—  time after time  —

:: 12.07.25, misunderstood ::

Et tu pleures, pleures des torrents de larmes face à l’incompréhension, ce terrible sentiment qui étreins ton cœur brisé d’enfant de sept ans. Pourquoi il t’a abandonné ton papa ? Pourquoi maman ne veut jamais répondre à tes questions et semble tant agacé lorsque t’oses ouvrir la bouche sur le sujet ? C’est pas de ta faute non ?  T’as rien fait toi pourtant. T’étais pas assez sage en tant que bébé ? Pas assez jolie pour qu’il soit assez fier de toi ? Tu te fais les questions et les réponses toute seule Nabi. Car personne ne veut t’en donner, personne ne prend la peine de t’expliquer que ton père, il a simplement décidé de refaire sa vie ailleurs, avec une autre femme et que ça n’a rien avoir avec toi ou qui que ce soit.

C’était son choix, uniquement le sien.
Il n’implique rien quant à la personne que tu es.  

Maman elle t’aime, mais elle est dépassée par les évènements n’arrive pas à vaincre sa propre tristesse et le fait d’avoir été trahie pour venir te consoler. Et heureusement pour toi, il y a young jae. Ton frère aux cinq années de plus que toi. il te caresse les cheveux depuis dix minutes déjà, commence à doucement s’impatienter en voyant que tu ne te ressaisis pas.

- Aller Nabi, stop c’est bon. Arrête de te poser des questions, de pleurer pour rien … Pourquoi tu te mets dans cet état ? T’es pas heureuse avec maman et moi ?

Il te le demande sincèrement, semble presque déçu à la simple idée que ça puisse être le cas et tu fais non de la tête, renifle un coup. T’aimerais lui dire que tu l’aimes beaucoup trop mais ton esprit est en vrac, ton chagrin est trop grand. La seule chose que t’arrives à faire c’est remonter le visage, le regarder sans prononcer un mot. Et surement qu’il comprend Young Jae car finalement il te serre fort dans ses bras, calme son impatience et te répète encore et encore qu’il sera toujours là pour toi. que t’auras jamais besoin d’un père tant qu’il est là.


:: 27.04.35, the break up ::

De : Nabi
à : 22:23
tu veux rompre ? soudainement ça te prends ?
j'ai fait quelque chose de mal ?  

De : Chan Min
à : 22:34
c'est pas que tu fais quelques chose de mal mais ...
t'es pas faite pour moi  
j'me lasse vite des filles jsp...

De : Nabi
à : 22:36
heu ouais enfin ?
on s'est vu cet aprem et t'étais normal
tu me fais une blague arrête ?

De : Chan Min
à : 22:42
y'a pas de blague nabi
arrête de chercher à comprendre
tu vois tu me gonfles là ? c'est ça ton pb

De : Nabi
à : 22:43
on peut se voir ? s'expliquer vite fait ?
on peut arranger les choses chan' stp fait pas ça

De : Nabi
à : 22:47
eh oh t'arrêtes de rep comme ça ?
y'a quand même marqué que tu lis  

De : Nabi
à : 22:58
t'es vraiment qu'un connard sans couille
va te faire foutre
quoique non évite
avec ta petite bite ça va pas le faire

vu par Chan Min.

:: 07.11.41, the run away ::
TW :: attouchement

T’as cru pendant un instant que tu sur-interprétais les choses nabi, le temps de quelques secondes tandis que sa grosse main remontait tout doucement de ton genou à la lisière de ta jupe tout en te parlant normalement, ton cerveau à tenter de rationaliser les choses. Tenter de te dire que c’était un geste anodin et que c’était toi qui avais le cerveau en vrac d’imaginer une chose pareille, que ça irait plus loin. Sauf que la main a continué de glisser, a fini par aller trop loin et c’est ton corps entier qui s’est glacé. De tes grands yeux noirs, tu l’as fixé ton beau-père, tu t’es demandé ce qu’il lui passait par la tête pour agir de la sorte. Puis quand il a rapproché son visage du tien, t’as sentie l’odeur d’alcool, sentie cette amertume des liquides ambrés s’infiltrer jusqu’à tes narines s’émanant d’entre ses lippes et c’est là que t’as compris ce qu’il se passait. Là que t’as compris, la gravité de ce qu’il allait se passer si tu n’agissais pas tout de suite.

T’as commencé à écarter ton visage, tourner celui-ci dans l’espoir qu’il comprenne. Mais rien n’y faisait, il continuait Han Hyeol, continuait comme si ça lui plaisait que tu lui résistes. Alors t’as commencé à le repousser, commencé à parler mais doucement son emprise se refermait sur toi. T’as alors utilisé ta maigre force, tenté le tout pour le tout en le repoussant avec ta maigre puissance dans les bras. Heureusement pour toi qu’il était bourré, pas assez en forme pour te forcer une seconde de plus. Tu l’as vu s’étaler de l’autre côté du canapé, un rire gras sortant d’entre ses lèvres en te regardant comme si tout ceci l’amusait. D'abord t'as été écœuré, la rage t'as envahis et tout de suite après t’as pris peur, t’as eu si mal au ventre et cœur en pensant qu’il pourrait le reproduire que la boite de pandore était ouverte que tu t’es enfuie de la pièce, t’es enfermé dans ta chambre le temps de réunir quelques affaires.

Tout juste le strict nécessaire,
Une valise cabine pour réunir vingt-trois ans de vie.

Puis une fois tes affaires rassemblées, la valise cachée sous le lit pour ne pas éveiller les soupçons trop vite. T’as attendu le retour de ta mère aux bercails pour sortir de ta chambre, attendu que le repas passe - tandis que lui, dormait à poing fermé sur le canapé pour agir comme si de rien était. T’as alors embrassé ta mère, lui a fait un calin et respiré son parfum en sachant très bien que ça serait la dernière fois que tu le ferais. Car plus rien ne serait jamais pareil, plus jamais t’oserais revenir ici, n’oserais lui dire ce qu’il s’est passé. Elle ne te croirait surement pas, te traiterait de menteuse et ça, surement que tu ne pourrais pas le supporter.

Et la nuit a fini par tombé,
Cette nuit-là, tu t’es échappée sans même te retourner.

:: 21.11.41, begin again ::

Prunelles qui glissent tout autour dans la pièce, s’attardent sur les murs trop blancs, trop magnifiquement décoré de cet appartement bien situé. T’aurais jamais imaginé qu’il se cachait une telle superficie, un tel logement quand t’as lu l’annonce posté une heure avant sur un site de petite de recherche de colocataire. Y’a une bonne ambiance, tu sens plutôt bien malgré que ça soit deux hommes qui te fassent face. C’est d’ailleurs le seul hic, le seul point qui te laisse un brin perplexe. Tu pensais voir une certaine mixité, ou peut-être un couple qui souhaitait partager les frais. Mais là, c’est bel et bien deux garçons – un peu trop mignons qui te toisent sans trop savoir quoi te répondre. Car eux aussi ne semblent pas des plus rassurés quant à laisser une femme s’installer ici. Sauf que maintenant que t’as vu l’appartement, vu le prix du loyer qu’on te demande t’as tout sauf envie de laisser passer cette occasion. Et tu pinces les lèvres, tu sais que d’ici maximum cinq minutes il faudra que tu t’en ailles, laisse surement la place à la prochaine personne qui viendra se présenter et visiter les lieux.

T’as qu’une chance Nabi,
C’est maintenant que tu dois la saisir.

- Je sais que je suis pas le profil type que vous cherchiez, que surement vous souhaitiez trouver un mec car c’est plus simple mais je vous jure que j’ai aucun souci avec le manque de pudeur, le fait que vous laissiez vos affaires trainés et peu importe en fait ? Je peux m’adapter à tout, j’ai vécu avec un frère et j’sais bien comment ça se passe ! Si vous détestez une tâche ménagère particulièrement je m’en occuperais… S’il-vous-plait, j’ai vraiment vraiment besoin d’avoir cette chambre… C’est vraiment pas loin de mon job et de mon université …

T’as vu l’hésitation se créer dans leurs yeux, tu les as vu se sondés l’un et l’autre avant de te demander deux minutes le temps qu’il délibère leur réponse finale. Et quand ils se sont levés pour s’éloigner, t’as posé tes yeux sur le plus grand qui lui, t’as lâché un regard méfiant. C’est pas avec lui que tu marqueras des points, super. Alors très rapidement, tu t’es plutôt mise à regarder le second, lui a servi ton air penaud, l’air de chien battue qui marchait trop souvent sur ta mère et ton frère. Un bref regard, un millième de seconde avant qu’il ne tourne la tête et que toi, t’en fasse de même pour te remettre à admirer les lieux. C’est de très longues secondes – voir minutes qui sont passés. Et quand ils se sont posés de nouveau face à toi, t’as le cœur qui s’est mis à tambouriner dans ta poitrine sans trop savoir pourquoi, c’est stressé que tu les as sondés, espérant voir en eux la réponse que tu souhaitais. Et finalement l’un des deux a pris la parole, le second, celui que t’avais essayé d’amadouer deux minutes plus tôt.

Ils se sont décidés d’un commun accord,
C’est ok, tu peux emménager.