night bruises

feat. @han daehyun ☾

le bras qui essuie son front perlant de sueur, kyung tae jette un coup d'oeil à l'heure. il faisait probablement déjà noir à l'extérieur et cette simple idée suffit à faire monter une bouffée d'excitation en lui. quand l'obscurité s'abattait, c'était le moment où il se sentait le plus en vie. à l'abri des regards indiscrets et laissant s'exprimer cette colère qui bouillonne dans ses veines. il n'en a pas fini avec elle, c'est probablement sa meilleure amie depuis le temps qu'il vit avec. elle s'accumule au gré des secondes et en contemplant cette société dépendante. la vie telle qu'il la connaissait le répugnait et il ferait tout en son pouvoir pour changer ça. car la nuit, il règne en roi. rien ne peut l'arrêter. ou du moins, le croit-il. la chaleur humide et constante de la cuisine a tôt fait de se dissiper lorsqu'il met le pied dehors. néanmoins, ses mèches lui collaient au visage. il avait chaque fois l'impression de sortir d'un sauna. très sensible à la chaleur, il en fallait peu à son corps pour l'exprimer. alors il en ressortait toujours couvert de perles salées. les doigts repoussent la chevelure rebelle avant de pouvoir se mettre en marche. l'air frais lui caresse le visage et lui arrache quelques frissons bienvenus. la nuit, les rues sont plus tranquilles, le silence seulement troublé lorsque les gens comme lui s'expriment. rapidement, il rejoint les ruelles. désormais, il peut devenir ce qu'il veut. il y a cet endroit où il a l'habitude d'y laisser de quoi frapper avec satisfaction.

il peut y récupérer de quoi protéger son identité, par la même occasion. un masque noir et une casquette toute aussi noire, il y a toutefois les dessins sur ses bras qui peuvent le trahir à la lumière des lampadaires. la batte de baseball en main, kyung tae déambule encore un peu afin de s'éloigner le plus possible de l'endroit où il gagne son argent. il ne sait trop ce qu'il a envie de faire pour le moment. les voitures stationnées de façon discrète le tentent et il fait tourner la batte dans sa main, ses pensées vagabondant. l'une d'elles semble valoir plus chère que les autres croisées jusqu'à présent et sa vision le répugne. faisant lui-même partie d'une famille abjecte roulant sur l'or - un or qu'il ne peut ni voir ni toucher - son impulsivité prend le dessus. le coup s'envole avec force et craquelle le pare-brise avec un son satisfaisant. le pauvre propriétaire serait dans tous ses états lorsqu'il découvrirait qu'on a vandalisé sa précieuse voiture. alors qu'en réalité, rien n'était dirigé contre lui particulièrement. kyung tae a simplement la rage au ventre en pensant à cette famille qui l'a abandonné aussi lâchement pour une raison totalement superflue. dans l'impossibilité de pouvoir retourner chez ses parents, il ne peut s'évertuer que sur des substituts. le bruit attire probablement des oreilles indiscrètes, alors les coups ne partent qu'une dizaine de fois avant de s'arrêter.

de nouveau là à déambuler, son regard fini par capter une présence quelques mètres plus loin, à l'orée d'un faible cercle de lumière. en s'approchant de pas légers, il peu constater un visage connu pour l'avoir observé sur plusieurs panneaux d'affichages de vice. l'appellation lui échappe par contre, mais voilà une belle occasion d'exprimer son mécontentement. les gens de ce genre, il les méprise avec une force qu'il ne contrôle pas. ceux qui passent tout leur temps sur les réseaux sociaux, ne démontrant que l'évidence: l'addiction. la popularité acquise face à une communauté factice le dégoûte. alors il s'avance encore un peu, les doigts se serrant sur le bois travaillé de la batte. il a décidé d'en faire sa proie du jour, mais la lumière lui pose problème. ce sont donc ses doigts qui se referment sur le tissu ornant son dos et le tirent vivement là où l'obscurité les enveloppe. la force et la vitesse avec lesquelles il l'attire suffit à lui faire perdre pied. la violence et l'impulsivité que son corps contient s'exprime tout d'abord avec un coup puissant sur l'une de ses jambes. il ne compte malheureusement pas le laisser s'en tirer facilement.

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feat. @ok kyung tae ☾

Lumières des rues noircies sur son visage, éclairages s'illuminant au fur et à mesure que la nuit venait à tomber, il avait fini par passer la journée dans la rue. Live instagram qui avait finalement fini en démonstration de danse devant une poignée de personnes, sentiment de liberté factice qui s'était renforcé au cours du temps. Et ses jambes glissaient sur le sol, ses pieds atterrissaient synchroniquement, sur des mélodies rythmées. Il volait par moment, celui qui n'avait eu à travailler que quelques heures dans la matinée. Mains vagabondes, bercées par ses efforts de la journée qu'il n'arrêtait pas d'essayer d'essuyer, il avait fini par ranger ses affaires, dans un silence des plus affligeant. Nuit tombée, lui qui à la douceur de l'air redoutait encore plus la noirceur des étoiles scintillantes. Lui, qui forçait pourtant à pratiquer encore et encore ce talent interdit. Il n'en faisait qu'à sa tête, c'était bien vrai. Têtu et acharné dans un domaine où il n'avait tout simplement pas envie de s'arrêter pour son propre plaisir, pour se sentir encore un minimum vivant devant ces visages souriants et accusateurs.

Et affaires dans son sac, prêt à s'en aller comme un fantôme dans une ombre, lui qui éclairé par tous les projecteurs ne passait pas incognito, qui au visage l'on attribuait mille-et-une publicité et photos. S'avançant alors doucement vers les poteaux lumineux, effrayé par cette sensation de solitude à ses côtés, il marchait doucement dû à son corps épuisé par ses efforts. Pourtant, silence complet d'une ville aux aguets, sentant son haut se faire agripper violemment sans réellement comprendre, léger hoquet qui lui fit rapidement comprendre ce qu'il se passait. Chevilles tournant dans le vide, corps qui atterrit rapidement sur le sol tandis que son corps se plia sous ce premier coup livré par l'incompréhension. Jambes malmenée, tourmentée par une douleur vive, yeux écarquillés qui ne comprirent rien du tout, il se mit légèrement en boule pour protéger ses précieuses, avant de jeter un regard noir de colère à son interlocuteur. Fureur qui le hantait depuis sa dernière altercation, lui qui avait failli ne plus jamais pouvoir poser la jambe au sol. Et il s'était retrouvé de nouveau là, dans cette harmonie d'enfers et de ténèbres, lui, qui malgré tout, savait que se défendre ne servait à rien.

Et de cette arme, qu'il commençait déjà à craindre comme une allergie, feu ardent dans ses yeux qu'il gardait fixement sur ce visage masqué. Il ne craignait pas pour lui même, des coups, il ne les retiendrait pas, complètement inutile contre celui qui allait s'attaquer à lui. Et pourtant, témérité sans faille, il osa se remettre debout, juste pour pouvoir lui faire face pendant quelques minutes encore. Juste pour pouvoir lui montrer qu'il n'était pas le faible qu'il prétendait être. "Qu'est-ce que tu me veux ? Hein ? T'as même pas le courage de dévoiler ton visage en plus ?" s'attaqua à lui, se doutant tout de même pourquoi on avait fait de lui une cible. Une fois de plus, rien que cela. Vice, et toujours Vice, le web était bien plus noir que la surface que pouvait donner cette famille factice de toute affection. Et c'était dans les tréfonds, que lui, se retrouvait être une menace, que lui, se faisait attaquer. Divinités inégales, face à ce ciel sans étoile, face à cette ruelle sans lumière. Seul, toujours autant, et malgré tout, il ne laisserait pas tomber, car il n'avait qu'une chose à protéger. L'enfer, il y avait goûté, il avait failli y rester et ne jamais revenir. Il tremblait, celui effrayé comme un petit animal pris au piège et qui ne montrait rien, il tenait à peine debout, face à ce semblant de douleur aiguë. Regard vif, restant appuyé contre un mur qui l'acculait, face à face avec celui qui allait sans doute s'acharner sur lui. Ô il savait combien il n'était pas le plus pur de tous, combien il n'était qu'un produit de la société. Mais il ne connaissait rien d'autre que ces faux sourires et ces fausses promesses, il ne connaissait rien d'autre que l'éphémère. Alors il naviguait dans la noirceur de ce qu'il pouvait apercevoir, c'était-à-dire ses pupilles scintillantes de haine. Et sans se démonter, ni même ciller une seconde, se maintenant pourtant à ce mur solide, il s'enfonça encore plus. "J'ai plus rien à perdre alors si ça t'amuse fait ça rapidement." qu'il lui dit, peine perdue selon lui qu'il ne prit même pas la peine de négocier. Il connaissait déjà le résultat de sa peau contre cette batte. Résister ne ferait qu'aggraver la chose, surtout avec un besoin de protéger ce qu'il lui était le plus cher, même si en réalité, il ne comptait pas rester là sans rien faire.

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feat. @han daehyun ☾

mû par la violence électrisant son corps, kyung tae assène encore trois ou quatre coups de plus sur celui qui s'était recroquevillé. comme toujours, c'était un geste purement gratuit. avait-il même une bonne raison de le marteler ainsi? autre que de simplement se défouler sur le premier venu? non, il n'avait aucune raison de le faire. il aurait pu simplement passer son chemin, mais il en avait décidé autrement. le bruit de sa batte contre l'épiderme était un son beaucoup trop satisfaisant pour qu'il le laisse tomber. lui, ornant le sol, n'était qu'une pauvre victime au mauvais endroit au mauvais moment. le jeune adulte n'avait rien contre lui particulièrement. il en voulait à cette société de rendre les gens comme lui. alors il se défoulait sur le produit de cette société qui n'en a que faire. ceux aveuglé par vice devaient malheureusement faire face aux conséquences parfois désastreuses. il n'y a pas de surprise chez kyung tae lorsque l'autre se remet debout, le surplombant de quelques centimètres. il en avait, de l'audace, pour oser s'attaquer à plus imposant que lui. lui, qui n'atteint que le mètre soixante-seize. la population de corée dépassant majoritairement le mètre quatre-vingt. mais il s'en fout, des standards. ça ne l'a jamais arrêté.

il y a ce sourire mauvais qui retrousse ses lèvres cachées par le masque lorsque les paroles atteignent ses oreilles. il ne lui veut rien. absolument rien. il a seulement besoin de quelque chose sur quoi déverser cette colère bouillonnante. sinon il risque de se faire dévorer par elle. "ce n'est pas de la lâcheté de voiler mon visage, c'est de l'intelligence." paroles crachées au visage de celui qui lui tenait tête. s'il a bien appris une chose dans cette existence, c'est que dévoiler son visage ne pouvait que lui causer des ennuis. à vrai dire, il n'en a que faire de la vision que l'autre a de lui. il n'est pas là pour recevoir sa pitié. il est là pour sa propre satisfaction personnelle. immobile telle une statue, kyung tae observe cette proie. il constate un léger tremblement satisfaisant. il aime qu'on le craigne. il sait qu'il ne devrait pas, car lui-même n'aimerait pas se retrouver face à sa propre personne avec la crainte au ventre. mais il aime quand même ça. se sentir puissant, alors qu'il est probablement le plus faible. alors que ses prunelles scintillantes de colère l'observent, la batte vient doucement se poser contre son épaule. il se délecte des réactions de son vis-à-vis ainsi acculé contre un mur. la voix s'élève de nouveau, lui arrachant un ricanement mauvais.

"tu n'as même pas le courage de te défendre face à moi. que c'est pathétique." il se rit de lui sans s'en cacher, puis un nouveau coup s'élance, cette fois dans ses côtes. kyung tae au caractère de flammes. un feu ardent cachant pourtant ses douleurs passées et actuelles. ce que le manque d'amour peut faire faire... si lui n'a pas droit à l'amour, pourquoi les autres devraient-ils y avoir droit? qu'avaient-ils de plus que lui? pourquoi ne peut-on pas l'aimer? toutes des questions sans réponses et qui le faisaient frapper plus souvent, plus fort. il y avait un peu de désespoir dans ses gestes et sans vraiment s'en rendre compte, l'amertume salée de ses larmes colériques vinrent imbiber son masque. heureusement la nuit noire le protégeait-il de toute constatation indiscrète à ce moment précis. puis l'acharnement s'estompe, alors qu'il fait un, deux, trois pas derrière. l'autre devait souffrir de cette attaque, mais heureusement avait-il le visage intact. il a la rage au ventre, tae, mais il n'oserait pas frapper directement un visage avec sa batte si ce n'était pas pour se défendre. alors seuls les bras, les côtes et le ventre du malheureux avaient subi l'attaque. qu'allait-il se passer ensuite? il devrait l'abandonner tel quel. pourtant, pour une raison inconnue, il ne peut pas le faire. alors il reste là à attendre la suite, parce qu'il ne sait plus quoi faire.

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feat. @ok kyung tae ☾

Frissons éclair parcourant ton son corps, regard haineux à ces mots qui pour lui n'avait aucun sens. Car frapper et se défouler sur un homme qui n'avait rien demander faisait de lui un intelligent ? Plus misérable que pathétique, pour celui qui n'était sans doute pas en position de juger actuellement.  "C'est...ridicule." lança-t-il de nouveau,  Mais cela s'était renforcé, au creux de son ventre, cette boule de chaleur qui devait exploser, elle s'était répandue, développée, jusqu'à stagner, jusqu'à faire mal. Alors il le fixait, celui au visage masqué, il les fixait, ces yeux voilés de couleurs vermillons. Envie de répliquer, de faire valoir son opinion qui serait sans doute balayé d'un geste de main, et l'homme recommença encore une fois, ton plus amusé. Langue qui claqua rapidement tandis qu'il devait passé pour un faible, alors qu'il ne voulait absolument pas se mêler à tout cela. Mais il savait qu'ils resteraient pas à se regarder dans le blanc des yeux, que lui, allait encore se défouler sur lui alors qu'il n'en connaissait pas la raison. Inconnu qui semblait déterminer à continuer ce jeu des corps et d'esprit. Il n'était pas aussi faible en temps normal. Pas aussi pitoyable. Tête qui ne réfléchissait plus et qui se permettait de toutes les folies possibles, qui préférait rester directe et dans l'affront le plus total.

Prenant sur soi, avec simplement une envie de se défendre un peu, il ne put pourtant que succomber sous les coups qui arrivèrent par la suite. Morceau de bois qui atterrit sur ses côtes, le faisant se plier en deux sous des gémissements de douleur, voix coupées sous la rencontre de son corps avec l'objet. Yeux embués, peinant à garder l'équilibre, ses bras venant s'enrober autour de lui comme pour soutenir sans doute ce qui allait finir brisé. Et les coups s’enchaînèrent, malheur qui s'abattait sur lui encore et encore sans ne jamais s'arrêter. Craquements sourds. Ses jambes finirent par lâcher, le faisant se retrouver de nouveau au sol en toussant, bras paralysés par la douleur alors qu'il essayait de ne pas se plier en deux. Il n'avait rien compris à ce qu'il s'était passé. Son corps ne répondait plus, sa tête tournait violemment. Il ne savait pas ce qu'il avait fait pour se retrouver ici, ni même pour lui. Passé déjà compliqué, journée qui s'était montrée éprouvante, la tête aux couleurs pastels n'avait aucunement pensé que cela se reproduire. Sort maudit qui se répétait toujours, encore et encore, comme une boîte de Pandore que l'on avait oublié de fermé. C'était sûrement ce qu'il lui était destiné au final. Pourtant, au bout de quelques minutes, plus rien, plus de coups, juste de vives sensations qui l'empêchaient de bouger de ce bitume gelé. Visage détruit par les larmes de peine, il se releva maladroitement, titubant, chancelant sans même comprendre comment il arrivait à trouver la force de le faire. Immobile, devant lui, ne comprenant pas pourquoi il avait arrêté ses gestes, sans doute trop apitoyé par celui qui n'arrivait même pas à aligner deux pieds. Il ne se gêna pourtant pas pour en profiter et tenter de lui asséner un vague coup qui se déposa sur son torse. Ridicule, c'était ce qu'il était. Il ne savait pas se battre, et encore moins frapper les gens, et pourtant, cela ne l'avait pas empêché d'être mêlé dans pas mal de bagarre, toute infructueuses.

Léger rire nerveux qui sortit d'entre ses lèvres face à cette attaque pitoyable, il se recolla contre le mur pour se soutenir un peu, sa place.  "Finis en...qu'est-ce que t'attends ? Profites en pendant que j'arrive même pas à rester debout. A moins que tu ...ne préfères observer ton oeuvre ?" lança-t-il en essayant de capter un peu son attention, le provoquer, regard noir, alors que ses jambes se pliaient encore d'elles mêmes et qu'il tentait de lutter contre son instinct de survie. Main tenant ses côtes, respiration haletante, il savait qu'au moindre coup de trop avec ce genre d'arme et il pourrait plus ouvrir les yeux. Le moindre coup bien placé à la tête. Mais sans doute n'était-ce pas le but de son agresseur, sans doute préférait-il tout simplement prendre les gens en pitié et les regarder se débattre vainement. "Pathétique...de ne pas essayer...de se défendre hein ? J'ai plus rien...à perdre. Alors...vas-y...frappe." continua-t-il, yeux ravagés par de discrètes larmes alors qu'il revenait essayer de faire claquer son poing un peu plus fortement contre lui pour montrer qu'il ne se laissait pas faire dans un geste désespéré. Lui qui avait déjà failli ne plus continuer. Sans doute moins efficace que les coups que lui avait porté l'homme, mais au moins, ils étaient présents, et il ne comptait pas abandonner mentalement. Déjà bien amoché, lui qui de son corps vivait sa passion. Du moment qu'il protégeait ses articulations, tout irait parfaitement bien, et cette fois-ci, il était prêt à éviter les coups s'il revenait à l'attaque. Mais à peine avait-il pensé cela que ses jambes lâchèrent une nouvelle fois, alors qu'il resta au sol, cette fois-ci sans plus bouger, essuyant maladroitement son visage. Courage perdu, peur qui lui collait à la peau sous ses faux airs de courage. Il ne savait pas trop comment cela allait se finir, même s'il doutait que l'homme ne reste  à l'observer se plier en deux. Cela ne donnait sans doute même plus envie de se préoccuper de lui. Inintéressant, façade qui se craquelait sous une pluie de faiblesses. C'est ce qu'il avait toujours été.

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feat. @han daehyun ☾

il n'y avait que les sons sourds de la batte frappant la chair qui emplissait ses oreilles. plus rien n'existait autour de lui si ce n'est sa haine persistante. en vérité, quelle était la raison de cette violence gratuite? il se le demandait parfois, surtout lorsqu'il s'en prenait à des gens. lui arrivait-il de prendre conscience de gestes? il n'avait pas l'habitude de s'en soucier, à vrai dire. ce qui est fait est fait et il ne pouvait rien y changer. mais alors qu'il observait sa victime s'effondrer, les remords commençait à le ronger. sentiment balayé par un geste de la main, mais qui revint au galop. probablement était-ce la raison de ce recul. ça, mais aussi les larmes amères qui roulaient jusqu'à son masque pour l'imbiber. petites perles brillantes sous la lumière. heureusement pour lui, les faisceaux luminescents n'éclairaient pas la présente ruelle. de quoi aurait-il eu l'air face à lui s'il avait pu le voir pleurer? bien que ce ne soit pas par tristesse, mais par frustration. une frustration due à un manque dans sa vie. le manque d'amour l'avait rendu ainsi et il devait assumer les actes qu'il effectuait. il n'avait normalement pas trop de mal si ce n'est aujourd'hui. c'est la satisfaction qui aurait dû l'envahir, mais ça n'était pas le cas. que pouvait-il faire, alors? rester ainsi, debout face à lui ne changerait rien.

les paupières qui papillonnent de surprise lorsque le poing s'abat contre son torse avec une force inexistante. il ne saurait dire s'il était simplement stupide à s'acharner ainsi. lui qui tenait à peine sur ses jambes; qui retrouve sa place contre le mur maintenant pareil à un soutien. rire nerveux qui s'échappe de sa gorge et parvient aux oreilles du malfrat. pourquoi ne peut-il rien faire, tae? les paroles sont pareilles à des lames, mais il n'en fait rien. son corps ne lui obéit plus et la raison lui glisse entre les doigts. dans les deux cas, kyung tae passe pour un quelqu'un de mauvais, mais il ne peut plus se rattraper. aussi bien en finir, non? corps qui semble ne plus lui appartenir et qui reste immobile. le masque le dérange soudain et ses doigts lui démangent. pourtant, son identité ne peut être dévoilée. qu'allait-il advenir de lui s'il le dénonçait? regrets amers revenant à la charge, sa main enserre plus fort la poignée de la batte. le silence est probablement son meilleur ami. un silence qui est pourtant perturbé par des paroles qui ne sont pas bienvenues. quel est la logique dans cette provocation? une logique qui lui échappe apparemment puisqu'il réagit de façon semblable lorsque les rôles sont inversés. nouveau coup porté à son encontre avec l'énergie du désespoir et il avait presque pitié de lui. puis les genoux qui lâchent et le font s'effondrer. "si c'est ce que tu souhaites, alors ton voeux sera exaucé." poison sortit de sa bouche, alors que son corps lui obéit finalement. n'avait-il aucune honte à frapper plus faible que lui?

gestes mécaniques dans la pénombre, la batte qui s'élève pour atterrir violemment contre le corps à moitié affalé au sol suivi de son pied dans ses côtes. aussi bien terminer ce qu'il avait commencé, non? sa colère revenant à la vitesse de l'éclair pour s'acharner sur ce pauvre homme. cette fois-ci à mains nues, le morceau de bois à l'abandon. quelques coups encore avant qu'il ne s'éloigne enfin, haletant. les pieds qui s'éloignent de quelques pas avant de se résigner. peut-il réellement le laisser ainsi et partir? sa conscience n'allait pas le laisser tranquille. l'amer goût des regrets lui donnait envie de renvoyer son précédent repas. téléphone en main pour signaler l'incident, kyung tae constate un léger tremblement qu'il tente de réprimer sans réel succès. la voix qui parvient à son oreille se répète quelques fois avant qu'il ne puisse prononcer quoi que ce soit. quelques brèves indications plus tard, le portable retrouver sa place et son corps se penche pour ramasser ce qui lui appartient. sans plus un regard pour sa pauvre victime, il tourne les talons et fuit le fruit de ses actes. comme un lâche. avec un sentiment désagréable et persistant.