PRETTY SAVAGE

et le soleil brillait !
là, tout en haut :
à resplendir au dessus d'eux.
quand les journées en étaient toutes différentes ,, de ces pas traversant les couloirs comme simples réflexes. et il y avait tant de choses dont il voulait parler, Songki, quand d'examens terminés, nouvelle année à se suivre comme plus grands des renouvellements possibles. c'est qu'il espérait ne pas en recroiser les mêmes visages, dans ses cours. faire comme si tout changeait de nouveau avec un peu de nostalgie de ceux qu'il avait pu rencontrer. mais ô il savait que certains visages seraient toujours croisés, quand des listes : il en connaissait déjà les prénoms ! à le faire sourire, de quelques espiègleries, de jeux auxquels personne ne s'attendait réellement ,, quand pour lui, tout en était à noter ((des détails, aux évidences.)) papiers entre les mains, à venir les déposer à l'accueil ! chemins tout tracés jusqu'à son bureau : il laissa quelques livres sur son bureau, lectures du moment. chaise rejointe pour en caler les dos douloureux ,, fixer un instant les portes jusqu'à en remarquer bouteille aux allures étrangères sur le bout de son bureau.
étrange !
sous les regards,
étonnés.
car il ne parvenait pas à comprendre d'où en venait les présents ! ceux offerts de temps en temps, à s'infiltrer dans son bureau quand lui n'était pas là. c'est qu'il se posait tant de question ! à ne jamais en imaginer les visages qui pourraient en faire offrandes ici, quand il en connaissait sûrement les figures en réalité sans ne même le savoir. de ses bras à se croiser, fixer les boissons étrangères en en plissant les yeux, il fronça un peu du nez, soupir las ! quand il en était bien trop intrigué pour ne pas en mener enquête. c'est qu'il avait déjà demandé à toutes ses classes ! à s'amuser à en charrier les figures : à n'avoir encore aucun indice de ce qui pourrait en inciter l'un de ces gamins à en offrir autant de petites choses. pieds à claquer tout doucement contre le sol, il finit par se relever, perplexe, pour en saisir la bouteille entre ses doigts, l'examiner un instant quand un faible sourire vint finalement apparaître sur le bout de son visage. car peut-être en était-il un peu touché, des quelques attentions offertes ! quand bientôt il viendrait déambuler dans les couloirs ,, à observer ceux qui se présentaient là comme si les mystères s'en resolderaient si facilement.

à pourtant :
en avoir regards
agrippés !

d'un sourire alors discret, il s'approcha tout doucement de la silhouette bien trop connue : quand elle en était sur ces listes d'élèves qui en redoublaient ses cours. jouer un peu ici, avec lui, comme habitudes qui en étaient presque devenues quotidien. col attrapé gentiment ! à juste vouloir l'embêter un peu, peut-être que Noy en savait quelque chose après tout, lui qui avait regard partout ,, passionné à mettre son nez là où il le voulait. "Noy, Noy, Noy...", qu'il voulait en attirer les attentions, à finir par le lâcher quand les bras croisés, il pencha un instant la tête pour le fixer presque amusé. "je savais que t'aimais mes cours, mais à ce point là.", qu'il hocha la tête, à essayer d'en tirer informations sans avoir à le crier sur les toits : car il voulait rester discret ! faire comme si il n'en était pas aussi intrigué, de cette personne qu'il voulait découvrir dans l'ombre. alors peut-être en provoquerait-il légers rires ! à celui qui en reflétaient ses intérêts les plus certains.

à raviver ,, quelques souvenirs.

lui montrer la bouteille ! venir la remuer tout doucement sous le nez, il plissa un instant des yeux avant de se pencher légèrement vers lui pour l'interroger. "alors dit moi.", à commencer tout doucement par en introduire les sujets quand il en avait là tout un monde à découvrir. "tu sais qui c'est toi ? celui qui m'offre ces choses." car Noy était intelligent ! bien qu'il ne le lui montre jamais réellement. à venir répéter sa question en anglais comme s'il pourrait encore mieux comprendre. "c'est que je sais que tu fouines partout. t'as bien dû entendre des trucs non ?" car il se faufilait, et c'en était presque mignon, en réalité, quand pourtant Noy n'en faisait toujours qu'à sa tête, toujours que comme il voulait : quand lui tentait désespérément de lui faire passer ses cours d'anglais ,, jusqu'à ce qu'il réussisse enfin. quand tout ce qu'il parvenait à faire était de le chercher en permanence, de l'agacer tout comme le faire rire : à être presque déstabilisant, dans les yeux du plus grand.
car tout était étrangement ,,
amusant : à venir
le faire courir aussi.

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Avec attention, Noy lisait les panneaux d’affiches à l’entrée de la faculté. Plus de tableau où on agrafait les résultats des examens, dans la ruée générale des élèves. Tout le monde pouvait y avoir accès sur l’application de l’université de nos jours. Certes, mais il y avait tout de même quelque chose de grisant à voir son nom dans les trois seuls étudiants en mathématiques sélectionnés pour leur sujet de recherche en master. Le pôle sciences et technologie de la ville de Busan était réputé pour son niveau. La poignée de doctorants sortant de ses locaux s’arrachant aux quatres coins du monde. Et Noy était déjà dans cette liste de présélection, son dossier ayant dépassé la simple barrière du langage. Malgré les avertissements du jury sur ses notes en langues, ils avaient noté la progression impressionnante en anglais en fin de semestre. “Encore une année et vous serez au niveau, alors ne lâchez rien surtout.” Son futur emploi du temps allait être drastiquement allégé, remplaçant les travaux dirigés et amphithéâtres par des sessions de recherches personnelles pour compléter son premier master. Il était sur un petit nuage. Il allait pouvoir venir en cours, seulement pour voir le visage de sa directrice de mémoire et Songki. Se balançant d’avant en arrière sur ses pieds, il ne pouvait s’empêcher de sourire. Enfin… Enfin, il y était. Il allait y arriver.

Sa musique dans les oreilles, il déambula dans les couloirs jusqu’à son casier, allant y récupérer son carnet de notes. Gribouillé d’un tas de calculs qui n’avaient de sens que pour lui, le cahier renfermait une mine d’or de recherches. Des nuits blanches à plancher sur une résolution ultime. Mais il n’avait pas le temps de le lire une énième fois - même s’il savait pertinemment tout ce qu’il  y avait de marqué dedans -. Il monta rapidement les marches qui menaient à l’étage des langues vivantes, celles qui avaient le courage de tenter leur coup dans la zone des sciences de la faculté. Noy connaissait plutôt bien cet endroit. Depuis plusieurs semaines maintenant, il s’infiltrait dans le bureau de Monsieur Park pour y déposer des cadeaux. Au début, il lui avait offert une boîte de variété de bonbons. Puis, remarquant qu’il lui manquait des marqueurs pour le tableau, il en avait laissé des nouveaux pour lui éviter d’en racheter. Aujourd'hui, à cause de la chaleur qui tapait sur la ville, il avait opté pour une boisson. Lui-même n’était vêtu que de l’un de ses shorts si apprécié, et d’un débardeur dont les couleurs étaient accordés à ses chaussures. Le temps passé sur le bateau de Dak Ho avait redonné à sa peau la couleur bronze d’autrefois. Parce qu’il fallait savoir être fashion, même sans amis. D’abord, il toqua à la porte, pour savoir s’il y avait quelqu’un à l’intérieur. Sans réponse, il tenta de l’ouvrir et, comme toujours, c’était effectivement ouvert. Se glissant à l’intérieur, il déposa la bouteille dans un endroit où il était quasiment sûr que Songki la verrait, avant de repartir aussi rapidement. Mission du jour, accomplie avec succès !

Il devait aussi passer par le bureau de sa directrice de mémoire, Madame Lung, une admirable jeune professeure en algèbre, qui était dans les seuls à apprécier l’intelligence de Noy. Elle avait courageusement soutenu sa proposition durant son passage à l'admission des sujets de master, favorable à ce qu’il provoquait dans l’université. Sa présence poussait tout le monde à travailler. Même si le fond était discutable car sans doute basé sur le fait qu’il ne fallait pas laissé un étranger gagner tous les honneurs, il était indéniable que la moyenne de sa promotion avait augmenté depuis son arrivée. Noy en était conscient, et si cela avait aidé pour sa validation, il l’aurait clamé haut et fort. Une fois le rendez-vous terminé sur une bonne note - soit un café partagé avec sa professeure, autour d’une discussion fascinante sur une suite de nombres très connue - elle s’excusa en lui disant qu’elle avait une autre élève à voir pour lui parler de son changement de filière. Noy la regarda partir. Elle était parmi les seules professeures femmes à ne pas s’habiller comme si elle allait faire un gala de beauté. Il l’appréciait beaucoup pour cela aussi. Soudainement, il sentit une main lui attraper le col, le retournant. Une douce chaleur remplaça celle du café dans son estomac.

« Je ne peux pas me passer de vous, monsieur ! » sourit-il à Songki.

Depuis qu’il s’était remis du fiasco du cinéma, Noy était devenu beaucoup plus relaxé en présence de l’autre homme, se permettant de flirter ouvertement avec lui, en le regardant droit dans les yeux. Il faut dire, le plus jeune avait passé énormément de temps à tenter de rattraper son retard dans la langue qu’enseigne Songki. Rapidement, il s’était rendu compte de la tâche ardue qui se présentait à lui. L’alphabet n’était pas aussi malléable que les nombres et Noy s’était heurté à un mur. Même s’il avait progressé en coréen en discutant avec son nouvel ami le pirate durant leur voyage en mer sur son temps libre, il n’était pas autant entouré d’anglais. Ainsi, le coréen lui venait plus facilement aujourd’hui, les fautes étant anodines et oubliables, bien loin de ses questions incessantes quand il ne comprenait pas un mot. Ses yeux se baissèrent alors sur la bouteille et il tenta autant que possible de retenir son sourire en coin, montant simplement le reste de son café à ses lèvres.

« Moi ? Fouiner ? demanda-t-il avec une fausse expression choquée, avant de reprendre un grand sourire. Mais peut-être que je sais quelque chose, oui. Vous voulez qu’on enquête ensemble ? »

Il avait des paillettes dans les yeux. Son petit gobelet de café était terminé, il avait validé son année et son sujet de master, son professeur venait lui demander qui pouvait bien laisser les cadeaux qu’il lui offrait, c’était une bonne journée. Noy avait remonté la pente de son mal du pays. La Thaïlande était un lointain souvenir, longtemps laissé derrière lui. Son futur, il était le sien à présent. Et puis, il avait le droit à un an supplémentaire assis à regarder son crush donner cours. Il avait définitivement gagné.

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grandeur, quand les couloirs illuminés par les fenêtres en venaient à éblouir les regards. pas à se faire grands, quand à présent Songki s'était habitué aux mouvements de foule, aux rires explosant dans les couloirs, ou aux déceptions lisibles sur les visages de certains. c'est qu'ici : tout était possible. à être presque observatoire de toute une sociologie ,, là où tous était différents, où lui appréciait découvrir nouveautés à chaque pas qu'il faisait dans l'enceinte de l'établissement. et peut-être était en réalité un peu chanceux, celui aux langages délicats au bout des lèvres, à faire raviver les étoiles dans les yeux de gamins, tout comme il en effrayait certains pour en faire taire les arrogances. deuxième maison aux couleurs si diverses, à ne plus être seul, quand les portes dépassées il se retrouvait face à un monde nouveau ! journées toutes différentes, à toujours en aimer parler avec ceux qu'il rencontrait, ô peut-être tout serait différent, un jour, quand les technologies en remplaceraient les enseignants. peur ultime : à devenir inutile ! celui aux doigts incompétents de toutes ces modernités ,, quand il se couronnerait lui-même de ces rébellions pacifiques pour en faire revenir les traditions.

à courir ,,
contre le temps !

mais aujourd'hui, il n'y avait qu'à en resplendir de nouveau ! mener enquête comme s'il finirait par se reconvertir en détective. c'est que tout l'intriguait, tout en venait à le faire se poser des questions : de ces présents laissés sur son bureau trop fréquemment à ces élèves qui n'en feignaient que les ignorances. et il voulait savoir, Songki, d'une curiosité qui en démangeait les quotidiens, à presque dévisager tous ceux qu'il croisait, comme pour en connaître les réponses ! car cette fois-ci, il ne le laisserait pas s'échapper. d'une personne à lui venir en tête ! quand évidence faite ,, il devait en connaître tout ce qu'il se passait dans les couloirs, quand lui ne pouvait qu'observer à distance. et sans doute le considérait-il un peu comme son acolyte ,, à pouvoir lui en tirer les oreilles, le suivre un peu partout, quand Noy en semblait parfois un peu trop amical. c'est qu'il en avait abandonné la discipline, avec lui : à changer de techniques en permanence, pour captiver un minimum l'enfant aux airs bien trop arrogants. d'une surprise ! à venir l'attraper comme remontrance, il esquissa pourtant un sourire, d'un sourcil relevé, quand les humours en semblaient présents dans ses quelques mots.

"ah oui vraiment ? hâte de voir si tu comptes suivre réellement tous mes cours alors.", comme simple invitation à ne pas venir sécher une seule fois. c'est que sans doute avait-il fini par se détendre un peu avec celui qui en paraissait trop enfantin, quand ses nerfs savaient se maîtriser sans pour autant toujours en garder leurs calmes comme un professeur toujours droit. mais il en voyait tous les progrès, en réalité, à pourtant vouloir le pousser : à faire toujours plus ! mais cette fois-ci, il ne venait que comme pour en demander les aides de celui qui avait les yeux partout, à se dire qu'il devait sans doute en savoir quelque chose, quand les fausses indignations semblaient en avoir pris place au milieu des discours. "oui. toi, fouiner. ne fais pas l'étonné, tu sais très bien de quoi je parle.", lui qui l'imaginait se faufiler un peu partout, écouter ce qu'il pouvait entendre aux alentours comme si ce n'était que spectacle à faire frémir les regards ! "si tu sais peut-être quelque chose, pourquoi voudrais-tu enquêter et ne pas me le dire tout de suite hmm ?", d'une question peut-être trop évidente, pour celui qui semblait vouloir jouer !

dans un labyrinthe,
de possibilités.

"mais soit, si ça t'amuse et que tu ne me fais pas perdre mon temps.", qu'il finit par laisser tomber, car Songki s'en savait aussi têtu que celui qui lui faisait face : et tout aurait pu durer bien trop longtemps pour sa propre patience à lui. "alors dit moi. par où on commence hmm ? pour que ça ait l'air de t'amuser autant comme petit jeu.", d'une tête penchée, il viendrait analyser chacun de ses mouvements, à tenter de décrypter ce à quoi il pouvait bien penser de son café terminé à la main. sans doute que tout cela ne faisait que l'amuser un peu plus, au final ,, à le voir lui chercher sans ne jamais en trouver de réponse : quand il en avait l'impression, que quelque chose en semblait bien trop évident. "alors dit moi. tu connais la personne ? je t'offre un café si tu m'aides juste un peu. après tout, c'est que t'as l'air d'avoir déjà fini le tient." dos à se redresser finalement pour poser ses mains sur ses hanches, il le regarda presque fixement comme si quelque chose finirait par sortir de sa bouche. trop bavard, il le savait. quand pourtant lui n'en avait aucune piste.

"et puis qui sait, peut-être que si tu arrives à trouver quelque chose sur cette personne je pourrais te récompenser." sans ne savoir ce qu'il pourrait bien lui demander. mais qu'importe, il en avait sans doute assez d'autorité pour venir refuser si quelque chose lui déplaisait, et Songki n'était en réalité pas si pressé, quand il en avait toute la journée devant lui : avec bien trop peur de cours, pour une fois. alors jouer aux devinettes s'en montrerait sans doute bien plus amusant qu'il ne pourrait même le penser, à en discuter ainsi.

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Il osa jusqu’à rouler des yeux à sa remarque. Certes, il avait raté plusieurs cours durant l’année, dû principalement à une certaine panique de voir son professeur après l’avoir salement abandonné après un rendez-vous au cinéma. Raconter comme ça, la situation était d’autant plus étrange. Mais il ne fit que le regarder en retour, signifiant clairement qu’il devait passé à autre chose. C’était il y a des années pour lui, cet incident, alors monsieur Park ferait mieux d’oublier rapidement, tout comme le plus jeune avait fait. Ils allaient mieux tous les deux, étant en bien meilleurs termes qu’à leur début. Était-ce l’odeur de la nouvelle année qui les rendait libres de discuter ainsi ? Parce que si ça se poursuivait pour le reste de ses études, il n’était pas du tout contre, Noy. Bien au contraire. Il voulait bien pouvoir faire ses yeux de biche à Songki, juste pour le voir, comme toujours, le fixer en retour avec son regard amusé mais sans retour. Sauf qu’il fallait être deux pour jouer. Contre toute attente, donc, ce n’était pas un solitaire. Il se mordilla la lèvre, retenant un sourire en l’écoutant. C’était lui le coupable, le scélérat, l’adorable donneur de cadeau. Mais allait-il le dire tout de suite ? Bien sûr que non ! Après tout ce temps, il faudrait quand même l’avoir compris. C’était toujours tellement amusant comme ça.

« Parce que ce ne serait pas drôle, sinon ! » répondit Noy à la question rhétorique de l’autre homme.

Evidemment, Songki savait depuis le temps que Noy aimait jouer, qu’il devait y avoir un peu de piment, sinon, à quoi bon ? D’autant plus qu’il était celui qu’ils allaient vainement chercher. Alors ce n’était qu’encore plus divertissant de le mener par le bout du nez. Même si ce n’était qu’une illusion, il l’acceptait avec le sourire. C’était tout ce qu’il pouvait s’offrir et ça lui allait. L’expression de son visage s’éclaircit alors qu’il lui disait de ne pas lui faire perdre son temps. Mais faire perdre du temps aux gens, c’était son passe-temps favori. Principalement aux individus qui de un, l’intriguait, de deux, lui plaisait, de trois, lui déplaisait. Heureusement pour lui, Songki figurait dans la deuxième catégorie. (L’autrice vous prévient par prévention, qu’il fallait mieux éviter d’être dans la troisième, parce que Noy n’avait pas vraiment de remords à aller jusqu’au bout des choses.)

Levant les sourcils, il observa Songki en retour, voyant bien que ce dernier tentait de lui soutirer des informations muettes en l’analysant. Certes, le plus petit était loin d’être un bon comédien ; il avait des progrès à faire pour camoufler ses émotions quand elles surgissaient de nul part. Mais il n’était pas non plus ignorant, voir idiot, et ce que tentait le professeur ne passait pas innaperçue. Et le fait qu’il essaye de lui arracher un nom en lui proposant un café, ça, c’était bien trouvé. Mais bon, un bon joueur sait comment cacher ses cartes. Noy jeta son gobelet dans la poubelle recyclable, observant le compteur pour voir s’il avait gagné un jeton pour un café gratuit. Malheureusement non. Bon, ce sera pour une prochaine fois alors. Puis il mit ses mains dans les poches de son short, souriant toujours à son professeur.

« Ce n’est pas bien de payer ses élèves comme ça, monsieur, ricana-t-il, avant d’hausser les épaules. Si je savais qui était la personne, je vous l’aurais dit, vous ne pensez pas ? »

Si Noy voulait vraiment aider Songki, il lui aurait tout simplement dit d’aller voir les caméras de surveillance de son bureau, toute l’histoire aurait été rapidement réglée. Mais tout de même, ce n’était pas du jeu. Parce que si le professeur d’anglais n’y était pas encore allé, c’est peut-être qu’il avait déjà une petite idée derrière la tête, pas vrai ? Ou alors, il surestimait trop l’homme en face de lui ? Noy esquissa l’ombre d’un sourire, détaillant un instant les traits du visage adulte et mature devant lui. Des pommettes hautes, des yeux aussi fins que son nez, une bouche étroite, un long cou. Pas étonnant qu’il soit aussi populaire. Car, en plus d’être l’un des plus cools, il était sans doute l’un des plus beaux. Et Noy appréciait l’attention qu’il lui portait. Un peu comme s’il était unique. Ce qui, si vous lui posez la question, est vrai.

« Il ne faut pas me dire ça à moi, monsieur… (Ses yeux observèrent sans ménagement le torse dissimulait sous la chemise.) Je peux demander ce que je veux en récompense ? »

Parce que ce serait vite fait de lui donner les informations qu’il voulait. « C’est moi ! Maintenant, retirez vos vêtements, je veux un bisou. » Une légère rougeur couvrit les pommettes du plus jeune, alors qu’une étincelle s’allumait dans ses yeux. Songki connaissait bien ses élèves, les côtoyant sans doute plus que la plupart des professeurs, qui ne faisaient que passer dans les classes pour faire cours. Le professeur d’anglais, pourtant, étaient étrangement proches des élèves de sciences. Au plaisir de ces derniers, d’ailleurs. Le mathématicien gratta son talon sur le sol immaculé de la faculté, réfléchissant un instant, les lèvres pincées. Et si…

« Et si vous lui laissiez une lettre ? Peut-être que la personne répondra et vous aurez son écriture ? » proposa-t-il alors.

Avec un peu de jugeote, le piège était facilement évitable. Noy, par contre, ne connaissait pas beaucoup de monde. Peut-être qu’il pourrait demander à Dak Ho de lui écrire une réponse qu’il dictera, juste pour brouiller les pistes. Effectivement, cela pourrait marcher. Ouais, c’était un bon plan. Enfin… Peut-être que Songki allait refuser. Après tout, il était tout aussi surprenant que la petite souris.

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et il y avait les curiosités, là, à se faufiler entre les veines, faire en sorte d'en attirer les regards quand pourtant tout semblait bien trop étrange. c'est que songki avait toujours été bien trop intéressé par le monde, par les moindres détails ! à vouloir tout savoir, tout connaître, des livres aux hymnes, du monde aux humains : comme si tout regorgeait en permanence de secrets. inatteignables, à devoir tout parcourir pour pouvoir en obtenir chacun des savoirs. il avait couru si longtemps, il avait fini par en attraper mots et poèmes ! à vouloir en comprendre et graver contre les pages chacune de ses découvertes. alors il ne renoncerait pas, à savoir qui venait lui en faire présents dans son bureau en cachette. c'est qu'il viendrait pourchasser le monde entier, juste pour en obtenir réponse à ces problématiques qui n'étaient que bien trop légères sans doute. "pas drôle pour toi effectivement. je sais à quoi tu joues, Noy, et sache que tu es vraiment un cas.", à juste venir l'embêter comme lui le faisait ! chat à vouloir en attraper la souris ,, de ces quelques épopées à venir s'en transformer en jeu permanent. c'est qu'il viendrait parfois en oublier : qu'en face de lui prenait place simple étudiant !

il savait, ce que le plus petit avait en tête sans pourtant tout connaître. c'est qu'il se fichait bien finalement de savoir ce qu'il lui passait dans la tête. tout était bien trop complexe ,, à vouloir simplement en suivre là les quelques rires et amusements qui en ressortiraient. à y trouver là quelques tendresses, quand il n'y avait que soleil à éblouir les regards ici. ne faire aucun sous entendu, à juste l'observer jouer de ses tactiques pour en amuser sa personne. ô peut-être que Noy avait déjà ce qu'il désirait, finalement : attention toujours rivée sur lui, qu'importe la manière. car il avait su en attiser les colères, les regards, tout comme les sourires. courir là après un fantôme sans ne jamais savoir que face à lui s'en trouvait bourreau de tout un temps. c'est que l'étudiant avait quelques visions d'avance, sans doute, sur celui bien trop mature pour en remettre en cause les paroles. car songki n'était en réalité qu'enfant lui-même aux rêves arrachés trop tôt ! d'une voie finalement trouvée ici, auprès de vies qui se formaient tout autour de lui.

jusqu'à s'y perdre :
lui aussi.

alors il en tentait techniques sur techniques, pour obtenir précieuses informations. à vouloir en dérober tout ce qu'il savait, tout ce qu'il pourrait bien lui dire, quand au final lui n'en avait aucune piste : aucun soupçon. c'est que c'était assez étrange pour lui, quand jamais il n'avait reçu de cadeau en secret. peut-être quelques chocolats ici et là, mais jamais rien sur le long terme. surprise à détonner, à faire sourire ! sans ne savoir qui pourrait être derrière tout cela. "certes. mais avec toi Noy tu sais très bien que si je ne fais pas ça tu risques de me faire attendre longtemps. et puis tu es très bien capable de savoir sans ne rien me dire. je te connais bien." à savoir, qu'il en aimait venir le faire tourner dans tous les sens sans ne jamais le laisser se reposer. il savait, maintenant, à force de devoir lui courir après : qu'il en était créature bien trop vicieuse, Noy. à toujours n'en faire qu'à sa tête, comme si le temps ne ferait que les tourmenter un peu plus au quotidien.

regards à le faire rire, de demandes à ne plus se cacher, il se moquait bien de ce qu'il viendrait lui demander en retour, quand il n'avait peur de rien. "fais donc. rien ne m'effraie. ce que tu veux en récompense.", d'épaules haussées, à ne pas se douter qu'il en laissait là porte ouverte au diable. c'est qu'il avait sans doute trop confiance, celui aux paroles toujours bien trop correcte, au dos toujours si droits de ses sourires à faire rayonner les pièces qu'il traversait. à être capable de tout : quand il en était resté un peu cet enfant du passé, à n'avoir jamais vraiment grandi, car tout était passé si vite. à vouloir s'amuser un peu, au final, quand Noy ne pourrait sans doute pas le surprendre. c'est qu'il en avait vu bien des cas, lui, à connaître bien trop de monde, ici, quand d'une proposition, il s'imaginait déjà devoir analyser toutes les copies de ses cours pour en reconnaître les écritures parfois bien incompréhensibles. "je penses que tu ne te rends pas compte du temps que ça me prendrait de comparer les écritures avec celles de toutes mes classes ... ", qu'il fit une légère moue, à pourtant trouver l'idée intéressante. "mais c'est pas une mauvaise idée. c'est mignon. même si ça m'aidera pas beaucoup ... " et peut-être n'arriverait-il jamais à retrouver la personne en question.
quand tout était
si confus !
dans ces couloirs.
"si c'était toi tu répondrais ?", nez à se plisser, bras à se croiser, il vint en détailler le visage du plus petit avant de soupirer un peu. "ça se tente. ou alors ... j'installe une petite caméra. ça sera plus rapide...mais je te préviens s'il s'avère que tu connais la personne et que tu ne me dis rien, je diviserai ta récompense.", menace factice, car en réalité il ne faisait que jouer lui aussi de quelques paroles. "à ton avis...c'est pour quoi ces cadeaux hein ? c'est bizarre quand même de se cacher comme ça ...", d'un sourcil à se lever, il finirait par l'interroger lui comme simple amitié, à sourire alors bien trop sans doute. "tu me suis ? à moins que t'aies cours.", qu'il commença à tout doucement marcher à reculons, comme pour l'entraîner avec lui, sans réellement savoir où chercher. car ici, ils ne feraient que se perdre dans bien trop de réflexions. détendre les épaules de quelques rires ,, laisser les doutes s'évaporer : pour espérer en trouver quelques indices à deux.

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Et il le prenait comme un compliment ; il fallait mieux être “un cas” comme disait Songki, plutôt qu’un individu normal, sans saveur. Son sourire s’élargit, ravissant ses yeux, flatté dans son égo. Parce qu’il savait - bien sûr qu’il savait - que son professeur ne voyait pas cela comme une insulte, mais comme une manière affectueuse de l’adresser. Le plus petit se connaissait, adressant toujours avec pertinence ses défauts, mais ne faisant absolument rien pour y remédier. Pourquoi faire de toute façon ? C’était trop tard de toute façon, il était majeur, ayant atteint l’âge où tout était irréversible. Il papillonna des cils en l’entendant, joignant ses mains dans son dos, les pieds en éventail, se penchant en avant pour le regarder avec des yeux encore plus immenses. Ainsi donc, il pensait le connaître. Intéressant… Les lèvres légèrement en boudeuse, cachant à peine les coins de sa bouche relevés, il s’exprima avec la légèreté d’une certaine minuscule fée devant son idiot de garçon qui ne voulait pas grandir.

« Really ? You know me ? (C’était comme si des étincelles s'échouaient sur ses pommettes, tellement il en avait dans les yeux.) Quelle est ma couleur préférée alors ? »

Au moins, il n’avait pas tort : Noy allait totalement le faire attendre, alors qu’il connaissait très bien l’identité du donneur de cadeaux compulsifs, a.k.a lui-même. Pourtant, il voulait jouer sur les mots de l’autre homme, s’amusant à lui poser une question si simple auquelle il était quasiment sûr qu’il n’avait pas la réponse. Après tout, il était connu pour ses looks folkloriques, ses chaussures multicolores et ses immenses lunettes rondes. Songki allait sans doute faire une pirouette pour évincer la question, mais Noy était plutôt fier de le prendre au mot, de le mettre au pied du mur, de le confronter à une sorte de réalité en soi. Il ne connaissait que ce qu’il pensait connaître, ignorant que Noy était telle une superposition de formes indéfinies, indéchiffrables et irréfléchies. Pour cela qu’il lui fit une proposition pour l’aider, ne se mettant même pas en danger. Il savait que c’était un peu fragile, comme idée, mais ça pouvait totalement faire l’affaire. Il l’imaginait déjà, carte en main, tentant de comparer vainement les écritures entre elles. Rien que cela, ça valait la peine de l’accompagner dans son enquête dont le dénouement était déjà tout trouvé.

“Si c'était toi tu répondrais ?” Bien sûr. C’était une évidence. Il adorait l’homme en face de lui, aimant le faire criser, le rendre fou ou voir ses pommettes craquer tandis qu’un sourire prenait place sur son visage. C’était peut-être égoïste en un sens - en fait, ça l’était totalement - seulement, personne ne pouvait l’arrêter et Songki n’avait pas encore activement interdit le plus jeune d’agir de la sorte, alors tout était permis. Son expression vacilla légèrement lorsqu’il parla de la caméra, mais il fit passer cela pour une moue à la place. Il y avait un point positif à être celui que le professeur d’anglais était venu voir pour démasquer l’inconnu : il pouvait être au courant du plan et réfléchir en avance à un moyen de le déjouer. Une caméra ne pouvait rien contre un bon costume. Il n’avait plus qu’à trouver le bon timing pour que l’homme ne le croise pas dans sa tenue avant qu’il n’est pu se changer et tout serait parfait. Rien n’était impossible lorsqu’on était une petite souris astucieuse.

« Vous êtes sûr qu’une caméra dans votre bureau n’est pas un peu extrême ? demanda-t-il tout de même. Diviser ma récompense… Comment savez-vous que je voulais vous demander plusieurs choses ? »

A vrai dire, si jamais il lui avouait - ou dans le pire des cas que Songki le découvrait - il n’aurait qu’une toute petite requête. Peut-être - sans doute - que l’homme refusera, mais il fallait toujours essayer. Noy pencha la tête sur le côté, le suivant des yeux alors qu’il reculait, avant qu’une main invisible ne le pousse en avant, et qu’il arrive à ses côtés, l’accompagnant avec un certain plaisir. La journée ne pouvait pas être meilleure. Un rire même lui échappa lorsque le plus vieux fit allusion à de potentiels cours. C’était le début de l’été ; il n’y avait que les professeurs universitaires qui ne connaissaient pas les emplois du temps de leurs élèves. Il secoua la tête, faisant légèrement flotter ses cheveux, alors qu’ils rebondissaient déjà à chacun de ses pas enjoués. Le soleil de Busan illuminait la ville, resplendissait, lui donnant envie d’aller à la plage et de s’échouer dans l’eau. Peut-être qu’il ira aussi se balader dans la vieille partie de la ville. Après tout, il avait dû temps, maintenant que tout était prêt. De vraies vacances. Ou alors, il pouvait pousser la vice et décider de faire l’université d’été, pour venir profiter des salles climatisées alors qu’il pratiquait ses talents. Il était quasiment sûr qu’il n’y aura personne et qu’il pourra faire son enfant prodige en paix. Oh oui, ce serait vraiment bien. Très bien même. Regardant vaguement autour d’eux, il constata déjà qu’il n’y avait plus beaucoup de monde dans les locaux. La liste des potentiels donateurs de Songki n’en était que réduite. Et Noy en faisait toujours partie.

« Où allons-nous ? s’enquit-il enfin, ayant suivi le Park sans une seule arrière pensée. Ah et d’ailleurs, je viens d’y penser, mais cette personne, celle qui vous laisse des cadeaux, elle doit bien vous connaître… Ça réduit déjà nos recherches. »

Les doigts sur le menton, comme s’il supprimait mentalement plusieurs noms déjà, Noy jouait une parfaite comédie, qui avait l’air trop réelle. Il était presque sûr que si on se penchait un peu plus sur cette histoire, tel le jeu “qui est-ce ?” Songki arriva à la conclusion la plus logique. Le plus jeune avait hâte en quelque sorte de voir sa réaction. Et d’obtenir sa récompense en même temps. Vraiment, il avait bien réussi son coup, cette fois.

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PRETTY SAVAGE

désespoir, à n'en poser que les mots mauvais , à en intriguer les figures comme si tout était bien trop connu : ô peut-être que les misères n'étaient plus aussi familières, finalement. à simplement s'amuser de tout ce qui l'entourait, sans ne jamais en mesurer les paroles. quand celui en face de lui était capable de tout ! enfant aux ambitions si grandes, parfois un peu perdu, parfois bien trop perspicace ,, il voulait simplement en montrer quelques espoirs de repentance : quand de ses cours il en était devenu presque amitié bien trop insolente. à toujours lui tenir tête comme enfant qui ne savait plus s'arrêter. à en faire rire pourtant celui aux grandeurs presque affabulées. "mais t'es vraiment...", qu'il venait à tout doucement laisser sa voix s'envoler, à en hausser les épaules ! quand il n'en avait aucunement les réponses à ces questions. "j'en ai aucune idée et je ne veux pas savoir. j'ai pas besoin de savoir ta couleur préférée pour voir que tu es particulièrement : agaçant.", l'embêter sans ne jamais vraiment rien faire pour s'en empêcher, il venait en avouer quelques réalités, celles qu'il devrait sans doute s'abstenir de révéler quand il n'en était que professeur à devoir en garder les dos toujours droits.

et peut-être :
viendrait-il à
en connaître les réponses !

mais au final, Noy ne le connaissait pas réellement, lui non plus. mais y avait-il réellement une façon de connaître une personne ? quand tout se découvrait petit à petit sans ne jamais s'arrêter. chaque minute, chaque instant, tous les individus en révélaient une partie d'eux sans le vouloir. qu'importe les caractères ,, à venir disséminer beautés et caprices ,, égoïsmes et allégories, quand ici tout finirait par se fondre dans la masse. car après tout : ils n'étaient que deux parmi bien d'autres. et en somme, les méthodes en semblaient si enfantines ! de celles à faire passer des mots en papier au fond de la classe sans que le professeur n'en repère les stratagèmes. lui serait bien du genre à venir en attraper à deux doigts les petits papiers, lire à voix haute les récits secrets comme s'il venait en dévoiler au monde toute leur innocence. ô bien souvent cela faisait rire l'amphithéâtre, dans d'autres cas les visages s'en transformaient en couleur des plus rougies. comme si au final ,, il n'en étai encore qu'un enfant lui-même.

mais Noy était doué, pour venir en faire s'élever les voix. à en avoir patiences limitées avec lui, comme s'il faisait tout pour se faire remarquer. "un peu extrême ? face à un enfant il faut parfois se faire pourtant discret, non ? après tout, cette personne se faufile. alors pour l'attraper rien ne vaut une bonne vieille petite vidéo.", quand en réalité il ne ferait qu'observer en silence. "je te l'ai dit, je te connais bien. après tout c'est ton genre, de toujours en demander plus. je me trompe ?", de quelques rires, à se demander si au final il n'avait pas réussi à bien le percer. car après tout, à le voir tous les jours, peut-être s'était il un peu attaché, à celui qui voulait jouer au plus insolent avec lui."à croire que finalement je te connais plutôt bien non, Noy ?", de quelques murmures, quand finalement il en arrêterait les jeux. à s'interroger pourtant ! quand les lieux en semblaient si vides, maintenant. alors la liste se raccourcissait, à en faire venir quelques têtes devant ses yeux, sans pourtant y faire réellement attention. et peut-être finirait-il par en découvrir là secrets inestimables, Songki.

quand ils se faufilaient ,,
dans les couloirs :
aux odeurs de cafés.

d'une question posée il en laissa sourire se faufiler, à vouloir lui faire croire qu'il l'emmenait dans le pire des endroits : quand il ne s'agissait que d'une simple machine. "boire un café. pourquoi ? tu t'imaginais peut-être que j'allais te traîner ailleurs ? voyons...je ferai pas la même erreur deux fois.", à juste le faire marcher ! quand d'un regard il finit par tout doucement exploser de rire sans ne même pouvoir s'en empêcher. "si cette personne me connaissait si bien, elle saurait que je n'aime pas les surprises et l'inconnu.", sans pourtant en faire là de reproche. simple gentillesse : quand tout devait être prévu et organisé à ses yeux. juste pour quelques instants, sans doute, c'est que le plus grand devait analyser tout ce qui lui passait devant les yeux, à vouloir faire attention à ses arrières comme par peur d'en trouver mauvaises surprises. "enfin je me demande qui ça peut être. pas toi j'espère ? à moins que tu caches bien ton jeu. remarque ça m'étonnerait pas. même si ...", qu'il venait à réfléchir en plissant les yeux. "même si ça me donnerait une bonne raison de plus pour te donner plus de travail." humour en permanence ! à venir jouer de quelques mots comme s'il en trouvait tout bien trop drôle dans cette journée.

"un café alors ? ou je t'emmène dans un vrai truc ? après tout t'as réussi ton année. d'habitude je fais un truc avec mes étudiants mais ils avaient l'air tous pressés de partir.", qu'il fit une légère moue, de ses mains dans ses poches. "si je t'emmène dans un vrai café tu vas prendre tes jambes à ton cou ?", un peu rancunier, sans doute, quand pourtant les paroles n'en étaient que douceur. "j'en connais un qui fait des animaux en mousse de lait. si ça t'intéresse.", qu'il en venait à le regarder, à marcher toujours à reculons avant de manquer de trébucher contre l'un de ces carrelages bien trop abîmé par le temps. à se reprendre légèrement en manquant de basculer en arrière, avant de s'en frotter la nuque comme si de rien n'était. "en parle à personne.", à presque le menacer gentiment ,, quand finalement il n'en fallait que trop peu pour que tout un établissement en soit au courant. mais il en connaîtrait la source, lui : et saurai comment se venger de ces affronts.

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Ses yeux se plissèrent, tout comme son sourire qui devint farouche en observant Songki se répéter inlassablement. C’est qu’il prenait de la fierté à être insupportable, et ça, le professeur l’avait très bien compris. Noy était ce qui s’appelait le plus communément “un petit con”, appréciant le titre dans toute sa splendeur. Oui, il était petit, oui, il était insupportable, et oui il allait faire de votre vie un jeu dans lequel il était le maître des cartes. Dak Ho lui donnait la qualité de savoir retourner l’esprit de n’importe qui, comme un pouvoir qu’il maîtrisait avec l’adresse d’un magicien. Bien loin de s’offusquer de l’insulte, au contraire, il se sentit toucher de ce mot d’affection. Parce que même si le plus vieux le cachait, Noy savait qu’il le portait dans son cœur d’une manière ou d’une autre. Peut-être que son image n’était pas autant chérie que Noy le faisait avec celle du Park, mais c’était déjà ça. Il pouvait se contenter de son attention, de savoir qu’il était celui qu’il venait voir pour régler ses problèmes d’intrusions, qu’il arrivait à relaxer l’homme assez simplement pour recevoir des mots familiers. C’était un jeu, intrusif, long et parfois éprouvant, mais qui portait ses fruits. De quoi le ravir. Il s’était mis à défi en début d’année de faire de la vie de cet homme un enfer, de le faire sombrer sous ses yeux féroces. Au fur et à mesure, pourtant, le résultat attendu avait changé. Pour le mieux, si vous demandez l’avis du petit étudiant.

Pourtant, il sentit son propre piège se refermer sur lui, en entendant l’énoncé d’une caméra de surveillance. Bon… Il devra s’organiser pour être le plus discret possible. Surtout que, si l’intru montrait d’une manière trop explicite qu’il savait où se trouver la vidéo surveillance, Songki saura qu’il s’agissait de lui, étant celui qui découvrait l’idée avec lui. Mais s’il fallait savoir une chose sur les souris lorsqu’elles se retrouvaient prises au piège : elles arrivaient toujours à trouver un échappatoire. Noy tenta de paraître le plus détaché possible en demandant si ce n’était pas trop extrême. Mais Songki balaya l’évidence d’un revers de mains. Il ne pouvait pas vraiment argumenter en retour, parce que ce serait éveiller les soupçons. Après tout, il était censé l’aider à trouver l’intru, et non l’inverse. Saboter une mission comme celle-ci devenait de plus en plus complexe. Ainsi, il ne fit qu’hausser les épaules, hochant la tête comme s’il comprenait totalement le but et les arguments du professeur, alors qu’à l’intérieur de lui, les rouages de son cerveau travaillait déjà lui dénicher un moyen de s’en sortir sans se faire attraper. Il allait devoir redoubler de discrétion, tout en restant lui-même dans sa démarche. Ou alors…

« Nous allons faire ça alors, répondit-il finalement, ignorant le sarcasme de Songki à son égard. J’ai le droit à deux récompenses ; s’il s’avère que je connais la personne, je n’en aurais le droit qu’à une. C’est d’accord ? »

Sous ses mots pourtant, son cœur battait la chamade. “A croire que, finalement, je te connais plutôt bien non, Noy ?” Il l’avait dit sur un ton tellement calme, tellement lui, que le plus jeune se sentit toucher profondément dans ses émotions. Comment ? Comment pouvait-il dire quelque chose comme ça et tout de suite enchaîner avec la plus banale des conversations ? L’esprit du plus jeune était encore bloqué sur le murmure, tandis qu’il le suivait dans les couleurs. Il me connaît ? Oui, bien sûr qu’il me connaît maintenant. Noy n’avait pas été discret sur sa personnalité, n’étant pas de ceux qui attendent l’intimité pour s’exprimer sans pudeur et sans honte. Lui, c’était maintenant ou jamais, et si vous tombiez dans ses mauvais jours, vous aviez trois fois plus de chance de le découvrir sous son pire attirail, mais de nouveau, sans bavure. Il n’était pas un livre ouvert pour autant ; ses émotions, ses sentiments, ses pensées profondes, ses peurs, son traumatisme, il le gardait pour lui. Parce que cela n’avait pas sa place sur la voie publique. Sa personnalité prenait déjà assez de place, sans qu’il n’est besoin d’y rajouter le bagage émotionnel qui le suivait depuis son départ de Thaïlande. A son petit pique référant à leur dernière sortie au cinéma, Noy lui tira la langue, fronçant faussement du nez. Ce n’était plus vraiment sur le tapis depuis le temps, même si le plus jeune avait plus ou moins avoué ses sentiments pour le professeur. Etrangement, cela n’avait rien changé, si ce n’est qu’ils continuaient de se retrouver.

« Me donner plus de travail ? Alors que le but est d’offrir des cadeaux ? (Il prit un air choqué, se touchant le torse dramatiquement.) Damn… Qui vous a fait du mal, monsieur, pour être aussi froid et méchant ? J’espère que le vrai coupable sait à quel point vous êtes cruel… »

C’était cliché et dégoûtant à dire, mais Noy suivra Songki pour n’importe quelle excuse. Peut-être pas la fin du monde, parce qu’il y avait des limites à ce qu’il cautionnait - principalement parce qu’il avait des standards et que Songki les rencontraient tous plus ou moins bien - mais assez loin pour montrer sa dévotion. Il hocha la tête à la proposition de son professeur, acceptant le café avec plaisir, même s’il ne put s’empêcher de taquiner l’homme avec un “aaaw, vos élèves ne vous aiment plus autant qu’avant !” pour répondre à son énième attaque sur l’accident du cinéma. Noy avait l’impression qu’il en entendra parler jusqu’à la fin de sa vie. Il fallait juste attendre que Songki fasse une erreur et Noy lui tombera sur le dos de la même manière. Son regard suivit son corps qui se tournait vers le sien, légèrement en arrière, pour le regarder. Un instant, Noy entrevit quelque chose ; il ne savait quoi et sans doute que ce n’était que dans son esprit, mais il le vit. Puis Songki trébucha et Noy explosa de rire. L’amusement persistant encore dans sa voix, il se rapprocha de l’autre homme, oubliant malencontreusement l’idée d’espace personnel. Les yeux encore lumineux, il ne put s’empêcher de jouer avec le feu.

« Comment comptez-vous acheter mon silence ? demanda-t-il, joueur. Le café ne compte pas, vu que vous me l’offrez. »

Tout était bon pour avoir ce qu’il voulait. Mais, contrairement à la récompense suite à la capture du mystérieux bienfaiteur de Songki, il lui laissa totalement libre le choix de son argent pour payer la bouche fermée de Noy. Seulement, l’autre homme devait se montrer assez convaincant et entrepreneur pour que le plus jeune accepte de se taire.  

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enfant perdu dans l'esprit, pour celui qui en avait gardé ses airs d'antan : peut-être avait-il simplement un peu grandi, Songki, à en être devenu si mature, si robuste, pour en affronter le monde entier. à en remarquer chacun des stratagèmes, ceux qui en semblaient parfois un peu enfantins, peut-être légèrement bien orchestrés. c'est qu'il en avait vu là différentes nuances déjà, de tous ceux qu'il avait déjà rencontré, de celui qu'il avait en face de lui. enfant à retrouver comme s'il en était simple ami quand en réalité il n'en était rien. jeu perpétuel ! à essayer de mener comme il le pouvait sans en dépasser les bornes ,, grâce et maîtrise pour en afficher toujours les limites ((à en devenir de plus en plus floues.)) de ces quelques questions qu'il se posait, à se dire que le plus jeune pourrait lui en offrir réponses, peut-être voulait-il simplement s'amuser un peu : quand les classes quittées il en restait là ambiance de fin d'année. curiosité à venir le pousser aux pires des vices, il en avait là ingéniosité, quand il en trouverait idées pour en attraper ceux aux esprits bien trop légers pour s'en introduire en permanence dans son bureau.

regards à s'amuser de la figure devant lui, à hausser les sourcils quand il venait pourtant à en rire tout doucement. tête à se secouer, presque dépité : il y voyait là presque défaite, pour celui qui lui en demandait toujours bien trop en permanence. c'est que Noy ne savait pas rester calme, ni en demander le minimum. mais en méritait-il finalement autant d'attention ? "deux récompenses rien que ça ? mais voyons Noy en quel honneur ? mais soit. je suis d'accord. il faudra juste me dire ce que tu veux, histoire que je vois si j'accepte toujours...", à en faire visage presque douteux, quand il se demandait ce que le plus jeune pouvait bien avoir en arrière pensées. il était capable de tout, et il ne le savait que trop bien. à se méfier là de chaque pensée qu'il pourrait avoir : comme s'il viendrait en faire pacte aux malédictions presque trop présentes. alors il avait cette impression d'en connaître presque bien trop le caractère du jeune homme. à croire qu'il l'avait toujours connu quand en réalité l'histoire en manquait de bien trop nombreux morceaux.
à vouloir savoir ,,
ce qu'il y avait :
dans ces têtes.
"car tu sais, avec toi je me méfie, Noy. tu serais capable de me demander quelque chose que je ne pourrais pas te donner, si je t'accordais tout tes vœux immédiatement." de ces voix toujours aussi calmes, sourire à s'immiscer sans en avoir honte. car il prévoyait toujours au fond, une solution de repli : pour ne pas s'en retrouver coincé ! à peut-être trop réfléchir, au final, celui qui s'en voulait libre de faire ce qu'il désirait à présent. de sourires à éclore pour se remémorer de chaque instant, il viendrait sans doute lui rappeler pendant toute une vie les quelques accidents qu'il avait bien pu lui causer : car les réactions du jeune homme en étaient si amusantes à observer. caractère bien trempé, à en être si expressif, peut-être était-ce quelque chose inhérents aux thaïlandais, sans ne réellement savoir à n'en connaître qu'un. mais pour lui, il viendrait en illustrer tout un peuple, et Noy n'en était sans doute pas le plus exemplaire de tous, à bien le regarder.

à le regarder, sourcil à se hausser ,, il finirait par rire de nouveau, à se tenir toujours droit sans en perdre la face. "le travail est un cadeau en soi. qui a dit qu'un cadeau devait toujours être plaisant pour celui qui le reçoit hmm ?", de ses épaules à se hausser, quand il en prendrait mine faussement boudeuse. "froid et méchant ? c'est nouveau ça ? t'es bien le premier à me trouver ainsi. mais tant pis je le serai qu'avec toi alors.", d'un humour presque trop identique , à ne faire que répondre : pour en sortir de son rôle de professeur juste pendant quelques instants. à essayer de faire l'intéressant, de ses manières presque trop étranges, quitte à en paraître un peu idiot. c'est que de son regard, il avait voulu en soutenir les iris ! à marcher à reculons pour finir par trébucher. d'un visage à se rapprocher de lui quand il en était presque trop honteux ,, il plissa du nez, avant de secouer la tête de cette lueur dans le regard de son vis-à-vis. "parce que faut en plus que j'achète ton silence ? t'en demande beaucoup Noy quand même...va le dire à tout le monde ! c'est pas un gros problème ! ça ne marche pas cette fois-ci.", qu'il tenta de se persuader lui-même, quand la tête s'en secoua finalement.

à savoir :
qu'il avait déjà perdu.

"okay. un repas ? je suis pauvre tu sais, tu vas finir par me ruiner à force." qu'il soupira, à venir faire semblant de lui en frapper l'arrière de la tête. "c'est déjà beaucoup tu sais ? qu'est-ce que tu m'offres en échange toi hmm ?", qu'il en ferait nouvelle moue, quand il ne changerait pas d'avis. "un repas c'est suffisant. et puis si tu te mets à bosser cette année je t'offrirais un truc de mieux. c'est donnant donnant. puis si tu veux salir ma réputation, va. de toute manière, personne n'a rien vu, et t'as pas filmé.", qu'il se mit alors à sourire, presque rassuré finalement qu'il n'aie aucune preuve pour le discréditer. "t'as pas filmé hein ?" à presque douter ! de celui qui était capable de tout : simplement pour venir en attirer ses regards sur lui. à croire que finalement, il devrait lui en offrir plus qu'un simple café, s'il voulait pouvoir survivre une année de plus.

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Comme s’il allait avoir le droit de lui refuser quoi que ce soit. Noy n’allait pas lui demander la lune non plus, et rien qui ne lui serait honteux. Le jeune homme plissa des yeux, inspectant le visage de Songki. Il avait validé le principe avant de s'enquérir des conditions, ce n’était pas un bon mouvement à faire, et surtout pas dans leur situation marchande. Un sourire s’établit sur le visage du petit étudiant, énigmatique et sournois, empli de cette idée qui lui collait le fond du crâne depuis qu’ils avaient commencé à parler de cette fameuse récompense. Mais il ne la révélera que en temps voulu ; il ne fallait pas gâcher une surprise tant qu’il la possédait dans le creux de sa main. Tout comme cette information capitale de qui pouvait bien se cacher derrière ses cadeaux aussi intimes que ponctuels. Ainsi, Noy cloua ses lèvres, tirant simplement la langue à la question, ne voulant révéler aucun de ses projets, même si cela lui donnait encore l’air de l’insolent gamin que Songki semblait prendre un malin plaisir à tout laisser passer. Parce que Noy était le favori de Songki - que dans son esprit, mais c’était déjà ça de pris - et qu’il fallait bien utiliser ce pouvoir de temps à autre, surtout pour s’amuser. Un rire lui échappa alors, alors que le professeur renchérissait sur le fait de le connaître, de cette singularité qu’il avait à lui demander l’impossible, lorsque tout ce qu’il désirait était aussi facile à obtenir qu’un “merci” venant de la bonne personne. Alors, paradant presque avec lui, Noy ne s’offusqua pas de l’affront.

« Ne vous inquiétez pas, ces vœux sont totalement à votre portée ! (Il se tourna vers lui, un clin d'œil dans sa direction.) Même plus que cela, je vous l’assure ! »

Bien sûr, il lui réservait totalement le droit de dire non. A ce moment-là, Noy devra réfléchir à un autre souhait, parce qu’il n’allait pas le forcer à quoi que ce soit. Pour le moment, tant que l’information était cachée, cela ne servait à rien de l’alarmer (même si son comportement à vouloir absolument ne pas divulguer son désir pouvait sembler suspect). Noy apprenait doucement mais sûrement, les limites à ne pas dépasser avec les autres êtres humains, Songki l’aidant dans cette démarche, de son regard naturellement serein. Il ne lui parlait pas comme s’il était une bête de cirque, ce surdoué en mathématiques qui surprenait toujours par son visage de poupon et ses paroles sans filtre. Il ne mentait pas, il détournait la vérité. Il n’était pas honnête, il s’exprimait avec attention. Il ne voulait pas déclencher de drame, il voyait la vie comme une cours de récréation où il fallait savoir s’amuser. Depuis son arrivée en Corée, il n’avait pas ressenti cette sensation réelle de pouvoir enfin être libre. Il était heureux oui, sa vie filant vers son petit matin avec la certitude que tout ira bien, que tout finira par bien se passer. Il voulait abandonner son histoire derrière lui, s’approprier ses choix, pour ne plus être dicté par la conduite qu’on lui avait introduite. Il avait tant de choses à faire ; il n’y avait plus de temps pour vivre avec les images de son adolescence sur les pupilles.

Lorsque Songki rit de nouveau, Noy ressenti ce petit truc, ce détachement dans sa cage thoracique, entre la fierté et autre chose, de plus abstrait, qu’il avait confondu avec de la peur. Il était celui qui le faisait rire, qui lui apportait un sourire sur les lèvres, qui lui demandait de savoir avoir de la répartie pour ne pas perdre la face. Même si ce n’était qu’un jeu simple et sans méchanceté, il le défiait à toujours répondre, à toujours s’armer pour ne pas lui laisser plus de terrain. Tel une guerre de canon et de petits fantassins, ils s’échangeaient des paroles avec une fluidité déconcertante, presque mécanique, comme s’ils avaient toujours fait cela, comme si leur discussion ne perdait jamais de son intérêt, même après autant de mois à se voir presque tous les jours. Noy ne savait pas qu’il était possible de créer ce genre de lien avec un individu, qui plus est un professeur. Mais, encore une fois, Songki lui prouvait que l’impossible n’était que la construction de son esprit. La sociabilité lui était possible, sans qu’il n'ait à se creuser la tête pour paraître ordinaire. Être lui-même marchait étrangement mieux.

« Ce n’est pas le but d’un cadeau, normalement, d’être plaisant ? demanda-t-il en fronçant des sourcils. J’aime travailler, mais seulement sur les sujets qui m’intéressent, ajouta-t-il avec une certaine fierté. Oooouuuh, j’aime être le premier ! (Il ria de nouveau.) C’est impossible, monsieur, vous m’aimez trop pour être ainsi ! »

Même si Songki tente de bluffer avec lui, en se plaçant au-dessus de la potentielle rumeur que pouvait faire courir Noy à n’importe quelle moment sur le déséquilibre de l’adulte, il craqua bien rapidement, avant de reprendre sa contenance. Noy pinça des lèvres, se retenant de rire de nouveau en observant le ping-pong d’émotions dans le corps de l’enseignant devant lui. C’était presque fascinant de le voir agir ainsi, alors que lui ne disait rien, n’ayant fait que le menacer très légèrement en redevance d’un petit plus. Mais un repas… Était-il en train de l’inviter à un rendez-vous ? Un date ? Ils en avaient déjà fait, si l’on réfléchissait bien. Une sortie à la plage, une autre au cinéma. Et puis, ce flirte que Noy tentait d’instaurer en permanence, dont il ne percevait pas les fruits, mais qui le gardait intriguer. Gardant les bras croisés, Noy haussa un sourcil, avant de se mordiller la lèvre inférieure. Il aurait pu lui dire n’importe quoi, il était sûr que Songki l’aurait cru. “Si si, j’ai tout filmé, vous êtes en direct sur Twitch.” Pourtant, ce ne fut pas exactement l’angle qu’il approcha.

« Si vous vouliez un autre rendez-vous avec moi, autour d’un repas, il fallait juste le demander, monsieur, sourit-il. Pas la peine de trébucher et de me regarder ainsi. Comme si c’était un potin assez intéressant pour être vraiment menaçant. (Il se saisit des deux manches de l’homme, prenant soin de ne pas lui toucher les mains.) Dites juste que vous m’adorez et je vous aurais suivis… »

Et avant que l’autre homme n'ait pu répondre quoi que ce soit, il rit, poussant la porte de l’entrée de l’université pour sortir dans la chaleur de Busan. Le soleil était de plomb et l’air saturé de sel marin, mais Noy avait un immense sourire aux lèvres. Habilement, il se saisit de ses lunettes de soleil, les mettant pour faire bonne mesure, comme s’il ne passait pas l'entièreté de son temps-libre sur son téléphone à se détruire les neurones et la rétine. Il ne savait même pas où aller, mais il était toujours ravi d’être le premier à s’extraire d’un bâtiment. Songki devait lui payer un café. Et si le destin avait bien fait les choses, il est sûr qu’ils pourraient également partager une nouvelle heure autour d’un repas.

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à lui accorder trop de choses, sans doute viendrait-il s'en brûler les doigts, Songki. car peut-être y trouvait-il en lui once de ce qu'il avait été. à voir s'amuser ! rire du monde quand autour d'eux n'étaient que les obscénités et formalités d'un nouvel univers. là où les regards ne se croisaient plus, où les aurores n'en étaient plus qu'horreur et pollutions. de bruits ! à camoufler le son du vent dans les arbres. de corps ! à percuter chacun des corps de leurs yeux rivés sur les écrans. il n'en aimait aucun de ces univers là, lui, à préférer pouvoir faire rire les visages, déformer les sourires, sans avoir à en forcer les mots. c'est qu'alors à donner faux espoirs à cet enfant, peut-être était-ce lui qui finirait par s'en donner illusions que tout pouvait enfin changer. questions à lui passer par la tête, il en éprouvait pourtant plaisir à venir jouer avec le plus petit, comme s'ils avaient face à eux grand jeu de piste, quand le plus intéressant en semblait d'en offrir cadeau à celui qui en proposait ses quelques aides. invisibles récompenses ! sans ne savoir ce qu'il voulait, il en ferait moue ,, de ces secrets : à garder confidentiels.
mystère tournant ,,
autour de quelques mots !
simples ,, disait-il.
"à ma portée ? je te préviens si c'est de la cuisine je fais tout cramer. si c'est te rajouter des points sur tes copies l'année prochaine, ça sera pas possible...", qu'il plissa tout doucement des yeux, à presque pouvoir lui énumérer tout un tas de choses qu'il ne pourrait pas lui attribuer. "...ou alors si c'est te faire passer moins au tableau, c'est pas possible non plus...puis...", qu'il comptait sur ses doigts, à venir lui en faire liste à l'oral avant de s'arrêter et de sourire tout doucement, à lui en jeter un regard pour en observer sa réaction. "enfin j'imagine que je verrai. si tu me l'assures..." c'est qu'il trouvait cela presque amusant, de voir ce que viendrait lui demander le plus jeune ,, à en être presque impatient ! de n'en savoir encore rien. mais il se ferait patient, celui à jouer avec le feu : c'est qu'il lui laissait en réalité carte blanche, à tenir parole en permanence ! quand il ne pourrait pas réellement lui refuser quoi que ce soit.

alors il y avait les rires à se dissiper, quelques regards à se poser sur lui quand il n'en voyait que joie sur les visages. il était vrai que Songki était facilement amusé, à apprécier les quelques ardeurs du thaïlandais. fraîcheur d'esprit qui venait à lui plaire : à ne pas avoir à se cacher, étrangement, quand il en venait à être bien trop au naturel à ses côtés. et d'un élève, il en était pourtant là simple ami. cours terminés ,, ils n'avaient pour eux que quelques journées avant que tout ne redevienne normal. alors peut-être que la saison estivale n'en serait que pour pamoison entière, à faire fleurir quelques regards, quand il voulait simplement s'amuser juste un peu. petite guerre à voir celui qui en tiendrait le plus : mental à devoir se faire d'acier ! quand celui qui lui faisait face en possédait certaines techniques pour gagner les discussions. et peut-être ne serait-il pas assez fort, Songki, pour en combattre son adversaire. "un cadeau...ça peut-être tout ce que tu veux si ça vient d'une autre personne, non ? tu verrais ta tête...", qu'il se mit à sourire en haussant un sourcil. "alors je te referai des sujets de maths en anglais. et je ferai de petites histoires pour que tu comprennes les énoncés. ça risque de t'amuser, ça." , de ses épaules haussées, il en tenterait de l'attirer dans certains de ses pièges pour le faire travailler. "moi ? t'aimer trop ? voyons Noy....est-ce que c'est pas plutôt toi qui voudrait que je t'aime beaucoup ? va falloir être plus doué en anglais pour ça understood ?", d'une main à balayer l'air comme pour en effacer les rires quand il essayait de prendre un air sévère.
car il l'appréciait bien,
finalement ,,
celui aux langages trop pendus.
alors de petits jeux à quelques promesses, il y avait les airs d'enfants à se répandre, quelques maladresses à en amuser les galeries : mais ce qui l'effrayait le plus étaient les manigances que pouvaient bien préparer Noy ! à ne faire que l'observer en permanence. hésitations à se faire palpables, à en faire proposition presque trop agaçante à ses oreilles, il fronça finement du nez à regarder celui qui se jouait de lui, à presque bouder sur place ! quand il n'en avait finalement jamais réellement grandi. "moi ? vouloir un autre rendez-vous avec toi ? je fais pas ça te gaieté de cœur tu sais ?", qu'il fit mine d'en avoir presque mal au cœur. "surtout si c'est pour me prendre un autre lapin ! mais tu sais j'ai foi en toi...je suis sûr que cette fois-ci tu fileras pas aussi vite." de ses manches à en être saisies ! à le faire rouler des yeux en riant presque sans y croire un mot, il secoua la tête, le laissant partir aux devant pour sortir du bâtiments, quand il ne ferait que le suivre un peu plus. mains dans ses deux poches, à sourire au soleil quand devant lui les audaces en amusaient les figures ; il resta un instant à observer la fine silhouette devant ses yeux, à rire discrètement sans l'en lâcher des yeux comme gamin presque trop intrigué pour s'en détacher. hallucinations ,, d'en voir caractères à s'imposer autant, qu'il viendrait à rire en silence dans son dos, presque admiratif. ((amusé.))

et il avait l'air :
d'en déguster ,,
chaque instant.

alors de grands pas, il se rapprocha de Noy, à passer un bras autour de son cou pour le détourner de sa ligne droite. "par là gamin.", qu'il le traîna alors avec lui, jusqu'à son café presque trop enfantin. mais Songki en aimait les choses mignonnes, à presque se balader avec sous le bras quand les gens en ignoraient tout ce qu'il détenait en réalité dans la tête. "j'espère que t'aimes le sucre." pieds à alors se glisser dans le petit café, à finir par le lâcher quand il lui en glissa un léger sourire, il lui tira une chaise, à attendre qu'il s'installe, sans pour autant en attendre son avis. "je vais prendre un parfait. je te les conseille. celui à la fraise est vraiment bon. si t'es sage je te laisserai goûter le mien.", à en plisser les yeux ! à tenter de le remuer juste un peu : quand il y en avait tellement plein de malice, dans son regard.

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Songki était vraiment loin du compte. Tout ce qu’il énumérait n’était que des idées simplistes, reliés à leur activité respective ou bien une candide action quotidienne. Non, Noy voyait différemment des autres, comme par le biais d’un prisme qui déformait légèrement la réalité. Il percevait toujours les mêmes formes, mais les idées divergeaient. Sans doute que Songki brûlera sur place en entendant ses désirs à voix haute, mais il avait accepté avant même de savoir de quoi il en ressortait. C’était plutôt courageux - ou complètement idiot, en sachant qui se trouvait face à lui. Le plus jeune se mit à rire, gloussant les yeux plissés alors que le professeur, bien ignorant des réelles intentions de son élève, se démenait pour le faire avouer. Mais comme le secret de l’admirateur aux cadeaux, il ne pipera mot, préférant se faire découvrir plutôt que de se dévoiler. C’était un vrai jeu de poker, où il était quasiment sûr que Songki avait la main gagnante, sans même le savoir. Mais si c’était Noy qui le laissait prendre la victoire, n’était-ce pas une forme de triche ? Puisqu’après tout, il avait également parié sur sa défaite, afin d’obtenir quelque chose lorsque le professeur découvrira son tour gagnant. Fallait-il monter un plan aussi étrange pour satisfaire un simple battement de cœur ? Lorsque l’on s’appelait Lamon, rien n’était interdit.

Puis le plus vieux lui sortit soudainement la définition d’un cadeau et Noy perdit son sourire, le regardant dubitativement, avec une légère dose de jugement et de crainte pour l’espèce humaine. Lui ne voulait pas de ses cadeaux empoisonnés ; comme si offrir des énoncés spécialisés pour le faire travailler deux choses en même temps était la meilleure des idées qu’est pu avoir le professeur. Il ne fallait pas oublier qu’il s’agissait de son métier, et que c’était un peu la base de son travail de trouver un moyen d’entretenir le travail de ses élèves, même s’ils étaient à l’université et que normalement ces élèves étaient tous majeurs. Noy touchait à peine les vingt ans, et ne dépassait même pas en taille les coréens de quinze ans qui allaient, eux, au lycée. Alors, oui, il était le plus jeune des étudiants en master de mathématiques avancé de l’université de Busan. Il méritait, à bon titre, d’être traité avec égard et considération, surtout venant de son professeur favoris avec la pire matière de l’univers. Alors, pour faire bonne mesure, et surtout pour échapper à la violente proposition de lui donner du travail en plus, Noy se concentra plutôt sur la remarque à propos de l’aimer s’il se mettait à travailler ou quelque chose dans ce genre-là. Le plus jeune fit rouler sa lèvre inférieure sur ses dents, retenant un sourire, avant que des étincelles n’allument son regard. Si Songki voulait être sérieux, Noy lui ne pouvait que s’en amuser encore plus.

« It’s true ! I want you… (Il pointa l’homme de son index) …to love me. (Il se désigna juste après, avant de se fendre du plus radieux des sourires.) But I know you love me ! »

C’était un anglais un peu maladroit, mais il faisait très bien l’affaire, les mots n’étaient pas plus compliqués que ce qu’il savait déjà. En tout cas, c’était beaucoup plus que tout ce qu’il avait pu sortir à Songki depuis le début. Avant, il trébuchait sur le premier mot, ne se laissant même pas le répit d’avoir une grammaire correcte, voire même un vocabulaire qui pouvait compenser son manque d’accent. Il espère, au moins, que le plus vieux remarquera ses progrès et efforts dans la langue internationale. Peut-être qu’il n’était pas au niveau des autres, qui se perfectionnaient afin de pallier à leurs notes médiocres dans les autres matières scientifiques du pôle. Noy excellait, mais ce n’était plus à lui de juger, vu qu’il était toujours coincé avec cette idiote note d’anglais, à une classe de licence trois, tout en passant son master. Si ce n’était pas exagéré. Pourtant, il n’était pas non plus à plaindre. Avec cette histoire, il pouvait voir son professeur préféré plus souvent, et avec l’excuse d’aller à son cours. Finalement, il n’était pas si perdant que cela.

Raison pour laquelle il était déchaîné, sortant de ces répliques, comme s’il n’était absolument pas dans un établissement d’état, mais bien en train de flirter avec un individu dans un espace ouvert et sans oreilles indiscrètes. Ici, les caméras grouillaient, sauf dans les bureaux des professeurs, ainsi que la reconnaissance et le marquage des gens qui passent et dépassent. Rien que pour valider la présence dans une salle, il fallait scanner sa carte étudiante, qui était déjà enregistrée sur le téléphone. Noy ignora bien tout cela, alors qu’il se rapprochait de l’homme, lui saisissant les manches, pour le regarder avec les yeux de l’amour, lui parlant sur un ton mi-moqueur, mi-galant. Il était précautionneux, mais pas pour ce genre de choses. Il s’en moquait un peu à vrai dire, si on les voyait, parce que ce n’était qu’un jeu. Personne ne le prendrait au sérieux. Il était comme ça c’est tout. Même Songki ne devait pas y croire. Alors qu’il y mettait ses réelles pensées, celles qui prenaient leurs chemins dans ses nuits et parfois ses journées. Il y croyait Noy, ce qui rendait tout beaucoup plus dramatique.

« Roh, ce n’est arrivé qu’une seule fois ! râla-t-il. Vous allez m’en vouloir encore longtemps ? Avouez que vous avez juste été touché dans votre égo… »

Tout n’était que blague et jeu, tant que Noy menait la danse. Car lorsque ce fut Songki qui renversa les positions, passant un bras autour des épaules du plus petit pour l’emmener vers le fameux café, le plus jeune se sentit déstabilisé. Il jouait avec les mots, se plaignait, se moquait, mais ce n’était que poudre aux yeux si le professeur se mettait réellement en action. Il ne fit que hocher la tête par la question de s’il aimait le sucre - est-ce qu’il aimait même le sucre ? réellement, c’est quoi cette question ? -. Installé sur la chaise qu’avait tirée Songki - jusqu’où cet homme s’arrête, sérieusement ? - il zieuta un instant la carte des boissons, se laissant attirer par ce qui ressemblait à une boisson chaude avec des marshmallows dessus. Seulement, l’été piquait les peaux, il devait se résigner à quelque chose de plus frais. Pour faire comme s’il réfléchissait, jetant un regard suspicieux à l’autre homme.

« Dois-je vraiment vous croire ? La fraise, c’est trop simple… Hum… Non, je vais prendre du sirop à la pastèque ! »

Il venait sans doute de perdre son statut de “sage” comme l’avait souligné Songki, mais à quoi s’était-il réellement attendu ? A ce qu’il accepta, pour découvrir qu’effectivement, c’était parfait. Non, non, il valait mieux tester quelque chose au goût unique, quitte à en être déçu, plutôt qu’à se laisser avoir par l’influence d’une tiers personne. Était-ce de la personnalité ou seulement être têtu ? Les deux… Même si la barre penchait plus vers la deuxième option. Noy regarda autour de lui, s’attendant à tout instant de voir un serveur débarquer de nul part. C’est qu’il faisait chaud aujourd’hui. Peut-être qu’il aurait dû demander un verre d’eau avec. M’enfin, il y a de l’eau dans les sirops. Il allait survivre. Ce n’était pas la fameuse chaleur de la Corée du Sud qui allait avoir raison de lui, thaïlandais ayant subi des canicules plus extrêmes. Oui, tant qu’il buvait de l’eau, tout allait bien se passer. Avec des glaçons, aussi, si possible.  

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mauvaise piste qu'il venait à donner comme pour en détourner l'attention du jeune homme, à essayer d'en gagner miséricorde quand il craignait ce qu'il allait bien pouvoir lui demander. un peu simpliste, sans doute, à en espérer là utopie de ces instincts si légers. envie de ne pas en avoir les pensées hantées par les doutes qui pourraient le ronger toujours plus ! c'est qu'il savait, que Noy pourrait en inventer là scénarios des plus étranges, quand lui ne faisait pourtant que lui répéter limites et incontournables remparts. mais pour autant, Songki en était quelqu'un de parole : à lui avoir dit, qu'il lui offrirait tout ce qu'il désirait ((sans revenir dessus)). un peu joueur, sans doute, à vouloir le pousser au bout de ce qu'il pouvait, à ne faire qu'en tester les humeurs permanentes,  quand tout changeait si rapidement. à voir qui sortirait gagnant de ces défis qui ne faisaient que s'amonceler de jours en jours : à leur offrir là panel pour s'amuser un peu plus, loin des bancs des amphis. alors il ne pouvait que sourire, s'amuser un peu de quelques mots, quelques espiègleries !
qui marchaient :
en permanence ,,
comme écho.
alors il venait à le faire tourner un peu plus sur lui-même, à lui en offrir cadeaux empoisonnés quand il rigolait bien de ses tentatives désastreuses. "stop dreaming little boy. you're bad at flirting.", qu'il roula un instant des yeux en souriant avant de le fixer presque trop sérieusement pour l'être réellement. "et tu parles bien anglais quand tu veux.", à le charrier ! même. car dès qu'il venait à l'entendre en prononcer quelques mots il en sentait fiertés sur les épaules : à au moins avoir réussi à lui en apprendre à flirter ,, jamais assez discrètement. c'était un enfant, celui qui se voulait bien trop grand pour agir de la sorte, à en tendre pièges des plus incertains. matière qui viendrait coller le plus jeune jusqu'à ce qu'il arrive à en obtenir notes convenables, sans doute que Songki avait hâte de se débarrasser de son élève : quand il le croiserait pourtant dans les couloirs, à s'amuser à lui parler en anglais comme s'il en comprendrait chaque mot.

comme si le temps ,,
ne s'écoulait
pas assez vite.

alors essayant d'éviter les tentatives du thaïlandais pour en attirer toujours plus son attention, il s'en faisait maître des temps, valses à trois temps qui ne faisait que se dérégler : ô tout n'était qu'ironie, dans ces pas qu'ils venaient à mener ! comme si leur fuite des lieux n'en était au final que pour respirer un peu plus. souvenirs à venir être rappelés comme pour en planter toujours plus profond les rancœurs qui n'en étaient à présent qu'amusées de tout, il se mit tout doucement à rire, de sa tête à se hocher tout doucement. "c'est qu'on me l'a fait qu'une seule fois tu vois ? puis j'ai décidé que je me vengerai. tu sais, histoire que tu me le refasses plus." qu'il voulait jouer un peu, lui aussi, à celui qui arriverait à en déstabiliser le plus facilement celui qui lui faisait face. c'était un bon jeu, en réalité, quand tout semblait être simplement taquineries permanentes ! à en ressembler presque à de bons amis.

bras au dessus des épaules du plus jeune pour venir l'attirer avec lui sans qu'il ne dise un mot, il voulait le devancer sur chaque sujet ,, avant de l'installer et de venir à peine en regarder la carte ((à en connaître tout par cœur.)) "du sirop à la pastèque ? pas de glace, rien ? juste du sirop ?" qu'il le regarda presque dépité, à en secouer la tête comme s'il en entendait là une pure aberration. "heureusement que c'est pas toi qui choisit pour moi." à lever la main pour interpeller un serveur ! en commander son parfait et le sirop du plus jeune quand il allait en paraître pour un affamé. car les parfaits étaient si onctueux : de leur présentation en étage, sirop, céréales, glace, interposés entre couches de chantilly et de tout autre assortiment. ô peut-être était-il finalement celui qui avait eu le plus envie de venir ici, quand il ne lui en donnerait aucune bouchée pour compenser son manque de goût. bras à finalement se croiser, sourcil à s'en hausser, il le regarda un instant avant de sourire presque curieusement. "alors dit moi gamin, t'as prévu quelque chose pour tes vacances ?", à ne faire que demander que maintenant quand les commandes arrivés il prit en photo sa chantilly montée en forme de lapin.

d'un regard à se plisser ,, à y planter sa cuillère pour simplement déguster les quelques sucreries qui lui faisaient face, il se pencha tout doucement vers le plus jeune comme en attente d'une réponse. "c'est bon au moins ton truc ? attention je te ferai pas goûter le mien en tout cas. fallait m'écouter.", épaules à se hausser, presque à vouloir l'agacer de simples mots, il se demandait, si la patience du plus petit était assez résistante pour en supporter les jougs de celui qui ne faisait que chercher toujours plus loin. peut-être finirait-il par l'agacer, un jour, mais pour le moment il comptait bien profiter du temps qu'il lui restait. c'est qu'au final, il y avait plus important que de simplement en tenter de désorienter le jeune homme : car Songki n'était pas aveugle ,, quand les regards en semblaient vouloir bien des choses. alors il venait à tester tout ce qu'il pouvait ,, quand intrigué il en souriait bien souvent ! à ne plus en être professeur aussi modèle qu'il le laissait paraître ,, enfantillages à venir profiter de quelques instants ,, changement de cap. "tout compte fait je peux goûter ton truc ?" de ses yeux à se faire curieux ! à vouloir tout savoir. peut-être était-il seulement inspiré par les couleurs des sucreries ,, ou alors voulait-il simplement en attirer lui aussi un peu les attentions du plus jeune.
mais tout était
impulsions non préméditées !
pour jouer toujours plus.

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Au moins, Songki avait remarqué que Noy flirtait. Bien loin de lui l’idée qu’il ne puisse pas capter de telles avances ; c’était simplement que, au vu de son manque de réaction, Noy se demandait parfois si tout ce petit manège avait la moindre incidence sur la vie du plus vieux. Ce n’est pas qu’il le faisait tous les jours - après tout, ils ne se côtoient pas quotidiennement, seulement pour les quelques cours qu’ils partageaient - mais bien à chaque fois qu’ils se croisent, Noy glisse une petite remarque. Plus ou moins explicites, cette fois, au moins, elle avait le mérite d’avoir obtenu une réaction à la proportion de son essai. Il se permit donc de continuer de sourire, ignorant bien le commentaire, préférant se concentrer sur le fait qu’il avait capté son affection. D’un tirage de langue bien dosé dans son arrogance, il ne fit qu’une moue amusée. Oui, il pouvait bien parler quand il en avait envie. Parce qu’il avait bossé, lorsque Songki avait adapté ses cours à lui, se disant bien qu’il était obligé d'obtempérer, au vu de la dévotion du professeur d’anglais. Alors, son niveau avait progressé avec brillo, comme tout ce qu’il entreprend une fois convaincue des bienfaits de la chose. C’était un défi que peu de professeurs décidaient de relever, par manque de convictions ou encore de temps. Monsieur Park s’était, à l’inverse, bien accroché à lui, refusant de laisser un élève derrière. Les cours d’anglais étaient limités, mais Noy savaient profiter de chaque instant avec intensité. Il roula des yeux à la nouvelle pique sur leur dernier (et unique pour le moment) rendez-vous.

« Vous vengez ? Comment allez-vous vous y prendre ? (Ses yeux se firent noirs de défis.) Il faut savoir tenir vos manières, monsieur… »

C’était presque comme s’il attendait que l’homme ne fasse un mouvement vers lui. Qu’il le laisse en plan, qu’il lui fasse vivre un enfer, quelle différence cela faisait ? Noy sentait qu’ils ne pourront pas se lâcher de sitôt, comme attaché par un fil. Ou plutôt non, car cette histoire était trop souvent utilisée. Ils n’étaient pas entourés de rubans ou autres tissus si doux, si soyeux. Ce n’était pas vraiment ce qu’ils étaient. Il y avait quelque chose de plus rugueux entre eux, comme une étincelle au-dessus d’une plaque de gaz, à deux doigts de mettre le feu. Chacun tenait l’un des deux composés, s’échangeant le duo dans l’espoir que rien ne crame. Ils ne pouvaient se libérer l’un de l’autre, sinon, tout brûlait. C’était étrangement plus proche de la réalité. Mais il n’y avait aussi qu’eux qui étaient en courant de cette manigance. Si jamais quelqu’un d’autre le découvrait, qui disait que le troisième individu ne forcera pas la flamme de prendre et tout faire exploser ? Qui disait que cette personne n’éteindra pas l’un des deux composés “pour leur bien” ? Seulement, toute cette réflexion s’envola au moment où Songki passa un bras autour de ses épaules, l’entraînant à sa suite. Noy se laissa faire, oubliant bien rapidement qu’il avait une future vengeance à subir et un secret à garder.

A peine son choix émis, qu’il reçut déjà une remarque. Les prunelles similaires à deux trous noirs sans fonds se plantant sur le visage du professeur, Noy le regarda avec autant de dédain que de jugement. Il pouvait se paraître de parler, avec sa boisson de grand-père avant l’âge. Il faisait chaud, ils étaient en été, c’était le temps parfait pour siroter un sirop-limonade bien frais en observant le soleil taper contre le bitume et se reflétait dans les vitres. C’est d’ailleurs ce qu’il fit, adosser à sa chaise, les jambes écartées sous la table, le regard dans le vide, sa main tripotant par habitude le coin de son téléphone. Il était tout nouveau, obtenu grâce à un bon de réduction, le symbole de VICE ornant fièrement le dos du cellulaire. Sa coque de protection comportait des paillettes dans un ensemble simple et léger, une feuille de papier comportant une série de numéros glissées dedans. Il avait écrit les noms en thaïlandais, par habitude, mais aussi pour que personne ne s’intéresse de trop près à tout cela. Son attention se tourna finalement vers Songki lorsqu’il l'interpella sur ses vacances. C’est vrai ça… Qu’allait-il faire ? D’ordinaire, les étudiants étrangers retournaient chez eux pour retrouver leurs proches, leur maison, ce sentiment que tout irait bien car il existait encore ce bout de monde. Mais lui n’avait nulle part où rentrer. D’un haussement d’épaule, il tortilla sa bouche, avant de répondre.

« Je ne sais pas… Profiter de la bibliothèque universitaire tant qu’elle est ouverte, découvrir un peu plus la ville, devenir végétarien. Il y a plein de possibilités… »

Mais il sentait déjà l’ennui qui risquait de prendre place. Noy n’avait jamais apprécié les vacances, se retrouvant dans une sorte de léthargie, sans personne pour lui tenir compagnie. Au pensionnat, il traînait toujours avec les deux mêmes garçons durant les vacances, à qui il n’adressait plus la parole une fois les heures de cours remises en place. Il se souvenait d’avoir attendu pendant des heures, sous le préau de la cour, dans une chaleur et une humidité d’enfer, que l’orage de la mousson n’explose au-dessus de lui, rafraîchissant enfin l’air. Il pouvait espérer qu’ici, ce soit différent. Il voulait vivre un peu, comme tout le monde, et savoir ce qu’il fallait faire pour passer un bon été. C’est qu’il n’avait pas beaucoup d’amis, et ses quelques connaissances étaient plus âgées que lui, les pieds déjà dans la vie professionnelle. D’une main tranquille, il se saisit de son verre à la couleur rouge, portant la paille à ses lèvres. Le goût sucré et bien connu de la pastèque s’invita sur ses papilles, les glaçons pilés dans sa boisson ajoutant à la tendre fraîcheur qui descendit dans sa gorge. De petites bulles venaient chatouiller son palet. C’était si tendre, sur sa langue, qu’il ne voulait même pas se donner la peine de regarder Songki, ignorant joliment sa demande de goûter dans son verre. A deux mains, il s’en saisit, s’écartant de la table, le visage tourné vers la vitre, son index et son pouce tenant la paille à ses lèvres. Il jouait son bel arrogant, refusant de ne serait-ce que regarder dans la direction de l’autre, jusqu’à avoir terminé sa gorgée qui tirait en longueur.

« Vous voulez goûter ? Je croyais qu’il fallait vous écouter et commander comme vous ? Ne vous plaignez pas de votre boisson, je ne vous ferai pas goûter la mienne en tout cas. »

Et toc ! Il avait repris ses mots, presque à la virgule. C’était lui renvoyer la balle, à celui qui se croyait chez lui, dans ce café qu’il connaissait - certes - mais donc les sirops échappaient encore au programme. Néanmoins, il finit par relâcher son dos, déposant le verre sur la table, le glissant très légèrement vers l’homme pour qu’il puisse y tremper les lèvres. C’est que, même s’il se plaignait, tant que Songki ne lui donnait pas de réelle raison de le repousser, il lui offrira tout ce qu’il voulait. Du bout du doigt, il alla également piquer un bout de la mousse en face de lui, la portant à ses lèvres en souriant, comme un enfant à qui on avait autorisé à rester veiller un peu, pour regarder un film un peu adulte. La mousse glissa sur sa langue, l’index dans sa bouche, les yeux perdus dans la salle cette fois. Etre ainsi avec Monsieur Park était plus confortable qu’il ne l’aurait pensé ; il pouvait se permettre d’être lui-même et de, parfois, s’échapper légèrement, tout en continuant le cours de la conversation. Il était vraiment le seul à le faire sentir à sa place.

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et il souriait, Songki, bien plus qu'avant sans doute, de ces petits manèges à tenter d'en attraper son attention en permanence. c'est que bien que le professeur faisait comme si de rien n'était, il n'était pas aveugle pour autant ! à se demander même si Noy ne faisait pas exprès d'en paraître si voyant auprès de tous. peut-être que tout cela faisait parti de son plan après tout, quand lui tentait d'en garder ces apparences bien trop droites : à s'amuser finalement de ces airs presque trop enfantins qui lui faisaient face. "Me venger oui. et pourquoi viendrai-je à te dire comment, si je veux que ça reste dans ta tête hmm ? ce ne serait pas du jeu tu ne crois pas ?", qu'il pencha légèrement la tête avant de rire un instant. "mes manières ? et les tiennes ? ce n'est pas un peu trop tard pour me dire ça ?" car peut-être qu'être simplement ensemble en était déjà preuve que tout était trop tard pour revenir en arrière. et pour une fois, il avait eu cette envie de jouer un peu à son tour, faire comme si de rien était et continuer à le torturer un peu.

quand tout : ne faisait que commencer.

alors de taquinerie, à venir l'embêter de ces commandes passées, il jugeait légèrement les goûts du plus jeune, détaillait chacun de ses gestes quand les modernités au bout des doigts en semblaient presque trop naturelles, lui en avait rangé son téléphone dans sa poche, attention complète déversée sur celui qui lui faisait face. car il en avait les curiosités au bout des lèvres, les envies d'en découvrir toujours un peu plus sur ce gamin qui en jouait avec toutes les limites du monde. alors qu'est-ce qui en venait à l'empêcher de s'amuser un peu, à son tour ? à poser quelques questions sans ne jamais en décrocher son regard de lui, à ne penser à rien sauf peut-être les quelques copies encore rangées dans sa sacoche, il en laissa son visage se poser au creux de sa paume comme par habitude, à rester presque pensif sur ces épaules qui se haussèrent devant lui. c'était les vacances, et il s'imaginait que tous ses élèves venaient à profiter du beau temps et de leurs amis encore un peu. à sortir, faire la fête, s'amuser, même si lui en aurait été plus du genre à rester chez lui pour en lire le plus de livre possible.
sans ne jamais
rien
regretter !
d'une réponse à presque l'étonner, il plissa finalement des yeux, trouvant tout cela bien trop sage venant de la part de celui qui se tenait devant lui. "c'est tout ? pas d'ami ? pas de fête ? pas de plage ?", qu'il l'interrogea de nouveau, perplexe, à vouloir pousser les informations jusqu'au bout. "c'est pas si fun ce que tu me racontes là. tu devrais profiter, Busan c'est pas une ville horrible en été.", qu'il cligna un peu des yeux, boissons arrivées pour finalement le faire taire. c'est que de sa glace revisitée, sans doute en avait-il l'air un peu enfantin, Songki. mais qu'importe, après tout, il n'avait pas réellement l'habitude de venir en partager moment comme celui-ci avec quelqu'un d'autre. chantilly à venir effleurer ses lippes, quand d'un simple demande il avait eu cette impression d'en créer là ligne de démarcation/ "je me plaints pas de ma sucrerie. au contraire, je suis toujours persuadé que c'est bien meilleur. mais tant pis alors." d'un sourire un peu plus large, à ne faire que déguster lentement sa coupe, il en retourna un instant sa cuillère pour n'en laisser aucune trace, à finir par le regarder à nouveau : celui qui en semblait faire un caprice.

jusqu'à d'un simple geste, boisson à être glissée légèrement vers lui comme pour se contredire lui-même, il s'avança finalement pour venir en prendre une gorgée, en clignant des yeux. "hm c'est pas mal. un peu sucré par contre.", qu'il lui rendit son verre, à s'en lécher un peu les lippes et s'essuyer du bout du pouce les commissures. jambes à finalement se croiser, de sa cuillère longue à venir en saisir quelques céréales de son parfait, il fixa un instant le plus petit, à essayer de déchiffrer à quoi il pouvait bien penser. "à quoi tu penses hmm ?", qu'il haussa un sourcil avant de se renfoncer au fond de sa chaise. "j'espère que tu penses pas à ton petit-ami. ou à quelqu'un d'autre, ton crush, ton prof de maths ? parce que je serai très déçu dans ce cas là.", qu'il venait à s'amuser de ses quelques mots, à ne faire qu'essayer d'en provoquer réactions chez celui qui en semblait presque discret.

comme pour en attirer : tous ses regards.

"tu sais ça serait mal poli, en sachant que je suis là juste en face.", qu'il avança de nouveau ses épaules pour en poser ses coudes sur la table. "après tout je ne suis qu'un pauvre professeur d'anglais..." à essayer d'en prendre là une voix presque déplorée ! quand il ne faisait que jouer la comédie pour en récupérer toutes les attentions du plus jeune. à croire que Songki avait fini par en relâcher un peu ses épaules, de toutes ces aventures, quand il en était fatigué, de ces mois de travail bien trop long. à alors essayer d'en libérer les paroles, de faire en sorte qu'ici ne soit plus l'intérieur de l'université. et quand on venait à apprendre à le connaître, Songki était finalement bien plus extroverti qu'on ne pouvait le penser. à essayer d'en conserver le regard du plus jeune sur lui : comme pour en analyser chacune de ses réactions. petit jeu auquel il venait y trouver bien plus de divertissement qu'il n'aurait pu le penser, quand il en trouvait que ces entêtements et honnêtetés en étaient en réalité presque adorables. à se demander, ce qu'il pourrait provoquer de plus, chez celui qui n'en cachait que trop peu ses émotions.

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« Mes manières sont parfaites, je ne sais pas de quoi vous parlez… » répondit Noy, une teinte de moquerie dans la voix.

A vrai dire, il attendait un peu de recevoir cette fameuse vengeance, pour voir de quoi était bien capable Songki, sous ses airs de bon samaritain. C’était sans doute de la curiosité mal placée, car qui désirait ainsi recevoir ce genre de chose de la personne qu’iel appréciait ? Mais Noy adorait se complaire dans ce genre d’attention, qui n’était pas forcément gentille ou douce, mais qui lui était dirigée. Ce jeu l’amusait, comme si, plus que de le divertir, ils le faisaient ensemble, participant mutuellement dans cette escroquerie commune. Après tout, ils étaient de nouveaux tous les deux, passant plusieurs heures de leur journée à se côtoyer, prenant le temps de prendre un verre, de parler tranquillement, de faire tout ce que ne ferait pas un élève et son professeur, même à l’extérieur des cours. Ils devraient être tout à fait professionnels l’un avec l’autre, sans dépasser les limites. Seulement, aborder ce thème et Noy a sauté par-dessus la haie que vous avez érigée. Bien pour cela qu’il pouvait autant blaguer autour d’une simple commande de boissons, aussi dérisoire que cela puisse paraître. L'atmosphère du café était reposante, si on ignorait l’énergie étrange autour d’eux. Dans laquelle le plus jeune découvrait une nouvelle partie de poker.

« Oui, c’est tout, répondit-il, en haussant une épaule, un sourire narquois et légèrement amer se déposant sur ses lèvres. C’est peut-être surprenant, je sais, mais je n’ai pas d’ami.es à la fac. Et même si j’adorerais aller en soirée, ne connaître personne dedans, c’est comme s’inviter sans invitation. »

Et puis, profiter de quoi ? Busan était une ville certes incroyable, emplis de découvertes et sans doute d’activité pour tout l’été, mais sa solitude le rattrapait toujours. Aller à un concert, il pouvait, seul. Manger dehors, se balader sur la plage, seul. Une moue prit forme de sa bouche, en se rendant compte qu’il devait sans doute faire pitié. Un pauvre petit étudiant étranger, qui arrive dans un nouveau pays, le meilleur de sa classe, qualifié dans le domaine à un niveau tellement élevé que cela en était presque ridicule qu’il soit obligé de repasser certaines classes. Oui, le cours d’anglais en faisait partie, ainsi qu’un autre dont il avait déjà oublié le nom mais qu’il n’allait pas du tout suivre pour des raisons évidentes : il n’y avait pas Songki en professeur et c’était déjà barbant. A la limite, il pouvait supporter des heures supplémentaires le cul sur une chaise, si c’était pour les beaux yeux de l’homme devant lui. Mais pas pour quelqu’un d’autre. Le goût de la pastèque sur les lèvres, il inspira sa boisson avant de rouler des yeux à la nouvelle remarque de Songki. “Bien meilleur” tout de suite les grands mots. Il ne l’avouera jamais, mais cette manière qu’il avait de parler avec autant de confiance était l’une des choses les plus séduisantes chez lui.

Le silence tomba comme une fleur sur un cours d’eau. Heureusement, rapidement emmenée au loin par le plus âgé des deux, qui n’hésita pas à lui demander ce qui se tramait dans sa tête. “Plein de choses” voulut-t-il répondre. Il y avait toujours un mélange de songes dans son esprit, qui prenait beaucoup de place. Tel que le temps qui lui restait dans la journée pour en faire quelque chose de productif ou alors comment il allait s’occuper en attendant l’heure de se coucher. Allait-il même se coucher ? Est-ce qu’il n’allait pas devenir végétarien par simple curiosité ? Mais si cela menait à une réelle introspection, il devait déjà être dedans, car la simple idée de faire ce changement de régime ne venait pas de nul part. Puis, les vacances allaient casser son rythme et sa progression, même si c’était clairement attendu, parce que tout le monde en avait besoin, non, de vacances ? Il voulait voir le ciel s’assombrir comme en Thaïlande et entendre l’orage grondait au loin, alors que les insectes tentaient la fuite et que la chaleur étouffait tout. Ici, pourtant, tout était baigné dans le soleil d’une manière agréable. Son pays lui manquait-il ou alors était-il simplement nostalgique d’une époque qui ne devrait même pas lui venir à l’esprit ? Les gens ici sont heureux et même s’il fait comme si, il y a toujours un truc qui manque.

A la place, il se perdit dans le regard de Songki, tout le reste s’évanouissant dans un souffle de vent. “J’espère que tu penses pas à ton petit-ami.” Noy sentit des papillons éclore doucement dans son ventre. Ce qu’il allait dire… “Parce que je serai très déçu dans ce cas là.” Il les sentit s’envoler, décoller dans ses poumons et effleurer sa gorge. Le rouge déteint sur le haut de ses pommettes. Était-ce la première fois qu’il flirtait avec lui avec autant d’ouverture et sans retenue ? “Tu sais ça serait mal poli, en sachant que je suis là juste en face.” Tout comme pour le bras glissé autour de ses épaules tout à l’heure, Noy crut déraper et tomber de sa chaise sous le choc de ses mots. Bien sûr, il n’en fut rien, il resta bien prostré sur sa place, le cœur tambourinant tel une fanfare. Normalement, c’était lui qui répondait, qui savait comment rebondir, qui ne perdait pas les pédales. Pourquoi cet homme lui donnait l’impression de n’être que partiellement maître de la situation ? Lui donnait-il simplement l’idée du contrôle pour la lui retirer et créer en lui ce sentiment qui s’accrochait désespérément ?

« Je n’ai pas de petit ami. » fut tout ce qu’il arriva à répondre, assez précipitamment, avant que le rouge n’envahisse ses oreilles.

Une sonnerie retentit soudainement entre eux. Elle était connue, tout le monde savait à quoi elle correspondait. Noy avait toujours sa love alarm allumée, sauf dans certains cours, parce qu’ils vérifiaient bien si tout le monde suivait le règlement intérieur. Mais ici, dans ce café, en plein été, alors que les cours étaient finis depuis plusieurs semaines déjà. Oui, elle était allumée. Et celle de Songki aussi. Et Noy venait de la faire sonner, au moment précis où les papillons de son cœur s’envolèrent dans sa poitrine.

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