Du temps libre dont Kain pouvait profiter. Alors bien sûr, il voulait danser. C'était son passe-temps principal après tout. Il était maintenant à l'aise avec ce nouveau style de danse plus contemporain, en opposition à la danse classique qu'il pratiquait plus jeune, et lui venait l'envie de chorégraphier, de raconter lui-même quelque chose à travers cet art.

Il débutait en chorégraphie, et il n'hésitait pas à solliciter les professeurs du studio pour avoir leurs avis, leurs conseils, leurs astuces et ainsi de suite. Il recevait des compliments mais ne s'en contentait pas, imaginant que c'était seulement pour ne pas le froisser. Il savait qu'il pouvait faire beaucoup mieux.

Mais aujourd'hui, et en tout cas pour le moment, il n'était pas là pour s'initier aux fondamentaux des techniques de chorégraphie, mais juste pour suivre un cours, pour s'amuser, pour se défouler et sortir toute la négativité qui s'accumulait dans son cerveau. A peine arrivé sur place, Kain s'installe dans la salle et prend le temps de s'échauffer convenablement. Il est en avance, il a le temps après tout. Et il s'applique, parce qu'il sait qu'un bon échauffement lui évitera des douleurs ou des blessures. Et à la fin il fera des étirements pour s'assurer de ne pas être trop courbaturé le lendemain.

Et puis le professeur arrive et ils se mettent tous à danser, répéter, imiter ce qu'on leur montre. Kain n'éprouve pas vraiment de difficultés et répète de manière assez exacte les mouvements. Il est concentré, et pourtant, quelque chose finit par attirer son attention : la personne devant lui semble boîter un peu, même souffrir de sa jambe. Il comprend rapidement Kain, mais ne souhaite pas interrompre le cours. Il attend que le professeur sonne l'heure de la pause pour s'approcher du jeune garçon qui fait à peu près sa taille.

— Ca va ? Ta jambe.

Il marque une pause.

— Je peux te faire un massage si tu veux.

Il parle doucement, se fait discret, parce qu'il sait que tout le monde n'a pas besoin d'entendre, même si en réalité, lui, il s'en fiche un peu que ça soit le cas. Kain ne sourit pas, il propose simplement, platement.

c'est que de ces journées, tout lui avait manqué. adrénaline, de ces mouvements à ne plus prédire, quand il n'avait fait que se glisser dans les cours inconnus. lui : bien trop habitué aux rues, à effleurer les pavés de ses pas sur les musiques ambiantes. et il vivait pour cela, daehyun, à pourtant tout regretter ! quand les corps en avaient été brisé. immoral sans doute, de glisser à nouveau sur les parquets devant ceux en apprentissages, à ne faire que s'amuser pourtant, en oubliant le monde. car il n'était plus là pour apprendre, le jeune homme : simple envie d'en oublier les malheurs, quand il en connaissait les professeurs.

arrivé tôt, sans doute, à ne faire plus que suivre les mouvements dans une précision sans doute bien trop facile. ô goût retrouvé de ces passions jamais oubliées, à pourtant en ressentir les échos : de ces genoux revenus. essayer d'en oublier les douleurs, apprécier les instants jusqu'aux dernières minutes. car daehyun en était inconscient sans doute, de forcer sur les articulations comme si cela pouvait les réparer. illusion forgée ! quand il en souriait pourtant, à retenir de boiter les jambes jusqu'aux arrêts des chants.
créer là :
nouvel instant
pour oublier les douleurs.
à finir par s'écarter des attroupements, se retrouver sur les côtés pour en reposer les corps aigris. silhouette s'approchant, à le faire sourire tout doucement, il se frotta tout doucement la nuque pour en cacher les fatigués. "hmm ?", rire léger, quand il ne pouvait que s'afficher vaincu. "ça se voit tant que ça ?", murmure léger, quand il se fichait bien que les gens ne l'apprennent. car après tout : il ne venait jamais ici. "et bien...si ça ne te dérange pas....? après tout ça ne peut qu'aider. mais je te remercie.", à alors tout doucement s'asseoir sur l'un des bancs, à l'inviter à le rejoindre pour se reposer un instant. "et donc...tu t'y connais en massage ?" , curiosité débordante, de celui voulant faire connaissance : car peut-être était-il bien trop à l'aise, celui qui en aimait les danses tout comme son voisin.

Pour Kain aussi, la danse était une véritable bouffée d'air frais. Ca le rendait un peu plus doux, bien qu'il ne le soit jamais vraiment complètement. Il avait commencé à chorégraphier depuis quelques années et c'était un nouveau monde qui s'ouvrait à lui ; un où il pouvait exprimer l'imprononçable. Il savait qu'il n'était clairement pas le seul dans cette situation, à venir danser, à se défouler sur le parquet de ce studio pour se sentir mieux, pour aller mieux. C'était le cas du garçon devant lui, qui danse alors que vraisemblablement il n'est pas en état de danser ; mais qui est-il pour juger de cela ? Quand c'est peut-être la seule chose qui te maintient en vie ? Le jeune homme n'en sait rien, alors il reste silencieux à se sujet ; il n'est personne pour donner des leçons.

L'inconnu rit à sa question, vaincu. Kain hausse les épaules un peu.

— Vu de derrière, c'était difficile à louper.

Il était placer derrière lui, bien que légèrement en diagonale, et son oeil aiguisé avait été attiré par les mouvements parfois maladroit de cette jambe sauvage. Il n'insinuait en rien qu'il regardait de manière inapproprié, mais il n'était pas impossible que son interlocuteur le voit d'une autre manière.

Pour le reste, l'autre danseur accepte la proposition avant de s'assoir sur le banc. Le mannequin le suit platement, avant de s'asseoir à son tour, prêt de son vis-à-vis, qui ne tarde pas à lui demander s'il s'y connait. Encore, Kain hausse les épaules.

— Je danse depuis très longtemps, donc j'ai quelques astuces dans ma manche. (Il marque une pause :) Mais oui tu devrais aller voir quelqu'un de plus qualifié que moi.

Le jeune homme lui fait signe de poser sa jambe sur ses cuisses en tapotant dessus doucement. Puis avant de faire quoi que ce soit, il prévient :

— Si je te fais mal, n'hésite pas à me le dire et j'arrêterais. (Une autre pause :) Je peux y aller ? Tu es prêt ?

Le jeune homme reste très calme et très factuel, ne rentre pas spécialement dans les détails, témoignant de sa volonté de rendre service, mais pas spécialement de faire connaissance.

dissimuler les maux !
impossibilité : à en entendre celui qui en avait vu les mensonges.
que pouvait-il dire, au final ? si ce n'était qu'il en cherchait encore les miracles, alors que tout n'était qu'erreur. à se détruire toujours plus, quand il ne voulait que ressentir quelques émotions enfouies, quand les danses ornaient dans sa vie comme plus beau des trésors. alors il ne ferait que rire ! sous les masques démasqués, à presque s'en amuser, quand il n'y avait pourtant rien de merveilleux. "j'aurai dû me mettre tout derrière alors j'imagine." pour ne pas être vu,  à vouloir toujours plus en cacher les vices.
à accepter les sorcelleries !
pour en soigner les douleurs,
pourtant forcées.
à s'installer tout doucement sous ses paroles, quand il souriait tout doucement. "hmm je sais bien. mais c'est pas soignable. on m'a juste conseillé d'arrêter la danse mais j'y arrive pas.", qu'il viendrait presque bouder ! de ces obligations non-voulues. "en plus j'ai pas l'habitude de venir ici. d'habitude je danse dans la rue.", quand les regards venaient sourire, accompagnés de ses regards remplis d'étoiles en permanence. jambe alors tout doucement élevée sur celles du jeune homme, à se caler doucement contre le mur, il pencha un peu la tête sans quitter ses mains des yeux. "hmm. t'en fais pas, je vais pas râler alors que tu m'aides déjà.", murmure délicat, avant d'en reprendre. "mais tu peux y aller ! je suis pas douillet alors ça devrait aller.", qu'il venait l'encourage !

quand lui n'avait rien à craindre,
de ces gestes sur les corps.

"désolé, si je suis trop bavard...", qu'il prononça tout doucement, penchant vaguement la tête en gardant son sourire. "mais hmm...pour te remercier je pourrai t'offrir un café après ?", proposition banale, pour ne pas trop en déranger celui qui lui faisait face, à presque se demander, s'il n'en était pas trop bruyant. alors il tentait d'en faire la discussion, celui un peu trop curieux sur tout, à peut-être en embêter son voisin. "et du coup...tu travailles dans la danse ? ou c'est juste une passion ?", qu'il s'intéressait à lui. car Daehyun avait appris au cour du temps, qu'il n'y avait sans doute pas plus intéressant que le passé des gens. mieux que les ouvrages aux pages à tourner, à toujours pouvoir en apprendre plus, et il en appréciait lui, les quelques secrets à découvrir de par les paroles partagées.

— Sûrement, il rétorque simplement.

Kain n'était pas très avare en mot, ne disait que ce qu'il jugeait utile d'exprimer. Il ne répond rien quand il lui dit que ce n'est pas soignable et qu'il aurait juste dû arrêter. Il ne peut pas le blâmer d'avoir continué, même si au fond de lui, une petite voix lui dit que ça doit faire un mal de chien.

— Peut-être que tu devrais voir un autre médecin. Si c'est pas déjà fait.


Il vient peut-être avec des solutions toutes faites, mais le mannequin savait qu'il y avait toujours des solutions. Il savait aussi que les médecins n'étaient pas toujours d'accord entre eux. Il l'a vécu. Peut-être que l'inconnu ne pourrait pas faire de compétitions ou certains mouvements trop difficiles pour sa jambe, mais s'il pouvait danser rien qu'un peu ici, ça serait peut-être déjà bien. Mais ce n'était pas pour autant que le diagnostique de son vis-à-vis allait changer non plus. Peut-être était-ce réellement inéluctable.

Son interlocuteur indique ensuite qu'il danse dans la rue d'habitude. Il s'ajuste un peu sur le banc, avant de donner son feu vert au brun. Il dépose alors ses longs doigts autour de son genoux, sans pour autant se lancer dans un massage d'entrée ; il appuie seulement doucement pour connaître la physiologie de son genou, puis une fois qu'il a pris ses repères, il commence à masser son genou doucement, exerce des pressions plus ou moins appuyées en fonction des endroits, plus sensible que d'autres, et essaye globalement de ne pas lui faire mal.

Contrairement à Daehyun, Kain parlait peu, concentré sur ce qu'il faisait de ses mains.

— C'est une passion.

Il reste évasif, préfère éviter de dire directement ce qu'il fait, même si son visage n'est pas réellement inconnu à Busan. Ca le rassurait de savoir que personne ne savait ce qu'il faisait dans la vie au sein de ce club.

— Je ne fais pas ça pour les remerciements.

Kain parle platement. C'était la vérité. L'autre était en position de faiblesse, et il avait proposé son aide. Peut-être que celle-ci ne serait pas suffisante pour aider la personne non plus. Alors il estimait en plus qu'il ne méritait rien si son action n'aboutissait sur aucun résultat.

— Un merci c'est très bien.

Kain, toujours aussi distant avec les gens ; de peur de les laisser entrer dans son coeur et d'être blessé, désireux de maintenir cet équilibre fragile.

moue au visage, quand de ses mots il se doutait qu'il aurait sans doute dû faire bien plus attention ! à se dire qu'une prochaine fois, il viendrai à se cacher pour en faire ses passions les plus certaines. et en un sens, tout l'attristait, Daehyun : quand il ne pouvait que souffrir de ne pas pouvoir en bouger les corps comme il le désirait. d'être cassé ! alors qu'il ne voulait le montrer à personne. et qu'adviendrait-il, s'il ne pouvait plus danser ? question repassée en boucle, à ne toujours pas en trouver les réponses, quand il s'obstinait à être dans ces dénis perfides : qu'il ne pourrait plus faire comme avant.
inconscient peut-être,
de ses innocences,
dans les regards !
alors de ses conseils, il ne pourrait qu'en hausser les épaules. "à quoi bon...ils peuvent rien faire pour mon genoux, qu'ils ont dit.", presque désespéré, quand il avait réussi à ne plus s'en préoccuper depuis tout ce temps. "t'es doué..." A le laisser faire pourtant, quand il avait l'impression d'être sans doute un peu lourd à ne faire que parler toujours plus.

et tout doucement sans doute, à sourire légèrement, il en trouvait cela formidable, que d'autres en dansent avec les mêmes passions qu'il pouvait avoir. car le corps en avait été oublié ! mais pas ce qui l'animait au quotidien. c'est qu'il le regarderait masser son genoux, sans en dire un mot, sans ne même se plaindre. "oh...c'est bien ça. t'en fais souvent ? oh pardon...c'est peut-être un peu indiscret...", que lui ne pouvait tout simplement faire que demander en permanence. à se dire qu'il en restait encore des personnes agréables, dans ces villes obnubilées par les écrans. "juste un merci ? c'est pas suffisant ça...non je t'offrirais quelque chose ! après tout je te prends de ton temps alors bon ...", qu'il ne pouvait que vouloir lui en montrer ses honnêtetés, quand sans doute devait-il l'agacer un peu.

à bien trop parler,
à essayer de faire ami-ami,
quand l'autre en restait sobre.

"hmm...ça parait étrange mais...j'ai déjà l'impression de t'avoir vu quelque part...", car plus il le regardait, plus il en trouvait les traits semblables aux visions du passé. "enfin non oublie ! je vais me faire silencieux promis !" et tout doucement, il en leva une main pour la poser sur sa bouche. essayer de ne plus en dire mot, quand il ne voulait pas plus le déranger. réfléchir : à où il avait bien pu déjà le voir, quand de ces phrases, il en faisait là cliché les plus indélicats possibles.

Être mannequin et avoir une telle personnalité... c'était rarement compatible. Il n'avait pas une bonne personnalité, une personnalité qui pouvait le rendre sympathique auprès de ses fans. Il était non seulement très réservé, mais il détestait particulièrement les autres et encore plus devoir intéragir avec eux. Et pourtant, il réussissait à faire son chemin dans ce milieu. S'il avait eu une meilleure personnalité, peut-être qu'il serait déjà beaucoup plus loin dans cette industrie. Mais son passé l'avait rendu ainsi.

— Tu as essayé avec une genouillère ?

Cela pourrait lui apporter un soutien supplémentaire et rendre les mouvements moins douloureux pour lui. Kain n'était personne pour lui dire d'arrêter la danse. Il sait à quel point cela peut-être salvateur de faire quelque chose que l'on aime. Il est le premier concerné.

— J'essaye... Plusieurs fois par semaine si j'ai le temps.

Son emploi du temps est chargé, malgré tout, il essaye de trouver du temps pour, et s'il ne peut pas aller en studio, il réfléchit à des chorégraphies chez lui, tout en cuisinant. Maintenir un semblant de normalité était ce qui le sauvait, chaque jour.

— Si c'est bien suffisant. Ce n'est pas dit que cela fonctionne.

Kain continue son affaire, s'appliquant et essayant de faire au mieux. Au pire, ça allait le soulagé sur le moment, passant un moment agréable. Au mieux, cela aurait un réel impact et il saura qu'il y a réellement quelque chose à tenter avec sa jambe.

— Où ça ? il demande, l'air de rien.

Il n'allait pas cracher le morceau comme ça, admettre qu'il était mannequin. Sa réflexion lui arrache un très léger sourire en coin, malgré cet air extrêmement morose et blasé qu'il arbore de manière générale.

Le jeune homme continue encore quelques minutes, avant de cesser son travail des mains.

— C'est fini.

Puis il se saisit de sa bouteille d'eau sur le côté et vient en boire quelques gorgées, avant que la pause ne se termine.

c'est qu'il parlait un peu trop Daehyun, à tout le monde, n'importe qui, en permanence. à ne jamais se méfier, et pourquoi ? quand après tout devant lui ne faisait que se trouver gentillesse permanente. car peut-être que celui qui lui en était venu en aide ne se rendait pas réellement compte, mais pour lui, toute la différence se jouait en réalité ici. "avec une genouillère...? si...au début...mais ça m'a vite agacé...", quand souplesse n'en avait jamais été plus pareille. car lui ne faisait que chercher, à savoir pourtant qu'il ne faisait rien pour en améliorer sa situation. pourtant il prenait note, à peut-être un jour reconsidérer cette décision, de se nuire à lui même. "Ohh...je vois ! Alors si je reviens ici je risque de te croiser c'est ça ? J'essaierai de retenir ton visage !", quand ce n'en était pas difficile.
d'une beauté indéniable ,,
il en noterait :
chaque détail.
car peut-être qu'après tout, en prendrait-il plaisir, de tenter de le reconnaître, de danser un peu plus pour le remercier ! faire en sorte, de suffisamment le lui dire : qu'il en était reconnaissant. moue pourtant éprise de son visage, à froncer un instant les regards, il en bouderait presque comme un enfant, lui, sous les quelques refus. "Mais c'est l'intention qui compte ! Que ça marche ou non...je te remercierais quand même ! Et pas de non possible...Je suis têtu tu sais ?", qu'il voulait le persuader un peu trop enfantinement, sans pour autant vouloir le mettre mal à l'aise. à le laisser faire, en sentir les quelques bienfaits contre son genoux, quand les yeux ne pouvaient en fixer le visage de sa nouvelle rencontre. "hmm...je sais pas trop ? c'est bizarre. d'un côté j'ai l'impression que je t'ai déjà vu...mais en même temps non ? ce genre de sensations...mais bref ! c'est mon cerveau qui me joue des tours je pense !", qu'il rirait de ces quelques bêtises.

sans ne savoir :
que les visages en étaient connus.

"Oh ! Merci beaucoup !", qu'il lui sourit alors, à retirer tout doucement sa jambe pour se relever et tester sa toute nouvelle jambe. "C'est que ça a vraiment marché ? t'as des doigts en or ! Après la séance je t'offre un café ! et la prochaine fois...je t'offrirai un truc mieux pour te remercier." , qu'il en était assuré, lui, à presque en faire promesse. "On y retourne ? ça va bientôt reprendre je crois..." ,, d'une main tendue, comme presque vouloir l'aider à se relever de ce banc.

La genouillère l'avait donc vite agacé... Kain ne dit rien, mais n'en pense pas moins, bien que rien ne trahisse son faciès impassible, une rbf dont il ne cesse d'entendre parler à longueur de journée ; le sommant de sourire un peu plus. A d'autres, quand son regard se posait sur les personnes leur demandant une telle chose, avec colère. Kain ne souriait pas sur demande, loin de là. Il détestait tout bonnement ce genre de personnes.

— Oui.

Kain est succinct, mais répond tout de même aux questions de son interlocuteur. C'était fort probable qu'ils se recroisent, étant donné que Kain se rend dans ce studio très régulièrement, non seulement pour danser, au sein de cours comme aussi, mais aussi pour échanger avec les chorégraphes, avoir des retours sur ce qu'il pouvait mettre en place et ce qu'il pouvait améliorer dans ses propres chorégraphies.

— Je suis têtu aussi.

Peut-être bien plus que son vis-à-vis. Et il savait se faire entendre Kain. Il détestait cette notion de service : si quelqu'un t'a rendu service, on s'attend à ce que tu lui rendes. On ne pouvait pas faire peser autant sur les épaules de quelqu'un. Et il ne voulait pas être cette personne, à qui l'on dit oui pour faire plaisir, alors que l'on voulait simplement dire non. Kain veut être libre de dire non si ça ne lui convient pas et que cela outrepasse ses limites.

— Je ne peux pas te dire...

Si, la vérité, c'est qu'il pourrait lui dire qu'il est mannequin et que sa réputation se fait de plus en plus grande. Il pourrait faire la liste de tout ce qu'il a accompli jusqu'à présent, qu'il était de plus en plus demandé pour des grandes marques, des défilés, etc etc. Mais à quoi bon, quand tout peut s'effondrer du jour au lendemain, et qu'il peut tout perdre. A ses yeux, il n'est personne. Et s'il a sa petite réputation au sein de cette industrie, nul doute qu'il en est totalement ignorant, car le tableau est plutôt mitigé, quand on regarde attentivement.

L’autre se redresse, teste son nouveau genoux et le complimente. Kain reste silencieux, une fois n'est pas coutume. Et quand il lui dit qu'il est temps de reprendre, le jeune homme ne peut qu'acquiescer, se redressant, sans saisir cette main, que Kain se sait incapable d'accepter. Et ce n'est pas parce qu'il s'agit de celle de Daehyun. Ca aurait pu être celle de n'importe qui, à dire vrai.

enfantin, sans doute, quand les sourires en étaient bien trop grands. c'est qu'il n'en cachait jamais ses émotions, Daehyun, bien trop expressif, bien qu'il sache s'en montrer plus calme par moment. ô peut-être n'était-ce tout simplement car il se sentait un peu mieux, dans ces pièces qui pouvaient s'en montrer bien trop souvent étouffantes sans qu'il ne sache réellement pourquoi. sans doute n'en étaient-ce que les douleurs qui venaient en pourrir les vies : sans qu'il ne veuille y faire quoi que ce soit. il ne faisait pas d'efforts, celui qui voulait simplement danser sans avoir à se retenir. alors il en avait fait là blocage : à préférer s'amuser plutôt que de se préserver. "Parfait alors !", lui quo se faisait un vrai plaisir de se dire qu'il pourrait le revoir.
un jour peut-être :
quand il ne serait plus aussi bête,
pour en soigner les maux.
moue au visage qui venait alors se poser sur sa tête, à l'entendre lui résister, mais ô il ne viendrait pas s'arrêter dans sa lutte pour le remercier. qu'il le veuille ou non , en secret : il était capable de tout. car pour lui chaque petit geste comptait, et sans n'était-ce rien pour le plus grand, mais pour lui, tout était déjà bien trop admirable. "si tu le dis ! on verra bien !" à pourtant redresser son visage, hocher la tête, quand se forcer à se souvenir d'où il avait bien pu le croiser ne l'amènerait à rien.

car après tout :
il finirait bien
par comprendre.

un peu bête sans doute, quand pourtant énergie retrouvée, il ne pouvait tout simplement pas s'empêcher de vouloir reprendre sur les sons. main laissée à l'écart, à rapidement la retirer presque un peu gêné, c'est qu'il n'en avait pas l'habitude, de ces froideurs, quand lui en aimait les contacts humains, rire avec les autres : partager sa bonne humeur. mais tant pis ! il viendrait faire sans. à simplement se contenter de ce qu'il pouvait avoir. à lui en offrir grand sourire avant de se remettre au fond de la salle : pour ne pas que l'on ne vienne l'observer, cette fois-ci. danser : jusqu'à ce que les séances ne se terminent. à courir presque trop vide quand les corps en étaient échauffés : pour aller lui acheter une bouteille de thé. revenir rapidement si fier ,, et la déposer sur ses affaires sans ne rien dire.
presque discret :
quand il n'aurait
pas abandonné
l'idée de le remercier.

Deux âmes blessées.

Daehyun et Kain n'avait cependant pas du tout la même façon d'exprimer leur désarroi. Daehyun le cachait en montrant la meilleure version de lui-même, joyeuse, plutôt extravertie. Kain, lui, montrait la pire, le plus souvent, couramment indiférent du monde qui l'entoure, se fichant éperdument du sort des autres, ne se sentant concerné que quand il se sent personnellement atteint.

D'une part, Kain considéré qu'il ne méritait pas autant de gentillesse, et d'autre part, il estimait qu'il ne voulait rien devoir à personne. Il ne voulait pas devoir retourné une quelconque faveur ou qu'il y ait un aspect de réciprocité, bien qu'il ait lui-même initié un acte de gentillesse et de service.

Le cours de danse reprend, et étrangement, Daehyun, n'est plus devant lui, mais derrière ; ayant sûrement tout le loisir de l'observer peut-être, et qu'il ne le regarde plus autant. Kain n'en tient pas rigueur et se concentre, s'appliquant à répéter chaque mouvement d'une manière à la fois précise et souple, vestige d'une enfance à danser du classique ; style de danse qu'il déteste aujourd'hui, refusant tout bonnement de danser dès que le style s'en rapproche un peu trop. Et quand on lui demande pourquoi, Kain répondra, qu'il déteste ce style musical, et qu'il ne se sent pas à l'aise de danser de cette manière, alors que tu n'es que mensonge ; ça lui rappelle juste de terribles souvenirs.

Le cours se termine, et Kain part échanger un petit peu avec le professeur de danse, discuter, alors que d'autres se pressent de partir pour rentrer chez eux sûrement, ou pour d'autres choses.

Après quelques minutes, Kain retourne auprès de ses affaires, voit rapidement la bouteille de thé et il soupire. Le mannequin ne sait que trop bien d'où cette boisson vient. Il range alors ses affaires, avant de se rapprocher de nouveau de l'inconnu.

— Je t'avais dit de ne rien acheter. Il dit platement. Je n'ai pas besoin de remerciements.

Il lui s'apprête à lui remettre la bouteille dans les mains de l'inconnu, alors qu'il entend son prénom de l'extérieur de la salle.

Sa manageure.

Il soupire de nouveau, prend son poignet pour lui faire prendre la bouteille avant de se tourner vers la jeune femme, qui commence déjà à énoncer un planning beaucoup trop long du travail à venir ; des shootings, des entretiens avec des marques, des rendez-vous stylistes, alors qu'ils marchent doucement vers l'extérieur, la manageure hyper enthousiaste sur ses talons, qui continue à énoncer le programme, avant de s'indigner en demandant s'il écoute ce qu'elle raconte.

Danser, pour tout oublier. à sourire ! quand pourtant il en avait fui là ces envies de ne plus parler de ses blessures, à préférer s'amuser de quelques pas dans le fond des salles pour ne plus qu'on l'observe. et peut-être qu'ainsi, ne ferait-il qu'en observer les délicatesses de celui qui l'avait aidé, à pouvoir en observer ses mouvements quand dans sa tête ne résonnait que ces idées d'en remercier les mondes. car peut-être en était-il persuader, que ce n'était là que tout ce qu'il pouvait faire après tout. alors dès que les musiques éteintes, lui permirent de s'agiter pour en récupérer simple bouteille, et que les corps s'en allèrent la remettre à sa cible, comme s'il ne s'en ferait aucunement repérer. mais Daehyun était bien trop naïf, bien trop gentil peut-être, à en penser que cela était bien trop normal d'en faire geste pour les autres. car peut-être y voyait-il espoir, dans ces regards.

sursaut léger ,,
de ces voix :
à en fixer les visages.

"M-Mais !", moue au visage sans ne pouvoir réagir assez vite, d'un prénom appelé, d'une main saisie pour lui en redonner son cadeau. et c'est presque déçu, qu'il le regarda partir, à tenter de rapidement regrouper ses affaires quand il en serait si têtu, lui. c'est qu'il ne comptait pas abandonner si vite, Daehyun. à alors se mettre à courir derrière les deux silhouettes, à bien avoir compris, que la jeune devait être en plein travail à ses côtés, quand pourtant ,, il ne viendrait pas renoncer à ces enfantillages qui ne le caractérisaient que bien trop. "Hé !", courir, sourire aux lèvres ,, sans ne jamais s'arrêter, quand à venir interrompre la jeune femme il lui en tendit la bouteille. "tenez ! c'est pour lui derrière vous ! il voulait pas la prendre mais je suis sûr que vous il vous écoutera.", idiot heureux , à s'essouffler sans en perdre ces étoiles dans les yeux. à venir en saluer les deux figures presque trop fier, pour repartir bien plus rapidement encore.
à fuir :
comme pour en obliger,
les remerciements.
et peut-être viendrait-il énerver les nerfs de celui qui l'avait aidé, à presque avoir peur de le revoir ,, prochainement. quand les visages en étaient si connu : à le comprendre enfin ,, enfant qui ne pourrait que s'en amuser un peu plus sans pour autant y voir là de différence. car après tout : tout ne faisait que commencer, dans ces mondes aux prémices funambulesques.