Lumière étincelante sur son visage un peu pensif, visière rabattue sur ses yeux, le moteur criait derrière lui tandis qu'il dépassait les diverses voitures déjà bien présentes sur les routes. Et lui qui d'ordinaire parcourait les établissements pour son boulot ou alors restait simplement dans les rues à bouger et faire parler de sa voix se retrouvait à devoir faire réviser sa moto. Heureusement qu'il n'avait rien de prévu, et, entre deux activités quelconques il avait réussi à venir à la date limite pour son engin. Deux roues sur lequel il se sentait particulièrement libre, naviguant à mainte et mainte reprises pour son plaisir personnel, il se faufilait entre les voitures jusqu'à son garage. Révision triviale et banale, rayons de soleil se reflétant sur sa carrosserie noire nacrée aux couleurs irisées. Et c'était en toute discrétion finalement qu'il s'était rendu là, lieu aux senteurs d'essence et aux tintements de métaux. Rendez-vous pris assez rapidement pour ne pas se retrouver acculer, sans doute l'une des meilleures choses qu'il avait pu faire depuis un moment déjà. Et sans trop tarder, il arriva calmement sur les lieux, pieds enfin à terre, casque à la main. Jambes élancées, il s'avança à l'intérieur, confiant son trésor personnel jusqu'à rester dans les environs. De quoi satisfaire sa curiosité en attendant le bilan quotidien que lui donnerait le garagiste.

Et aux doux échanges, au son de ses pas qui résonnait dans l'antre du démon, lui, observait les véhicules alignés ainsi que les quelques exemplaires mis en vente. Pourtant, le danseur fut lui, attiré par bien autre chose. Figure qu'il reconnaissait et qui avait disparue depuis déjà bien des semaines. Inquiétude qui avait bien évidemment monté, de voir son visage disparaître de cette foule animée qui l'entourait par moment. Il n'avait pas compris. Éphémère sans doute le temps où il pouvait se rassurer de son regard. Pourtant, tout avait été trop rapide, comme le temps qui avait défilé. Et lui, s'était retrouvé sans repère. Et même si la tête aux couleurs pastels avait souvent l'habitude d'être sujet aux regards, il ne s'était pas attendu à s'inquiéter autant pour lui. Hésitant un peu tout de même, il se rapprocha de lui, main se resserrant sur son casque. Et sans même s'en rendre compte, il ne put s'empêcher d'engager la conversation. "Hey...Ça fait longtemps ! Comment tu vas depuis ?" qu'il demanda un peu maladroitement, sourire toujours aussi charmant au visage. Tout ce qu'il savait faire, celui qui n'était qu'un visage public parmi tant d'autres.

Se reculant alors de quelques pas seulement, observant alors un peu ce qu'il regardait, il hocha doucement la tête comme si tout allait parfaitement bien. Et de son côté, rien n'avait changé, son monde n'avait pourtant pas arrêté de tourner. Reprenant avec un air un peu plus enjoué encore, yeux pétillants doucement de le revoir comme cela. "Tu t'intéressais aux bécanes ?" qu'il demada comme cela, le regardant un peu intrigué. Et il savait qu'il débarquait de nulle part en essayant de lui adresser la parole depuis déjà presque un siècle sans communication. Vague regard qui parmi la foule lui avait permis de se repérer de nombreuse fois. Et pourtant, les gens se faisaient parfois plus rares, et selon le temps, il lui arrivait de tout simplement s'entraîner pour lui seul. Pour le plaisir de se sentir un peu vivant, de sentir son corps vibrer sous sa voix et sous ses mouvements légèrement réduits. Yeux se reposant sur lui en le détaillant un peu pour s'habituer à revoir ce visage familier, il se redressa un peu en maintenant plus fermement son casque entre ses doigts. Peut-être avait-il ses raisons, raisons qui ne le regardaient sans doute jamais. Mais il ne se doutait sûrement pas que c'était lui-même qui avait causé le déluge, lui même qui s'enterrer sous les cieux possibles. Lui, qui aux yeux de tous n'était qu'une ombre parmi tant d'autre, aux prunelles brillant faussement pour le plaisir de chacun, pour le plaisir d'exercer ses passions démantelées.

esprit torturé par son propre de contradiction. levi qui veut tout et son contraire, tout pour ne pas avoir à choisir. il voudrait que ce soit simple, et pourtant rend tout compliqué. enfant capricieux dont le péché se cache derrière cette constante envie de rébellion.

tu te fais tyran par tes remarques, mais la vérité c’est qu’au fond tu te sens incompris. comment pourraient-ils te comprendre, si toi-même tu ne te comprends pas ? alors les étincelles fusent, les prises de tête, les disputes. le gamin insolent en froid avec papa et maman, en froid avec son frère, en froid avec le monde entier.
en froid avec lui. eren.

pour la énième fois.
pour des raisons sans importance en réalité, comme à chaque fois. mais tu ne pouvais pas t’empêcher de faire la tête, c’était sans doute plus fort que toi. cette fois eren t’avait agacé plus que d’habitude, alors tu voulais le lui rendre. gamin. qui serait le plus touché au final ? tu avais pour coutume de monter derrière lui en moto. la plupart des membres de la bande en avaient une, mais pas toi. toi tu montais derrière lui, et c’était devenu la tradition, la norme, c’était votre truc à vous. et même si aucun de vous deux ne le disait vraiment, vous aimiez bien ça. en silence, face à vos égos démesurés. mais tu voulais changer ça. tu ne voulais plus avoir à monter derrière lui, tu voulais ta propre moto.
combien de temps est-ce que tu pensais tenir avant de changer d’avis ?
mais cette fois tu étais plus motivé que d’habitude. tu avais fait le chemin jusqu’à un garage où tu savais qu’ils vendaient le genre d’article que tu cherchais. ton budget n’était pas énorme, mais tu te disais que tu pourrais demander à tes parents de t’avancer.

alors tu étais là, les yeux qui parcourent les différents modèles exposés. tu te tenais dans le magasin depuis quelques minutes, mais tu n’avais toujours fait aucun choix. en fait, tu ne savais même pas ce que tu cherchais exactement. c’était son truc à lui les motos, pas à toi. et il aurait sans aucun doute été un excellent conseiller. perdu dans tes pensées, une voix familière te ramène sur terre et tu te tournes surpris sur une autre victime de tes caprices quotidien. tu ne t’attendais pas à le voir ici, et pendant un moment tu avais même oublié les raisons pour lesquelles tu avais pris la décision de ne plus le voir.
daehyun.

« ça va, ouais. » tu dis un peu hésitant, la rancœur, en réalité sûrement injustifiée, qui refaisait surface. encore une fois tout se passait de ton côté, sans consulter personne. tu prenais tes décisions, te plaignais du comportement des autres sans même leur expliquer ce que tu leur reprochais vraiment. c’était plus simple de ne rien dire, parce que le dire, en fin de compte c’était avouer, pas vrai ? et levi n’avoue pas. mais peut-être que si ça t’affectait autant, au point d’arrêter de venir le voir, c’est que ça comptait réellement. ce que vous aviez, peu importe ce que vous aviez. c’était important pour toi, et il t’avait trahi. « ouais, enfin… pas vraiment. mais maintenant je m’y intéresse. » ta langue se délit comme si sa présence pouvait juste faire s’estomper les conflits que tu construisais. « je voudrais m’acheter une bécane. mais j’y connais pas grand-chose en fait. » et puis tu te reprends. « enfin bref, je vais pas t’embêter avec mes problèmes. » tu dis pour couper court à la conversation.

celui que tu aimais voir performer dans les rues de busan, comme une tradition.  
celui qui avait pendant un temps été une étoile de ta galaxie complexe.
daehyun était du côté de vice maintenant.
donc pas du tien.  

Voix hésitante à la surface, amertume de regards qu'il arrivait à percevoir, à travers cette réponse sèche. Pourtant, visage toujours étiré comme dans l’espoir de pouvoir rétablir le lien, il n'abandonnait pas son sourire et ses yeux brillants. Une moto, c'était bien pour cela qu'il était venu. Il n'était pas le meilleur en conseils, il fallait se le dire. Pourtant il écouta sagement, hochant la tête en observant les deux roues d'occasions. Le choix était là, difficile de faire sans à vrai dire. Yeux qui s'éparpillaient sans doute avant de réagir sous ses mots courts. L'embêter. Etait-ce vraiment cela qui le dérangeait ? Froideur sans exception, que lui même pouvait percevoir sous ses faux airs joyeux. Yeux qui se baissèrent alors en un soupir discret. "Tu m'embêtes pas...Je peux t'aider si tu veux ! J'en ai une de moto, donc je peux te conseiller un peu ! Enfin si tu veux...Je te force pas." qu'il persévéra tout de même. Ne pas abandonner, il est vrai que c'était sans doute l'une de ses capacités. Entêté, ô magie qui lui avait déjà coûté beaucoup, à celui qui voulait comprendre, celui qui voulait savoir ce qu'il avait raté pour mériter une telle froideur.

Regard perçant, inquiet, il vint doucement se frotter la nuque alors qu'il continuait de regarder le plus petit. Aborder le sujet doucement, sans froisser personne, lui qui était si doué pour créer des guerres. "Sinon...Hum...Tout c'est bien passé durant ces dernières semaines ? T'étais pas venu...depuis pas mal de temps alors je m'inquiétais..." qu'il osa prononcer. Malheur de ses mots si innocents, celui qui ne savait pas ce qui allait lui tomber dessus. Et il n'avait rien remarqué, si ce n'est un vide flagrant. Silence radio de celui qu'il n'avait pas vu depuis des semaines. Malheur qui s'abattait toujours sur lui, désastre des astres qui le heurtait, comme s'il avait signé un contrat avec le diable sans même s'en rendre compte. Et pourtant il persévérait, celui qui n'avait pas l'habitude d'abandonner si rapidement. "Enfin te voir ici me rassure quand même un peu. Je suis content !" qu'il lui dit sincèrement d'une voix plus enjouée. Et les sourires, il savait si bien les faire, masques dont il ne se défaisait jamais. Et il menait la conversation, comme pour ne pas perdre ce seul lien qu'il avait encore avec lui. Maladroit du moindre de ses gestes, masque sympathique qu'il essayait de garder pour ne pas se fracturer.

Et c'était sous ces derniers mots qu'il essayait de se raccrocher, de l'accrocher. Froideur qui s'en dégageait, lui qui avait peur d'avoir fait quelque chose de mal. Sans doute que ça ne l'étonnerait plus au final, mais il s'était attaché à ce regard qu'il avait pu reconnaître. Sourires échangés, paroles légères, il avait trouvé du réconfort malgré tout, et le voir disparaître lui avait fait perdre un repère sans doute. Alors il voulait comprendre si cela le concernait, comprendre cette froideur environnante. Alors, essayant de retomber sur ses pieds, enchaînant pourtant sur le premier sujet pour essayer de se rattraper, de ne pas perdre pied. "Du coup...Tu chercherais quel type de moto ? Une de ville ? Y'a des modèles pas mal de ce côté et plutôt abordables je pense..." qu'il essaya de l'aider, se le permettant tout de même en prenant les devants. Sans doute allait-il se faire stopper là, mais têtu, celui qui ne laissait jamais tomber. Et il comptait bien s'accrocher, l'accrocher, du mieux qu'il le pouvait, comme il l'avait déjà fait, juste pour essayer de renouer le contact. Comprendre, c'était tout ce qu'il voulait. Et si même il y avait un sens à tout cela, alors il ne lâcherait pas l'affaire, jusqu'à ce que leurs regards ne se croisent une nouvelle fois dans une lumière scintillante.

gamin capricieux et jamais content. levi était de ceux-là, dont un rien énerve et un tout aussi. sans vraiment pouvoir contrôler ses humeurs ni ses pensées, il était de ceux qui vivaient tout à cent pourcents. chacune de leurs émotions. et tu savais que parfois ça n’était pas facile pour les autres,
mais pour toi non plus ça ne l'était pas.

daehyun était sans doute l’une des nombreuses victimes de tes envies et contraires lubies. rancœur que tu cultives sans l’expliquer comme si le monde entier te devait quelque chose. centre des attentions divines que tu ne perçois jamais et pour lesquelles tu donnerais pourtant tellement, levi il est celui qui voudrait le monde sans rien abandonné en retour. celui qui croit ses folies permises ou qui du moins laissent échapper cette image de lui. la vérité est bien plus complexe, bien plus triste aussi.  
les paroles se délient assez facilement en sa présence, mais tu te reprends rapidement. tu expliques vaguement pourquoi tu étais là, mais tentes de couper court à la conversation.
et lequel de vous deux étaient le plus blessé par tes mots ?
le battant lourd.

daehyun insistes et tu le regardes incrédule d’abord. pourquoi est-ce que tes mots durs et froids ne les faisaient pas abandonner ? pourquoi est-ce qu’ils avaient cette tendance à s’accrocher lorsque tu voulais les faire lâcher ? pourquoi est-ce qu’ils te faisaient espérer l’important qui finissait toujours pas te décevoir au final ?
tu fronces les sourcils, mais ne réponds pas.
malaise de la situation, tu le vois hésiter encore avant de relancer la discussion. sourire presque contagieux, mais tu résistes. « j’étais.. occupé ? » l’intonation interrogative pour toi-même, à peine crédible. « j’avais pas le temps de venir. » tu restes vague encore une fois, ne voulant pas t’expliquer.

parce qu’il trouverait tout ça puéril, pas vrai ?
comme à chaque fois.
alors autant tout garder pour toi, tout garder enfouie et tirer un trait sur ce que vous aviez.
c’est plus simple.  

« hm… » tu réfléchis sur ce que tu voulais, te laissant entraîner dans la conversation, les yeux toujours rivés sur les modèles que tu trouvais plus ou moins tout aussi ressemblant les uns et les autres. peut-être que si c’était juste pour ça, juste pour des conseils, alors tu pouvais bien lui demander ? « je sais pas trop... je veux quelque chose qui soit pas trop compliqué ? » sincère, moue dubitative. « enfin tu vois je veux pas faire de compét avec, du coup je pense un truc de ville ? pas trop cher aussi ! » tu réfléchis à voix haute, totalement entraîné. « où ça ? » tu demandes en suivant les pas jusqu’aux rayons en question.

« te sens pas obligé de faire ça, tu sais. » tu dis sans le regarder. « je te retiens pas si t’as quelque chose d’autre à faire. t’es sans doute pas venu ici pour me conseiller dans mes achats. » tu croises son regard. « j’ai vu que t’étais devenu une égérie plutôt reconnue maintenant. tu dois être occupé. » tu lances, rancœur palpable.
et bien peut-être que finalement vous l'aurez cette discussion,
vos explications.

Les prunelles perdues dans cet océan de tension : peu accrochée au ventre de ces réactions si froides, il ne savait plus où se mettre, celui qui avait tendance à rayonner pour s'accommoder aux autres. Ô funeste présage pour celui qui ne voulait qu'éviter les conflits, pour celui qui voulait toujours bien faire. Lui s'accrochait aux moindres occasions, aux moindres mots que l'on pouvait lui lancer; car il n'y avait plus que cela en quoi il pouvait croire celui aux rêves brisés trop tôt sans doute. Et de ces sourcils froncés, lui baissa les yeux, comme pour ne pas attirer plus les foudres d'une personne qu'il appréciait. Pourtant il était têtu, et ne pouvait rien y faire s'il laissait ses maladresses parler. "O-Oh t'en fais pas ! J'imagine bien...Si tu vas bien c'est le principal...Après tout c'est tout ce qui compte." qu'il lui sourit alors d'un coup sans hésiter, comme pour essayer d'égayer de nouveau la conversation de ses petits yeux brillants. Observant les alentours comme à la recherche d'un modèle précis. Yeux qui observèrent de nouveau la fine silhouette qu'il avait devant les yeux, hésitations à l'appui, peut-être était-ce déplacé, mais lui même ne devrait sans doute pas se retrouver ici à le déranger pour un rien. Sans doute l'affectionnait-il sans pour autant l'avouer, celui donc les opales croisaient souvent la route de ce visage qui lui avait pourtant offert de bien nombreux sourires. "Quelque chose de pas trop compliqué...Je vois bien ce que tu veux...Juste quelque chose pour rouler...!" qu'il rigola tout doucement, l'emmenant alors au fond du magasin pour observer les quelques bécanes à prix beaucoup plus bas que celles affichées en début de magasin.

Il n'y connaissait pas forcément quelque chose lui, mais en possédant déjà une il savait sur quoi il ne fallait pas se jeter et les quelques recommandations qu'il pouvait y faire. Et puis au pire des cas, il pourrait toujours se renseigner auprès du mécanicien. Et les mots le frappèrent, alors qu'il le regardait bien plus doucement. Lèvre qu'il se mordillait, tête qui se secoua, il n'attendit pas longtemps pour lui répondre. "N-Non...J'ai rien à faire...J-J'attends que ma moto se fasse réviser... Puis je me sens pas obligé...au contraire...ça me fait plaisir..." qu'il avoua avant de cligner un peu des yeux et de lui sourire doucement. "J'imagine...Mais c'est pas ce qui me passionne pour autant...C'est juste quelques contrats par-ci par-là...Je préfère danser...Mais c'est pas intéressant...Puis je suis libre toute la semaine alors..." qu'il se permit de hausser les épaules avant de doucement analyser les quelques véhicules. "E-Et toi...? Tu t'en sors dans tes études ?" Ô qu'il aurait aimé pouvoir continuer les siennes il y a déjà quelques années, alors que tout s'était brisé comme de la glace devant ses yeux. Château de cartes auquel il s'adonnait de détruire et reconstruire à chaque nouvel obstacle. Vie dispersée, sans but réel. "Enfin...désolé...Je voulais pas te déranger...T-Tu...Tu veux peut-être que...que je te laisse ?", car lui ne voulait pas l'embêter de sa présence, alors il était prêt à se sacrifier pour ne pas l'énerver, pour ne pas avoir cette impression de vide entre eux. Ou alors ce n'était que les illusions les plus coriaces, qui entre les prunelles de certains, faisaient s'éteindre les astres illuminés. Et les siens étaient déjà morts, alors il ne voulait pas vexer, en cherchant l'amitié de ce qu'il appréciait. Car c'était eux avant tout.

amitié qu’il croyait véritable lorsque les idéaux rappellent qu’en réalité rien ne perdure. et c’était sans doute idiot de prendre tout à cœur, mais levi il a cette vision de la vie et toutes ces émotions qui le dépassent. plus fortes que lui, plus fortes que la raison.

et la gentillesse de daehyun le rendrait presque plus coupable pourtant, pourquoi ne lui en voulait-il pas de ne plus être venu ? de l’avoir évité et de ne plus l’avoir considéré ? et levi il se sent coupable devant les prunelles sincères et les mots hésitants. il se sent idiot de prendre les choses à cœur alors que, comme d’habitude, il est sans doute le seul à le faire.
est-ce que ça n’avait pas d’importance pour daehyun ?

alors tu te surprends à mettre ta rancœur de côté, tu te laisses entraîner. tu décris tant bien que mal ce que tu voulais, hésitant sur ce que tu imaginais. tu n’y connaissais pas grand-chose, seulement ce dont tu avais déjà entendu la bande discuter. tu suis daehyun dans les rayons et les mots que tu retenais finissent par sortir lorsque tu croises son regard, reproches. tu l’écoutes sans rebondir sur ses réponses, fuyant à nouveaux les iris dans cette atmosphère étrange qui vous entoure. « euh… » grimace, les études. « ouais, enfin, plus ou moins ? » tu n’avais jamais été le plus gros bosseur de la promo. « comme d’hab quoi. rien n’a vraiment changé depuis la dernière fois. » au grand damne de tes parents et de tes professeurs. potentiel gâché qu’ils disent. et combien de fois auraient-ils besoin de te le répéter ? « donc je dirai que non. » tu finis par trancher. non, tu ne t’en sors pas.  

« non, reste… » tu réponds sans y avoir réfléchis. « enfin, tu peux rester si tu veux. » tu te rattrapes, que ça n’est pas l’air trop exagéré. pourquoi tout était toujours si compliqué avec toi ? « j’y connais rien alors… je dis pas non à un peu d’aide. » sincèrement, bien obligé de te résigner devant l’évidence.

« enfin, je sais même pas pourquoi je pense à acheter une moto… c’est stupide. » parce que tu voulais monter derrière celle d’eren après-tout, tu n’avais pas vraiment besoin d’en avoir une à toi. mais tu ne pouvais pas tout faire dépendre de lui, surtout qu’il avait déjà beaucoup trop d’emprise sur toi. peut-être que c’était une façon de prendre un peu plus d’indépendance, une façon idiote de te détacher des sentiments qui naissent dans ta poitrine.

« et j’aurais jamais les thunes pour l’acheter de toute façon. » triste vérité. ce n’était pas comme si tu pouvais demander qu’on te l’offre en cadeau. tu ne le méritais sans doute pas. « mais je voudrais quand même jeter un coup d’œil. » tu t’expliques.

Peut-être était-il le seul à se faire des idées : à s'imaginer le pire, lorsque les envies divergeaient, lorsqu'il avait cette impression qu'on ne voulait pas le voir là. Pourtant il s'était inquiété, celui qu'il n'avait pas vu depuis déjà un moment, pourtant il aurait aimé, ne pas se dire que c'était sans doute de sa faute, car lui ne voulait que voir les autres sourires. Alors doigts qui se resserrèrent tout doucement, tandis qu'il tentait de garder la face sous de doux sourires, écoutant simplement les idées du plus jeune. Maladresses qu'il ne cessait de faire en essayant de mener la conversation, alors qu'il ne savait pas le faire, sans agacer les autres. Motos en vue, où le regard se reposa, prunelles fuyantes comme ne voulant tout simplement pas déranger, il y avait le myocarde qui se serrait, et les sourires qui s'éteignait. Quelle idée, de s'engager sur cette discussion des plus sinueuse. Ô mais il aurait voulu revenir en arrière, et éviter de dire n'importe quoi sous les émotions et l'anxiété. Se cacher bien loin, sans doute aurait-il pu le faire s'il n'avait pas eu ces envies de simplement rester là. "J-Je...vois...Désolé. Je devrais pas demander ce genre de trucs..." qu'il admit calmement en se frottant la nuque. Lèvre mordillée, sous les luminaires du magasin, comme si les malheurs ne pourraient que s'accentuer un peu plus. Misère dont il préférait se retenir de causer.

Visage qui se releva : étonnement dans les opales qui se rallumèrent de lumières, il ne put s'empêcher de venir sourire tout doucement, sous les pléiades délicates offertes. Rester, ô il en avait bien l'intention, maintenant qu'il venait de le lui dire, car il n'en avait réellement pas eu envie de s'enfuir d'ici tout simplement sans résoudre le problème qu'il n'arrivait pas à comprendre. "Okay...Si...c'est pour t'aider alors..." qu'il tenta de dire sans ne paraître trop content, continuant d'observer vaguement autour de lui. Et les explications tombèrent tout doucement, pour celui qui cernait un peu mieux la situation en hochant la tête. "C'est déjà bien, du repérage. Puis on sait jamais...Avant toute chose...Il faut être sûr avant d'acheter quoi que ce soit.", et il savait de quoi il parlait, car sans doute n'avait-il pas réellement réfléchi lui, entre une moto et une voiture. Il avait préféré le sentiment de liberté, l'envie d'évasion, sur les routes bitumées. "Puis pour le moment peut-être pas. Mais si tu veux...je peux contribuer. Enfin j'imagine que tu refuseras mais...Je pose ça là." Ô mais lui cela ne le dérangeait pas, de pouvoir en payer une partie, même au contraire, si cela pouvait lui redonner le sourire. Mais il savait que ce n'était pas pour maintenant, et qu'il aurait encore le temps d'y penser. Venant doucement observer les modèles, il s'accroupit légèrement pour essayer de lui conseiller les meilleures, avant de plisser les yeux. "Hmmm...Après...Tu sais quoi ? Le meilleur moyen c'est de les tester...Pour voir ce qui te plairait le plus. Bon peut-être pas aujourd'hui mais...Enfin...Quand t'auras le temps...Si tu veux on pourra faire ça ensemble ?" Histoire de passer du temps avec lui, histoire d'essayer de voir, ce qu'il avait raté.

la culpabilité valsant dans le creux du ventre endolori en repensant à ce que tu lui reprochais et à la façon dont il n’avait pas l’air de t’en vouloir lui. alors les mots butent, s’emmêlent sans que tu ne saches quoi dire ou quoi faire. tu te remets en question, tu remets tout en question,
te trouvant idiot maintenant.
mais têtu toujours.

banalités échangées, les paroles courtes, tu ne veux pas vraiment t’attarder sur ta vie scolaire. ne rien dire à haute voix te donne l’impression de déni, d’iréel, comme si toutes tes préoccupations n’étaient qu’illusion et que tu pouvais t’en sortir en fermant les yeux tout simplement. et tu sais sans doute que la réalité te rattrapera, mais l’instant présent est celui qui compte pour le gamin auquel le chaos ouvre les portes volontiers.

il propose son aide et tu devrais sans doute refuser, mais tu acceptes. encore une de ces contradictions dont tu es le roi. qu’est-ce que tu faisais là au juste ? tu n’avais même pas le budget ni même l’envie d’acheter quoi que ce soit. ton égo était juste blessé, torturé. tu tenais au chef de bande bien plus que tu ne voulais l’admettre, c’était ça ton problème. tu étais venu jusqu’ici pour prouver à l’organe dans ta poitrine que tu n’en avais rien à faire, et chacun de tes gestes pourtant traduisait ta perte lamentable. chacune de tes pensées pour pride aussi. tu ne pouvais tout simplement pas t’en défaire, c’était bien plus enfouie, bien plus profond. ce n’était pas juste une question de moto ou d’indépendance.

c’était les sentiments qui dansaient, les papillons qui volaient,
et les regrets et les ressentiments.

« contribuer ? » tu regardes daehyun surpris et perdu. est-ce qu’il venait vraiment de te proposer quelque chose d’aussi gentil alors que tu n’essayais même pas de le mériter ? et lorsqu’il propose une nouvelle fois son aide, son expérience et un tour de moto pour essayer et tester les engins, tes lèvres ne font plus barrières aux mots qui brûlent ta gorge. « pourquoi ? » tu commences, « pourquoi tu ferais ça pour moi ? j’essaie même pas d’être sympa. » est-ce que tu ne pouvais pas croire qu’on puisse être gentil sans rien attendre en retour ? « je t’envoie balader depuis tout à l’heure. je t’ai ignoré et je ne suis plus passé te voir depuis un bail. » tu expliques réellement ce que tu ne comprenais pas. « pourquoi tu veux être sympa avec moi ? je le mérite pas. » tu statue simplement. tu ne te dénigrais même pas, tu pensais sincèrement ce que tu disais sans arrière pensées. « et j’ai pas la prétention de dire que je le mériterais. et maintenant tu me fais me sentir coupable. » droit dans les yeux, tu vides ton cœur et ton esprit. « pourquoi est-ce que tu t’attaches à moi ? je comprends pas. contribuer à m’acheter un truc aussi cher ? » tu souris en y repensant, c’était totalement absurde. « n’essaie pas d’être gentil avec moi. t’as pas besoin de faire ça. »

Et peut-être n'était-il que ridicule face à celui qui lui semblait si froid. Et ô qu'il essayait de redorer les relations : car au creux des myocardes lui s'attachait sans doute beaucoup trop aux ombres qui tentaient de l'éviter. Il avait toujours été ainsi, ne pas forcer, essayer d'être conciliant, de sourire malgré tout pour essayer de faire redorer les apparences. Il ne voulait pas le vexer le danseur, alors qu'il ne faisait que tenter de ne pas être maladroit. Et dans cette boutique, aide offerte pour dissiper les malaises, tentative de se rapprocher de celui aux regards fuyants. Rien y ferait sans doute, car sous les explosions dans ses prunelles, les décharges menaçaient, et quand tout tomba, lui n'en resta que plus dépourvu. Douleur qu'il n'aurait sans doute jamais pu atterrir autrement que dans ces iris si maltraités.

et ô pourquoi essayais-tu,


quand tous ne faisaient que t'ignorer.

Et les mots étaient violents, épaules crispées du plus grands sous les remarques toutes plus justes les unes que les autres. Mais il avait les réponses, lui, bien que sans doute trop innocentes, beaucoup trop agaçantes. "Contribuer oui...Juste...pour t'aider un peu ?" qu'il répondit vaguement sans réellement savoir lui même. En avait-il le droit ? Après tout, sans doute s'était-il emballé, lui, dans ses esprits toujours trop joyeux malgré tout : vision unique qui ne le touchait sûrement que lui. Et sous les questionnements, il secoua tout doucement la tête d'une moue au visage. "C'est pas...une question de mériter ou pas...Je t'apprécie...C'est tout..." Murmure léger, tandis qu'il vint se frotter vaguement la nuque. "J'ai pas besoin d'une raison pour être sympa...Puis je m'en fiche aussi si tu fais qu'essayer de me rembarrer depuis le début. Enfin non je m'en fiche pas. J-Je m'étais juste inquiété pour toi...que tu viennes plus..." qu'il soupira alors avant de baisser les yeux un peu plus. "J-J'ai fait quelque chose ? Enfin qui t'aurais énervé ? Si c'est ça je m'en excuse." Et il était sincère, parce qu'il n'aimait pas rester en conflit, et que tout ce qu'il pouvait faire était de s'excuser complètement sans même réfléchir.


Visage qui se releva finalement : comme pour reprendre confiance sous les astres dénommés, venant finalement observer celui qui semblait perdu. "J'essaie pas d'être gentil...Je vois pas pourquoi je serais autrement avec toi..." qu'il commença tout doucement avant de soupirer. "J-Je veux pas te forcer ni rien...A-Alors si t'es pas à l'aise quand je suis à côté je vais pas te forcer...C'est pas mon but...Juste...Pardonne si j'ai fais quoi que ce soit...J-Je le pensais vraiment quand je t'ai dit que j'étais prêt à t'aider..." Car il ne ment pratiquement jamais sous les lueurs des vitrines. Tête qui se tourna alors pour observer les alentours, regard attristé alors qu'il ne savait plus où se mettre, peut-être ferait-il mieux au final de ne pas l'énerver plus : de ne pas effleurer son visage de ses yeux. Car il se sentait mal, car il n'aimait pas les disputes. Voix qu'il n'élevait jamais, car sonorités bien trop délicates pour venir les faire exploser au grand jour. "Je devrais pas t'embêter plus j'imagine...", que les mots peinèrent à sortir alors que d'un myocarde brisé, les pieds se mirent vaguement à reculer. Comme pour s'effacer et ne plus être nuisance.

regarde toi levi, dans une glace,
qu’est-ce que tu vois ?

l’enfant perdu, l’enfant dont l’insolence traduit le mal-être qui règne dans les veines abimées. parce que levi ne peut pas croire qu’il y a des êtres dont les intérêts personnels ne sont pas premiers, parce que levi ne veut pas croire qu’il y a des gens bons dans le monde. convaincu que le pire guette constamment, qu’il l’accompagne et le suit malgré tout.
et qu’il finit toujours par le rattraper.
alors daehyun n’en ferait pas exception. daehyun ne serait pas une exception.
il serait comme tous les autres.

est-ce que tu aimes ce que tu y vois ?

tu ne comprends pas. sincèrement. tu n’essayais pas d’être méchant pour une fois, tu ne cherchais pas à le rembarrer pour le plaisir, tu ne comprenais juste pas. tu ne le méritais pas, tu ne voulais pas le mériter, tu ne voulais pas de sa gentillesse, tu ne cherchais pas à le manipuler ou à le faire t’acheter les choses que toi tu ne pouvais pas t’offrir. pourquoi ? tu demandes, surpris, agacé, perdu. et à côté du saint, de quoi tu avais l’air ? alors tes mots sont un peu plus durs, un peu plus tranchés. tu ne lui rendrais rien en retour, parce que tu ne lui avais jamais rien demandé. vilain petit canard dont l’âme froissée s’agitent quand les mots échos des sentiments du cœur et des paroles que tu n’arrives pas à prononcer.

les âmes qui ne se comprennent pas,
et qui se miroitent pourtant.
- j’aimerais pouvoir te ressembler.

dis-moi, quel reflet est-ce que j’ai dans tes yeux.

« pour m’aider un peu ? pourquoi ? parce que je te fais pitié ? » idiot qui ne comprend rien, idiot qui provoque les astres qui s’alignent pourtant pour lui. et tu le vois malgré tout, tu le sens, tu l’entends. il est sincère. mais tu restes incrédule, têtu, « tu t’excuses de quelque chose que tu ne sais même pas ? » et tu aimerais lui dire pourtant, que tout soit plus simple. lui dire que ce n’était pas grave, que tu aurais voulu revenir le voir, que tu pensais à lui parfois,
que tu regrettais d’être stupide.
et ça t’agace. « de quoi j’ai l’air moi ? si tu t’excuses, si tu t’en veux alors que tu ne sais même pas pourquoi ? je suis pas un chef de gang ou je sais pas quoi… » les derniers mots un peu plus bas, et tu n’oses pas non plus croiser les prunelles.

et tu t’en veux maintenant,
la poitrine qui sert.

tu relèves la tête soudainement quand il dit s’en aller,
et tout le monde s’en va toujours, toujours, toujours,
et daehyun n’était pas différent finalement. tu les faisais tous partir.

et tu voudrais tendre la main pourtant, tu voudrais revenir sur tous tes mots durs, lui dire de rester, que c’était gentil de sa part, que tu n’y étais tout simplement pas habitué.
- parce que jamais personne n’a été comme ça avec moi, parce que je suis convaincu de ne pas le mérité. pourquoi tu restes ? pourquoi tu t’accroches ? pourquoi est-ce que tu m’apprécies alors que je ne fais rien pour ?  
« ouais, laisse tomber. de toute façon je dois y aller. »

Incompréhension, entre les prunelles, car Daehyun essayait toujours de simplement bien faire : sans s'en montrer agaçant. alors si les distances à prendre étaient des plus amples, sans doute n'était-il rien d'autre qu'une simple connaissance au final. Hésitations entre les esprits, pour en dégager les vérités sanglantes et blessantes. Mais ô lui n'avait voulu là qu'en réparer ce qu'il ne comprenait pas, qu'en faire fleurir les immortels entre les divines motorisées. Passion qu'il aurait sans doute pu partager : réduite à néant entre les indécises malédictions. Pourtant les regards en voulaient renouer le contact, pour ne pas en laisser s'échapper les doux souvenirs. Ô agacements entre les paroles , pour n'en garder que les amertumes, pour n'en faire qu'imploser les quelques étoiles encore présentes entre les prunelles

malheurs engagés ;
sous les étincelles meurtries.

Alors le myocarde déchiré, des violences poétiques, les charmes obsolètes d'une simple pensée qu'il aurait cru bien trop probables : et le voilà qu'il sombrait entre les simples espoirs de pouvoir redorer les étoiles dans les cieux incertains. "Je...Je...C'est pas ça...J'ai pas pitié...", car lui n'en offrait que les générosités incomprises. "M-Mais c'est pas grave...F-Fais comme si j'avais rien proposé.", comme pour en éviter les conflits, alors que les regards se baissaient indéniablement. Et ô il aurait aimé pouvoir fuir bien plus vite, protéger les quelques instincts qui lui en restait pour tout simplement ne plus avoir à en détruire les rêves. "Puis je m'excuse pour ce qui t'a mis autant en colère. Je sais pas ce que c'est , mais je m'excuse. J'en ai bien le droit, non ?" Lui qui ne savait pas faire autrement, lui qui ne voulait pas en voir leurs liens se briser pas mégarde.


Mais les nerfs s'en jouaient, regard qu'il ne savait plus où poser tandis que les doigts valsaient entre eux : nervosité des plus palpables, ventre qui s'en retournait, sous les délicatesses d'un temps déchu. Et tout se put que s'en briser sous les syllabes cruelles : partir, loin loin d'ici pour s'en échapper un peu plus, de ces regards qui ne faisaient que vouloir le voir loin d'ici. "N-Non...Reste...De toute manière c'est moi qui...suit venu de voir...J'aurais peut-être pas dû te déranger au final. Pardonne moi...", car les quelques regards en arrière lui en faisait comprendre que l'heure était venue. "De toute manière ils ont fini avec ma moto on dirait...Alors...Si jamais...tu sais où me joindre...'fin pas que t'en ais forcément l'envie...Bref..." Ô paroles déchirées d'une voix se montrant sans doute trop faible, alors que les pas en reculaient finement sous les quelques délicatesses qu'il voulait lui offrir malgré tout.

et les sourires brillaient ;


pour en rassurer les plus robustes.

Geste délicat de la main, simple au revoir doté des plus douce compassion, avant de n'en fuir loin : si loin, pour ne pas s'imposer quoi que ce soit, pour ne pas lui imposer les malaises plus longtemps malgré un cœur dévasté. Car lui l'appréciait, ami qu'il en qualifiait, pour simplement se dorer d'illusions factices. Alors moteur démarré pour en oublier les catastrophes : et en garder les solitudes et tristesses énoncées pour un jour espérer s'en faire pardonner.