. Après tout, on ne la regardait jamais comme autre chose ; poupée fragile et pourtant si froide, force d'esprit qui parfois tranchait, de ses caractères si directs. "Je sais, et je m'en excuse. J'ai juste voulu en faire qu'à ma tête, pour terminer cette couture rapidement sans pour autant que tu te braques autant.", qu'elle prononça délicatement ; et sans aucun jugement. "Et je n'ai jamais dit que tu n'en avais pas le droit. Mais peut-être que commencer avec moi...ça pourrait t'aider. Du moins juste dans ces cabines là. Après tout ce n'est pas comme si...j'étais réellement une inconnue." Tentative de presque le rassurer, car depuis le temps, peut-être pouvait-elle s'en montrer là quelques aides : bien que maladroites.

Léger sourire revenant aux lippes, sous ses quelques mots pourtant calmés, et elle en resserra tout doucement ses jambes, presque touchée, en réalité, de l'entendre ainsi. Froideur qu'elle connaissait : et qu'elle savait traduire, car elle aussi les maîtrisait à la perfection. "Tant mieux alors. Ca t'aurait ennuyé.", voix bien trop légère sans doute, car les mots étaient plus douloureux qu'il ne le devraient. Pourtant, tout aurait pu être marché équivalent, donnant-donnant, même si elle ne le forçait à rien, et encore moins à en parler. "Moi non plus je ne veux pas savoir alors, je n'ai rien vu du tout.", légèreté des mots, comme pour en détendre légèrement les atmosphères : car elle en laisserait là le temps dévoiler les secrets s'ils devaient l'être.

Se redressant tout doucement, chevelure légèrement ébouriffée, elle fouilla alors tout doucement à ses mots les quelques tissus qu'elle avait apporté pour en sortir simple débardeur qui en dissimulerait ce qu'il ne voulait pas montrer. Assez fin, même si elle en aurait voulu légèreté sur les corps si fin. "Tu me promets de sortir de là si je dis oui ?", et sans même en attendre sa réponse, elle passa tout doucement ses petits doigts à travers le rideau, pour lui en tendre les hauts si délicats. "Après tout...ça serait dommage de ne pas terminer une tenue qui te va si bien, non ?", tentative d'humour, depuis qu'elle était arrivée, alors même que Jaehee ne savait rien y faire. Ironie du sort, pour celle qui en était pourtant d'habitude si renfermée : sauf peut être ici, dans ces lieux.

sculpter du bout des doigts ;
les infinis remarquables.

Forcer Kain n'allait pas l'aider. Il était trop dans le déni pour accepter l'aide de quiconque, et encore moins de cette manière. Comment pouvait-il admettre ce qu'il avait vécu ? La société n'était pas prête à admettre ce qu'il avait lui-même vécu. C'était trop honteux à avouer. Les gens ne le verraient davantage comme quelqu'un de faible, qui n'a pas été capable de dire non. On l'accuserait encore d'être le problème. Il se ferait insulter à nouveau. On le frapperait encore. La réalité est bien trop dure à accepter, à encaisser. Alors pour l'instant, tant que Kain n'est pas prêt à s'aider lui-même, personne ne peut l'aider non plus.

— Ce n'est pas à toi de décider à ma place ce qui est bon pour moi ou pas. 



Personne n'avait le droit de décider à la place de Kain. Personne n'avait à lui dire quoi faire. Il était un adulte maintenant, indépendant de surcroît. Il peut très bien s'assumer tout seul. Jae Hee n'est pas sa soeur, encore moins sa soeur. Pas même une amie dans l'esprit de Kain. Il n'a personne. Il ne compte sur personne. Et il est dur, envers tout le monde, y compris lui-même.

— Ne prétends pas savoir la prochaine fois.

Le silence se fait après son refus de savoir ce qu'elle a vécu, et il se tait aussi quand elle lui dit que c'est tant mieux s'il ne veut pas savoir, bizarrement, il comprend la portée de ce qu'elle dit, qu'elle partage une certaine douleur avec lui vis-à-vis de son passé, même s'ils ont sûrement subi des choses très différentes. Puis elle indique qu'elle ne veut pas savoir non plus. Ca lui arrache un sourire, dans sa cabine, à l'abri des regards.

— De toute façon, tu ne me croirais pas.

Ce qui lui était arrivé était bien trop horrible pour le commun des mortels. S'il en parlait, on le traiterait de mytho, de personne en manque d'attention et sûrement beaucoup d'autres choses. Et si elle le croyait, peut-être qu'elle vomirait rien que de s'imaginer l'enfer qu'il a vécu. Il ignore à quel point ils sont semblables, peut-être. Trop semblables ; étouffés par leur famille, ailes brûlées par les injections sociales de la haute. Kain avait perdu les siennes depuis longtemps ; et malgré les années, il était toujours à terre – incapable de voler.

— Oui, il promet, sans hésiter. Kain tient toujours parole ; on lui a tellement menti qu'il ne veut jamais reproduire ce qu'il a vécu ; mais ça, il peut le promettre. 

Il enfile le tee-shirt et sort de la cabine presque instantanément, soulagé que la situation se soit arrangée.

Inconnue était-elle, et elle ne savait que trop bien qu'elle ne devait observer que ce qui ne la regardait. Mais ô, sans doute était-ce ces impressions d'être similaires, d'être ce que personne ne voulaient qu'ils soient, qui la faisait agir ainsi. A se refermer sur elle-même ; à vouloir juste pour cette fois en délivrer les quelques imperfections du temps : car même quand elle essayait, elle ne se voyait que renvoyée ailleurs. Alors sans doute que cela ne faisait que confirmer que la compassion n'était pas pour elle, à toujours tenter d'être quelqu'un qu'elle n'était pas. "Je n'ai pas dit cela non plus. N'insinue pas ce que je n'ai pas prononcé.", car en aucun cas, elle se disait savante des maux qui venaient le toucher.

Et il n'y avait que les soupirs, qui en venaient orner ses lippes, ceux même qu'elle ornait à ces visions fantabulesques qui lui pourrissaient la vie : car cela ne faisait que lui rappeler que tout devait en rester secrets ; pour ne pas en attirer plus les regards sur elle. "Je ne prétends rien du tout. Juste être une inconnue qui peut s'avérer utile.", car un jour peut-être il ne se souviendrait plus d'elle, et elle en oublierait son visage comme si tout n'avait été que parenthèses entre des vies mouvementées. Elle s'en fichait, les gens ne restaient jamais réellement auprès des fous : échiquier ou réalité. Jouer de ses mèches du bout de ses doigts pour en faire passer les minutes, à sourire délicatement de ce qu'il pensait être vrai : et si elle venait à y croire, la laisserait-elle en rassurer les esprits ? "Qu'en sais-tu ? Je suis plus surprenante que tu ne le penses. Il y a bien des choses que tu ne croirais pas non plus, alors pourquoi devrais-je remettre en doute tes paroles ?", car elle en avait aucunement le droit, elle qui pensait le monde capable de tout.

désastre permanent ;
sans ne s'en laisser berner.

Lui laisser le temps, pour le voir sortir de sa cachette sans en laisser son visage n'exprimer que douceur. Car elle n'était pas expressive, la plus petite, à se cacher derrière masques et passions. Finissant par se replacer derrière lui, couture à refaire sans en piquer les tissus camouflant les peaux, elle s'appliquait sans en dire mot, précision des gestes car elle savait ce qu'il lui restait à faire en plus d'en rajuster les tissus. "Tu as de la chance. Je ne vais pas t'embêter longtemps aujourd'hui.", à finir de resserrer les tissus autour de lui pour finalement en observer un instant les allures. "Ca devrait être mieux taillé. Je continuerais à la machine ensuite, alors je te libère pour aujourd'hui.", presque à ne pas vouloir le torturer plus, à simplement pouvoir souffler un peu, et finir les créations dans les solitudes les plus totales. Car c'était toujours ainsi, car personne ne voudrait en rester avec la créature éprouvante qu'elle était.

Jae hee n'a pas dit ça, mais pourtant, il pense bien que ses actions le prouvent. Et il est injuste Kain, avec sa couturière ; parce que c'est plus facile de se faire détester de quelqu'un dès le départ, plutôt que de s'attacher et de se faire mal. Il ne veut plus avoir mal. Le mannequin reste silencieux, parce qu'après tout, leur dispute ne mène nulle part si ce n'est à satisfaire l'ego de chacun. 

Ses soupirs accompagnent ceux de la jeune femme.

— Parce que c'est trop.

Personne ne voudrait le croire. Il avait déjà honte, alors admettre qu'un homme l'avait touché, plusieurs fois, au milieu de tout le reste, il préférait mourir plutôt que de le dire à voix haute. Et ça n'arrive jamais aux hommes, alors forcément, il ment, non ? Kain sait que c'est injuste de sa part de penser ainsi, pour autant, il sait que c'est ce que la majorité des gens pensent.

— Mais peu importe. C'est pas comme si j'allais te le raconter de toute façon.

Finalement, les esprits finissent par s'apaiser. Kain ressort de la cabine, petit et embarassé d'avoir laissé son dos être vu. Il était véritablement mal à l'aise d'avoir montré son dos aussi moche. Les plaies étaient profondes et avait beaucoup de relief, à son grand désespoir. Un de ses plus gros complexe, avec le fait qu'il était plutôt maigre pour quelqu'un de sa carrure.

En soit il ne déteste pas la couturière. Il n'a pas assez de colère en lui pour cela, pas vraiment à vrai dire. Il appréciait son silence. Ils se ressemblent, sous certains aspects également. Puis elle lui dit qu'elle a fini de l'embêter. Il a presque envie de lui dire qu'il ne l'embête pas. Il est très professionnel en règle générale, il fait toujours de son mieux pour aider les personnes qui s'occupent de lui, parce que lui, mannequin, il a plutôt le rôle facile, il le sait. Il lui suffit d'être beau, de poser, d'attendre, de s'habiller. Rien de compliqué. Il est plutôt étonné, quand elle lui dit qu'elle a déjà fini.

— Déjà ? Il laisse échapper, presque dans un murmure.

S'apaisanter des douces idylles, à vouloir croire que les aides auraient pu être acceptées : mais elle n'est rien, Jaehee, et ne la jamais été. A ne jamais réussir les empathies tant désirées, à finalement se laisser bercer de ces froideurs si inaudibles. Et peut-être que son meilleur ami lui aurait dit, d'arrêter toutes ces mascarades, de ne pas se forcer à en exprimer douceurs et volontés pour au final en finir les mains écorchées, et c'était bien ce qu'elle ferait sans doute à présent : à ne plus cacher là les fausses sympathies alors qu'elle n'en était que vide permanent. Trop, qu'il disait, et elle n'en savait rien, après tout, elle qui n'était que démence dans les nocturnes : à ne jamais juger les autres, à ne pas forcer quand on lui disait stop. Car elle n'était personne, aux yeux du monde."Comme tu le dis, peu importe. Alors faisons comme si rien ne s'était passé, hmm ?", qu'elle en venait à articuler, pour le laisser revenir face aux mains créatrices.

fermer les yeux ;
sur les imprédictibles.

Piquer et repiquer, ajuster et simplement venir en planter les aiguilles pour en marquer les coutures à faire, sans ne trop le déranger pour aujourd'hui : car sans doute en avait-elle atteint les limites de ses patiences, à courir après les objectifs perdus. Alors quand les mesures prises, elle en entendit tout doucement les remarques faites, elle se mit finement à sourire, comme si elle ne pouvait que s'amuser un peu plus de ses surprises. "Hmm. Déjà.", à répondre à ses mots avant de reprendre. "Je n'ai plus qu'à refaire de vraies coutures, pour un dernier essayage, et normalement ce sera bon.", car elle n'y voyait là pas d'intérêt à continuer davantage les tortures silencieuses, ô elle qui en appréciait pourtant leurs délicatesses si admirables. Alors elle ne ferait qu'en abréger les souffrances pour les quelques journées qui s'en étaient présentées là devant eux.

"A t'entendre, on croitait presque que tu aurais voulu que ça ne dure plus longtemps.", qu'elle l'embêtait, de ses visages cristallins, à ne pourtant rien laisser paraître, à ne rien sous-entendre pour autant. "Fais attention en retirant le haut, j'ai mis des aiguilles.", qu'elle lui en offrirait presque les aides pour en ôter les tissus avant de le regarder un instant de ses douceurs impartiales. "A moins que tu ne veuilles attendre que je finisse les coutures aujourd'hui, je ne vais pas te retenir plus longtemps..." Il ne restait plus grand chose à réaliser, de ces tissus presque terminés, temps infime qu'elle mettrait à en relier le tout, comme de ses magnifiques prouesses qui du bout de ses doigts, venait simplement en montrer les délicates attentions. A vouloir tout rendre parfait, à simplement ne pas vouloir le forcer à rester avec elle.

Kain aime croire qu'il n'a besoin de personne, et que ce n'est pas en comptant sur les autres qu'il finira par arriver où que ce soit dans la vie. Ce n'était pas spécialement contre la couturière. Mais c'était pour lui, parce qu'il considérait qu'il avait trop souffrir et il ne pourrait pas accepter de souffrir autant une nouvelle fois. Si son propre père avait été capable de lui faire des choses aussi horrible, alors qu'est-ce qu'un inconnu serait capable de lui faire ? Hypervigilance constante, le mannequin se laisse croire que tout le monde lui veut du mal, d'une manière ou d'une autre.

— Hmm, il acquiesce à son tour pour réponse, sans grande conviction.

Pourraient-ils faire comme si rien ne s'était passé, des deux côtés ? Le dire était une chose, mais en étaient-ils vraiment capables ? Kain se posait sincèrement cette question. Le silence dure un peu plus longtemps, jusqu'à ce qu'elle lui annonce qu'elle a terminé, prenant le jeune homme au dépourvu. Il se retourne pour regarder son interlocutrice qui sourit, légèrement mais cela n'échappe pas au regard du garçon. Ce dernier ne laisse rien transparaître, ne se laisse pas attendrir par un tel sourire ; pas très difficile également, il faut peut-être le noter. Il se contente de détourner le regard, seul signe de son malaise. Il acquiesce de nouveau quand elle lui indique de faire attention au moment où il enlevera le haut afin de ne pas se piquer. Il s'apprête à repartir en cabine avant que la jeune femme lui propose d'attendre qu'elle ait fini les coutures.

— Je suis libre jusqu'en début d'après-midi. Je peux rester, ça serait réglé au moins.

Puis il disparaît dans la cabine pour remettre ses propres vêtements ; un tee-shirt noir avec un jean noir, tout simplement. Puis il tend les vêtements à la jeune femme, demande :

— J'ai le temps d'aller me chercher un truc à boire à Starbucks ou pas ?

Kain veut boire un café, rien de plus, pas s'enfuir. Puis il ajoute :

— Si tu veux je te ramène un truc.

A vouloir faire comme de rien était, à se briser toujours un peu plus à chaque parole prononcée, et elle en resterait professionnelle, la douce, à simplement continuer les travaux jusqu'à arrêter : car tout était sur le point de se concrétiser. Velours à en épouser les peaux, perfection débutée à simplement relier pour en faire rayonner les tenues sur les corps sveltes, et elle pourrait enfin en terminer les heures si longues. Concrétisation d'un projet, qu'elle pourrait enfin voir resplendir sur le mannequin si talentueux qui lui faisait face. "Hmm ?", prunelles clignant délicatement, à presque ne pas s'être attendue à ce qu'il ne souhaite réellement rester ici. "Vraiment ? Ca ne te dérange pas ? Ca risque d'être ennuyeux...quoi que rapide je te le promets." Car il n'en restait que finitions, à presque être contente au final de ne pas rester seule dans les ateliers si vides de présence.

à se demander ;
combien de temps il restait encore.

A venir sourire plus simplement, le laissant se rhabiller en tranquillité, elle récupéra ensuite délicatement les vêtements tendus pour commencer à les installer entre la machine. "Evidemment que tu as le temps...", qu'elle hocha élégamment la tête avant de lui sourire plus tendrement. "Je veux bien...un latte si possible. Je te rembourserais.", à n'être qu'étrangement douceur entre les vocales, à ne vouloir l'obliger à rien : car tout était déjà beaucoup pour elle. "Je vais commencer du coup...A moins que tu veux que je t'attende ?" Car elle ne savait pas réellement quoi lui dire, à se demander si cela serait en réalité plus facile d'en réaliser les compositions. Alors s'il le fallait, elle attendrait sagement, à en hausser vaguement les épaules pour en faire les réglages de sa machine, à tenter de reprendre ses esprits pour n'être que dans son rôle si parfait : et pourtant si illusoire.

"Oh...! Et fais attention en sortant. La lumière de l'entrée est cassée...et il y a des marches.", à simplement le prévenir, de ses petits studios qu'elle louait là pour coudre en tranquillité, elle en serait presque honteuse, de devoir l'en informer ; mais elle en gardait la tête haute, à simplement se plonger dans les travails qui la faisaient s'exprimer le mieux. Jusqu'à en avoir les iris illuminés, de simplement en toucher les tissus du bout des doigts. A se dire, qu'elle ne serait mieux nulle part ailleurs qu'ici, loin des familles prison : à vouloir s'émanciper du mieux qu'elle pouvait pour être finalement elle-même. Complète, irrationnelle, et fébrile de l'intérieur. Alors elle l'attendrait, comme si elle en avait presque peur de ne pas le voir revenir. Et qu'importe, pourquoi cela devait-il finir par la toucher, alors qu'elle n'était que simple pantin à vouloir faire briller celui qui l'accompagnait dans ces lieux.

Rêvetu de ses vêtements, le jeune homme se sent plus à l'aise. Son corps le complexait beaucoup ; les nombreuses cicatrices et son absence de poids en était responsable. Tout le monde se félicitait, pourtant, de le voir aussi mince. Mais lui, il détestait que l'on devine ses côtes sous sa peau ; même si ça restait léger. Mais peu importe ce qu'il mangeait il ne grossissait pas. Il ne faisait pourtant aucun régime particulier et manger avec un bon apétit. Certains étaient agacés qu'il dise cela, mais lui, ça ne l'amusait pas que son métabolisme fonctionne ainsi.


— Non ça ne me dérange pas. Sinon je n'aurais pas proposé. Je préfère que tout soit parfait avant de partir, histoire de pas avoir de mauvaise surprise le jour j.

Talentueux, Kain ne se serait pas qualifié ainsi, mais professionnel en revanche, il l'était. C'est pour cela que les marques aimaient travailler avec lui ; il faisait les choses jusqu'au bout, avec un investissement certain dans tous les projets auxquels il était rattaché. Sauf si l'on dépassait ses limites. A ce moment-là, Kain pouvait devenir le pire mannequin qu'une marque aurait pu avoir, refusant finalement de collaborer. Autant dire que son agence et sa manageure tout particulièrement en avait vu des vertes et des pas mûres. Heureusement que cela restait rare, et justifié.

— Froid ou chaud ? Il demande, avant d'obtenir une réponse. Ca marche, je vais chercher ça. Et tu peux commencer sans moi si tu veux.

Il ne savait pas exactement combien de temps ça allait lui prendre ; il ignorait s’il y avait du monde à cette heure-là. La fréquentation dépend du quartier et de l’heure et il n’a pas l’habitude de se rendre en ces lieux. Une dernière chose, enfin : faire attention aux marches et à la lumière.

— Merci, presque timidement murmuré, réduit à un souffle entre ses lèvres, ne permettant peut-être pas à la jeune femme de l’entendre.

Puis il disparait. Pendant de longues minutes. 13 minutes très exactement, ce qui est plutôt rapide, mais qui peut également être long selon d’autres point de vue. Kain ouvre la porte, les mains chargées de deux gobelets, alors il ouvre la porte comme il peut, utilisant son coude, son épaule pour ouvrir puis pousser la porte. Il s’enfonce dans la boutique afin de retrouver Jaehee, et lui tendre sa boisson.

— J’ai oublié de te demander la taille que tu voulais. J’ai pris moyen du coup.