le sourire n'avait pas quitté ses lippes depuis que daehyun avait emménagé chez lui. il est heureux. bien plus heureux qu'il ne l'a jamais été dans sa courte existence. parce que sa vie prenait enfin un sens à ses côtés. il voyait doucement son futur se dessiner aux côtés de l'homme qui avait su percer ses barrières les plus impénétrables. le cadet avait réchauffé son coeur de glace et kyung tae ne pouvait plus dire qu'il détestait ça. au début, il n'avait pas apprécié que quelqu'un puisse le rendre si vulnérable, mais au final, le résultat en valait largement la chandelle. pouvoir contempler son magnifique visage dès le réveil le comblait d'une joie qu'il lui était impossible de décrire. l'aîné était transi d'amour pour lui et il ne le niait plus. à quoi cela lui servirait-il de continuer à se voiler la face? à rien. il en était venu à la conclusion qu'il devait accepter pleinement que ces sentiments étaient purs et qu'il ne devait pas en être effrayé. même s'il avait encore quelques craintes, de pouvoir partager son espace de vie avec son aimé les apaisait sans même qu'il n'aie à le demander. daehyun était pour lui le plus puissant des baumes. son appartement avait alors drastiquement changé. certes, auparavant, il était chaleureux, mais il l'était encore plus depuis l'arrivée du cadet. partager ses affaires n'a jamais été aussi plaisant.

ce matin-là, tae s'était réveillé sous des prunelles qui l'observaient. immédiatement, un sourire s'était logé sur ses lèvres. tout ceci n'était pas qu'un simple rêve. au cours des derniers jours, il avait eu peur que tout ne soit que son imagination, mais chaque matin lui prouvait le contraire. que c'est bien la réalité. une réalité à laquelle il prenait goût au fil des jours, des semaines. puis il avait dû se motiver pour sortir du lit et aller se doucher pour le travail. il s'était remémoré leurs ébats de la veille, alors qu'il savonnait son corps. puis rapidement, l'aîné leur avait préparé un déjeuner digne de ce nom et il était finalement partie pour le travail, en n'oubliant pas de subtiliser un baiser à l'homme qui partageait maintenant son quotidien. ses performances en cuisine étaient fréquemment saluées ces derniers temps. la raison était simple; il mettait de l'amour dans tout ce que ses mains préparaient pour les clients. il ne pouvait pas faire autrement alors que ses pensées dérivaient constamment vers lui. son humeur était aussi bien meilleure qu'avant.

puis il y avait eu cette soudaine envie de liberté lorsque la nuit était arrivée. les vieilles habitudes ont la vie dure et c'était particulièrement le cas pour kyung tae en cet instant. il avait enfilé des gants, avait mis un masque, puis une casquette sur sa tête. certes, il était amoureux, mais ça ne pouvait pas changer totalement qui il était. jeune adulte aux pensées déjà bien arrêtées, aux envies de tout détruire pour se faire entendre. il avait lentement repris ses activités nocturnes tout en faisant attention à ne pas s'en prendre à plus fort que lui. car il se souvenait encore trop bien de cette nuit où il avait failli y rester. où il y serait resté si daehyun n'avait pas été là pour prendre soin de lui. mais il se souvenait encore mieux de la promesse qu'il lui avait faite. celle de ne pas mettre sa vie en jeu pour lui revenir à chaque fois en pleine possession de ses moyens. et tae s'efforçait de tenir parole, parce qu'il n'avait pas envie de le perdre. car sa vie n'avait plus aucune signification s'il n'était pas à ses côtés pour la partager. batte en main, l'aîné s'était défoulé longuement, mais on l'avait pris sur le fait. fuite enclenchée à travers les ruelles. adrénaline qui envahissait son corps, alors qu'il tentait de se dérober aux autorités. et finalement, on avait réussi à le coincer dans un cul-de-sac.

il avait fait une belle connerie. la batte avait rejoint le sol et les mains s'étaient levées en signe de reddition. embarqué pour vandalisme, kyung tae se maudissait de ne pas avoir été plus prudent. il allait certainement passer un mauvais moment sous les feux de la colère de son aimé. quoi qu'on puisse en penser, le seul homme qu'il craignait n'était autre que daehyun. il réfléchissait déjà à la façon dont il allait lui annoncer la chose. le trajet jusqu'au poste de police ne fut pas très long et il put finalement contempler la vie derrière des barreaux. sa casquette ainsi que son masque avait été dérobés. une heure passa, peut-être deux avant qu'on ne vienne le voir pour lui demander s'il voulait faire un appel. hochement de tête, alors que son palpitant s'accélérait. voilà venu le moment de vérité, celui où il devait annoncer sa garde-à-vue au cadet. soupir exaspéré, alors qu'on le laisse sortir de la cellule, menottes aux mains. "c'est vraiment nécessaire? c'est pas comme si j'allais vous frapper et m'enfuir, j'suis déjà dans la merde." les policiers s'étaient concertés du regard avant de finalement lui libérer les poignets. frottant ces derniers, tae suit docilement l'agent afin de pouvoir appeler daehyun. le plus vieux sait qu'il devait avoir commencé à s'inquiéter de ne pas le voir arriver.

composant le numéro, il porte le téléphone à son oreille pour entendre la sonnerie. chacune d'elle le rendait de plus en plus nerveux. jusqu'à ce que son aimé décroche. "salut." qu'il dit tout simplement, cherchant encore comment le lui dire. puis finalement, c'est son impulsivité qui parle. "j'ai fais une connerie et les flics m'ont eu. j'suis en garde-à-vue, alors t'inquiète pas." et il raccroche vivement, incapable d'entendre la déception dans la voix de celui qu'il aime à en mourir. il ne lui a même pas demandé de venir le chercher, car il sait qu'en lui disant simplement ça, daehyun allait se ramener au commissariat plus vite de l'éclair. et il redoutait ce moment où il allait se retrouver face à lui. il ne lui restait qu'à attendre que la colère vienne s'abattre sur lui. parfois, il se demandait pourquoi un homme aussi merveilleux restait avec un type comme lui. le cadet pourrait dire n'importe quoi, tae constituait une mauvaise influence pour les autres et il en était convaincu.

Et la joie était beaucoup trop présent, pour celui qui essayait tant bien que mal de travailler sous les pensées embrumées. Concentration catastrophique, alors qu'il ne faisait que sourire, encore et encore, alors que ses mains vendaient ce qu'il pouvait en essayant de garder la tête droite. Car les matins se faisaient de plus en plus agréables, sous les douceurs d'un être qu'il affectionnait beaucoup trop. Il était comblé, à présent, de vivre à deux sans ne jamais y voir de problèmes, sans ne jamais se sentir à l'abri des délices qu'il pouvait y apercevoir. Ô combien ne voulait-il plus quitter le lit quand le soleil se levait, ou alors quand il s'y installait à ses côté. Phénomène banal sans doute, alors qu'il essayait de s'habituer de nouveau à vivre avec quelqu'un sans devenir encombrant. Car il ne voulait pas que l'histoire se répète, car il ne voulait simplement pas le voir disparaître entre ses mains. Et il l'aimait beaucoup trop, sans doute parce qu'à présent il pouvait avoir des repas de chef, ou alors juste parce qu'il pouvait se blottir contre son cou quand l'envie lui venait. Un peu collant, mais il ne fallait pas lui en vouloir : maintenant il pouvait profiter entièrement ce cette joie dans laquelle ils plongeaient tous les deux, quand ils pouvaient enfin ne plus avoir à être séparer tout le temps. C'était toujours beaucoup trop douloureux de se séparer pour un temps indéterminé, alors que maintenant il n'y avait plus que le travail.

Parfum entre ses doigts qu'il tendait en recommandation à ses clients, il souriait, encore et encore, comme si la journée ne pouvait être que magnifique. Et elle l'était en réalité, car sans doute que s'il ne tombait pas sur un démon aujourd'hui il pourrait simplement se réfugier encore et toujours dans ces bras si doux. Alors il essayait de rester droit dans son travail pour ne pas se laisser influencer. Prunelles illuminées, il n'avait qu'à subir les quelques heures de ventes, de ces senteurs si délicates qui embaumaient les esprits et les narines. Il n'avait pas à se plaindre en réalité, car il s'agissait d'un beau métier, qu'importe si par moment il ne sentait plus ses narines. Mais il s'en réjouissait de pouvoir faire sourire les personnes sous les flacons offerts à la vente. Surtout qu'il s'en sortait plutôt bien. Alors quand les heures eurent passées, et qu'il pu finalement ôter sa tenue de travail, il trottinait presque sur place à l'idée de rentrer chez lui; chez eux. Parce qu'à présent, il n'était plus tout seul, ils étaient deux, et c'était tout ce qui comptait à ses yeux à présent : de pouvoir voir ce visage si doux en permanence.

Alors détour avant de rentrer, pour faire quelques courses et remplir le frigo selon leurs souhaits, il s'était annoté une petite liste toute faite de ce qui leur manquait, pour simplement changer régulièrement les menus. Mais ô il laissait le plus vieux faire, car il n'y connaissait rien, et il ne voulait pas envahir ce domaine dans lequel il était si doué. Bien que par moment, il s'amusait dans son coin à essayer de cuisiner quelques petits trucs; pour peut-être un jour réussirait-il à se préparer autant à lui-même un bentô qu'à l'ainé. Niais sans doute, mais quelque chose qui le mettait dans tous ses états, qu'importe ce qu'il pouvait y penser. Alors il naviguait entre les rayons, prenant un peu tout et n'importe quoi, même s'il faisait attention à ne mettre dans son panier que des choses qu'ils n'avaient pas encore. Et tout lui rappelait Kyung Tae, en permanence, alors qu'il faisait des choses banales : penser à ses aliments préférés, ses goûts, ou alors essayer de l'influencer sur les plats qu'il pourrait lui faire. Dans l'histoire, tout ce qu'il appréciait, lui, était de pouvoir se blottir contre son dos tout en l'embêtant dans ses mouvements.

Alors rentrer chez lui, temps se faisant tardif, il attendrait patiemment, car il lui faisait confiance, il lui ferait toujours confiance, qu'importe ce qui arrivait. Pourtant son téléphone se mit à vibrer, sous un nom qui le fit sourire bien plus qu'il ne l'aurait pensé. "Heeeey ! Il se fait tard... Je suis déjà rentré ! Tout va bien ?" qu'il lui demanda innocemment, se disant simplement que son service avait dû se faire retarder. Mais la suite le laissa sans voix, car sans doute s'était-il dit qu'il n'aurait jamais à avoir à le chercher au commissariat. Son visage se décomposa d'un coup, les yeux un peu vide, alors qu'un soupir las vint se glisser entre ses lippes. "Comment ça une connerie ? T'es au commissariat ? T-T'es blessé ? " qu'il commença rapidement avant de se reprendre et de secouer la tête dans le vide, commençant déjà à rassembler ses affaires. "Non en fait je veux pas savoir sinon je pense que je viendrais pas te chercher. Mais j'arrive. Et t'as intérêt à préparer ta version des choses...." Et sans réellement chercher à comprendre il raccrocha, prenant ses clefs pour fermer l'appartement et s'emparer de sa moto. Ô oui, il n'était pas content, même s'il avait peur de ce qui avait pu lui arriver. Bien sûr qu'il était inquiet, car tout pouvait recommencer et il le savait, mais de là à aller le chercher là où il n'aurait jamais pensé.

Et il ne lui avait pas fallu beaucoup de temps pour arriver à ce lieu si déprimant, visage fermé tandis qu'il s'avança dans le poste de police, regard beaucoup trop concerné sans doute. "Bonsoir...Je viens voir Ok Kyung Tae....Et payer sa caution au passage si c'est possible...", car il savait que pour le récupérer à la maison il faudrait négocier sans doute. Ô mais il ne voulait pas entendre quoi que ce soit des policiers, il voulait l'entendre de la bouche du plus vieux lui-même. Car son visage tentait tant bien que mal de ne pas montrer ces flammes qui commençaient à monter. En réalité, le plus jeune se fichait bien de savoir ce qu'il faisait dans la nuit, sauf si cela était dangereux pour le plus vieux ou qu'il devait en finir au poste. Enervé, mais plus inquiet, car il avait peur de voir son état, car il avait peur de le retrouver sous un visage défiguré. Et s'il s'était battu ? Encore une fois ? Ne pas y penser, essayer de garder la tête froide, c'était tout ce qu'il pouvait faire pour le moment. Ne pas faire de scène ici, ne pas paniquer, ne pas exploser : compliqué, quand il ne savait rien de cette situation nouvelle, alors qu'il aurait voulu pouvoir se jeter à son cou et finir par lui sourire à son retour.

tout allait si bien, pourtant. pourquoi avait-il fallu qu'il se fasse prendre en plein délit? en fait, ça n'était pas réellement ça, le problème. c'était plutôt qu'il n'avait pas réussi à s'échapper des policiers pour la première fois en 9 ans. car il s'était passé autant de temps depuis son intégration chez les anti-tech. il y avait autant d'années derrière lui à briser des choses sous ses mains si douces dans ces gants de dureté. kyung tae faisait souvent les choses par impulsivité. c'était le trait dominant de sa personnalité. il n'avait que rarement à contenir ses envies, ses colères, ses mots. vivre dans l'excès ne l'avait jamais dérangé jusqu'à aujourd'hui. car il n'était plus seul lorsqu'il rentrait chez lui. il partageait son espace vital avec quelqu'un d'autre. une personne qu'il chérit probablement bien plus que lui-même. dans cette cellule, il ne faisait que le réaliser un peu plus, qu'il était inconscient. il se faisait penser à un adolescent en quête de sa liberté d'expression. et c'était un peu ça, excepté qu'il était désormais un adulte. l'aîné ne pouvait pas accepter que vice contrôle leurs vies. il voulait retrouver sa liberté d'avant. avant que tout le monde ne soit hypnotisé par une simple application. l'humanité courait droit vers sa propre perte et se zombifiait. il en avait assez et voulait se faire entendre.

l'échange téléphonique avec daehyun lui avait laissé un goût amer sur la langue. il avait entendu l'inquiétude dans sa voix, mais aussi la colère. et il craignait la colère de ce dernier. simplement parce qu'il ne l'avait jamais vu s'enflammer. même lorsqu'il l'avait confronté au sujet de la danse, le cadet n'avait qu'un peu monté le ton avec lui. pour tae, se laisser consumer par la colère était chose un peu trop courante, alors que pour sa moitié, il en était tout autrement. de retour dans sa cellule, il ne peut empêcher la boule au creux de son ventre de s'intensifier au fil des minutes. il sait que son aimé sera là d'un instant à l'autre et qu'il devrait rendre des comptes. c'était étrange, car il n'avait jamais eu à le faire puisque sa famille se fichait bien de lui et de ses états d'âmes. pourtant, si au départ, il avait intégré les anti-tech pour faire réagir encore un peu plus ses parents, il avait fini par y trouver des gens qu'il considérait bien plus comme une famille que ceux qui partageait son sang. et il défendait ses opinions. probablement pas de la meilleure des façons, mais sinon, on ne l'écoutait pas.

il y avait un but derrière ses gestes, ça n'était pas simplement pour se défouler. bien que ce soir, ça avait été pour extérioriser ses frustrations. car le passé venait toujours le rattraper quoi qu'il y fasse. il ne voulait pas faire subir sa colère accumulée au plus jeune, alors il frappait, détruisait des choses. mais ne s'en prenait plus aux gens. à tout moment, il pourrait tomber sur plus fort que lui et finir dans un sale état. ce qu'il voulait éviter pour le bien de son couple. étendu sur le lit de fortune de la cellule, kyung tae observe le plafond, bras sous sa tête. les minutes sont longues, mais on finit par venir le chercher. c'est le tintement des clés qui lui fait lever la tête. on lui lance qu'il est libre et il sait exactement ce que ça veut dire. daehyun est ici et il a payé sa caution. et il va passer un mauvais quart d'heure. le policier l'escorte jusqu'à l'entrée, là où se trouve celui à la chevelure pâle. il voudrait baisser le regard de honte, mais l'aîné n'est pas comme ça. il choisit toujours d'affronter les choses en fonçant dans le tas. alors il plante son regard dans celui de son aimé, le visage fermé. ça n'est pas intentionnel, c'est juste qu'il est prêt à se braquer au moindre reproche.

il ne dit rien jusqu'à ce qu'ils soient sortis du commissariat. "tu vois? au moins, j'me suis pas battu." qu'il lance soudainement, comme pour amoindrir la situation. car en ne se battant pas, il respectait la promesse qu'il lui avait faite. il pousse même la provocation jusqu'à lui offrir son plus beau sourire colgate. au lieu de s'excuser et d'admettre ses tords, tae s'enfonce, car c'est ce qu'il a toujours fait. et il ne sait pas faire autrement. reportant son attention devant lui, il cherche du regard la moto de daehyun en se doutant toutefois qu'ils n'allaient pas s'en aller tout de suite. "j'ai juste cassé des trucs et je me suis fait prendre, c'est pas si grave que ça." mais au fond de lui, il était terrifié par les conséquences de ses gestes en cet instant. il agissait souvent sans réfléchir et ne le regrettait que parfois. il réussissait toujours à assumer les conséquences de ses actes, mais cette soirée-là, il avait l'impression qu'il n'y arriverait pas. alors il tentait de dédramatiser la situation, alors qu'il était conscient que ça n'était pas aussi léger. il se tourne vers daehyun. "alors, tu veux t'engueuler ici ou à l'appartement?" il désire mettre fin à cette confrontation le plus tôt possible pour tourner la page. il sait que ce soir, il ne dormira probablement pas avec le cadet, mais sur le canapé. il dormira sur le sol, s'il le faut, mais il n'allait pas monopoliser le lit. il avait bien des défauts, mais lorsqu'il s'agissait de son petit ami, il était tout sauf égoïste. il préférait souffrir à sa place et endurer la dureté du sol ou l'inconfort de son canapé, plutôt que de dormir dans le lit. puis la grandeur du cadet y était pour beaucoup. il n'avait même pas la place nécessaire pour lui sur le canapé.

Sans doute s'était-il imaginé qu'il passerait une soirée tranquille à se blottir contre celui qui lui était source de chaleur en permanence. Mais quelle ironie du sort que de ne recevoir ce genre d'appel alors que la journée avait si bien commencée. Ô oui, il aurait bien préféré ne pas avoir à s'inquiéter pour un rien, ne pas avoir à accourir pour venir le sortir de cette cage, qu'il méritait sans doute pour une fois. Car si ce n'était que pour apprendre qu'il avait quelque chose qu'il n'aurait pas du ou alors tout simplement le retrouver complètement déchiqueté en petit morceaux, lui ne voulait pas y penser, il ne voulait se l'imaginer. Alors il avait accouru sans réellement chercher à comprendre, car il s'inquiétait. Il s'inquiéterait toujours autant, avec cette peur immense de ne plus jamais revoir son visage, de ne plus jamais pouvoir le tenir dans ses bras. Et même s'il s'était à moitié refroidi, au téléphone, face à cette voix qui pourrait le mettre dans tous ses états. Mais il l'aimait, il n'y avait rien à redire sur cela, rien à articuler, rien à rectifier. Sans doute ne voulait-il que pouvoir le voir en sécurité. Catastrophe dans ses pensées qui se percutaient, tandis qu'il n'avait pas eu d'autre choix que de se rendre là où il aurait aimé ne jamais s'y rendre pour la moindre chose : et encore moins pour lui.

Et quand son moteur s'était éteint, pour pouvoir se rendre sous cet accueil si glacial. Car les prisons, il ne les connaissait pas, lui, ni même les gardes à vues. Peut-être était-ce pour le mieux en réalité, pour celui qui ne connaissait pas la dure réalité d'un monde à double tranchant. Ô lui n'y voyait que les délicatesses qu'on lui avait reproché, alors qu'il ne voulait plus que pouvoir s'enfuir sous les regards acerbes et gelés. Mais les regards se croisèrent et lui ne put faire que le détailler des yeux comme pour s'assurer qu'il allait bien, comme pour s'assurer de ce qu'il pourrait bien le lui dire lorsqu'il le pourrait. Car les sons ne sortaient pas, sa voix restait calée au fond de sa gorge, alors que ses prunelles se mettaient déjà à frétiller d'envie de la laisser sortir. Et ce ne fut que quand l'air frais se mit à effleurer sa peau, que sa respiration coupée put enfin se reprendre alors que le plus vieux allait bien, qu'il finit par perdre la seule patience qui lui restait officiellement : jouer les plus durs ne serviraient à rien quand lui qui n'avait pas l'habitude de s'élever avec son caractère le laisserait sonner pour une fois.  

"'Au moins' ? 'Au moins" ?! Tu te fiches de moi ? C'est ça ?", car lui ne pensait pas qu'il s'agissait là d'une évidence. Mais qu'importe. Il n'en était plus là lui depuis bien un instant. "'Encore heureux je dirais que tu te sois pas battu ! Tu t'imagines un peu dans l'état que j'étais quand tu m'as appelé ?! J'ai cru que ça recommençait ! Alors ton 'Au moins' tu gardes ça pour ceux avec qui tu peux plaisanter sur ça mais pas avec moi !", car l'humour n'était pas au rendez-vous avec lui, car il était simplement trop en colère pour pouvoir sourire comme si tout était tout à fait normal. Et peut-être que ce sourire charmeur aurait fonctionné si la situation était toute autre, mais malheureusement pour lui, il ne pouvait que le faire s'énerver un peu plus, alors qu'il aurait aimé pouvoir se retenir quelque peu en plein milieu de la rue. Mots qui fusèrent dans sa tête, qui s'articulèrent, encore et encore, comme si tout ne pouvait que plus l'irriter. "Hein ? Tu viens de me dire quoi là ?" qu'il répéta tout doucement avant de se retourner vers lui et de le fixer noir. "Tu crois que je m'amuse à être là, devant toi, et à devoir venir te chercher en garde à vue ? Alors ouais on va s'engueuler et sur le trottoirs s'il faut. Rien à faire." Car lui ne tarderait pas à exploser sous ses airs provocateurs.

Alors il s'avança vers lui, regard s'ancrant dans le sien comme s'il ne pouvait plus rien lui dire. "Et ne le prend pas à la légère. C'est pas un jeu Tae. Si ça t'amuse et bien va jouer ailleurs, parce que je compte pas faire comme si c'était rien !" qu'il commença alors en soupirant un bon coup avant de se lancer dedans sans réfléchir. "Qu'est-ce que t'as fais cette fois-ci ? Hein ? Ca sera quoi la prochaine fois ? Si tu te fais pas tabasser, tu fais des conneries, et y'a quoi après ? Je te retrouve mort dans une ruelle ? Je te retrouve devant un procureur ?" Et lui s'inquiétait réellement, car il se fichait pas mal au final de ce qui pouvait lui arriver à lui même, mais il ne voulait pas que les actions du plus vieux n'impacte sa santé ou sa vie. "Q-Quand est-ce que tu vas te rendre compte que tu...tu peux...plus faire comme si tu vivais tout seul ? J-Je...Je m'inquiète moi ! J-J'ai passé la soirée à me demander si tu rentrerais même ! Tout ça pour apprendre qu'en faite t'étais au commissariat ?" Voix qui se haussait sans doute un peu trop, complètement différemment de d'habitude alors qu'il savait se retenir. Impossibilité d'un moment où les nerfs craquaient, où s'il continuait de le chercher comme si de rien était, sa main finirait sans doute par s'aplatir sur sa joue.

Larmes pointant pratiquement sur les alentours de ses prunelles, il fronça tout doucement ses sourcils en pointant son doigts sur son torse comme pour lui faire bien rentrer dans le crâne. "Alors vas-y ! Quelle excuse tu vas m'inventer hein ? Qu'est-ce que t'as 'juste cassé' comme tu m'as si bien dit ? " Ô oui il ne le laisserait pas s'échapper si simplement, car si ce n'était que lui il le laisserait rentrer à pied chez eux. Car son ventre se retournait de cette inquiétude permanente à son égard, car il ne pouvait tout simplement que penser au pire à présent. Et sans doute allait-il en faire des cauchemars, de ne pas le voir rentrer à l'heure, de le voir disparaître dans les méandres. Mais lui ne voulait pourtant que le voir heureux sans avoir à le chercher des yeux en permanence. Etoiles qui surveillaient leurs faits et gestes, alors que lui avait horreur de se mettre en colère contre lui. Tout simplement parce qu'il voulait pouvoir lui sourire, parce qu'il voulait pouvoir l'aimer sans avoir à ressentir ces émotions si fortes. Mais il le fallait, car pour lui, il ne laisserait rien tomber.

la nervosité lui tordait les tripes, alors qu'il faisait la seule chose qu'il savait faire dans ce genre de situation; provoquer. il voulait faire comme si ça n'était pas grave, alors que sa tête comprend très bien que ça l'est. des conneries, il en a fait plusieurs dans sa vie et personne n'était là pour s'inquiéter de lui, à l'exception de son meilleur ami. mais c'est normal pour un pote de s'inquiéter, non? alors il les faisait quand même, parce que peu importe ce que lui aurait dit yunhee dans ces moments, il l'aurait rembarré. car il avait beau le connaître depuis longtemps, jamais n'avait-il su percer ses défenses comme daehyun l'avait fait. il était touché de son inquiétude pour lui et ça le faisait se sentir coupable. coupable d'être lui-même. kyung tae ne peut pas changer qui il est, encore moins du jour au lendemain. les promesses qu'il faisait, il s'efforçait de les tenir. et à vrai dire, il était un peu déçu que son petit ami ne le supporte pas de ce côté. mais probablement que ça n'était pas le moment pour ce genre de choses. la colère pointait et il la sentait très bien se rapprocher de l'explosion. pourtant, jamais ne l'a-t-on félicité pour quoi que ce soit. tout ce qu'il reçoit toujours, ce son des reproches. et ça lui comprime le coeur.

la réponse du cadet à ses paroles lui fait cligner des yeux de surprise. il s'en était attendu, pourtant, à son mécontentement, sa colère. néanmoins, il était surpris devant les mots féroces qui lui étaient adressés. raison pour laquelle il ne dit rien pendant un instant. il écoute sa voix qui gronde dangereusement et tae déglutit. le seul homme sur terre capable de le faire trembler de terreur, c'est bien daehyun. et il se rend bien compte à quel point ce dernier est en furie. mais il continue sa petite provocation, comme un imbécile de première catégorie. et sûrement que c'était de trop, car la voix était basse d'une colère à peine contenue. l'aîné l'observe se retourner et le fusiller du regard. il voudrait être partout ailleurs excepté ici, devant le plus jeune, à subir sa colère aussi noire que l'obscurité qui les enveloppait. la différence étant que de nombreux lampadaires éclairaient la rue, alors que la colère de la tête pastelle était opaque et dense. "super. allons-y, alors. engueulons-nous." c'est tout ce qu'il trouve à dire et il sait que ça n'aidera en rien leur situation. sa situation.

tae a un léger mouvement de recul en le voyant s'approcher de lui pour finalement planter son regard dans le sien. il devait lever un peu la tête pour pouvoir soutenir ce regard qui le laissait presque tremblant. mais sous ses paroles insistantes, il ne trouve rien de mieux à faire que de sourire. ce petit sourire hautain qu'il sait si bien faire. comme s'il se moquait bel et bien du pétrin dans lequel il était en train de s'enfoncer. quel idiot. "j'me suis simplement défoulé, y'a quoi de mal à ça? tu pourras pas me retrouver mort dans une ruelle si je n'implique personne. les flics patrouillent souvent dans les environs, j'ai juste pas réussi à les semer, c'est tout. faut pas en faire tout un plat, franchement." il pousse même son culot jusqu'à s'approcher un peu plus de lui. "t'as jamais fait de conneries, toi?" puis l'entendre lui dire qu'il s'inquiète pour lui le fait reculer d'un pas et détourner le regard. oui, pour ça, il se sent mal. de lui faire subir une nervosité et une inquiétude qu'il pourrait lui éviter si facilement. "ouais, bon, c'est mieux de venir me chercher au commissariat que de me retrouver mort, non?" regard qui retourne se planter dans le sien et la petite voix dans sa tête lui crie qu'il est allé trop loin.

alors que la voix de daehyun se haussait, l'aîné était étrangement calme. d'un naturel pourtant impulsif, il restait bien tranquille à jeter de l'huile sur le feu. cela s'explique par la peur qui le cloue sur place. jamais n'a-t-il ressenti cette émotion aussi intensivement. "une excuse?" sourcil qui se hausse tandis qu'il a un sourire en coin. "s'il-te-plaît, je ne suis plus un enfant. j'inventerai pas d'excuse pour ce que j'ai fait. puis c'que j'ai fait, justement, ça s'appelle du van-da-lis-me." il ne pouvait plus revenir en arrière, alors que les mots glissaient d'eux-mêmes d'entre ses lippes provocatrices. "satisfait?" il se flagellait mentalement d'être aussi stupide, de pousser le bouchon beaucoup trop loin. mais il ne pouvait s'en empêcher, alors que ses prunelles observaient l'expression peinte d'une colère sans nom du cadet. sans doute devrait-il prendre ses jambes à son cou, plutôt que de rester là à jouer au malin avec celui qui le connaissait trop bien. en tête brûlée qu'il était, kyung tae ne pouvait pas fuir ce genre de confrontations, même si son instinct lui criait de le faire. pour qui son petit-ami le prendrait-il s'il fuyait tout simplement? pour un lâche. et il est bien des choses, mais être lâche n'en fait certainement pas parti. alors il reste planté là, comme l'idiot qu'il est, à attendre la suite des choses.

Regard brûlant, retenant les larmes amères qui pourraient s'y glisser : il avait mal. Car il savait comment était le plus vieux, il savait que ce qu'il faisait la nuit ne le regardait sans doute pas. Et s'il ne lui en parlait pas, c'était sans doute parce qu'il ne voulait pas l'inquiéter, ou alors un manque de confiance bien trop grand envers lui-même. Mais il n'était pas déçu en réalité, loin de là, il était juste complètement effrayé, effrayé de ne jamais le voir rentrer de nouveau, effrayé de le retrouver à joncher sur le sol froid. Il était énervé contre lui, mais aussi contre lui-même, pour ne pas avoir su contenir cette rage qui dormait en lui. Et sans doute avait-il peur d'hausser la voix, car s'il le faisait, il avait cette impression de le perdre pour toujours : de ne plus avoir l'occasion de réparer leurs erreurs. Doigts tremblant, le démangeant pratiquement de ne faire quoi que ce soit de stupide, il ne supportait pas de se retrouver dans cet état, sans ne savoir quoi faire avec celui qu'il aimait plus que tout et auquel il aurait voulu éviter cette angoisse insupportable. Mais il le cherchait, il le provoquait, de ses tons que lui n'arrivait pas à supporter : car il avait réellement eu peur pour lui, qu'importe ce qu'il pourrait le lui dire. Ce n'était pas l'erreur qu'il avait faite qui l'énervait le plus, mais sans doute le ton sur lequel il prenait cela à la légère.

Violence des mots qu'il n'arrivait plus à contrôler, alors qu'il aurait aimé les lui dire, ces je t'aime malgré tout. Alors ils étaient au moins d'accord sur un point : que les prochaines minutes qu'ils passeraient ensemble n'allaient pas être des plus agréables. Surtout que lui n'avait pas cette habitude de s'énerver pour un rien comme si cela était aisé. Le plus jeune pourrait lui reprocher beaucoup de chose sur ce moment même, mais il n'en fit rien, car pour lui c'était sans doute ce qui le rendait si parfait. Mais il n'y avait que la crainte qui parlait, que ses prunelles qui elles, se plantèrent sur celui qui ne faisait que l'irriter un peu plus. "Quoi ? Ne pas en faire tout un plat ? Mais tu sais pourquoi je m'énerve au moins ? Ca t'amuse de me voir comme ça ? Alors pourquoi tu continues à t'enfoncer hein ? Tu t'entends parler là ?" qu'il essaya de rester calme avant de le voir se rapprocher et de sourire ironiquement sous sa provocation qui l'irritait un peu plus encore. "Des conneries ? Ouais j'en ai faite. Mais aucune qui fasse paniquer ceux que j'aime. Aucune qui avait un impacte sur les autres. T'es plus tout seul et va falloir que tu te fasses une raison, tu peux pas faire comme si...comme si ça inquiétait personne bordel !"

Sentiment étrange qui s'installa en lui, alors que ses tympans s'étaient clos sur une seule phrase, ignorant tout ce qui aurait pu venir après. Yeux qui s'engorgèrent d'un coup alors que son bras se leva d'un coup pour laisser la paume de sa main atterir sur sa joue. Claque qu'il n'avait pas manqué selon lui, alors qu'il se recula sans même essayer de le comprendre, sans même plus réussir à le regarder sous les quelques sanglots qui en ressortir. "Tu...te rends compte de ce que tu me racontes ? M-Mais t'es sérieux ?! Encore heureux qu'il te soit rien arrivé imbécile ! J-J'en peux plus. T-T'imagine même pas dans l'état où j'étais quand tu m'as appelé et t'oses me dire ça comme ça ?", paroles qui sortaient beaucoup trop rapidement alors que les larmes se déversaient sur son visage, comme s'il ne se rendait compte qu'à l'instant même des mots qu'il pouvait bien lui dire. Aucune logique, ridicule complet auquel il s'adonnait celui qui ne faisait qu'être à son naturel. Et sa main lui faisait mal, mal mentalement d'avoir osé frappé celui qu'il aimait tant mais qui semblait se moquer de savoir ce que pouvait ressentir le plus jeune sur le moment. Casque en main qu'il regarda un instant, il secoua la tête presque paniqué en le détaillant doucement des yeux. "Et bien tu sais quoi ? Tu vas rentrer tout seul. J'ai besoin de redescendre et c'est pas en t'écoutant que je vais y arriver." qu'il soupira en essuyant son visage de sa main libre avant de reprendre sans même lui laisser le temps d'en placer une. "Et en profite pas pour aller te balader je ne sais où. A moins que t'en ai rien à faire de ce que j'ai bien pu te dire. T'as intérêt à rentrer et à pas traîner."

Et sur ces mots, lui s'était retourné pour rejoindre son véhicule, pleurs qui s'étaient accentués alors qu'il n'avait aucunement envie de le laisser comme ça. Mais avait-il même le choix ? Sans doute que le laisser prendre un peu l'air un instant, tranquillement, lui ferait prendre conscience que tout cela le touchait beaucoup trop : qu'il avait eu beaucoup trop peur pour faire comme si dégrader quelques murs n'était rien du tout. En temps normal, sans doute n'aurait-il pas réait ainsi, sans doute que le temps aurait effacé les quelques souvenirs des fois passées pour simplement lui provoquer une simple moue. Mais rien de tout cela, car le moteur en route, il avait sans doute conduit un peu trop rapidement, un peu trop imprudemment sous les émotions. Ce n'était pas comme s'ils habitaient loin du commissariat en réalité. Corps qu'il laissa tomber sur les marches de l'immeuble, ne voulant pas rentrer à l'intérieur du bâtiment, il y avait les regrets, cette peur de ne pas le voir rentrer alors que c'était lui qui venait de le laisser par lui même. Main qu'il effleurait comme s'il avait commis la plus grosse des erreurs au monde : de porter la main sur lui. Et il s'en voulait, il se détestait, car tout cela lui brisait le cœur, de ces gestes irréfléchis et incontrôlables. Il voulait lui dire ce qu'il ressentait, qu'il y avait des limites à ne pas dépasser et qui avaient été atteintes beaucoup trop vite à son goût. Mais rien y faire, rien ne sortait jamais quand Kyung Tae se comportait ainsi avec lui. Pourtant il aurait voulu lui dire qu'il était heureux que rien de grave ne lui soit arrivé, il aurait voulu pouvoir se jeter à son cou, et sans doute était-ce pourquoi il l'attendait patiemment sur ces pauvres marches, dans l'ombre d'une faible lumière émanant de l'entrée, complètement apeuré de ce qu'il avait pu lui dire. Complètement apeuré de ne pas le voir rentrer, car il l'attendrait sans doute toute la nuit dehors s'il le fallait.

il se répétait en boucle dans sa tête qu'il allait trop loin, qu'il était un pur idiot. qui pourrait supporter qu'on lui dise des choses du genre? personne. probablement même pas lui-même. alors pourquoi les disait-il? parce qu'il ne sait pas faire autrement. ça lui rappelle toutes ces fois avec ses parents, alors qu'il ne voulait qu'un peu de leur amour. il les avait provoqué et ces derniers l'avaient tout simplement jeté. et soudainement, cette peur s'ajouta aux autres. celle que daehyun l'abandonne tout comme ses géniteurs l'avaient fait plusieurs années plus tôt devant son caractère incontrôlable. pourtant, kyung tae ne pouvait être autrement, car tous ces gestes, toutes ces paroles le définissaient en tant que personne. ça faisait de lui qui il était. il ne pouvait toutefois pas s'empêcher de se dire qu'il l'avait prévenu. que le cadet savait à quoi s'attendre en s'engageant dans une relation amoureuse avec tae. et que ce genre de situations faisaient partis de son quotidien. car l'aîné n'arrêterait pas aussi facilement. il ne savait pas être autrement. il aurait bien voulu, mais il ne pouvait pas. et surtout, il ne le voulait pas, car c'était certainement pour la personne qu'il était en cet instant qui faisait que son vis-à-vis l'aimait autant. en tout cas, il osait le croire. sinon, il ne savait pas pourquoi il était là, devant lui à s'enflammer.

il les écoute, les paroles qui lui sont adressées. parce qu'il sait qu'il a raison. plus que raison, même. mais il ne peut pas y répondre si facilement sans tout foutre en l'air encore une fois. et il comprit soudainement que la raison de son énervement était due à son immense inquiétude à son sujet et non pas parce qu'il avait fait une connerie. et ça, bordel, c'était douloureux de le réaliser. quelqu'un s'inquiétait réellement pour lui. non pas qu'il en avait douté de la part de daehyun, mais à ce point? peut-être s'était-il toujours dit qu'il ne comptait pas jusqu'à ce point pour le cadet et il pinça les lèvres d'irritation. était-il idiot à ce point pour croire qu'il n'était pas si important aux yeux de son aimé? oui. il l'était. sans aucun doute possible. et c'est la gifle sur sa joue qui le ramena dans la réalité. la tête sur le côté, il ne bougeait pas, alors que sa joue, certainement rougie par le coup, le brûlait. il ne l'avait pas manqué, sa gifle avait été parfaitement exécutée. le coeur battant et les larmes commençant doucement à s'accumuler aux coins de ses yeux, kyung tae serre les poings pour se faire violence. il ne lui en voulait pas, pourtant. car il l'avait mérité.

lentement, ses doigts tremblants viennent effleurer sa joue, alors qu'il reporte son regard vers daehyun. mais pas sur son visage larmoyant. plutôt sur son torse. car pour la première fois de sa vie, tae ne pouvait pas lui faire face. parce qu'il avait honte d'être allé si loin dans ses paroles, mais aussi parce qu'il savait que les larmes coulaient abondamment sur le joli faciès de son aimé et ça, il n'aurait pas supporté le voir en cet instant. et le verdict qui tomba ne le surprit guère. il allait devoir rentrer seul. néanmoins, son coeur se serra et il releva la tête en faisant un pas vers celui qui commençait déjà à s'éloigner sur sa moto. kyung tae aurait voulu avoir le temps de s'excuser. mais il avait été trop lent. et probablement ne les lui dirait-il pas en arrivant chez lui, car il aurait eu le temps de se calmer un peu. enfin, il espérait pouvoir se calmer assez avant d'atteindre son appartement. mais il était tellement en colère. non pas contre le cadet, mais contre lui-même. ce qui le poussa à frapper de son pied le lampadaire le plus proche de lui.

ses pas étaient rapides alors qu'il empruntait le chemin du retour. il n'allait certainement pas faire l'idiot encore une fois, alors qu'il sait très bien que daehyun l'attendrait toute la nuit sur les marches menant à leur appartement, s'il le fallait. il le connaît assez bien pour le savoir. mais aussi parce qu'il ferait la même chose si leurs places étaient inversées. comme il devait s'en vouloir d'avoir levé la main sur lui. lui qui a un coeur si pur et si tendre. la violence est loin de faire partie des traits caractériels de son aimé, contrairement à lui qui était à l'aise avec. à certains moments, il ne pouvait s'empêcher de courir et il dû se calmer juste avant d'entrer dans le champ de vision du plus jeune. sans doute, tae casserait-il des trucs une fois à l'intérieur, mais pour le moment, tout ce qui lui importait, c'était celui qui était assis sur l'une des marches à sangloter. et à s'en vouloir aussi, sûrement. arrivé à sa hauteur, l'aîné doit se donner du courage pour pouvoir poser sa main avec douceur sur le sommet de son crâne. il lui ébouriffe un peu ses mèches pâles. "arrête." arrête de t'en vouloir. "je l'ai bien mérité." alors ne t'en veux pas, car je ne t'en veux pas. il aurait aimé pouvoir le lui dire de cette façon, mais il en est incapable. car exprimer ce qu'il ressent a toujours été quelque chose de difficile pour le plus âgé. il aura beau être aussi à l'aise qu'il le veut avec les mots, il ne sera sans doute jamais capable de s'exprimer correctement lorsqu'il s'agit de ses sentiments.

sa joue le faisait souffrir, mais ça n'était rien comparé à la colère qui était dirigée contre sa propre personne. il ne pouvait en vouloir qu'à lui-même, de faire vivre un tel enfer à daehyun. c'était la guerre dans sa tête et il n'y pouvait rien. alors il se contente de pousser le cadet à rentrer à l'intérieur avec lui. il le força à aller dans la salle de bain pour qu'il se nettoie le visage. "fais sécher tes larmes, parce que moi, j'y arriverai pas, visiblement." cette fois, son corps ne tremblait pas de peur. il tremblait d'une colère contenue et qu'il se devait d'exprimer. alors il disparaît pour aller à la cuisine et ouvrir les armoires. ses doigts crispés empoignent des assiettes qu'il jette violemment au sol. le bruit de la porcelaine qui se casse le satisfait un peu. il en prend d'autres et lâche un feulement de rage en les jetant au sol avec probablement un peu trop de convictions. c'est de deux verres qu'il lance contre le mur, l'un suivi de l'autre. et si on ne vient pas l'arrêter, toute la vaisselle y passera certainement. car kyung tae ne sait pas s'arrêter. il a l'habitude de le faire seulement lorsqu'il n'y a plus rien à briser.

Mal, c'était tout ce qu'il était, assis sur ce pauvre parvis à attendre bêtement. Car lui aurait voulu que les choses se passent autrement, que son corps ne se décide pas à partir aussi brusquement pour un rien. Il avait l'impression de l'avoir abandonné, de tout simplement avoir lâché l'affaire, alors qu'en réalité, il ne voulait que pouvoir le revoir et se blottir contre lui en lui murmurant des excuses. Car ses yeux ne s'arrêtaient plus, car les larmes coulaient sans ne pouvoir se stopper, sous la peur de peut-être pas le voir revenir. Il n'avait jamais osé frapper quelqu'un, sans doute n'était-ce là qu'une manière de lui faire comprendre qu'il était allé trop loin avec ses nerfs : mais il aurait pu se retenir, car maintenant il ne pourrait tout simplement plus le toucher de la même manière. Et ô il se détestait d'être ainsi, à pleurer pour un rien encore une fois alors que les mots l'avaient réellement blessé; car Kyung Tae comptait beaucoup trop pour lui pour ne pas pouvoir y voir le mal dans tout cela. Sans doute que s'il n'avait pas joué à ce petit jeu avec lui, le cadet se serait apaisé d'un coup sans s'énerver. Mais rien y faisait, car son inquiétude et l'impulsivité du plus vieux ne faisaient pas bon ménage une fois unis ensemble. Mais cela restait tout simplement une preuve de plus de son amour pour lui : si les myocardes ne battaient pas, sans doute que la colère n'aurait pas été là.

Et l'attente était longue, ce corps oppressé par des sentiments bien trop forts. Et la peur était présente, sous les lampadaires du quartier qui ne faisaient qu'illuminer vaguement ses pommettes. Doigts qu'il ne regardait même plus, essayant d'essuyer son visage déjà si amoché par l'envie de retourner en arrière, il ne put que sursauter quand les pas s'approchèrent au bout d'un certains temps. Il les avait guettés, attendus, sous les passants inconnus qui n'avaient fait que le dévisager. Main dans ses cheveux qui lui fit relever le visage alors qu'il aurait presque l'envie de s'accrocher à l'une de ses jambes, mais avait-il réellement envie de poser de nouveau ses mains sur lui ? Alors qu'elles n'avaient fait que le blesser encore et encore. Mots qui résonnèrent contre les murs, corps tremblant qui se mordilla la lèvre sous les quelques sanglots passagers, comme rassuré par sa présence, il laissa tout de même ses doigts s'accrocher un peu aux pans de son pantalon avant de se redresser, visage se secouant frénétiquement. "N-Non....! J-Je...J-J-J'aurais pas dû ...! Je...je suis....désolé..." qu'il marmonna comme il put à travers sa gorge serrée, sans réussir à prononcer quoi que ce soit d'autres : comme si les malédictions se répétaient encore et encore. Et il aurait aimé pouvoir simplement l'enlacé de peur de ne pas le voir réapparaître, alors pourquoi ne parvenait-il jamais à rien, lui ?

Pourtant il ne fit que le suivre de son corps complètement perdu, jusqu'à se laisser traîner chez euh. Ô qu'il en avait eu l'envie de rentrer, mais pas dans ces conditions, alors qu'il pouvait sentir la colère émaner du plus vieux, alors que lui n'arrivait tout simplement à se calmer. Salle de bain atteinte, alors qu'il le laissa là devant un miroir qu'il n'osait plus observer, car il se fichait bien de savoir à quoi il ressemblait, alors que le plus vieux s'était détourné de lui pour laisser parler sa colère. "K-Kyung Tae....!" reste avec moi.Explosion d'assiettes contre les sols dévastés, il sortit rapidement de cet endroit où il ne voulait pas être pour traverser le champs de bataille en se fichant bien sur quoi il pouvait marcher, pour simplement venir se mettre face au plus vieux et enrouler ses bras autour de lui. Tête cachée contre lui alors qu'il essayait de contrôler ses pleurs, il ne bougea plus, essayant de le faire s'arrêter : car la vaisselle n'était pas infinie, et qu'en faisant cela, il n'avait que plus peur qu'il ne se blesse un peu plus. Habitude maintenant d'entendre les assiettes exploser, mais pour autant cela ne voulait pas dire qu'il appréciait cela.

"Ne...Ne fais pas ça...J-J'aurais pas...Pas dû m'énerver...Je...J-Je voulais....pas non plus...te frapper je-..." Sanglots repris, alors qu'il se resserra contre lui, doigts s'accrochant à son haut misérablement. Car il se détestait d'être ainsi, d'être beaucoup trop émotif, mais il tenait à lui plus que n'importe qui, et ce n'était qu'une vérité parmi tant d'autres. "Si...Si tu savais...A quel...point je m'en veux....Je...Q-Quand t-tu m'as appelé...J-J'ai paniqué...J-Je te voyais pas revenir...J-J'ai pris peur...Et...J-J'ai pas cherché...à comprendre... qu'il tenta de s'expliquer, enfonçant sa tête dans son cou en laissant ses bras se resserrer autour de sa taille comme pour ne plus le laisser s'enfuir. "A-Alors...T-Te fais pas mal...C-Casse pas tout..." Et il tremblait, non pas parce qu'il était apeuré du plus vieux, mais bien parce qu'il avait peur que ce dernier ne se blesse, et c'était toujours ainsi au final, il ne pouvait rien y faire : instinct de protection qui parlait bien plus souvent dans ce genre de moment. Mais les battements de cœur tentèrent de ne plus s'emballer, et il essaya de se calmer, alors qu'il n'osait même plus le regarder dans les yeux, alors qu'il voulait tout simplement pouvoir revenir en arrière.

Mots qui ne sortaient pas, alors que son ventre s'était retourné de toutes ces émotions, il soupira tout doucement contre lui, alors que ses doigts se décrispèrent vaguement pour pouvoir se calmer, yeux se fermant tout doucement pour essayer de tout laisser retomber, de ne plus avoir peur. "Je...t'aime..." qu'il laissa s'échapper sincèrement, avant de reprendre, "même si...tu dois l'avoir un peu amère...", articulé timidement et nerveusement, laissant son corps tout doucement se reculer de lui, sans pour autant oser glisser son regard sur son visage. Corps qui passa entre les débris pour atteindre le congélateur et en sortir un sac de glace qu'il enroba maladroitement de ses mains tremblantes dans un tissus pour venir le glisser sur la joue de l'aîné, ne sachant pas réellement quoi lui dire si ce n'est lui répéter encore et encore des excuses qu'il ne voudrait sans doute pas entendre. Mais il comptait bien rattraper ses erreurs : car il ne lui en voulait pas, lui, il voulait juste comprendre, et surtout ne pas le voir faire des choses qui lui nuiraient. Parce qu'il ne pouvait tout simplement plus penser correctement sous l'emprise de la peur, parce qu'il l'aimait beaucoup trop, et que tout l'atteignait beaucoup trop facilement. Alors il osait à peine appuyer sur celle qu'il avait frappé, lèvres tremblant tout doucement alors qu'il fixait ses épaules, pour simplement se murer dans le silence, lui qui d'habitude aurait sans doute essayé de dire d'autres maladresses. Mais pour une fois, juste cette fois, il garderait ses lippes closes pour ne pas finir par exploser, pour ne pas faire de nouvelle catastrophe.

le visage en larmes de daehyun resterait toujours quelque chose qu'il déteste voir. surtout quand c'est lui, la cause de ces perles salées sur ses joues rougies. car il le sait, qu'il l'a blessé avec ses paroles. que ses provocations l'ont déchiré de l'intérieur. il se détestait pour ça et sa colère s'était tournée contre lui-même. mais en vérité, il n'avait pas été en colère contre le cadet. ou plutôt, il l'était un peu, car il voulait que ce dernier se fâche contre lui. il l'avait bien mérité, cette gifle bien placée qui avait rendue sa joue rouge et sensible. ce n'était rien d'autre qu'une blessure de guerre pour kyung tae et sa confiance en son aimé n'allait pas flancher pour si peu. comme toujours, il rejetait la faute sur sa propre personne. surtout en voyant le désespoir sur le visage du plus jeune. son coeur se comprimait de douleur et de culpabilité. mérite-t-il vraiment un mec comme lui dans sa vie? non. la réponse est sans équivoque et il n'hésite même pas à la dire. cependant, cela ne signifiait pas qu'il allai le repousser pour autant. il a beau ne pas mériter une telle douceur, il n'allait pas le laisser lui filer entre les doigts. parce qu'il est éperdument, profondément amoureux de lui.

ses mots sonnent comme une supplique à ses oreilles et il grince des dents. à ses yeux, daehyun n'a pas à s'excuser pour ce geste parfaitement justifié. mais il commence à plutôt bien le connaître pour pouvoir dire qu'il n'allait plus pouvoir le toucher de la même façon. il allait devoir trouver les mots justes qui allaient l'apaiser, mais il allait devoir y penser avant, parce que l'aîné est nul pour réconforter les gens. encore plus lorsqu'il s'agit de son aimé. ils étaient entrés dans le petit appartement et si tae l'avait guidé jusqu'à la salle de bain, c'était uniquement pour qu'il ne soit pas dans la même pièce que lui lorsqu'il laisserait éclater sa colère brûlante contre les assiettes. aussi un peu pour s'essuyer le visage, mais il était ressorti sans un regard derrière pour jeter son dévolu contre quelques assiettes et verres à casser. évidemment, le bruit fit réapparaître la tête pastelle qui fonça droit sur lui. et sans le vouloir, il avait balancé un verre dans sa direction. objet filant tout juste à côté du cadet pour s'échouer brusquement contre le mur derrière. "non, n-!" il n'eut pas le temps de le repousser que ses bras l'enlaçaient tout simplement. lui et son corps tremblant d'une colère bouillonnante.

il avait envie de se blottir contre lui, mais ses bras restaient bien droits le long de son corps. ses poings étaient tellement serrés que ses jointures étaient blanches. il l'écoute une nouvelle fois s'excuser et sa mâchoire se crispe. il voudrait lui hurler de s'énerver contre lui, parce que ce qu'il a dit est impardonnable, mais il n'en fait rien, se contentant de respirer sa douce odeur. il aimerait que ça le calme complètement, mais son impulsivité couplée à cette colère lancinante qu'il a accumulé au fil des années l'en empêchaient. au contraire, les paroles de daehyun avait l'effet inverse sur sa personne. certes, il avait eu peur de la réaction et de l'énervement de son petit-ami, mais il voulait ardemment qu'il continue sur sa lancée. il ne sait pas pourquoi, toutefois, mais c'est comme si le fait que ce dernier soit fâché contre lui le rassurait. car toute cette douceur dans un moment pareil le déstabilisait. il ne savait pas comme le gérer. mais il ne pouvait pas se résigner à le repousser, car il avait l'impression que ça briserait quelque chose à l'intérieur du plus jeune. et il ne voulait absolument pas ça.

je t'aime. ces trois petits mots réchauffèrent son coeur malgré tout. il s'en voulait tellement de lui faire subir tout ça. mais surtout de l'avoir tellement repoussé dans ses retranchements qu'il en est venu à le gifler. alors que la violence ne fait absolument pas partie de cet homme un peu trop merveilleux pour son bien. ils sont à la fois si différents, mais si semblables que ça en est parfois terriblement effrayant. finalement, le cadet se détache de lui et kyung tae remarque qu'il n'ose toujours pas poser son regard sur son visage et ça fait tout de suite remonter cette rage qui était presque disparue sous son étreinte désespérée. il l'observe aller au congélateur pour en sortir un sac de glace qu'il enroule maladroitement dans un tissu pour ensuite venir le poser contre sa joue meurtrie. comment peut-il rester en colère devant lui? lui qui ne regarde même pas son visage par honte et par culpabilité qui fixe l'une de ses épaules en gardant le silence et en n'osant pas trop appuyer sur sa joue. un soupir exaspéré lui échappe, alors qu'il arrache littéralement le sac de glace de la main de son aimé pour le plaquer un peu plus fort contre sa joue. "pourquoi t'es pas capable de rester fâché contre moi? bordel, je l'ai bien mérité, cette gifle. alors arrête de t'en vouloir, parce que moi, j't'en veux pas." ses mots sont probablement un peu trop brusques et directs, mais il ne peut pas faire autrement.

"j'suis pas en colère contre toi, tu sais. je suis en colère contre moi-même. pour t'avoir dit ces choses horribles. alors regarde-moi." et c'était un ordre. l'aîné ne sait pas s'il lèvera son regard vers le sien, mais il s'approche de lui en posant son sac sur le comptoir. ses mains glissent sur ses joues et il soupire de nouveau. "comment est-ce que je peux rester en colère alors que t'as l'air aussi mal?" il essuie tendrement son visage et le force à le regarder. parce que ses yeux parlent mieux que sa bouche. et qu'au fond de ses prunelles, daehyun pourra y voir tout l'amour qu'il lui porte. mais aussi à quel point il s'en veut de lui avoir dit des choses inappropriées. "écoute, j'sais absolument pas comment te l'expliquer, mais cette gifle n'affecte pas la confiance que j'ai en toi. j'ai poussé le bouchon beaucoup trop loin, alors que je sais pertinemment à quel point t'as peur de me retrouver sans vie." et même si ses paroles son directes, kyung tae a réussi à se calmer un peu et son ton est plus apaisé et doux. il pince un peu les lèvres comme pour se donner un peu de courage. "alors... je suis désolé." désolé pour tout.

se mettant sur la pointe des pieds, il vient lui dérober un baiser, posant ses lippes contre les siennes avec un douceur qu'il n'éprouve qu'en sa présence. "j'voulais te crier dessus, pour t'ordonner d'exprimer ta colère contre moi, mais c'est juste impossible quand t'as l'air aussi misérable." et le choix de mot est probablement blessant. mais sur le coup de son impulsivité, tae n'avait pas pu le retenir. et il s'en rendit compte après l'avoir prononcé. "c'est pas de la pitié, t'as juste l'air tellement mal que mon coeur ne peut pas faire autrement que d'avoir mal." il se rendait compte aussi qu'il parlait beaucoup. "s'il-te-plaît, dis quelque chose, parce que je vais continuer de déblatérer n'importe quoi et m'enfoncer." qu'il tente de le faire sourire. il n'aime vraiment pas le voir ainsi. "allez, daehyun. je t'aime. et c'est pas près de changer." son myocarde cognait avec une force et une vitesse incroyable dans sa poitrine dans l'attente désespérée de l'entendre dire quelque chose. parce qu'il détestait lorsque son aimé se murait dans le silence. c'était un signe plus que facile à comprendre qu'il était en proie à une culpabilité poignante.

Peut-être avait-il risqué quelque chose, en revenant aussi rapidement dans le salon, mais lui n'y avait pas fait attention, à cette chose qui, sans doute beaucoup trop proche de son visage avait fini par s'écraser contre les murs derrière lui. Car lui n'avait eu qu'un objectif : se jeter sur lui. Ô oui il ne pouvait tout simplement pas le laisser s'énerver autant, pour quelque chose qui était en partie de sa faute. Il aurait voulu pouvoir rester calme, pouvoir passer outre tout cela. Mais il paniquait toujours autant, car il avait tout simplement eu peur. Peur de ne plus pouvoir le revoir. Alors il préférait largement pouvoir l'enlacer, le serrer dans ses bras sans ne pouvoir plus jamais le lâcher, car s'il le faisait il aurait cette impression de devoir le laisser partir s'il le faisait. Sentiments qui parlaient bien plus souvent que la raison. Il aurait pu s'énerver, encore et encore, lui crier ô combien il était effrayé de ses idioties nocturnes. Lui qui ne connaissait rien aux violences des rues, ni même aux spectacles qui s'y offraient, quand les coups s'abattaient trop rapidement. Alors s'il pouvait compenser tout cela, le laisser déverser cette haine sur ce qu'il connaissait : lui, pour finalement ne plus avoir à se heurter aux démons des villes, lui ne pourrait que s'en réjouir un peu. Et il était là pour lui, le plus jeune, et ce pour toujours.

Les mots étaient sortis tous seuls, comme d'une évidence beaucoup trop claire dans son esprit. Pourtant tout y était confus : mélange incongru qu'il n'arrivait plus à gérer. Car tout se mélangeait, colère et amour, pour n'y laisser que de la douceur, celle qui lui était propre et qu'il n'abandonnait jamais. Alors il se voulait rassurant, car pour lui tout était de sa faute. Et en un sens il s'en voudrait toujours de s'être laissé emporté et d'avoir levé la main sur lui, sans doute était-ce sa punition pour avoir porté sa main sur sa joue. Se détachant de son étreinte, de ce corps qui lui en voulait sans doute beaucoup trop, il s'empressa de venir calmer la douleur de son visage par son espèce de sac congelé. Sans trop appuyer, lui qui avait peur de le blesser un peu plus. Mais exaspération, sous ces soupirs las, et cette main qui d'un geste rapide ne fit que lui prendre le sac des mains pour s'en occuper lui même. Tressautement, yeux qui se baissèrent sur le point de larmoyer de nouveau, il savait pertinemment qu'il devait tout simplement l'irriter par les moindres gestes qu'il faisait, ou alors à se comporter aussi bêtement. Mais il n'arrivait pas à se contrôle, doigts tremblants qu'il ne savait plus où placer, alors qu'il reniflait vaguement pour ne pas craquer de nouveau.

Frisson qui le traversa, ne sachant plus où se mettre, il se contenta de secouer la tête : car non il ne pouvait pas rester énerver. A quoi bon ? Alors qu'il s'en voulait beaucoup trop lui de cet affront. "J-Je..." Et les paroles le touchaient, alors qu'il aurait voulu pouvoir s'excuser encore et encore sans ne jamais s'arrêter, alors qu'il voulait tout simplement pouvoir rester à le serrer dans ses bras. Ordre qui le fit rougir, alors qu'il ne pouvait simplement pas s'y résoudre, il y avait eu ces mains qui sur ses joues s'étaient occupées à sa place de relever son visage inondé. "J-Je...Je...J-Je m'inquiète juste..." Et ses paupières se fermaient, sous les contacts rassurants sur ses joues, et lui plongeait, dans ces prunelles beaucoup trop expressives. Car il les connaissait bien, les douces opales de l'aîné qui de simples lueurs exprimaient bien plus que ses mots impulsifs. Ô qu'il les aimait, car il ne voulait tout simplement pas les lâcher. Tout pouvait se comprendre, par un simple regard, au delà des mots qui eux étaient bien trop complexes. Et les excuses tombèrent pourtant, alors que ses doigts s'accrochèrent au haut de plus vieux comme pour l'attirer un peu plus près de lui.

Yeux s'humidifiant tout doucement, lèvres qui se retroussèrent vaguement alors qu'il ne savait plus quoi dire, il le regarda alors en essayant de se retenir. Mutisme maladroit, alors qu'il se laissait bercer par les mots délicats et sans doute beaucoup trop direct pour celui qui était des plus sensibles. Mais il s'en fichait, car il savait qu'il y avait de la sincérité. Douceur d'un baiser qui le soulagea, qui l'apaisa, alors qu'il aurait pu se laisser bercer rapidement s'il n'avait pas fini par lâcher un petit rire en sanglot, pour simplement briser le silence.  "Pfff... ! T-Tu veux que....Que je m'énerve...juste...pour te aire plaisir ? Mais j'ai l'impression que me taire fonctionne beaucoup mieux !" Et en un sens cela l'amusait un peu, alors qu'il avait cette peur incessante en tête. Inspiration qu'il prit comme pour se calmer un peu, il laissa sa tête tomber sur son épaule en se penchant juste un peu pour simplement ne pas avoir à faire face à celui qu'il aimait avec ses yeux rouges. "Idiot...Pourtant tu t'en sortais bien...même en t'enfonçant..." qu'il soupira alors, laissant ses bras se glisser autour de sa taille sans réfléchir. "Désolé...D'être aussi misérable pour un truc aussi bête...Mais...je tiens réellement à toi et...T-Te...frapper....j-je le voulais vraiment pas...J'imagine que je peux rigoler sur tout...s-sauf sur ça..." Car il avait été vexé par ses mots malgré tout, bien qu'il ne faisait que s'inquiéter pour Kyung Tae en permanence. Peiné, il l'était, mais il était aussi rassuré de pouvoir se débarrasser de ce poids en lui en parlant.

Doigts qui se resserrèrent vaguement sur son haut, humant doucement son odeur comme pour se laisser bercer par sa présence, il ne bougea tout simplement plus, ayant peur de briser son étreinte. "Je t'aime...J-J'ai l'impression de m'inquiéter pour rien mais vraiment...Je m'en fiche de ce que tu fais la nuit...Je te demande jamais rien d'ailleurs...Je veux juste...pas que t'aies de problème..." Et il était sincère sur cela, il savait qu'il ne pouvait pas l'empêcher de faire ce qu'il faisait, et il ne voulait tout simplement pas l'en empêcher, car il était ainsi, et qu'à vrai dire : ce n'était pas du tout ce qu'il voulait. Le retenir de vivre, son pire cauchemar, et peut-être l'étouffait-il, et c'était ça qu'il lui faisait peur. "Alors...si tu veux t'énerver...fais le...je m'en fiche. Je veux juste pas que tu te blesses...compris ?", qu'il releva la tête, venant déposer un baiser timide sur sa joue. Faible sourire qu'il lui offrit alors comme pour essayer de détendre la chose, il ne voulait pas revenir dessus, ni même y faire allusion, car au final il lui faisait beaucoup trop confiance. Et c'était ça le plus important pour lui, du moment qu'il ne disparaissait pas sous ses yeux, tout irait bien.

Joue se frottant un peu à son coup, alors qu'il osa tout doucement venir élever sa main vers sa joue comme pour s'excuser une nouvelle fois et essayer de ne plus trembler en touchant sa peau. Geste qu'il voulait tendre, comme pour apaiser les maux. "Hmm...Au moins t'es pas blessé et c'est tout ce qui m'importe...d'accord...? Alors...Laisse les assiettes tranquilles... Et..." qu'il soupira un peu, le serrant un peu plus. "Je sais pas...on peut juste aller se poser...juste pour se soir...j'avais fait les courses mais...une autre fois.", car il ne voulait pas se décoller de lui, et resterait accroché comme un enfant qui avait peur de l'énerver un peu plus. Puéril sans doute, mais il avait besoin de ça pour calmer son palpitant beaucoup trop en panique. Et si cela devait passer par là, alors il le laisserait se défouler un peu plus, même s'il était sans doute plus apte à lui offrir un peu de réconfort après une journée qu'il trouvait beaucoup trop longue. Juste un instant, juste un peu plus longtemps, à le garder entre ses bras, jusqu'à ce qu'il ne se préoccupe plus de rien. Jusqu'à ce que les craintes ne s'envolent une dernière fois.

il a vraiment le coeur en morceaux, en cet instant. parce que daehyun est la personne vers laquelle tous ses soucis se tournent. il veut le préserver autant que possible, mais est-ce vraiment quelque chose de réalisable quand on ne se considère pas comme une bonne personne de base? comment peut-il le rendre heureux, alors que kyung tae a l'impression de ne faire que le mal autour de lui? combien de vies a-t-il brisé? celle du cadet y compris? parce qu'il n'arriverait jamais à oublier ses coups de batte qui s'étaient abattu sur ce corps qu'il sait si frêle malgré la carrure évidente. gestes bien pires que la gifle que lui avait infligé ce dernier. probablement qu'il ne se pardonnerait jamais pour ça, d'ailleurs. aujourd'hui, il se rendait compte de tout le mal qu'il avait pu causer autour de lui. certes, il y avait certaines choses qu'il avait changé, mais il continuait de se rebeller contre une technologie qui les enfonçait lentement dans une réalité où l'intimité n'aurait plus sa place. alors il s'inquiète pour lui. la dernière chose qu'il veut, c'est de le perdre pour des divergences d'idées. et pourtant, daehyun n'est pas celui qui le questionne souvent sur ses activités nocturnes. ce n'est pas non plus celui qui le brime, même s'il se doute qu'il en a parfois l'impression. non, tae est là, à ses côtés, parce que c'est la place où il veut le plus se trouver, non pas parce qu'il y est obligé.

ses mains avaient retrouvé ce visage aux traits infiniment doux pour le relever vers lui, mais aussi pour essuyer ses joues inondées. leurs prunelles restèrent accrochées et l'aîné savait que par ce simple regard, daehyun comprendrait bien plus que ce que ses paroles pouvaient exprimer. la parole est un art complexe qu'il ne maîtrise malheureusement pas. il ne pouvait réellement pas rester en colère face à cet homme. il avait un effet calmant sur lui qui fonctionnait bien mieux que n'importe quoi d'autre. comment pouvait-il simplement rester furieux alors que le visage de son aimé est aussi ravagé? il ne peut tout simplement pas. parce qu'il a pris une telle importance dans sa vie. qui aurait cru qu'ils se rendraient jusque-là? par la façon dont tout avait commencé pour eux, il n'y avait eu que peu de chances pour que les sentiments puissent se développer. et pourtant, les voilà comme deux idiots, à s'aimer contre vents et marrées. le petit rire mêlé à ses sanglots rassure quelque peu kyung tae qui laisse un sourire s'installer sur ses lippes. "c'est vrai, te taire fonctionne beaucoup mieux." et lui ne lâche pas son visage, continuant de caresser ses joues avec une douceur que lui seul connaît. car tae est tout sauf quelqu'un de doux pour les autres. pourtant, il est bien quelqu'un de sensible et il n'y a que le cadet qui en est témoin.

il le laisse poser sa tête contre son épaule et les doigts du plus vieux viennent immédiatement caresser ses mèches comme pour le rassurer. "non, mais d'où tu me traites d'idiot?" qu'il rigole. en vérité, il dit ça plus pour détendre l'atmosphère que pour avoir une réelle réponse. parce qu'il s'en fiche bien qu'il le traite d'idiot. c'est exactement ce qu'il est pour faire subir ça à cet homme merveilleux. son rire s'étrangle dans sa gorge lorsque son aimé glisse ses bras autour de sa taille. chaque étreinte lui faisait constamment le même effet. si ça le rassurait, ça faisait aussi se débattre son coeur avec affolement. tout ça parce qu'il ressent de l'amour pour lui. ses paroles le touchent droit au coeur et même s'il en est conscient, en avoir la confirmation verbale est un coup bien trop grand pour son bien. "tu comprends pourquoi je ne peux pas oublier notre première rencontre?" qu'il lance sans y penser, mais comme pour lui faire réaliser que lui non plus ne se pardonnerait jamais de l'avoir frappé. "ou plutôt, pourquoi je m'en veux toujours aujourd'hui."

il tentait du mieux qu'il pouvait de le rassurer en caressant doucement son dos, puis ses mèches pastelles. "je sais. mais j'imagine que c'est ça, aimer quelqu'un. s'inquiéter pour l'autre en permanence, même si c'est probablement pour rien. fin, j'en sais pas grand chose." qu'il marmonne comme s'il était mécontent. "pour les problèmes, je ne peux malheureusement vraiment rien te garantir, mais je ferai de mon mieux." car c'est le plus important, non? de faire de son mieux. de faire des efforts pour le bien de celui qu'il aime à en mourir. daehyun relève sa tête, dépose un baiser contre sa joue et lui sourit un peu. pourtant, kyung tae ne peut pas apprécier ce sourire à sa juste valeur. notamment à cause des larmes qu'il a fait couler sur les joues de son aimé. "ouais, mais pour le coup, c'est plutôt les assiettes qui souffrent." dit-il en détournant le regard. il sent un toucher léger contre sa joue meurtrie et probablement toute rouge de la gifle qu'elle a subi plus tôt. sa propre main rejoint la sienne encore un peu tremblante, pour se poser sur elle et la faire caresser doucement sa peau sensible. la fraîcheur de sa paume le fait soupirer délicatement. petit hochement de tête en le sentant le serrer un peu plus. "t'as même pas envie que je te cuisine quelque chose de réconfortant? même si ce ne sont que des ramens?" parce qu'il a envie de le rassurer. pourtant, le mieux pour l'instant est probablement de rester tout contre lui.

il se détache de lui à contre-coeur, mais plante sa main dans la sienne pour l'attirer à sa suite jusque dans la chambre. kyung tae l'oblige à se coucher sur le lit, mais il le rejoint bien rapidement après s'être déchaussé et avoir retiré celles de daehyun de ses pieds. il se blottit dans ses bras, cherchant sa douce chaleur. "j'imagine qu'on peut juste rester comme ça pour l'instant et je te ferai un repas réconfortant après." il lève son visage vers le sien pour lui sourire tendrement et déposer un nouveau baiser contre ses lippes. sa main revient contre sa tête pour y caresser ses mèches pâles. "je suis désolé d'avoir gâché tes plans pour ce soir. t'as envie de me parler de ta journée?" oui, il tente de se rattraper comme il peut, parce que tout ce qu'il veut, c'est le voir sourire et chasser ses larmes de ses magnifiques yeux. ceux-là même dans lesquels il se perdait constamment. il ne se remettrait probablement jamais de la beauté de cet homme qu'il chérissait plus que n'importe qui et n'importe quoi.

Hoquet de sentiment qui le prenait sous les jougs des plus doux. Car c'était ce qu'il était à ses yeux, le plus vieux : celui qui le berçait, qui le faisait vivre malgré les peurs bien trop existantes. Alors oui il avait paniqué en posant sa paume sur lui, délicatesse des gestes qui le faisait toujours se sentir un peu mieux alors que lui désirait pouvoir se détester, se haïr d'être aussi sensible pour un oui ou un non, de toujours avoir à s'inquiéter pour un rien alors qu'il savait parfaitement que Kyung Tae savait très bien se gérer lui-même. Mais il n'y arrivait pas, jamais, à restreindre les quelques floraisons qui prenaient place dans son ventre. Colère, amour, tristesse, peur, jalousie, tout pouvait bien se confondre, il n'en avait plus rien à faire, le plus jeune, car il savait qu'il retrouverait toujours le chemin de la maison. Retour en arrière toujours possible, quand il se laissait vivre aux gré de ses envies pour une fois. Joues qui s'étaient réchauffées, sous ses délicates mains, comme si plus rien ne comptait plus rien quand il se retrouvait ainsi face à lui, il aurait pratiquement pu en oublier le pourquoi du comment qui l'avait traversé à l'instant. Juste pour ses prunelles, juste pour pouvoir se noyer dedans encore et encore.

Et il pourrait rester pendant des heures sous les paumes chaleureuses qui lui faisaient reprendre quelques couleurs, alors que sans doute il ne devait plus ressembler à rien, entre reniflements et yeux rougis. Ô il ne supportait pas se disputer avec lui, alors comment aurait-il pu même rester ne serait-ce que trop longtemps en colère contre lui ? Aucune idée, et il ne voulait pas chercher plus longtemps à chercher et trouver ce qui ne lui sautait pas aux yeux actuellement. Se laissant simplement porter, léger sourire aux lèvres qui lui était revenu alors qu'il fermait par moment ses paupières en calant ses joues contre les mains du plus vieux, il pourrait se laisser aller face à la douceur de celui qui le comblait beaucoup trop. Car il n'y avait que face à lui qu'il se permettait de baisser les épaules et de vivre simplement comme il le désirait. "Je l'utiliserais...plus souvent alors...au lieu de m'énerver...J'en ferais ma nouvelle technique." qu'il rigola calmement en essayant de se remettre de ses émotions pourtant bien ancrées sur son visage. Et les doigts s'accrochèrent comme pour ne pas le laisser partir, et le visage se camoufla dans cette odeur si rassurante qui lui provoquait bien trop de bien pour être réel. Hochement de tête délicat, alors qu'entendre ses rires le fit doucement frissonner, comme les rougeurs apparaissant sur son visage. "Mon idiot...Ca compense..." qu'il soupira, myocarde palpitant incontrôlablement sous ses douces mains.

Il parlait, toujours trop, comme voulant se justifier encore et toujours alors qu'il savait pertinemment qu'aux côtés du coréen il n'avait pas à paniquer, même si les sentiments l'enrobaient toujours plus. Lèvres qui se retroussèrent, en l'entendant lui dire ce que lui venait de dire tout haut, il se détendit un peu, étrangement relaxé de l'entendre le lui dire. Et même si pour lui cela n'avait fait que les faire se rencontrer : bonheur absolu au creux des opales qui reflétaient enfin un avenir plus radieux encore. "Hmm...Je comprends...Mais moi je ne pourrais que penser que...c'est grâce à ça qu'on s'est connu..." qu'il commença doucement avant de soupirer calmement de bien être sous ses douces caresses qui faisait se perdre complètement. "Puis je sais bien...que tu fais de ton mieux...Et c'est le principal...C'est bien pour ça que...que je te fais amplement confiance...t-tu le sais...non ?", il l'espérait, en tout cas, car il ne saurais pas comment le lui montrer autrement. Pourtant ce n'était que les sourires qui ornaient son visage autrefois rempli de larmes, car il rayonnait finalement sous les prunelles de celui qu'il aimait.

Caressant délicatement sa joue, de sa main qui fit rapidement rejointe par celle bien plus chaude de Kyung Tae, il rigola tout doucement avant de secouer la tête. "Hmm...Me tente pas...De toute manière tout ce que tu pourras faire je serais ravi avec...Mais je dois avouer que....j'arriverais pas à me décoller de toi pour le moment...". Triste à dire alors même que son estomac allait lui en vouloir, mais selon lui il y avait bien plus important à faire, bien plus important à s'occuper. Car pour lui le plus beau des cadeaux restait celui de pouvoir tout simplement se blottir contre. Et c'était sans doute ce qui allait se passer, alors que se détachant de lui, il avait l'impression de mourir sur place; main qui pourtant rejoint rapidement la sienne pour l'attirer avec lui jusqu'au confort d'un lit où il s'étendit sans attendre. Joues colorées sous les attentions du plus vieux, alors qu'il se fit débarrasser de ses chaussures, il se contenta de venir le serrer dans ses bras, caressant le creux de son dos et tout ce qu'il pouvait sans se retenir : car la moindre sensation de chaleur sur ses paumes le faisait se perdre un peu plus. "On peut faire ça oui...Juste un instant...mais te force pas à cuisiner hmm...? Rien que de rester comme ça...ça me va amplement..." Ô s'il savait combien cela pouvait embaumer son myocarde d'une chaleur bien trop délicate, tellement que son épiderme en frémissait, tellement que son palpitant s'emballait sans ne plus jamais s'arrêter.

Lippes contre les siennes, qui d'un seul baiser arrivèrent à retrouver leur forme, pour ne dessiner qu'une demi-lune sur son visage. "T-T'as rien gâché du tout...Vraiment...En plus j'ai le droit à des câlins...Comme d'habitude tu diras...Mais...Mais c'est encore mieux que prévu.", même si sans doute avait-il visualisé la chose autrement avant de ne répondre à son appel. "M-Ma journée ? Plutôt banale...J'ai simplement été à la boutique...J'ai même réussi quelques ventes...Enfin bon...Rien de bien grandiose...Puis j'ai juste fait les courses...c'est tout...J'ai pas été productif autrement..." qu'il rigola tout doucement avant de hausser les épaules. "J'ai pas dansé, j'ai rien fait à part vendre des parfums ! Et toi ? Mis-à-part ton escapade nocturne mouvementée. Ca s'est bien passé au restau ?" qu'il lui demanda en venant embrasser tout doucement sa pommette, espérant tout de même que sa journée n'ait pas été que catastrophe en catastrophe. Jambes venant se blottir tout doucement contre les siennes, front qui se cala tout doucement contre celui de son aîné, il laissa vaguement ses yeux détailler son doux visage, avant de se fermer passivement. "Tu sais...J'aurais aimé pouvoir t'accueillir avec les gamelles sur le feu...Mais je pense que t'aurais eu plus peur qu'autre chose non ?" qu'il rigola tout doucement en se resserrant tout doucement contre lui."J'apprendrais...promis...à cuisiner...Enfin je te garantis rien..."

Y mettre tout son cœur, c'était sans doute ce qu'il savait faire de mieux, alors qu'il avait oublié les sanglots pour se laisser bercer par les sourires qui se voulaient rassurants, qui se voulaient bien plus délicats. "Dis...Tu me promets que...tu feras attention à toi ?" qu'il murmura pourtant entre les bras qui le réchauffaient. Car lui veillerait sur lui comme il le pouvait, de ses petites mains bien trop frêles pour ne faire quoi que ce soit. Et Kyung Tae était têtu, il le savait bien, mais il aimait ce côté impulsif, ce côté imprévisible, qui pourtant le décrivait toujours beaucoup trop bien. Main qui remonta tout doucement pour écarter les mèches ébènes du visage de celui qui lui faisait face, observant alors les moindres détails qui se cachaient sur ce dernier, il se permit de venir embrasser sa temps avant de se blottir contre lui une énième fois, le cœur plus léger qu'il n'aurait pu l'être sous les paroles bien trop dures qui avaient pu être échangées. Beauté qui se reflétai, sous ses prunelles envoûtées. "T'es pas trop fatigué de ta journée ? Tu devrais peut-être te reposer un peu...Puis si tu veux vraiment cuisiner...Laisse moi t'aider alors...", léger murmure qui se laissa évaporer pourtant sous ses doigts qui se frayaient un chemin entre ses quelques mèches ébènes. Et lui se fondait, dans ce calme bien plus prenant, sous les myocardes enfin calmés de ces peurs si réelles à chaque minute qui avait bien pu passer. Alors il comptait bien restait ainsi plus longtemps celui aux cheveux colorés, jusqu'à ce qu'il ne soit obligé de se relever de contre lui. Jusqu'à ce que les mains se mettent enfin au travail, sous les étoiles dans leurs opales.

il ne peut s'empêcher de s'amuser du fait que leurs disputes ne durent jamais bien longtemps. elles sont violentes, mais brèves et elles se terminent constamment sur un peu de douceur. car les deux jeunes hommes se réconcilient toujours sous la douceur de caresses. et c'est probablement ça qu'il préfère de sa relation avec daehyun. qu'ils finissent toujours par s'excuser et s'entendre à nouveau. il est le seul avec qui kyung tae n'arrive pas à rester en colère. non, il finit toujours par s'attendrir face à ce visage bien trop doux. il sait que ça sera toujours le cas. il a enfin trouvé quelqu'un qui arrive à calmer ses colères éclatantes. car auparavant, il n'arrivait à retrouver son calme qu'après avoir détruit beaucoup trop de choses et ses instants colériques duraient généralement longtemps. lui dont le coeur s'était nourri d'une haine sans pareille pour des parents qui l'avaient jeté à la rue sous le simple prétexte qu'il n'était pas normal. il n'avait même jamais imaginé que la douceur pourrait atteindre son coeur de pierre un jour. et pourtant, il ne sait par quels moyens, le cadet avait trouvé cet exact chemin jusqu'à son palpitant fermé. si au début, il en avait été atteint d'une peur paniquée, aujourd'hui, il en était plus qu'heureux. il se sentait enfin vivre. pour une raison bien meilleure que toutes les précédentes.

alors il l'avait entraîné jusqu'à ce lit qu'ils partageaient maintenant tous les jours, au plus grand bonheur de l'aîné. pour s'y blottir l'un contre l'autre. c'était l'endroit qu'il préférait le plus être au monde; dans ses bras. car même si tae est le genre à être la personne qui protège les autres contre vents et marrées, il a aussi besoin de se sentir en sécurité. et il n'y avait qu'entre les bras de daehyun qu'il avait réussi à trouver ce refuge rassurant. il n'en restait pas moins un homme avec des sentiments. sentiments qu'il avait trop longtemps refoulés. et aujourd'hui, ils débordaient face à cet être sorti tout droit de ses rêves les plus fous. car oui, le plus vieux s'était déjà surpris à quelques reprises auparavant à penser à comment serait la personne qui arriverait à capturer son coeur un jour. et même s'il n'y avait pas cru; qu'il avait repoussé l'amour par peur, il n'en avait pas moins espéré pouvoir trouver un jour quelqu'un sur qui se reposer. ses doigts se perdaient dans sa chevelure, puis sur son dos recouvert de son t-shirt. en cet instant, il ne ressentait rien d'autre que de la douceur. car le cadet ne méritait que ça, de la douceur et de la tendresse.

"me forcer pour cuisiner? t'es sérieux? tu sais à quel point j'aime ça, pourtant..." qu'il sourit doucement. lèvres qui s'étaient rejointes comme une évidence. lui ne s'en lassait pas, de ce contact beaucoup trop agréable. et si ça pouvait mettre un sourire sur le joli visage de son aimé, alors il le ferait autant de fois qu'il le pouvait. parce que daehyun ne mérite rien de moins que d'être aimé pour ce qu'il est. et même si les larmes ravagent ses traits, il n'en reste pas moins le plus bel homme sur cette terre à ses yeux. peut-être est-il d'un avis parfaitement biaisé, mais qu'est-ce que ça change, au final? il l'aime et puis, c'est tout. kyung tae ne cherche pas à savoir pourquoi. "alors là, tu vois, on n'est pas du tout du même avis. si aller me chercher au poste ne gâche pas ta soirée, alors je me demande ce qui peut la gâcher. au moins, on est d'accord sur une chose; les câlins sont encore mieux que prévus. même si être dans tes bras est toujours mieux que ce que je m'imagine." l'aîné est heureux de l'entendre lui parler de sa journée et même si c'est un sujet parfaitement banal, il ne le voit pas comme ça avec lui. car tout lui est passionnant venant de la tête pastelle.

"oh, tu sais. rien de bien intéressant. j'sais même pas si je m'en souviens concrètement tellement je ne faisais que penser à toi, à nous. je sais juste que je reçois de plus en plus d'éloges pour ce que je cuisine. sûrement parce que j'y mets plus d'amour que d'habitude. et c'est grâce à toi." qu'il sourit grandement. et sa proximité pourrait le rendre totalement fou. bien qu'il le soit déjà de sa personne. le plus vieux rigole à la remarque de son vis-à-vis. "en effet, je pense que j'aurais eu plus peur qu'autre chose, mais j'aurais mangé tout ce que tu m'aurais préparé. même si ça avait eu un goût suspicieux." et son sourire monte jusqu'à ses prunelles, les illuminant de mille feux. "puis t'es pas obligé d'apprendre à cuisiner. laisse-moi le seul domaine où je suis bon." c'est dit sans méchanceté. car même s'il ne fait que ça de ses journées au travail, il adore ça. et puis, ce n'est pas la même chose, car au restaurant, il n'a qu'un panel restreint de repas qu'il peut cuisiner, tandis que chez lui, il pouvait laisser son imagination le surprendre. véritable passion qui l'avait sauvé plus d'une fois face à la perte de ce rêve de devenir procureur.

les paroles prononcées sont délicates, mais elles le touchent directement. son coeur se serre et son sourire se flétrit un peu. comment peut-il ne pas le lui promettre? c'est tout simplement impossible. "je... le promets." qu'il finit par céder. il pourrait lui promettre la lune et les étoiles si daehyun le lui demandait. il n'y avait pas grand chose qu'il pouvait lui refuser. le coeur palpite lorsque la main vient dégager doucement son visage de ses mèches foncées. ce genre de contacts le rendait toujours faible venant du plus jeune. baiser déposé sur sa tempe et il ferme les yeux, laissant son sourire s'agrandir. "je suis en train de me recharger en ce moment, alors je vais pouvoir te faire de bons ramens. tu pourras m'aider en faisant bouillir l'eau." et il rit de bon coeur, alors qu'il le taquine, ses mains venant le chatouiller un peu. ce qui les fait s'agiter sur le lit à l'espace restreint. "le prend pas mal, mais ta découpe de légumes laisse à désirer." il lui vole un baiser avant de se lever en riant de bon coeur. il prend le soin de remettre ses chaussures pour ne pas se planter du verre dans les pieds et entreprend de commencer à nettoyer les éclats parsemant le sol de sa cuisine.

Corps qui s'étaient de nouveau blottis l'un contre l'autre, comme une fatalité qu'ils ne pourraient jamais éviter, il fallait avouer qu'il aimait beaucoup trop cela, lui, de pouvoir tout régler par des câlins. Et quoi de mieux qu'un peu de douceur, dans les myocardes déjà trop abîmés par le temps et les blessures. Alors il se fondait contre lui, essayant de tout simplement ne plus penser qu'à lui et seulement lui, alors que les bras l'entouraient et qu'il pouvait humer les doux parfums qui s'émanaient du plus vieux. Odeur rassurante, qui était la seule à le pouvoir de bonheur, tandis que les joues cramoisies se fondaient contre lui comme si plus rien ne comptait. Et c'était le cas, la peur avait été remplacée par un myocarde un peu trop agité : car il l'était toujours à ses côtés en réalité. Sans doute n'aurait-il jamais pensé pouvoir trouver quelqu'un qui le comblerait à ce point malgré les colères et disputes. Mais c'était quelque chose de banal selon lui, quelque chose qui faisait la force d'une relation, et il savait pertinemment qu'il ne pourrait jamais rester en colère trop longtemps contre lui, tout simplement parce qu'il l'aimait trop pour pouvoir hurler les peurs qu'il affrontait au quotidien. Alors les doigts autour de son torse, ne voulant tout simplement plus bouger de ce délicat cocon qui les entourait, lui n'y verrait là que les beautés d'une vie qu'il voulait passer à deux.

Alors les rires brisèrent doucement ce silence nacré qui entre leurs chaleurs ne faisaient que pouvoir être euphoriques. Bonheur absolu, quand il pouvait tout simplement se retrouver ainsi sur les draps pour le garder en sécurité dans ses bras. "Hmmm...Je sais que tu adores cuisiner. Je le sais. Y'a qu'à voir comment tu souris. T'es juste adorable." qu'il l'observait rayonner devant lui, prunelles si scintillantes et sourire si sincère que lui ne pouvait que le remarquer, que Kyung Tae était passionné. Et lui ne pouvait qu'en admirer les étoiles qui trônaient brièvement dans ses opales si délicates. Puis, en réalité, il n'allait pas s'en plaindre non plus, car le plus vieux était réellement doué, et que lui aimait servir de cobaye à ses plats délicieux. Sourire aux lippes qui lui fit hocher la tête, gamin comprenant pourtant les moindres de ses paroles, comme si tout n'était que d'une logique effarante. Pourtant il en fallait sans doute beaucoup pour lui gâcher sa soirée, et il ne pouvait pas qualifier que finir entre ses bras en faisait parti. "Hmm...C'est vrai...Mais je vois ça comme un tout. Et là t'es avec moi. Qu'est-ce que je peux demander de plus vraiment ?" qu'il embrassa délicatement sa joue, comme un gamin beaucoup trop heureux.

"Puis...Si c'est juste être dans mes bras qui te convient...je peux t'affirmer que je ne compte pas te lâcher..." qu'il soupira, alors qu'il lui expliqua le déroulé de sa journée. Vivre avec lui était sans doute la chose qui le motivait le plus le matin, qui le faisait se réjouir de pouvoir rentrer chez eux à la fin de la journée. Les journées passaient de plus en plus vite, il le sentait, car au final il n'y avait que cela qui l'incitait à rentrer pour illuminer les soirées qu'ils passaient ensemble. Rougeurs qui s'installèrent bien rapidement sur son visage, alors qu'il cligna vaguement des yeux sous ce qu'il lui racontait, étoiles dans les yeux qui ornaient ses iris, il était touché, bien trop. Emu sans doute aussi, de l'entendre le lui dire, alors que les lippes s'étirèrent d'un coup comme pour essayer de ne pas fondre dans son cou. "Je...Vraiment...? J'ai hâte de goûter ce que tu vas me faire alors. J-Je dois dire que je m'attendais pas à ça...Même si j'ai pas pu m'empêcher de penser à toi de toute la journée non plus." qu'il murmura un peu timidement, venant se frotter un peu la joue. "Je suis content alors. Si tout s'est bien passé."

Lèvres qui embrassèrent tout doucement l'une de ses commissures, il manqua pourtant de s'étouffer en l'entendant, moue au visage qui le fit retrousser ses lèvres. "M'okay...Mais je veux juste éviter de t'empoisonner à chaque fois que je touche aux casseroles...De toute manière t'es bien trop doué ! Et ça, t'en fais pas que je me lasserais jamais de ta cuisine !", tête qui se hocha alors délicatement même si cela l'amusait bien plus qu'il ne le disait. Rire qui transperça finalement son visage, car il se souvenait parfaitement de la dernière fois qu'il avait pu cuisiner, et cela s'était fini en catastrophe complète. Talent inexistant dans ce domaine, et pourtant il savait savourer les délicatesses de ses plats toujours aussi bons. Il n'était pourtant pas compliqué lui, car les papilles amoureuses ne faisaient qu'apprécier les douceurs de sa cuisine. Et il souriait, malgré les promesses complexes qu'il lui demandait là, et il se resserra contre lui, comme pour le remercier d'être tout simplement là à ses côtés. Alors les mots avaient résonné dans son esprit, comme les plus délicates paroles qu'il ne lui avait dit, et il ne put que se réchauffer, de ces simples mots.

Mains qui épousaient les formes de son visage, doigts effleurant paisiblement ses traits comme pour les graver entre ses paumes, il se mit à rougir sous son rire, comme si les étoiles explosaient sous sa voix enjouée. Et rien que pour cela, il était heureux de se trouver là. "F-Faire bouillir l'eau ? O-Okay...D'accord mais-" qu'il tenta de répondre avant que les sourires ne s'emparent de son visage et que son corps fin ne se plie de rire sous les chatouilles criminelles qui essayaient de le faire craquer un peu plus. Ô il était charmé, lui, de ces rires qui s'évader de leurs lippes, des regards joueurs qui s'en émanaient. "T-Tu critiques ma découpe de légumes en plus de ça ?!" qu'il essaya de faire semblant d'être en colère alors qu'il ne mit pas longtemps à exploser de rire, se redressant alors avec lui sous son baiser en trottinant vaguement vers la cuisine. Pieds qui se stoppèrent pourtant rapidement en en ayant presque oublié les éclats de verres, il pencha un peu la tête avant de prendre le balais des mains du plus vieux. "Je m'en occupe ! Toi tu as mieux à faire !" qu'il lui tira la langue, venant embrasser sa joue tout en lui souriant.

Ô il ne pouvait plus que s'éblouir face à celui qui ne faisait que combler sa vie, encore et encore, car il n'y avait qu'auprès de lui qu'il pouvait se sentir bien. Faisant alors attention à où il posait ses pieds, nettoyant les quelques débris visibles, il ne mit pas longtemps avant de rendre la zone plus zûre, pour finalement se stopper face au dos du plus vieux. Rougeurs qui prirent place sur son visage délicat, il s'approcha discrètement, avant de passer ses bras autour de sa taille menton se posant doucement sur l'épaule du plus petit. "Je peux regarder ?" qu'il demanda tout doucement, préférant ne pas toucher à la nourriture au risque de tout rendre amer. "Ca a l'air bon...Elles seront à quoi ?", curiosité à toute épreuve, alors qu'il se pencha un peu pour se détacher et commencer à préparer l'eau, avant de juste se reblottir contre lui en faisant attention à ne pas le déranger. Ô il faisait pourtant bien attention à essayer de ne pas le déranger dans ses mouvements, mais il l'avait prévenu : il ne pouvait tout simplement plus se détacher de lui, en aucune façon. "J'ai de la chance...Comment je ferais pour me nourrir si j'avais pas un Kyung Tae ?" qu'il rigola tout doucement, enfouissant calmement son visage dans son cou en fermant un peu les yeux. "Je te lâche plus...C'est bon...A moi...", qu'il laissa s'échapper en marmonnant, sourire aux lèvres alors qu'il ne bougeait tout simplement plus, se délectant des douces sensations qui s'échappaient de ce moment plus que léger. Et il ne lui fallait que ça, lui, pour au final se sentir bien, se sentir heureux, à ses côtés.

qui aurait cru qu'un jour il forme un ménage avec quelqu'un d'autre? certainement pas kyung tae, en tout cas. en fait, ce dernier n'avait jamais pensé trouver un être aussi spécial avec qui partager ses plus beaux moments, mais aussi, ses moins beaux. ses tristesses, aussi, et ses peurs les plus profondes. à daehyun, il disait tout. enfin, presque tout. il avait son petit jardin secret, après tout, et il savait d'ores et déjà ce qu'allait lui dire le cadet face à ses activités anti-vice. surtout en apprenant qu'il était monté chef de la branche radicale des anti-tech... il ne désirait pas l'inquiéter avec ça, même s'il se doutait qu'un jour viendrait où tout éclaterait au grand jour. ce jour, il le redoutait, alors il chassa ses pensées en soupirant légèrement. il n'avait rien d'autre à faire ou à s'inquiéter pour ce soir puisqu'il partagerait ce moment avec la personne la plus importante à son coeur. et ces moments étaient toujours d'une qualité sans pareille. en vérité, chaque instant passé en compagnie du plus jeune était une réelle bénédiction pour celui qui n'avait plus rien eu à quoi s'accrocher pendant de trop nombreuses années. certes, il avait yunhee, mais ça n'avait pas la même signification à ses yeux. l'un était son meilleur ami et l'autre, son petit-ami. et honnêtement, il n'y avait rien de plus fort à ses yeux que l'amour, même si son amitié avec le hackeur était à toutes épreuves.

pouvoir admirer un tel sourire sur le visage de daehyun faisait gonfler son coeur au point où il crut qu'il allait exploser. ça le réchauffait de le voir aussi éclatant de bonheur. et c'était nettement mieux que les larmes qui avaient coulé sur ses joues par sa faute. au moins pouvait-il le rendre heureux. seule consolation pour celui qui ne sait pas s'exprimer correctement. même si les yeux restaient rougis et gonflés par la tristesse qui l'avaient assailli, le cadet n'en restait pas moins le plus beau d'entre tous. l'objectivité ne faisait pas partie de tae en ce qui concernait son copain. aveuglé par sa beauté, mais aussi par sa personnalité exquise, il ne pouvait absolument pas lui résister. il était devenu sa drogue la plus addictive et la plus puissante en ce monde. la seule drogue que l'aîné consommait. et il la consommait sans retenue, sans même penser. parce que c'était la chose la plus belle qui lui soit arrivée dans toute sa courte existence. son objectif était d'un jour lier sa vie à celle de son aimé, mais il ne servait à rien de penser à un potentiel mariage en cet instant. il ne ferait que se donner l'envie de tout précipiter alors qu'il ne le devrait pas.

ses petites piques joueuses atteignirent leur cible qui répliqua en ne pouvant s'empêcher de rire. il le vit bien qu'il tentait de se fâcher suite à sa remarque sur sa découpe de légumes, mais cela ne fit que s'esclaffer encore plus l'aîné qui lui tira la langue en une jolie grimace. "je sais que tu ne peux pas te fâcher pour ça!" qu'il le taquine encore. et cette complicité qu'ils ont est probablement la meilleure chose qui existe en ce monde. il lui envoie un baiser avec sa main alors qu'il le fuit un peu pour entreprendre de sécuriser la cuisine. mais bien rapidement, on lui déroba sauvagement son balai des mains. c'est incrédule qu'il observe daehyun. prenant une expression faussement offusquée, kyung tae se prépare à répliquer, mais le baiser sur sa joue l'en empêche. gloussant doucement, il se dirige plutôt vers les armoires contenant les sachets de ramens et entreprend ensuite de sortir tout le nécessaire à la bonne préparation de ceux-ci. comme indiqué, il laisse la préparation de l'eau à celui qui nettoie et se penche plutôt sur les légumes à découper. ce qui le sort de ses pensées quelques instants plus tard, ce sont les bras qui se glissent autour de sa taille et le menton qui se pose doucement sur son épaule. "tant que tu n'entraves pas mes mouvements, je ne vois pas pourquoi je refuserais que tu observes." et il sourit tendrement, alors que ses mains s'affairent à couper rapidement. "ça a l'air bon? attend au moins que j'aie tout mis à cuire avant de dire ça! là, y'a que des légumes." il rit de bon coeur, réellement amusé par les propos de son aimé. "elles seront au boeuf! un classique incontournable!"

complètement libre de ses mouvements pendant un instant, il en profite pour se prendre un petit quelque chose à boire avant de reprendre sa place initiale et que le plus jeune ne revienne se blottir contre lui. l'avantage de cuisiner chez lui, c'était ça. d'avoir daehyun accroché à lui pendant qu'il préparait leur repas. léger rire qui le secoue aux propos qui sont énoncés. "tu crèverais clairement de faim. ou bien, tu deviendrais gros à mal te nourrir." qu'il pouffe de rire. "ou alors, tu devrais m'inventer, parce que des kyung tae, il n'y en a pas des masses." prénom pas si courant que ça en corée. on voyait plus souvent kyung jae. ça ne faisait que prouver qu'il était unique en son genre. le visage qui s'enfouit dans son cou le fait frissonner, car c'était sans doute l'une des parties les plus sensibles de son corps. les paroles qui suivent font s'accélérer son palpitant, car la possession dans ces dernières est plus qu'évidente. mais il ne va pas se plaindre, au contraire. il adorait que daehyun soit aussi possessif avec lui, car lui-même l'était avec le cadet. pourtant, il ne dit rien, profitant de ce doux moment que lui offrait son aimé.

une fois l'eau bien bouillante, l'aîné y jette les ramens tout en baissant la force du feu. il entreprend aussi d'enlever un peu d'eau du chaudron pour pouvoir y ajouter du bouillon et donner de la saveur aux nouilles. bientôt les légumes les rejoignent. kyung tae pense à tout, prépare tout avec une facilité et une précision acquise avec les années et l'expérience. plusieurs minutes plus tard, tout est prêt et il s'efforce de préparer les plats alors que ses mouvements sont quelque peu entravés par celui qui ne l'a pas lâché de tout le processus. "c'est prêt! j'aimerais avoir un peu de liberté de mouvements." mais il n'attend pas avant de se retourner dans ses bras pour lui aussi le serrer contre lui avec toute la force de son amour pour lui. "on ne peut pas manger en étant collé l'un à l'autre ainsi." il ne faisait qu'émettre un fait, tout en ne se détachant pas du cadet, sa tête posée contre lui pour écouter son coeur battre dans sa poitrine. après plusieurs secondes, kyung tae lâche un soupir de bien-être et relève son visage vers celui de l'homme qu'il aime par-dessus tout. "il faut manger pendant que c'est encore bon. on se fera des câlins après." mais lui-même peine à se détacher de daehyun, mais il se fouette mentalement et se défait de son étreinte après lui avoir volé un baiser. l'aîné sort le kimchi du frigo et prend finalement place à table. ces simples petits gestes du quotidien le rendent bien plus heureux qu'il ne l'a jamais été auparavant. tout ça parce que le cadet est à ses côtés pour le couvrir d'un amour qu'il a longtemps cru ne pas mériter. mais peut-être, au fond, le mérite-t-il.

Yeux qui pétillaient sous les étreintes, joues qui fusaient sous les touchers, le plus jeune gardait pourtant son humour face à celui qui ne faisait que l'amuser toujours plus. Ô il était bien trop faible en réalité pour résister, et se retenir de sourire et de rire un peu plus, car le myocarde était rassuré de l'avoir avec lui, rassuré de pouvoir s'assurer que tout irait bien une fois les bras retrouvés. Evidemment que tout le reste l'inquiétait, mais si l'évidence sonnait toujours autant, lui préférait penser à l'instant présent plutôt que de revenir sur les peurs passées. Et il se sentait toujours aussi bien à pouvoir observer son visage, y découvrir toujours plus de mystères et de détails qu'il ne remarquait qu'en venant effleurer son épiderme du bout de ses doigts. Toute une appréciation de son être qu'il n'arrivait même plus à exprimer par les mots. Pouvoir simplement s'enivrer de sa présence lui suffisait toujours autant, comme si plus rien ne pouvait de toute manière faire changer les palpitations de son myocarde. Car le plus grand ne s'était sans doute sentit aussi heureux autre part qu'à ses côtés : à pouvoir le faire sourire, le rassurer, lui offrir un endroit où se reposer des calvaires des journées. C'était tout ce qu'il désirait au final lui, de pouvoir le rendre heureux, et il espérait qu'il y parvenait, car lui l'était sans aucun doute. Alors les larmes séchées, avaient laisser place aux sourires intarissables qui ne faisaient que scintiller face à lui.

Envie de tout simplement rester comme cela, même si l'estomac criait famine après les dires du plus vieux, lui appréciait pouvoir le contempler comme il le faisait si souvent, à caresser son visage et à venir y déposer de légers baisers. Pourtant il ne savait pas se mettre en colère, le plus jeune, car même sous les rires joueurs de Kyung Tae il finissait par sourire bêtement de le voir rire et être aussi joyeux. Certes, sa découpe de légumes n'était pas la plus parfaite du monde, mais au moins elle venait du cœur, puis ce n'était pas cela qui rendait la chose immangeable , non ? Rire qui s'extirpa d'entre ses lippes pour finalement secouer la tête, il ne pouvait qu'acquiescer au final sous ses dire : il ne pouvait pas se fâcher pour cela, c'était certains. "Oui ouuui ! Fuit donc avant que je ne t'attrape !" qu'il enfonça son visage dans l'oreiller pour cacher ses rougeurs avant de finir par le rejoindre dans leur cocon si chaleureux. Et sans même attendre, il s'empara de ce que faisait le plus vieux comme pour se montrer un peu utile, car s'il ne cuisinait pas, il pouvait au moins rétablir l'ordre dans cet apparentement. Léger rire en observant son expression, il se dépêcha de se débarrasser du verre pour finir par rejoindre le dos de celui qui ne faisait que hanter ses pensées.

Bras qui l'enlacèrent après avoir préparé l'eau, il se laissa doucement fondre contre lui en hochant tout doucement la tête. "Hmm...Je me ferais petit promis.", qu'il soupira comme s'il se sentait enfin complet d'avoir retrouvé sa place. Et les yeux rayonnaient déjà en réalité sous les préparations qu'organisait le plus vieux. "Moui mais moi je trouve ça déjà appétissant...Cuit ou pas cuit..." qu'il articula avant de rire tout doucement, scintillant de hâte. "Un classique, mais qui entre tes doigts sera beaucoup trop bon...", tête qui se hocha en souriant, car il savait pertinemment que de toute manière, tout ce qui passait sous les maîtrises de Kyung Tae devenait un vrai délice. Et lui s'accrochait, se décrochait de lui dès qu'il le fallait, se blottissant sagement en essayant de ne pas trop le déranger, car ce n'était là pas le but au final. Lui ne voulait que pouvoir rester près de lui, à partager un moment convivial à deux. Légère moue au visage qui pourtant ne pouvait pas contredire ce que lui disait le plus vieux, il était vrai qu'il ne saurait pas comment faire s'il ne l'avait pas rencontré. Sans doute aurait-il continué de se nourrir de poulet en abondance comme il l'avait toujours fait. "C'est vrai..." qu'il pouffa doucement en frottant sa joue à lui. "Mais j'aurais jamais pu t'inventer...T'es unique en ton genre...Puis je préfère largement avoir l'original sous les yeux...", murmure léger qui le faisait sourire, car c'était l'unique vérité : il était irremplaçable, et il n'en avait aucune attention, que ce soit pour une pâle copie ou une autre personne.

Enfantin était-il sans doute, de vouloir le garder juste pour lui, car à ses yeux il était bien trop parfait, même si son caractère leur faisait vivre des aventures à tous les deux. Et il ne s'en plaignait pas, au contraire, il l'aimait tel qu'il était, tel qui voulait être, car du moment qu'il s'agissait de lui, son palpitant ne pouvait que s'en emballer. Gestes qu'il guettait vaguement, car dans tous les cas il n'y comprenait pas grand chose, lui ne pouvait qu'en admirer la beauté qui s'en dégageait, de cette vision d'arrière dont il se contentait entièrement. Sang qui pulsait toujours plus, il cligna vaguement des yeux avant de dégager un peu ses bras pour ne pas plus l'entraver, il ne s'était pourtant pas attendu à ce qu'il se retourne vers lui pour finalement l'enlacer tout autant, alors que lui se contenta d'ajouter ses doigts à sa chevelure ébène. "Ah oui ? Et c'est bien dommage ça...Si je pouvais je resterais collé à toi tout le temps..." qu'il laissa échapper, jetant un coup d'œil aux plats fumants. "C'est vrai c'est vrai...Aller ! A table alors~" qu'il se mit à sourire un peu plus sous son baiser, rire léger alors qu'il trottinait presque pour pouvoir installer la table et s'installer aux côtés de celui qui le rendait si heureux.

Et dire qu'avant les repas se passaient en solitaire, il éprouvait bien plus de plaisir avec la compagnie de son cuisinier personnel. Sans tarder, s'en brûlant presque la langue, il se laissa emporter par ses premières bouchées avant d'en frissonner tout doucement. "Oh la la....C'est trop bon !", qu'il laissa s'échapper un peu trop fort, prunelles qui s'illuminèrent toujours plus alors qu'il se délectait des doux parfums. "N-Non vraiment...T'es trop fort..." qu'il hocha la tête avec conviction, alors qu'il se régalait tout en se réchauffant tout doucement. "Décidemment...J'ai vraiment beaucoup trop de chance...", qu'il laissa s'échapper sous un sourire bien plus tendre, les yeux contemplatifs. Ô il ne pouvait pas le cacher, car il se sentait beaucoup trop comblé, beaucoup plus qu'il ne pensait pouvoir mériter. Et pourtant il était là, avec lui, en sa compagnie qu'il ne voulait plus quitter. Sentiment de ne faire que que se l'accaparer, alors qu'il était si fier de lui. "Hmm...Tu sais que... T'es vraiment le meilleur hmm ?" qu'il releva le visage en souriant d'un coup, engloutissant au passage son plat comme si de rien était. Et il était sincère, sous ces mots bien trop significatif, iris scintillants à chaque fois qu'ils se posaient sur son visage bien trop doux.

"T'auras bien mérité de te reposer après tout ça..." qu'il lui sourit, s'étirant tout doucement en venant se frotter le visage. Fatigué, et pourtant il n'avait pas dansé aujourd'hui, et pourtant il s'en retenait, mais le magasin l'épuisait bien plus qu'il ne pouvait le penser, et il le ressentait sur l'après coup. Pleurs et anxiété qui l'avait vider de son énergie, même s'il fallait dire que partager des moments avec Kyung Tae le mettait dans tous ses états : boule d'énergie beaucoup trop ravie. "En tout cas...Tu peux être sûr que je commanderais plus jamais rien...T'as bientôt des jours de congé d'ailleurs ? Même si tu dois leur être indispensable je me trompe ?" qu'il cligna un peu des yeux en finissant par se pencher doucement, demandant calmement comme pour simplement voir s'ils pourraient s'organiser une sortie un jour un peu plus calme.  "Juste pour savoir ! Puis...Comme je...je danse plus aussi souvent...voir presque plus...j'ai du temps libre..." qu'il articula tout doucement avant de finir son plat comme pour se rassurer lui-même. Malgré tout le visage continuait de sourire, car la simple pensée de pouvoir vivre ici avec lui le faisait rayonner un peu plus. Alors s'il pouvait tout simplement pouvoir le soulager un peu de ces journées longues et épuisantes. Et c'était à quoi il servait en réalité : à le faire sourire. C'était tout ce qui l'importait au final.