c'est un sentiment inconfortable qui l'extirpe du néant dans lequel il se trouve. non, bien plus que ça. c'est douloureux. un gémissement, alors que sa tête se balance doucement contre ce qui lui semble être son bras. petit moment où il replonge dans les brumes noires de l'inconscience. il ne sait pas combien de temps s'est écoulé entre ce moment et celui où il reprend conscience. des secondes, des minutes, des heures, peut-être. nouveau gémissement qui s'échappe de sa gorge légèrement endolorie. mais ce n'est pas ce qui le frappe le plus. non, c'est son corps allongé contre cette surface dure et parsemée de petites roches qui le frappent le plus. où est-il? pourquoi son corps est-il si douloureux? il ne se souvient pas bien. et ça l'effraie, de ne plus avoir conscience des événements qui l'ont conduit jusqu'ici. il tente de remuer ses membres, mais son bras libre du poids de sa tête ne veut rien savoir. alors il ouvre les yeux pour constater qu'il fait sombre. et c'est difficile pour lui de laisser ses paupières relevées pour lui permettre de constater où il se trouve. les secondes s'écoulent sans qu'il ne comprenne, laissant ses prunelles vagabonder. il lui semble reconnaître les détails caractéristiques d'une ruelle et instinctivement, à cette pensée, son regard se pose sur le sol. c'est bien sur le bitume qu'il est allongé.

il tente de relever un peu la tête, mais elle lui semble si lourde. oh, comme il voudrait juste replonger dans ce néant si soyeux. mais il arrive à se fouetter mentalement pour tenter de bouger son corps ankylosé. cependant, tout ce que kyung tae peut faire est de rouler sur le ventre en gémissant de douleur. et c'était une sensation indescriptible, comme si un train venait de lui passer dessus. son bras gauche ne veut toujours pas lui obéir pour une raison inconnue et son bras droit subit les picotements caractéristiques d'une circulation sanguine stoppée pendant de trop longs instants. après un moment, il arrive à se soulever légèrement et à finalement s'asseoir le dos contre le mur derrière lui. et la douleur se fait aiguë dans son épaule gauche, ce qui le fait grimacer, car il comprend. elle est disloquée. il ne pourra pas l'arranger par lui-même, mais il s'en fiche. pour lui, pas question d'aller à l'hôpital. probablement plus par entêtement qu'autre chose, en réalité. de sa main encore disponible, il repousse ses mèches de ses yeux en soupirant.

il s'était apparemment battu avec quelqu'un. ou peut-être même qu'il s'était fait battre par plus d'une personne. son esprit n'était pas clair. il prit tout de même le temps d'analyser l'étendue de ses blessures. déjà, son épaule disloquée, puis ses côtes qui le faisaient souffrir. probablement en avait-il de fêlées ou pire, de cassées. il sent le sang séché sur son visage et devine qu'il provient de son nez et de sa lèvre inférieure fendue à l'aide de ses doigts. il sentait une douleur sourde dans l'une de ses jambes aussi, mais il n'arrivait pas à en identifier la cause exacte. alors il décide de tenter de se lever. chose bien plus compliquée que prévue à faire avec un corps aussi douloureux. pourtant, il y parvint après de longues minutes à jurer et gémir sa souffrance. et une fois sur pieds, son corps s'affale contre le mur. l'une de ses chevilles lui faisait atrocement mal. génial. en plus de tout ça, il peinerait à se rendre jusqu'à son appartement. il allait bien mettre des heures à faire un chemin qui en prend habituellement quelques minutes. car il avait bien reconnu l'une des ruelles de son propre quartier.

tae ne sait pas combien de temps il mit pour se rendre jusqu'à chez lui, mais cela lui sembla une éternité, avec son bras pendant mollement le long de son corps, alors que l'autre servait principalement à lui faire garder son ballant en s'appuyant contre les murs qui s'offraient à lui. parfois, il faisait une pause, la douleur se faisant insoutenable. il avait simplement envie de pouvoir s'allonger confortablement et ne plus souffrir. et probablement que c'était la première fois qu'il était autant amoché. lui qui serrait les dents sous la douleur et qui sentait des larmes rouler sur ses joues. il n'avait jamais rien vécu de comparable. mais c'est probablement le fait de voir daehyun sur le pas de sa porte qui lui fit le plus mal. il semblait s'inquiéter, mais c'était difficile pour lui de distinguer correctement son état à cette distance. heureusement, le cadet ne l'avait pas encore aperçu, tout simplement parce qu'il lui faisait dos. et c'est seulement quelques instants avant qu'il n'atteigne le bas des deux-trois marches menant à son entrée qu'il s'effondre au sol dans un gémissement de douleur à vous glacer le sang. tae aurait voulu que son aimé ne le voit jamais dans cet état lamentable, mais c'était raté.

Travail entamé, à cette parfumerie qui représentait ses demies journées. Espace qui comblait pourtant ses envies de rêves détruits, alors que son visage faisait principalement le boulot à sa place, il n'avait fait que sourire, chose assez fatiguant en regardant bien. Car il ne voulait qu'une chose en réalité, le trouver lui, en face de son visage, comme si tout allait parfaitement bien. Sensation de ses bras autour de lui encore présente, il avait surtout en tête les parfums enivrants et beaucoup trop prenants qu'il avait pu sentir toute la journée au fur et à mesure des clients. Et il n'avait pas traîné, lui, à la fin de ses heures, pour venir s'extirper dans la cruauté des rues en effusion. Chose ironique, alors qu'il les détestait autant qu'il les aimait. C'était là, que les mélodies résonnaient, que son corps pouvait s'exercer comme il le désirait au plus profond de lui. Il en vivait, il en respirait, c'était son art à lui, celui qui pourtant le faisait tant souffrir. Brise marine au visage qu'il pouvait sentir d'ici, sourire angélique qui faisait palpiter plus d'un visage, lui, s'était retrouvé si rapidement là, à bouger sans s'en rendre compte au moindre son que lui sortait son appareil. Yeux rayonnants, alors qu'il n'attendait qu'une chose : la soirée.

Ô oui, le jeune homme avait des plans, pour ce soir. Une surprise de grande envergure, celle de venir se pointer chez son aîné pour lui sourire et s'assurer qu'il allait bien. Cela ne faisait sans doute pas longtemps depuis leur dernière rencontre, il ne savait pas trop bien. Mais dans tous les cas, il était plus qu'impatient de pouvoir voir son air étonné avant de lui sauter dessus. Enfin, si tout allait bien, car ne savait-on jamais. La tête pastel se retrouva alors à s'agiter pendant de longues minutes. Sport qui le détendait, qui le faisait se contracter dans tous les sens comme pour lui prouver qu'il était encore capable de surmonter la douleur, qu'il était encore capable de vivre malgré toutes les épreuves plus ou moins réussies. Il ne fallait seulement que rien ne s'apprenne, que personne ne sache, que lui même était défaillant. Et c'était les cheveux un peu ébouriffés, le corps légèrement essoufflé, qu'il se retrouva devant la porte du plus vieux, déjà tout excité de pouvoir le voir. Soirée un peu fraîche, calme dérogeant à la règle dans ce quartier des plus agréable, il n'avait pas trop fait attention à l'heure, et avait longé les lampadaires, lui qui était effrayé de cette noirceur plus que tout.

Les minutes passaient, pour celui qui vérifiait l'heure pour ne pas s'être trompé, et tout commençait à l'inquiéter, alors qu'il ne le voyait pas rentrer. Rien, toujours rien. Du moins jusqu'à ce qu'il n'entende des pas lourds dans son dos et un gémissement qui le fit se retourner d'un coup. Pupilles aiguisées, mains qui se firent tremblantes en une fraction de seconde, il ne put s'empêcher de faire disparaître son sourire en un visage terrorisé, alors que les larmes commençaient à monter automatiquement en comprenant la situation. "KYUNG TAE !" Corps venant rapidement s'accrocher au sien, d'une maladresse infinie, il détailla son état sans comprendre, ne voulant pas comprendre. "Oh mon dieu...Q-Qu'est-ce que....?! R-Reste avec moi hein ? Tu m'entends ?" qu'il commença à paniquer, vision floutée par ses yeux humides, alors qu'il lui saisit délicatement le visage. Et sans attendre, fouillant les poches du plus vieux pour en sortir ses clefs, il essaya de le relever du mieux qu'il pu, juste pour le rentrer. Juste pour venir l'allonger. "T-Tient bon...J-Juste un peu..." Voix tremblante, porte qui s'ouvrit rapidement, il le portait pratiquement pour ne pas lui faire faire d'effort, avant de l'installer sur son lit en explosant complètement en voyant son état et en entendant ses gémissements de douleur. "Q-Qu'est-ce qu'il s'est passé hein ? P-Pourquoi t'es dans cet état ? Et ton bras...Comment on va faire...?! F-Faut appeler les urgences je-" qu'il commença à trembler dans tous les sens, alors qu'il perdait complètement ses moyens. Tête embrumée, alors qu'il s'était doucement rapproché de lui pour venir effleurer finement son visage abîmé.

Vision d'horreur qu'il n'arrivait pas à supporter, il osait à peine le toucher maintenant qu'il l'avait déposé sur le lit, et pourtant, il parvint à sortir de sous le lit cette trousse de soin avec laquelle il avait déjà pu faire connaissance. Yeux se posant alors de nouveau sur lui, alors qu'il comprit assez rapidement que son épaule s'était déboîtée. Les autres blessures qu'il avait au visage, et sans doute sur tout le corps, il pourrait peut-être s'en occuper, mais il ne savait pas comment s'y prendre pour la remettre en place, ni même comment faire pour atténuer sa douleur. "J-Je suis tellement désolé...J-Je...J-Je dois faire quoi...? P-Pour ton épaule...J-Je..." Il n'avait besoin que d'indication, alors que les sanglots le reprenaient. Après ça, il le laisserait se reposer, il s'occuperait de tout, quitte à devoir brûler la cuisine. "J-Je m'occupe de toi mais...V-Va falloir que tu tiennes bon...P-Pour qu'on la...qu'on la remette en place...et après...T-Tu pourras t-te reposer...p-pendant que je...m'occupe de toi..." qu'il réussit à prononcer, alors qu'il positionna d'ores et déjà ses mains tremblantes sur son articulation. Mais pour le moment, c'était sa plus grosse crainte, de ne pas réussir à gérer, de le voir disparaître sous ses yeux à cause de son incompétence. Car il l'aimait, et le voir ainsi sans comprendre, il en avait le cœur brisé, il se sentait souffrir, lui aussi de bien des manières, rien que de le voir souffrir. Et c'était sans doute cela, qui le pousserait à agir pour ne pas le voir ainsi.

comme il se sentait honteux, étalé là. vision d'horreur certaine qu'il offrait au plus jeune, alors qu'il avait eu toutes les misères du monde à simplement se rendre jusqu'ici. son corps ne voulait plus lui obéir, prit en otage par la douleur. et s'effondrer ainsi au sol lui avait arraché un son qu'il n'avait jamais pensé pouvoir exprimer. son épaule le faisait tellement souffrir... c'était l'une des pires douleurs qu'il avait vécu, sans aucun doute. car elle était constante, vicieuse et ne disparaîtrait que lorsque son articulation ne retrouverait sa place adéquate. il redoutait de devoir faire un passage obligatoire à l'hôpital malgré tout. mais borné comme il l'était, ce ne serait pas facile de le convaincre. et alors qu'il se tordait de douleur sous les petits toussotements qui le prirent, il entendit la voix paniquée de daehyun hurler son prénom. et ce son lui fit froncer les sourcils. ce n'était pas quelque chose qu'il voulait entendre à nouveau à l'avenir. le désespoir dans sa voix s'entendait et le blessait de l'intérieur. car il ne pouvait même pas imaginer ce que devait vivre le cadet en le voyant ainsi. il ne voulait pas se mettre à sa place, parce qu'il sait que ce simple fait le blesserait encore plus.

mais lui luttait pour rester conscient lorsque son aimé apparu bien plus près de lui. et il tentait de ne pas laisser le temps à son cerveau d'analyser son expression en fermant doucement les yeux. mais il se sentit doucement partir, lui, alors que la voix du cadet se fait encore entendre. rester? rester où? il ne comprenait pas, jusqu'à ce que des mains se posent délicatement contre son visage. et les paupières se soulèvent en faisant rouler ses yeux dans leurs orbites. aucune parole ne parvenait à s'échapper d'entre ses lèvres ensanglantées. son cerveau embrumé comprend cependant qu'il le fouille. mais pourquoi? le tintement léger de ses clés le fait revenir dans la réalité, dans ce corps plus que douloureux. et alors que daehyun l'aide doucement à se relever, l'aîné gémit sa douleur, tousse et se plaint. "d-daehyun..." murmure faible s'apparentant plus à un souffle qu'à un mot. et sa tête se faisait molle sous la douce tentation de retourner dans un néant si confortable. mais c'est la douleur qui le tenait éveillé, qui le faisait s'exprimer. et les pieds qui passent le pas de la porte. tout son poids, c'est le cadet qui l'a. parce qu'il peut à peine poser un pied devant l'autre avec sa cheville probablement foulée. et il réussissait à se demander comment il avait pu se rendre jusque-là. les souvenirs lui échappaient totalement.

douceur du matelas sous son dos, mais tout n'était pas terminé. on le bombardait de questions auxquelles il ne pouvait malheureusement pas répondre. à défaut de se souvenir, mais aussi parce qu'il n'en comprenait pas bien le sens. sauf qu'il perdit le nord un bref instant, ne pouvant donc pas le rassurer. c'est la caresse sur son visage abîmé qui l'extirpe des brumes noires de son esprit. et il se fouette pour rester conscient. daehyun est là, il a besoin qu'on l'aide, qu'on le calme. qu'on lui dise que tout va bien aller. que kyung tae ne mourra pas si facilement, parce qu'il est bien plus fort qu'il n'y paraît. ses paroles lui parvenaient désordonnées et hésitantes. sa voix contenait les notes grinçantes de la panique qui enflait doucement. "daehyun... calme-toi." il avait réussit à stabiliser son esprit pour pouvoir être réactif et non pas seulement un corps inerte. il devait réfléchir et ça lui permettait d'être bien plus conscient que tout à l'heure. "respire. j'vais pas mourir." et il n'avait pas le talent des mots. rassurer, il ne savait pas comment faire, puisque c'était la première fois que l'occasion se présentait à lui. alors il y allait avec ce qu'il connaissait; l'impulsivité, voire l'agressivité. les mains tremblantes qui se posent délicatement contre son épaule disloquée le font grimacer. "n-non, pas comme ça." la douleur pouvait probablement s'entendre dans sa voix, mais il n'avait pas le loisir de se questionner à ce sujet.

"tu dois mettre mon bras à un angle de quatre-vingt-dix degrés avec mon corps, puis tirer lentement, mais fermement sur mon bras pour que l'articulation se remette en place." et il allait taire le fait que ce procédé devrait être fait pas un professionnel de la santé. mais il profitait de la panique de daehyun pour ne pas devoir se rendre dans cet endroit infernal. il n'aime pas les hôpitaux, tae, car il trouve que ça pue la mort à chaque coin de murs. et alors que le cadet s'exécute, il redoute le moment en gémissant. la tête tournée en direction opposée au visage de son aimé, il serrait les dents. il avait encore sa fierté et ne désirait pas qu'il constate les larmes aux coins de ses yeux. puis il sent le plus jeune tirer sur son bras qui se replace dans un bruit sourd, lui procurant une douleur infernale sur le moment qui le fait presque hurler de douleur, mais qui fait tomber les larmes. elles lui brûlent la peau, alors qu'il retient un sanglot. sauf que la douleur s'est estompée dans son épaule, lui procurant un soulagement certain. "j-j-je..." sa voix se brise sous le sanglot qui lui échappe finalement. et sa main libre vient se poser contre son visage, camouflant ses yeux. il avait voulu lui dire d'immobiliser son bras, mais n'avait pas pu. oh, comme il se maudissait intérieurement d'être aussi fier et borné. mais il y a quelque chose qui s'est brisé en lui lorsqu'il a vu le visage de cette personne si importante à son coeur déformé par une panique plus que compréhensible. il se sentait pathétique.

Sans doute n'avait-il pas pensé à passer la nuit ainsi, lui qui découvrait à peine le monde. Et c'était sous une vision d'horreur que tout avait débuté, alors même qu'il n'arrivait pas à reprendre ses esprits. Car il avait mal, coeur névrosé de le voir souffrir ainsi alors qu'il devait se montrer fort pour l'aider et lui venir en aide, alors qu'il n'était pas à sa place et qu'il ne pouvait à peine s'imaginer la douleur qu'il devait ressentir. Regard empli de larmes, pour celui qui avait réussi à le mettre en sécurité, pour celui qui n'avait eu qu'à le porter jusqu'à son lit pour s'occuper de lui. Il n'avait jamais eu affaire à cela sur une autre personne. Et même pour lui, il n'avait jamais été blessé à ce point. Il y avait pensé, appeler les urgences, saisir son téléphone pour tout simplement faire cela professionnellement. Mais la panique lui avait effacé la raison, lui avait complètement brouillé l'esprit. Et il aurait voulu pour se blottir contre lui en sanglot, comme si tout allait se faire par magie. Non, il devait s'en occuper lui même, juste le temps de pouvoir lui faire les premiers soins.

Et la voix du plus vieux raisonna dans un murmure à ses oreilles alors qu'il releva vaguement son visage en larme. Parce que la raison l'appelait à se calmer, lui qui s'était laissé aller. Il savait qu'il allait s'en sortir malgré tout, mais ces mots qu'il prononça le firent encore plus sangloter, comme si l'évidence de la chose n'était pas préférable. "I-Idiot...C-Comment tu...Comment tu veux que...que je reste calme ?!"  Voix qui s'était contre lui élevée légèrement alors qu'il passa rapidement le revers de ses mains sur son visage pour simplement lui libérer la vue. "J-Je suis désolé..." Kyung Tae n'était pas doué et lui encore moins, c'était une pure évidence, mais il avait essayé, et c'était sans doute pouvoir entendre sa voix qui le rassura légèrement, de le voir assez conscient pour lui répondre un minimum. Et essayant de réfléchir un peu, épaules prises de soubresauts, il retira immédiatement ses mains de lui en l'entendant une nouvelle fois gémir et le rectifier. Léger cri horrifié, doigts se rétractant sur eux même, il ne voulait pas lui faire mal, ni même aggraver la chose. Alors il s'était contenté de virer ses mains de là en sursaut, pour ne rien faire de bête. Alors il le regarda, essayant de contrôler ses tremblements et ses prunelles humides, pour l'écouter sagement, tout en essayant de ne pas être trop brutal.

Tête qui se hocha, gorge coupée qui ne parvenait pas à laisser sortir de mot, il s'exécuta, fermant pratiquement les yeux sous ce bras qu'il contrôlait aisément. Et angle trouvé, il tira d'un coup avant d'entendre un bruit sourd et de paniquer encore plus en entendant et voyant la réaction du plus vieux. Terreur complète, corps qui se recula violemment sans pour autant faire de mouvements brusques avec son bras. Sanglots qui explosèrent une nouvelle fois, alors que sagement et de gestes précis il vint placer des oreillers sous son épaule et son bras pour les garder suffisamment stables. Alors il se plia légèrement en deux sous la peur de l'avoir encore plus blessé, avant de venir faiblement dégager le visage de celui qu'il aimait pour doucement l'apercevoir et essuyer ses yeux. Embrassant vaguement son front, juste pour pouvoir reprendre lui-même un peu conscience, il souffla un peu en le regardant légèrement, mains complètement perdues entre paralysie et tremblement. "C-C'est...en...place ?" qu'il se mit doucement à pleurer comme un idiot, venant s'écarter de lui pour se calmer un peu, n'y parvenant qu'après avoir tourné sur lui même et avoir tenté de souffler dans le vide. Et sans tarder, il s'installa doucement sur le rebord du lit, le visage blafarde et le regard un peu vide, rougit par ses larmes. "Bouge...pas....T'as...mal où...à par ça...?" qu'il préféra lui demander pour ne pas le blesser plus, alors qu'il s'activait déjà à sortir tout ce dont il pourrait avoir besoin avant de migrer à la fouille de l'appartement.

Mains qui s'affairèrent d'ores et déjà à désinfecter son visage, d'une tendresse encore plus présente, la douleur devait être beaucoup plus moindre face à celle qui l'avait envahi quelques minutes auparavant. Pourtant il ne faisait que tapoter, pour nettoyer ce si beau visage. Nez qu'il examina et qui ne semblait pour autant pas cassé, il s’attarda doucement à sa lèvre, venant d'un geste délicat dégager ses mèches noires de son visage, avant de s'arrêter sur ce dernier, sentant de nouveau ses yeux s'humidifier. Ô combien il était effrayé de le voir ainsi. Il aimerait lui dire que tout irait bien, que tout cela n'était que passager, mais il ne savait pas ce qu'il s'était passé, et le voir dans cet état le déchirait bien plus qu'il ne l'aurait voulu. Alors d'un léger geste qui se voulait doux, il finir par déposer un léger baiser sur le haut de sa pommette, comme pour lui apporter un peu de repos après tout ce qu'il avait dû vivre. "C-Ça va aller...hein ? J-Je...L-Laisse...toi faire...juste pour aujourd'hui...R-Repose toi en attendant...hmm ?" qu'il lui demanda, ne voulant pas qu'il ne bouge et encore moins qu'il ne l'empêche de venir le soigner. Car c'était tout ce qu'il ne voulait pas, lui, entendre de nouveau sa voix contre ses tympans en des gémissements insoutenables. Et il se montrait des plus doux, lui. Pommade sur les blessures les plus superficielles de son visage, il plissa légèrement les yeux en observant son haut, se demandant bien comment il allait pouvoir opérer. "Il...va peut-être...falloir q-que je coupe ton haut...E-Et...que j-je fouille un peu...." Le prévenir avant toute chose, mais aussi prononcé à voix haute pour se calmer lui même. Il lui fallait de la glace selon les blessures qu'il avait, des antidouleurs, des bandages, de quoi le maintenir. Et tout ça, en essayant d'être rassurant et de ne pas succomber de nouveau à la peur. Tout ça pour ne plus voir son visage se tordre de douleur, pour ne plus le voir ainsi souffrir, alors qu'il ne voulait que le rendre heureux.

situation des plus traumatisantes pour les deux jeunes hommes. et kyung tae ne pouvait s'empêcher de penser que le cadet ne serait pas en train de vivre ça s'il n'était pas entré dans sa vie. pincement au coeur en constatant qu'il pourrait finalement n'être qu'un fardeau pour le plus jeune. détailler ses traits déformés par la panique, la peur et la tristesse brisait quelque chose en lui. les larmes coulaient si abondamment sur le visage de daehyun qu'il avait envie d'en faire de même, mais la fierté le retient. toujours la fierté. elle lui était mal placée, l'empêchant d'exprimer librement ce qu'il ressentait en ce moment. même les gémissements de douleur se faisaient le plus possible discrets, mais sans grand succès. et alors qu'il lui replaçait son épaule déboîtée, il craquait complètement, couvrant son visage de sa main intacte. il avait honte de s'être laissé allé à jusqu'à ce point, malgré qu'il ne se souvenait d'absolument rien. amnésie temporaire qu'il maudissait et qui lui nouait les tripes. il voudrait pouvoir se cacher de lui, ne pas le faire souffrir comme il le faisait présentement. alors que c'était l'aîné, le plus amoché des deux, qui ne pouvait pas bouger son corps de peur de souffrir.

et il pleurait sans pouvoir s'arrêter, celui qui voudrait pouvoir rassurer. rassurer son aimé qu'il allait bien même si ce n'était pas du tout le cas. il n'allait pas bien, tae. pas du tout, même. mais il tentait de cacher ce fait, parce que sa vulnérabilité présente l'embarrassait. quand bien même il s'agissait de daehyun, qui l'avait vu tout aussi vulnérable, mais d'une façon différente. main tremblante sur son visage ensanglanté, alors qu'il se sentait terriblement perdu. parce qu'une partie de lui était soulagée que le cadet soit là. qu'il puisse lui porter secours. seul, il n'y serait jamais parvenu. mais une autre partie de lui ne pouvait s'empêcher de le penser un fardeau pour celui qui l'aimait tant. et alors qu'il sombrait dans ses pensées noires, il sentit les oreillers qu'on plaçait sous son bras dont il ne pouvait pas se servir. et c'était d'une douceur incroyable, qui lui serrait le coeur jusqu'à lui faire mal. et il résiste un peu lorsque le plus jeune veut dégager son visage de sa main éprise de tremblements. seulement, il n'a pas la force de l'en empêcher et soudain, son regard croise le sien pour mieux le briser. avec la délicatesse qu'il lui connaît, le cadet lui essuie les yeux avant de déposer un baiser contre son front. et il ne peut que penser ne pas mériter une telle tendresse. car après tout, il le faisait souffrir.

hochant doucement la tête à sa question, sa lèvre inférieure tremble légèrement sous la forte envie de se laisser aller aux larmes une fois de plus. mais il travaille fort pour ne pas se laisser submerger face aux pleurs de son aimé. il s'en voulait d'être aussi sensible naturellement. car la douleur du plus jeune était aussi sa douleur, quand bien même il désirait ardemment que ce ne soit pas le cas. et si daehyun arriva à se calmer un peu, ce n'était pas le cas de tae qui réprimait avec tant de mal ses émotions. il sent le matelas s'enfoncer doucement alors que l'autre homme y prend place et il ouvre ses yeux qu'il n'avait pas eu conscience d'avoir fermés. leur humidité embrouille sa vue et il cligne plusieurs fois ses paupières jusqu'à pouvoir le discerner correctement. et maintenant, il se concentrait à pouvoir parler sans que sa voix ne se casse en plein milieu de sa phrase. "j'ai mal... p-partout..." et c'était mieux que rien, cette voix tremblotante et faible, car au moins, n'éclatait-il pas en sanglots. car même le fait de pleurer lui faisait mal. jamais ne s'était-il senti aussi pitoyable qu'en cet instant. heureusement que daehyun ne le jugerait jamais pour ça. du moins, il espérait.

cadet qui s'affaire déjà à désinfecter son visage. tapotant délicatement pour l'y nettoyer de son sang déjà sec. ce qui était plutôt bon signe, en y réfléchissant. au moins, il n'avait pas le nez cassé. il n'y avait que sa lèvre fendue qui brûla sous le désinfectant et qui le poussa à gémir un peu. pourtant, la douleur y était bien plus supportable que celle qui avait parcouru son épaule un peu plus tôt. et aussi comparée à celle du reste de son corps. il devait être couvert d'ecchymoses; il ne croirait pas le contraire. son coeur ratait un battement chaque fois qu'il écartait ses mèches ébènes de son visage, car malgré tout, l'amour était toujours présent et la douceur de son aimé le touchait toujours autant. tout comme ses lèvres qui se posèrent tendrement sur sa pommette, comme pour le rassurer et ses yeux se ferment instinctivement. égoïsme poignant qui l'envahissait en cet instant et qu'il repoussa de toutes ses maigres forces. et entendre sa voix le rassurait étrangement beaucoup trop. mais il ne pouvait qu'hocher légèrement sa tête en guise de réponse. parce qu'il ne faisait plus confiance à sa voix. fraîcheur bienvenue de la pommade qu'on appliquait soigneusement sur ses blessures superficielles. soupir soulagé sous les doigts doux de daehyun, alors que même respirer lui était douloureux. "coupe-le, j'm'en fiche." et l'intonation qu'il avait pris le surprenait lui-même. il avait prononcé ces paroles sèchement et sans aucune délicatesse.

car il se refermait doucement sur lui-même, kyung tae. ne supportant pas de paraître ainsi aux yeux du cadet. "y'a ma cheville, j'pense qu'elle est foulée. et je dois avoir des côtes de fêlées ou de cassées." pour le reste, il ne devait s'agir que d'ecchymoses violacées, à moins qu'on ait lacéré sa peau par endroit. car son corps n'était qu'un amas de douleurs intenses et il n'arrivait pas à les différencier entre elles. lui gardait les yeux fermés, n'ayant plus le courage d'observer ce visage aux yeux rougis par les larmes qu'il avait causé par sa négligence. il s'en voulait bien plus qu'il ne pourrait l'admettre, de s'être laissé surprendre à ce point. mais il s'en voulait bien plus de causer tout ça à daehyun. parce qu'il l'aimait beaucoup trop pour pouvoir supporter de le voir aussi inquiet et affecté par son état. et que c'était probablement la même chose pour lui. ce qu'il ressentait était indescriptible, il savait juste que c'était terriblement douloureux. douloureux, mais aussi angoissant. parce qu'il ne connaissait pas l'étendue exacte de ses blessures. et aussi, il se doutait d'avoir une commotion cérébrale et ça lui faisait peur. ça lui rongeait les tripes et pourtant, il n'avait pas l'intention de le dire à son aimé. il ne voulait pas l'inquiéter plus qu'il ne l'était déjà. et il savait que c'était stupide de sa part, mais il était comme ça, l'aîné. stupide et borné.

Peur accrochée au ventre comme pour le ronger encore et encore, envie certaine de le serrer dans ses bras alors qu'il ne pouvait pas, il essayait de se concentrer, lui, d'arrêter de pleurer de crainte pour celui qu'il avait en face des yeux. Car à l'observer, lui, on aurait dit que c'était son visage le plus tiraillé, alors que Kyung Tae se retenait sûrement en face de lui. Et c'était ça, qui au fond de lui, le peinait le plus. La fierté, étrange poison qui semblait encore le hanter, même à ses côtés, alors qu'il ne voulait que le voir être lui même, lui, que le voir être confortable avec lui. Et c'était encore pire, après cette manipulation qu'il avait dû lui faire, comme si sa vie dépendait de son temps de réaction. Mais lui ne se rendait sans doute pas compte, sous la panique, que l'emmener aux urgences resteraient la meilleure des solutions. Inconscience de se dire qu'il pouvait s'occuper de lui, qu'il pouvait essayer de le rassurer tout en le mettant du mieux qu'il pouvait en confort. Et les larmes avaient coulé sur son visage, et lui ne voulait pourtant que le faire se sentir un peu mieux, que le faire enfin se détendre avec lui. Rien n'était gagné apparemment, peut-être même sa confiance, alors qu'il lui offrait sans hésiter lui ces douceurs sur sa peau.

Soins débutés sur son visage abîmé, calme que son corps repris machinalement pour ne pas le laisser succomber aux illusions de la panique, il finit par se mordiller la lèvre à sang sous ses mots durement prononcés. Mal partout, c'était logique, quel idiot de le lui avoir demandé. Cela se voyait après tout, de cette voix qui lui broyait le cœur en un instant, de ce regard, qui perçait directement en lui, de ces larmes retenues comme des cristaux précieux. "Je...c'était idiot...Désolé..." Agacé par ses excuses permanentes qu'il allait devenir l'aîné, mais lui n'arrivait pas à s'en empêcher, comme si le moindre de ses gestes méritaient de se faire pardonner. Alors il prenait soin de lui du mieux qu'il pouvait, restant doux et tendre dans tous ses touchers par peur de lui provoquer encore plus de douleur. Ô combien il aurait aimé mieux s'y connaître, le plus jeune, pour pouvoir panser toutes ces plaies qui lui provoquaient tant de douleur et qui parvenait à le parsemer de terreur. Alors il le contemplait, s'assurait de ne rien oublier, venant par moment effleurer du bout de ses doigts son visage pour lui montrer toute l'affection qu'il avait pour lui. Le cadet ne pouvait pas se jeter sur lui, alors il ferait autrement, il le lui transmettrait autrement, son amour. Du moins du mieux qu'il pourrait dans les conditions actuelles.

Et sa voix le fit revenir sur terre, sèche, franche, qui lui, lui provoqua un éclair de tristesse. Lèvres un peu entrouvertes sous la dureté employée, il esquissa un léger sourire triste, alors que sans attendre, il se releva du lit, venant doucement essayer de regarder autour de lui. Palpitant fendu en deux, se resserrant de lui même alors qu'il aurait voulu être compréhensif, lors qu'il aurait aimé lui dire qu'il n'avait pas à être ainsi. "Je...d'accord...Je vais faire ça alors..." qu'il lui confirma un peu peiné de le voir se replier sur lui même, il se retourna pourtant en l'énoncé de ses blessures, sanglots légers et incontrôlables sortant de sa gorge, il hocha frénétiquement la tête, venant serrer de ses doigts les pans de son propre haut. "J-Je m'en occupe...Je reviens tout de suite..." Précipitation vers la cuisine, celui qui s'empressa de trouver un sac surgelé quelconque, il s'empara au passage d'une serviette et d'une paire de ciseaux. Corps qui bougeait tout seul, selon des chemins tout tracés dans sa tête, il avait finalement fait plusieurs détours, le visage plus fermé qu'auparavant. Et ce fut avec un verre d'eau et quelques médicaments qu'il revint tout proche de lui, le détaillant un peu des yeux avant de finalement venir positionner le cachet devant son visage. "Avale moi ça...J'ai...de l'eau...aussi..."  qu'il articula d'une voix plus faible, venant l'aider à boire s'il le fallait.

Triste vérité, qui peut-être ne s'affichait qu'à lui, mais il avait cette impression qu'il ne voulait peut-être pas le voir ici, que sans doute, il avait fait un faux geste, qu'il regrettait amèrement même sans le savoir. "Tu sais...T'as pas...à te retenir avec moi...Surtout si tu as mal...Arrête de vouloir jouer...aux plus durs...Pas avec moi..." Voix sortant sans une once d'hésitation, même s'il en restait attristé et blessé, de le voir ainsi avec lui. Douleur dans l'abdomen qu'il mit de côté, il s'approcha doucement de sa cheville, venant tout doucement retrousser son pantalon, avant de positionner le sac glacé tout autour de cette dernière. Il n'osait plus rien dire, plus le regarder. Car qui sait ce qu'il pourrait dire. Pourtant les larmes reprirent silencieusement, venant rouler sur ses joues, alors qu'il commença à couper en deux son haut pour observer les galaxies qui s'étaient déposées sur sa peau. Haut-le-cœur de le voir ainsi, il prit pourtant son courage à deux mains pour venir s'occuper des légères plaies ouvertes, tandis qu'il ne pouvait rien faire pour ses côtes fêlées. "J-Je..." qu'il tenta de prononcer d'une voix rapidement coupée, tremblante de ne savoir quoi dire. Car si ce n'est pour lui dire à quel point il l'aimait, il ne savait pas quoi prononcer.

Ô combien ses mains tremblaient au contact de sa peau, ô combien les bandages et la pommade qu'il pouvait lui appliquer sur sa peau brisée le faisait se perdre dans la douleur de le voir ainsi. Pourtant il ne voulait pas craquer, lui, il voulait rester fort pour le plus vieux. Il ne voulait pas le fatiguer plus. Et quand tout fut terminé, qu'il n'avait oublié aucune de ses blessures, il vint tout doucement soulever la couverture pour la lui mettre sur lui, pour le tenir au chaud le temps que le médicament ne fasse effet. "Je...t'aime tellement...alors....te voir comme ça me...ça me tue..." Murmure discret, qui pourtant voulait tout dire, alors qu'il vint doucement s'approcher de sa cheville pour venir soigneusement l'enrouler dans des bandages pour y faire une pression et le soulager, tout en la laissant contre le sac gelé. "Je...Je partirais pas...même si je te dérange..." qu'il commença un peu perdu, avant de se rapprocher de lui et de laisser sa paume se perdre sur sa joue, effleurant délicatement de son pouce ses paupières. "A-Alors...tu...vas devoir me supporter encore un peu..." Sourire nerveux, alors qu'il retenait ses larmes qui recommençaient à poindre, il ne bougerait pas, lui, tout simplement parce que le laisser seul ainsi était juste impensable pour lui. Parce qu'il savait, qu'il ne pouvait pas quitter ses côtés. Impensable, tout simplement, inimaginable, alors que tout son corps lui criait de rester avec lui.

il se maudissait d'être ainsi. d'être lui-même. parce qu'il laissait sa fierté prendre le dessus même face à celui qu'il aimait plus que tout au monde. et ce n'était absolument pas à cause d'un manque de confiance. oh que non. s'il avait bien confiance en quelqu'un, c'était en daehyun. bien plus qu'en lui-même. il avait simplement une peur viscérale d'être vulnérable, parce que stupidement, il associait ça à de la faiblesse. et il ne voulait pas être faible, alors il se refermait doucement comme une huître. alors qu'il devrait simplement se laisser aller à sa douleur. pourtant, au moindre geste, à la moindre parole, il était prêt à exploser. à sangloter comme un idiot en étant incapable de reprendre le dessus sur sa peur d'y rester. de suffoquer à cause des larmes et de la douleur et il ne voulait pas ça, parce que ça inquiéterait beaucoup trop son aimé. et qu'il ne supporterait probablement pas de le voir flancher encore plus par sa faute. alors il jouait les durs pour les préserver tous les deux. et aussi parce qu'il ne savait pas faire autrement. au moins l'un d'entre eux devait garder les idées claires et il avait décidé que ce serait lui. même si c'était lui le plus mal en point. parce qu'il ferait tout pour le voir souffrir le moins possible. voire pas du tout, mais il savait cette option impossible. pas avec quelqu'un comme lui qui risquait constamment sa vie.

mais sa voix avait probablement été trop dure, trop inflexible, parce qu'il put observer la tristesse chez le cadet. et la douleur émotionnelle qu'il ressentait en cet instant où il regrettait son ton était bien pire que la douleur physique qu'il pouvait bien ressentir depuis tout à l'heure. mais c'était bien pire après la réponse qu'il lui offrit. de l'observer se retourner en sanglotant doucement, hochant la tête frénétiquement et agrippant les pans de son haut le déchirait totalement. si bien qu'il dû faire des efforts supplémentaires pour se retenir de ne pas craquer sous la pression de ses larmes douloureuses. le voir flancher à cause de lui le détruisait de l'intérieur et lui procurait de mauvaises pensées. daehyun était trop bien pour lui; il méritait mieux qu'un homme comme lui. c'était ce qui hantait principalement sa tête enfermée dans un étau de douleur. et alors que le plus jeune disparaissait de la chambre, kyung tae sentit les larmes quitter les coins de ses yeux avec une impuissance qu'il répugnait. et avant qu'il ne revienne, sa main efface les traces laissées par elles. comme s'il avait honte de se montrer ainsi devant lui. et c'était probablement le cas. il avait honte de se montrer ainsi à son aimé. le seul qui avait réussi à toucher son coeur comme personne auparavant.

et alors que le cadet revenait dans la chambre, il put remarquer son expression plus fermée qu'auparavant et nota dans sa tête que c'était probablement ce à quoi il ressemblait lui-même. mais ça lui fit mal de le voir comme ça. et il ne put s'empêcher de songer qu'il s'agissait du karma. tae goûtait à sa propre médecine et c'était bien fait pour lui. petite pause où ils se dévisageaient avant que daehyun ne lui ordonne d'avaler des antidouleurs. et il obtempéra sans un mot, car il savait que ça ne pourrait que lui être bénéfique. avec son aide, il avala difficilement le liquide transparent et manqua de s'étouffer avec avant que le cadet ne repose sa tête contre l'oreiller. et un soupir lui échappe, tremblant. et les paroles viennent le happer, le faisant presque flancher complètement. "j-je sais, m-mais..." et il ne finit pas sa phrase, car sa voix se brisa et sa lèvre inférieure trembla doucement sous les sanglots prenant qu'il tentait toujours de retenir. comme c'était difficile d'être aussi fier. et comme il se sentait soudainement profondément idiot. idiot, parce qu'il ne voulait pas se laisser aller à son moment de détresse ultime. et même seul avec lui-même, il n'aurait pas hésité à sangloter tout son saoul. alors pourquoi avec lui, c'était si difficile? probablement à cause de cette peur incontrôlée au creux de son ventre qui lui disait que s'il flanchait, daehyun l'abandonnerait. alors que sa tête-même savait pertinemment qu'il ne le ferait pas. et son coeur aussi le savait, alors pourquoi avait-il si peur? pourquoi se laissait-il dominer par ses peurs? une véritable guerre se livrait en lui en cet instant précis.

mais la douleur le ramène à la raison, alors qu'il sent les gestes doux pour relever le rebord de son pantalon. et si le sac glacé lui soutira premièrement une expiration de douleur, ça lui faisait du bien. et le silence qui les enveloppait le mettait mal-à-l'aise. comme s'il ne savait plus où se mettre. il avait la gorge serrée et il était bien incapable de dire quoi que ce soit. son poing se serra à la vision de nouvelles larmes sur le si doux visage de son aimé, comme si ce simple petit geste pouvait l'aider à garder le contrôle de sa propre peine. le tissus de son haut se retrouva coupé en deux pour ainsi dévoiler sa peau beaucoup trop violacée par endroit. et il savait face au haut-le-coeur de daehyun que ça n'était pas beau à voir. ce qui fit s'accélérer son palpitant de peur dans sa poitrine. bordel qu'il était terrifié. et doucement, lentement, c'est ce qui le fit plier. larmes se faisant d'abord silencieuses, comme pour ne pas déranger le cadet dans sa tâche de soigner les coupures sur son corps. ses doigts s'enfonçaient dans le matelas sous lui, agrippaient frénétiquement le tissus à leurs portées. et les instants d'après, le cadet le recouvre de la couverture et reprend la parole. comme pour lui enfoncer le couteau dans la plaie. car les paroles l'atteignent bien plus qu'elles ne le devraient. tout comme ce geste tendre sur sa joue. parce qu'il finit par éclater. complètement.

sanglots qu'il ne peut plus retenir du tout. sa douleur explose par l'entremise de sa voix. et il y a toutes ses peurs qui s'expriment dans les soubresauts de son corps. sanglots entrecoupés, paniqués, dévastateurs. la main intacte qui vient encore et toujours camoufler ses yeux, parce qu'il a honte de pleurer ainsi. il a honte d'avoir mal et de l'exprimer. il a toujours tout refoulé excepté sa colère et c'est la goutte de trop. daehyun a affaiblit ses barrières au point qu'il ne puisse plus jouer les durs constamment. l'amour, ça change une personne et il les sentait se produire chez lui. jamais auparavant ne se serait-il laissé aller à une telle émotion. pas devant quelqu'un d'autre. "j-je ne... v-veux pas... q-que tu partes!" mots entrecoupés par ses pleurs intenses. il ne pouvait plus être silencieux, car il n'arrivait plus à se contrôler. "j'ai peur!" comme si le simple fait d'émettre ces mots suffisaient à expliquer ce qu'il ressentait. et peut-être était-ce réellement suffisant. car c'était bien ce qui lui tordait les tripes, la peur. toutes sortes de peurs. celle de le voir s'enfuir. celle d'avoir l'air faible. mais surtout celle d'y rester.

Paralysé, il était, lui, alors qu'il avait l'impression de toujours mal faire les choses, de toujours faire empirer les situations. Et pourtant, pourtant, il aurait aimé lui, comprendre ce que ressentait le plus vieux, qu'il le lui dise en face, sans retenue. Car c'était sans doute la meilleure des façons de faire disparaître les peines et de s'alléger le cœur. Mais il avait peur, peur de l'avoir déçu, alors qu'il n'était qu'un idiot maladroit beaucoup trop amoureux. Il avait peur, de ne pas savoir comment le remettre sur pieds, comment panser ces bleues qui s'étaient répandus sur le corps du plus vieux. Alors il se retenait, tant bien que mal, de craquer de nouveau alors même que son aimé s'était renfermé. Il était faible, il le savait, mais autant ne pas l'afficher un peu plus devant celui qui savait se montrer si fort. Car il savait, ce qui advenait des faibles, il savait, que son cœur brisé en le voyant ainsi ne saignerait qu'un peu plus. Et il le méritait amplement, pour ne pas savoir le mettre autant en confiance qu'il le souhaitait, il s'en voulait, lui, de ne jamais rien réussir lorsque ses doigts osaient à peine toucher sa peau si fragile. Alors il s'était appliqué, à camoufler ces galaxies constellées d'étoiles inexistante. Il s'était concentré, à faire comme si finalement, tout cela ne l'atteignait pas.

Pourtant, il aurait aimé qu'on lui dise que l'amour faisait se partager autant d'émotions douloureuses, et il ne regrettait pourtant pas, d'être tombé amoureux de lui. Douce mélodie qui virevoltait toujours dans les moments les plus durs, dans ceux qui arrivaient étrangement à le calmer de tous ses mots. Et il fut surpris, en l'entendant lui répondre, lui qui avait perdu tout espoir de pouvoir recroiser son regard. Tête qu'il avait tout doucement reposé après s'être assuré qu'il ne se soit pas étouffé avec son eau, il savait que cela lui ferait du bien, il savait que dans une bonne trentaine de minutes cela prendrait, que la douleur s'amoindrirait pour le laisser enfin se reposer. Et il le voyait, se retenir une nouvelle fois, alors que lui préféra détourner les prunelles pour ne pas succomber lui aussi. Il devait garder la tête haute, ne pas se laisser aller alors qu'il devait terminer de s'occuper de lui. Pourtant ses joues s'étaient elles aussi humidifiées en silence, alors qu'il terminait de l'enrouler dans tout ce qu'il pouvait, jusqu'à ce que la couverture chaleureuse ne vienne l'enrober comme une protection des plus délicates.

Voix légèrement coupée, regard qui se releva finalement, trahissant son incapacité à lui résister un peu plus. Car tout sortit d'un coup, tout se déversa sous ses yeux encore un peu humides, sans qu'il ne puisse le prévoir. Sanglots destructeurs sur ce visage déjà bien amoché, il se rapprocha, cœur se resserrant alors qu'il recommença finement à paniquer intérieurement. Barrières abaissées, protection qu'il avait finalement laissé tomber pour extérioriser un peu. Il ne lui en voulait pas, c'est ce que lui lui avait demandé de faire. Et à l'entendre, il ne put que laisser finement ses lèvres s'étirer dans un léger et triste sourire. Ça aussi, il le savait, car souvent, lorsque les larmes coulaient, on ne voulait qu'une chose, derrière des mots durs. Alors il allait rester, lui qui n'avait pas pensé une seule seconde de fuir de cet endroit qu'il affectionnait tant. Et ses mains s'approchèrent de nouveau, tout doucement, d'une tendresse inestimée, sous ces pleurs qui le faisaient trembler et qui pourtant le rendaient heureux de voir qu'il ne gardait finalement plus tout en lui jusqu'à exploser. Peur qui chez lui s'envola doucement, sous cette fierté fissurée qu'il lui affichait. Et de ses doigts, il tenta de retirer cette main qui camouflait son visage noyé, celui qui sombrait dans cette douleur et peur si intense, pour venir la prendre dans la sienne et la tenir au chaud. "Je...sais...Mais je ne bouge pas...hmm ? Je...Je resterais...avec toi...Pas que maintenant...Pas juste demain...Tout le temps...A-Alors..." qu'il commença tout doucement, se penchant au dessus de son visage en venant de ses mains, essuyer son visage de ces larmes beaucoup trop salées. Beaucoup trop douloureuses.

Ô combien il voulait lui dire, qu'il n'avait pas à se retenir, qu'il n'avait pas à avoir honte, de pouvoir s'exprimer sur ces pans là de la vie. Lui même se rendait compte à quel point il n'arrivait plus à respirer quand il était loin de lui. Et ils se mirent à larmoyer, ces yeux déjà bien rougis, des dernières larmes qu'il pouvait encore avoir, et il lui sourit pourtant amoureusement, celui qui voulait le rassurer du mieux qu'il pouvait pour ne plus lui faire ressentir ces peurs qui le rongeait. "A-Alors pleure...T-Te retient pas...Tu verras...Ça fait du bien...hmm ?" qu'il continua de lui murmurer, palpitant beaucoup trop amoché pour ne se contenir lui aussi. "Et moi...Je...Je préfère te voir...pleurer que tout retenir...T-Tu comprends ? Car je suis là maintenant...et...", et il pouvait le prendre dans ses bras, comme un enfant, pour le faire se sentir mieux. Car ils étaient en harmonie, tous les deux, ils s'accordaient si bien, que quand l'un souffrait, l'autre souffrait encore plus. Que quand leurs yeux se rencontraient, ils explosaient si facilement en de milliers d'étoiles, qui elles, ne mourraient pas si facilement. Et tout doucement, venant se relever pour faire le tour du lit, il s'installa le plus délicatement possible à ses côtés pour ne pas lui faire mal, avant de laisser l'une de ses mains tout doucement s'engouffrer entre ses mèches ébènes. Geste doux, délicat, qui se voulaient pourtant bien plus significatif qu'il ne le désirait, car la douleur que le plus vieux ressentait, il voulait la faire s'amoindrir du mieux qu'il pouvait.

Visage fermé qui s'était détendu pour laisser place à ces sourire qui - bien qu'inquiets et apeurés - voulaient tout simplement le faire se détendre, alors qu'il tentait de le câliner en faisant attention. Ô oui, le voir pleurer était d'une douleur atroce, bien plus qu'il ne l'aurait voulu, mais selon lui, c'était un passage nécessaire pour qu'il ne se sente mieux, pour qu'il ne puisse enfin fermer les yeux et se reposer. "Je...Je reste avec toi...Et je te le promets..." murmura-t-il contre lui, alors que ses lèvres se déposèrent de nouveau sur son visage délicat. Comme pour le faire guérir plus vite, lui qui avait encore ces pensées enfantines en tête, comme les plus délicates berceuses. Mais sans doute que cela avait de réels effets, que cela apaisait temporairement les peines, et les douleurs des cœurs en déchirure. "Tu peux te reposer sur moi...Et à ton réveil...je serais juste là." qu'il sourit vaguement malgré les quelques larmes, essuyant toujours le visage du l'aîné, alors qu'il veillerait sur lui, alors que tout s'était décidé dans sa tête. Et peut-être qu'il essaierait de lui préparer un peu à manger pour quand il devrait se réveiller, car pour lui il était prêt à tout, jusqu'à essayer de faire de son mieux pour le combler, et surtout, pour revoir ces sourires si précieux qui le faisait se sentir si faible. Si faible de l'aimer à chaque battement.

il n'avait jamais imaginé se sentir ainsi un jour. kyung tae, il s'était toujours un peu senti au-dessus de tout, avec ses barrières si férocement érigées autour de son coeur. mais sa rencontre avec daehyun avait changé sa vie du tout au tout. il était le seul à avoir pu les faire s'effondrer aussi brutalement. et c'est probablement pourquoi en cet instant, il exprimait violemment sa détresse. par des sanglots interminables, saccadés, paniqués. tout son corps en tremblait de terreur sous les peurs qui l'engloutissaient totalement. une peur panique que tout ne s'aggrave et une peur irrationnelle de voir cette personne si importante à son coeur partir loin de lui dans ce qui était probablement l'un des moments les plus difficiles de sa jeune existence. car seul, il n'aurait pas su quoi faire. seul, il n'était plus rien. et s'il lui restait toujours l'option d'aller à l'hôpital, tae était beaucoup trop têtu pour appeler à l'aide comme il le faisait en cet instant. parce que le cadet était le seul en qui il avait assez confiance pour se montrer aussi vulnérable. vision dévastatrice de l'aîné qui luttait pour reprendre son souffle entre les sanglots sonores. et ce n'était pas à cause de la tristesse ou de la douleur que les larmes coulaient de ses yeux. c'était la panique qui lui nouait le ventre, qui le retournait à l'envers qui le faisait brutalement se débattre pour respirer de nouveau.

main couvrant toujours ses yeux dans une honte inutile face à cet être qu'il savait à ses côtés jusqu'à ne plus savoir quoi faire de lui. douceur de ses doigts sur sa main, kyung tae ne résiste même pas. il n'en a plus la force et ses pleurs sont trop intenses pour qu'il ne puisse simplement que penser à lui résister. vision floutée par les gouttes salées. sa main s'en retrouvait ainsi au chaud entre celles de son aimé. et ça le rassure un peu que daehyun lui dise qu'il n'avait pas l'intention de partir. juste un peu, car il avait toujours cette peur viscérale que ses blessures ne soient trop graves pour qu'il puisse continuer de profiter de ce visage si doux qu'il discernait à peine en ce moment. et ça devait bien être ça, la pire de toutes ses peurs. celle de perdre cet être cher, peu importe la façon. ne plus pouvoir le contempler sourire, rire et même pleurer. et il s'était attaché tellement vite, tellement fort à lui que ça le déchirait maintenant. il le voit à peine se pencher au-dessus de lui, venant essuyer les larmes qui étaient déjà tombées. et ce simple geste suffit à le rassurer un peu. de pouvoir sentir sa peau si douce contre la sienne avait quelque chose de chaleureux qui apaisait un peu ses souffrances intérieures.

il ne savait plus parler, l'aîné qui se débattait à travers ses larmes amères et douloureuses pour se calmer. échec cuisant, alors que son corps subissait des soubresauts qui envoyaient des chocs de douleur dans tout son corps. paupières qui s'abaissaient avec force sous la souffrance ressentie. cela eu pour effet de repousser l'accumulation de larmes dans ses yeux et quand il les ouvrit de nouveau, s'exprimant toujours bruyamment, le sourire de daehyun le calma un peu. il avait ce pouvoir sur lui, de lui faire ressentir à peu près tout ce qu'il voulait. et même s'il n'avait pas vraiment les mots qu'il fallait pour le rassurer ou le calmer, sa simple présence et ses simples gestes suffisaient à réussir là où les paroles ne savaient pas se faire apaisantes. car le cadet pouvait le déchiffrer si facilement. bien plus facilement que lui-même le pouvait. c'était étrange pour lui qui ne le connaissait que depuis peu. et c'était comme s'il le connaissait depuis toujours. était-ce ce que ça signifiait, d'être bien avec quelqu'un? parce qu'auparavant, il était bien mieux seul et qu'aujourd'hui, il ne pouvait plus respirer sans lui à ses côtés. il lui était vital au même titre que l'oxygène. et même s'il comprenait ce qu'il lui disait, il ne savait pas bien analyser les syllabes prononcées. les larmes se faisaient brûlantes sur son épiderme et pourtant, il commençait à se sentir bien mieux, comme soulagé d'un poids.

le cadet se relève et une panique vicieuse s'immisce dans son coeur, car il ne savait plus différencier le rationnel de l'irrationnel. car il n'arrivait plus à contrôler quoi que ce soit. mais pourtant, le voir s'installer délicatement à ses côtés le rassura de nouveau, alors que ses doigts venaient s'agripper à son haut dans un tremblement accentué. si ses sanglots commençaient à s'atténuer, cette peur ne s'en allait pas. elle restait accrochée à lui comme pour lui faire comprendre qu'elle n'était pas prête à partir. qu'elle continuerait à le hanter aussi longtemps que nécessaire. doigts s'engouffrant dans ses mèches ébènes, alors qu'il arrivait finalement à se calmer. seuls quelques hoquets se faisaient encore entendre dans la pièce. yeux rivés sur le visage du cadet, comme si le fait de fermer ses paupières allaient le faire disparaître de ses côtés. moment de détresse intense pour lui qui ne vivait pas ses émotions à juste titre avant de le rencontrer. il se découvrait au fond si sensible et vulnérable. il n'était pas certain d'aimer ça, mais il ne pouvait nier que d'avoir quelqu'un à ses côtés sur qui se reposer lui faisait un bien immense. il était heureux d'avoir pu trouver une telle personne, surtout en cet instant, car lui seul arrivait à l'apaiser et faire cesser ses larmes.

antidouleurs qui commençaient à le happer, la douleur s'estompant graduellement. enfin, il allait pouvoir se reposer. récupérer des forces. promesse émise qui contribua à dénouer son estomac tordu. baiser rassurant qui lui fait fermer les paupières en expirant doucement. il était désormais bien plus calme. "d'accord..." qu'il souffle faiblement de ses lèvres encore légèrement tremblantes. et il laisse enfin le néant l'emporter dans ses doux filets. sommeil qui ne pourrait que lui être bénéfique. et déjà, son visage en semblait bien plus serein. comme si rien de tout ça n'était arrivé. mais ses blessures prouvaient le contraire ainsi que ses yeux gonflés et rougit par une quantité phénoménale de larmes. et jamais ne se serait-il endormi si rapidement sans daehyun à ses côtés pour l'apaiser de sa douce voix et de ses gestes délicats et rempli d'un amour qu'il croyait ne pas mériter. kyung tae était pourtant heureux de l'avoir dans sa vie et qu'il l'aime autant que lui l'aimait et le chérissait.

le réveil arriva rapidement pour l'aîné. plus précisément au moment-même où les médicaments n'estompèrent plus sa douleur. et pourtant, il faisait jour, maintenant. paupières papillonnant rapidement pour laisser à ses yeux le temps de s'habituer à la clarté de la pièce. et en n'y voyant pas le plus jeune, son coeur commença à s'affoler dans sa poitrine. peur revenant au galop dans tout son être. il tenta stupidement de se redresser, mais la douleur le ramena bien vite à la réalité. "d-daehyun?" voix rauque et basse, presque aussi élevée qu'un simple murmure. s'il était dans l'autre pièce, il ne l'aurait clairement pas entendu. mais cela le fit paniquer encore plus tout de même, petite bête vulnérable et perdue sans lui. "daehyun?" intonation plus élevée que précédemment, boule au ventre coriace. son coeur battait tellement fort, tellement rapidement qu'il ne s'entendait plus penser. et il imaginait soudainement le pire, lui qui n'arrivait plus à être rationnel. "DAEHYUN?" voix bien plus stridente cette fois-ci, sous la panique qui rongeait son corps. yeux s'humidifiant dans l'attente interminable d'avoir une réponse.

Regard qui s'était rapidement attendri, contact qu'il avait fait plus franc alors que les émotions le reprenaient beaucoup trop rapidement face aux larmes du plus vieux. Douleur acérée à ce palpitant qui battait si fort, alors qu'il ne pouvait s'empêcher de lui adresser de la tendresse, à celui qui souffrait le plus et qui s'était retenu bien trop longtemps, bien trop fortement. Alors il ne s'était pas gêné lui pour venir s'installer à ses côtés, sous les yeux paniqués du plus vieux. Tout était si perceptibles, dans ces yeux qu'il ne voulait plus lâcher, car emplis de ce qu'il y avait de plus précieux dans ces derniers, de l'amour. Car la peur accrochée au ventre ne faisait parfois que des ravages, et ici, ce n'était qu'un moyen de les conforter dans l'idée qu'ils ne se sépareraient pas si facilement. La tête pastel le lui avait promis, après tout, et il n'en avait aucunement l'intention, lui, de s'en aller de ses côtés. Cauchemar des plus horrible rien que d'y penser, alors qu'il n'y avait même pas à réfléchir. D'une douceur méconnue, il s'était rapproché de lui, venant se poser juste à côté, comme pour lui montrer qu'il n'était plus seul, que maintenant, il avait quelqu'un sur qu'il pouvait se reposer sans avoir peur de quoi que ça.

Doigts agrippés à lui, alors que de ses caresses il tentait d'apaiser ses tremblements, tout doucement sûrement, le temps qu'il fallait. Parce qu'il ne voulait qu'une chose, lui, que Kyung Tae se sente mieux à ses côtés. Alors il laissait doucement ses lèvres s'échouer délicatement sur son visage, juste pour le détendre un peu, sourires qui restaient collés à son visage malgré l'inquiétude complète. Il serait un pilier s'il le fallait, celui qui le soutiendrait dans les moments les plus durs, qui serait là, qu'importe ce qui pouvait arriver. Il aurait aimé, avoir une personne comme cela à certaines périodes, et il ne savait que trop bien l'effet que la terreur pouvait provoquer. Ô oui il ne pouvait que rester là, à contempler ce visage qui, malgré ses blessures, possédait encore ces traits si fins et délicats. Doigts ne s'arrêtant pas de l'effleurer, cette peau si peinée en faisant attention, il laissa sa main libre se perdre dans celle du plus vieux. Comme un lien qu'ils ne pourraient pas briser, comme pour lui assurer qu'à son réveil, il serait là, à le regarder de ces mêmes prunelles inquiètes et si aimantes.

Souffle qui percuta son esprit, alors qu'il le voyait déjà partir loin, dans ce pays méconnu, celui des songes, le cadet ne bougea pas une seule seconde, se permettant juste de se remettre un peu de ses émotions. Et il ne dormit pas, ne ferma pas les yeux. Non, il avait été beaucoup trop inquiet pour cela lui, tellement qu'il voulait juste rester ainsi, à guetter les moindres problèmes qu'il pouvait avoir dans son sommeil. Soupir épuisé, alors que ses caresses s'étaient peu à peu arrêtée pour ne pas le réveiller, il avait attendu, attendu que le soleil ne se lève vaguement pour s'extirper à contre cœur de ses côtés. Légère lumière tamisée, dans une pièce qui se voulait sécurisante. Sortie rapide du lit qui fut gratifiante, même si ses iris n'arrivaient pas à percevoir grand chose, il vint réajuster calmement la couverture sur le corps lésé du plus vieux avant de sortir rapidement dehors pour juste aller se ravitailler à la pharmacie sans même qu'il ne s'en aperçoive.  Bandages, atèle, lot de crèmes en tout genre, il était revenu plus que chargé, avant de tout déposer auprès du lit et de se diriger dans la cuisine, idée en tête qui persistait.

Il voulait lui éviter le moindre effort, et même s'il n'était pas le plus doué en ce qui concernait la nourriture, il tenta de lui faire un truc simple, porridge avec quelques bouts de poulet. Simple mais efficace, pour qu'il se remette le plus vite sur pied. Et il avait fait de nombreux efforts, alors qu'il n'avait jamais cuisiné pour personne auparavant. Tout devait être minutieux et le plus silencieux possible pour ne pas le réveiller, pour ne pas le fatiguer. Bonheur étrange au creux du ventre, alors qu'il était rassuré, rassuré d'être venu hier soir, d'avoir pu être là et s'occuper de lui du mieux qu'il pu. Recette finalisée approximativement, il n'arrivait même pas à savoir si c'était trop salé, si c'était même dégoûtant, et il n'en avait pas le temps, car celui-ci avait défilé à une vitesse phénoménale. Jusqu'au réveil de son aimé, par cette voix douloureuse qui résonna rapidement dans la pièce comme une supplication à la voix apeurée. "J-J'arrive tout de suite !" qu'il répondit alors qu'il mit tous les plats sur un plateau, venant faire son apparition dans la chambre avec un sourire rassurant aux lèvres. "D-Désolé...Je te préparais...de quoi manger un peu..." Il avait fouillé, juste un peu, mais il fallait dire que cela avait été un passage nécessaire. D'un douceur extrême, pour ne pas le faire se bouger, il se réinstalla à ses côté juste après avoir posé les bols fumant dans un coin. "Tout va bien...hmm ? Je suis là..." qu'il murmura doucement, revenant lui offrir de légères caresses tout en embrassant légèrement l'une de ses commissures pour ne pas lui faire mal.

Envie de le protéger plus que tout de ce monde extérieur qui les entourait, il n'arrivait pas à le sortir de sa tête. Et c'était tant mieux, car il n'en avait aucunement l'envie lui, de le voir disparaître de ses pensées. Il l'aimait, beaucoup trop, jusqu'à s'imaginer déjà un futur plus rayonnant à ses côtés. Car c'était comme cela qu'il était avec lui, quand ils n'étaient que tous les deux. Alors il voulait le serrer dans ses bras, il voulait pouvoir le bercer sans lui faire de mal, lui dire à quel point il comptait pour lui et qu'il ne comptait pas s'enfuir. Jamais."Comment tu...te sens...? J'ai acheté quelques antidouleurs en plus...Mais des plus doux...Et j'ai aussi une atèle pour ta cheville hmm ? Je vais te la mette...ça ira un peu mieux..." Paroles qu'il allait devoir assimiler, le plus vieux, car l'anxiété le faisait parler encore et encore sans réfléchir, comme si tout allait se résoudre si aisément. Caresses délicates, alors qu'il regarda un peu autour de lui, il plissa légèrement des yeux avant de lui sourire. "Tu...veux manger un peu ?" qu'il lui demanda un peu stressé, alors qu'il se releva pour simplement venir sécuriser sa cheville avec ce qu'il lui avait pris, et de se rapprocher doucement une nouvelle fois.

"Hmmm...B-bouge pas d'accord ? J-Je m'occupe de tout. A moins que...Tu veuilles...essayer de t'asseoir ?" Peur que tout soit bien plus grave que prévu, en réalité, alors il préférait lui demander comment il voulait faire, ou si même il avait envie de quoi que ce soit. Lui était là, il ne bougerait pas, et comptait bien passer les jours suivants avec lui le temps qu'il ne se rétablisse. Il lui avait sorti un nouveau médicament, alors qu'il s'assit tout calmement sur le bord du lit avec ses espèces de préparations dont il avait plutôt honte il fallait dire. Ce n'était pas un festin, et il espérait que cela ne dérange pas le plus vieux. La panique avait laissé place à un palpitant beaucoup trop insolent, beaucoup trop irrégulier, face à l'inquiétude qu'il avait pu ressentir pour lui. Mais à présent tout irait mieux, tout serait plus calme, car le pire était passé selon lui. Et qu'il n'avait plus qu'à veiller à ce qu'il ne se sente bien, sans lâcher cette main qu'il avait accrochée comme pour le sentir un peu mieux, comme pour ne pas le voir disparaître de nouveau.

cillement aiguë dans ses oreilles, alors que le mal de crâne revenait à la charge. peut-être parce qu'il était trop inquiet, trop apeuré que daehyun ne soit plus là, à côté de lui. palpitations cardiaques rapides sous la nervosité qui s'emparait de tout son corps endolori. panique latente dans l'espoir de le voir soudainement franchir le pas de la porte. et jamais ne s'était-il senti aussi impuissant face à une situation. impuissant et dépendant. dépendant de quelqu'un. chose qu'il n'appréciait pas vraiment, mais qu'il ne pouvait pas repousser. surtout pas en cet instant de paralysie totale. car oui, la peur le paralysait et pas juste un peu. il aurait voulu pouvoir se lever pour parcourir son minuscule appartement à sa recherche, mais il devait se contenter d'attendre anxieusement, couché sur son lit. frustration palpable, alors qu'il commençait à s'agiter sous la couverture posée sur son corps. il se laissait doucement gagner par celle qu'on appelait panique. émotion vicieuse qui enlevait la moindre parcelle de rationalité chez lui. jusqu'à pouvoir finalement entendre cette voix qui lui était désormais si précieuse. tellement précieuse qu'elle parvenait à le calmer presque instantanément, faisant envahir son corps d'un soulagement évident.

il parvient enfin à le voir sur le pas de la porte, son corps se détendant d'un coup. malgré tout, sa lèvre inférieure tremble légèrement, flots soudain d'un soulagement si intense que les larmes lui montaient aux yeux. trop facilement, peut-être. mais un sourire réussit doucement à poindre en réponse à celui que lui offrait le cadet. kyung tae ne faisait pas encore confiance à sa voix pour s'exprimer. alors il se contente de hocher doucement la tête en sentant les larmes aux coins de ses yeux rouler jusque dans sa chevelure ébène. jamais n'avait-il été si heureux de le voir que dans ce moment de pure faiblesse. car il n'avait plus la force de jouer les durs. pas avec lui. pas maintenant. et surtout pas après avoir craqué si pleinement en sa présence. daehyun devait être la seule personne au monde à l'avoir vu aussi vulnérable face à cette panique dévorante. il en avait bien trop conscience, qu'il n'était plus rien sans lui et que s'il n'avait pas été là pour prendre soin de lui hier soir, il serait peut-être encore allongé sur le bitume devant son petit appartement et dans un état bien pire. là, au moins, la douleur pouvait s'estomper l'espace d'un instant puisque sa tête était trop occupée à chercher sa présence.

il remarque qu'il tient un plateau dans ses mains alors qu'il s'approche pour le poser sur la table de chevet près de son lit. avant de prendre place sur le lit avec la délicatesse qu'il lui connaissait et qui le touchait en plein coeur à chaque fois. ah, comme sa simple présence suffisait à l'apaiser. et c'était un sentiment étrange pour lui qui n'avait jamais eu de refuge. car oui, le cadet était devenu son refuge, l'endroit où il se sentait le plus à sa place et où il était le plus confortable. où il était pleinement lui-même, sans barrières, sans masques. il était ok kyung tae, tout simplement. pas celui qu'il avait monté de toutes pièces. parce que l'aîné était quelqu'un de bien plus sensible et attentionné qu'on pouvait le penser. et avec son aimé, il pouvait sourire et rire véritablement. parce qu'il le rendait tellement heureux. "m-merci... voix rendue rauque par les dizaines et dizaines de larmes expulsées la veille. par sa détresse exprimée si fort. et ses yeux se ferment sous les caresses de daehyun, sous le baiser posé doucement sur l'une de ses commissures. parce qu'il ne se lassera jamais de lui et de sa tendresse. et tae ne sait pas si c'est parce qu'il est son premier amour si vibrant qu'il ressent tout ça ou si c'est simplement parce qu'il veut passer sa vie à ses côtés. il n'arrivait jamais à se le sortir de la tête et il avait un effet puissant sur lui.

"j-j'ai toujours... aussi mal... et t-tu as pensé à en prendre une... pour mon bras?" afin de limiter les mouvements de ce dernier. car il n'osait pas du tout le bouger à cause de la peur. et kyung tae ne parlait plus avec son assurance habituelle, probablement à cause de ce moment traumatisant. et maintenant, il comprenait trop de choses. jamais plus il ne s'en prendrait gratuitement à quelqu'un d'autre. il avait été si stupide jusqu'à maintenant qu'il s'en voulait beaucoup trop. surtout que l'une de ses victimes se trouvait assise tout près de lui à lui donner un amour qu'il ne méritait clairement pas. "oui..." qu'il hocha de la tête, alors qu'il l'observait s'affairer à poser l'atèle sur sa cheville. et ce qu'il ressentait en lui était mitigé. à la fois torturé par la douleur et un sentiment bienheureux. car le voir s'occuper de lui le touchait profondément, mais lui pinçait le coeur. car jamais n'aurait-il eu à le faire si l'aîné avait été une personne honnête et rangée. mais sûrement ne l'aimerait-il pas autant si ça avait été le cas. et il ne savait pas quoi en penser.

petits toussotements douloureux déformant les traits de son visage. "j-je... je voudrais m'asseoir." parce que s'il devait en plus le laisser le nourrir, il n'arriverait plus à repousser la honte qu'il tentait d'ignorer depuis le moment où il l'avait aperçu devant sa porte la veille. doigts entrelaçant doucement ceux à sa portée et prunelles ne quittant pas ce visage aux allures fatiguées. "est-ce que... tu as dormi?" il trouvait le moyen de s'inquiéter pour lui alors qu'il était le plus mal en point. mais il ne pouvait pas supporter l'idée de le voir souffrir par sa faute. et il l'avait déjà assez fait s'inquiéter pour lui comme ça. les instants passent avant que le cadet ne l'aide à se redresser, non sans que le plus vieux ne laissent quelques gémissements de douleur lui échapper. une fois en position assise, sa tête tournoie un peu trop et le fait s'effondrer à moitié contre daehyun, vide de ses forces. les nausées le prirent pendant que sa respiration se faisait saccadée. mais il s'efforce de la calmer, tête posée dans le creux du cou de son aimé. et devant ses prunelles, sa chambre dansait. alors les paupières s'abaissent pour tenter de reprendre le dessus un peu.

une fois qu'il ouvre à nouveau les yeux, le monde a cessé de tanguer autour de lui. il peut s'installer confortablement contre les oreillers placés dans son dos. de sa main droite, celle qui n'a subit aucun dommage grave, quémande le bol que le cadet lui a préparé. et même s'il était droitier, kyung tae avait toujours mangé de sa main gauche. alors simplement tenir l'ustensile dans sa main se révélait un défi pour lui dont le corps tremblait de façon incontrôlable. force était de constater qu'il n'arriverait pas à manger par lui-même. soupir exaspéré sortant d'entre ses lèvres meurtries, il lève les yeux vers le plus jeune. "je... j'y arriverai pas tout seul..." la force qu'il lui en coûtait de lui dire ce fait aurait pu aller jusqu'à blesser sa fierté mal placée. cependant, il repassait en boucle les paroles que daehyun lui avait dit avant qu'il ne sombre dans le sommeil; de se reposer sur lui. car il n'était plus seul maintenant, alors sans attendre plus longtemps, il tend la cuillère à son aimé. objet qui tremblote doucement entre ses doigts fins. et l'aîné s'en fichait de l'aspect un peu étrange de ce qu'il soupçonnait être du porridge. le goût pourrait en être totalement dégoûtant qu'il le mangerait quand même. tout simplement parce que le cadet s'était efforcé de le cuisiner pour lui et que l'attention le touchait beaucoup trop. Et il y avait probablement mis tout son amour, ce qui valait largement le sacrifice.

Corps détendu, dont les larmes asséchées avaient fini par ne plus vouloir revenir, il s'était promis de ne plus craquer dans ce genre de situation. Car la panique était dévastatrice sur quelqu'un comme lui, et qu'il pouvait rapidement se retrouver à faire et dire n'importe quoi sans même s'en rendre compte. Pourtant il était bien sain d'esprit, lorsque qu'il put de nouveau revenir auprès de celui qui méritait toute son attention, toute son affection. Lui ne s'en lasserait jamais, même si au final, il aurait préféré ne pas avoir affaire à ce genre de scénario si dévastateur, et il espérait ne plus jamais le revoir dans cet état. Mais pour le moment, il n'y avait qu'il pouvait faire. Alors il s'était préparé mentalement, mais aussi matériellement avec sa descente à une pharmacie. En vérité il ne savait pas réellement ce qu'il y avait dans le sac, ayant expliqué les quelques blessures à la vendeuse pour qu'elle les lui passe. Il avait été un peu à l'ouest, le regard dans le vide. Et même si tout allait un peu mieux à présent, il ne pouvait pas s'empêcher de le regarder de ses prunelles fatiguées et anxieuses. Anxieuses de le voir souffrir. Il y avait tout son âme, des couleurs les plus vives aux plus fades, comme si cet échantillon ne faisait qu'en rajouter à leur nuancier d'aventure. Il savait que tout cela n'était que les prémices de choses bien plus enivrantes encore même si la peur de le revoir un jour comme cela, ou de ne pas le voir rentrer du tout resterait sans doute ancrée à jamais dans sa tête à présent.

Alors tout doucement, il s'était rapproché de lui, il s'était mis à doucement laisser ses doigts l'effleurer, essuyer ses joues de nouveau humides, tout en continuant de lui offrir ce sourire si sincère qui se voulait si doux. Et il faisait descendre tous les masques lui, toutes les barrière, une à une, sans se poser de question. Car il ne voulait que le voir se sentir bien avec lui, le voir se reposer, sans qu'il ne se mette à trop réfléchir. Comme pour lui offrir un endroit reposant et sécuritaire. Comme lorsqu'il se retrouvait dans ses bras. Et il avait réussi à le voir ce fin sourire qu'il lui avait offert, lorsqu'il avait passé la porte. Maintenant, il n'y avait plus qu'eux pour s'occuper d'eux même, et lui comptait bien prendre soin du plus vieux. Sous sa voix, il ne put que frémir, alors qu'il lui offrit un nouveau baiser. Si sa présence lui permettait de se sentir mieux, il n'allait pas se restreindre de ces contacts intimes, qui pour lui s'exprimaient mieux que ces mots qu'il avait du mal à prononcer par moment, comme des mélodies beaucoup trop empreintes de ses sentiments. Clignant pourtant un peu des yeux, se mordillant la lèvres sous sa remarque, il se mit doucement à fouiller le sac avant de hausser la tête. "J-J'ai ! M-Mais je...Je saurais pas...forcément te la mettre..." qu'il soupira un peu, alors qu'il stressait de nouveau de devoir toucher son bras si faible depuis la veille.

Peur accrochée au ventre de l'entendre gémir de souffrance sous ses gestes qui pouvaient se montrer complètement non professionnels, et même s'il y mettait toute la douceur du monde dans ce qu'il essayait de faire, il n'était jamais sûr de lui, jamais sur de rien. Alors il s'occupa de lui, atèle au pied qui se mis bien plus facilement qu'il n'en avait eu l'impression. Surtout qu'il n'en avait jamais eu lui, et ça aurait été l'hécatombe, si en plus de perdre son genoux il avait dû s'occuper de sa cheville. Doigts qui effleuraient parfois sa peau, comme des caresses subtiles qu'il ne voulait que pouvoir continuer de lui offrir, il releva rapidement la tête sous ses toussotements qui lui firent garder son esprit vif, hochant simplement la tête. "L-Laisse moi t'aider !" qu'il se précipita à côté de lui, manquant de trébucher dans la rapidité de ses mouvements avant de lui faire un fin sourire à sa question. "Ne t'inquiète pas pour moi hmm ? J'ai préféré veillé sur toi...Puis j'ai dû juste fermer un peu les yeux. Mais ça va ! Promis !" Sourire qui s'étira un peu alors qu'il n'y avait pas pensé, lui, à se reposer, il l'aida tout doucement à se redresser, venant le caler contre des coussins, en retenant son palpitant d'exploser sous ses gémissements.

Et sans trop comprendre, le corps du plus vieux s'effondra contre lui, tête dans son cou qui le fit un peu paniquer. "T-Tae...?" Voix tremblante, tandis que l'une de ses mains vint se déposer dans ses cheveux en un vague soupir. Caresses qui se répendir dans ses mèches pour le faire se calmer, tête qui d'elle-même se cala contre la sienne toute apeurée de le voir tanguer un peu, sans doute car il s'était relevé trop vite au final. Mais il était tout de même content en quelque sorte de pouvoir le sentir contre lui, bien que les conditions ne soient pas les meilleures. Pourtant il le laissa faire, gardant un bras autour de lui au cas ou juste pour le sécuriser. Et en passant, il tenta de lui installer son atèle sur son bras, juste pour y faire, juste pour qu'il ne l'utilise pas en mangeant. Pourtant, il fut assez étonné de le voir lui demander son bol, se mettant un peu à rougir. "J-J'espère...que c'est pas trop...mauvais..." Rire légèrement nerveux alors qu'il vint le lui donner, restant pourtant tout à côté en veillant sur lui, à ce qu'il ne se fatigue pas. Et ce fut un autre sourire qui naquit sur ce visage enfantin, alors qu'il se pencha pour récupérer le bol de sa main tremblante. "C'est pour ça que je t'ai dit de me laisser faire hmm ? Non mais...A vouloir faire le grand..." qu'il lui dit alors, un peu amusé, alors qu'il embrassa sa joue pour venir observer un peu son espèce de bouillie qui ne semblait pas très appétissante. Le pauvre, de devoir se payer sa nourriture maison alors que lui même hésitait à y plonger la cuillère.

Sans trop réfléchir, il finit par finalement souffler délicatement sur l'une de ses bouchées brûlante avant de la lui tendre avec un air inquiet, yeux légèrement brillants. "S-Si jamais c'est pas bon...J-J'essaierai de te faire...autre chose mais...Mais...voilà...Puis tu dois reprendre des forces donc je t'ai aussi fais un peu de poulet..." Rougeurs perceptibles alors qu'il s'approcha mieux de lui pour pouvoir le nourrir, en appréhension devant sa réaction. Il savait que ce ne devait pas trop être dégoûtant en réalité lorsqu'il avait goûté, mais ne savait-on jamais. "Et...Je t'ai aussi remis des antidouleurs...Si tu veux les prendre maintenant ou plus tard..." qu'il lui sourit finalement tendrement, venant tout doucement caresser sa joue de sa main libre, lui écartant au passage quelques mèches de devant ses yeux. "D'ailleurs si tu veux je peux appeler ton boulot pour leur dire que tu pourras pas venir. Parce que je te laisse pas bouger jusqu'à ce que tu ailles mieux. Et c'est pas négociable, compris ?" Regard sérieux alors qu'il plissa un peu les yeux, venant lui servir une nouvelle bouchée en guettant toujours ses réactions. Car il ne voulait que son bonheur et son bien-être à celui qui comblait à présent sa vie de multiple couleurs. A celui qui, ne faisait que le faire sourire même dans les pires moments. Parce qu'il lui donnait de la force, la force de continuer et de se tenir à ses côtés. Alors il n'allait pas bouger de ses côtés, des semaines s'il le fallait, des nuits entières s'il le devait, mais il ne lâcherait tout simplement plus son regard de lui. Plus jamais.

explosion de douleur lorsque daehyun l'avait aidé à se redresser. tout son corps le faisait souffrir et il aurait presque préféré rester endormi. car au moins, de cette façon, il ne la sentait pas, sourde et constante. qui s'accentuait lorsqu'il se mouvait. et l'inquiétude le rongeait alors que son corps reposait totalement contre celui de son aimé, sous les alentours qui tanguaient à lui donner des nausées terribles. il l'avait entendu, sa voix inquiète, mais il n'avait pas pu y répondre. et si ça n'avait pas été de la main qui s'était posée contre son crâne, kyung tae en aurait probablement perdu son sang-froid. mais le cadet parvenait constamment à le ramener au calme, à ne pas le faire paniquer plus que nécessaire. véritable bouée de sauvetage dans sa vie. car oui, on pouvait dire qu'il l'avait sauvé d'une vie vouée à l'échec. l'aîné ne s'était jamais vu vivre bien longtemps et était même surpris de s'être rendu jusqu'à ses vingt-six ans avec ses activités peu légales, mais maintenant, il en était autrement. mourir lui faisait bien plus peur qu'auparavant. parce qu'il avait tout à perdre, alors qu'avant de le rencontrer, il n'avait rien à perdre. vie menée un peu à l'aveuglette aux allures un peu fades. et daehyun venait ajouter de la couleur dans celle-ci. violemment, comme pour lui faire comprendre qu'il pouvait être important aux yeux de quelqu'un d'autre. mais il n'arrivait pas à s'y faire, lui, qu'on l'aime autant. qu'on le chérisse. gamin en manque d'amour.

il avait à peine remarqué qu'il lui avait posé l'atèle à son bras pour l'empêcher de bouger. mais il en était heureux, car au moins, de cette façon, il avait moins de chance d'oublier qu'il n'était pas en état de lui servir à quoi que ce soit. une fois bien calé contre les oreillers positionnés dans son dos, tae quémande la nourriture. il ne s'était pas rendu compte que son estomac lui criait famine. "tu devrais aussi te reposer..." et il faisait la moue, l'aîné. mécontent et inquiet pour l'élu de son coeur. quand bien même sa propre personne nécessitait bien plus de repos et de soins. il détournait le regard, honteux de son état lamentable. et sa cage thoracique se contractait douloureusement à la pensée qu'il aurait pu y rester. ne plus jamais revenir et se tenir à ses côtés. ne plus pouvoir admirer ce visage qu'il aimait tant. ne plus pouvoir l'aimer et être aimé. ça lui faisait mal de constater à quel point il était imprudent. complètement inconscient alors qu'il est censé être le plus âgé des deux. celui qui a plus d'expérience dans la vie. mais c'est comme s'il n'avait rien compris aux dangers auxquels il s'exposait continuellement.

"et même si ça l'est... j'm'en fiche." s'il avait pu, il aurait haussé les épaules. au lieu de quoi, il lève simplement ses prunelles foncées vers le visage teinté de rouge de celui assis près de lui. bol de retour dans les mains de celui qui l'avait préparé, réplique moqueuse qui réussit à lui soutirer un mince sourire malgré l'irritation compréhensible qu'il pouvait ressentir à cet instant précis. "pfff... je suis le plus vieux ici..." et le plus inconscient, aussi. "et je suis grand... c'est juste que... à côté de toi... ça ne paraît pas..." mais lui adorait cette différence de grandeur entre eux. il aimait être le plus petit, car chaque fois qu'il se retrouvait dans ses bras, il avait l'impression que daehyun le recouvrait totalement. et ça lui procurait un sentiment beaucoup trop agréable de sécurité. et c'était probablement pour ce genre de détails que le plus jeune lui était aussi important. il était irremplaçable dans son coeur qui se débattait trop souvent dans sa poitrine. et enfin, la cuillère se présente devant lui. l'aîné trouve le geste posé beaucoup trop adorable, même si au fond de lui, sa fierté en mangeait un coup. il lui avait refroidi sa bouchée avant de la tendre vers lui, ce qui lui arrache un petit sourire attendrit. et lui ouvre la bouche pour la cuillère pleine de porridge y pénétrer.

le goût lui semble pas trop mal. c'est la texture qui n'est pas réussie plutôt ainsi que l'assaisonnement, mais tae ne grimace pas. il ne commente pas non plus, se contentant d'attendre la prochaine bouchée. il avait goûté à bien plus mauvais dans sa vie de cuisinier, donc daehyun s'en était plutôt bien sorti, en vérité. "m-merci... daehyun, vraiment... ça me touche..." et il ne sait pas si c'est à cause des événements de la veille, mais sa gorge se noue sous le coup de l'émotion qui revenait le happer. "je suis... vraiment reconnaissant... que tu sois là..." prunelles fixant le bol à défaut de pouvoir le regarder en face en lui exprimant ce qu'il ressentait réellement. ce qu'il ne faisait que rarement, voire jamais. attention reportée sur ce visage aux traits si doux à l'énoncer des antidouleurs. "je... veux bien les prendre maintenant." oh que oui, il ne voulait pas attendre plus longtemps avec tout son corps qui hurlait sa douleur. sourire tendre qui le fait fondre complètement et caresse si légère sur sa joue qui le fait soupirer dans un tremblement. palpitant qui rate un battement lorsqu'il écarte ses mèches ébènes de ses yeux. comment peut-il faire autrement que craquer totalement pour lui? ses gestes étaient si doux et emplis de ses sentiments pour lui que son coeur ne pouvait que chavirer.

et le sérieux qu'il lisait sur les traits du cadet le fit doucement ricaner. rire qui se transforme bien rapidement en gémissement de douleur. mais il abdique sans même débattre. car il ne peut absolument pas nier ne pas avoir la force de travailler. il n'avait probablement même pas la force de se tenir debout et avec un bras en moins, il ne pouvait pas cuisiner. surtout que c'était son bras dominant devant les fourneaux. "compris, chef." qu'il dit, amusé. et enfin, la nouvelle bouchée arrive. l'aîné la dévore, la faim étant bien présente en lui. mais probablement était-ce mieux pour lui de manger lentement s'il ne voulait pas tout régurgiter. car la simple contraction de ses muscles pour tout rejeter par la bouche le ferait assurément souffrir plus que de raison. "je dois avoir le numéro dans mon téléphone... tu pourras appeler tout à l'heure... vu que je suis sensé travailler aujourd'hui." et ses pensées repartent, alors que ses prunelles détaillent le visage du cadet. et il se demande réellement ce qu'il a de si bien pour qu'il soit à ses côtés dans ce moment plus que difficile. et même dans les moins difficiles. "vraiment... j'te mérite pas..." paroles qui lui nouent l'estomac au point de refuser la nouvelle cuillerée offerte d'un signe négatif de la tête. et il pince les lèvres, celui dont la peau est maintenant recouverte d'hématomes multicolores. il ne mérite pas daehyun, ça, il le pense réellement, mais il s'estime chanceux de l'avoir pour lui seul. égoïsme qu'il ne se cachait pas.

soupir s'échappant d'entre ses lèvres, alors qu'il baisse les yeux sur sa main reposant contre le matelas. ses doigts en triturent doucement la couverture. "j'dis pas ça parce que je veux que tu me rassures en me disant le contraire. je le pense réellement. que j'te mérite pas." langue qui humecte délicatement sa lèvre supérieure. "mais... mais j'suis quand même heureux que tu sois là." il se mettait volontairement à nu, lui qui ne supportait pourtant pas ça. parce qu'il estimait qu'il lui devait bien ça après l'avoir fait paniquer avec son état. "tu penses vraiment... réellement que je suis... le bon... p-pour toi?" sa voix tremblait plus sa phrase avançait. car il avait une peur probablement idiote de la réponse. et s'il lui disait que finalement, ça n'était pas le cas? il ne pouvait pas se l'imaginer, mais les insécurités le gagnaient lentement. il ne saurait vraiment plus quoi faire sans lui. sans doute serait-il terriblement perdu. sans doute n'arriverait-il plus à respirer correctement. à vivre. daehyun était tout pour lui et il ne pouvait pas se permettre de le voir disparaître de sa vie. amour sans doute un peu trop intense, un peu trop poignant.

Et il était heureux, de rester avec lui jusqu'à ce qu'il ne se remette. C'était nécessaire pour lui, indispensable de lui montrer qu'il n'était pas seul. Car c'était le cas, il ne l'était pas, du moins plus. Le cadet comptait bien s'attacher à lui, et l'obliger à ne plus se refermer à présent. C'était complètement inévitable, et jamais n'aurait-il pu y échapper, celui qui était à présent complètement ancré dans son esprit. Frayeur évitée, frayeur qui s'était amoindrie, de ne pas le voir se réveiller, de ne pas pouvoir le serrer de nouveau dans ses bras. C'était cette peur, qui l'avait envahie. Cette peur, qui l'avait rongé intérieurement jusqu'à ce que ses yeux ne se réveillent, ne s'ouvre. Alors il le lui avait dit, il avait observé sa moue un peu boudeuse à son énonciation, avant de lui sourire tout doucement."T'en fais pas...Puis rester avec toi ça me repose." Faute un peu évitée, alors qu'il rigola tout doucement en l'entendant de nouveau. Il ne savait pas à quoi s'attendre avec ses plats. C'était sans doute cela qui le motivait à être aussi doux, aussi gentil avec lui. Pourtant, il avait réussi à lui décrocher un léger sourire, quelque chose dont il était heureux d'avoir pu voir s'exprimer sur ce visage lésé. "Je ne parlais pas de ce grand là hmm ? J'aime ta taille. Alors ce n'était pas une critique et encore moins une moquerie." qu'il lui dit en venant lui embrasser la joue comme l'une de ces envies irrésistibles. Il voulais garder ces contacts futiles en permanence, comme s'il n'y avait que ça pour le rendre vivant : l'avoir avec lui.

Concentré, prêt à venir le nourrir en faisant attention à tous les détails, il attendit un peu que la bouchée ne se refroidisse avant de la lui offrir, observant sa réaction assez neutre, n'arrivant pas à se dire si cela allait ou non. Qu'importe, s'il mangeait sans grimacer cela devait dire que ça ne devait pas être si terrible que cela au final. Alors il recommença, yeux un peu plissés avant de relever la tête sous ses mots et de rougir légèrement. Lèvres qui s'étirèrent, prunelles légèrement brillantes, il l'observa discrètement. "Ne me remercie pas...C'est normal tu sais ? J'allais pas partir...alors que...alors que tu souffres..." qu'il prononça un peu plus bas, sans réellement savoir si cela avait même été envisageable de partir. De l'inconscience sans doute, mais lui n'aurait jamais pu. C'était tout simplement impensable, alors que le plus vieux avait été si touché, alors qu'il avait tellement paniqué qu'il n'avait pas réussi à garder ses idées claires. Sourire plus doux encore, il reposa vaguement le bol, avant de lui prendre l'une de ces pilule magique et son verre d'eau, l'aidant tout doucement à soulever le verre. "Dis moi...quand ça fera effet...d'accord ?" Légère demande pour savoir son état, pour savoir comment il se sentirait sur le moment.

Et pourtant il l'avait prévenu, mis en garde, qu'il ne comptait plus le laisser bouger sans son contrôle à lui. Ce qu'il obtenu en retour de ses paroles pleines de sérieux, fut un rire rapidement interrompu par les douleurs qu'il lui provoquait. Et d'une moue, il plissa des yeux, les joues un peu rougies alors qu'il avait essayé d'avoir un peu de crédibilité sous son air amusé. "J-Je suis sérieux tu sais ?" Phrase innocente qui était censé le faire paraître pour plus grand qu'il ne l'était, lui aussi. Sans doute était-ce un truc de couple de vouloir veiller sur l'un et l'autre. Et cuillère de nouveau dévorée, alors qu'ils y allaient doucement, et que lui se basait sur le rythme de Kyung Tae, il hocha la tête rapidement, lui offrant un sourire des plus rassurant. "J'irais voir ça un peu plus tard oui...D'accord ? Et n'y pense pas. Je m'en occupe de les prévenir." Il n'aurait qu'à chercher le numéro au pire sur internet. Dans tous les cas, aujourd'hui c'était repos complet, et il était obligé d'y passer, un point c'est tout.

Regard doucement affaibli, légère tristesse dans des iris qui pourtant auraient voulu un peu de repos, yeux baissés alors qu'il ne savait pas quoi répondre à ça, il aurait voulu lui dire le contraire. Car ce n'était pas vrai, il le méritait, tout autant que lui, et qu'il n'y avait aucune limite à avoir. Mais s'il faisait ça il savait pertinemment que le plus vieux y trouverait quelque chose à redire. Rejet de la tête lui faisant comprendre qu'il devait reposer le bol, il se mordilla la lèvre, palpitant irréguliers en état de stress. Corps qui se rapprocha doucement de lui, laissant ses prunelles effleurer son visage. Et les mots tombèrent, ceux qu'il redoutait particulièrement. Pourtant il n'en dit rien, le laissant s'ouvrir un peu plus à lui. Jusqu'à cette douloureuse, cette question si amère qui restait ancrée dans sa tête et dont la réponse lui était pourtant si évidente pour lui. "Tu...dis n'importe quoi...Moi je pense réellement que tu me mérites. Alors ne pense pas ça. Tu sais faire tant de chose et je suis qu'un incapable à côté. La preuve. Je travaille mais je me repose sur mes lauriers. J'ai rien mérité dans la vie. Alors que toi tu mérites tellement. Tellement plus qu'un type qui s'amuse à danser dans la rue par pure passion et qui travaille avec son visage." qu'il lui expliqua alors tout doucement avant de le regarder avec un sourire plus franc. Parce qu'il le savait, il était tombé éperdument amoureux, et ce n'était pas avec n'importe qui que cela pouvait se faire. Pas avec n'importe qui, que les sentiments s'ouvraient ainsi au grand jour.

Et il n'avait pas fini lui, il aurait pu continuer à lui expliquer toutes les raisons pour lesquelles il s'agissait de lui et de personne d'autre. Toutes les raisons qui le faisaient avoir tant d'espoirs. Il s'était ouvert à lui sur tellement de sujets, avait partagé ses peines, son cœur. Ce n'était plus maintenant que les doutes devaient persister. Alors de ses mains, il attrapa doucement son visage sous ses deux paumes, rapprochant le sien tout près pour pouvoir le regarder dans les yeux, sérieux et sincère. Etoiles s'entrechoquant, à ce fin contact, à ces yeux dans les siens qu'il ne voulait plus lâcher. "Tu penses vraiment que je serais resté, si j'avais vu qu'on collait pas ensemble ? Si je crevais pas d'amour pour toi ?" Faible murmure où son souffle atterrit vaguement sur la peau fragile du plus vieux. "Tu penses vraiment que...que...Si tu n'étais pas le bon, j'envisagerais pas déjà des plans avec toi ? J-Je sais que ça fait pas longtemps...Q-Que...Que je suis peut-être pas assez vieux pour ce genre de chose mais...T-T'as pas à te poser la question. J-Juste....", qu'il essaya de dire, de sa voix entrecoupée d'un sanglot léger. "T'es parfait...Vraiment...Parfait pour moi. Y'aura que toi. Et t'es d'ailleurs...le premier auquel je dis tout ça. J-Je suis jamais vraiment tombé amoureux...Enfin...autant...en tout cas...Je sais pas...T'es différent des autres...Et...Je pense que...Y'a même pas de question à se poser." Faible sourire aux lèvres alors qu'il vint d'une tendresse et douceur complète les déposer sur l'une de ses commissures pour éviter sa blessure, il voulait le prendre dans ses bras, mais s'il ne pouvait pas, il viendrait à lui.

Alors tout doucement, sans s'appuyer sur lui, il enroula faiblement ses bras autour de son cou, venant caler sa tête contre la sienne, à genoux sur ce lit pour le garder ainsi. Caresses fines et délicates, mains se perdant dans ses cheveux, il ferma les yeux tout doucement. "A-Alors...Je m'en fiche de ce que tu fais la nuit...Je...Je veux juste plus jamais te retrouver dans cet état..." qu'il insista doucement en soupirant, retenant ses larmes qui ne voulaient de toute manière plus couler. "Je suis qu'un idiot qui connait sans doute rien à la vie et qui s'accroche à des envies bêtes et irréalisables...Mais...je resterais...Jusqu'à ce que tu en ais marre de moi..." Jusqu'à la mort, il l'espérait. Mais il ne voulait pas que cela soit dû à la passion du moment, même s'il sentait au fond de lui que c'était bien plus. Bien plus que cela. Et il voulait tout découvrir avec lui, il voulait vivre en partageant ces moments si importants pour lui. Les disputes, les crises, il y en aurait sans doute. Même sûrement. Mais qu'importe. C'était normal, juste des étapes à surmonter. Et ils les surpasseraient ensemble, comme ils faisaient si bien pour le moment. Parce que tout était beaucoup trop fort, tout était beaucoup trop beau, quand il se trouvait avec lui. Seulement lui.

il s'était sentis dans l'obligation de le remercier pour quelque chose d'évident. ou plutôt, il pensait que c'était nécessaire de le lui dire. parce que des personnes dans son genre, il n'en existait pas beaucoup. et même, lui était réellement parfaitement unique. jamais personne n'avait réussi à toucher son âme, son coeur de cette façon. et l'aîné y voyait une signification évidente, mais pourtant trop puissante à assimiler complètement. il le sait, que si ça n'avait pas été précisément daehyun, il ne serait pas tombé désespérément amoureux. un amour qui lui coupait le souffle et l'empêchait de vivre normalement sans lui à ses côtés. jamais n'avait-il été aussi dépendant de quelqu'un. lui qui est pourtant d'une indépendance acquise. peut-être l'avait-il toujours été au fond de lui. peut-être qu'il n'avait simplement fallu qu'il trouve la personne pour le faire tomber aussi rapidement, aussi fortement. lui n'avait aucun doute dans son coeur ni même dans sa tête. il était maintenant son oxygène, la raison pour laquelle il continuait d'avancer sur ce chemin tortueux, parfois douloureux. car maintenant, il avait une réelle raison de vivre. la vie lui semblait moins vide de sens, alors qu'il avait trouver la personne avec qui il voulait tout découvrir, tout vivre. explorer chaque possibilité qui s'offrait à eux. et même s'il se doutait que tout ne serait pas rose, qu'il y aurait maintes disputes, s'ils étaient ensemble, ils pouvaient tout surmonter.

ça lui faisait étrange de penser ce genre de choses, à tae. il trouvait que c'était à la limite du ridicule, mais il n'aurait pas su expliquer pourquoi. l'entendre lui dire que c'était normal pour lui de rester à ses côtés le rassure à peine, alors que ses pensées ne faisaient que tournoyer dans sa tête. silencieuses et vicieuses. car lorsque l'on les laissait voleter librement, elle créait bien souvent des problèmes là où il n'y en avait pas. et c'est ce qu'il tentait d'éviter, l'aîné. même s'il ne pouvait ignorer ses nouvelles insécurités, car elles le rongeaient de l'intérieur. pourtant, il ne voulait pas qu'on le rassure. il voulait simplement les exprimer, parce qu'il lui semblait qu'elles étaient moins pires une fois émises tout haut. voire stupides. mais alors que le bol est déposé à nouveau sur la table de chevet, kyung tae est aux prises avec elles. ses pensées qui lui disaient qu'il ne méritait pas un tel homme dans sa vie. qu'avait-il fait de bien dans sa jeune existence? pas grand chose. il s'était rebellé, avait craché sur les autres, s'était refermé jusqu'à ne plus laisser personne entrer dans son coeur. il avait fait du mal à des gens qui ne le méritaient pas, à l'image du cadet. il vandalisait des propriétés sans aucune once de remords. il n'était pas réellement quelqu'un de bien quand on y réfléchissait. ce qui lui amenait ce genre de craintes.

et l'absence de réponse de la part de daehyun parvient à le stresser plus que de raison. car tout défile à une vitesse phénoménale dans son esprit probablement affaibli par l'attaque qu'il avait subi la veille et dont il ne se souvenait absolument pas. il n'osait pas le regarder en face et c'était bien la première fois pour kyung tae. détourner les yeux, il n'avait pas l'habitude. mais cette fois, c'était différent, parce que la situation en elle-même était différente. et qu'il se sentait faible face à lui. celui qui composait presque l'entièreté de ses pensées. il ne lève même pas les yeux vers le cadet qui s'était doucement rapproché. les paroles finissent par tomber. et s'il est soulagé que le plus jeune démente ses paroles, il n'est pas d'accord avec les raisons qu'il lui met en lumière. "j-je ne suis pas d'accord... mais les émotions étaient trop prenantes pour qu'il continue sur sa lancée. gorge serrée et yeux humides de larmes qu'il n'allait pas laisser couler pour cette fois. parce que c'était ridicule d'être aussi faible. c'était ridicule pour lui qui n'avait jamais laissé ses émotions s'exprimer pleinement. il tremble doucement, l'aîné, qui sent les paumes sur ses joues. elles le forcent à lever les prunelles vers ce visage qui s'était rapproché du sien. et cette fois, il n'allait certainement pas se moquer de cette pointe sérieuse qu'il voyait dans son regard envoûtant. et les questions lancées lui font réaliser bien des choses. à commencer par la réalité. daehyun ne serait effectivement par resté à ses côtés si ça n'avait pas collé entre eux. ou du moins, il l'espérait fortement.

le souffle du cadet sur sa peau le fait déglutir, alors qu'il ne pouvait plus décrocher ses orbes des siennes. son coeur s'affolait sous la nervosité, mais aussi sous l'ampleur des paroles prononcées. mais c'est ce léger sanglot qui le brise, qui lui fait lever sa main pour agripper son haut avec un désespoir qui devait transparaître dans ses yeux. lui ne pouvait pas sourire après ce qu'il venait de lui dire. il ne pouvait que paniquer sous la réciprocité de la chose. et il aurait voulu pouvoir répondre à ce doux baiser sur la commissure de ses lippes. mais il ne pouvait pas. il ne pouvait pas, parce qu'il était blessé. et ça le mettait hors de lui, de ne pas pouvoir goûter ses lèvres. il aurait voulu pouvoir dire quelque chose, kyung tae, mais un simple son est tout ce qui réussit à s'échapper de sa gorge. pas un gémissement, juste quelque chose exprimant sa détresse. et il en avait un peu honte, de ne pas avoir pu le retenir. cependant, ce sont les mouvements de daehyun qui le sortent de sa torpeur, alors que celui-ci s'agenouillait, passait ses bras autour de son cou pour lui faire ce qui ressemblait à un câlin. et comme il en avait besoin à cet instant précis, de sa chaleur rassurante. tête qui se cale délicatement contre la sienne, alors que ses doigts caresses ses mèches aussi sombres que la nuit.

lèvres légèrement tremblantes chez celui qui ne sentait plus son corps endolori. le médicament commençait à faire effet, atténuant tous ses maux. "daehyun, j-je..." il n'arrive pas à parler de façon stable. il y a des trémolos caractéristiques dans sa voix lorsqu'il tente de s'exprimer. mais il se doit de lui dire quelque chose. il ne peut tout simplement pas rester silencieux face à tout ce qu'il venait de lui déballer. alors il inspire profondément en tentant de se calmer. de s'éclairer les idées. doigts qui se resserrent sur le tissu qu'ils tiennent. "je t'interdis de te rabaisser... si tu... fais ce que tu aimes, il n'y a rien de mal à ça et ça... ne veut pas dire que tu mérites rien... chacun fait ce qu'il peut avec ce qu'il a... mais t-tu sais..." nouvelle inspiration, suivie de son expiration. "tu peux dire que je suis parfait, m-mais... ce n'est pas le cas... j'ai pas fait grand chose de bien dans ma vie... e-et..." évoquer leur première rencontre lui était particulièrement difficile. "tu as goûté à ma médecine, cette fois-là... dans la ruelle..." comme il s'en voulait des gestes qu'il avait posé. sans doute ne se pardonnerait-il jamais de lui avoir fait subir ça. "e-en vérité, j-je ne sais pas quoi te dire." et c'était vrai. il en était bouche-bée, de ses mots. lui ne pouvait pas s'exprimer aussi facilement. pas verbalement, en tout cas.

"j-je suis désolé... d'avoir posé la question... c'était idiot..." il se sentait bête, maintenant, face aux explications du cadet qui le comblaient bien plus qu'il ne voulait le laisser paraître. "je suis désolé aussi... de pas être doué avec les mots..." parce qu'il voudrait lui dire la même chose, pouvoir le rassurer comme lui venait de le faire. "m-mais je pense pas en avoir marre... de toi... un jour..." et c'était tout ce qu'il pouvait lui offrir comme paroles. de cette façon, il lui disait presque clairement qu'il le voulait à tout prix à ses côtés pour le plus longtemps possible et kyung tae espérait qu'il le comprenne. yeux qui se ferment sous les caresses continues de son aimé, coeur qui s'emballe de l'avoir si près de lui, soupir de bien-être dans ses bras. et sa main ne le lâche pas, ne le lâchera jamais. parce qu'il n'en a pas la force. il ne peut pas le repousser, lui qui occupe chacune de ses pensées, dans les bons moments, comme dans les mauvais. il est sa bouée, ce qui lui permet de garder la tête hors de l'eau dans cette vie impitoyable.

Vide dans sa tête, alors que la vérité était bien plus simple quand il ne devait pas mettre les mots dessus. Car l'art du langage était une chose bien complexe, bien trop subtile, aux sens trop nombreux pour la laisser poindre sous ces lippes si incompétentes. Quand l'esprit pensait à une idée, les paroles qui en sortaient étaient toutes si différentes, si incompréhensibles. Rien ne collait, beaucoup trop honnêtes, pas assez mélodieuses. Pourtant il avait tant à lui dire, le plus jeune, il avait tant à lui faire comprendre. Toutes ces peurs qu'il avait en tête et qui n'allaient pas se vérifier, toutes ces craintes qu'il voulait lui faire anéantir en quelques gestes, quelques mots. Il essayait, la tête pastel, de lui faire comprendre qu'il était devenu son monde, qu'il était devenu tout ce qui lui restait, tout ce qu'il avait. Et ça, il devait bien le comprendre, Kyung Tae,  qu'il possédait tout son être. Alors il lui avait tout sorti d'un coup, rétorquant à ces mots. Ne pas le mériter. Ineptie à ses oreilles qui avait sonné si faux, qui avait compresser son palpitant si rapidement. Alors il fut obligé, de lui dire le contraire, obligé, de le faire résonner dans son esprit pour le lui ancrer un peu plus, pour le faire ne plus avoir peur de ce sujet.

Larmes retenues sous son objection alors que lui essayait de rester calme et sérieux, il avait toujours eu cette envie de le combler d'amour, de lui montrer, qu'il n'avait rien raté, que ce n'était pas parce que l'on avait pas cru à lui dans le passé, que lui le voyait ainsi. Au contraire. Même qu'il était un peu biaisé, et qu'il le trouvait un peu trop doué dans beaucoup de domaines, alors que lui restait maladroit dans tout et n'importe quoi. C'était véridique, et ça, il ne pourrait pas le faire changer d'avis. Alors quand sa voit se tarit entre ses lèvres , ses mains posées sur ses joues pour pouvoir plonger dans son regard, il ne put s'empêcher de sourire, lui, il ne put s'empêcher de lui montrer à quel point il était heureux à ses côtés. "Et bien tant pis. C'est ce que je pense." qu'il murmura tout doucement, alors qu'il plongeait complètement dans cet infini noir. Comme hypnotisé, comme captivé, il ne pouvait plus les lâcher, il le savait. Doux baiser dont il ne put se restreindre, il y avait tant de saveurs, tant de significations, à ce simple toucher chaste qu'il avait voulu lui offrir. Il les chérissait, ces lèvres écarlates, qui même fendues arrivaient à l'attirer. Ou était-ce simplement lui, de tout son être, qui parvenait à le rendre aussi faibles. Question à laquelle il n'aurait sans doute jamais de réponse, à laquelle, il ne voulait pas penser.

Chaleur au creux du ventre, corps qui finit finalement par céder pour venir le prendre d'une douceur infinie dans ses bras. Envie incontrôlable, à laquelle il ne pouvait tout simplement pas résister. Voix tremblante qui sonna doucement à ses oreilles, léger sourire sous ses yeux fermés, il hocha doucement la tête, comme pour lui signifier qu'il pouvait y aller, qu'il n'avait pas à hésiter. Doigts qui se resserrèrent sur lui, corps qui lui ne bougeait plus de contre lui, alors qu'il l'écoutait à son tour, tout en comprenant. Car oui, il comprenait ce que voulait lui dire le plus vieux, il comprenait, à quel point il était important d'en parler, de communiquer. Tête qui s'enfonça un peu plus contre son corps, bras qui continuèrent de l'enlacer, il retint un léger soubresaut avant de secouer la tête. "Hmm...Peut-être...Mais je...Je...Je voulais juste te faire comprendre que tu faisais énormément...tu sais ?" qu'il commença doucement, venant frotter sa joue à ses cheveux tout doucement. "Puis...Arrête de t'en vouloir pour cette première fois....Hmmm ? Dis toi...qu'on a pu se rencontrer...comme ça...et que sans ça...on en serait tout simplement pas là...Puis t'es une personne merveilleuse...Vraiment..." qu'il finit par doucement lui dire, un peu touché tout de même par toutes ces révélations si rapides, mais pourtant si importantes.

Et il rigola légèrement, sous sa remarque, et il souriait, lui, l'idiot, amoureux, avant de hausser les épaules. "Ce n'est rien...Si tu as tout dit...Moi ça me va..." Paroles délicates, qui pourtant le faisait se sentir un peu idiot face au plus vieux. Sans doute voulait-il juste se reposer en réalité, pour pouvoir se remettre un peu de la soirée d'hier et de ses blessures douloureuses qui devaient avoir légèrement disparues sous les médicaments pris. "Pourquoi tu t'excuses hmm ? Au contraire...Si je peux te rassurer sur ce genre de choses...N'hésite pas..." Parce qu'avec lui, il n'avait pas à se retenir. Il ne le voulait pas. La tête pastel voulait pourvoir l'aider le plus souvent possible, le plus longtemps, sur tout et n'importe quoi, y compris ses insécurités et ses peurs. Car oui, c'était ce qui était le plus important au final pour lui, de le rassurer. Peur qui disparu un peu, si rapidement, tandis que ses doigts se perdirent un peu sur le bas de sa tête à effleurer un peu ses mèches les plus courtes. Ses mots rassurant, il lui en avait dit, il le lui avait montré, car tout ne dépendait pas tout le temps de la parole, lui qui considérait les gestes comme étant plus importants. "Alors aucune crainte à avoir...Du moment qu'on reste juste tous les deux..." Soupir léger, yeux qui se fermèrent de nouveau, il ne voulait plus bouger, lui, il voulait juste pouvoir se laisser aller contre lui, juste un peu. Comme un repos bien mérité contre celui qu'il ne voulait plus lâcher.

Et il soupira légèrement, doigts libres qui vinrent se resserrer sur son épaules non blessée. "N'y...pense plus...maintenant... Puis on va avoir le temps...Au moins on peut dire que ça m'entraîne à cuisiner..." qu'il essaya de relativiser, un peu amusé à son idiotie, alors qu'il se cacha contre lui un peu honteux. "Désolé c'était bête...et pas drôle..." Il fallait dire qu'il n'était pas le plus drôle des deux, et encore moins celui qui avait un humour débordant. Non vraiment il n'était pas comme les autres, à être aussi maladroit et aussi joyeux pour tout et pour rien. On pouvait dire au moins que le plus vieux lui avait rendu sa joie de vivre qu'il avait autre fois perdu si rapidement. Il était si efficace sur lui, cet amour, si obsessionnel. Mais que pouvait-il y faire ? Son cœur ne battait qu'en sa présence, ne battait que pour lui à chaque fois qu'il le voyait. Une maladie qui semblait contagieuse, qui semblait si délicate, alors que ses symptômes étaient pourtant tellement reconnaissables. "D'ailleurs...Tu...te sens un peu mieux ? Ou pas du tout ? Tu...ferais peut-être mieux de te rallonger non ?" Beaucoup trop inquiet il était, encore et encore, sans pouvoir s'arrêter. Cela devait se voir à la manière dont il le serrait si doucement, si délicatement. Mais il n'avait pas voulu l'épuiser plus, et lui ne dirait pas non à une petite sieste en réalité.

Sourire plus léger encore, sous ses paupières, légères, qui pourtant s’alourdissaient, il se décolla tout doucement de lui avec les yeux brillants, se redressant juste un peu en posant ses mains sur son cou avec délicatesse. "Hmm...Du coup...Si t'as besoin de te lever pour quoi que ce soit je t'aiderais...Et...si tu veux manger autre chose dis le moi ! Je pourrais toujours commander !" qu'il rigola pour essayer de se détendre, beaucoup trop nerveux alors qu'il n'y avait rien de spécial au final. Rien de grave, pour ces quelques minutes passées à discuter et pourtant si importantes à ses yeux. C'était fou comment le temps passait beaucoup trop vite avec lui, comment il ne voyait rien passer, trop concentré à sombrer dans ses yeux. Et c'était peut-être ça en réalité qui les unissait. Les mêmes peurs, les mêmes sentiments, leur attirance pour l'un et l'autre. Et ils arrivaient si facilement à communiquer, même s'ils pouvaient avoir leur part de secret encore, même si pour le moment, il avait encore tant de choses à lui dire, tant de choses à lui confier, jusqu'à ce qu'il puisse l'enlacer une nouvelle fois, le serrer contre lui. Il ne bougerait pas lui, jusqu'à ce qu'il ne puis être réellement sûr que tout allait bien.