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Gamine solaire malgré ses parts d'ombre, qu'elle ne ferait pas de mal à une mouche s'il lui était donné de maîtriser ses pulsions, malheureusement ce n’est pas le cas et Saebyeok en a fait les frais ce soir, au plus grand regret de celle qui a laissé ses poings s'abattre sur l'innocent. Elle complexe Alex, même si ça ne se voit pas, elle se sent misérable, indigne de se trouver ici, alors elle se ratatine un peu plus à chaque remarque piquante du garçon qui lui n'a visiblement jamais appris à mâcher ses mots. Sae, pourquoi tes paroles sonnent si douloureuses quand tu les prononces, comme si parler était pour toi le pire des fardeaux ? Elle est curieuse Alex, mais elle ne demandera pas, car elle ne veut pas qu'on lui demande les raisons de son mal-être, car elle refuse de voir la pitié sur les visages de ceux qui font semblant de comprendre, empathie ridicule qu'elle ne supporte pas. Et sans doute ne sont ils pas si différents lui et elle, ils ne se protègent juste pas de la même manière. 

Que feras-tu alors, quand ton armure se brisera ?

Et elle savait que l'interrompre dans son silence ne serait pas bienvenu. La voilà repartie pour un tour, Saebyeok ou le manège infernal, c'est à se demander si on lui a déjà cloué le bec, à ce chihuahua teigneux. « T'sais, t'es pas obligé de t' énerver, si ça fait chier, je m'en vais, te casse pas la tête pour moi. » Finit-elle par lâcher en le regardant droit dans les yeux. Ce ne sera pas la première fois qu'elle passera la nuit dehors, mais voilà qu'à défaut de lui proposer à manger, il lui offre la cuisine entière, et ça, ça lui convient parfaitement à Alex, car elle adore cuisiner. « Woah, je peux ? » Et voilà que les étoiles se remettent à danser dans ses yeux. Elle quitte le canapé, emporte sa tasse avec elle avant de rejoindre les armoires de la cuisine. Quand on lui dit de faire comme chez elle, Alex le prend au pied de la lettre, elle se met donc à farfouiller dans les placards à la recherche d'éléments qui pourraient servir de repas. « T'as faim aussi Saebyeok ? » Et elle demande, mais peu importe sa réponse, elle sait qu'elle lui préparera quand même quelque chose. 

Elle finit par sortir deux paquets de ramen, du fromage, des tteoks, quelques légumes, des épices et des saucisses histoire de leur préparer quelque chose digne d'un vrai repas. Une fois les préparatifs achevés, elle se met à la tâche, commence par cuire chaque élément dans la sauce avant de finir par tout mélanger. Elle rajoute du fromage par-dessus le tout. Bientôt, les vapeurs alléchantes s'élèvent et envahissent tout l'appartement. C'est ce dont elle avait besoin la gamine, se plonger dans une tâche pour ne plus avoir a penser aux tragédies de sa vie. Et c'est dans les choses simples qu'elle trouve son bonheur la mignonne, celles du quotidien, celles qui ne la décevront jamais. 

Tout ce dont tu rêves, c'est d'une vie simple à l'abri des problèmes.

Elle laisse le tout mijoter encore un peu, s'appuyant sur le plan de travail pour finir sa tasse. Elle regarde dans le vide, pense à ceux qui doivent s'inquiéter à l'heure qu'il est. Sa mère, son père, Owen, Ryu et peut-être même Haru. Haru... Elle dégaine son portable, décide de lui envoyer un message pour lui expliquer sa situation. Lui répond aussitôt, il s'inquiète, il s'énerve même, mais Alex lui assure de ne pas trop s'en faire. Elle termine par lui envoyer une photo de son plat avant de ranger l'appareil dans la poche de son jean. La nourriture est prête, Alex se munie de baguettes, d'un dessous-de-plat et de la marmite. Elle s'occupe de tout installer sur la table basse, avant de repartir vers le frigo cette fois. Elle se sert un Sprite, en prend un pour le blond avant de revenir, le sourire trop voyant. « Bon appétit ! »

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Et les soupirs ornaient les lippes si éparses de celui qui ne savait en cracher que les poisons. Gamine qui ne semblait pas remarquer les faveurs qu'il lui faisait : car Saebyeok ne l'aurait jamais ramenée ici autrement. Ô lui n'était que destructeur dans tout ce qu'il pouvait dire, dans tout ce qu'il pouvait avouer, comme si rien de tout cela ne pourrait un jour s'arrêter de nuire. Alors peut-être faisait-il quelques effort, même si la fatigue s'était emparée de lui, alors peut-être n'arrivait-il plus à contrôler ce que sa tête lui disait : car après tout elle lui avait sauté à la gorge. Bruit de fond qu'il était et qu'il ne faisait qu'amplifier, alors que la nymphe désastreuse ne faisait que renchérir encore et encore sur ses paroles désabusées. Ô mais si ce n'était que lui, sans doute ne l'aurait-il pas laissée effleurer les sols gracieux de ses pieds. Alors pourquoi aujourd'hui, avait-il fini par faire une exception à la règle ? Sans doute se voyait-il pourfendeur des âmes abîmées, de celle que le temps avait fait s'égarer. Mais lui n'était pas si différent : et sans était-ce là, la seule raison convenable qui lui venait.

Et elle râlait, et elle l'ouvrait, tandis que le visage abîmé se retourna vers celle qui lui cassait les oreilles, soutenant les regards comme si elle n'avait rien à craindre de lui. Ce qui était le cas, en réalité, il ne fallait juste pas prendre à cœur ce qu'il disait ouvertement. "Et toi si t'as un problème dis le clairement. Ô et t'en fais pas je compte pas me péter la tête avec quelqu'un comme toi. Je t'ai pas ramenée ici pour m'amuser ni par gaieté de cœur. " qu'il enchaîna, main venant frotter son visage las de fatigue. Car lui avait une journée de travail derrière lui, et sans doute aurait-il préféré passer la nuit autrement qu'à devoir supporter les supplices d'une gamine égarée. Visage qu'il laissa se reposer un instant, essayant de ne pas trop tirer, il lui fit un geste vague de la main comme pour lui dire qu'elle pouvait y aller. Pourtant il fut pris de curiosité, en l'entendant se lever pour fouiller entre les placards, yeux s'entrouvrant discrètement comme pour surveiller passivement ce qu'elle faisait, il laissa ses épaules se hausser : car lui n'avait pas encore mangé avec toutes ces histoires. "Pourquoi ? Tu veux cuisiner pour moi ? Comme c'est mignon." qu'il soupira, se redressant pourtant un peu.  "Mais oui...j'ai faim." Murmure enfantin prononcé comme dans les espoirs qu'elle ne l'entende pas : malheur insolite alors que le silence était maître des illusions.

Odeurs venant titiller les estomacs, légèrement impatient de voir ce que la gamine avait décidé de concocter au final, il croisa tout doucement les jambes, venant poser son visage au creux de sa paume sans la lâcher des yeux : car n'en ressortait là que les étranges délicatesses pour une passions innées. "J'espère que c'est pas une méthode pour m'empoisonner.", car sans doute n'était-ce pas là les envies qui manquaient. Et peut-être que la nourriture l'apaiserait, car il n'y avait que Gene qui cuisinait ici, qu'elle qui savait manier les saveurs : car lui ne parvenait qu'à faire le reste. Maniaque du rangement, frigo toujours rempli, il était du genre à ne pas laisser la moindre poussière sur les meubles. Et le regard un peu égaré, il n'eut pas à attendre longtemps avant de voir les bols fumant apparaître sous leurs yeux. Sourire qu'il fixa légèrement, un peu méfiant, il s'empara de la boisson qu'elle apporta avant de se glisser par terre pour venir tenter de déguster le plat sans se brûler. Regard étrange qu'il laissa apparaître, il était surpris de voir qu'en réalité tout était délicieux. "C'est pas si dégueu. Décidemment. Tu caches bien ton jeu.", car il ne savait pas faire de compliments, lui.

Se contentant alors de s'empiffrer sans ne rien dire, il lui jeta un léger regard, comme pour la détailler un instant. "Pour ce soir tu pourras aller te rafraîchir un peu. Doit y avoir des fringues à Gene qui traînent dans un coin. A moins que tu préfères foutre un de mes trucs à moi, mais pas besoin de me le rendre dans ce cas.", car il ne voudrait plus le porter par la suite.   Compliqué il était, lui, alors que la chaleur du plat venait pourtant l'attendrir un instant. "D'ailleurs tu dormiras sur le canapé. Même pas en rêve pour squatter mon lit." Ô sans doute un peu trop prude, un peu trop désintéressé, mais leur canapé n'était pas des plus horribles en réalité. Confort garanti alors qu'il avait vu passer des sommeils bien plus agités, il aurait très bien pu lui offrir le tapis en guise de chambre : mais il n'était pas aussi horrible. "Et si tu veux te plaindre tu te plaindras à Gene demain matin." Plat qu'il vida dans son entièreté rapidement, comme affamé, pour celui qui s'était régalé sans le lui dire : mais sans doute l'avait-elle remarqué, et sans doute que les sourires ne s'effaceraient pas ce soir.

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Les yeux roulent dans leur orbite sous le sarcasme de ce garnement torturé. Elle le laisse s'installer comme il veut avant de rejoindre le tapis à son tour afin de se mettre à dévorer le festin qu'elle a préparé. Elle patiente tout de même un peu, attendant d'avoir le verdict du blond, curieuse de savoir si sa cuisine lui convient. Satisfaite suite à la réaction du garçon, elle plonge ses baguettes dans le récipient avant de les porter à sa bouche, soufflant légèrement dessus avant d'engloutir la bouchée. Et il n'y a que quand elle mange qu'Alex la ferme, elle se contente de savourer son plat tout en méditant sur les événements et sur la personne qui se trouve en face d'elle. Elle ne pense pas avoir déjà croisé quelqu'un de plus tsundere que lui, et ça la rend confuse, car elle-même est peut-être bien l'opposé total d'une tsundere. Mais au-delà de tout ça, elle se demande surtout pour quelle raison lui s'est encombré d'elle, alors qu'il aurait simplement pu la laisser sur le bord du trottoir. Oh, sans doute n'a-t-il pas bien mesuré ce que cela impliquait de laisser entrer Alex dans sa vie, mais bon, n'étaient-ils pas un peu destinés ? 


Les paroles du blond la tirent de ses pensées, elle redresse son visage et termine d'avaler sa bouchée avant de répondre d'un air enjoué. « Ok merci ! Ça me va de prendre les vêtements de Gene. » Et ce n’est sûrement pas la première fois qu'elle pioche dans la garde-robe de sa meilleure amie. Les directives suivantes la réjouissent un peu moins, une grimace se formant sur son minois de poupin, car Dieux sait qu'Alex dort mal quand ce n'est pas dans un lit, encore moins lorsqu'il y a personne à qui s'accrocher, mais il faudra qu'elle prenne sur elle, car elle doute fort s'en tirer en se glissant dans le lit du garçon, et Gene, elle ne préfère pas la déranger. « D'accord. » Répond-elle d'une voix moins enjouée. Elle termine de manger sans rien ajouter, satisfaite de pouvoir se remplir la panse, même si elle aurait préféré ne pas avoir à endurer tout ce bordel avant de pouvoir se mettre à table. Son téléphone vibre, elle le tire à nouveau de sa poche pour apercevoir la tête de son frère sur l’écran. Déposant ses baguettes sur le bord de la marmite, elle hésite un moment, fixant son portable en pinçant ses lèvres. Elle décide finalement de ne pas répondre, abandonnant l’appareil sur la table basse avant de se lever en s’étirant. « Whoa ! J’ai trop bien mangé ! » Et elle se baisse à nouveau pour récupérer la vaisselle qu’elle s’occupe alors de ramener jusqu’à la cuisine. 

De retour dans le salon, elle se plante devant le garçon, les joues gonflées, les mains glissées dans les poches de son jean. « Du coup, je peux aller me débarbouiller ? » Demande-t-elle un peu hésitante, telle une gosse en manque de confiance. Saebyeok est un sacré numéro, elle n’irait pas dire qu’il l’intimide, mais elle n’est pas la plus à l’aise en sa compagnie. 

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Saveurs partagées, pour en cacher que la jeune femme savait finalement en délivrer les papilles, moyen de ne rien lui dire pour ne pas en glorifier les chevilles de la douce : ô peut-être aurait-il mieux fait de ne pas la laisser approcher de trop près les appartements qu'il se voulait de protéger. Pourtant il en était là, gamin aux ardeurs disparues sous les repas à terminer, comme pour en garder en tête que rien de tout cela n'était réellement normal. Silence apprécié, car il en venait à la conclusion que seule la nourriture parvenait à la faire se taire, elle qui, sous les éclats ne semblait pas en comprendre les horreurs insinuées dans les poisons du jeune homme. Courts et infimes étaient les trêves, et lui comptait bien conserver les anonymes vocales jusqu'à ce qu'il ne se voit obligé de lui expliquer le déroulement de la suite. Mauvais choix avait-il fait de l'emmener ici, mais Saebyeok n'était pas un monstre comme les autres ; myocarde insolent qui en exprimait pourtant les douceurs dissimulées. Air enjoué sorti de nulle part, tandis que lui en venait à bout de son plat, il secoua la tête un instant avant de l'observer discrètement. "Sois pas si contente. Je te laissais pas le choix de toute manière. " qu'il ajouta alors sans en perdre sa répartie glaciale, lui qui semblait avoir refroidit la jeune femme de la simple expression d'un canapé en guise de recueil pour la nuit. Et le sourcil se haussa alors, tête se pencha avant d'en délivrer un léger rire. "Tu pensais quand même pas que t'allais pouvoir dormir avec moi j'espère ? A quoi tu penses hein ?" qu'il lâcha un instant en s'ébouriffant les cheveux.

Confort pourtant présent, sur celui sur lequel ils étaient assis, car il avait l'habitude, lui, de s'y coucher quand les heures étaient sans doute beaucoup trop tardives : pour ne pas en déranger la belle qui dormait déjà. Et en un sens, elle comptait bien plus qu'il ne voulait l'avouer, Gene. Alors s'étirant tout doucement, pour en déposer les plats, il soupira de bien-être, avant d'en fixer la plus douce. "T'en fais pas il fait fait canapé lit. Il est confortable, alors commence pas à faire ta tête de chien battu. C'est ça ou le sol.", lui qui n'était pas non plus sans cœur. Et la voyant ne pas répondre à l'appel, il hocha un sourcil, pensif avant d'en hausser les épaules. "Tu pouvais répondre quand même. M'enfin bon. Fais ce que tu veux.", qu'il l'observa avant d'ajouter sous ses mots. "Hmm. C'était pas mauvais.", compliment lancé comme pour en équilibrer les méchancetés : pour ne pas se montrer trop horrible non plus. Et la question le fit doucement sourire, quand il la regarda revenir de ses moues bien trop enfantines. Avait-il affaire à une enfant ? "Pourquoi tu demandes hein ? Pas comme si je t'avais dit de faire comme chez toi. Je vais pas t'accompagner non plus. Puis tu sais où c'est non ?" qu'il marmonna, se relevant alors pour la laisser vaquer à ses occupations avant de commencer à en préparer son lit. Canapé qu'il déplia alors tout doucement, sans y mettre trop d'effort, il se prit à venir rembourrer la chose de plaid qui trainaient par-ci par-là, et de quelques coussins pour en rendre le tout plus confortable. Comme pour ne pas dire qu'il voulait qu'elle soit à l'aise. "Tu t'en sors ?", qu'il prononça pour en combler le calme ; avant de partir faire la vaisselle pour en occuper les doigts.

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Collisions des esprits compliqués, Saebyeok de son imposante médisance et Alex de son entêtement juvénile, le duo est pour le moins qu'on puisse dire, coloré. Cocktail aux saveurs inattendues, sans doute parviendront-ils à de grandes choses lorsque les hésitations se seront dissipés et que les cœurs seront apprivoisés, pour le moment, ils se tiennent à l'écart, mais ce n'est qu'une question de temps, car eux deux sont des personnes à qui il est compliqué de résister longtemps. 

Alex pince ses lèvres sous les remontrances du gamin, et elle a pourtant un an de plus que lui, mais c'est à se demander qui des deux est vraiment l'aîné. Elle ne lui demandera pas de l'appeler noona, non, Alex a horreur des différences de traitement, surtout ceux qui sont en rapport avec l'âge, car pour Alex les adultes sont bien moins respectables que les gamins, bien plus destructeurs. « Oui Monsieur, merci Monsieur ! » Salut de soldat, elle s'incline avant de déguerpir, s'arrêtant un instant devant la chambre de Gene sans savoir quoi faire. Entrer et piquer deux trois affaires ? Au final, elle ne sait même pas où sont les serviettes pour sa toilette. Grimaçant, la gamine se glisse dans la salle de bain et ferme la porte à clé avant de se planter au milieu de la pièce pour réfléchir. Les serviettes ne sont pas compliquées à trouver, rangées dans un des placards sous le lavabo, elle se penche et attrape de quoi se sécher, puis se dirige jusqu'à la douche qu'elle allume avant de se déshabiller. 

L'eau ruisselle sur son corps marqué par l'histoire, elle se concentre sur les paumes de ses mains, ravagées par la violence infligée à son hôte. Pincement au cœur, elle grimace, car l'eau lui pique, mais elle ne gémit pas, trop habituée à intérioriser, étonnement. Elle passe alors son doigt sur les marques de sa peau, les plus grosses dissimulées sous ses tatouages pour qu'on ne les remarques pas. Elle sent le nuage planer au-dessus de sa tête, les sentiments qui deviennent trop lourds, la tête qui cesse de surchauffer et le désespoir qui vient l'étrangler. Un matin, elle se réveillera et les couleurs auront cessé d'exister, c'est toujours la même histoire, une malédiction dont elle ne peut pas se débarrasser. 

Les larmes coulent avec l'eau de la douche, Alex a mal partout mais ce n'est rien comparé à la douleur de sa tête, elle finit de se laver et sort de la cabine en séchant ses pleures avant de s'envelopper dans la serviette propre qu'elle a dénichée. La voix de Saebyeok résonne à travers la porte, Alex se raidit et se mort la lèvre pour retenir un gémissement. « Mh, j'ai oublié de prendre les affaires de Gene... Tu peux me les apporter s'il te plaît ? » Regard posé sur le miroir, elle se remet à sourire, car c'est peut-être son meilleur bouclier, son sourire. Tant qu'Alex sourira alors les choses iront bien, c'est comme ça que ça marche, non ? Refoulant ses états d'âmes, la maudite s'occupe de masquer ce qu'il y a à masquer avant que Saebyeok ne revienne avec les affaires. 

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Avoir l'impression de s'occuper d'une enfant : périple inconscient dans lequel il s'était lancé sans vouloir y penser. Car ce n'était déjà que faiblesse de l'avoir aidée, elle, alors que le visage ne voulait plus qu'en voir mirage et bleus. Et peut-être allait-on l'interroger demain, et sans doute allait-il devoir camoufler tout cela pour aller travailler. Ô Enfer impur qu'il ne pouvait que redouter, car il en détestait, ceux qui se prenaient pour les plus forts : ceux qui ne savaient que prendre de haut les autres. Alors les honnêtetés frappaient toujours bien trop avec lui. Aucune restriction, aucun respect avec personne, et sans doute que Saebyeok n'était au final que l'enfant qu'il n'avait jamais pu être dans son enfance. "Tss... ", simple réaction face aux exagérations de la belle, alors qu'il ne fit que l'entendre se réfugier dans les enceintes moroses. Vie complexe aux honneurs qu'il détrônait de tous : pour ne pas en faire d'exception. Corps se glissant alors pour en préparer là où séjournerait la jeune femme, il se laissa pourtant glisser vers la cuisine, rangeant patiemment quelques assiettes au calme.


Eau coulant entre les doigts, son reposant qui enivrait tout doucement les esprits : et peut-être que cela en attendrissait les douleurs si brûlantes de son reflet dans le simple lavabo. Douce solitude qui en rendait faible les instincts du plus féroce. Et ô combien aurait-il aimé pouvoir en être autrement, celui qui s'assurait à sa manière des défenses de tout le monde sans se préoccuper de lui-même. Car il n'était que monstre parmi les joies vivantes : monstre parmi les amères créatures existant déjà à ses côtés. Pourtant, quand la voix de la plus âgée résonna entre les murs, il laissa son regard se perdre un instant avant d'en claquer sa langue contre son palet. " Même pas capable de prendre des fringues ? Faut que je fasse tout ou ?" qu'il haussa discrètement la voix : sans pour autant en réveiller la nymphe. Alors discrètement, venant en glisser les mains entre les étagères de Gene, il se permit d'en prendre un simple haut et bas, sans réellement faire attention à ce dont il se saisit, avant de finalement en faire sonner les phalanges contre la porte : pour ne pas l'en faire sortir. " Je te pose tout devant." qu'il articula vaguement, vêtements soigneusement pliés au pas de la porte. Et sans attendre, comme peur de n'en faire qu'apercevoir les épidermes, il retourna dans le salon, haut qu'il retira sans faire attention pour le remplacer par des tissus plus amples. "J'espère que pour te fringuer tu peux te débrouiller toute seule quand même. A moins que t'aies aussi besoin d'aide pour t'endormir ? Manquerait plus que ça.", soupir éternel, sous les apparences de bambin, qui pourtant avait veillé à faire en sorte que tout se passe bien, que rien ne puisse en encombrer les nuits : plus précieuse des attentions qu'il pouvait lui offrir. "Puis dépêche toi un peu je suis crevé. Je compte pas attendre que Madame soit couchée.", tête heurtant encore les pensées, résonnances insupportables alors que seuls les draps pourraient en réparer les intensités : jusqu'à s'y fondre entièrement.

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Les doigts qui s’abattent doucement sur la surface de la porte, Alex se redresse et remercie le jeune homme avant de tendre le bras pour ouvrir la porte et se saisir des tissus rapportés. Coup d’œil vers la silhouette du blond qui s’éloigne avant de s’enfermer à nouveau dans la salle d’eau. Rapidité d’exécution pour ne pas avoir froid plus longtemps, elle en ressort quelques minutes plus tard, propre, les idées calmées. Occupée à rassembler ses cheveux dans un chouchou sur sa tête, elle grimace aux mots du garçon et lève les yeux au ciel. « Je suis pas non plus une totale assistée, je te remercie de l’attention. » Et puis ses yeux tombe sur l’arrangement de son lit. Un sourire se glisse sur ses lèvres alors qu’elle remarque les efforts pour faire paraître l’endroit plus confortable. « T’en fais pas bichette, je ne te retiens pas plus longtemps. » Et sur ces mots elle se laisse choir sur le matelas, agréablement surprise par la réalité des choses. « Whoaaaaa comment je vais trop bien dormir ! » Et elle sait qu’il n’en sera rien, car l’insomnie la gagne trop facilement lorsque son cerveau est agité, et Dieu sait qu’il n’est pas prêt de se calmer. « Bonne nuit Saebyeok ! » Lancé au garçon avant qu’il ne disparaisse. 

Se glisser sous les draps n’est pas chose compliquée, Alex peut enfin tenter de se détendre, même si elle sait que les images de ce soir tourneront en boucle dans sa tête, prémices de sa malédiction. Elle préfère se mettre à penser à Gene pour le moment, car ça lui fait bizarre de la savoir si proche sans pour autant pouvoir l’entendre respirer à ses côtés. Elle se met ensuite à penser à celui qui pourtant n’avait montré que de l’hostilité envers elle auparavant. Rien qu’en début de soirée, les choses avaient dérapé entre eux, voilà qu’elle passait sa nuit sur son canapé désormais. Jouant avec ses mains tendues devant elle, Alex s’apprête a passer une nuit bien trop longue pour parler de repos, mais elle a l’habitude de ces situations. Les yeux grands ouverts dans la pénombre, elle fixe le plafond, les ombres, s’attardant sur n’importe quel détail lui permettant de ne pas se mettre à réfléchir plus sur ce qu’il s’est passé avec ses parents. Elle a laissé son portable éteint plus loin sur la table pour éviter d’être bombardé de messages paniqués. Elle voudrait tant être assise sur un nuage, loin de tout ça, sans aucun parasite pour lui gâcher son moment. C’est ce qu’elle se met à visualiser en fermant ses paupières, entamant alors une longue série de rêves éveillés jusqu’à ce qu’elle finisse enfin par trouver le sommeil. 

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Corvées effectuées, comme si les obligations n'en faisaient que s'imposer à lui, tandis qu'il s'était sans doute montré sous son plus grand jour : entre être désagréable et pourtant si doux à la fois, seulement quand il le voulait, seulement envers les personnes qu'il désignait. Car ô jamais ne se montrerait-il ainsi à tout le monde, nature beaucoup trop fière et éloignée pour se laisser aller aux quelques passions mortelles que tous ressentaient par moment. Lui n'était que venin à offrir, même pour ceux qui en faisaient briller les prunelles. Alors quand la demoiselle sortie des eaux, pour en découvrir les places, lui préféra en faire comme si de rien était : comme s'il n'avait pas mis les efforts pour rendre le séjour un peu plus agréable malgré tout. "On dirait pourtant. Puis je t'interdis d'utiliser ce surnom. Tu veux me faire gerber ou quoi ?", car rien ne lui allait réellement, entre les quelques ironies passées. Léger regard offert comme pour en vérifier que tout irait bien, il haussa les épaules avant de soupirer, s'apprêtant déjà à partir loin de celle qui en avait balafrer les épidermes. "Y prend pas trop goût." qu'il marmonna alors tout doucement avant de froncer un peu des sourcils, pour finalement en laisser tomber légèrement les barrières. "Hmm...Bonne nuit à toi aussi gamine." Et les mots prononcés, jusqu'à le faire disparaître derrière les portes : pour en dissimuler les habitudes.

apaisement ;
au bout des lumières.

Pénombre infime autour des corps, pour enfin en laisser les esprits se reposer, et lui n'attendit pas plus longtemps pour laisser les muscles venir s'échouer sur les draps. Immobile, force de ne plus rien faire, car au delà des apparences, tout était bien trop douloureux, pour en laisser parler les simples rêves. Prunelles se fermant automatiquement, comme s'il n'avait attendu que cela, entre les immondices galaxies offertes sur la peau, sans doute ne s'était-il jamais endormi aussi vite qu'en cette nuit ; pour en oublier les journées désastreuses, pour en oublier les lendemains chaotiques. Alors qu'importe, du moment qu'il pouvait n'y voir que vide entre tout, car il ne faisait que subir les journées, jusqu'à finir par en apprécier les quelques présences trop souvent refusées. Mais il n'était plus seul, à présent : peurs qu'il pouvait réfugier sur les épaules des autres, sans pour autant le faire ; bonheur trouvé dans les choses les plus simples, sans pour autant l'avouer.